Le combo EQ-Compression (Pt. III)

Après avoir examiné en détail l’égaliseur et la compression, je vais donner dans cet article quelques conseils pratiques sur la façon dont ils fonctionnent ensemble. Je vais aussi essayer de clarifier pourquoi beaucoup d’ingénieurs vous diront que tout ce dont vous avez besoin, ce sont ces deux outils pour accomplir la plupart du travail de mixage et de mastering.

Voici quelques termes et idées en lien avec le sujet :

  1. Il n’y a pas de règle sur la façon d’utiliser les égaliseurs ou les compresseurs. Vous lirez beaucoup de points de vue différents en ligne, et certaines personnes affirmeront haut et fort que leur point de vue est juste. Pourtant, après 20 ans d’essais et d’erreurs, j’ai tout de même l’impression d’avoir accompli de grandes choses alors que j’en savais moins que maintenant. Il est très important de compter sur ses oreilles. Parmi les pratiques les plus novatrices, certaines impliquent des gens qui n’ont aucune idée de ce qu’ils font autrement que de suivre leur instinct.
  2. Correction soustractive. Il ne s’agit que d’enlever ce qu’il y a de superflu.
  3. Corrections de couleur. Cela signifie généralement que vous augmenterez les fréquences. Parfois, il peut être nécessaire de couper.

Pour commencer, je vous rappellerai que dans le mastering ou le mixage, l’une des chaînes les plus courantes ressemble à ceci :

[EQ de correction]  –  [Compression]  –  [EQ de couleur]

Il y a une logique précise derrière tout ça. Fondamentalement, vous voulez d’abord enlever les fréquences indésirables, compresser et réajuster les bonnes fréquences, et finalement ajuster la tonalité ou mettre en évidence les détails avec un égaliseur coloré. Ma préférence personnelle pour de meilleurs résultats serait que chaque fois que je coupe, je le fais avec un Q (résonance) assez étroit sur l’égaliseur. Un bon point de départ est de commencer par 2 ou 3, puis d’ajuster. N’hésitez pas à utiliser la référence visuelle FFT qui est souvent incluse dans l’affichage de l’égaliseur, surtout si cette technique est nouvelle pour vous. Je coupe d’abord environ 3 dB, puis jusqu’à 5 dB. Vous voyez comment cela change votre son en bypassant l’égaliseur et en comparant.

Quand il s’agit de compression, il y a différentes choses que vous pouvez faire ici. Par exemple, si vous optez pour une configuration agressive, vous renforcerez ce que vous avez « ouvert » en coupant les mauvaises fréquences. Je suggérerais de commencer par une approche plus exagérée pour voir ce qui va vous ennuyer. Il se peut qu’il ne soit pas possible d’entendre ce qui ne va pas si vous ne poussez pas le son à sa limite.

Une fois que vous voyez et entendez les problèmes plus clairement, vous pouvez couper à nouveau, puis engager une compression parallèle pour mixer une partie du signal entrant avec la compression.

Si vous n’avez pas exploré les fréquences en side-chain, c’est une option où vous pouvez décider que votre compresseur n’appliquera rien à partir de la cible (ex. : rien en dessous de 100hz). Avec cela, vous pouvez filtrer seulement une partie de votre morceau avec l’égaliseur et ensuite compresser pour accentuer la partie que vous voulez mettre en avant.

Le dernier processus de la chaîne est l’égaliseur couleur. Vous pouvez prendre n’importe quel EQ, mais idéalement, j’opterais pour une émulation analogique ou un shelving EQ. Ceux-ci fourniront une esthétique complémentaire à ce que le compresseur a fait. Pour la coloration, vous pouvez explorer. Une façon de l’approcher est d’exagérer complètement une bande pour voir comment cela sonne, puis de continuer vers les basses fréquences. C’est très intéressant non seulement pour le sound design, mais aussi pour mixer des détails plus subtilement ennuyeux. Il peut aussi aider à construire le corps d’un son un peu fade.

Exemples de points de départ — EQ et Compression

Un pad qui manque de corps et de rondeur. Dans ce cas, il est très probable qu’une résonance soit trop forte et que de bonnes fréquences soient cachées derrière elle. Vous pouvez commencer par vérifier s’il y a un pic sur le spectre et avec votre EQ correctif, avec un Q assez étroit (ex. 1,5 à 3), essayez de réduire ce pic sévèrement avec une réduction de 5-6dB. Faites en sorte que le seuil de votre compresseur atteigne le pic le plus élevé, puis réglez la sortie pour qu’elle soit identique à l’entrée. Avec le shelving EQ, remontez les médiums de 2-3dB.

Un kick qui manque de profondeur. Cela pourrait être lié aux médiums du kick qui sont trop forts. Vous pouvez les réduire de 4 à 5 dB, puis les compresser avec un rapport de 8:1. Le shelving EQ devrait alors rehausser les basses en dessous de 100 Hz de 4 dB. Si ce n’est pas le cas, trichez en augmentant sur l’égaliseur correctif en cloche (bell) à 50 Hz.

Des percussions agressives . C’est généralement parce qu’une fréquence résonne autour de 4 à 8 kHz. C’est difficile à dire, mais essayez de couper de 8 dB et de balayer pour voir s’il y a quelque chose de plus agréable. Bypassez pour vérifier et ajustez ensuite votre coupe afin d’éliminer la résonance. Compressez avec une attaque rapide pour contrôler les transients et utilisez un glue compresseur. Le shelving EQ pourrait être utilisé pour faire remonter les aigus.

Suggestion d’EQ : Le TDR SlickEQ GE fera un excellent travail de correction.

Compression : Le nouveau SphereComp est superbe et abordable. Je l’ai testé en sound design et il glue à merveille.

Shelving EQ : J’ai essayé la démo du EVE-AT1 et je pense que vous l’aimeriez aussi. Le prix est incroyablement bon pour ce qu’il offre !

VOIR AUSSI : Trucs et astuces sur la saturation

Le compresseur multibande : astuces de compression (Pt. II)

Afin de poursuivre avec d’autres conseils sur la compression, j’aimerais vous parler de mon outil préféré, pour un peu tout et n’importe quoi : le compresseur multibande. Pour beaucoup, cette bête est un peu difficile à apprivoiser, mais j’aimerais la décomposer pour que vous puissiez l’inclure à votre routine selon vos besoins. Avant de continuer, j’espère que vous avez lu le premier article sur la compression, et les deux articles sur l’utilisation des EQs.

Lignes directrices en matière de compression

Cas d’utilisation courante de la compression

Maîtriser le « harshness » (les sons agressifs). En utilisant un compresseur, vous pouvez régler l’attaque pour qu’elle soit rapide et la release pour qu’elle soit aussi assez rapide. L’ensemble de l’action du compresseur est ainsi rapide, ce qui permet de contrôler les sons agressifs et de les apprivoiser. Si l’attaque est trop rapide, cependant, elle peut saturer, vous devez donc jongler avec les réglages pour trouver votre sweet spot.

Pour ajouter du punch. Ici c’est le contraire, vous voudrez que l’attaque soit lente et que la release soit rapide. Le compresseur ne sautera pas immédiatement sur le transient, mais créera plutôt une certaine vivacité (snap). Le rapport devrait être d’environs 5:1, voire plus, pour obtenir cet effet dans la plupart des situations.

Pour ajouter de l’épaisseur (thickness). En utilisant votre compresseur en mode parallèle, vous pouvez le régler à environ 50 % du dry/wet, puis le compresser avec une attaque moyenne et une release moyenne-rapide. Je ferais en sorte que le ratio soit aussi élevé que possible. Si votre compresseur n’a pas d’option parallèle, vous pouvez utiliser le compresseur dans un bus AUX/Send.

Pour coller ensemble les éléments d’un mix (glue). Très similaire à l’épaisseur et au punch, vous voudrez l’ajouter à plusieurs pistes et bus à la fois. Encore une fois, compression parallèle, attaque lente, ratio élevé. Ça devrait fonctionner. Expérimentez avec des effets exagérés, puis baissez-le.

En résumé, une attaque rapide fait réagir rapidement le compresseur, ce qui signifie qu’il est là pour contrôler quelque chose. Une attaque lente permet d’améliorer le début du son. Le ratio est la part de cet effet que vous voulez en action, et la release, pour combien de temps.

Action multibande

Le compresseur multibande fonctionne exactement comme les cas d’utilisation expliqués ci-dessus, mais avec celui-ci, nous pouvons régler une gamme de fréquences à affecter. Par conséquent, vous pouvez régler l’épaisseur dans les médiums, contrôler l’agressivité des médiums hauts et améliorer les transients des aigus avec un seul compresseur, mais avec des réglages différents pour chaque section.

Le compresseur multibande possède une caractéristique supplémentaire : l’utilisation de crossovers qui fixent les points de début et de fin de chaque section. Un crossover est simplement une fréquence que vous réglez. Par exemple, le multibande à 3 bandes d’Ableton aura 2 fréquences de crossover. Vous réglez le crossover inférieur qui déterminera l’endroit où l’extrémité basse se termine dans les médiums (ex. 200 Hz) et l’autre sera l’endroit où les médiums se terminent et les aigus commencent (ex. 6 kHz).

Mon point de vue sur les compresseurs multibandes est que je les utilise comme un shelving EQ où je contrôle l’esthétique de chaque section d’une manière différente. Vous pouvez ensuite façonner le ton d’un son ou d’un mix, ou en extraire les moindres détails. Idéale pour les finitions, la compression multibande peut également être utilisée pour mettre en avant des parties de vos sons de la manière la plus efficace.

Voici quelques situations où les effets de la compression multibande peuvent être utiles :

  • Percussion molle : Si votre percussion a besoin de présence, d’épaisseur et de puissance, réglez vos crossovers pour pouvoir contrôler ce qui se passe entre 200hz et 800 Hz, puis jusqu’à 3khz. Renforcez la première section avec une attaque lente et un ratio élevé et essayez d’y ajouter du punch (reportez-vous aux notes ci-dessus sur la façon de procéder).
  • Pad pâle : Encore une fois, disons qu’un pad faible a besoin de présence, un boost entre 250 Hz et 600 Hz. Je compresserais également entre 4 kHz et 8 kHz pour ajouter un peu de brillance, ce qui fonctionne comme pour ajouter de l’épaisseur. Vous pourriez même abaisser votre section pour descendre jusqu’à 90 Hz afin d’obtenir une sensation analogique.
  • Swirl fou : Parfois, les effets de transition sont excellents, mais ne conviennent pas à votre chanson. J’aime contrôler les aigus de plus de 7 kHz d’une manière où ils ne frappent pas agressivement, mais font entrer les médiums de plus de 1 kHz en douceur. C’est une façon de contrôler l’agressivité et la présence; souvent très utile pour créer un mouvement oscillant et caoutchouteux (rubbery).
  • Mix terne : Un mix terne a généralement besoin de brillance qui peut être créée en excitant les aigus et les médiums. Il peut s’agir d’une combinaison de l’ajout d’épaisseur ou de la stimulation des transients. Je dirais d’essayer des sections pointues autour de 4khz à 8khz, puis une autre jusqu’à 11khz et même de compresser au-dessus avec une 3e section pour créer ce que l’on appelle la pixie dust (poussière de lutin).
  • Réverbération stellaire : Un multibande avec une réverbération, c’est beaucoup de plaisir pour moi ! J’aime renforcer les médiums au-dessus de 300 Hz et aussi créer de l’épaisseur entre 2 kHz et 6kHz. Vous pouvez ensuite contrôler les niveaux pour décider du ton de l’espace que vous créez pour votre chanson.
  • Création d’un kick profond : Compressez une section sous 50 Hz, puis une autre jusqu’à 120 Hz, plus une dernière qui va jusqu’à 500 Hz. Je peux vous garantir que si vous avez le ronronnement du sub, alors vous pouvez aussi ajouter un peu de punch autour des médiums pour avoir un kick super profond, mais percutant.

En ce qui concerne mes compresseurs multibandes préférés, en voici quelques-uns :

Neutron 2 (Izotope)

Outil général de mixage qui fait de lui le meilleur assistant pour résoudre de nombreux problèmes. Le transient shaper, les excitateurs, le gate, les compresseurs et tous les autres sont en mode multibande. On ne peut pas faire mieux que ça.

Drawmer 1973 (Softubes)

Le compresseur Drawmer est incroyable pour créer de l’ambient, alors imaginez si vous pouvez le régler en mode multibande, vous obtiendrez alors des moments éblouissants.

Fabfilter Pro-MB (Fabfilter)

Élégant, précis et transparent serait la meilleure façon de décrire celui-ci. Très utile pour la touche finale de votre mix.

VOIR AUSSI : Le combo égaliseur-compression (Pt. III)

La compression : Conseils et recommandations (Pt. I)

Après deux articles importants sur les égaliseurs, il est temps de commencer à discuter de l’utilisation de la compression, car ces deux-là fonctionnent vraiment bien ensemble ! Je vous proposerai mes propres recommandations sur certains des meilleurs plug-ins VST de compression. Votre propre sélection de VST devrait toujours commencer par quelques-unes de ces deux catégories :
Pour les EQ :

  1. Un égaliseur paramétrique pour les besoins chirurgicaux.
  2. Un EQ Shelving pour la tonalité.
  3. Un égaliseur analogique pour la coloration.

Pour la compression, il y a aussi plusieurs choix et il est facile de se perdre, donc l’une des choses que je trouve importante pour commencer est d’expliquer les différentes familles de compresseurs (plus approprié pour les relier à des modèles).

FET

Ce type de compresseur est l’un des plus populaires sur le marché. Il est connu pour son agressivité et pour sa capacité à ajouter un max de punch aux sons, mixes, avec beaucoup d’attitude. Le compresseur FET, qui signifie Field Effect Transistor, est apparu plus tard dans l’histoire des compresseurs, lorsqu’ils ont remplacé les tubes par un modèle qui rendait les sons plus chauds et plus riches : il est immédiatement devenu un favori dans les studios. Le 1176 est un des plus populaires d’entre eux.

Utilisation : Punch incroyable sur les percussions et ajoute de la vie aux textures, ainsi qu’aux pads.

Plug-ins recommandés :

FET Compressor (Softube)

FETpressor (PSP)

Black Limiting 76 (IkMultimedia)

Opto

Ce type est à peu près l’opposé du FET (bien qu’il y ait des gens qui argumenteraient à ce sujet). Le modèle Opto est lisse et super chaud. Pas idéal pour les percussions, mais je l’utilise en parallèle (voir les techniques ci-dessous), ce qui peut donner du corps au kick, par exemple. Le fonctionnement de ce modèle est très intéressant. Il s’agit essentiellement d’une lampe qui réagit au son entrant et s’allume en fonction du signal entrant. Je ne suis pas le meilleur pour expliquer cela, mais cela résume bien la situation, et cela fait que le compresseur Opto n’est pas le plus agressif, car il offre de la douceur.

Utilisation : Idéal pour les pads, les synthés, les textures. Je vous recommande de l’expérimenter avec des percussions, mais en mode parallèle.

Suggestions de VST :

Bx_Opto (Brainworx)

Opto compressor (IKMultimedia)

Le Renaissance Compressor de Waves offre également un mode Opto.

VariMu

Le VariMu est comme le prince des compresseurs de par sa finesse et son élégance. Manley a popularisé le VariMu avec leur célèbre version. C’est un cousin de l’Opto dans la façon dont il fonctionne, et il est aussi très doux. Souvent utilisé en mastering, il fonctionne comme un charme pour gérer les problèmes de punch ou pour garder de la cohérence dans un mix qui a besoin de glue général. Ce n’est pas la meilleure façon de créer du punch, mais lorsqu’il est utilisé en combinaison avec un autre compresseur, il peut vraiment créer de beaux résultats.

Utilisation : Sur votre mix ou sur un groupe. Il collera le tout de la manière la plus délicieuse qui soit.

Suggestions de plug-ins :

The Manley Compressor par UAD

MJUC de Klanghelm

DynaMU par IKMultimedia

VCA

Ce type de compresseur est également très populaire tout comme le FET. Je dirais que la plupart des compresseurs génériques sont souvent basés sur ce modèle. Comme il est basé sur le contrôle de tension, ce compresseur est un outil de type chirurgical. Il est vraiment efficace pour faire ressortir les percussions, mais il peut aussi être utilisé pour contrôler les transitoires (transients) violents.

Utilisation : Boostez vos kicks avec et contrôlez les transients des hats avec un autre réglage.

Mes préférés :

TDR Kotelnikov

U-He Presswerk

API 2500 (il y a quelques imitations de UAD et Waves, alors regardez par là).

Techniques

Vous avez peut-être les meilleurs plug-ins, mais si vous ne savez pas comment les utiliser, vous allez rater le plein potentiel de ces outils incroyables. Je dirais que si ce n’est pas le cas, sachez qu’un grand nombre de producteurs, même ceux qui ont de l’expérience, ont de la difficulté à les comprendre pleinement. Comme vous trouverez une multitude de tutoriels sur le Web, j’aimerais vous expliquer ma vision de manière simple.

Mais d’abord, laissez-moi vous expliquer ce que fait la compression. Il prend le son entrant et surveille la crête la plus forte (peak) et vérifie si elle est plus forte qu’un certain point : le seuil (threshold). Si c’est le cas, il poussera le signal situé au-dessus du seuil vers le bas. J’aime l’imaginer comme quand on rentre dans un bain, où l’eau monte en s’y asseyant. La façon dont un compresseur « pousse vers le bas » l’audio sera contrôlée par l’attaque (à quelle vitesse il réagit), le relâchement (pour combien de temps) et le rapport (de combien).

J’aimerais comparer le compresseur à un four, et la musique entrante à la pâte. Le compresseur ne fonctionne pas comme, disons, une réverbération où si vous le mettez sur un son, vous entendrez automatiquement ce qui est en train d’être modifié. Le fonctionnement des compresseurs VST est vraiment, pour moi, comme un four. Tu dois enfourner le son, le faire cuire, puis le sortir.

Utilisez donc ces paramètres lorsque vous utilisez la compression :

  1. Signal entrant. Vous devrez augmenter le volume du signal entrant pour vous assurer qu’il atteint ou dépasse le seuil. Si le signal est trop faible, il ne sera pas traité.
  2. Seuil. Abaissez-le si nécessaire. Vous verrez que la plupart des compresseurs ont un « GR » pour la mesure de réduction de gain (gain reduction). Cela commencera à pomper lorsque le signal atteindra le seuil. Si rien ne se passe, abaissez le seuil et/ou augmentez le signal entrant.
  3. Attack/release. Une attaque rapide fera réagir rapidement le départ de pompage tandis qu’une attaque lente sera moins agressive. Vous pouvez ensuite ajuster le déblocage pour contrôler la durée du pompage.
  4. Ratio. C’est la quantité qui sera réduite. Par exemple, un rapport de 2:1 signifie que pour 2 dB au-dessus du seuil, il sera réduit de 1 dB au-dessus du seuil. Par exemple, 8:1 donne un résultat plus agressif.
  5. Make-up gain/Output. Votre signal de sortie sera réduit au cours du processus afin que vous puissiez utiliser le make-up gain pour ajuster le signal traité afin qu’il corresponde ou soit plus fort que le signal entrant.

Donc oui, ça sonne bizarre sur le papier, mais la compression consiste à baisser le volume pour rendre les choses plus fortes.

En ce qui concerne mon analogie avec le pain, vous devez vous assurer qu’il soit cuit (se compresse) avant de le sortir.

Maintenant, les techniques pour lesquelles vous pouvez utiliser la compression :

  1. Limiter. C’est l’utilisation la plus connue d’un compresseur. C’est un moyen de s’assurer que le son ne dépasse jamais un certain niveau. Idéal sur un bus master pour éviter de clipper. Vous pouvez l’utiliser dans une certaine mesure sur les bus pour maximiser le volume. Mais assurez-vous que ce n’est pas trop, car cela peut distordre dans le mastering.
  2. Side-chain, ducking. Populaire dans la musique électronique, cela fait que la compression fonctionne sur la base d’un signal entrant. J’y reviendrai dans un prochain article.
  3. Compression parallèle. Pour ce faire, vous devez mettre la compression dans un bus AUX/Send, puis lui envoyer tout ce qui a besoin de compression. Ceci assure que le signal original est mélangé avec le signal compressé, ce qui ajoute de la puissance, du volume et de la précision.
  4. Compression en série. À utiliser avec précaution, mais donne des résultats très puissants. Il s’agit de mettre deux compresseurs (ou plus) dos à dos. Un peut être en parallèle (grâce au dry/sewet) et le second, non. Cela donne des sons très puissants, percutants, lourds. Idéal pour les sons faibles et pâles..

C’est tout pour les bases de la compression ! Je parlerai ensuite de l’art de la conception sonore à l’aide de la compression et des égaliseurs.

VOIR AUSSI : Astuce de compression : Le compresseur Multi-bande (Pt.II)

Les meilleurs plug-ins d’EQ et diverses astuces sur leur utilisation (Pt. II)

Dans mon article précédent concernant les meilleurs plug-ins d’égaliseur, j’ai couvert certains de mes égaliseurs préférés et certaines de leurs utilisations. Après avoir reçu de nombreux compliments à propos de ce post, j’ai décidé de continuer avec une deuxième partie. Dans le post suivant, je vais partager avec vous quelques astuces que vous pouvez facilement réaliser vous-même face à certaines situations de mix, et je vous décrirai également brièvement la compression.

Filtres

Au cas où vous ne le saviez pas déjà, les EQs sont des filtres, des mathématiques vraiment complexes que chaque développeur a codé dans des formules plus ou moins différentes. Cela explique pourquoi certains EQs sont très chers : à cause du temps investi dans le perfectionnement des courbes. Beaucoup de gens ne s’en rendent pas compte, mais les égaliseurs ont un son différent les uns des autres et vous pouvez le remarquer sur un système son de haute qualité.

« La plupart des gens n’ont pas un système de haute qualité, alors à quoi bon… », vous dites.

Eh bien, si vous utilisez des outils de haute qualité, en fin de compte, vos sons réguliers seront « améliorés » en qualité aussi, ce qui fera finalement une différence où que vous les jouiez.

Le conseil numéro un pour un meilleur mixage est d’utiliser des filtres ; cela seul peut apporter des améliorations spectaculaires.

Par exemple, vos kicks peuvent sembler muddy si vous n’enlevez pas les fréquences qui se trouvent sous la note fondamentale. Si cela semble compliqué, permettez-moi de l’expliquer en termes très simples :

  1. Sur votre égaliseur, le premier point à gauche doit être mis sur filtre, puis sur coupe-bas (low cut).
  2. La pente doit être réglée sur 24 dB/octave.
  3. Positionnez-vous ensuite à 20 Hz pour commencer, puis montez les fréquences jusqu’à ce que vous entendiez votre kick perdre de la puissance. Si cela se produit, vous filtrez maintenant trop haut et vous devez reculer un peu.
  4. Ma règle générale est de couper les kicks à 20 Hz par défaut.

Ce conseil ne s’appliquait qu’aux kicks, mais vous devriez appliquer cette idée à pratiquement tout ce qui se trouve dans votre mix. Cependant, à part le kick, je n’utiliserais pas une pente de 24 dB/octave sur quoi que ce soit d’autre à moins qu’il y ait de gros problèmes. C’est à vous d’expérimenter, mais si vous voulez tester quelque chose d’intéressant, essayez avec 18 ou 12 pour couper d’autres sons et vous verrez que cela laisse une sensation moins numérique, donnant à vos sons clarté et chaleur.

Je réduirais aussi les aigus là où ils ne sont pas nécessaires, mais pas trop non plus.

Les percussions, les mélodies et les sons aigus tels que les hi-hats bénéficieraient d’un filtre coupe-haut (high cut) de 6 dB/octave; cela lisse les choses d’une belle façon.

Certains de mes filtres préférés pour ce genre d’utilisation sont :

EVE-AT1 de Kuassa

SliceEQ par Kilohertz

PSP MasterQ2: Smooth!

Coupes nettes

Les coupes chirurgicales, nettes et statiques sont très utiles pour traiter une résonance. Beaucoup de gens se demandent comment les repérer et comment savoir si c’est vraiment quelque chose à couper ou si cela a quelque chose à voir avec l’acoustique de la pièce. Il n’y a pas d’autre moyen de le savoir que de comparer souvent à des pistes de référence pour valider.

Si souvent, j’ai des clients qui m’envoient un projet Ableton et je vois des coupes vraiment bizarres. Est-ce que c’est mauvais ?

Oui et non.

Tout d’abord, si vous utilisez l’égaliseur natif d’Ableton, passez-le immédiatement en mode suréchantillonnage (oversampling) pour une meilleure qualité.

Deuxièmement, le découpage peut changer quelque chose dans votre environnement, mais vous couperez aussi de façon permanente des fréquences qui ne doivent pas nécessairement être modifiées, ce qui pourrait également provoquer des problèmes de phase (c’est-à-dire pendant toute la durée de la chanson).

*Remarque — n’utilisez pas trop d’égaliseurs sur une même chaîne, car cela provoquera sûrement un déphasage !

Alors, comment repérer une fréquence rebelle ?

Parfois, je me contente d’utiliser un spectromètre pour obtenir des indices si je n’arrive pas à localiser l’endroit où elle se trouve. Essayez toujours d’utiliser un spectrum meter sur votre master pour avoir une indication globale de votre mixage. Si vous voyez des sons qui commencent à dépasser 0 dB, cela *pourrait* être un problème; pas toujours, mais cela pourrait arriver. Ce que vous recherchez, c’est une pointe fine de +3-6 dB. Cela sera certainement un problème.

Mon instinct serait d’essayer de baisser le volume du son lui-même si c’est possible. Parfois, ce n’est pas le cas, et c’est pourquoi on utilise un égaliseur.

  1. Isoler le son dans la piste appropriée.
  2. Insérez l’égaliseur de votre choix (voir ci-dessous pour des suggestions).
  3. Choisissez un point d’égalisation, réglez-le sur la fréquence que vous avez repérée, puis réglez le Q sur 3-4. Coupez 4 dB pour commencer, puis plus si nécessaire.
  4. Sur l’égaliseur, il devrait y avoir un gain de sortie. Si vous avez réduit cette fréquence, ce serait bien d’augmenter le gain d’environ la moitié de ce que vous avez réduit. Idéalement, j’aime compresser, mais nous y reviendrons plus tard.

CONSEIL : Évitez les coupures brusques dans les basses fréquences. Cela peut causer des problèmes comme un déphasage, ou du mud. Si vous devez vraiment le faire, assurez-vous d’utiliser un utility mono par la suite.

J’ai révélé certains de mes plug-ins d’égalisation préférés dans le premier post de cette série, mais je vais en ajouter d’autres :

Cambridge EQ par Universal Audio: Fonctionne à merveille sur les synthés et les mélodies.

AE600 de McDSP.

Voxengo CurveEQ: Solide sur un contenu percussif.

Coupes larges, renforcements et shelving

Pour renforcer certaines fréquences, de nombreuses lectures sur le sujet de l’EQing recommanderont d’y aller avec modération et d’essayer d’avoir un Q très bas pour ainsi avoir une courbe ouverte. Cependant, il n’y a pas vraiment de règles sur ce que vous devriez ou ne devriez pas faire. Explorez, échouez et soyez audacieux, parce que parfois de grandes choses en ressortent.

Mon seul drapeau rouge concerne les courbes d’égalisation de plusieurs points vraiment compliquées que vous pouvez faire dans Fabfilter ProQ2. Cela induit parfois des résonances bizarres lorsque vous exportez, ce qui n’est pas bon pour le mastering à moins de vouloir ennuyer les oreilles des gens.

Aussi, pensez différemment. Si vous allez utiliser 3-5 points qui renforcent tous des fréquences, alors pourquoi ne pas commencer par augmenter le gain sur la sortie de votre EQ et réduire ce que vous ne voulez pas.

Mais pour booster, j’aime avoir un Q inférieur à 1. Ça donne des résultats vraiment intéressants !

  • Par exemple, essayez de booster 2-3 dB à 500 Hz pour donner instantanément présence et corps à une chanson.
  • Essayez à 8 kHz pour ajouter une présence brillante et lumineuse aux percussions métalliques.
  • Boostez à 1 kHz sur votre snare pour les faire sortir de votre mix.

Expérimentez comme ceci. Au début, cela semblera subtil, mais avec de la pratique, de grands résultats seront obtenus.

Mes préférés du moment :

Sie-Q de SoundToys pour son superbe shelving.

MEqualizer de MeldaProduction.

 

VOIR AUSSI :

Compression : Astuces et recommandations (Pt. 1)