Voir les templates comme des graines.

En tant que producteur, vous essayez probablement d’équilibrer plusieurs tâches à la fois en travaillant sur votre musique. Si vous prenez du temps à passer en revue quatre ou cinq réverbérations à la recherche du son parfait, à configurer des bus et des groupes pour pré-mixer vos morceaux pendant que vous les arrangez, ou si vous vous sentez juste figé en regardant un écran de projet vierge et en ayant du mal à démarrer, il n’est pas étonnant que vous ne soyez pas aussi productif que vous aimeriez l’être.

Bonne nouvelle, ce post a pour but de vous préparer à partir gagnant avant même de démarrer. Commencez à voir vos templates comme des graines.

De nombreux DAWs peuvent être configurées pour charger un template (modèle) comme point de départ initial. Reason vous proposera un environnement prédéfini, et Studio One vous demandera si vous souhaitez mettre en place un projet de mix pour accélérer le démarrage. Ableton Live n’a pas cette fonctionnalité par défaut, mais vous pouvez facilement changer cela pour ouvrir un projet de démarrage personnalisé.
Même si la plupart des DAW ont cette fonction, ce n’était pas suffisant pour moi, j’avais l’impression que je pouvais faire mieux.

D’une certaine manière, il s’agit d’un article de suivi de la Technique du Bonsaï. Il a été très bien reçu, et beaucoup de gens ont commenté sur la façon dont cela les a aidés à développer des tracks à partir de petites idées. Maintenant, j’aimerais poursuivre avec cette idée, car je me suis rendu compte que beaucoup de gens passent à côté du plaisir d’utiliser un template pour démarrer leurs projets. De plus, il y a quelques choses que nous pouvons ajouter et qui seront également précieuses pour vos prochaines productions. Jetons un coup d’œil aux techniques qui permettent de gagner du temps.

JE VAIS SUGGÉRER QUELQUE CHOSE DE SIMPLE EN SOI, MAIS DE TRÈS EFFICACE POUR QUE LES NOUVEAUX PROJETS SONNENT BIEN DÈS LE DÉBUT.

Commencez votre prochain projet en utilisant la dernière chanson utilisée. J’ai entendu parler de cette technique dans le manifeste de Matthew Herbert, et cela m’a inspiré. Herbert reprenait la table de mixage là où il l’avait laissée lors de la dernière session. Pourquoi est-ce une bonne idée ?
Partir du dernier mix permettrait un workflow plus rapide, mais aussi, les EQs aléatoires, la compression, les effets, seraient réglés sur quelque chose qu’il n’aurait jamais mis en place auparavant. J’ai trouvé ce concept brillant et j’ai commencé à le faire moi-même. Très souvent, je commençais avec le dernier projet chargé, mais je faisais la chanson suivante juste après la fin de la précédente. La même configuration et les mêmes réglages pour le kick, les percussions, etc.. étaient les mêmes, ce qui m’a souvent conduit dans des directions auxquelles je ne m’attendais pas du tout. C’est un gros avantage.

Envisagez de garder les effets sur chaque piste tels quels, mais déposez vos nouveaux clips dans les pistes existantes au hasard. Dans certaines situations, je copiais aussi l’arrangement d’une chanson et je le collais dans la vue d’arrangement d’une autre chanson. Des résultats très étranges se produisaient, conduisant souvent à des résultats de conception sonore inattendus, mais très utilisables. J’ai souvent un projet « mère » qui sera pour moi un lieu sûr pour développer et faire grandir ces idées. Ensuite, je copierai quelques boucles dans la vue d’arrangement d’un autre projet, et parfois je déplacerai les clips d’un canal à l’autre pour voir lequel convient le mieux. J’ai même fait l’exercice de drop un arrangement complet dans un autre projet en le gardant aussi intact que possible. De là, je ne l’écouterais même pas avant de l’exporter. Je l’écoutais des semaines plus tard et j’étais incroyablement surpris. J’ai fait une poignée de morceaux de mes albums Intra et White Raven de cette façon.
Ensuite, mettez-vous au défi de garder vos routing de bus et de groupes intacts. C’est génial d’avoir des pistes ou des bus que vous pouvez réutiliser rapidement. Bien sûr, un moyen facile serait d’assembler une macro de la chaîne d’effets que vous avez utilisée, mais j’aime l’idée d’ouvrir un template où je n’ai aucune idée des effets qui m’attendent. Je vais parfois échanger mes effets les plus utilisés avec d’autres que j’ai récemment acquis ou que j’ai oubliés. Il est souvent agréable de déterrer les anciens plug-ins qui peuvent apporter un grain particulier à votre son.

Enlevez les clips de votre projet abouti et enregistrez-le comme template.

Un exercice que vous pouvez commencer à appliquer dès aujourd’hui serait :

  1. Créez un dossier pour vos templates.
  2. Chaque fois que vous terminez une chanson, vous faites un « enregistrer sous… » dans ce dossier. Vous nettoierez ensuite les clips dans la vue arrangement. Je laisserai souvent ce que j’appelle des sons « non utilisés » dans le projet. Je vais mettre ces clips en vue de session dans une piste nommée « leftovers » (restes). Cela vous permet de réorienter ces sons, ce qui peut s’intégrer parfaitement dans votre nouveau projet.
  3. Les clips midi pourraient être laissés aussi parce qu’il est généralement intéressant d’avoir en main du matériel midi sur lequel vous pouvez rapidement lancer de nouveaux sons et voir à quoi cela ressemble.

Maintenant, une astuce supplémentaire est de faire un template pour la conception d’un EP/LP. Comme vous le savez, c’est toujours génial d’avoir un sentiment commun pour une release complète, et l’une des choses que je recommanderais serait la façon dont vous appliquez vos effets.

  • Reverb. Soit vous choisissez une réverbération d’une compagnie spécifique (ex. Altiverb) et utilisez quelques presets pour commencer, soit vous essayez de rester dans la même famille comme « plates » par exemple.
  • Delay. En utilisant le même plug-in, mais en changeant la vitesse du délai.
  • Saturation. Essayez de choisir un type et de vous y tenir. Je recommande de l’appliquer à travers un send où vous avez plus de contrôle sur la façon dont chaque son est coloré.
  • Compression/EQ. Certains appliquent une couleur distincte et sont plus ou moins transparents. Il peut être une bonne idée de garder le même type de combinaison à travers vos pistes.

Comme toujours, je veux entendre vos commentaires sur tout ce qui est mentionné dans cet article. N’hésitez pas à partager ce message ou à laisser un commentaire ci-dessous et à me dire comment ces techniques créatives fonctionnent pour vous.  

 

 

VOIR AUSSI : Conseils pour définir votre son

Arrière-plan vs premier plan pour créer de la dimension.

Presque chaque semaine, j’ai une conversation similaire avec mes clients. En toute bonne foi, et pour faire gagner du temps à mes clients et à moi-même, j’écris cet article pour aider à répondre aux questions que beaucoup de producteurs continuent de se poser. La question de l’arrière-plan par rapport au premier plan pour créer de la dimension.

Mes clients m’envoient souvent des projets avec beaucoup de sons, ce qui, si vous me connaissez assez bien, est quelque chose dont je suis vraiment fan. Cela dit, il y a une façon de travailler avec une chanson faite de beaucoup de sons sans que les choses deviennent un peu trop lourdes.

Pendant la production de votre chanson, combien de fois l’avez-vous écoutée jusqu’au bout ? Vingt, trente fois ? Plus ? En tant qu’auteurs-compositeurs, nous devons tenir compte du point de vue de notre auditoire, qui n’entendra probablement jamais toutes les nuances et tous les détails que nous faisons. Peut-être que s’ils sont de grands fans, ils écouteront notre morceau dix fois. Avec ce nombre d’écoutes, l’impression que vous obtenez d’une chanson très chargée est similaire à celle d’une image très détaillée — vous découvrirez des idées différentes à chaque fois, mais l’image entière sera prise pour ce qu’elle est. Ce qui vous semblera être une erreur sera probablement perçu autrement par l’auditeur occasionnel.

Lorsque nous utilisons plusieurs sons différents ensemble dans un arrangement, il est impossible de les entendre tous de la même façon. En tant que producteurs, nous prenons soin du travail que nous avons mis dans notre sound design et nous commettons souvent l’erreur (moi y compris) d’essayer de donner à chaque son (grand et petit) la même importance dans l’espoir de ne rien manquer.

MÊME PENDANT L’ÉCOUTE ACTIVE D’UNE MUSIQUE SIMPLE OU COMPLEXE, IL Y A SOUVENT DES DÉTAILS SUBTILS QUE NOUS N’ENTENDONS PAS AU DÉBUT.

Ce qu’il est important de comprendre, c’est que de nombreux sons travaillant ensemble forment et créent une expérience. Certains sons ne fonctionnent que lorsqu’ils sont combinés avec d’autres pour former une couche unique, beaucoup plus forte que la somme de ses parties.

La conception sonore est une science complexe qui demande souvent des années avant d’être pleinement comprise. Pour beaucoup de producteurs, ce moment « Eurêka » vient de la compréhension que beaucoup de sons ne sont pas massifs par eux-mêmes, mais plutôt une combinaison de plusieurs sons soigneusement superposés.

Par exemple, un kick percutant peut avoir trois couches (basse, mid, hi-mid pour la mise en forme des transients). Un pad chaud et riche peut avoir des harmoniques créées à partir d’une couche d’oscillation plus forte dans les hi-mids (à l’aide d’un oscillateur carré). C’est la partie technique, mais pour quelqu’un qui n’est pas intéressé par la conception sonore et qui est purement un auditeur, il/elle expérimentera ces sons dans une langue complètement différente, mais le comprendra tout de même.

À ESSAYER : lorsque vous écoutez de la musique, forcez-vous à identifier les différentes couches de sons.

Avec la crainte que certains sons ne soient pas entendus de la même manière au repos, nous pouvons commencer à examiner comment créer des détails avec dimension et subtilité.
Ces détails sont aussi importants que chacun des sons en relief et sont nécessaires pour soutenir le ou les éléments principaux de la chanson elle-même. Voyons comment aborder cette question :

  1. Décidez de ce qu’est le noyau ou le squelette de votre chanson. Si quelqu’un doit chanter votre chanson à quelqu’un d’autre ou tenter d’expliquer de quoi il s’agit, que dirait cette personne ? En d’autres termes, la partie la plus mémorable de votre chanson est l’idée principale. Si vous enlevez cela, la chanson n’est pas vraiment là puisque la plupart des sons sont là pour soutenir cette idée principale.
  2. Dans les percussions, identifiez quels sont les principaux éléments qui soutiennent le groove et l’idée principale. D’habitude, il y a le kick, une snare/clap et un hat. Certains morceaux ont des claps multiples ou des percussions supplémentaires ici et là, mais il est important de décider quels sont les principaux sons de percussions.
  3. Les autres sons seront égalisés pour créer une dimension. Seule l’utilisation de l’EQ combinée à des changements de volume sera suffisante dans ce cas.

À ESSAYER : la prochaine fois que vous écouterez une chanson, essayez d’accorder de l’attention à tout ce qui est mixé bas dans le mix.

 

La technique de distanciation, à un niveau très simple, consiste à appliquer un filtre passe-bas/EQ sur le son. Plus votre filtre est élevé, plus le son sera fin et plus il sera repoussé. Il n’y a pas de bien ou de mal ici, mais vous devrez ajuster le volume selon vos goûts et vos sensations. Je suggérerais de compresser vos sons si vous souhaitez les rapprocher un peu.

Il s’agit d’une coupe régulière qui enlève habituellement beaucoup de mud (littéralement boue).

 

Cette coupe déplace les sons un peu plus loin que n’importe lequel des sons en avant.

 

Ce cut rend le son lointain.

 

Pour un positionnement subtil.

 

L’autre astuce serait d’utiliser la reverb mais celle-ci est à utiliser avec beaucoup de soin. Selon l’unité de réverbération, cette technique peut introduire du mud, ce que le filtre ne fera pas. Comme toujours, expérimentez et trouvez ce que vous aimez dans le processus. Vous pouvez également combiner l’astuce de l’égaliseur avec l’utilisation de la réverbération pour une meilleure sensation.

Tenez-moi au courant !

 

Voir aussi : Design et superposition dynamique du son

Supprimer toutes vos tracks et vendre votre matériel.

Depuis le tout début, je me souviens de nombreuses fois où j’ai remis en question mes capacités en tant que producteur de musique. Me sentir coincé sur un projet ou faire face aux retours négatifs d’un titre dont j’étais fier m’a fait me demander si je n’étais pas dans une impasse musicale. Parfois, il ne faut pas grand-chose pour envisager de tout débrancher et tout ranger pour de bon. Plusieurs de mes collègues ont des histoires similaires, et j’ai vu plus d’une fois des gens se demander s’ils allaient supprimer toutes leurs tracks et vendre tout leur matériel.

Des hauts et des bas. Il existe une multitude de recherches qui confirment le fait que faire de la musique peut produire une dose massive de satisfaction, un high similaire à l’effet des drogues ou au rush d’un entraînement intense. Le frisson après avoir terminé une piste est énorme, mais en revanche, lorsque les choses ne fonctionnent pas, cela peut être déprimant. Parfois, on a l’impression de vivre dans un état de misère constante. Notre point de vue régit souvent nos humeurs et, avec un petit quelque chose, il peut passer très rapidement de maussade à positif.

J’ai passé beaucoup de temps à lire les commentaires de groupes Facebook de gens qui flirtent avec l’idée de vendre leur matériel et de tout arrêter. Du côté numérique, j’entends parler d’effacer des disques durs entiers remplis de pistes raw, et je pense au travail acharné et au temps qu’ils ont investi dans des projets qui ne seront jamais achevés. Ils estiment que le travail n’en vaut tout simplement pas la peine. Si souvent, le sentiment d’excitation et d’énergie de l’écoute de notre prochaine meilleure track peut être remplacé par la frustration et le doute de soi lorsqu’on la stocke avec toutes les autres inachevées. Une autre idée géniale qui va rester telle quelle, une idée incomplète, jamais entendue. Retour à la case départ. Encore une fois.

UNE DE MES RÈGLES PERSONNELLES EST DE NE JAMAIS EFFACER UN PROJET OU UN SAMPLE. JE NE LE FERAI PAS, C’EST TOUT. 0% DE CHANCE.

Je crois que les principaux ennemis qui modifient notre jugement sont la surexposition et les réactions adverses. Si je travaille sur un projet qui ne se réalise tout simplement pas, je me rappelle qu’il faut simplement le ranger et y revenir après un certain temps. Une fois rouvert et écouté avec une nouvelle perspective, vous trouverez probablement quelque chose qui vous inspire ou, à tout le moins, quelque chose dont vous pouvez vous débarrasser immédiatement. En tant qu’artistes, nous changeons sans cesse. L’artiste que vous serez dans un an pourrait aimer ou non ce que vous produisez en ce moment. En gardant vos projets inachevés en lieu sûr, vous investissez dans votre temps et vos talents pour demain plutôt que de jeter ce qui vous frustre aujourd’hui.

Conseil : Cela peut sembler idiot, mais si vous ne vous sentez pas à l’aise avec la musique, essayez simplement de dire : « Pour le moment, je n’ai pas envie de faire de la musique. » Insistez sur « pour le moment », car cela enlève l’idée que votre état d’esprit est permanent.

Dans des articles précédents, j’ai longuement parlé de l’avantage de planter des graines, de créer un projet principal où toutes vos idées peuvent être récupérées et utilisées comme tremplin vers quelque chose de grand avec un effort minimum. L’avantage d’avoir une bibliothèque de sons et d’outils sur mesure, prêts à tout moment, est énorme parce que l’impulsion du moment est essentielle pour compléter vos pistes.

Une chose courante est la recherche d’un vieux matériel pour obtenir un son particulier. À un moment donné, il est naturel d’avoir l’impression d’avoir dépassé les limites de votre équipement et d’être sûr que l’achat d’équipement neuf résoudra le problème. Nous sommes constamment tentés par de nouveaux produits et outils qui promettent de résoudre nos problèmes et de rendre tout cela plus facile. Même après avoir acheté du nouveau matériel, nous ne prenons pas toujours le temps de vraiment les examiner. Combien de fois nous demandons-nous ce que nous devons vraiment réparer ? Est-ce que l’équipement peut résoudre ce problème ? Il est certain que les médias et le marketing se posent la question ! Mais la prochaine fois que nous échouerons, il y aura encore un autre outil indispensable, parce que cet outil…. mec il va vraiment faire la différence.

Conseil : Certains équipements peuvent être loués. Si vous pouvez tester ce que vous voulez, cela peut être vraiment utile.

PRENEZ UNE MINUTE POUR RÉFLÉCHIR À VOS OBJECTIFS AVANT DE FAIRE UN AUTRE INVESTISSEMENT.

Pour vraiment passer à autre chose en tant que producteur, le meilleur investissement personnel auquel je puisse penser est de simplement finir quelque chose, n’importe quoi. Je crois que la suppression de vos pistes renforce votre incapacité à terminer ce que vous avez commencé, et n’apporte rien de bon. Vous n’avez certainement pas plus d’avance en tant que producteur, et vous n’aurez jamais rien à montrer sans avoir terminé vos projets.

Prenez un moment pour examiner vos progrès ou votre manque de progrès. Où est-ce que vous êtes coincé ? Jusqu’où progressez-vous dans la track ? Êtes-vous limités par votre conception sonore ou est-ce que vous bloquez dans l’arrangement ? Trouvez votre faiblesse et tracez un cercle autour de celle-ci avec un grand stylo rouge. C’est votre problème. C’est la partie difficile pour vous. Rien de ce que vous pourrez acheter ne résoudra ce problème. Ce qui est bien, c’est que maintenant que vous savez où vous bloquez, vous pouvez travailler sur comment l’améliorer.

YouTube. Hallelujah. Peu importe ce que vous cherchez, je vous promets qu’il y aura une vidéo pour vous aider à surmonter votre problème. Ne restez pas bloqué indéfiniment en regardant des vidéos qui, quelques heures plus tard, glissent vers sujet totalement différent (ça arrive souvent). Aussi, pour conclure, voici un conseil de production que j’adore faire : à la fin d’une session, exportez tout ce que vous avez, puis stockez ceci dans le dossier de la production. Faites systématiquement « réunir et sauvegarder », il peut s’agir d’une boucle de 30 secondes, les arrangements que vous avez en cours, ou même exporter toutes les stems de votre session. Ceci est extrêmement utile pour d’anciens projets, mais aussi pour ouvrir un projet vierge, puis importer plusieurs bounces et les utiliser immédiatement. Cette astuce a été si réellement utile pour mes albums précédents !

 

Voir aussi : Terminer vos projets.

Ma musique ne me ressemble pas

Est-ce que cela vous arrive ? Vous démarrez un projet avec une idée et une direction, « Je vais faire un morceau techno », vous démarrez une boîte à rythmes, vous mettez une ligne de base, vous commencez à jammer, à chercher des sons, à créer un groove, et une heure plus tard vous écoutez une boucle de 8 mesures qui sonne totalement différent de ce que vous avez décidé de faire. « Ma musique ne me ressemble pas ». Oui, ça arrive à beaucoup de gens, et ça peut être vraiment frustrant de faire de la musique qui vous est totalement étrangère.
Il y a une déception particulière qui vient avec le fait de ne pas être capable de faire le genre de musique que vous voulez créer. Beaucoup de producteurs avec qui j’ai travaillé parlent de commencer un projet avec une seule direction en tête, mais au fur et à mesure que le titre évolue, ils perçoivent les sons qu’ils ont choisis et l’émotion de la chanson comme complètement à l’opposé de leur direction originale.

Pourquoi est-ce que ça continue d’arriver ? Qu’est-ce qui se passe exactement ?

D’après ce que j’ai vécu moi-même, je comprends la confusion. J’aimerais suggérer d’examiner la situation d’un autre point de vue, qui, à mon avis, sera beaucoup plus positif et productif pour vous en tant que producteur. C’est une question de contexte.

Tout d’abord, nos humeurs et nos pensées changent constamment. Nous sommes dynamiques et il y a de multiples versions de nous. Ce que je veux dire, c’est que vous êtes une personne quand vous conduisez avec de la musique très forte, il y en a une quand vous écoutez de la musique lors d’une fête, il y en a une autre quand vous écoutez de la musique faite pour les écouteurs. Il y a une grande différence entre la personne que vous êtes en écoutant de la musique et la personne que vous êtes en faisant de la musique. Les deux comptent, les deux sont bien.
Astuce : dès que vous démarrez un projet, enregistrez-le immédiatement avec un nom qui décrit le genre ou la sensation de la chanson que vous voulez créer. Un nom aussi simple que « techno… » ou « house… ».

Il est utile de commencer vos productions avec un objectif et une intention claire à l’esprit, sinon, il est assez facile de s’éloigner. Cela étant dit, mon opinion personnelle est que la dérive est une bonne chose, et va de pair avec le fait d’être dans le moment, et plus en contact avec le VOUS qui est dans le studio à ce moment-là.
Si vous êtes vraiment en contact avec vos émotions ou si vous suivez les sons qui vous excitent, la dérive dans d’autres directions va se produire. C’est simplement un processus de découverte.

La façon dont je vois la musique est similaire à la naissance d’une étrange créature extraterrestre sortie de nulle part. Même si la musique que vous avez créée vous semble complètement étrangère, il est important d’être patient avec le matériel, car plus tard dans les phases de production ou de mixage, vous apprenez à apprivoiser doucement quelque chose de brut et de sous-développé en une créature évoluée avec une personnalité unique. Si votre musique sonne un peu différemment de ce que vous avez décidé de faire, je crois que c’est une bonne chose.

Si vous avez lu mes messages au fil du temps, vous savez que j’encourage fortement la Méthode Bonsaï, et l’habitude de ne pas passer trop de temps sur une piste. Travailler rapidement et finir rapidement aiguisera considérablement vos compétences en production, et vous serez un producteur beaucoup plus prolifique. Vous voulez que vos sons soient un peu bruts, incontrôlables et étranges. Ces sons sont les joyaux non sculptés que vous ne pouvez faire que lorsque vous cessez de vous censurer. C’est ce que vous recherchez.

EMBRASSER LES RÉSULTATS INATTENDUS, ET EMBRASSER LE CHANGEMENT.

Imaginez le nombre d’idées avec lesquelles vous aurez à travailler si vous commencez 20 pistes à partir de zéro plutôt que d’essayer de polir une chanson pendant 20 heures. Passer trop de temps sur un titre enlèvera souvent au côté brut de votre enregistrement initial. Cette vivacité est précisément le son qui nous a excité en premier lieu, et il est important d’embrasser ces bruits, rythmes et grooves innatendus. Enlever tout le charme brut de votre matériel pourrait être comparé au photoshopping du corps d’une belle et naturelle femme adulte dans la minceur d’un enfant pour atteindre une certaine mesure de perfection. Voici quelques conseils essentiels pour bien démarrer vos pistes.

VOTRE TRAVAIL EST CE QUE VOUS VOULEZ QU’IL SOIT.

En tant que personne, nous sommes en constante évolution, et nos goûts musicaux évolueront également. C’est idéal que votre musique vous soit étrangère et progresse tout en comprenant que votre progression peut se produire dans un ordre que vous ne pouvez pas prédire. Au fil du temps et du travail, ce que vous êtes vraiment en tant que musicien commencera à prendre forme.

Entendre la musique que vous avez faite dans le passé, c’est comme regarder des images de vous-même d’une autre époque. Ça laisse une empreinte. Regardez les photos de vous-même du passé et repérez celles que vous aimez. Elles peuvent être esthétiquement bonnes, mais je parie que vos images préférées seront celles qui rappellent un moment particulier de votre vie. Voyez-le avec les sons bruts et originaux que vous trouvez. Ceux qui sont audacieux sont les sons qui se démarqueront au fil des années et vous apporteront peut-être une attention inattendue.

Astuce : Exportez une version de votre piste avant d’enregistrer et de fermer votre projet. Comparez son évolution. Partagez-la aux personnes qui vous connaissent. Voyez ce qui les fait tripper.

Comme toujours, faites-moi savoir si vous avez des suggestions ou des questions à propos de cet article, laissez un commentaire ci-dessous et dites-moi sur quels projets vous travaillez en ce moment.

JP

VOIR AUSSI : Analyse d’une track de référence.

Test du PreSonus StudioLive 32.4.2AI

J’entends beaucoup d’amis et de lecteurs super excités à l’idée de commencer à utiliser leur nouveau matériel dans le studio, je connais très bien ce sentiment. Pourtant, il faut du temps pour apprendre à être confiant et à l’aise avec du nouveau matériel, et il peut souvent être difficile de tout mettre en place lorsque l’on commence à l’utiliser. Le processus de passage d’un simple flux de travail sur ordinateur à une configuration numérique/analogique peut prendre un peu de pratique, et dans ce post, je partagerai quelques conseils que vous pouvez utiliser pour faciliter le processus.

Pour les mordus de hardware, il viendra un moment où vous aurez besoin de ne jamais perdre votre flux et d’avoir toutes vos pistes à portée de main afin que vous puissiez avoir le contrôle que vous voulez.

Aujourd’hui, je vais mettre en vedette le PreSonus StudioLive 32.4.2AI que j’ai reçu de B&H. En vérité, je l’ai tout juste sorti de la boîte. Cet article pourrait également servir de test du mixeur si vous êtes sur le marché. PreSonus a l’intention de publier une mise à jour du mixeur 32.4.2AI, alors surveillez la baisse de prix de ce modèle.

SI VOUS PASSEZ BEAUCOUP DE TEMPS À L’ÉTAPE DE MIXAGE, PRESONUS A UN FLUX DE TRAVAIL FANTASTIQUE INTÉGRÉ DANS SON LOGICIEL STUDIO ONE 3.

Avec l’intégration de ce mixeur, le processus de mixage devient transparent et encore plus excitant. La connexion FireWire ultrarapide permet un suivi, un mixage et une production de niveau supérieur, sécurisé et fiable.

Après avoir utilisé cet appareil pendant un certain temps, je partagerai quelques points qui m’ont marqué.

  • Facile à naviguer et à utiliser : si vous n’êtes pas familier avec le matériel professionnel, cette console devient immédiatement votre ami. Elle a l’air impressionnante sur le bureau, mais où que vos yeux aillent, vous ne vous sentez jamais vraiment perdu. Bonus — si vous êtes au milieu de l’action, vous pouvez rapidement faire face à n’importe quelle situation avec une vue circulaire rapide. Tout est si bien disposé et situé dans un endroit naturel. La conception de l’unité est également très fluide.
  • Très peu de navigation dans le menu. Plutôt explicite ici, mais c’est quelque chose à laquelle je suis allergique parce qu’il est toujours frustrant de creuser profondément dans des menus sans fin.
  • Facile d’assigner des pistes à des sous-groupes. Comme je suis souvent en train de mixer, cette tâche est essentielle pour moi. J’utiliserai toujours des sous-groupes pour les percussions, les mélodies, etc. Il y a 4 sous-groupes et bien que j’en utilise souvent 5-6, je pourrais toujours être satisfait de cette contrainte.
  • Des tonnes de sends Aux. Au fur et à mesure que vous développez votre collection d’effets, vous prendrez conscience de l’importance des sends pour le mixage. Vous voudrez avoir accès à vos effets par l’intermédiaire de l’AUX et vous n’en aurez jamais assez. La plupart des mixeurs en ont environ 6, ce qui signifie 3 effets stéréo, donc généralement qu’il en faut plus.
  • Une carte son 32 entrées/32 sorties facilite le suivi dans votre station de travail audionumérique et est parfaite pour le travail en studio. Comme vous le savez, cette table de mixage devient une interface sonore, ce qui vous permet de faire le suivi et de vous concentrer sur le fait d’avoir tout sous la main.
  • L’affectation des entrées de DAW est un jeu d’enfant (boutons sous l’alimentation fantôme).
  • La qualité du son est vraiment très bonne. Nous avons fait quelques comparaisons avec notre interface audio Prism de l’UAD Apollo Twin, et nous avons été assez impressionnés. C’était génial d’entendre à quel point le moteur audio a bien résisté aux plus grands noms.
  • Entrées Line sur chaque piste pour du gear. Impressionnant.
  • Bien construit. C’est très lourd, robuste, les boutons ne sont pas bon marché, les faders ont une traction douce et agréable, ce qui donne l’impression de travailler avec un tank. Parfait pour les clubs en live.
  • Dynamiques/EQ sur chaque piste, ce qui est parfait pour un contrôle/correction de signal de base, bien qu’il ne soit pas musical dans tous les sens du terme.

J’adore le mélange d’analogique et de numérique et il y a beaucoup d’excellentes fonctionnalités. Pour être juste, je dois aborder quelques points dont je suis moins fan.

  • Ventilateur bruyant — c’est mineur, mais le bruit est perceptible.
  • Pas de contrôle DAW ou de faders motorisés. Bien que dans la prochaine version à venir, cette question sera étudiée.
  • Ne peut fonctionner qu’à une fréquence d’échantillonnage de 48khz. Ce n’est pas un problème si vous n’avez pas besoin de hautes résolutions, mais je suis quand même un peu surpris par cette limitation.
  • L’appareil que nous avons testé a un petit problème lors de l’affichage des vumètres d’entrée. Peut-être que cela pourrait être corrigé par une mise à jour, mais nous n’en avons pas fait.
  • Seulement deux retours auxiliaires stéréo. Hum.

Le PreSonus StudioLive 32.4.2AI est une excellente option de mixage si vous avez un budget modeste et que le prix peut baisser légèrement avec l’annonce d’une nouvelle version bientôt disponible. À mon avis, vous aurez une assez bonne alternative pour votre équipement et une excellente addition pour votre studio avec le PreSonus StudioLive 32.4.2AI.

Un grand merci à B&H !


 

 

Comment filtrer vos meilleures idées ?

Je suis toujours à la recherche de façons d’améliorer ce que je fais et de mieux servir mes clients. Je continue de m’améliorer jour après jour. J’ai lu beaucoup de choses et j’aime particulièrement lire des articles d’entrepreneurs qui m’aident à tirer des leçons de la réussite des autres et à m’inspirer de leurs succès. Quand je tombe sur un article qui me fait tilter, je veux le partager. Un de ces moments est venu d’un article que j’ai lu sur la façon de transformer une idée géniale en entreprise. À travers de nombreux domaines différents, la musique, la technologie, etc. un seul schéma est vrai dans tous les domaines : les meilleures idées vous viennent de façon que vous ne pouvez pas toujours prédire.

Autre chose qui est vrai, pour générer des idées, il faut commencez par un brainstorming.

Dans le monde de la musique, je traduirais cela par un jam. N’ayant aucune direction particulière en tête, vous commencez par bidouiller et essayer tout et n’importe quoi. Faites des sons, appuyez sur les boutons, tournez les boutons, écoutez l’effet de ceci et cela, essayez de nouvelles techniques pour la première fois. Dans un article précédent, je vous avais invité à utiliser YouTube pour découvrir quelque chose de nouveau ou utiliser une nouvelle démo de synthétiseur et enregistrer le résultat.

Jammer librement. On sait que Prince passait du temps dans son studio tous les jours à faire beaucoup de bruit, simplement pour essayer de nouvelles choses, essayer de nouveaux jams, et enregistrer ces expériences qui ont abouti à un monument de musique que personne n’entendait, sauf lui. Je vous encourage à ajouter ceci à votre routine quotidienne, soit très tôt le matin ou en fin d’après-midi.

Pour en revenir à l’article qui m’a fait tilter, le processus de génération d’idées devrait impliquer les deux étapes suivantes :

  1. Séance créative.
  2. Période d’analyse.

L’article indique que le cerveau a beaucoup de difficulté à créer et à analyser en même temps. Au moment de la création et de la découverte, notre cerveau utilise beaucoup d’énergie pour se concentrer sur l’écoute active. Dans cet environnement désordonné et incontrôlé, nos cerveaux sont orientés dans une direction, nous sommes dans la zone. La pièce manquante du puzzle pour moi était de lire que nos cerveaux ont un moment très difficile quand on leur demande de créer et d’analyser en même temps. Ça ne marchera pas dans les deux sens.

C’est pourquoi il est recommandé de séparer les deux tâches, de créer librement un jour, puis d’analyser le matériel le lendemain. Cela expliquerait aussi pourquoi, le plus souvent, quand nous écoutons ce que nous avons fait à notre première session, nous trouvons que finalement c’est tout nul.
Le mot-clé ici est — le plus souvent.

Cela confirmerait aussi ma théorie selon laquelle passer trop de temps en studio est contre-productif parce que sans un changement de perspective, vous n’avez pas assez de recul pour évaluer objectivement vos efforts.

Au fil du temps, j’ai expliqué inlassablement ce processus à d’autres personnes qui avaient du mal. J’ai aussi appris qu’il est parfois préférable de les laisser apprendre par eux-mêmes, à leur propre rythme. Cela confirme l’idée que le processus créatif est très personnel et qu’aucune personne n’apprendra ou ne se développera pas au même rythme.

Session 1 : jammez, amusez-vous, explorez, échouez, réussissez, recommencez.
Session 2 : passez en revue tout ce qui a été enregistré et isolez les idées potentielles qui se démarquent et sont utilisables.
Session 3 : parcourrez les idées isolées. Travaillez autour d’une.
Alternez.

En d’autres termes, essayez d’alterner entre flux créatif et analyse, autocritique et travail plus technique.

Votre cerveau ne peut faire qu’une chose à la fois, pourquoi faire de l’analyse quand vous êtes créatif et pourquoi être créatif quand il est temps d’être autocritique. La principale chose à laquelle vous vous référerez en tant que partie analytique est d’écouter ce qui sonne bien pour vous.

CONSTRUIRE. APPRENDRE. RECOMMENCER. CONSTRUIRE. APPRENDRE. RECOMMENCER.

Quand j’étais petit, aller au restaurant avec mes parents était souvent synonyme d’utiliser des crayons et du papier pour dessiner des trucs et gribouiller pendant que nous attendions notre repas. Pour moi, un bout de papier vierge est fait pour être sali. Tout est possible, et j’ai toujours trouvé facile de commencer. Notre jeu préféré était celui où l’on dessinait un truc méconnaissable et où l’on passait le papier à l’autre.

Le deuxième joueur avait la tâche difficile de transformer ce désordre de lignes, de formes et de cercles en quelque chose de reconnaissable comme une voiture, un oiseau ou quelque chose qui demande un peu de temps et d’imagination. Jusqu’à ce jour, j’ai toujours pensé que cet exercice était l’une des tâches les plus créatives que j’aie jamais faites.

Voici donc une autre façon d’aborder la question : prenez quelque chose de totalement aléatoire, même si vous ne voulez vraiment pas travailler avec, quoi que ce soit, et essayez d’en faire quelque chose d’utilisable. Faites une boucle, faites un son jouable, prenez quelque chose de terrible et poussez-vous à y trouver quelque chose d’utilisable. J’ai fait un EP complet il y a quelque temps, où je me forçais à travailler avec des sons et des enregistrements qui n’avaient aucun sens. Il s’avère que c’est un bon exercice, mais aussi très utile, car vous ne dépendez pas seulement d’un bon matériel pour être efficace avec ce que vous avez.

VOIR AUSSI : Le piège du modulaire

Les communautés en ligne remplacent-elles les labels ?

Je me suis récemment demandé quel sera l’avenir des labels. Les services de streaming remplacent-ils les labels ? Ou d’autres communautés ? Je dirige mon label Archipel depuis 2004 et je n’en ai jamais vraiment tiré de profit, sauf comme carte de visite pour des gigs et autres contacts. L’argent et le temps investis dans Archipel ont été considérables, il est donc difficile de dire si le retour sur investissement a été bon. Plus le monde de la musique numérique se développe, moins il est évident de deviner quels rôles les labels joueront pour les artistes. Les plateformes de streaming comme Spotify n’accordent que peu ou pas d’importance aux labels, et puisque n’importe qui peut en créer un, l’utiliser aujourd’hui n’a plus la même aura qu’autrefois.

Au cours de l’année 2016, j’ai offert un coaching gratuit à tous ceux qui se sont inscrits sur ma liste d’envoi, et bien que ce fut un succès auquel je ne m’attendais pas, j’ai dû le mettre en attente jusqu’à ce que je trouve quelqu’un pour m’aider à gérer le travail en question. Entre-temps, j’ai créé un groupe Facebook pour les personnes avec qui j’avais travaillé afin de leur fournir des commentaires et du soutien. Il y a beaucoup de groupes Facebook et de médias sociaux pour les producteurs et beaucoup ont des thèmes et des règles. Je fais partie de quelques-uns que j’aime bien ; je les ai utilisés pour apprendre des trucs et m’informer de certaines nouvelles liées à la musique. Pour moi, la création d’un groupe a donc été l’occasion de donner aux gens un endroit où ils se sentent libres de partager ce sur quoi ils travaillent, obtenir des commentaires et donner des mots d’encouragement à d’autres personnes.

Ce qui est formidable dans cette initiative, c’est que les gens ont commencé à vraiment participer et à interagir, encore plus que je ne le pensais. C’était assez incroyable de voir certaines personnes unir leurs forces et collaborer, et de voir d’autres aider en donnant des conseils sur l’endroit où envoyer de la musique pour se faire signer. Cette communauté est devenue autonome ; elle fait ce que je faisais auparavant, par courriel. J’en ai été ravi !
D’une certaine façon, quand je dirigeais mon label, j’espérais créer ce genre de synergie, mais pour une raison ou une autre, elle n’est jamais venue. Mon directeur de label et moi avons posté régulièrement sur Archipel, en essayant de trouver des idées, des propositions, des concepts… mais c’était toujours les mêmes qui étaient intéressés. C’était cool, mais ça m’a aussi déconcerté d’avoir un si grand nombre d’artistes (Archipel a presque 200 personnes qui ont collaboré pendant des années !), mais que seulement 5-6 personnes soient vraiment dedans.

Je crois fondamentalement que la plupart des gens veulent se joindre à un label en particulier pour faire partie de sa communauté et se rapprocher des artistes avec lesquels ils ont travaillé.

Bien sûr, l’exposition et le réseautage d’un label jouent aussi un rôle important dans la motivation d’un artiste à s’engager, mais la communauté est un autre élément important de cette motivation.

En l’état actuel des choses, je pense que ces types de groupes en ligne comme celui que j’ai décrit pourraient être aussi bénéfiques qu’un label, car :

  • Vous avez des personnes actives dans les groupes qui ont probablement les mêmes objectifs, motivations et goûts.
  • Il est beaucoup plus facile d’interagir avec des DJs qui peuvent jouer votre musique.
  • Les gens sont ouverts à la communication et aux feedbacks.

 

Votre musique a un impact. L’un des problèmes majeurs de l’industrie musicale actuelle est qu’il y a un énorme sentiment de désespoir dans l’air, qui peut puiser toute l’énergie que nous avons en tant qu’artistes et créateurs. La plupart des artistes ont l’énergie pour construire des projets ou de beaux produits, mais leur travail sera-t-il quelque chose qui restera caché sur les « étagères » de l’internet parce qu’il ne se vend pas ? Toutes les chansons valent-elles la peine d’être transformées en disques ? Y a-t-il une telle demande de continuer à travailler si fort pour créer ?

L’ego nous joue des tours. L’ego nous joue des tours. L’un des plus sournois est de croire que notre musique vaut plus d’attention qu’elle n’en vaut en réalité. Beaucoup d’artistes se sentent anxieux et déprimés à cause de ce constat. Nous voulons partager la musique, mais les petits succès nous dépriment. Cela dit, il est possible de s’attaquer à ce problème majeur en faisant partie d’une communauté : une de ces communautés qui semblent remplacer les labels.

Personnellement, après des années de sorties d’innombrables albums et EPs, je suis maintenant plus excité de savoir si mes cinq amis les plus proches et les plus fiables aiment ma nouvelle chanson. Je suis certain qu’ils l’écouteront et me feront part de leurs commentaires. J’ai décidé de partager mon travail avec un nombre sélectif de personnes qui peuvent faire écho à l’énergie que j’y ai mise. J’en ai marre de courir après les gens et de dire : « Écoute ma track bro ! Tu vas l’aimer ! Laisse-moi des commentaires ! »

Les labels ne seront pas remplacés tant que l’industrie musicale aura besoin de représentants pour les artistes. Tous les artistes rêvent de pouvoir vivre de la musique à plein temps, mais il devient clair que ce n’est pas les labels qui le feront..

Cette approche « spam » ne fait rien avancer pour les parties concernées. Mais le fait de partager votre musique avec cinq personnes qui s’en soucient vaut plus qu’à 1500 qui ne sont pas vraiment dedans. Je crois vraiment que cette approche m’a empêché d’avoir des idées noires…

L’intuition pour faire des choix en production

Dans un sens, l’intuition musicale se définit avec celui qui peut apporter de la magie créatrice dans sa musique, par rapport à celui qui s’en tient à une véritable application technique du logiciel. J’ai souvent eu l’occasion de voir des producteurs expérimentés faire de la musique, que ce soit en studio ou en plein jam. Par exemple, au début des années 2000, nous avons eu le fameux Narod Niki au MUTEK de Montréal où Zip, Villalobos, Dan Bell, Akufen, Cabanne, Dandy Jack, Monolake (même Cassy a chanté pendant quelques minutes) ont tous synchronisé leur ordinateur portable et leur équipement pour improviser un live pour nous. Notre festival local nous a donné de nombreuses occasions de regarder, ce que j’appellerais, des maîtres dans ce qu’ils font, jouer devant une foule pour montrer comment créer et jouer live. L’acte live lui-même, lorsqu’il est fait correctement, doit représenter ce que l’artiste fait dans son studio, mais de manière à faire voyager la foule.

Quand je parle d’un live fait correctement, je fais référence à quelque chose qui est en partie préparé et en partie improvisé : un set qui repose donc sur l’intuition musicale. L’intuition musicale est le combo parfait qui permet à des « accidents créatifs » de survenir et crée un sentiment de prise de risque. Il y a beaucoup de performances préenregistrées dont je ne comprends pas l’intérêt. Ce qui m’intéresse ici, c’est le sujet de l’intuition musicale. Depuis que j’ai commencé à enseigner, cette question est souvent soulevée :

Comment enseigner l’intuition musicale, ou l’intuition en général ?

Il y a 3 points sur l’intuition qu’il nous faut aborder. L’intuition peut être :

  1. Une appréhension ou une connaissance immédiate sans raisonnement ni déduction.
  2. Une connaissance ou conviction acquises uniquement par l’intuition.
  3. Le pouvoir ou la faculté d’acquérir une connaissance directe ou une cognition, sans pensée et déduction rationnelles évidentes.

Ce à quoi je fais référence en utilisant le mot intuition est un peu différent de ces trois points. Pour moi, l’intuition en musique, c’est la manière de faire quelque chose qui semble aléatoire, mais qui se fait de façon très efficace. Partiellement imprévisible, en partie guidé par l’expérience, mais entièrement guidé par une vision personnelle pour arriver à un résultat spécifique. C’est l’intuition musicale.

Un exemple notable serait celui d’un artiste, lors d’un set live, qui drop des sons ou une idée musicale inattendue, mais qui fonctionne avec ce qui se passe au moment présent. Un autre exemple pourrait être celui d’un musicien proposant une idée aléatoire et la faisant prendre tout son sens après 2-3 minutes de développement.

Peut-on apprendre ou développer l’intuition musicale dans la production ?

Je crois dur comme fer que c’est possible. Voici quelques façons d’y parvenir :

  • Écoutez beaucoup de genres musicaux, soyez divers dans la sélection. La meilleure façon d’obtenir de nouvelles idées pour une chanson et d’apporter un vent de fraîcheur qui vient d’ailleurs. Le nombre d’idées que je tire du free jazz ou de la musique indienne est faramineux, je trouve beaucoup de profondeur dans ces genres ; ils existent depuis si longtemps qu’ils ont développé une grande maturité. Essayez de creuser dans des domaines qui semblent obscurs ou passez du temps à écouter de la musique folklorique comme point de départ.
  • Connaître vos outils. C’est frustrant, car il y a toujours quelque chose à apprendre. Je dis souvent aux gens, ce que vous avez besoin de savoir sur votre DAW devrait se limiter à faire des clips et construire des pistes. Le reste s’apprend au fur et à mesure. Mais le principal est que vous devriez être à l’aise avec votre DAW, et son utilisation devrait être une seconde nature pour vous. Le déplacement des blocs, les copier-coller, et les arrangements de base doivent se faire rapidement pour ne pas perdre votre workflow. C’est quand vous commencez à chercher comment faire quelque chose de très simple que vous perdez votre idée initiale. Imaginez que vous ne puissiez pas expliquer à un ami comment se rendre à l’épicerie la plus proche parce qu’il y a trop de détails à expliquer ; ce serait déroutant pour lui et pour vous.
  • Soyez attentif à vos habitudes et aux choses que vous n’aimez pas. Nous sommes pris dans ce qui a déjà fonctionné, et nous avons tendance à le répéter ad nauseam. Bien que ce soit une partie de ce qui attire les gens vers notre musique, même un son en particulier, si nous sommes esclaves de nous-mêmes et des attentes des gens, nous ne pourrons pas grandir en tant qu’artistes. L’intuition musicale progresse avec votre engagement personnel à évoluer et à sortir de votre zone de confort. Plus il vous sera facile d’explorer, plus vous pourrez vous exprimer facilement. Le sens de la maîtrise de la musique vous permettra de devenir plus spontané et de trouver de nouvelles idées.
  • Développer votre curiosité technique. Passez votre temps à lire sur la musique, mais aussi sur des sujets qui ne sont pas reliés à la musique. Beaucoup d’idées me sont venues en lisant des romans de science-fiction, en regardant des danseurs, en lisant des livres d’architecture, en dessinant avec mon fils, en courant dans les bois, etc. Votre cerveau doit faire autre chose que de passer du temps en studio. Vous ne pouvez apprendre que dans une certaine mesure en studio, les nouvelles idées viennent en faisant d’autres choses.
  • Pratiquez seul et avec les autres. Si vous pouvez jouer seul pour vous mettre à l’aise dans votre art, c’est une chose importante. Mais quand vous pouvez jouer avec un ami, cela devient très intéressant, car le dialogue vous force à interagir, proposer, écouter, ajuster. Cela améliorera vos aptitudes de communication musicale considérablement.
  • Jouez pour des amis. J’avais l’habitude de faire des concerts intimes dans le salon où je jouais pour trois ou quatre amis, assis sur le sol, sirotant du thé, dessinant, dansant, bavardant, mais surtout, écoutant attentivement. C’est à ces moments-là que j’ai le plus appris et c’est souvent sous-estimé, car les gens pensent que jouer devant beaucoup de gens est le moment où on s’amuse ; cela peut être le cas, mais ce n’est pas la seule option. L’avantage de jouer pour une poignée d’invités est d’obtenir un feedback intime et instantané, ce qui peut être une expérience enrichissante.

Expérimentez ces idées et vous devriez lentement développer votre intuition musicale. Faites-moi savoir si vous avez des questions ou faites appel à mon service de coaching pour explorer votre musique plus en profondeur.

Conseils pour définir votre son

La majorité des artistes avec qui je travaille pour le mastering et la finalisation de track, parlent de leur désir de définir leur propre son. C’est important parce qu’en tant que mélomane, dès les premières secondes d’une chanson il vous arrive de dire : « C’est tel groupe, ou tel producteur ! ». Pour parvenir à cette « signature sonore », on retrouve généralement un style de production particulier ou une palette sonore qui sera utilisée de manière personnelle et immédiatement reconnaissable.
Il y a beaucoup de discussions et d’éloges sur l’album « Untrue » de Burial qui est maintenant considéré comme l’un des plus influents de la dernière décennie.

Pourquoi cet album est-il si bien reçu ?
Pour commencer, les ambiances spectrales, les bruitages et les enregistrements d’un Londres nocturne évoquent une atmosphère spatiale, sombre et sinistre. L’ambiance lourde et downtempo de la musique invite les auditeurs à aller dans leurs propres lieux d’ombres et à y réfléchir. Même les titres de ses morceaux, « Loner », « U Hurt Me », puisent dans un sentiment de dommage émotionnel, auquel beaucoup de gens peuvent réellement s’identifier. Bref, le son lourd et la personnalité derrière ce disque font instantanément penser à du Burial.

Prenant note des différents éléments que les artistes utilisent pour créer leur propre son, analysons certains de ces principes fondamentaux qui influenceront le vôtre.

  • La tonalité : point extrêmement important, car la plupart des artistes adoptent généralement une « vibe » ou une « humeur » dans leur musique, comme la joie, la colère ou la mélancolie. Travaillez-vous souvent avec une même gamme ou une tonalité semblable ? Vos mélodies sont-elles simples, ou écrivez-vous des progressions d’accords complexes ?
  • Le genre : le choix du genre est peut-être l’un des choix les plus évidents pour créer « votre » son et définir votre identité en tant qu’artiste. Êtes-vous en train d’adopter un genre existant ou allez-vous essayer de vous positionner entre-deux ? C’est à double tranchant, car l’originalité comporte un risque, mais la récompense peut être énorme.
  • Les samples: utilisez-vous des samples ? De synthés ? De modulaires ? Orb, par exemple, aimait utiliser des extraits de films spécifiques (des 80’s comme Flash) et Boards of Canada étaient célèbres pour enregistrer leurs parties synthés sur de vieilles cassettes pour les resampler dans une nouvelle session. Considérez les possibilités de votre source sonore.
  • Le rythmes : êtes-vous plus 4/4 ? Influencé par le Breakbeat ? Le Jazz ? Le Hip-hop ? Avec des racines latines ? Prenez note de là où vous vous sentez le plus à l’aise et de votre groove naturel.
  • Techniques : c’est ici que je peux vous aider le plus comme j’ai pu aider mes clients à créer « leur son ».
  • Les erreurs : allez-vous pour quelque chose de cru ou de très pointu et quantifié ? Essayez de voir ce que les erreurs peuvent apporter à votre musique : quelque chose de mal pourrait révéler des choses intéressantes. Comme point de départ de votre prochaine track, n’ayez pas peur d’essayer quelque chose que vous n’auriez peut-être jamais fait.

Les outils et effets que vous utilisez peuvent aussi avoir un impact majeur sur votre son. J’ai déjà abordé cette question, mais il est important de vous rafraîchir la mémoire lorsque vous examinez le choix des effets.

Reverb, Delay : vous pouvez vous choisir un plugin pour travailler avec tout le temps pour une cohérence. Reverb — peut-être que vous choisissez toujours une plate ou alors vous préférez utiliser de grands espaces et de longues tails. Allez-vous utiliser des dub delays ou plutôt un delay court pour obtenir un effet Haas ?

La Compression : voulez-vous que votre son soit compressé ou non ? C’est quelque chose à réfléchir. Trouvez un compresseur qui peut être comme votre couteau suisse en toutes circonstances et utilisez-le.

Le processus de définition de votre son est comparable à celui du designer qui développe les éléments de marque pour un client.

Bien que ce ne soit pas essentiel, mais très certainement utile, un designer vous indiquera quel ensemble de couleurs, polices de caractères, images et direction utiliser dans tout votre travail.

Ce que je fais habituellement avec mes clients pour créer un son plus caractéristique, c’est de prendre une collection de références et de sons avec lesquels ils s’identifient, puis de travailler sur un moyen de reproduire des sons et des idées similaires. Le pad d’ici, la percussion et le swing de là, les kicks faits comme ça, les hats toujours comme ça… et ainsi de suite. Vous choisissez tous vos sons préférés parmi différentes sources (ex. pourquoi ne pas opter pour un style qui vous est tout à fait étranger comme afrobeat si vous aimez la techno ? Et faire une collection. Je peux trouver quel synthétiseur est excellent pour créer ce son, et en jouant avec, vous découvrirez tant de nouveaux sons et serez attirés par un son original, frais et inspirant.

La vérité ? Essayer de définir votre son ne viendra pas du jour au lendemain. C’est un processus qui sera différent pour tout le monde, et vous ne pouvez vraiment pas accélérer les choses parce qu’il n’y a pas de voie rapide vers l’originalité.

Cela étant dit, en toute honnêteté, travailler avec quelqu’un qui a de l’expérience en production et en musique pour vous guider dans les domaines qui vous représentent le mieux est énorme et peut être un atout dans la définition de votre son.

Comme toujours, faites-moi savoir si vous avez des suggestions ou des questions à propos de ce post, laissez un commentaire ci-dessous et dites-moi sur quels projets vous travaillez en ce moment.

JP

Comment passer au niveau supérieur ?

Au cours d’une conférence à laquelle j’ai été invité récemment, je parlais avec un groupe de personnes du Collège du Vieux Montréal et on m’a posé une question à laquelle je ne pouvais pas répondre sur le coup. La question était de savoir ce que je considérais comme étant « next level » (ou de niveau supérieur), ce à quoi j’ai répondu en disant « vous allez être déçus par ma réponse ». Et à bien des égards, ce n’était pas la réponse qu’ils voulaient, et j’ai pu constater que certains étaient perplexes, espérant entendre parler de quelque chose de nouveau, d’excitant et de vraiment « next level ».

Maintenant que ce moment est derrière moi, le concept des genres, et ce qui représente le niveau supérieur a eu le temps de trotter dans mon esprit donc j’y ai réfléchi davantage.

Pouvez-vous vous souvenir d’une époque avant Soundcloud ? Avant les listes de lecture d’iTunes, un moment où vous fouilliez avidement les bacs de disques et où vous discutiez avec les disquaires de ce qui était nouveau ? Avez-vous acheté des disques sans même les avoir écoutés simplement parce que vous avez aimé l’artwork et saviez que c’était quelque chose que vous deviez avoir ? Que la musique soit innovante ou non, vous aviez le sentiment d’avoir découvert quelque chose de spécial.

À bien des égards, la quantité écrasante de contenu à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui peut nous faire perdre de vue ce qui se passe. Les musiciens peuvent afficher une track la seconde après l’avoir terminée, et le monde entier peut potentiellement l’entendre en quelques minutes. Pourtant, le raz-de-marée de musique autoproduite est si grand qu’il est aussi plus difficile que jamais de se faire remarquer. Si vous êtes attentif et curieux, vous pouvez remarquer les nouvelles idées des gens, mais la question est maintenant : comment peut-on réellement suivre ?

Voici un fait qu’il faut garder à l’esprit : quelqu’un sait qu’il/elle fait de la musique de niveau supérieur seulement a posteriori.

Si vous vous concentrez sur la musique qui sonne bien pour vous, vos compétences et votre confiance augmenteront naturellement. Si vous prenez du plaisir à faire de la musique, vous tomberez dans cet état d’esprit appelé la zone. Dans cet état d’esprit, vous pouvez atteindre le meilleur de vous-même avec peu d’effort. Ce concept n’est pas ésotérique ou religieux, c’est une expérience connue étudiée en psychologie et un état à la portée de tous. Mais ce n’est pas le sujet de ce post.

La plupart du temps, de nouveaux genres sont créés lorsqu’un artiste crée un pont qui relie différents styles musicaux — pensez à la jungle qui a apporté l’influence des MCs jamaïcaines et des effets sonores avec des beats plus rapides et des basses foudroyantes. Pensez aux mashups underground et à des artistes comme Girl Talk, qui ne peuvent pas être released légalement, mais qui peuvent emprunter de la musique de n’importe où tant qu’elle fonctionne mélodiquement. Pensez aux derniers genres de musique dance qui émergent avec une popularité significative — tropical house, future bass, etc. Pouvez-vous m’expliquer ce que ces genres représentent ?

Sur le plan de la conception sonore, je pense à Serum, un synthétiseur derrière la création des sons de basse electro et dubstep. Est-ce que le côté inédit des sons ou de la technique de production fait que cette musique est innovante ?

Qu’est-ce que le niveau supérieur exactement ?

Pour moi, cela vient du point de vue de chacun. Mon point de vue sur l’innovation a radicalement changé au cours des dix dernières années. Mon intérêt pour le son ne cesse de changer, et ce que je ressens aujourd’hui pourrait être différent la semaine prochaine. J’aime tantôt la musique crue, mais pleine d’originalité, tantôt j’aime la pop généraliste surproduite pour ses techniques délirantes en mix et tantôt je remonte dans le temps pour revisiter les classiques de Miles Davis afin de reconnaître la véritable maîtrise de son art.

Selon moi, la véritable question est de savoir ce que vous cherchez et pourquoi.

Il est rare que mes titres « next level » atteignent la liste de lecture que j’écoute dans ma voiture. La musique de niveau supérieur est souvent celle à laquelle je peux m’identifier sur le plan univers/mélodie/contenu. Je crois que c’est aussi ce à quoi la plupart des gens s’identifient quand ils choisissent de faire une liste de lecture qui les touche. Ce n’est pas toujours quelque chose de grand, de fort, ou de courant, mais c’est souvent un élément musical déjà connu, juste bien réalisé ou un peu différemment. Si l’arrangement d’une chanson est astucieux et précis, il arrive souvent que les tricks provenant du mix ne soient pas la première chose que l’auditeur entendra, il le sentira davantage comme un tout.

Pour résumer cet article, il est essentiel pour tout producteur de se concentrer sur la conception sonore. Vos sons sont vos mots et votre voix en tant qu’artiste et rappelez-vous que c’est ce qui peut attirer l’attention de vos auditeurs plus que votre technique ou vos tricks.

JP

Quand le DIY devient un obstacle

Je veux vous parler du DIY (bricolage), c’est-à-dire de l’approche do-it-yourself pour faire de la musique. Certaines personnes ont le désir de commencer des projets massifs où elles créent tout elles-mêmes, à partir de zéro. Ils sont à la recherche de samples, ils enregistrent des bouts de ceci et de cela, ils passent des jours à écrire et réécrire des mélodies. Ils font tout eux-mêmes, et cela prend une éternité s’ils ne se laissent pas submerger et ne finissent pas par abandonner le projet. C’est alors que le DIY devient un obstacle.

Cela me rappelle la vidéo qui a parcouru Internet à propos de ce gars qui décide de faire un sandwich à partir de zéro et de créer tous les éléments nécessaires tout seul. Il ramasse le sel de la mer, trait la vache lui-même, apprend à faire du pain, etc. Alerte spoiler — quand le gars mange enfin le sandwich (qui lui a coûté près de 1500 $ en dépenses) le résultat était quelque peu médiocre, et décevant.


Les gens qui se spécialisent font « leur truc » mieux, plus vite, avec de meilleurs éléments, des outils, de la finesse et de l’expérience qui font souvent la différence. Dans le studio, c’est la même chose. Je suis sûr qu’il y a des domaines de la production et de l’écriture musicale que vous n’appréciez pas plus que ça et d’autres que vous pourriez faire toute la journée. Si nous laissons les obstacles nous frustrer et détruire notre énergie mentale, l’effet peut être très néfaste.

Il ne faut pas écarter les obstacles de notre chemin. Les obstacles sont le chemin. (Proverbe bouddhiste)

Vous voyez peut-être où je veux en venir avec ça, car je suis un grand fan de la collaboration musicale et de la productivité en studio. C’est un grand sentiment que de pouvoir avancer rapidement dans vos productions lorsqu’une personne peut participer avec ses forces dans un domaine et vice versa, alors la question est : comment tirer le meilleur parti de vos compétences tout en profitant de l’aide ?

Trouvez ce que vous aimez faire. L’identification de vos forces fera une grande différence dans votre confiance et votre compréhension de vous-même en tant qu’artiste. C’est une tâche à laquelle beaucoup de gens que j’entraîne et avec qui je parle oublient. Est-ce que votre truc est la conception sonore, le mix, la recherche du set de samples parfait ? Les tâches axées sur la production où vous êtes le plus actif et le plus engagé sont là où vous trouverez votre force. D’un autre côté, il est important de comprendre les domaines dans lesquels vous êtes moins à l’aise et moins doué et de garder cela en tête lorsque vous collaborez avec les autres. Si vous pouvez vous spécialiser dans ce que vous faites le mieux, vous serez un atout précieux pour tous ceux qui ont de la difficulté dans ce domaine.

Investissez en vous-même. Quel que soit le domaine dans lequel vous êtes le plus à l’aise, envisagez d’acquérir le meilleur équipement et les meilleures connaissances de cette spécialité. Par exemple, si le mix est votre force, vous devriez absolument suivre Pensado sur YouTube pour en apprendre le plus possible sur le mixage, et vous renseigner sur les plug-ins kick-ass utilisés par les pros. Trouvez votre modèle dans ce domaine et étudiez ce qu’il/elle fait, quel équipement il/elle utilise, comment il/elle l’utilise et surpassez-le ! Découvrez qui sont ses mentors, et ainsi de suite. Si vous parvenez à savoir qui influence votre modèle, vous gagnez en influences critiques.

Surveillez votre ego. Vous êtes-vous déjà vu en train de dénigrer une technique ou un outil parce que vous pensez qu’il n’est pas fait pour vous ? Combien de fois avez-vous rejeté quelque chose sans même lui donner une chance ? Si vous le pouvez, pensez que si vous avez évité certains plug-ins comme les channel strips ou un compresseur spécifique, peut-être même un DAW sans aucun argument pour le faire. En outre, si quelque chose est considéré comme « mauvais », il est important de comprendre la différence avec ce qui est considéré comme bon et de faire votre propre opinion après avoir examiné les faits. J’ai été surpris de lire des choses que les gens ne devraient pas utiliser sur des outils comme la compression multibandes, qui est l’un de mes préférés pour le sound design en ce moment. Pour une raison ou une autre, les producteurs de rock semblent détester la compression multibandes, mais je ne comprends pas pourquoi quand vous voyez ce qu’il est possible de faire avec entre de bonnes mains.

Comme toujours, votre opinion est appréciée et la discussion reste ouverte.

JP

Ce qu’il manque à Ozone d’Izotope

Ce fut une grande surprise d’accueillir la nouvelle mise à jour Ozone et Neutron d’Izotope la semaine dernière. Comme j’utilise les deux produits, j’ai immédiatement commencé à regarder les nouveautés.

Il y aura sans aucun doute une tonne de tutoriels et nouvelles reviews sur YouTube, mais je veux aborder ce post autour de la façon dont j’utilise ces plug-ins, et aussi réfléchir à un problème que je trouve trop courant dans la production de logiciels, un problème qui selon moi n’est pas pris en compte par la série Ozone d’Izotope.

Mais tout d’abord, parlons de là où Izotope a vraiment réussi.

Le son : Je ne peux pas mettre exactement le doigt dessus, mais selon mes oreilles, il y a une amélioration notable de la qualité du son dans Ozone 8. C’est peut-être une question de suréchantillonnage ou quelque chose avec les filtres, mais le son est plus pointu, plus clair et plus précis par rapport aux versions précédentes.

Le workflow : Ozone 8 est livré avec plusieurs nouvelles fonctionnalités qui offrent un moyen plus rapide pour obtenir le son que je veux. Le maximizer inclut maintenant un Loudness Control ainsi que l’addition de référence pour comparer les versions via la commande de balance tonale.

Le Tonal Balance : Un outil fascinant qui vous permet de visualiser les niveaux de fréquence de votre piste, et vous permettra de faire correspondre les EQ cibles d’un genre de musique spécifique. Avoir un feedback visuel de l’endroit où se trouve votre balance tonale par fréquence, et un accès facile à ces niveaux d’égalisation est une façon rapide et efficace pour obtenir un son professionnel. J’ai fait quelques tests plus tôt aujourd’hui et j’ai trouvé le système de cible assez précis, mais à la fin, j’ai trouvé les plages de cible légèrement décalées pour les basses et hautes fréquences (voir plus bas).

Mixer visuel : C’est de la bombe dans Neutron 2, et pour cette seule fonctionnalité, j’achèterais toute la suite. Le mixer visuel vous permet de placer et de positionner vos pistes visuellement sur le spectre (volume, panning et width). C’est un bon processus, et la fenêtre d’édition est moderne et sci-fi. Si vous travaillez avec plusieurs pistes et que vous avez souvent des pistes mono, c’est tout simplement un ajout incroyable. Une des choses qui m’a époustouflée, c’est que vous pouvez automatiser le panning, ce qui ouvre les portes à de magnifiques options en matière de design sonore.

Amélioration de l’assistant de Mix. J’aime beaucoup l’assistant de mix. J’ai entendu beaucoup de gens s’en moquer, ou être réticents à l’idée qu’il est impossible pour l’IA de faire le travail d’un humain, mais honnêtement si l’assistant peut tirer tous les outils dont j’ai besoin et préparer le terrain pour que je puisse faire mes réglages plus rapidement, je ne m’en plaindrai pas.

Communication entre les plug-ins : Cette fonctionnalité est vraiment cool. Vous pouvez ajuster l’égaliseur à partir d’une fenêtre sur un autre channel entrant, qui se reflète dans d’autres instances du plug-in. C’est super utile quand vous voulez apprivoiser la relation entre kicks et bass car vous voulez les EQ côte à côte. Il est très fonctionnel.

En fin de compte, j’aime beaucoup la mise à jour d’Izotope et j’utiliserai de nombreuses fonctionnalités nouvelles et améliorées. Je voudrais cependant prendre une minute pour attirer votre attention sur une critique particulière à Izotope.

Généralisation de la clientèle : Il est malheureux de constater que de nombreuses grandes entreprises réduisent les clients potentiels à trois types simples : pop, edm et hip-hop. Je vois comment cela rend la commercialisation plus facile, mais qu’en est-il des producteurs comme moi qui créent et travaillent sur de la musique underground et expérimentale ? Je dis cela parce que beaucoup des nouveaux outils livrés avec Ozone et Neutron sont construits avec des presets comme points de départ pour mixer et maîtriser seulement trois types de musique. Selon moi, c’est assez réducteur, et le fait que l’on ne puisse se référer qu’à 3 types de formes tonales est, à mes yeux, un échec total. Cela me rappelle LANDR qui ne donne que 3 types de gammes sonores. C’est décevant parce que j’ai l’impression que ce logiciel s’attend à ce que vous soyez ceci ou cela, ce qui sort clairement de la conception des presets spécifiques au genre — comme s’il n’y avait pas d’autres types de musiciens dans le monde ?

Ce que la série Ozone d’Izotope ne prend pas en compte, c’est que des gens comme moi ou plusieurs de mes amis et collègues gagnons notre vie en créant de la musique qui ne rentre pas dans la catégorie pop, EDM ou hip-hop.

Gourmand pour le CPU : J’ai un MacBook récent, entièrement équipé pour la performance, et en exécutant plusieurs instances d’Ozone, mon écran entier a commencé à scintiller et à faire des glitchs étranges. Le support d’Izotope a prétendu que c’était probablement ma surcharge CPU, mais je n’utilisais que 5 instances Neutron et 1 Ozone 8, plus un mixer visuel. Si mon ordinateur sur mesure est durement touché par l’utilisation du CPU, imaginez comment l’utilisateur lambda va faire face à de telles demandes sur le processeur.

Cela va de pair avec le nouveau plug-in de mastering d’Eventide Elevate qui est si gourmand qu’il en est à peine utilisable. Assez drôle, quelques jours après la mise sur le marché d’Ozone 8, Eventide a baissé le prix de son plug-in de 50 %…

Pourtant, à mon avis, la suite Ozone mise à jour est un outil sérieux que je vous recommande. Il délivre un son d’une qualité impressionnante. Comme toujours, je veux savoir ce que vous pensez de ces outils et n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous pour partager votre opinion.

Cheers,

JP

 

Le piège du modulaire

En ce moment, c’est la fièvre de la synthèse modulaire, et pour cause. Les sound designers et amateurs de synthés qui veulent porter leur conception sonore à un niveau supérieur ne manqueront pas de superbes modules à collectionner, et rien n’empêche qui que ce soit d’assembler le système de ses rêves. Cela dit, le chemin vers le modulaire n’est pas dépourvu d’embûches, et avant de vous précipiter et de commencer à construire votre propre rack, je voudrais partager quelques idées avec vous avant de tomber dans le piège du modulaire.

Intellijel Rubicon

Intellijel Rubicon

J’ai passé beaucoup de temps récemment à essayer mon propre modulaire. J’ai utilisé le Rubicon d’Intellijel, et je peux témoigner des choses qui enthousiasment les gens — tout le côté désordonné qui rend l’expérience modulaire si particulière, le son unique, lourd et riche, les nombreuses surprises amusantes qui surviennent dans cet environnement quelque peu imprévisible. Même avec des logiciels tels que Reaktor, Reason ou Softube Modular, les sons que vous pouvez générer ne sortiront jamais de la même manière sans de vrais câbles et des modules eurorack.

À mon avis, ce sont là quelques-uns des avantages de l’utilisation d’une configuration modulaire :
La qualité de son provenant du modulaire est sensiblement différente et pure. Le Rubicon Intellijel Rubicon que j’utilise semble avoir un son unique et pur, bien différent de celui des ondes sinusoïdales que j’ai pu entendre sur les synthétiseurs des logiciels. C’est difficile à décrire, mais je peux honnêtement le ressentir plus profondément — tout comme un mixdown analogique sera légèrement différent d’un mixdown numérique. Si comme moi, vous êtes vraiment fasciné par les sons, vous pouvez facilement vous laisser séduire.
Le matériel pratique plonge l’utilisateur dans un flow qui peut devenir addictif. Pour tirer quelque chose de votre setup modulaire, vous devez être activement impliqué dans chaque étape — le raccordement d’un module à un autre, encore et encore, de différentes façons, exige votre engagement total et toute votre attention — c’est très prenant. Le temps peut passer très vite lorsque vous créez de la musique de cette façon : être à ce point concentré sur le son est vraiment incroyable.
Communauté. Vous n’aurez pas besoin de chercher longtemps pour trouver des communautés en ligne utiles et attrayantes sur le modulaire. Vous apprendrez bientôt à utiliser vos modules de manières créatives que vous n’auriez pu soupçonner auparavant. Prenez le temps de rejoindre ces groupes, car les connaissances partagées dans les discussions vous seront précieuses si vous commencez à peine.
Connaissances. D’un point de vue pédagogique, je pense que travailler avec un système modulaire (peu importe sa taille) est l’une des meilleures façons d’apprendre comment le son peut être altéré et modifié. Avec des résultats automatiques, vous entraînerez vos oreilles à comprendre comment un module peut affecter significativement un autre module et comment la combinaison de plusieurs d’entre eux peut créer des sons vraiment étranges et trippants.

Jusqu’à présent, tout est beau et amusant, mais lorsque l’euphorie initiale se dissipe, vous serez probablement surpris par certaines choses que vous n’aviez pas anticipées plus tôt. Voici quelques inconvénients de la configuration modulaire :

Le coût peut être un frein. Construire votre propre rack modulaire vous coûtera cher. Juste le prix des câbles de patch nécessaires pour chaque module pourrait très bien vous faire transpirer, et vous aurez bien sûr besoin d’un boîtier, de sorties, d’entrées, de VCAs, de modules, d’oscillateurs, de LFOs, de filtres…, et ce n’est que le début.
Temps investi. Je ne me plaindrai pas si vous vous perdez pendant des heures dans la synthèse audio, mais c’est ce qui arrive avec un rack cool qui demande toute votre attention. Comme pour n’importe quel autre outil de votre arsenal, vous voudrez être utile et productif avec, ce qui veut dire créer les sons dont vous avez besoin rapidement, mais cela prendra du temps pour y parvenir.
Une marche à franchir. Pour beaucoup de producteurs habitués à créer du son uniquement dans un logiciel, il peut être un peu plus difficile de mettre les choses en route.
Options infinies. Avec des dizaines d’entreprises produisant des filtres, des effets et tout ce qui se trouve entre les deux pour Eurorack, vous pourriez avoir l’impression de ne jamais en avoir assez pour ce que vous voulez faire ou ce dont vous avez besoin.
Ceci étant dit, je recommande de saisir l’occasion pour mettre en pratique le modulaire. Mais avant de construire votre propre rack, faites-vous une faveur et demandez-vous ceci :

Qu’est-ce que vous recherchez exactement avec ça ?

Ce que je veux dire c’est, jouez-vous en live ? Êtes-vous un sound designer à la recherche de sons uniques et originaux pour vos projets et votre travail ? Vous créez un rack pour le plaisir pendant votre temps libre ? Ces questions sont importantes, car vous pouvez ensuite commencer à planifier à l’aide d’un site appelé Modular Grid — une ressource qui s’avérera incroyablement utile pour répondre aux questions de départ.

Une dernière remarque —J’ai l’impression qu’il y a beaucoup d’idées assez trompeuses, et pas vraies du tout sur la notion de « modulaire ». J’entends souvent dire

« combien il est facile de faire de la musique en utilisant des synthétiseurs modulaires, comme vous serez davantage pris au sérieux en tant qu’artiste, et combien d’autres opportunités viendront à vous si vous pouvez construire le rack ultime… »

Reaktor

Reaktor Blocks : Une excellente alternative.

Comme je l’ai souligné plus tôt, la mise en place d’un modulaire prend beaucoup de temps, beaucoup d’argent et un apprentissage abrupt que vous n’auriez pas anticipé au début. Regardez des logiciels tels que Reaktor où vous pouvez virtuellement mettre en place pratiquement tout ce que vous pouvez faire avec des composants modulaires. Reaktor n’est qu’à 199 USD et a besoin d’un ordinateur modeste, c’est tout. Beaucoup de gens adorent le look de leurs modulaires en constante évolution, mais ils sont beaucoup moins nombreux à devenir des musiciens respectés grâce à leur équipement modulaire. Il y a quelques exemples qui ont accompli beaucoup de choses avec leurs jouets analogiques, mais il y a beaucoup plus de gens qui ne crachent que des pets et des bips aléatoires, à mi-chemin entre la fascination et la frustration. Ce n’est pas grave si les bips sont votre truc, mais la vague de lettres de fans n’arrive probablement pas aussi vite que vous l’espériez. Enfin, la construction du rack ultime est à bien des égards une course sans fin. Dès l’arrivée de votre nouveau filtre ou VCA, vous avez déjà décidé que vous aviez besoin d’un autre composant pour le rendre encore meilleur, et vous n’êtes presque jamais satisfait de ce que vous avez.
Autres alternatives possibles : Softube Modular, Reason, Bitwig, VCF Rack (gratuit).

Le consensus est là – le modulaire est formidable, addictif et une excellente façon d’apprendre la synthèse. Il est également vrai que la construction d’un rack est extrêmement coûteuse et pas nécessairement plus productive. Puisque ce blog parle de productivité, de créativité et d’aborder tout ce qui nous empêche d’y arriver, j’espère que mes impressions sur le passage au modulaire contribueront à rendre votre expérience positive.

Parlez-moi de vos expériences, de vos idées, de vos impressions ou de quoi que ce soit d’autre en laissant un commentaire ci-dessous.

Cheers ~ JP