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Microphones de bonne qualité pour iPhone

L’une des choses que je préfère quand je fais de la musique est de combiner des enregistrements de choses que je trouve par hasard ou des enregistrements de terrain. Une façon simple et efficace de le faire est d’utiliser un microphone pour iPhone. Comme c’est un sujet que je couvre souvent dans ce blog, j’ai pensé passer en revue certains microphones pour iPhone que j’ai eu la chance d’utiliser, de tester ou d’avoir vu des amis utiliser. Si vous trouvez ce post utile et prévoyez d’en acheter un, merci d’utiliser les liens dans ce post pour soutenir mon travail.

POURQUOI UTILISER UN MICROPHONE IPHONE ?

Les microphones iPhone (ou tout microphones de téléphone) sont idéaux pour la portabilité ainsi que pour leur usage intuitif afin de capturer un moment d’inspiration. Je crois que les microphones intelligents sont un élément essentiel que tout musicien électronique devrait avoir. Vous pouvez non seulement enregistrer une conversation weird que vous entendez dans un café, mais aussi un moment d’une piste qui sonne étonnamment bien lors d’un événement (même si la qualité ne sera pas excellente… au moins c’est une façon de se souvenir de quelque chose que vous avez aimé). L’idée est de créer du matériel que vous pouvez utiliser comme sample ou comme référence. L’enregistrement des sons en studio et hors studio est toujours une grande source d’inspiration.

Voici quelques microphones pour smartphones :

MICROPHONE ZOOM IQ6 IOS LIGHTNING X/Y (AMAZON)

Zoom est un premier choix pour beaucoup de gens, et ce depuis longtemps. Si vous n’avez pas l’enregistreur portatif, vous pouvez vous procurer ce microphone avec connecteur lightning. C’est probablement l’un des meilleurs qui soit, non seulement en raison de la grande qualité de l’audio, mais aussi pour l’application livrée avec le microphone. L’application est beaucoup plus intuitive que l’enregistreur portable car non seulement vous avez un accès rapide aux différentes parties de la configuration, mais pouvez également l’envoyer sur votre Dropbox.

Je recommande celui-ci comme premier choix.

 

MOVO PM10 DELUXE LAVALIER

Les microphones Lavalier sont habituellement utilisés pour capter la voix de quelqu’un, c’est pourquoi vous les verrez à la télévision ou sur scène lors de conférences. Ils ont des avantages et des inconvénients, mais ce que j’aime bien chez eux, c’est qu’ils ont aussi leur propre profil sonore. Le gars avec qui je travaille pour mon projet de jazz en utilise un pour son saxophone et alors qu’au début j’étais un peu sceptique, le résultat final était au-delà de ce à quoi je m’attendais. Ce Movo fait quelque chose de vraiment cool si vous le portez subtilement et vous enregistrez vous-même ou jouez des instruments. C’est un peu ennuyeux à installer mais si vous êtes créatif, il peut être assez amusant d’essayer des façons inhabituelles de capter les sons.

 

MICROPHONES ET ÉCOUTEURS BINAURAUX CS-10EM

Celui-ci est étonnant mais il ne fonctionne pas avec un smartphone parce que ses pods sont aussi des microphones pour l’enregistrement binaural. Cela signifie que vous obtenez un microphone stéréo au niveau de vos oreilles, enregistrant le monde autour de vous. Ainsi, si vous passez l’enregistrement à un ami qui porte des écouteurs, il l’entendra exactement comme vous l’avez fait lorsque vous portiez les pods. Disons que vous vous êtes enregistré dans un café et que certaines personnes parlaient à l’arrière, l’auditeur l’entendra au même endroit. Pour le positionnement et les enregistrements de terrain, ce jouet est un rêve. Le seul inconvénient est que vous avez besoin d’un microphone portatif avec une entrée ou de l’utiliser en complément du iQ6 par exemple.

 

RODE IXYL CONDENSATEUR

Rode fabrique des condensateurs étonnants et la qualité de leurs produits est toujours exceptionnelle. La seule raison pour laquelle je ne suggère pas celui-ci en premier, c’est le prix. Il ne conviendra pas au budget de tout le monde et peut être un peu trop si vous ne l’utilisez qu’occasionnellement. Mais si vous pensez que vous voulez vraiment vous lancer dans l’enregistrement de terrain, allez-y. J’ai essayé ce modèle mais je n’en possède pas un parce que je ne peux pas les avoir tous… mais il est certainement sur ma liste !

 

IK MULTIMEDIA IRIG MIC STUDIO

Celui-ci est le dernier de la liste mais pourrait aussi bien être le premier. Alors que le microphone est très correct et que vous obtenez quelque chose de ravissant pour le prix, ce qui rend l’iRig vraiment cool, c’est le nombre de choses qu’ils offrent avec : des gadgets pour capter les sons, des applications géniales pour faire de la musique sur votre iPad, etc. Ils sont là depuis un bon moment et savent ce qu’ils font.

Ma musique ne me ressemble pas

Est-ce que cela vous arrive ? Vous démarrez un projet avec une idée et une direction, « Je vais faire un morceau techno », vous démarrez une boîte à rythmes, vous mettez une ligne de base, vous commencez à jammer, à chercher des sons, à créer un groove, et une heure plus tard vous écoutez une boucle de 8 mesures qui sonne totalement différent de ce que vous avez décidé de faire. « Ma musique ne me ressemble pas ». Oui, ça arrive à beaucoup de gens, et ça peut être vraiment frustrant de faire de la musique qui vous est totalement étrangère.
Il y a une déception particulière qui vient avec le fait de ne pas être capable de faire le genre de musique que vous voulez créer. Beaucoup de producteurs avec qui j’ai travaillé parlent de commencer un projet avec une seule direction en tête, mais au fur et à mesure que le titre évolue, ils perçoivent les sons qu’ils ont choisis et l’émotion de la chanson comme complètement à l’opposé de leur direction originale.

Pourquoi est-ce que ça continue d’arriver ? Qu’est-ce qui se passe exactement ?

D’après ce que j’ai vécu moi-même, je comprends la confusion. J’aimerais suggérer d’examiner la situation d’un autre point de vue, qui, à mon avis, sera beaucoup plus positif et productif pour vous en tant que producteur. C’est une question de contexte.

Tout d’abord, nos humeurs et nos pensées changent constamment. Nous sommes dynamiques et il y a de multiples versions de nous. Ce que je veux dire, c’est que vous êtes une personne quand vous conduisez avec de la musique très forte, il y en a une quand vous écoutez de la musique lors d’une fête, il y en a une autre quand vous écoutez de la musique faite pour les écouteurs. Il y a une grande différence entre la personne que vous êtes en écoutant de la musique et la personne que vous êtes en faisant de la musique. Les deux comptent, les deux sont bien.
Astuce : dès que vous démarrez un projet, enregistrez-le immédiatement avec un nom qui décrit le genre ou la sensation de la chanson que vous voulez créer. Un nom aussi simple que « techno… » ou « house… ».

Il est utile de commencer vos productions avec un objectif et une intention claire à l’esprit, sinon, il est assez facile de s’éloigner. Cela étant dit, mon opinion personnelle est que la dérive est une bonne chose, et va de pair avec le fait d’être dans le moment, et plus en contact avec le VOUS qui est dans le studio à ce moment-là.
Si vous êtes vraiment en contact avec vos émotions ou si vous suivez les sons qui vous excitent, la dérive dans d’autres directions va se produire. C’est simplement un processus de découverte.

La façon dont je vois la musique est similaire à la naissance d’une étrange créature extraterrestre sortie de nulle part. Même si la musique que vous avez créée vous semble complètement étrangère, il est important d’être patient avec le matériel, car plus tard dans les phases de production ou de mixage, vous apprenez à apprivoiser doucement quelque chose de brut et de sous-développé en une créature évoluée avec une personnalité unique. Si votre musique sonne un peu différemment de ce que vous avez décidé de faire, je crois que c’est une bonne chose.

Si vous avez lu mes messages au fil du temps, vous savez que j’encourage fortement la Méthode Bonsaï, et l’habitude de ne pas passer trop de temps sur une piste. Travailler rapidement et finir rapidement aiguisera considérablement vos compétences en production, et vous serez un producteur beaucoup plus prolifique. Vous voulez que vos sons soient un peu bruts, incontrôlables et étranges. Ces sons sont les joyaux non sculptés que vous ne pouvez faire que lorsque vous cessez de vous censurer. C’est ce que vous recherchez.

EMBRASSER LES RÉSULTATS INATTENDUS, ET EMBRASSER LE CHANGEMENT.

Imaginez le nombre d’idées avec lesquelles vous aurez à travailler si vous commencez 20 pistes à partir de zéro plutôt que d’essayer de polir une chanson pendant 20 heures. Passer trop de temps sur un titre enlèvera souvent au côté brut de votre enregistrement initial. Cette vivacité est précisément le son qui nous a excité en premier lieu, et il est important d’embrasser ces bruits, rythmes et grooves innatendus. Enlever tout le charme brut de votre matériel pourrait être comparé au photoshopping du corps d’une belle et naturelle femme adulte dans la minceur d’un enfant pour atteindre une certaine mesure de perfection. Voici quelques conseils essentiels pour bien démarrer vos pistes.

VOTRE TRAVAIL EST CE QUE VOUS VOULEZ QU’IL SOIT.

En tant que personne, nous sommes en constante évolution, et nos goûts musicaux évolueront également. C’est idéal que votre musique vous soit étrangère et progresse tout en comprenant que votre progression peut se produire dans un ordre que vous ne pouvez pas prédire. Au fil du temps et du travail, ce que vous êtes vraiment en tant que musicien commencera à prendre forme.

Entendre la musique que vous avez faite dans le passé, c’est comme regarder des images de vous-même d’une autre époque. Ça laisse une empreinte. Regardez les photos de vous-même du passé et repérez celles que vous aimez. Elles peuvent être esthétiquement bonnes, mais je parie que vos images préférées seront celles qui rappellent un moment particulier de votre vie. Voyez-le avec les sons bruts et originaux que vous trouvez. Ceux qui sont audacieux sont les sons qui se démarqueront au fil des années et vous apporteront peut-être une attention inattendue.

Astuce : Exportez une version de votre piste avant d’enregistrer et de fermer votre projet. Comparez son évolution. Partagez-la aux personnes qui vous connaissent. Voyez ce qui les fait tripper.

Comme toujours, faites-moi savoir si vous avez des suggestions ou des questions à propos de cet article, laissez un commentaire ci-dessous et dites-moi sur quels projets vous travaillez en ce moment.

JP

VOIR AUSSI : Analyse d’une track de référence.

Sound Design : créer les sons que vous avez dans la tête

Il se peut que vous ne soyez pas vraiment capable de reproduire à 100% les sons que vous imaginez dans votre esprit en utilisant le sound design, mais je peux vous donner quelques conseils pour bâtir un bon point de départ et vous en rapprocher le plus possible. Tout comme dans la peinture et le cinéma, notre imagination nous joue souvent des tours, vous pouvez avoir « la meilleure idée de tous les temps », mais une fois que vous vous êtes mis à y travailler, vous vous rendez vite compte qu’il y a un monde de différence entre votre imagination et le résultat final.

Alors, y a-t-il un moyen d’utiliser le sound design pour transposer ces idées en quelque chose de concret ?

Oui, absolument.

Les sons ont une structure, une forme et une couleur, et quand vous « entendez » quelque chose dans votre esprit, vous devez traduire cette idée en une description précise qui vous permettra de commencer à la créer réellement.

Pour bien démarrer dans le processus de conception sonore, posez-vous la question suivante :

Pouvez-vous expliquer votre idée verbalement ?

La première étape consiste à analyser les caractéristiques physiques du son. Gardez à l’esprit que le son a plusieurs axes et caractéristiques :

  • Temps : Un son peut être court, long ou entre les deux. L’aspect temporel correspond essentiellement à sa durée.
  • Enveloppe : Le truc avec l’enveloppe ADSR (Attack, Decay, Sustain et Release) est ce à quoi je fais référence ici. Par exemple, votre son démarre-t-il fort et disparaît ensuite en fade out, ou peut-être fait-il le contraire ?
  • Spectre de fréquence : La hauteur du son est-elle haute ou basse ?
  • Harmonique ou inharmonique : Votre son a-t-il une tonalité ou est-il basé sur un bruit ?
  • Position : Votre son est-il statique ou panoramique ? Bouge-t-il ?

Deuxièmement, vous devez identifier un matériau source pour votre son et décider comment il sera façonné :

  • Dans un article précédent, j’ai parlé de superposition des sons. Une bonne façon de commencer est d’essayer de trouver des sons déjà existants, et de les superposer de façon à obtenir quelque chose de proche de ce que vous avez à l’esprit. Par exemple, la superposition d’un tom, d’un clap et d’un snap — quand ils sont assemblés — forme un son arrondi qui s’étend jusqu’aux aigus. Lorsque vous combinez vos sons et layers, je vous recommande d’utiliser un bon compresseur de type Opto ou Vari-MU : ils sont musicaux et créent une belle dimension sonore. Découvrez le Vari Comp de Native Instrument ou encore le Novatron de chez KUSH, arrivé en force en 2017 comme l’un des meilleurs outils sur le marché à un prix raisonnable.
  • Si vous êtes plus dans la synthèse, vous pouvez expérimenter une approche soustractive en utilisant plusieurs oscillateurs avec un bon filtre. J’utilise habituellement l’opérateur d’Ableton mais cette année, le Repro 5 de U-He a été vraiment utile pour moi en termes de design sonore avec des sons subtils et ronds. J’aime avoir mes basses fréquences et mediums réglés en sinewave pour ensuite façonner les harmoniques en square ou triangle. Expérimentez sans fin !
  • Une autre option intéressante serait d’utiliser des enregistrements sur le terrain. Vous pourriez penser que cette approche est un peu étrange, mais vous pouvez même essayer de faire le son avec votre bouche, ou d’essayer de trouver des objets à frapper : vous finirez toujours avec un son intéressant. Vous serez également surpris par tout ce que vous pouvez faire avec l’enregistrement de votre propre voix. Pour un bon enregistreur de terrain abordable, consultez n’importe lequel des enregistreurs de terrain de chez Zoom, ils en font même un qui peut se brancher à votre iPhone, ce qui est très pratique.
Sound design - Native Instruments' Vari Comp

Native Instruments’ Vari Comp

 

Et enfin, une fois que vous avez établi votre source, vous pouvez vous plonger dans la sculpture de votre son :

Temps : il y a différentes choses que vous pouvez faire pour manipuler le temps et la durée de vos sons. Modifier le pitch (la hauteur) d’un élément pour le ralentir ou l’accélérer est amusant. La synthèse granulaire est aussi une option, avec par exemple le Mangle VST. J’aime aussi avoir une reverb sombre avec une tail pour étirer la longueur d’un son. N’importe quelle réverbération peut faire du bon travail ici, mais vous pourrez facilement expérimenter avec les gratuites trouvées sur KVR.

Sound design - The Mangle granular synthesizer

The Mangle granular synthesizer

Enveloppe : Si vous avez un gros son brut que vous voulez modeler, il y a encore plusieurs options. Si vous utilisez Ableton, le moyen le plus simple serait d’utiliser les enveloppes de volume ou de gain à l’intérieur du clip. Il y a aussi d’autres outils d’enveloppe de volume ; un que j’aime bien est le Volume Shaper de Cable Guys; vraiment puissant et fun.

  • ASTUCE : Si vous voulez un transient vraiment rapide sur votre enveloppe, essayez d’utiliser une transient shaper. Les transient shapers peuvent également aider pour le sustain.
  • ASTUCE 2 : Un compresseur VCA avec une attaque lente peut également vous donner d’excellents résultats.

Spectre de fréquence : Comme j’ai pu le mentionner, j’aime personnellement expérimenter avec un pitch shifter, mais aussi avec un égaliseur à 3 bandes et un compresseur ; surtout un FET, un peu plus agressif (je recommande d’en apprendre un peu plus sur les différents types de compresseurs si vous ne les connaissez pas tous). De cette façon, vous pouvez contrôler des parties spécifiques de votre son et manipuler ces parties pour les mettre en valeur. Ce n’est pas la seule manière, il y a tellement d’autres façons créatives d’utiliser un EQ seul (comme l’UAD Cambridge), mais j’aime combiner des effets multiples et jouer entre eux jusqu’à obtenir le son adéquat.

Harmoniques : Les harmoniques peuvent souvent être manipulés avec de la saturation et/ou distorsion. Si vous êtes à la recherche d’un bon outil de distorsion, vous pouvez consulter le Scream VST de Citonic qui offre des tonnes d’options. Sinon, le Saturation Knob de Softubes est un excellent outil pour des changements allant de subtils à drastiques. Je suggère de jouer avec les filtres aussi ; ils peuvent améliorer certaines parties de vos sons, surtout si vous les utilisez en parallèle (via une piste send/bus).
Position : Essayez n’importe quel panner. Il y a plusieurs plug-ins de panning sur le marché, mais il faut faire attention à ce que vous ne fassiez pas trop voyager votre son dans la phase de conception ; vous ne savez pas encore quelle sera la position de vos autres sons et vous risquez de tout défaire plus tard de toute façon. Boostez le son avec un chorus ou un doubler pour manipuler encore plus la position du son, mais comme déjà mentionné, essayez de ne pas faire de folies avec le panning lorsque vous créez un seul son.

Ce ne sont là que quelques trucs et idées de sound design pour vous aider à commencer à créer les sons que vous imaginez dans de votre tête. Amusez-vous bien !

 

Bonus : Une bonne façon de trouver des idées de sound design inattendues est d’utiliser la randomisation. Voici un excellent tutoriel de mon pote offthesky.