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L’esprit du débutant en production musicale

Dans le monde de la production musicale, le concept de « chance du débutant » est quelque chose que beaucoup de gens ne connaissent pas. Il ne s’agit pas seulement de hasard ou de sérendipité. Il s’agit de la créativité débridée qui naît lorsqu’un nouveau venu, dépourvu d’idées préconçues, plonge sans crainte dans le monde de la création musicale. J’y ai toujours vu la preuve que parfois, il ne s’agit pas de faire quelque chose à la perfection, mais plutôt de faire preuve de spontanéité. Plus vous en savez, plus vous vous enfermez dans votre esprit en essayant de contrôler tous les petits détails que vous connaissez, ce qui anéantit l’idée initiale. Il est très fréquent que des personnes me contactent pour me demander de l’aide parce qu’elles ont gâché une belle idée initiale en essayant de « l’améliorer ».

Comme je l’ai dit dans mon précédent article, les gens se souviennent des idées, pas de la perfection technique. Par ailleurs, les chansons techniquement parfaites ne vieillissent pas toujours bien, car elles peuvent facilement sonner cliniques, froides, sans âme.

Je trouve que les personnes qui ont moins de connaissances techniques et qui se concentrent sur une idée, sortent souvent une chanson simple qui fonctionne. J’ai vu des gens sortir de nulle part, composer une chanson qui fonctionne sans vraiment savoir ce qu’ils font. Puis, pendant des années, ils ont essayé d’apprendre tout ce qu’ils pouvaient pour sonner comme des « pros », mais ils ont parfois perdu cette étincelle magique en cours de route. L’esprit du débutant est une pratique abordée dans le cadre de la méditation de pleine conscience. J’ai remarqué qu’il s’agit d’une approche bénéfique pour les personnes qui luttent contre le désintérêt et le manque d’inspiration.

Dans cet article, nous explorons l’importance de cultiver et d’entretenir l’esprit du débutant dans la production musicale, en nous inspirant de l’approche de la pleine conscience prônée par Jon Kabat-Zinn.

La chance du débutant en production musicale

Les gens veulent naturellement écouter de la nouvelle musique et parfois aussi se rattacher à la musique qu’ils connaissent. Mais il y a incontestablement un certain nombre de personnes qui veulent s’informer sur la prochaine grande nouveauté. Par conséquent, les nouveaux venus sont pris dans cette zone étrange où il leur est difficile d’émerger alors que d’autres, dans la même position qu’eux, se démarqueront. Néanmoins, si vous êtes novice en matière de musique, vous avez de la chance pour des raisons évidentes : tout ce qui concerne la musique est nouveau et peut sembler fascinant. Cet état d’esprit est propice à la création, car vous ne portez pas de jugement sur certains sons du fait qu’on vous a dit que certains n’étaient pas assez bons pour un genre spécifique.

Voici quelques points et atouts :

1. Une créativité débridée : Lorsque les débutants entrent dans le domaine de la production musicale, ils sont principalement guidés par leur passion et leur intuition. Ne maîtrisant pas les techniques complexes, ils s’appuient sur leur talent brut et leur instinct pour créer leur musique. Cette approche donne souvent lieu à des morceaux non conventionnels, frais et innovants qui captivent le public. C’est quelque chose qui, personnellement, m’intéresse toujours dans la musique des débutants, parce qu’ils utilisent des techniques de base, parfois mal utilisées, mais qui se révèlent agréables. Dans le monde de la peinture, il existe un équivalent appelé « art naïf« , où l’artiste réalise un portrait d’une manière inhabituelle. J’ai également remarqué que Midjourney, qui est un générateur d’art basé sur l’IA, était similaire, car la première version avait du mal à créer des mains, ce qui donnait des résultats très bizarres, mais néanmoins époustouflants.

Credits : Bootcamp

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2. L’expérimentation sans crainte : Les novices ne sont pas freinés par la peur de l’échec ou par les contraintes des normes établies. Ils explorent des sons, des genres et des techniques variés sans avoir à répondre à des attentes. Cette expérimentation audacieuse peut conduire à des découvertes accidentelles et à la création d’une musique qui défie toute catégorisation. J’ai parfois remarqué que les nouveaux compositeurs qui n’ont aucune expérience en tant que DJ créent des morceaux avec des arrangements très étranges sans savoir qu’ils risquent de faire rager les DJ lorsqu’ils essaieront de mixer leur musique, mais cela a aussi un certain charme.

 

3. Expression authentique : Les débutants créent souvent de la musique comme un moyen d’expression personnelle plutôt que de viser le succès commercial. Cette authenticité trouve un écho auprès des auditeurs, qui sont attirés par les émotions et les histoires authentiques contenues dans la musique. Plus quelqu’un fait de la musique pendant longtemps, plus il peut être tenté de tomber dans des routines, des habitudes ou de se conformer à l’esthétique d’un genre afin de « rester pertinent ».

Récemment, quelqu’un a partagé cette remarque sur Facebook :

Ce à quoi j’ai répondu :

 

Signes d’un changement dans l’esprit du débutant

Peut-on déterminer le moment où quelqu’un perd son esprit de débutant?

Oui et non. Il ne s’agit certainement pas d’un processus linéaire ni d’une perte définitive. Mais lorsqu’un client vient pour une consultation, j’imagine une échelle « esprit de débutant » et je tente de repérer les signes avant-coureurs d’un état négatif.

Il y aura des signes indiquant que l’effet vous quitte sur la base de quelques points. Au fur et à mesure que vous le verrez cet état d’esprit partir, certains problèmes apparaîtront.

 

1. L’attrait de la perfection :

 

Lorsque les artistes débutants connaissent le succès, ils ont tendance à rechercher la perfection. La définition du succès est très différente d’une personne à l’autre, ce qui rend la chose un peu délicate. Mais chaque fois qu’il y a une obsession ou une grande préoccupation pour les détails techniques, quelque chose me dit qu’il y a un désir d’être impeccable, avant de sonner authentique. Certains peuvent commencer à être obsédés par des détails techniques (par exemple, rechercher sans cesse un échantillon spécifique, ajuster les niveaux de 0,5 dB, se fatiguer à prendre des décisions sur les arrangements, etc.), la surproduction, ou la conformité aux normes de l’industrie. Ce faisant, ils risquent de perdre l’essence distinctive qui a rendu leurs créations initiales si attrayantes.

Symptôme 1 : La partie technique prend le pas sur la partie artistique, tant en importance qu’en temps investi.

CONSEIL : consacrez plus de temps à la spontanéité, enregistrez vos idées en temps réel, limitez le nombre d’itérations d’une chanson ou limitez le temps passé sur une chanson spécifique en une journée.

 

2. Réflexions excessives et doute de soi :

Avec l’expérience, on a tendance à trop réfléchir. Les artistes peuvent devenir trop critiques à l’égard de leur travail, étouffant leur flux créatif par le doute et les limites qu’ils s’imposent. Cette conscience de soi les empêche de puiser dans la créativité naturelle qui caractérisait leurs premiers travaux.

Symptôme 2 : Les inquiétudes prennent le pas sur l’excitation. La plupart du processus de réflexion est axé sur l’expérience de l’auditeur plutôt que sur le sujet de la chanson. Imaginez que vous soyez dans une conversation et que vous soyez plus préoccupé par la façon dont l’auditeur vous entend que par ce que vous voulez dire, alors il y a de fortes chances que vous ne fassiez aucun sens.

CONSEIL : Concentrez-vous sur le sujet de la chanson et mettez-le en valeur.

 

3. Stagnation créative :

S’accrocher à une formule qui a fait ses preuves peut conduire à une stagnation créative. La répétition des mêmes modèles et techniques, même s’ils ont été couronnés de succès dans le passé, peut entraîner un manque d’innovation et de croissance artistique.

Symptôme 3 : Toutes vos chansons sonnent de la même manière. Elles finissent toutes par ressembler à une version différente d’une chanson précédente (réussie).

CONSEIL : Changez vos chansons de référence, explorez de nouvelles musiques qui sortent de votre zone de confort.

L’esprit du débutant et la pleine conscience

Une chose qu’il est important de comprendre à propos de la chance du débutant est que les gens sont naturellement attirés par la nouveauté. Ou du moins, c’est le cas pour de nombreuses personnes. Je me souviens qu’à l’époque où j’ai commencé à faire de la musique et à jouer sur scène, on m’offrait beaucoup d’opportunités comparé à aujourd’hui. Même si je suis toujours considéré comme un artiste émergent, parce que je ne suis pas célèbre, je suis également considéré comme vieux, et donc peut-être moins pertinent. Mais encore une fois, c’est très différent de celui qui m’écoute. Certaines personnes qui ont eu un bon départ recherchent la première sensation et essaient de la recréer en changeant leur façon de travailler ou en compensant par de nombreuses nouvelles acquisitions pour leur studio.

C’est là qu’intervient la sagesse de la pleine conscience, telle qu’elle est partagée par Jon Kabat-Zinn. À la base, la pleine conscience encourage à être pleinement présent dans le moment présent, sans jugement. Voici comment les artistes peuvent appliquer cette approche à la production musicale :

1. Se défaire des idées préconçues :

Abordez chaque nouveau morceau avec un esprit ouvert, sans idées préconçues sur le son qu’il devrait avoir. Laissez la musique évoluer naturellement, en acceptant la direction qu’elle prend.

Cela signifie que lorsque vous lancez de nouvelles idées, vous devez être moins pointilleux sur la manière dont la session doit commencer. Peut-être qu’un jour vous serez intéressé par les pads ou qu’un autre jour, vous ferez des boucles de percussion bizarres. Ne vous enfermez pas dans un mode opératoire qui a déjà fonctionné et laissez-vous toujours tenter par la nouveauté.

CONSEIL : divisez vos séances de musique en deux catégories : l’une liée à la création musicale (trouver de nouvelles idées, jouer, improviser) et l’autre purement technique. Lorsque ces deux éléments se chevauchent, l’esprit peut avoir du mal à s’ouvrir à de nouvelles idées.

 

2. Ne pas s’attacher aux résultats :

Au lieu de se focaliser sur le résultat final ou de rechercher une validation externe, il faut se concentrer sur le processus de création lui-même. Ce détachement des résultats libère la créativité et encourage la prise de risques.

Cela signifie-t-il que le laisser-aller est toléré?

Il s’agit plutôt de la manière dont vous gérez vos arrangements. Il s’agit également de ne pas penser aux résultats finaux et d’être ouvert à tout ce qui émerge.

CONSEIL : je dis souvent que je m’efforce d’achever la musique à près de 90 % et que je reviens plus tard avec la possibilité de la réviser complètement.

 

3. Accepter l’imperfection :

Comprendre que les défauts et les imperfections font partie intégrante du processus créatif. Accepter ces imperfections favorise l’authenticité et évite un polissage excessif qui pourrait ôter l’âme de la piste.

Lorsque je suis proche de la phase finale d’une chanson, je remarque parfois que mon esprit traque les imperfections, voulant toutes les couvrir. Je trouve que le fait d’en laisser délibérément laisse une touche humaine et je jure que des années plus tard, je ne les vois même pas comme des erreurs mais comme une partie de l’identité de la chanson elle-même. Plus souvent qu’autrement, toutes les choses que j’ai réparées finissent par être de trop.

CONSEIL : trouvez un ami qui peut écouter votre idée finale et demandez-lui de l’écouter une fois, puis de vous faire part de ses commentaires. S’ils n’ont rien remarqué, vous êtes sauvés.

 

 

4. Apprentissage continu :

Tout comme un débutant est désireux d’apprendre et d’explorer, maintenez une attitude d’apprentissage permanent. Tenez-vous au courant des nouvelles techniques, des nouveaux sons et des nouveaux outils afin d’insuffler de la fraîcheur à vos créations.

Comme je l’ai déjà dit, dans mon cas, je cherche des tutoriels tous les jours et je commence généralement une nouvelle chanson en essayant une nouvelle technique. C’est très utile tout en étant créatif.

Dans le domaine de la production musicale, le concept de chance du débutant est plus qu’un simple coup de chance éphémère. C’est un état d’esprit qui, lorsqu’il est adopté intentionnellement, peut conduire à une créativité durable et à une identité artistique distincte. En appliquant les principes de la pleine conscience, les artistes peuvent maintenir la créativité brute et non filtrée qui a rendu leurs premières œuvres si captivantes. Ainsi, que vous soyez un producteur chevronné ou un nouveau venu, n’oubliez pas d’adopter l’état d’esprit du débutant, qui est la porte d’entrée vers une musique qui résonne profondément chez le créateur et l’auditeur.

Ce que recherchent les labels au-delà de la musique

Si vos productions sont terminées et prêtes à partir, vous avez sûrement cherché des moyens pour les signer. La prochaine étape logique serait d’envoyer une tonne de démos aux labels et d’attendre qu’ils vous rappellent avec un contrat. Il est temps de commencer à vivre le rêve, n’est-ce pas ? Vous avez fait tous vos devoirs et suivi les conseils que vous avez lus en ligne sur la façon d’attirer l’attention des représentants de labels. Le truc, et je déteste vous le dire, c’est qu’il y a une autre information que vous ne voulez probablement pas entendre, mais il est important que vous le sachiez.

Les labels ne veulent pas que vous les contactiez.

Beaucoup de labels ne diront pas « laissez-nous tranquilles », mais avant de jeter l’éponge, permettez-moi d’essayer d’expliquer ce que cela signifie de la manière la plus utile et constructive. Je parle aussi de ma propre expérience, alors ne présumez pas que c’est la norme pour tous les labels.

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Crédit photo : John Hult.

Avec l’énorme croissance des médias sociaux, un flot incessant de nouveaux artistes émergent quotidiennement, tous voulant la même chose — votre attention. Avec de nouveaux outils gratuits pour faciliter le marketing et la promotion au jour le jour, la crédibilité de l’artiste s’est diluée du point de vue du consommateur.
Que vous trouviez cela bon ou mauvais, une nouvelle impression a été créée :

  • Tout le monde est producteur, et,
  • Ils cherchent tous un certain niveau d’attention parce qu’ils ne sont pas contactés. Ironiquement, les gens veulent écouter de la musique plus que jamais, mais le vaste flot de musique nouvelle laisse de nombreux auditeurs submergés par tout cela. C’est la même expérience pour les labels.

Après un tel assaut de nouveaux artistes qui envoient des démos, beaucoup de labels deviennent insensibles à la possibilité de trouver quelque chose de grand. Cela rend les choses plus difficiles pour ceux qui méritent vraiment de l’attention et de la reconnaissance.

Est-ce que tout cela signifie abandonner et arrêter d’envoyer des démos ? Je dirais que ce n’est pas nécessairement le cas. J’ai déjà abordé ce sujet dans des articles précédents, mais j’aborderai ce point plus en profondeur ici.

Il y a une déclaration importante que j’aimerais souligner au sujet de notre industrie : tout le concept de promotion est devenu obsolète et aliéné. Je parle spécifiquement de la promotion d’artistes à label, d’artistes à fans, d’artistes à promoteurs ainsi que de labels à DJs et de labels à fans.

Mais les labels trouveront toujours de la musique de qualité et préféreront s’ils vous trouvent. C’est un fait. Pensez à Perlon par exemple, ils sortent majoritairement la musique de leur cercle d’amis et le morceau à sortir devra être testé par le noyau du label (Zip principalement, mais aussi Ricardo) dans de multiples contextes pour voir s’il est bien reçu par la foule. Les propriétaires de labels sérieux ont une vision très particulière de leur plateforme sonore, et votre musique devra (dans de nombreux cas) suivre leur son établi pour être signée.

À mon avis, si vous voulez être sur le radar d’un label, vous obtiendrez de meilleurs résultats en vous faisant jouer par des DJs.

CE QUE LES LABELS RECHERCHENT AU-DELÀ DE LA MUSIQUE :

La patience : c’est peut-être le trait le plus prisé qu’un label appréciera de votre part. Dans ce monde en évolution rapide, la patience est non seulement rare, mais c’est aussi une qualité sur laquelle nous devons tous travailler. Il s’agit d’avoir confiance que les choses finiront par s’arranger et que les résultats se produiront dans un avenir lointain. Parallèlement à la patience, cela va de pair avec la confiance. L’un va avec l’autre. Cela signifie être capable d’avoir une vue d’ensemble des choses, que peut-être quelque part sur la route, quelque chose de grand se produira. Peut-être pas. Mais il est essentiel de ne pas perdre patience à cause des retards, car ils sont courants dans l’industrie de la musique.

Organisez-vous. Il est très important d’être organisé, tout sera plus facile. Un artiste organisé doit avoir un kit de promotion solide à portée de main — photos professionnelles, votre projet musical et vos fichiers dans l’ordre, prêts à être retouchés ou réparés en cas de problème. Il n’y a rien de plus ennuyeux que d’avoir à revenir en arrière pour réparer un son, vous risquez de causer des retards qui déplacent alors tout le planning, ou même de détruire votre opportunité d’exposition. Il est utile de bien commencer vos productions, de suivre ces conseils de mix et d’éviter les maux de tête plus tard.

Réactivité. Répondre rapidement aux courriels, répondre promptement, la précision de votre communication vous rendra agréable à travailler avec. Les gens débordés apprécient cela, c’est très important.

Flexibilité. C’est le contraire d’être difficile. Les choses ne seront jamais parfaites, alors essayons d’en tirer le meilleur parti.

En fin de compte, c’est à vous de faire le travail, ce qui peut être plus facile lorsque vous prenez du recul et regardez la situation dans son ensemble. Quels sont vos objectifs ? Travaillez à rebours et déterminez les mesures à prendre pour atteindre vos objectifs. Prenez une minute et consultez mon guide de l’autopromotion sans scrupule ici. Ajoutez un peu de chance, un peu de magie ça et là, et des efforts quotidiens ciblés et constants. Bonne chance à vous,

JP

VOIR AUSSI :    Les communautés en ligne remplacent-elles les labels ?

Ma musique ne me ressemble pas

Est-ce que cela vous arrive ? Vous démarrez un projet avec une idée et une direction, « Je vais faire un morceau techno », vous démarrez une boîte à rythmes, vous mettez une ligne de base, vous commencez à jammer, à chercher des sons, à créer un groove, et une heure plus tard vous écoutez une boucle de 8 mesures qui sonne totalement différent de ce que vous avez décidé de faire. « Ma musique ne me ressemble pas ». Oui, ça arrive à beaucoup de gens, et ça peut être vraiment frustrant de faire de la musique qui vous est totalement étrangère.
Il y a une déception particulière qui vient avec le fait de ne pas être capable de faire le genre de musique que vous voulez créer. Beaucoup de producteurs avec qui j’ai travaillé parlent de commencer un projet avec une seule direction en tête, mais au fur et à mesure que le titre évolue, ils perçoivent les sons qu’ils ont choisis et l’émotion de la chanson comme complètement à l’opposé de leur direction originale.

Pourquoi est-ce que ça continue d’arriver ? Qu’est-ce qui se passe exactement ?

D’après ce que j’ai vécu moi-même, je comprends la confusion. J’aimerais suggérer d’examiner la situation d’un autre point de vue, qui, à mon avis, sera beaucoup plus positif et productif pour vous en tant que producteur. C’est une question de contexte.

Tout d’abord, nos humeurs et nos pensées changent constamment. Nous sommes dynamiques et il y a de multiples versions de nous. Ce que je veux dire, c’est que vous êtes une personne quand vous conduisez avec de la musique très forte, il y en a une quand vous écoutez de la musique lors d’une fête, il y en a une autre quand vous écoutez de la musique faite pour les écouteurs. Il y a une grande différence entre la personne que vous êtes en écoutant de la musique et la personne que vous êtes en faisant de la musique. Les deux comptent, les deux sont bien.
Astuce : dès que vous démarrez un projet, enregistrez-le immédiatement avec un nom qui décrit le genre ou la sensation de la chanson que vous voulez créer. Un nom aussi simple que « techno… » ou « house… ».

Il est utile de commencer vos productions avec un objectif et une intention claire à l’esprit, sinon, il est assez facile de s’éloigner. Cela étant dit, mon opinion personnelle est que la dérive est une bonne chose, et va de pair avec le fait d’être dans le moment, et plus en contact avec le VOUS qui est dans le studio à ce moment-là.
Si vous êtes vraiment en contact avec vos émotions ou si vous suivez les sons qui vous excitent, la dérive dans d’autres directions va se produire. C’est simplement un processus de découverte.

La façon dont je vois la musique est similaire à la naissance d’une étrange créature extraterrestre sortie de nulle part. Même si la musique que vous avez créée vous semble complètement étrangère, il est important d’être patient avec le matériel, car plus tard dans les phases de production ou de mixage, vous apprenez à apprivoiser doucement quelque chose de brut et de sous-développé en une créature évoluée avec une personnalité unique. Si votre musique sonne un peu différemment de ce que vous avez décidé de faire, je crois que c’est une bonne chose.

Si vous avez lu mes messages au fil du temps, vous savez que j’encourage fortement la Méthode Bonsaï, et l’habitude de ne pas passer trop de temps sur une piste. Travailler rapidement et finir rapidement aiguisera considérablement vos compétences en production, et vous serez un producteur beaucoup plus prolifique. Vous voulez que vos sons soient un peu bruts, incontrôlables et étranges. Ces sons sont les joyaux non sculptés que vous ne pouvez faire que lorsque vous cessez de vous censurer. C’est ce que vous recherchez.

EMBRASSER LES RÉSULTATS INATTENDUS, ET EMBRASSER LE CHANGEMENT.

Imaginez le nombre d’idées avec lesquelles vous aurez à travailler si vous commencez 20 pistes à partir de zéro plutôt que d’essayer de polir une chanson pendant 20 heures. Passer trop de temps sur un titre enlèvera souvent au côté brut de votre enregistrement initial. Cette vivacité est précisément le son qui nous a excité en premier lieu, et il est important d’embrasser ces bruits, rythmes et grooves innatendus. Enlever tout le charme brut de votre matériel pourrait être comparé au photoshopping du corps d’une belle et naturelle femme adulte dans la minceur d’un enfant pour atteindre une certaine mesure de perfection. Voici quelques conseils essentiels pour bien démarrer vos pistes.

VOTRE TRAVAIL EST CE QUE VOUS VOULEZ QU’IL SOIT.

En tant que personne, nous sommes en constante évolution, et nos goûts musicaux évolueront également. C’est idéal que votre musique vous soit étrangère et progresse tout en comprenant que votre progression peut se produire dans un ordre que vous ne pouvez pas prédire. Au fil du temps et du travail, ce que vous êtes vraiment en tant que musicien commencera à prendre forme.

Entendre la musique que vous avez faite dans le passé, c’est comme regarder des images de vous-même d’une autre époque. Ça laisse une empreinte. Regardez les photos de vous-même du passé et repérez celles que vous aimez. Elles peuvent être esthétiquement bonnes, mais je parie que vos images préférées seront celles qui rappellent un moment particulier de votre vie. Voyez-le avec les sons bruts et originaux que vous trouvez. Ceux qui sont audacieux sont les sons qui se démarqueront au fil des années et vous apporteront peut-être une attention inattendue.

Astuce : Exportez une version de votre piste avant d’enregistrer et de fermer votre projet. Comparez son évolution. Partagez-la aux personnes qui vous connaissent. Voyez ce qui les fait tripper.

Comme toujours, faites-moi savoir si vous avez des suggestions ou des questions à propos de cet article, laissez un commentaire ci-dessous et dites-moi sur quels projets vous travaillez en ce moment.

JP

VOIR AUSSI : Analyse d’une track de référence.