Faire de la musique plus vite : s’imposer des limites pour développer la créativité

« Je pense qu’il faut revenir en arrière maintenant ». Voilà ce que j’ai dit à un ami qui me demandait ce qui m’attendait pour l’année. Cela en me référant à une opinion que j’avais il y a des années, à savoir qu’il faut reconnaître quand il est temps de suivre le courant, et quand il est temps de l’inverser ou de le dévier pour aller dans une autre direction. Je repensais à la révolution mp3 de 2001 ; les geeks téléchargeaient toute la musique qu’ils voulaient grâce à Napster ou à d’autres logiciels. Il y avait un débat permanent sur la copie et le partage de la musique. À l’époque, c’était surtout la musique pop et commerciale qui remportait le plus de succès grâce au partage de fichiers. Dans la culture underground, les Netlabels sont devenus un mouvement mystérieux, partageant de la musique gratuitement. Aujourd’hui, la musique gratuite est courante, mais à l’époque, elle était vraiment considérée comme une approche absurde pour un label, voire comme une « pensée rétrograde », et souvent décriée et ridiculisée.

À l’époque, Dennis De Santis (qui travaille maintenant pour Ableton) et moi-même avons été contactés pour faire partie d’une compilation pour un netlabel allemand appelé Thinner (qui est finalement devenu un netlabel assez connu). Pourquoi l’ai-je fait? Deux facteurs principaux ont contribué à cette décision :

  • Je ne signais pas de musique à l’époque et je disais « oui » à tout ce qui pouvait m’arriver.
  • Il y avait un nouveau flux de personnes qui voulaient de la musique gratuitement… alors, pourquoi ne pas la leur donner?

J’ai décidé de suivre le mouvement. En faisant cela, vous êtes poussé dans une direction et vous acceptez que vous ne puissiez pas contrôler où vous finirez. Dans mon cas, je dirais que cela ne m’a conduit qu’à de grandes choses — rencontrer des gens, obtenir des bookings et beaucoup d’attention.

Il n’est pas surprenant que lorsque j’ai lancé mon propre label, Archipel, en 2004, je l’ai également lancé en tant que netlabel. Mais en 2006, j’ai décidé d’aller à contre-courant et de faire ce que beaucoup n’approuvaient pas vraiment, c’est-à-dire vendre de la musique sur Beatport. C’était le début de la vente de musique numérique et beaucoup de gens pensaient que ça ne marcherait pas, mais ça a vraiment bien tourné.

Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des moments où il est logique de continuer à aller dans une certaine direction, et d’autres où il est plus judicieux de changer de direction. En gardant cela à l’esprit, être flexible est quelque chose qui peut s’appliquer à de nombreux domaines, comme l’esthétique musicale, ou même une chanson.

Comme je l’ai mentionné, j’ai récemment rejoint Weeklybeats — un défi consistant à créer une chanson par semaine, pendant toute l’année, et j’ai éprouvé un grand sentiment de liberté. Normalement, je m’impose un flux de travail très rigoureux lorsque je fais de la musique, et souvent il me faut des mois pour terminer une chanson. Le fait de passer à un rythme plus rapide m’a obligé à moins réfléchir. Oui, il y a un risque de diminution de la qualité avec l’augmentation de la vitesse, mais en même temps, avec l’expérience que j’ai acquise au fil du temps, je sais que je peux au moins assurer que ma production est solide.

J’ai aussi compris que ma principale distraction est que je suis constamment bombardé de nouveaux outils musicaux promettant des tonnes de nouvelles fonctionnalités et que je passe un temps fou à les parcourir et à attendre une promotion pour les acheter, sans jamais vraiment pousser au maximum les choses que je possède déjà. Avec ce défi hebdomadaire à l’esprit, maintenant que je me suis imposé des limites, j’ai l’impression d’avoir fait une énorme percée.

Le temps

Les échéances vous rendent créatifs et productifs. Un ami qui est père de deux enfants m’a dit récemment qu’il créait ses meilleures idées lors de courtes sessions de musique, sachant qu’il serait limité à peut-être 10 minutes. Ainsi, disons qu’il devait se rendre à l’épicerie ; pendant que sa famille se préparait, il ouvrait Ableton et testait une nouvelle macro qu’il avait créée, ou essayait des arrangements temporaires. La contrainte de temps le rendait plus efficace que lorsqu’il avait une soirée entière pour faire de la musique, ce qui n’aboutissait souvent à rien d’intéressant.

Ma théorie est qu’avec trop de temps, on peut gâcher ce qu’on fait. C’est pourquoi je pense que 5 heures de studio passées sur une chanson n’est pas la meilleure idée — une pensée qui s’est avérée juste pour moi en participant à ce défi hebdomadaire. Maintenant, je prends quelques heures pour créer une idée, la sauvegarder et la développer plus tard — le lendemain, j’ajoute une couche, etc. Je suis limité dans le temps et je fais plusieurs choses à la fois, mais je trouve 20 minutes par-ci, 40 minutes par-là, puis 10 minutes avant d’aller me coucher.

Essayez ce patch Max 4 Live qui vous permettra de chronométrer votre travail et vous donnera une idée du temps que vous avez passé sur les choses.

Conseil : donnez-vous une date limite pour terminer une chanson et accepter qu’elle est ce qu’elle est. Il est plus important de passer à autre chose que d’essayer d’atteindre une perfection illusoire. Utilisez l’alarme de votre agenda comme un rappel.

Je décide de la durée de ma chanson avant d’essayer d’accélérer les choses. C’est un conseil dont on parle souvent dans le blogue, mais j’insiste sur le fait qu’il s’agit d’une limitation importante qui clarifie beaucoup de choses.

Les outils

Si vous êtes un lecteur de ce blogue, vous vous souviendrez que pour une chanson, je vous encourage à vous concentrer sur une idée principale soutenue par deux idées mineures. Il est très facile de se perdre en essayant de trouver une idée pour commencer. Mon approche est d’essayer d’utiliser ce qui vient rapidement.

Synths : Connaître ce dont vous disposez — faites le tour des synthés fournis avec votre DAW, et des autres. J’encourage les gens à se procurer au moins un synthé qui est une émulation analogique d’un modèle classique (Arturia fait un excellent travail dans ce domaine) et un autre axé sur un large éventail d’options de conception sonore (je suis un grand fan de Rob Papen et je vous encourage à tester ses produits).

Samplers (échantillonneurs) : Honnêtement, le Sampler d’Ableton Live fait l’affaire pour moi. Il existe d’autres alternatives, mais au final, ils font tous le même travail, à l’exception de certains qui ont plus d’options. Je reviens toujours au sampler de base parce qu’il est simple et extrêmement polyvalent.

Une fois que vous avez décidé si vous allez générer un son ou utiliser un échantillon, il est temps de jouer avec. Le mappage d’un contrôleur MIDI est très utile pour jouer différentes notes. Parfois, je vois des gens devant leur clavier et ils ne savent pas trop quoi faire. Cela peut sembler évident, mais quand je jam, je teste :

  • différentes hauteurs en jouant des notes plus hautes et plus basses.
  • des notes plus ou moins fortes pour voir comment la vélocité influence les choses.
  • le son à un volume différent. Parfois, un son à très faible volume est beaucoup plus intéressant qu’un son fort.
  • l’alternance entre des notes courtes et longues. En fonction de votre preset, il peut être joué différemment.
  • en jouant des notes rapides et lentes pour voir le ressenti.

N’oubliez pas que vous pouvez faire une chanson à partir de n’importe quel son si vous savez comment l’utiliser. La raison pour laquelle nous rejetons les sons est que nous cherchons à faire autre chose. Nous ne prêtons pas attention au son et à son potentiel. En se limitant à un seul outil par chanson, on élimine beaucoup de temps d’exploration. Cela vous oblige également à faire quelque chose avec ce que vous avez.

Il en va de même pour la reverb, la compression et l’EQ. Je n’en utiliserai qu’un ou deux, au maximum. Quand je suis en mode mix, j’explore généralement différents compresseurs.

La composition

Si vous utilisez du modulaire ou du matériel physique, vous avez votre équipement devant vous et vous commencerez à travailler avec ce que vous avez. Cette limitation vous oblige à être créatif. Mais sur un ordinateur, vous aurez de nombreuses façons de faire de la musique.

Modèles (ou Templates). Pour accélérer mon travail, j’ai créé un modèle principal que j’utilise pour créer des macros et des techniques, tout en enregistrant le tout. Je fais surtout du jam et je ne passe pas trop de temps à entrer dans les détails — volontairement brut. Lorsque j’ai quelque chose de potentiellement intéressant, je crée une piste appelée « idées » et j’y mets mes clips. Plus tard, quand je commence à travailler sur une chanson, à partir du navigateur de gauche, je peux ouvrir le modèle et importer la piste « idées » dans ma nouvelle chanson. Vous pouvez importer vos sons dans plusieurs modèles. Dans un autre modèle, créez des modificateurs de son. Par exemple, j’ai un template dub rempli de modulateurs de reverb et de delays. Je peux y faire passer n’importe quoi et quelque chose de dub en sortira.

Jam. J’essaie d’inciter les gens à jammer autant que possible. Chaque fois que j’ai une boucle comme idée principale, je commence automatiquement à enregistrer et je la mets en sourdine, je la joue, je change le volume et j’essaie différentes combinaisons. Cela me permet d’explorer des idées que je ne pourrais pas découvrir si je me contentais d’éditer à la souris les clips dans les arrangements.

Le son

Pendant très longtemps, nous avons voulu avoir accès à un maximum d’échantillons, mais maintenant que nous les avons, nous sommes complètement perdus. Essayez de décider quel snare ou quel clap vous voulez. Échanger un son n’est pas très facile, mais j’ai trouvé cet incroyable step sequencer qui a réglé ce problème. Il est fabriqué par XLN et appelé XO.

Si vous voulez faire de la musique rapidement, vous devez trouver vos sons préférés et créer des drum kits. Importez-les chaque fois que vous commencez une nouvelle chanson. À l’époque, on avait un 909 ou un 808 pour les drums, point final. Créez donc un bon drum kit principal, puis ajoutez-y quelques sons différents, et le tour est joué.

Et pour l’amour de Dieu, arrêtez de penser que vous devez tout faire à partir de rien, tout le temps! Oui, c’est cool, mais ça vous ralentit beaucoup.

J’ai mentionné que je « reviendrais en arrière » cette année. Ce que je voulais dire par là, c’est que toutes mes habitudes doivent être améliorées ou modifiées. Les habitudes me permettent de me sentir en sécurité et à l’aise, tandis que le sentiment de malaise me force à être créatif et à penser différemment. Rejoignez-moi dans cette démarche ; je suis sûr qu’il y a de la magie qui vous attend aussi!

VOIR ÉGALEMENT : Reverb Tips to Boost Your Creativity

Le cas d’un mixage trop propre.

Si vous y réfléchissez bien, il est assez impressionnant de constater le nombre d’outils qui existent pour rendre notre musique plus professionnelle. Depuis les années 90, lorsque le DAW est devenu plus abordable et facilement accessible pour le producteur dans sa chambre, la technologie s’est efforcée de nous fournir des outils de résolution de problèmes pour nous débarrasser des bruits indésirables et autres tâches difficiles. Nous sommes maintenant confrontés à un point où il existe tellement d’outils que, lorsque vous êtes confronté à un problème, la question n’est pas de savoir comment vous allez le résoudre, mais quel outil vous allez choisir. Certains plug-ins ne se contentent pas de résoudre un problème particulier, mais vont même jusqu’à vous proposer des solutions pour des choses dont vous ne soupçonniez pas l’existence.

La quantité et la qualité des outils modernes disponibles sur le marché m’ont amené, ainsi que d’autres personnes avec qui j’ai discuté de ce sujet, à faire quelques observations sur l’état actuel de la musique. Beaucoup de musique semble maintenant « parfaite » et polie à un point tel qu’elle pourrait être trop propre. Tout comme les effets dans les films, l’apprentissage profond et les mannequins photoshoppés, on a l’impression de manquer d’un peu de chaleur humaine. En plus des outils, les ingénieurs (comme moi) sont de plus en plus nombreux et abordables, ce qui permet aux gens de s’occuper plus facilement des derniers détails de leur travail. Pour beaucoup, la musique qui semble « trop propre » n’est pas un problème, mais pour d’autres, principalement ceux qui aiment la musique lofi, expérimentale et de la vieille école, la propreté numérique peut sembler un peu de trop.

Si vous y réfléchissez bien, nous avons même des options de mastering assisté par l’IA, mais des plug-ins de mastering sont également disponibles pour votre DAW (Elements by Izotope fait un bon travail), ainsi que des EQs interactifs ou des consoles pour vous aider dans votre mixage (Neutron, FabFilter Pro-Q3), et des suppresseurs de bruit (denoiser) et des plugins de restauration audio (RX Suite by Izotope). Nous nous sommes efforcés d’obtenir un son aussi propre que possible, aussi parfait que peut l’être une machine, et avec une accessibilité accrue, la technologie nous donne la possibilité de faire en sorte que les choses sonnent parfaitement.

Alors, où faut-il s’arrêter?

Monitoring

La perfection du son dépend de ce que l’on entend. Si votre monitoring n’est pas parfait, vous ne pourrez peut-être pas obtenir un mixage parfait. Je connais des personnes qui travaillent intentionnellement avec un monitoring moins précis — il peut s’agir d’écouteurs ou d’airpods (pas la version Pro), de haut-parleurs d’ordinateur portable, de casques d’écoute bon marché ou de simples haut-parleurs d’ordinateur. Les ingénieurs testent généralement leur mixage final sur des systèmes de qualité inférieure pour s’assurer qu’il se traduira bien dans des environnements non idéaux. Si vous faites de la musique sur un système de monitoring de niveau inférieur ou de niveau consommateur, vous manquerez de retour, ce qui peut s’avérer positif pour votre son.

Cependant, lorsque vous produisez sur des haut-parleurs de qualité inférieure, cela signifie également que vous pourriez ne pas affiner les éléments qui ont réellement besoin d’être corrigés. L’une des zones de fréquences qui nécessite toujours une attention particulière est le grave — ne pas accorder une attention particulière au mixage peut être problématique dans certains contextes, comme les clubs. En d’autres termes, il est risqué de faire de la musique riche en basses sans valider les basses fréquences, car par rapport à d’autres chansons du même genre qui ont un son « parfait », votre mixage peut présenter d’énormes différences, ce qui peut donner une impression de décalage. À mon avis, si vous voulez un son « brut », vous devez quand même accorder aux basses fréquences l’attention qu’elles méritent si elles constituent une partie importante de votre chanson.

Cependant, le fait de s’imposer des limites, par exemple en matière de monitoring, est un bon moyen d’ajouter une bonne dose de négligences à votre mix.

Compréhension technique

Plus on apprend, plus on se rend compte qu’on ne sait pas grand-chose. Il est parfaitement normal de ne pas tout savoir. Chaque chanson est une représentation de l’endroit où vous vous trouvez en ce moment avec votre production musicale. Je n’essaie jamais d’accomplir un « chef-d’œuvre ». Plus je mets de temps et d’énergie dans une chanson pour qu’elle sonne « parfaite », plus je me rends compte que j’ai en quelque sorte bousillé l’idée principale que j’avais au départ. Une musique produite rapidement n’est jamais parfaite, mais les gens s’identifient généralement à sa spontanéité. Je vois sur Facebook des gens émerveillés par de la musique que je considérerais techniquement ennuyeuse du point de vue de la production, mais l’émotion que ces œuvres suscitent frappe davantage les gens que la perfection d’un mix.

Chaque fois que je cherche quelque chose en rapport avec la musique, j’apprends quelque chose de nouveau. Il y a aussi des choses que je n’ai pas l’habitude de faire « de la bonne manière ». Je ne pense pas que ma musique devrait être une vitrine de mes compétences, mais plutôt le reflet des émotions que j’éprouve à ce moment-là.

Je vois souvent des gens qui utilisent trop de filtres passe-haut dans leurs mixages, ce qui donne à leur musique une impression de minceur ou de froideur, ou qui utilisent des EQs côte à côte qui pourraient introduire des problèmes de phase… mais est-ce que réparer ces choses-là est vraiment important? J’ai fait de la musique vraiment brute sans aucun EQ (Tones of Void a été enregistré en live sans aucun polissage), qui sonnait vraiment brut et qui a été mon travail le plus complimenté au cours des 10 dernières années de production.

De même, beaucoup de producteurs connaissent très peu la théorie musicale — quelle est son importance? Je n’ai jamais fait d’études musicales et ce n’est que récemment que j’ai commencé à vouloir en savoir plus. Les clients me posent souvent des questions comme « est-ce que j’ai le droit de faire ça? » Auxquelles je réponds qu’il n’y a pas de bien ou de mal. Si vous suivez les règles, vous risquez en fait de paraître trop générique, si vous êtes influencé par la technique.

La résurgence de la bande dans la production et la montée de l’amour pour le lofi est une grande chose pour la musique. Certains achètent de plus en plus de vieux magnétophones, quatre pistes, et y enregistrent des albums entiers. Une chose que j’aime, c’est la chaleur que cela apporte ainsi que le sifflement (hiss) (remarque : je suis triste quand les clients me demandent d’enlever le sifflement). Certains ont même un shelving-EQ qui peut créer un son agréable. L’utilisation d’un mixer externe pour vos mixages peut également créer une très belle couleur, même sur les moins chers. Peut-être ne devriez-vous pas chercher le meilleur équipement pour améliorer votre son!

Références

Si vos références habituelles sont une musique qui sonne vraiment propre, vous serez influencé pour qu’elle sonne de la même façon. J’aime le fait qu’en ce moment, je vois de jeunes producteurs qui s’intéressent à la musique non compressée, et qui aiment avoir une gamme dynamique aussi large que possible dans leur travail ; c’est le contraire du début des années 2000, quand les gens pensaient que l’intensité sonore était la voie à suivre — une tendance qui faisait que beaucoup de belles musiques avaient un son horrible. Aujourd’hui, certains des meilleurs producteurs ont transmis leur amour de la dynamique ouverte aux personnes qui les suivent, ce qui ouvre un très large spectre pour l’exploration de l’art subtil du mixage.

Lorsque la musique est trop propre et sécuritaire, elle devient aussi trop stérile au goût de beaucoup de gens. Si vos références ne sont que les sons les plus propres possible, peut-être devriez-vous explorer le monde du dub techno, du lofi et de la musique expérimentale sur Bandcamp — vous commencerez à comprendre comment la musique peut exister d’autres façons.

VOIR ÉGALEMENT : How to balance a mix

Conseils pour une meilleure clarté dans votre mix

La clarté d’un mix n’est pas quelque chose que les gens comprennent ou perçoivent bien lorsqu’ils débutent, mais il s’agit d’une composante magique d’une chanson qui distingue souvent les mixages professionnels des mixages amateurs. Les mixes au son clair attirent instantanément votre attention parce qu’ils sont précis, ouverts, aérés et faciles à comprendre. Si la clarté d’un mix peut sembler facile à créer, elle est en fait très difficile à atteindre.

Je peux dire que je commence moi-même à mieux comprendre la clarté. Si vous connaissez bien ma musique, vous savez que j’aime la musique chargée et que mes chansons sont généralement assez pleines, avec de multiples couches de sons. C’est un défi pour moi d’obtenir un mixage clair à cause du nombre de sons que j’utilise, mais c’est aussi la meilleure façon de m’entraîner à mixer clairement, car c’est plus difficile que si je n’utilisais qu’un petit nombre de sons.

Voici quelques points que j’ai appris en créant de la clarté dans mes propres mix.

« Less is more », moins il y en a, plus c’est clair

Moins vous en avez, plus votre chanson sera claire. Rien ne rentre en confrontation et il y a moins à essayer de trouver un endroit approprié pour chaque élément. Lors du mixage, vous devez trouver un endroit approprié pour chaque son que vous utilisez. Si vous avez 5 hi-hats, 3 claps et 5 mélodies, cela peut devenir un véritable défi.

Comment nettoyer un mix et le rendre plus clair?

Je vois beaucoup de clients qui ont du mal à nettoyer leurs mix. La plupart des artistes souffrent d’un étrange processus de pensée qui se résume à quelque chose comme « J’ai peur que l’auditeur s’ennuie, donc je vais remplir mon mix avec autant de choses que possible pour qu’il ne soit jamais déçu ». À cela, je répondrais qu’il y a un remède dans votre DAW… le bouton « mute »! Laissez-moi vous expliquer :

1 – Mettez en boucle une section de votre chanson, la partie où elle est la plus chargée.

2 – Mettez tout en « mute », puis commencez par remettre vos sons essentiels. Quel est le plus petit nombre de sons pouvant communiquer clairement l’idée de votre chanson? Le fait de mettre en sourdine certaines parties d’une chanson crée parfois des perspectives intéressantes et peut révéler des choses dont vous n’aviez pas conscience dans vos arrangements — il faut souvent moins de sons pour créer un mix clair. Cela peut vouloir dire pas de remplissage, pas de décorations, pas d’arrière-plan, juste l’essentiel.

3 – Vos sons essentiels partagent-ils un espace commun dans le spectre des fréquences?

Techniquement, si vous en avez moins, les sons sont susceptibles d’occuper moins d’espace et de se heurter moins fréquemment les uns aux autres. En général, il y a quelques zones où vos sons peuvent entrer en conflit :

  • Fréquence : Si vous divisez le spectre en 4 ou 5 bandes, vous voulez que chaque bande ait le même nombre de sons. Les basses fréquences seraient inférieures à 100 Hz, puis 100 à 1 K pour les moyennes, 1 K à 3 K pour les moyennes hautes, 3 K à 10 K pour les hautes, puis 10 K+ pour les sons aériens et les transitoires. Si vous avez du mal à couper vos sons, vous pouvez également isoler certains sons dans différentes bandes.
  • Amplitude : Aussi appelée volume, l’amplitude est souvent mal comprise. Les gens veulent que tout soit TRÈS fort et ont peur que les sons secondaires ne soient pas entendus. Tout se fait entendre dans un mix et parfois, les choses qui sont moins fortes sont bien meilleures. Certains sons doivent être les plus forts, puis les autres doivent être mixés par rapport à ceux-ci. Plus la distance d’amplitude entre vos sons est grande, plus ils auront l’impression de respirer. C’est votre gamme dynamique, un concept qui est souvent mal compris. Je vous recommande de jouer avec des niveaux ici et là. Avoir une modulation sur l’amplitude d’un son est un bon moyen de créer une bouffée d’air frais dans un mix. Vous pouvez utiliser un outil comme MTremolo pour vous donner un coup de main à cet égard.
  • Longueur du sample : C’est quelque chose que beaucoup négligent, mais qui est très important lorsqu’il s’agit d’échantillons. Dans de nombreux cas, les échantillons que les gens utilisent sont trop longs (trop de decay) et cela peut causer beaucoup de bruit, surtout une fois compressé. Prenez les kicks, par exemple ; les gens adorent les gros kicks, mais ne réalisent pas à quel point un long kick est problématique dans les basses fréquences, surtout en mastering. Il coule dans les basses et tout devient mou. J’utilise souvent Transient Shaper (by Softubes) pour raccourcir kicks ou d’autres éléments de percussion. Vous pouvez pousser l’attaque si vous voulez et réduire le decay. Vous pouvez également réduire le decay d’un sample dans Ableton si vous allez dans « Preserve » pour le faire passer en « Trans », vous assurer que c’est à sens unique, et jouer avec le pourcentage pour supprimer le decay.
  • Espace stéréo : Je l’ai déjà expliqué et je m’abstiendrai de me répéter, mais la clarté stéréo est cruciale. Si vos sons sont diffusés de façon incontrôlée, vous risquez d’avoir des problèmes de phase, ce qui signifie que vous vous retrouverez avec des trous et des sons fantômes alors qu’ils devraient être entendus. Je sais que la découverte des problèmes de phase peut être un mystère pour beaucoup de nouveaux producteurs, mais avec un bon système de mesure, vous pouvez les voir. Vous pouvez aussi écouter une partie de votre chanson en mono pour voir si tout se passe bien.

Les erreurs de mix qui provoquent le chaos

Il existe un certain nombre d’outils et d’habitudes qui peuvent créer le chaos dans un mix — je les rencontre souvent, et en voici quelques exemples pour lesquels je peux donner des conseils :

1- Utilisation de boucles de samples : Il n’y a rien de mal à utiliser une boucle préfabriquée ou à échantillonner quelque chose à partir d’une source, mais vous ne pourrez pas accéder aux sons de la boucle individuellement, et vous risquez de vous faire piéger en traitant des problèmes qui existent déjà dans la boucle ou l’échantillon. Si vous utilisez une boucle, placez-la au centre de votre chanson et assurez-vous que les autres samples s’y rattachent. Conseil : L’utilisation de boucles chargées peut être un peu problématique, mais vous pouvez utiliser un compresseur multibande pour les contrôler, ou les mettre en mono et utiliser un outil stéréo multibande comme la the Shaperbox 2 pour décider de la position de chaque son.

2- Cauchemars d’autopan : Faire bouger les choses peut sembler passionnant, mais cela n’aide pas à mixer avec clarté si vous en faites trop. Utiliser plusieurs effets d’autopan sur les sons peut être cool, mais l’oreille humaine ne peut gérer qu’un certain nombre de choses complexes. Si à la première écoute, on ne peut pas comprendre le mouvement clairement, il y a des chances que la modulation n’aide pas. Conseil : n’utilisez qu’un seul effet d’autopan par morceau, au maximum.

3- Delays et reverbs : Les reverbs et delays multiplient ou allongent les sons, les chansons sont plus chargées et donc potentiellement plus confuses. La réverbération peut être utile, mais un type comme Hall peut rendre les choses un peu difficiles. Je vous recommande de régler votre réverbération sur une courte durée et sur un faible niveau de wet/dry. Une réverbération plus sombre peut également aider à préserver les aigus de votre chanson. Conseil : L’utilisation de la réverbération avec une Chamber/Room au début peut vous aider à comprendre combien vous devez en utiliser. De plus, si vous pouvez utiliser un delay au lieu d’une réverbération pour créer des sons plus larges, utilisez un égaliseur pour apprivoiser les fréquences qui entrent en conflit.

4- Compression intense : La compression colle et ajoute du corps aux sons, mais un compresseur avec une release lente et un ratio élevé peut aussi gâcher la précision d’un son. Garder certains transitoires intacts peut vraiment aider un son à sortir d’un mixage. Si vous compressez, utilisez peut-être le rapport magique de 1:1.5 avec une attaque lente pour aider les transitoires à ressortir. Conseil : La compression parallèle est toujours utile pour la clarté.

Mon dernier conseil général est de toujours vérifier votre mix en mono… ça aide vraiment!

J’espère que cela a été utile.

Commentaires sur votre musique : Quand prendre l’opinion des autres au sérieux et quand ne pas s’en soucier

Si vous faites de la musique, vous comprendrez ce que j’essaie d’expliquer ici — l’état d’esprit où vous êtes pleinement conscient qu’il est important de faire de la musique uniquement pour vous, mais où vous voulez vraiment la partager avec d’autres personnes qui pourraient potentiellement l’apprécier. Si vous aimez ce que vous faites, peut-être que quelqu’un d’autre l’aime aussi?

Où faut-il tracer la limite entre faire de la musique pour les autres et la faire pour soi?

Honnêtement, c’est une question difficile. La voix de la raison, chez la plupart des gens, y répondra par quelque chose de moraliste :

Il faut faire de la musique pour soi. Partager c’est bien, mais ne faites pas tout un plat de ce que les gens disent.

Si vous êtes un artiste, à moins que vous ne maîtrisiez vraiment vos émotions, vous aurez, à un moment donné, envie de partager votre travail. Si vous partagez votre travail avec des personnes « aléatoires », en particulier des amis proches ou de la famille, vous obtiendrez le plus souvent des réactions aléatoires qui peuvent être déroutantes et difficiles à analyser de manière constructive. Partager votre travail consiste, à son niveau le plus fondamental, à rechercher une validation. Même les vieux producteurs comme moi, qui ont plus de 20 albums et ont fait des tournées, ont encore besoin de validation. La différence que je vois entre moi et les jeunes artistes, c’est que je choisis avec soin les personnes avec lesquelles je partage ma musique — une façon de savoir si vous êtes toujours pertinent pour les gens en qui vous avez confiance. Dans un précédent article, j’ai expliqué comment établir un réseau de contacts et comment construire un cercle de contacts solides.

Je constate souvent que les artistes ont des sessions très productives et que le morceau qui en résulte est très puissant sur le plan émotionnel. La validation intervient lorsqu’ils cherchent à déterminer si les émotions de la session sont valables ou s’ils ont été hypnotisés par quelque chose de faux.

Ce genre de schéma entraîne un processus de pensée « ils ont raison, j’ai tort » qui provoque une dissonance cognitive. Examinons ce schéma d’un point de vue technique :

  1. Vous faites de la musique uniquement pour vous, mais c’est de la masturbation artistique ; il est normal de vouloir se connecter avec les autres pour valider ces sentiments.
  2. Le contraire est de faire de la musique pour un label, un autre artiste, un public, un club ou un festival, où l’artiste recherche les opinions des autres et n’a pas de contrôle sur son propre travail — il finit généralement par être frustré.

Si vous demandez à quelqu’un un conseil en matière de musique, les gens se mettent parfois dans la position problématique de « J’ai raison, tu as tort ». Ils vous diront ce qu’ils pensent être bon ou pas, en fonction de leur point de vue. Parfois, les gens ne sont pas totalement disposés à donner un véritable retour d’information et seront partiaux. Lorsque la plupart des gens ont la possibilité de critiquer, ils trouvent que quelque chose ne va pas. Ce n’est pas toujours utile, mais parfois, dans le domaine de la musique, notamment en ce qui concerne les aspects techniques de la production, il est utile de recevoir un bon retour d’information.

Quand faut-il prendre les commentaires de quelqu’un au sérieux?

C’est à vous de décider, mais cela dépend fortement de votre capacité et de la précision avec laquelle vous évaluez votre propre travail au préalable. Voici quelques conseils pour évaluer votre propre travail avant de solliciter un retour d’information externe :

1. Si votre piste crée une émotion en vous, n’en doutez jamais, même si elle n’atteint jamais personne. Tous les morceaux n’ont pas besoin d’être publiés, entendus publiquement ou partagés. Vous pouvez faire une chanson pour vous-même et peut-être pour quelques amis : c’est une façon tout à fait valable de faire de la musique. Le « besoin » de diffuser toute votre musique est en réalité une idée fausse selon laquelle vous avez le droit d’être entendu parce que vous avez fait une chanson. Honnêtement, ce n’est pas le cas.

2. Écoutez votre chanson dans différents contextes pour voir ce que vous ressentez. Par exemple, écoutez-la pendant vos déplacements, dans votre salon, dans votre voiture, devant un ami (en personne!) ou au milieu de votre playlist préférée. Cela peut révéler des défauts dans votre travail. Si quelque chose ne va pas et que vous êtes limité techniquement, alors vous savez que demander à quelqu’un un retour d’information avec une demande précise devrait donner de la valeur à votre travail.

3. Utilisez un outil de référence tel que Reference de Plugin Boutique qui, si vous comparez votre travail avec une chanson que vous aimez, vous permet facilement de voir ce qui manque (ton ou volume). Régler les problèmes peut être un obstacle pour certains artistes, et c’est une autre raison pour laquelle il peut être utile d’obtenir une rétroaction.

Une fois que vous avez fait ces trois choses, je mettrais un extrait sur Soundcloud pour obtenir une réaction ou je le partagerais en privé avec quelques amis. Je ne posterais jamais de musique dans des forums sans savoir d’abord comment sont les utilisateurs réguliers. Je ne partage pas non plus avec des amis proches ; ils ne comprennent jamais et parfois cela peut rendre l’amitié gênante. Je préfère avoir deux cercles d’amis : ceux qui sont liés à la musique et ceux qui ne le sont pas.

N’oubliez jamais qu’il est important de faire vieillir une chanson pendant quelques semaines ou quelques mois, tout comme un vin, puis d’y revenir par la suite — cette astuce révèle des détails incroyables que vous ne pouvez pas voir ou entendre au départ.

Quand la rétroaction est-elle inutile et ne vaut pas la peine d’être prise au sérieux?

  • Lorsque quelqu’un implique que vous devez changer quelque chose dans l’arrangement ou la conception sonore en fonction de ses goûts.
  • Lorsque quelqu’un discute de certaines « règles non écrites » sur la façon dont la musique « devrait » être faite (par exemple, vous devez faire tous vos sons à partir de zéro, vous ne pouvez pas utiliser d’échantillons, etc.)
  • Lorsque leur avis technique est douteux. Par exemple, certaines personnes peuvent commenter la basse sans avoir accès à un sub.
  • Quand quelqu’un qui manque d’empathie ne peut pas comprendre la vision du morceau et essaie plutôt de le voir de son propre point de vue. Par exemple, mon ex n’a jamais compris que la musique que je faisais à la maison se traduirait différemment dans un club.
  • Quand quelqu’un étiquette votre musique avec des mots à la mode. Parfois, les gens écoutent une chanson et disent « oh, c’est relax », mais ne comprenaient pas que sur un grand système, elle pouvait groover.
  • Lorsque vous recevez des commentaires tels que « X est bon » ou « X est mauvais ». Comme si la personne avait la compréhension universelle de certains éléments permanents de la musique — ces commentaires ne veulent rien dire du tout. Nous savons tous que si la personne X trouve que c’est mauvais, la personne Y pourrait penser que c’est du génie.

J’espère que cela vous aidera à comprendre quel type de rétroaction mérite d’être prise au sérieux!

VOIR AUSSI : Common mindsets of musicians who have writer’s block and how to solve them

Travailler avec Loopcloud

Pour faire de la musique au début des années 90, il fallait travailler avec des échantillonneurs (samplers), un ordinateur Atari très basique pour faire tourner Cubase, et sampler des sons de cassettes ici et là. Nous ajoutions des lignes de synthétiseur par-dessus ce que nous avions, mais nous étions vraiment limités dans nos possibilités. Vous n’avez pas idée à quel point il était épuisant de faire une simple boucle — cela prenait parfois toute un après-midi. De plus, nous devions tout laisser tourner pour continuer plus tard sans rien perdre. 10 ans plus tard, c’était déjà beaucoup plus facile, mais pour trouver les échantillons (samples) dont vous aviez besoin ou que vous ne pouviez pas faire vous-même, vous achetiez des échantillons sur CD ou cherchiez dans votre bibliothèque de musique — ce n’était pas toujours facile.

Quand j’ai décidé de commencer à travailler avec d’autres sur leur musique en tant que producteur, il y a une chose qui est devenue essentielle, l’organisation de mes fichiers : des échantillons avec des étiquettes pour que je puisse les retrouver facilement. Quand je travaille sur un album complet tout en travaillant sur 2 ou 3 autres projets pour des clients, si je ne suis pas organisé, je perds mon inspiration.

Et puis j’ai découvert Loopcloud. Depuis, je ne suis plus le même, sans blague.

Qu’est-ce que Loopcloud et comment cela fonctionne?

Avant tout, Loopcloud est une application de bureau qui se synchronise avec votre DAW. C’est aussi un organisateur d’échantillons et un magasin en ligne pour tous les samples qui pourraient vous manquer. Ainsi, l’application contient vos échantillons ainsi que la bibliothèque sur le nuage (cloud) — c’est une porte d’accès à une bibliothèque où vous pouvez trouver pratiquement tous les sons dont vous avez besoin. La meilleure façon de l’utiliser est d’ouvrir le VST Loopcloud dans votre DAW et d’aller ensuite sur l’application pour commencer votre recherche de sons. Si vous faites cela avec un morceau sur lequel vous travaillez, il synchronisera votre BPM et vous pourrez alors lui dire dans quelle clé se trouve votre morceau (le cas échéant). Si vous trouvez des boucles qui ne sont pas dans la bonne tonalité, vous pouvez également forcer l’application à l’accorder sur la tonalité de votre chanson. Il vous suffit alors de faire glisser l’échantillon que vous avez trouvé dans Loopcloud et de le déposer directement dans votre DAW — c’est assez magique.

Les différentes façons dont j’utilise Loopcloud

  1. Trouver un son manquant précis pour une chanson. Vous pouvez passer 30 à 40 minutes à essayer de trouver un roulement de tambour correct, à régler un synthé pour qu’il sonne exactement comme certains leads deep house que vous aimez, etc. Avec Loopcloud, je trouve parfois 2 ou 3 échantillons qui sont similaires à ce que j’imagine et je les superpose pour créer quelque chose de nouveau.
  2. Explorer des genres qui vous font habituellement peur. Si vous avez collecté et acheté des échantillons basés sur un genre, il est parfois très intéressant de s’aventurer dans d’autres genres que vous ne connaissez pas et de trouver des sons différents de ceux que vous utilisez d’habitude. Il est normal d’être pointilleux dans la recherche de sons, et il se peut que vous ne soyez pas intéressé par l’achat d’un pack complet d’un genre que vous n’utiliserez peut-être jamais. Vous pouvez maintenant vous procurer un seul échantillon — une voix ou un instrument de world music — pour créer des paysages sonores inédits. En utilisant des sons organiques, des percussions acoustiques sur vos sons numériques peuvent ajouter une belle touche supplémentaire.
  3. Tester un son dans son contexte. Comme la sortie audio de Loopcloud est connectée à votre DAW, vous pouvez y ajouter des effets pour voir, par exemple, comment une accroche sonnera une fois compressée ou avec un delay. Normalement, il est difficile de savoir exactement comment les samples que vous allez acheter vont s’y insérer, mais avec une piste Loopcloud, cela ouvre de nombreuses possibilités. Cependant, les sons sont filigranés pour lutter contre le piratage, alors ne vous attendez pas à les enregistrer à partir de là!
  4. Générer des idées aléatoires. Avec des échantillons aléatoires, vous pouvez essayer beaucoup de choses différentes dans votre travail et sortir de votre zone de confort — avec Loopcloud, vous pouvez les tester et voir ce qui se passe. Il y a ici un aspect découverte qui me fait souvent sourire.
  5. Tester de multiples options dans les arrangements. Parfois, dans un moment où vous savez qu’il manque quelque chose, vous n’êtes pas sûr que ceci ou cela fasse la différence. Vous pouvez essayer des boucles qui pourraient vous donner une meilleure perspective de ce que vous pouvez faire.
  6. Utiliser l’éditeur de samples de Loopcloud pour affiner une boucle. Bien qu’il y ait beaucoup de boucles dans Loopcloud, vous pouvez réarranger les sons dans l’éditeur et ajouter quelques effets intégrés pour peaufiner l’échantillon parfait. La fonction multicouche vous permet de jouer jusqu’à 8 boucles. C’est vraiment une valeur ajoutée à votre bibliothèque, qui vous offre de nombreuses options pour modifier le matériel original, peut-être même un contenu très simple.
  7. Tester un échantillon seul dans un contexte. Vous pouvez choisir un échantillon et avec le séquenceur interne de Loopcloud, créer un motif pour voir comment cela sonnerait. C’est plutôt génial, car il vous manque parfois cette seule petite chose. C’est, de loin, beaucoup plus rapide et pratique que le navigateur d’Ableton. Avec tous vos échantillons personnels et ceux de la bibliothèque Loopcloud, il n’y a absolument aucun moyen d’échouer dans la recherche de bons sons. Peut-être qu’avoir trop de sons pourrait même devenir un problème!

Si vous ne l’avez pas déjà lu sur ce blogue, pour 2020, je fais une chanson par semaine dans le cadre d’un défi personnel que je relève sur WeeklyBeats, et cela a été une expérience transformatrice. La musique est l’une des parties centrales de ma vie, à la fois mon style de vie et ma vie professionnelle, mais mettre ma propre musique en premier était un peu un défi parce que je consacre beaucoup de mon temps aux clients — cela a aussi porté ses fruits à bien des égards. L’avantage principal de faire une pause dans ma propre musique a été de revoir en détail la façon dont je commence une nouvelle chanson.

Loopcloud est un outil très utile pour démarrer de nouvelles chansons à partir de zéro. En gros, avec ma façon de travailler, j’ai d’abord besoin d’un groove de base pour pouvoir improviser de nouvelles idées. Le groove peut être générique ou très simple, mais j’ai besoin de quelque chose de différent à chaque fois. Faire quelque chose de nouveau et de rafraîchissant est difficile si je suis coincé avec un certain ensemble de sons, de synthés et d’habitudes. Avoir accès à des banques aléatoires de nouveaux grooves est époustouflant, car il suffit d’ouvrir l’application pour voir quelle sera la saveur du jour. Peut-être des rythmes ethniques, world beats, sur fond de funk et de bass house? Cela ne tient qu’à moi de faire fonctionner tout cela ensemble, et si je laisse mon cerveau me dire « non », alors je sais que je passe à côté de quelque chose.

Pour démarrer un morceau et commencer une ébauche, voici comment Loopcloud peut vous aider :

  • Essayez un BPM de base avec la note clé de la chanson. Cela peut bien sûr être modifié, mais si vous commencez avec cela, vous pouvez déjà trouver des samples avec lesquels travailler.
  • Pensez à un genre sur lequel vous voulez travailler. C’est juste pour éliminer beaucoup de distractions potentielles. Si vous pensez à la techno, cela vous évitera de vous perdre dans de nombreuses décisions.
  • Choisissez un sous-genre ou une influence. Si vous êtes un puriste, cela pourrait être pour vous. Je vous suggère de choisir un deuxième genre pour aller chercher des sons transgenres. Ex. Des mélodies arabes avec de la house.
  • Décidez de votre signature rythmique, comme le 4/4, breakbeats ou autre. Construisez une boucle de base. Loopcloud vous permet également d’en choisir une.
  • Rassemblez un groupe de sons pour votre chanson. Il doit s’agir de la basse, de la mélodie principale, des idées de soutien, des effets, des hits de percussion, des éléments de transition et de l’arrière-plan. Je m’assure généralement d’avoir 3-4 sons pour chacun d’entre eux, idéalement en accord avec la chanson.

Loopcloud rend la production musicale plus « facile », est-ce un piège pour les producteurs?

Je ne pense pas que ce soit le cas. Je trouve que plus il y a de gens qui font de la musique, plus on invente des idées rafraîchissantes. Cela commence par rendre la musique de plus en plus accessible, ce que fait Loopcloud. Dans les mains de producteurs expérimentés, les outils donnent plus de temps pour nous concentrer sur les détails importants et les choses que nous aimons le plus. Dans mon cas, j’ai remarqué que j’ai gagné en vitesse en commençant de nouvelles idées ou en ajustant les besoins de mon client. J’ai plus de contrôle et je peux aussi partager des idées avec mes clients avant de leur envoyer un projet, ce qui nous permet d’être sur la même longueur d’onde.

Le fait d’avoir accès à autant de sons limite-t-il la créativité?

Non, bien au contraire. Si j’ai plus de matériel à travailler, je trouve qu’il y a moins d’obstacles à la création de chansons plus riches. L’une des choses que j’explique aux nouveaux producteurs de musique est que le fait de travailler avec des échantillons de qualité forme l’oreille sur la façon de choisir du matériel de qualité, ce qui vous donne des résultats de premier ordre. Par exemple, une fois que vous avez compris que les bons hi-hats ont un certain « air » dans les aigus, vous combinez les transitoires (transients) de certains hats de votre collection avec d’autres. Vous pourrez bientôt créer votre propre combinaison percussive de sons de 3-4 couches pour obtenir une conception sonore très originale. Même chose pour les mélodies. Mais il est très difficile de commencer à apprendre le sound design par soi-même si vous ne savez pas ce qui fonctionne vraiment. Une fois que vous en êtes conscients, vous pouvez alors travailler à la rétro-ingénierie des sons qui fonctionnent le mieux. Mais pour ce faire, rien de tel que d’avoir accès à une immense bibliothèque, comme celle qu’offre Loopcloud.

En fin de compte, la musique ne se résume qu’à peu de chose : reproduire les mélodies/atmosphères/expériences que vous voulez, avec le meilleur flux possible. Cela demande de l’expérience, de la patience et l’utilisation de matériel de qualité.

Conseils de mix pour la ligne de basse et les basses fréquences

Le mixage des basses fréquences (ou low-end en anglais) est un sujet souvent demandé dans notre communauté et notre groupe Facebook. Il est important de gérer efficacement les basses fréquences dans la musique électronique pour lui apporter la gloire qu’elle mérite, car c’est l’une des parties les plus importantes du genre. Dans cet article, je vais vous donner des conseils sur la façon de traiter les basses fréquences de plusieurs points de vue, non seulement du point de vue des logiciels, mais aussi du point de vue du monitoring. Comme j’écris ceci pendant la quarantaine pandémique COVID-19, je proposerai également quelques conseils sur la façon de manipuler les basses fréquences à la maison.

La théorie

Je n’entrerai pas ici dans une théorie d’ingénierie ennuyeuse, car ce n’est pas le style de mon blogue. J’aime garder les choses simples et directes. Alors pour rendre le concept de basses fréquences facile à comprendre, abordons quelques points importants :

  • Pour les besoins de cet article, « basses fréquences » signifie 20 Hz à 300 Hz.
  • Les basses fréquences correspondent en fait à la partie fondamentale de votre chanson. Si cette plage de fréquence est trop encombrée (muddy), votre morceau n’est pas fluide.
  • Le low-end est la partie la plus puissante de votre chanson en matière de volume sonore. Si votre chanson comporte beaucoup de graves et peu de médiums, elle sera moins forte en théorie tout en étant très forte en réalité d’un point de vue technique.
  • Des basses trop puissantes donnent une impression muddy et de vide dans un contexte de club bruyant.
  • L’absence de graves rend la chanson molle.

Quand il s’agit de mixer, je commence généralement par tout couper à 20 Hz avec un filtre ou un EQ passe-haut d’une inclinaison de 24 dB/octave. Cela permet de réduire le grondement inutile (rumble) que la plupart des systèmes de sonorisation ne peuvent pas reproduire. Si vous alimentez les moniteurs avec des fréquences indésirables, cela enlève de la précision aux « bonnes » fréquences. Je coupe donc tout sur le bus master/mix, mais j’utilise aussi un filtre/EQ passe-haut sur chaque piste en supprimant toutes les fréquences inutiles. Lors du mixage des claps, par exemple, j’enlève tout ce qui est en dessous de 300 Hz.

Bandes de basses fréquences

  • 20-30 Hz : Il s’agit de la zone du sub. Pas toujours présente dans tous les systèmes de sonorisation, mais quand c’est le cas, cela crée vraiment une chaleur remarquable.
  • 30-50 Hz : Je trouve que cette section est l’endroit où une chanson gagne en puissance. La plupart des clubs coupent à 30 Hz, de même pour les disques vinyle — cette zone est cruciale.
  • 50-80 Hz : La zone qui crée beaucoup de punch.
  • 80-100 Hz : Punch, présence et précision.
  • 100-320 Hz : C’est le corps de la chanson et donne beaucoup de poids.

J’ai l’habitude de tout mettre en mono en dessous de 150 Hz. Cela solidifie vraiment les basses fréquences et évite les problèmes de phase souvent présents, ce qui permet de gagner en clarté. Le vinyle nécessite des basses fréquences en mono, sinon le découpage fera sauter le disque. J’ai vu des producteurs qui apprécient l’effet bizarre des basses fréquences stéréo, mais c’est surtout pour l’écoute à domicile, et ils savent qu’il peut y avoir des problèmes.

Les fréquences sont partagées par de nombreux sons, et plus vous laissez de l’espace pour que votre contenu basses fréquences puisse respirer, plus il sera performant. Je sais que cela prend du temps, mais il n’y a rien de tel que de faire les choses de cette façon par rapport à l’utilisation d’un outil de side-chaining. Cette phase de mix est essentielle pour la clarté. Plus vous apportez de soin à chaque piste, meilleurs seront les résultats en fin de compte.

Comme les basses fréquences comportent les notes fondamentales, dans la musique électronique et la musique orientée vers la danse, il est généralement important de choisir une note clé pour votre chanson et de ne pas trop la changer. Vous pouvez la changer autant que vous voulez, bien sûr, mais si vous le faites, vous allez avoir quelques maux de tête.

Les défis du mixage des basses fréquences

La gestion des basses fréquences présente de nombreux défis, mais avec le temps, j’espère que certaines de mes suggestions ici vous aideront à les relever plus efficacement.

Monitoring

En général, les personnes qui ne peuvent pas entendre ou traiter correctement les basses fréquences ne sont pas équipées adéquatement. Utiliser un sub est un plus, mais il n’aura jamais la précision d’un outil comme le Subpac. Le Subpac est un appareil portable qui reproduit les basses fréquences de manière plus physique, ce qui permet de mieux comprendre ce qui se passe — vous sentez directement les basses fréquences dans votre dos. Les écouteurs, en revanche, peuvent vous induire en erreur, car vous ne pouvez pas entendre ces plages de fréquences correctement.

Après avoir déterminé les options de monitoring pour votre installation, vous devez comparer votre mix (A/B) avec un autre morceau pour voir où se situent vos basses fréquences par rapport à lui. Il y a deux plug-ins que je recommande vivement pour les tâches de comparaison A/B : Bassroom et REFERENCE. Les deux vous permettent de choisir une chanson que vous aimez, puis mesurent votre travail en référence à cette chanson pour vous montrer comment manipuler votre chanson pour obtenir le résultat souhaité. Faire cela sans ces plug-ins est très difficile, à moins d’être un ingénieur chevronné.

La tâche de comparaison A/B nécessite quelque chose de très important que beaucoup de gens ont du mal à comprendre : vous devez trouver une chanson de qualité avec des basses fréquences bien mixées pour comparer votre travail.

Vous ne pouvez pas faire de la musique de qualité si vous n’y avez jamais été exposé au préalable.

Les approches de mix des basses fréquences varient également beaucoup en matière de genres et de producteurs. Je vous recommande de choisir une chanson en A/B dont vous aimez le feeling et le son, puis d’essayer de l’émuler avec ces plug-ins. Par exemple, certains producteurs techno préfèrent que la basse soit présente jusqu’à 20 Hz et le kick jusqu’à 80 Hz, alors que dans d’autres genres, ce sera l’inverse. L’un n’est pas meilleur que l’autre — ce ne sont que des styles — mais les deux créeront une certaine sensation sur une piste de danse.

Gammes de fréquences partagées

En parlant de kick, je devrais aussi mentionner les pads, les toms et les synthés, car ils partagent tous l’espace dans le grave avec les éléments de basse. Cela peut rapidement devenir désordonné en bas, et plus l’espace est partagé, plus c’est muddy. Si vous regardez les différents groupes que j’ai mentionnés, j’essaie de faire en sorte qu’un son par section occupe chaque groupe. C’est pourquoi la compression side-chain peut s’avérer utile — lorsque le kick frappe, vous pouvez appliquer un ducking (effet de pompe) à tous les autres signaux qui pourraient être présents dans cette plage également. Vous pouvez également mettre en side-chain la basse avec des percussions ou un synthétiseur pour qu’ils disposent tous d’un moment, mais pas en même temps. Pour une compression side-chain de qualité, je vous recommande vivement de regarder le plugin Shaperbox 2 plugin. C’est un « couteau » qui permet de pomper, de filtrer et d’appliquer de la mono à votre basse avec une extrême précision — c’est dingue.

L’espace n’est pas seulement partagé en fréquences, mais aussi en temps. Nous aimons tous les basses fréquences et je vois des gens qui sont un peu trop excités et qui ont beaucoup trop de decay sur tous leurs sons graves, ce qui signifie que beaucoup de choses doivent être supprimées. Plus les sons sont courts, plus le low-end est clair. Vous pouvez travailler cela avec Shaperbox 2, mais aussi avec le très utile mTransientMB qui peut vous aider à produire des sons vraiment percutants.

Cela signifie que le choix de votre enveloppe peut être une tâche délicate. Si votre low-end a trop d’attaque, il va concurrencer le kick et rendre les choses muddy. S’il manque d’attaque, il sonnera lent et sans vie. Pour façonner vos sons, je dirais que Shaperbox est le meilleur outil, mais le mieux reste que vous cherchiez à comprendre l’enveloppe attack/decay/sustain/release de vos outils, et peut-être que vous trouviez un bon envelope follower. Certains patchs max 4 live peuvent être très utiles pour cela aussi.

Densité

Ce n’est pas parce que votre low-end est fort qu’il est dense. Si vos basses fréquences sont fortes, il peut y avoir besoin d’une compression pour obtenir plus de densité. Je pense que la meilleure façon d’obtenir cela est d’avoir une compression côte à côte (par exemple, en insérant 2 compresseurs), les deux en mode parallèle (dry/wet à 50 %) qui condensera le signal et le rendra épais, chaud et gras — à peu près ce que nous aimons dans les basses fréquences. Vous pouvez également ajouter des harmoniques en utilisant une certaine saturation. Personnellement, je trouve que la saturation la plus intéressante pour le low-end est la bande ; elle fonctionne tout simplement très bien. Mon préféré est le plugin Voxengo CRTIV Tape Bus, c’est une merveille.

Pratiquer le mixage des basses fréquences

S’entraîner au mixage et à la conception du low-end de votre chanson demande du temps, un bon suivi et une bonne compréhension de chacun des défis qui s’y rattachent. Une fois que vous commencez à travailler dessus et que vous sentez que quelque chose ne va pas, vérifiez à quel défi vous êtes confronté. Essayez d’être méthodique à ce sujet.

Voici comment je l’aborde, étape par étape.

  1. Choisissez la tonalité de base de votre chanson ; Sol (G), par exemple.
  2. Trouvez l’accroche, le motif et l’idée principale de votre chanson, puis accordez-les avec la tonalité. Habituellement, l’idée principale, qui peut être un arpège, se situe autour de G5.
  3. Utilisez la même idée, accordée à G1-2 pour définir votre grave. Il peut y avoir une ou deux octaves de différence. Il soutiendra votre idée principale dans la même tonalité, en s’assurant que votre chanson est unifiée.
  4. Mettez en mono — tous vos éléments sous 150 Hz doivent être en mono.
  5. Ajoutez vos percussions. Vous pouvez accorder chaque élément à la tonalité de base. Accorder le kick peut vraiment donner une sensation différente.
  6. Traitez toutes les pistes avec un high-pass pour éliminer les fréquences inutiles.
  7. Supprimez le decay. Ajustez le decay de tous les sons pour qu’il n’y ait pas de débordement et qu’ils aient plus de dynamique.
  8. Appliquez un side-chain aux éléments qui se masquent les uns les autres.
  9. Ajoutez ou contrôlez l’attaque de chaque son pour plus de précision.

Si vous suivez cette liste, vous obtiendrez déjà de bien meilleurs résultats. Le reste viendra avec le temps.

Écrire des lignes de basse

Cette astuce s’appuie sur mon précédent article sur les progressions d’accords et la theorie musicale. Je viens du monde de la techno dub où nous avions des lignes de basse d’une note et d’une seule mesure qui nous semblaient assez satisfaisantes. Donc quand les gens me demandent si une ligne de basse peut être monotone, je réponds parfois que plus le grave est simple, plus il est efficace. Quelquefois, rendre les choses compliquées ne veut pas dire qu’elles soient bonnes. Cela dit, avoir une ligne de basse sur deux mesures au lieu d’une est souvent assez agréable pour la variation.

Je trouve aussi que les basses puissantes sont celles qui répondent à l’idée principale. La basse en soutien est efficace, mais fera en sorte que votre ligne de basse manque d’interaction et la rendra moins engageante.

Une bonne façon de faire dialoguer la basse est de mettre un LFO carré modulant le volume et de l’utiliser ensuite pour couper certaines parties de votre basse. Si vous modifiez la vitesse du LFO, vous ferez sortir des parties et vous trouverez peut-être une bonne combinaison ou une variation. Dans le hip-hop, on utilise souvent un son sinusoïdal pur et on pompe avec un LFO ou un kick. Cela rend la partie basse très pleine et épaisse.

Oscillateurs

Si vous choisissez de concevoir la basse avec un synthétiseur, il peut être judicieux d’envisager l’utilisation de certaines formes d’ondes. Par exemple, une onde sinusoïdale est chaude et pure, mais il peut avoir des résonances difficiles à éliminer avec un égaliseur à cloche (bell EQ) à cause de la phase. Vous voulez contrôler votre grave uniquement à l’aide de filtres (passe-haut) ou d’un égaliseur à cloche. L’inclinaison d’un filtre vous aidera à contrôler un grondement (rumble). Vous pouvez le mettre à 30 Hz et ensuite changer l’inclinaison de 6 dB/oct. à 12, 18, 24 et voir comment les basses fréquences changent. Ils ont tous un effet très différent, du contrôle à l’atténuation. J’aime utiliser un oscillateur carré, mais je ne suis pas fan des harmoniques qu’il crée, donc je vais en filtrer certaines. Je fais très attention aux résonances dans les graves, mais elles peuvent aussi lui apporter une certaine chaleur. Par exemple, vous pouvez utiliser la résonance comme un oscillateur sinusoïdal supplémentaire, qui apporte de la plénitude au low-end.

J’espère que cela couvre suffisamment les basses fréquences pour vous. N’hésitez pas à partager vos propres découvertes, techniques ou questions supplémentaires!

Conseils pour garder une boucle intéressante sur toute une chanson

Pour qu’une chanson construite principalement autour d’une simple boucle demeure intéressante, nous devons discuter de la façon dont vous travaillez et de vos perceptions. Je ne peux pas me contenter de recommander des trucs techniques qui résoudront tout. Vous devez réfléchir à la façon dont vous voyez votre musique, et à partir de là, il y a certaines choses qui, à mon avis, peuvent faire une différence pour aider à garder un auditeur engagé, même si votre chanson est construite autour d’une simple boucle.

Il y a deux éléments principaux dont vous devez tenir compte en ce qui concerne l’engagement de l’auditeur lorsque vous faites une chanson :

  1. La manière dont quelqu’un écoute une chanson.
  2. La manière dont votre chanson engage l’auditeur dans son expérience.

Répondre aux attentes de vos auditeurs

Si vous lisez ce blogue, vous saurez que ce sujet a été abordé dans d’autres articles. Je n’y reviendrai donc pas en détail, mais j’aimerais vous rappeler quelques éléments clés. Le point le plus important ici est de comprendre ce que vous voulez faire en premier lieu. D’après les nombreux entretiens que j’ai eus avec des clients, c’est là que beaucoup de gens se perdent. Pour savoir ce que vous voulez faire avec une chanson, votre intention doit être claire dès le départ.

Un plan pour une chanson est-il quelque chose de fixe qui ne peut être changé par la suite?

Bien sûr, vous pouvez changer d’avis, mais cela peut ouvrir une boîte de Pandore, car la direction et la vision de ce que vous voulez faire deviennent moins claires. La musique consiste à communiquer une sorte d’intention.

Quand, dans le processus de création musicale, devez-vous fixer votre intention?

Vous n’êtes pas obligé de le faire explicitement, bien sûr, mais cela vous aide si vous manquez d’orientation ou si vous sentez que vous ne pouvez pas atteindre vos objectifs. Je trouve qu’il y a deux moments clés où le fait de fixer une intention peut apporter des avantages significatifs. Le premier est lorsque vous commencez un projet. Lorsque vous commencez une chanson, vous pouvez penser à quelque chose d’un peu général, comme « une chanson ambient » ou « une track dance floor » ; mais plus vous êtes précis, plus vous fixez des limites aux divagations de votre esprit. Beaucoup de gens n’ont pas besoin de cette approche et peuvent sauter cet aspect de l’écriture musicale, mais pour d’autres, elle peut être un levier pour maximiser vos efforts dans ce que vous faites.

Par exemple, je fais souvent des chansons sans but précis parce que j’aime juste laisser les choses se faire et voir comment le processus de création affecte le produit final. Mais lorsqu’on me demande de faire un EP, je dois concentrer les résultats.

Par exemple, pour répondre aux attentes de mes clients, je dois savoir ce qu’ils veulent. Il est utile que le client travaille dans un genre spécifique ou qu’il puisse faire référence à un artiste qu’il aime, afin que je puisse l’aider à produire une musique qui plaira à des personnes ayant des goûts similaires. Lorsque l’on travaille avec une intention claire, il faut étudier comment la musique est faite, plus ou moins, en matière de variations, de transitions, de nombre de sons, de durée, de tonalités, etc.

L’objection que je reçois toujours à cette recommandation est « oui, mais je veux avoir mon propre style ». J’estime que cette affirmation est un peu erronée. Nous sommes toujours influencés par d’autres artistes et si vous ne l’êtes pas, vous pourriez avoir un problème entre les mains : pour qui faites-vous de la musique?

Je connais des gens qui font de la musique pour eux-mêmes, ce qui est formidable. Mais quand ils ont essayé de la vendre ou de la promouvoir, il n’y avait aucun moyen de savoir à qui elle était destinée parce que nous n’avions pas de modèle de référence. Pouvez-vous être original et être écouté? Oui, mais je pense qu’un certain pourcentage de vos chansons doivent posséder une sorte d’influence d’un genre auquel les gens peuvent s’identifier. Par exemple, une version très personnelle du Drum and Bass, ou de la House — alors votre musique aura une certaine étiquette.

Répondre à vos attentes et à celles de vos auditeurs en même temps

Le problème numéro un que j’entends est que le producteur s’ennuie de sa propre musique, et qu’il craint que l’auditeur s’ennuie, ce qui est tout à fait normal, compte tenu du temps que l’on peut passer à faire de la musique. Personnellement, je fais mes chansons avec une approche méticuleuse :

  • 1 idée, 2 éléments de soutien.
  • Percussion, limitée à 5 éléments maximum.
  • Basse.
  • Effets, textures et arrière-plan.

C’est tout.

L’idée principale évolue rarement plus de 2 ou 3 fois dans une chanson. Si elle change plus fréquemment que cela, vous pouvez souhaiter qu’elle évolue sur un intervalle régulier et précis, par exemple en changeant toute les 2 mesures.

Lorsque vous écrivez de la musique, comment garder une seule idée intéressante?

J’utilise les principes de design utilisés dans le contenu visuel et je les applique à ma musique. Si vous apprenez ces principes pour faire de la musique, vous développerez une toute nouvelle façon d’écouter de la musique. En recherchant ces principes, vous tomberez sur une certaine variété, mais ce sont ceux qui reviennent le plus souvent :

Équilibre : Ce principe est ce qui relie l’harmonie à l’art. En traduisant cela en musique, je dirais que, par rapport au mix, cela pourrait signifier comment vous gérez l’aspect tonal de votre chanson. Si l’on pense à la conception sonore, cela pourrait être le nombre de sons de percussion par rapport aux sons doux, ou le contraste entre les éléments clairs et sombres. Je trouve que les arrangements équilibrés se réalisent lorsqu’il y a un bon rapport entre les surprises et les idées attendues.

Contraste : Utiliser des sources différentes, ou avoir un élément qui provient d’une source totalement différente des autres. Cela peut être analogique ou numérique, acoustique ou électronique, ou bien tous vos sons proviennent de synthés modulaires sauf un qui provient d’une source organique. Si tout vient de la même source, il n’y a pas de contraste.

Mettre l’accent : Faites ressortir un élément de la chanson — il y a tant de façons de le faire! Vous pouvez ajouter quelque chose de plus fort, ou vous pouvez faire passer un élément dans un effet tel que la distorsion, etc. L’accentuation en musique est souvent liée à l’amplitude, à la gamme dynamique et aux variations de volume. Dans un mix fortement compressé, il sera difficile de faire ressortir un élément.

Motif : Il s’agit de l’idée centrale que vous voulez répéter dans votre chanson. Il peut également être lié à la signature rythmique ou à un arpège. Il peut s’agir de la partie que vous répétez dans un ordre précis ou chaotique.

Rythme : C’est la base de beaucoup de musique à bien des égards, et cela, pour moi, peut faire directement référence à la signature rythmique ou à la séquence de percussion. Vous pouvez aussi avoir plusieurs formes de rythme, du staccato, chaotique, robotique, lent-rapide… c’est vraiment l’une de mes choses préférées à explorer.

Diversité : Il s’agit du nombre de sons similaires par rapport au nombre de sons différents. C’est un peu plus subtil à appliquer en musique par rapport à la conception visuelle, mais je pense que c’est la façon dont vous vous répétez ou non dans votre arrangement. Si vous faites évoluer une chanson sans diversité, vous risquez de perdre l’attention de l’auditeur… même chose si vous avez trop de diversité dans vos sons.

L’unité : C’est ce qui colle une chanson dans son ensemble. Pour moi, la colle est faite à partir du mixage, mais il y a des choses qui peuvent vous faciliter la tâche, comme utiliser une réverbération globale, une certaine compression, un mixage propre, des préamplis identiques (colorés) ou une distorsion/saturation globale.

Pour conclure, je ne saurais trop vous recommander d’espacer vos séances de musique, de vous fixer une intention et de prêter attention à vos arrangements. Si vous savez ce que vous voulez réaliser avec votre chanson, vous pouvez vous appuyer sur une référence spécifique, puis construire vos idées en utilisant certains des principes de conception dont j’ai parlé dans cet article. Bonne chance!

Changer de genre musical : passer à la musique électronique

Depuis que l’intérêt pour la musique électronique s’est réellement épanoui en matière de popularité, des musiciens de différentes sphères ont essayé d’en tirer profit. Il y a 20 ans, de grands musiciens de rock, de pop, s’en sont emparés. Nous avons vu Madonna et quelques autres grands noms s’aventurer dans les sons électroniques, mais ils avaient surtout l’air de touristes en visite dans un pays étranger. Prenons la récente victoire de Billy Eillish aux Grammy’s pour son album, non seulement celui-ci est essentiellement électronique, mais il a également été enregistré dans leur modeste maison (précisément, dans une chambre) à Los Angeles. Étant actuellement dans quelques groupes d’ingénieurs de mix sur Facebook, beaucoup riaient de l’album, mais certaines personnes s’y sont vraiment intéressées : parfois, on peut arriver à de meilleurs résultats avec moins de matériel ; on n’a pas besoin des derniers gadgets pour arriver à quelque chose d’intéressant.

Cependant, la plupart des nouveaux venus sur la scène n’ont pas la compréhension de la culture musicale électronique, ni la connaissance de ce qu’est ou de ce à quoi ressemble la musique électronique. Pour les gens comme moi qui écoutent ce genre depuis des décennies, quand j’entends quelqu’un avec un passé rock prendre des synthés et essayer de faire de la techno, il y a toujours quelque chose qui sonne un peu faux : cela ne ressemble pas à ce qu’est l’électronique en général, ou cela sonne comme quelque chose de rock, mais pas de la bonne manière. Dans les années 50, certains ont essayé de faire de la musique classique au synthétiseur — la plupart du temps, c’était tout simplement horrible. Il en va de même pour les premières tentatives de synthétiseurs imitant des instruments très colorés comme la trompette. Les presets de « Trompette » font grimacer les musiciens de jazz, et pour cause.

Un musicien expérimenté doit-il se retenir de s’aventurer dans un nouveau genre? Bien sûr que non. Mais connaître quelques astuces pour préparer la transition est probablement pertinent.

Références et découverte de ce qui marche

La plus grande erreur de ceux qui débarquent dans la musique électronique d’une autre scène, c’est de ne pas comprendre pour qui ils font de la musique. Je ne peux pas parler de la façon dont cela fonctionne dans l’industrie du rock, mais je pense qu’il y a moins de domaines fragmentés que dans la musique électronique. La musique électronique a des DJ, des admirateurs, des labels, des médias, Internet, etc. qui ont tous des sous-scènes différentes. La connaissance de votre public cible peut influencer la façon dont vous faites votre propre musique. Pour les « musiciens », c’est une chose que beaucoup ont du mal à comprendre. Par exemple, si votre morceau est destiné aux DJ, vous ne l’aborderez pas de la même manière que si vous faites de la musique pour vous-même ou pour le grand public.

« Pourquoi ferais-je de la musique pour les DJ? », m’a demandé un jour un rocker.

Eh bien, ils exposent votre musique à un public qui pourrait souhaiter l’écouter dans un contexte spécifique. Votre but n’est pas le même que si vous faites de la musique pour, disons, la maison ou même, les after-parties.

« Oh, il y a différents types de DJ? », a-t-il répondu.

Oui, ai-je dit, et c’est un autre niveau de complexité dans la musique électronique. Vous ne faites pas de musique pour les ouvertures ou les after-parties, comme vous le feriez pour le peak time (apogée de la soirée) — et même dans ce cas, chaque genre a ses propres normes de ce qui constitue la « peak music ». La house, l’EDM (musique de Vegas), la minimale, la techno, etc. ont tous des styles différents. Même l’ambient et le drone ont leur propre version de la musique « peak time », ce qui peut paraître bizarre si vous ne connaissez pas ces genres. Mais allez faire un tour dans un festival d’ambient ou de drone et vous comprendrez ce que je veux dire.

« Mais je veux juste faire de la musique cool », dit-il alors.

Oui, je sais, moi aussi. Mais encore une fois, si c’est pour toi et tes amis, tu sais alors pour qui tu la fais et c’est très cool. En revanche, si vous visez un marché plus large et que vous voulez commercialiser votre musique, cette approche ne fonctionnera probablement pas très bien. La musique électronique est un genre où vous êtes libre de faire ce que vous voulez et où vous disposez de ressources illimitées pour concrétiser de nombreuses idées de rêve, mais tout l’aspect de la commercialisation est vraiment désordonné, compliqué, frustrant, paradoxal et parfois contre-productif. Je suis conscient que c’est aussi le cas dans d’autres genres, mais le marché « à succès » axé sur la musique dance est assez délicat.

Alors quel est le vrai problème si vous ne suivez pas une certaine esthétique?

Eh bien, le scénario le plus courant est celui de gens enthousiastes qui suivent leurs goûts actuels (souvent basés sur une musique qui était cool il y a 5-10 ans) et sans aucune autocritique ou rétroaction ; ils sortent de la musique et, des années plus tard, ils se sentent gênés par leur manque de goût ou par le vieillissement des morceaux. Ce n’est pas un gros problème, mais il est facile de ne pas tomber dans ce piège.

Si vous connaissez un peu ce blogue, je discute fréquemment de l’importance des références.

  • Une chose qui pourrait vous surprendre est que je recommande souvent Spotify comme outil d’exploration. Disons que vous aimez les Chemical Brothers… Spotify peut vous proposer des artistes au son similaire. Vous pouvez également voir les dernières sorties d’un artiste et son évolution. Personnellement, j’adore ça.
  • Autre chose que je vous suggère est de passer du temps à écouter beaucoup d’artistes différents. Cela inclut également de consulter des magazines en ligne (j’adore XLR8R), de se familiariser avec les DJ charts, de voir quels festivals les engagent, et de prendre connaissance des autres artistes qui y jouent.
  • Il est également important d’aller à des événements. Écouter de la musique dans son contexte donne vraiment un énorme aperçu à un musicien. En tant qu’ingénieur et coach, je me rends de temps en temps à des événements locaux pour voir ce qui se passe.

Collaboration, mentorat et réseautage

Je pense qu’une autre chose primordiale quand on s’aventure dans d’autres genres est de trouver rapidement quelqu’un de référence ou de réputation à qui l’on peut faire confiance. Développez une relation sans filtre sur vos discussions ou vos commentaires — cela peut prendre beaucoup de temps à trouver ou à bâtir.

Travailler avec des amis qui ont bon goût ou engager des professionnels vous permet aussi, pour la plupart, d’exercer un certain contrôle de qualité.

  • Essayez de vous renseigner sur les plug-ins utilisés quotidiennement par les professionnels.
  • Ayez une idée des endroits où vous pouvez acheter des presets de qualité pour des synthétiseurs virtuels afin d’apprendre comment certains sons sont créés.
  • Ayez une bonne idée des artistes influents à l’origine des tendances actuelles. Pour chaque grande tendance commerciale, il y a un artiste moins connu qui a lancé un mouvement, une idée ou une direction musicale qui « inspire » souvent de grands noms qui la commercialisent.
  • Familiarisez-vous avec les festivals qui sont amusants et qui pourraient être de bonnes plaques tournantes pour la création de réseaux.
  • Construisez un réseau avec les médias, les promoteurs et les DJ. Ce type de réseau peut apporter de nombreux avantages et opportunités.

Cependant, la collaboration consiste à faire de la musique, et à apprendre les trucs et astuces tout en travaillant en réseau. Ce sont, en mon humble avis, parmi les meilleures choses à savoir si vous aspirez à faire votre chemin dans un nouveau genre!

À lire également : Making and breaking genres in your music (Traduction à venir)