Comment préparer un EP?

Dans mon groupe de coaching, quelqu’un a posé la question suivante :

Alors, comment préparer un EP (je demande cela concernant l’atmosphère générale, tous les morceaux devraient être faits de la même façon, disons, ou créer une histoire entre eux)? Je trouve cela très difficile, si je regarde mes dix derniers projets, ils sont tous très différents. Comment puis-je retrouver la même couleur pour plus de morceaux? Pouvez-vous me dire comment préparer un EP?

J’ai répondu rapidement, mais j’ai pensé qu’il serait utile de développer ce point, car la véritable réponse à la question de savoir comment préparer un EP est un peu plus longue et couvre de nombreux aspects. Pourquoi? Parce qu’en tant que producteur, amateur de musique et propriétaire d’un label, il n’y a rien qui me frustre plus que d’avoir un EP qui n’a ni âme, ni concept, ni direction. Il me paraît fade et vide. Il existe différents types d’EP et tous trouveront une oreille, mais personnellement, je suis difficile. Voyons quelques types d’EP qui ont du succès :

L’utilitaire :

Ce type d’EP est plutôt destiné aux DJ et dispose d’une collection de morceaux ayant la fonction d’être joués dans des sets.

La compilation :

Qu’il s’agisse d’une « Various Artist » ou d’un seul artiste, celui-ci est simplement une collection de morceaux choisis au hasard parmi du matériel non signé.

Le conceptuel :

Parfois, un artiste a un patch, un système ou une façon de travailler qui fait qu’une série de chansons sonnent de la même façon, que certaines chansons vont s’unir en raison de la direction.

Ce dernier est le type d’EP que je préfère. Si je l’écoute sur Spotify, j’aime parfois l’expérience de la non-linéarité qui consiste à l’écouter en aléatoire. Pour moi, c’est une réussite si je peux écouter l’EP de cette façon en répétition et ne pas m’ennuyer ou mieux encore, si cela me donne envie de creuser pour trouver plus de musique de l’artiste. Comme il y a de nombreuses personnes qui apprécient un EP autant qu’un album, il existe une certaine valeur à en faire un. Les gens ont pu dire que les services de streaming tuaient ce genre de sorties, mais je pense vraiment le contraire. En tant que propriétaire d’un label, si je vois quelqu’un qui met assez d’énergie pour faire un album, cela montre certainement beaucoup de maturité et le rend spécial à mes yeux. Que ce soit de manière instinctive ou planifiée, ce sont des exemples parfaits de la manière de faire un EP.

 

L’ŒUF OU LA POULE : PRÉPARER UN EP À PARTIR DE CE QUE J’AI DÉJÀ OU PARTIR DE ZÉRO?

De nombreuses personnes font régulièrement de la musique dans l’idée de la publier un jour. Si vous y réfléchissez, si vous passez d’un projet à l’autre, vous explorerez certainement des ambiances, des techniques, des logiciels et des idées différents. Si vous travaillez sur du matériel physique, votre musique aura surtout une sorte d’esthétique commune, mais avec l’ordinateur, elle se répand à peu près partout puisque vous avez accès à tant d’outils et de samples.

Il est un peu plus difficile de garder quelque chose de cohérent et vous pouvez facilement commencer à faire une musique complètement différente de celle que vous avez faite précédemment. Si vous vous souvenez de certains articles sur mon approche du travail non linéaire, vous travaillerez ici et là et vous pourrez emprunter certaines idées d’une chanson qui ne fonctionne pas, pour une autre qui a besoin de quelque chose de spécifique.

L’idée de comment faire un EP est, à ma connaissance, d’essayer de proposer 3-4 chansons qui ont la même direction et la même esthétique. Une des idées qui sous-tendent ma démarche consiste à toujours essayer de travailler sur plusieurs chansons, à les porter à environ 90 % et à les exporter dans un dossier comme référence.

Plus tard, lorsque je travaillerai sur un EP ou un album, j’irai dans ce dossier, écouterai les morceaux. Je saurai alors lesquels ont des similitudes, ce qui me permettra de travailler sur les derniers 10 % qui manquent pour les terminer. Chaque fois que des clients viennent me voir car ils ne parviennent pas à finir des chansons, il faut leur préciser que ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Vous pouvez vous entraîner à les terminer, mais ce n’est pas indispensable. C’est la même chose quand on commence à se demander ce qui se passera si je fais ceci ou cela. Je crois qu’on peut répondre à ces questions après avoir laissé mûrir la chanson pendant quelques semaines.

 

Comment faire un EP — Objectif et direction

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Credit: Blocks

Une des choses dont nous avons beaucoup parlé sur ce blogue est qu’il n’y a pas de secrets pour faire de la musique si vous pouvez analyser une chanson de référence. En fin de compte, la réalisation d’un EP est parfois aussi simple que de se référer aux formules des artistes précédents. Beaucoup de gens avec qui je travaille craignent pourtant qu’un morceau de référence n’entache leur direction artistique de sorte qu’ils ne se sentent plus eux-mêmes.

Ce qui me fait sourire, c’est que ces personnes sont les plus susceptibles de venir me voir et me dire qu’elles sont perdues. Vous pouvez utiliser un EP/LP de référence comme moyen de sélectionner les chansons qui vont faire partie du même projet. Par exemple, un EP très important pour vous comportait 5 titres, dont 2 étaient des titres d’ambient et les autres avaient une approche différente. C’est peut-être quelque chose à envisager.

La façon dont je vois l’utilisation d’un projet de référence dans ces conditions est que vous vous serviez d’un cadre pour ensuite le supprimer. Le nombre de titres d’un EP est une question de préférence, en fonction de l’objectif que vous vous êtes fixé pour celui-ci.

Une chose qui dérange beaucoup les gens, est quand ils commencent à penser à ce que l’auditeur attend. Il y a un équilibre entre les personnes qui veulent le même type de musique d’un artiste d’une sortie à l’autre, et celles qui veulent que l’artiste garde un caractère central, mais qu’il évolue, change et ne répète pas les mêmes formules. Il peut s’agir du même type d’équilibre entre les personnes qui veulent un album ou un EP — toutes les pistes sont légèrement identiques ou toutes les pistes sont très différentes les unes des autres.

Où vous situez-vous dans tout cela?

Où vous voulez. Ne vous inquiétez pas trop, car quoi qu’il arrive, certaines personnes aimeront votre travail et d’autres ne l’aimeront pas de toute façon. Une approche que j’ai est d’imaginer mon projet pour un ami en particulier. Comment l’aimerait-il? Ou pour un DJ… qu’est-ce qu’ils aiment?

Parfois, je trouve qu’un bon exercice pour compiler quelques morceaux pour un EP est de penser à mon objectif actuel. Comment ces morceaux répondent-ils à mon propre besoin, aujourd’hui, lors de la composition d’un EP?

 

ÉTAT D’ESPRIT

Préparer un EP commence et finit avec l’état d’esprit. Il y a différents moments où vous aurez le temps de faire de la musique. J’aime aborder ma session avec une intention, sinon je me perds rapidement, soit en résolvant des problèmes, soit dans des détails qui ne sont pas utiles en fin de compte. Les différentes intentions peuvent être énumérées comme suit :

MA MÉTHODE

L’erreur d’un producteur débutant est d’aborder l’utilisation de son temps sans intention et de s’occuper de ce qui se présente. Cela fonctionne la plupart du temps, mais vous n’utilisez pas votre temps à bon escient. Si vous commencez une session avec une chose en tête, vous ne serez pas distrait par la poursuite d’une autre chose qui vous éloigne de ce que vous essayez de réaliser. Votre esprit peut faire quelque chose de vraiment bien si vous y mettez toute votre énergie. En ce sens, j’ai développé une confiance naturelle en moi, qui me dit que, quoi qu’il arrive, un futur moi pourra réparer ou récupérer mon travail à un moment donné.

photo of how to make an EP

Credit: Nguyen Dang Hoang Nhu

Cette approche est un appel ouvert à travailler sur plusieurs projets et chansons en même temps, et facilite le processus de création d’un EP. Vous créerez un immense réservoir de sons et d’idées qui sera prêt pour les moments où vous vous sentirez créatif et ferez des boucles, le cœur d’une chanson.

Il est important de capturer l’ambiance de la chanson et d’essayer de la finaliser rapidement pour ne pas la surcharger, mais vous pouvez aussi créer un tas d’idées squelettes que vous finirez plus tard. Gardez à l’esprit que si vous faites de la musique régulièrement, vous vous améliorez et serez encore plus compétant à l’avenir.

Cet état d’esprit reste ma meilleure approche de l’année dernière, lorsque j’ai réfléchi à la façon de faire un EP, c’est ce qui m’a permis de créer beaucoup de musique. Il est facile de me perfectionner au point de pouvoir, en toute inspiration, créer une chanson à partir de rien. L’autre état d’esprit que je trouve utile est d’enregistrer le plus souvent possible des petits moments en live.

La raison en est de savoir ce que l’on ressent quand on improvise, quand on joue, quand on vit la chanson au lieu de la faire en cliquant avec la souris. C’est particulièrement important pour que vous puissiez peut-être imaginer si votre musique s’adapte aux podcasts et aux sets d’un artiste. Vous voulez avoir ce facteur plaisir tout en étant essentiel à l’arsenal d’un artiste.

Un autre avantage d’avoir un état d’esprit précis est que lorsqu’il s’agit de travailler sur un EP ou un LP, les 2 états d’esprit qui en bénéficieront réellement seront la partie d’optimisation ainsi que la finalisation. Je préfère avoir 10 chansons inachevées puis en choisir 4, les terminer selon une seule esthétique pour les unifier plutôt que d’avoir 10 chansons finies qui ne sont pas vraiment cohérentes ensemble. Si vous achetez souvent de la musique et que vous cherchez un EP, qu’est-ce qui attire votre attention et quel genre d’EP vous fait envie?

 

ESTHÉTIQUE

Maintenant que vous savez que vous pouvez avoir un tas de chansons presque terminées et que les derniers 10 % de polissage peuvent faire avancer tout votre projet, je vous entends demander comment ce dernier détail peut être réalisé. Il y a différentes choses que l’on peut faire, mais généralement ce qui unifie un projet, si l’on se réfère aux techniques, peut être classé en différents groupes :

BASÉ SUR LA CONCEPTION SONORE

Un bon exemple est la façon dont l’utilisation d’un même ensemble de sons peut créer une unité. Par exemple, une batterie 808 pour toutes les chansons donne l’impression que toutes les chansons ont le même noyau, mais vous pouvez ajouter des idées différentes autour. Il en va de même pour un synthé en particulier, où Mathew Jonson est un très bon exemple. En ce sens, construire un kit de percussion est vraiment utile.

Il y a plusieurs façons d’en construire un, mais ma façon préférée est d’utiliser XO by XLN parce qu’il crée une carte de tous les sons que j’ai et les met aussi de façon à ce que les sons similaires soient rapprochés. Ainsi, vous pouvez non seulement créer un kit basé sur un autre, mais vous avez toujours la possibilité de rechercher une vaste sélection et de ne pas aller trop loin. C’est le genre d’outil dont je rêvais, non seulement ils l’ont fait, mais ils l’ont amélioré par rapport à ce que j’aurais fait.

how to make an EP effects photo

BASÉ SUR LES EFFETS

Les principaux effets qui peuvent rapprocher un projet, du subtil au radical, sont ceux qui sont colorés. Pensez à la réverbération pour le Dub, à la distorsion pour le breakbeats ou aux effets lofi pour la house old school. Ils sont la clé, la signature du genre, et aident à définir comment faire un EP qui se ressemble. Parfois, il est intéressant de reprendre toutes les pistes d’un EP et d’utiliser le même rack d’effets. Il est facile de l’importer dans chacun des morceaux et vous pouvez sauvegarder quelques presets qui sont facilement paramétrables.

Il existe de nombreux plug-ins liés à l’esthétique que vous pouvez utiliser et essayer. Je n’hésiterais pas non plus à les mettre simplement sur le bus Master (oui, je suis sérieux) ce qui vous donnera une version très colorée, que vous pourrez enlever par la suite. Mais comme je le dis souvent, il faut exagérer les choses pour voir jusqu’où on peut aller sinon, si vous allez avec 2-3 % de dry/wet à la fois, vous ne verrez jamais vraiment le tableau complet. Je trouve qu’un multi-effet comme le RC-20 by XLN peut vous donner une très bonne idée de votre chanson dans un nouvel espace. Il ajoute de la saturation et du bruit de fond. Il donne à votre chanson l’impression d’être tirée d’un dubplate. Plutôt impressionnant.

BASÉ SUR LE TIMBRE (TONE)

Une chose que je vois quand je fais le mastering d’un EP, c’est la cohérence du timbre (tone). Quand il n’y en a pas, je l’accentue généralement pour plus de cohérence. C’est bizarre d’avoir une chanson super brillante au milieu de quelques autres plus sombres. Si c’est artistique, ça peut marcher, mais ça rend l’écoute un peu cahoteuse. Si vous utilisez Fabfilter Pro-Q3, vous pouvez appliquer une courbe d’égalisation d’une chanson à l’autre. Parfois, vous pouvez avoir une courbe pour un EP que vous appliquez sur toutes les chansons. Cela peut donner des résultats intéressants.

HISTOIRES COMPLÉMENTAIRES

Dans un article précédent, j’expliquais comment vous pouvez superposer tous vos morceaux et voir comment ils seraient mixés du point de vue d’un DJ. Avez-vous essayé de les superposer pour voir si de belles combinaisons sont possibles?

Templates

Comme expliqué précédemment, j’aime sauvegarder les arrangements d’une chanson pour les conserver comme modèles pour les futures. C’est très pratique pour accélérer le processus de passage d’une boucle à une chanson.

 

Comment communiquer avec un ingénieur du son?

how to communicate with audio engineer photoJ’aime travailler avec des artistes non établis. C’est la raison même du Pheek’s Coaching Corner, et c’est pourquoi je propose mes services à un prix raisonnable. Travailler avec de nouveaux artistes est très enrichissant, car je trouve que les premières œuvres des artistes sont souvent les plus créatives et les plus brutes. C’est chez ces musiciens que l’on trouve des choses qui peuvent être considérées comme originales, présentant les vestiges d’un genre entièrement nouveau. C’est ce point d’équilibre qui existe avant qu’ils ne dérivent de leur propre travail, avant qu’ils ne se tournent vers un style socialement plus acceptable. Cependant, non établi signifie généralement inexpérimenté dans le reste de l’industrie de la musique. Il y a certaines choses que les artistes et les ingénieurs doivent comprendre lorsqu’ils travaillent ensemble, simplifiées par une bonne communication. Si vous êtes capable de traduire les choses dans une langue que l’ingénieur comprend, votre expérience sera beaucoup plus agréable. Dans ce guide, je vous donnerai des conseils, des astuces et des méthodes pour rendre ce processus aussi fluide que possible. Voici donc comment communiquer avec un ingénieur du son.

Tout d’abord, il est nécessaire d’exposer ce que fait et ne fait pas un ingénieur du son chargé du mixage et du mastering.

 

CE QUE PEUT FAIRE UN INGÉNIEUR DU SON

1. SON TRAVAIL CONSISTE À SIMPLIFIER ET À SERVIR DE MÉDIATEUR

Les gens viennent chez quelqu’un comme moi soit pour obtenir des conseils, soit pour avoir accès à un ensemble d’outils dans lequel ils n’investiraient pas autrement. Je dispose d’un certain nombre de plug-ins et de matériel qui permettent de s’assurer que les choses sonnent bien et se traduisent bien sur le plus grand nombre de supports possible. De plus, j’ai accès à des outils de création dont les artistes ignorent peut-être l’existence, mais qui pourraient s’appliquer à leur son.

De plus, les artistes viennent me voir pour obtenir des conseils sur la manière d’utiliser leur son. Ont-ils besoin d’éléments supplémentaires pour atteindre leurs objectifs? Ont-ils un blocage d’écriture, ou leurs compétences les limitent dans ce qu’ils veulent faire ensuite? C’est mon travail de trouver des ressources qui les aideront à atteindre leurs objectifs. Ces ressources sont un sujet que j’aborderai plus loin dans cet article.

2. SON TRAVAIL CONSISTE À COMPRENDRE LE GENRE AVEC LEQUEL ILS TRAVAILLENT

how to communicate with audio engineer

Tous les genres ne sont pas les mêmes et nécessitent un équipement différent. Si vous deviez enregistrer un disque de cow-boy du Far West, ce n’est probablement pas la meilleure idée de se tourner vers un producteur de micro house. Cependant, des groupes de rock sont venus me voir parce qu’ils voulaient que l’essence de leur album soit électronique, tout en restant un album de rock.

Si vous venez me voir en tant que producteur microhouse, c’est que je suis dans ce genre depuis un certain temps et que j’ai beaucoup de ressources à ma disposition. Il m’est donc facile de les exploiter et de trouver des références ou de communiquer avec d’autres artistes qui ont des astuces pour vous aider à porter votre morceau au niveau supérieur.

Cette compréhension du genre me permet de faire de l’ingénierie inverse sur certains aspects de la musique et de l’appliquer à votre morceau. Vous avez un problème avec la simulation d’un certain effet de texture que vous avez entendu sur une piste microhouse? Il y a de fortes chances que je sache comment s’en approcher avec les ressources et l’expérience que j’ai.

De plus, nous savons comment contrôler des choses comme les basses fréquences si vous créez une chanson destinée au club. N’oubliez pas qu’il y aura une compétition entre les fréquences communes d’une autre chanson, comme le kick ou le hi-hat. Il est bon de savoir comment modérer ces choses pour un environnement de club, et c’est là que les ingénieurs entrent en jeu.

 

3. LES INGÉNIEURS DU SON COMPRENNENT LES ASPECTS TECHNIQUES D’UNE SORTIE

Savez-vous à combien de LUFS doit se situer le volume sonore d’une piste exportée en sortie du limiteur pour être correctement normalisée sur Spotify? Et pourquoi pas SoundCloud ou Beatport? Chaque plateforme a des variations de volume différentes dans son codec, et souvent, si vos morceaux ne sont pas téléchargés en tenant compte de ces normes, il peut y avoir des problèmes de traduction. C’est là qu’interviennent les ingénieurs du son. Nous comprenons ces choses ennuyeuses et non créatives et nous savons comment les réaliser dans le mixage et le master, afin que vous puissiez vous concentrer sur votre créativité. Mais si vous voulez apprendre, nous pouvons aussi jouer le rôle d’instructeur.

4. NOUS AIDONS À METTRE L’ACCENT SUR LES MEILLEURES PARTIES

Disons que vous avez un élément plus faible dans votre morceau. Nous pouvons le reconnaître, et aider à le faire ressortir dans le mix, ou même ajouter des éléments qui l’aideront à mieux passer à la partie suivante de la chanson.

 

CE QU’UN INGÉNIEUR DU SON NE PEUT PAS FAIRE

1. UN INGÉNIEUR DU SON NE PEUT PAS PLAIRE À TOUT LE MONDE

La perception est la réalité, et certaines personnes ont une perception différente de ce que les choses sont censées être. Surtout lorsqu’il s’agit de leur art. Avec l’audio, les producteurs sont vraiment attachés à leurs sons, pensant qu’ils devraient être spécifiquement à cet endroit du mix, alors qu’en réalité, cela ne se traduira probablement pas comme ils le voudraient. Cela peut venir du fait d’entendre ce son encore et encore dans une pièce particulière, ou sur un support d’écoute pendant la création. Cependant, dans une pièce bien traitée, avec un équipement calibré, ou à l’inverse, dans un club avec un bon ou un mauvais système de sonorisation, il se peut que le son ne se traduise pas exactement comme vous l’aviez prévu. Certaines personnes sont plus judicieuses à ce sujet, et acceptent la réalité. Cependant, d’autres ne peuvent tout simplement pas être satisfaites.

C’est pourquoi j’adopte l’approche selon laquelle il vaut mieux endommager le moins possible un morceau, tout en laissant les fréquences respirer correctement, et le traduire sur le support sur lequel l’artiste imagine qu’il sera écouté.

C’est pourquoi il est important de savoir comment communiquer avec l’ingénieur du son, afin que nous puissions tous deux parvenir à une compréhension mutuelle grâce aux techniques dont je parlerai un peu plus loin.

 

2. UN INGÉNIEUR DU SON NE PEUT JAMAIS DIRE CE QUI SONNE BIEN ET CE QUI NE SONNE PAS BIEN, ARTISTIQUEMENT

Pour développer l’idée d’endommager le moins possible un morceau, il faut noter que, comme tout autre art, la musique et le son sont subjectifs. Bien sûr, il y a de bonnes pratiques pour traduire quelque chose, et le téléverser correctement sur des plateformes, mais en ce qui concerne le timbre et l’esthétique d’un son, c’est absolument subjectif. Il y a une raison pour laquelle les admirateurs de techno ne peuvent pas être d’accord sur le fait que toute la techno est bonne, même si c’est le même genre. Là où tout le reste est identique, c’est le degré sonore qui définit en fin de compte une chanson.

Ce n’est pas pour rien que certains préfèrent les cris frénétiques et les lignes de basse martelantes du SH101 de Nitzer Ebb aux douces rêveries de John Prine. En fait, ils peuvent détester John Prine, et les admirateurs de John Prine peuvent détester Nitzer Ebb. Cela signifie-t-il que l’un est meilleur que l’autre? Non, parce que nos réalités sont subjectives.

C’est mon travail de vous aider à obtenir le son que vous désirez réellement, en utilisant des références à d’autres morceaux, ou en ayant une communication claire et simple.

Cependant, il faut noter que nous savons ce qui sonne bien, techniquement. Par exemple, si vous faites de la musique pop, ou si les gens écoutent votre musique (alternative ou pop), ils aiment les médiums, parce que les médiums se traduisent mieux sur les systèmes de haut-parleurs courants, et les écouteurs. Il y a de fortes chances que si vous soumettez votre morceau sur un blogue, il ne sera pas écouté sur un système de sonorisation : il peut être écouté sur un téléphone, allongé sur le lit, et donc riche en médiums.

3. FOURNIR UNE CRITIQUE SANS AVOIR DE SOLUTION

Le talent est subjectif. Il en va de même si quelque chose semble bon. Par conséquent, si un ingénieur donne un avis ou dit que quelque chose pourrait être mieux, il est de son devoir professionnel d’avoir un moyen de l’arranger. C’est pour cela que nous sommes engagés. Cependant, si vous ne recherchez pas ce genre de retour d’information, il est bon que ce rôle soit clairement défini à l’avance.

 

CONSEILS POUR COMMUNIQUER AVEC UN INGÉNIEUR DU SON

1. GARDER LES CHOSES SIMPLES

how to communicate with audio engineer

Les ingénieurs comprennent que les artistes ont beaucoup de choses à dire sur leur travail et qu’ils peuvent utiliser un langage poétique pour le communiquer. Et cette prose conduit parfois à l’élaboration. Cependant, il existe un dicton dans le domaine de la vente, appelé K.I.S.S., qui signifie « Keep It Simple, Stupid » (« Garde ça simple, idiot », dans le sens de « ne complique pas les choses »). C’est parce que les gens comprennent les choses si elles sont simplifiées. Pas besoin d’être technique, ou d’élaborer. Il suffit de dire ce que vous voulez dire. Un bon moyen de communiquer facilement est de donner des exemples de choses qui existent déjà. Soyons réalistes, rien n’est nouveau sous le soleil, donc si nous pouvons identifier l’origine de cette idée, alors peut-être qu’elle peut être recréée, avec un épanouissement qui la fera vôtre.

Pas besoin d’écrire une page entière de texte. Au lieu de cela, il suffit de rester simple. N’utilisez pas non plus de mots vagues comme « Je veux que ça sonne bien ». Cela ne veut rien dire, et c’est subjectif. Ce qui m’amène à mon prochain point…

2. FOURNIR DES RÉFÉRENCES

Pour compléter ce que j’ai dit plus tôt, nous empruntons tous des idées. Même si votre track emprunte beaucoup d’idées différentes et crée quelque chose de nouveau, si vous réfléchissez bien, vous pouvez trouver des morceaux qui donnent le sentiment que vous recherchez, qui peuvent donner des indices sur les fréquences, et maîtriser les caractéristiques que vous voulez égaler.

Les références n’ont pas non plus besoin d’être sonores, elles peuvent être culturelles. Disons que vous imaginez que votre chanson sera jouée en after-hours. Cela signifie que la chanson sera probablement jouée dans un endroit peu fréquenté, ou dans un lieu long et étroit qui n’est pas habituellement utilisé pour la musique. Cela nécessite un mixage spécifique et un prémastering pour exprimer correctement tout son potentiel.

De plus, il y a des moments où l’on crée quelque chose qui n’existe pas. Je ne peux pas savoir comment créer quelque chose s’il n’y a pas de référence, alors ne demandez pas cela, car il est impossible de le savoir sans d’interminables ajustements.

3. CONTACTEZ-NOUS AVANT D’ACHETER

C’est vrai surtout si vous avez des doutes. Vous n’engageriez pas quelqu’un sans l’avoir testé normalement, alors pourquoi cela serait-il différent? Si vous avez une chanson qui, selon vous, pourrait correspondre à mon esthétique, mais pas tout à fait, alors laissez-moi l’écouter, et je vous ferai savoir si je pense qu’elle vaut la peine d’être travaillée. Croyez-moi, je ne veux pas travailler sur des projets inutilement difficiles, comme vous ne le faites pas.

Vous seriez surpris de voir sur quels projets j’ai travaillé. Par exemple, même si je fais de la musique « underground », j’ai travaillé sur un projet EDM, parce que le producteur aimait que je ne sonne pas EDM.

4.CONNAÎTRE QUELQUES TERMES DE BASE

En tant que producteurs, beaucoup ont au moins quelques connaissances de base sur le spectre de l’ingénierie du son. La plupart savent ce que sont les égaliseurs et les compresseurs, ainsi que la réverbération ou le délai. Ils savent également ce que signifient mono et stéréo. Cependant, il peut y avoir des choses plus spécifiques qu’ils ne connaissent pas, par exemple la différence entre un master transparent et un master coloré. Un master transparent est un mixage dont vous êtes satisfait, mais vous voulez que tout soit bien équilibré. Un master coloré est un mix dont vous n’êtes pas totalement satisfait, et pour lequel vous souhaitez ajouter des textures et d’autres éléments, tels que la compression et la saturation, afin de faire ressortir de nouveaux éléments. En d’autres termes, cela ne vous dérange pas que les choses soient modifiées.

LES AUTRES TERMES COURAMMENT UTILISÉS DANS LES STUDIOS POUR DÉCRIRE LES FRÉQUENCES SONT :

Muddy (Boueux) : Trop de basses.

Boxy : Trop de médiums.

Tinny : Les médiums supérieurs ou les aigus inférieurs ont besoin d’être réduits.

Bright (Brillant) : Semblable à « Tinny ».

Airy (Aéré) : Les hautes fréquences. Celles qui peuvent briser le verre.

Warm (Chaud) : Réduire les aigus ou augmenter les basses fréquences pour donner une sensation de chaleur.

5. NE PAS FAIRE DE LA MICROGESTION

Vous détestez la microgestion au travail? Eh bien, tout le monde la déteste aussi. En faisant de la microgestion, vous vous détournez du travail qui pourrait être fait sur votre projet en indiquant des choses que l’ingénieur reconnaît, mais qui ne doivent pas être faites, ou qui ne sont peut-être même pas nécessaires une fois qu’un autre processus sera fait. Nous sommes des professionnels ; soyons professionnels.

 

Conclusion :

Tout compte fait, si vous apprenez à communiquer correctement avec l’ingénieur du son, vous vous améliorez dans ce que vous faites, parce que vous poursuivez votre formation en comprenant les termes. En outre, vous devenez plus facile à travailler avec et, à un niveau professionnel, un travail facile peut vous mener loin.

Cet ensemble de compétences vous aidera également dans d’autres entreprises artistiques, telles que la collaboration musicale à distance, ou la réalisation de projets DAW collaboratifs, ou même de projets DAW collaboratifs en ligne.

Nous espérons que ce guide s’avérera utile pour aider les artistes à communiquer avec les ingénieurs du son. Comme dans la plupart des choses dans la vie, une communication solide, signifie une expérience solide.

 

Série « Conception sonore et Arrangements » Part. 4 : Accent et proportion

Cet article fait partie d’une série : Part 1 | Part 2 | Part 3 | Part 4

Dans cet article, j’ai pensé plonger dans deux principes que je trouve indissociables : l’accent et la proportion. Commençons par définir ce qu’ils signifient, puis nous verrons comment les utiliser dans ce que nous aimons : la production musicale.

Dans de précédents articles, j’ai parlé de la façon de commencer un morceau. Bien qu’il n’y ait pas de bonne ou de mauvaise réponse ici, nous pouvons nous mettre d’accord sur certains points à propos du noyau d’une chanson. Permettez-moi de vous poser une question directe pour commencer, qui est la suivante : quand vous pensez à votre chanson préférée de tous les temps, qu’est-ce qui vous vient automatiquement à l’esprit concernant sa partie la plus mémorable?

Toutes sortes de réponses peuvent se présenter, et peut-être entendez-vous la chanson dans votre tête en lisant ceci. Peut-être vous souvenez-vous du refrain, du riff principal (motif), ou encore une partie de la chanson où une émotion spécifique est évoquée en vous ; vous pensez peut-être même à une partie purement technique.

Ce dont vous vous souvenez de cette chanson est votre point focal. Le point focal de l’auditeur est ce qui attire et retient son attention.

L’accent est une stratégie qui vise à attirer l’attention de l’auditeur sur un élément de conception spécifique ou sur un élément précis. Vous pouvez mettre l’accent sur plusieurs points, mais plus vous en avez, moins l’accent aura d’impact.

Quand je produis une chanson, j’aime me demander quel est l’élément phare de cette chanson. Quel est le motif, l’idée principale? Qu’est-ce qui va d’abord attirer votre attention et vous garder engagé? En écoutant une chanson, vous pouvez avoir différentes couches et idées qui se succèdent, mais bien sûr, elles ne peuvent pas toutes attirer l’attention de l’auditeur, car vous ne pouvez vraiment vous concentrer que sur un ou deux éléments à la fois. Comme expliqué dans les articles précédents, l’auditeur suivra les arrangements exactement comme on suivrait l’histoire d’un film.

L’accent peut être mis selon deux perspectives : du côté du tonique et/ou de la narration.

La partie tonique est celle où vous avez votre phrase (mélodie) et où il y a une partie qui est « plus forte » que les autres. Supposons que nous prenions une phrase et que nous changions l’accent de la tonique, cela changera son sens (les majuscules représentent la tonique) :

  • I like carrots.
  • I LIKE carrots.
  • I like CARROTS.
  • mais aussi, I LIke carROTS!

Nous avons ici trois accents toniques différents, et dans chacun d’eux, le point focal de l’auditeur est déplacé vers un mot spécifique. Lorsque nous parlons, nous changeons l’accent tonique naturel pour un mot spécifique afin de mettre de l’importance sur celui-ci. Il peut être utilisé comme poids, pour insister sur votre position sur un sujet, ou pour clarifier un mot.

Il en va de même pour le positionnement dans le temps :

  • I like… carrots.
  • I… like carrots.

Ou en espaçant peut-être les syllabes pour créer un autre type de tonique :

  • I li..ke carrots.
  • I like car…rots.

La pause crée une tension lorsque vous attendez. Si vous pouvez vous concentrer sur une idée et l’articuler de différentes manières, vous pouvez imaginer que votre motif gardera l’intérêt de l’auditeur.

Imaginez maintenant ces idées transposées dans votre phrase mélodique ; vous pouvez jouer avec la vélocité, mais aussi créer une accentuation en la mettant en pause, en la retardant et en la mettant en avant.

Solutions possibles pour mettre l’accent : vitesse, swing, hasard (random).

Dans notre groupe de coaching sur Facebook, je vois souvent des gens essayer de se concentrer sur tout ce qu’une chanson devrait avoir, mais sans idée principale et donc sans accent, les auditeurs ont du mal à se laisser accrocher par une partie quelconque. Vous pouvez faire tout ce que vous voulez en musique, oui, mais peut-être que si vous écoutez vos chansons préférées, vous remarquerez qu’elles ont généralement une forte accroche ou quelque chose qui vous entraîne.

Conseil : réduisez votre morceau au strict minimum, mais de façon à ce qu’il soit toujours reconnaissable comme étant la même chanson. Vous reste-t-il la mélodie ou est-ce autre chose? Qu’est-ce qui est unique dans votre chanson?

Bien que cet article ne traite pas en détail des motifs et des accroches, puisque cela a déjà été traité plusieurs fois sur ce blogue, j’aimerais discuter de la façon dont l’accent peut être utilisé pour donner vie à une accroche ou un motif.

Pour mettre en valeur un son, une accroche ou un motif spécifique, vous pouvez utiliser l’une de ces techniques :

  1. Amplitude : Un son avec un gain inférieur ou supérieur de 25-75 % à celui d’un autre. Pensez à différents sons de batterie dans un kit.
  2. Luminosité : La luminosité commence généralement à environ 8 kHz. Un filtre ou une augmentation de l’égalisation autour de cette zone et plus haut vous donnera une impression de magie. Même chose pour la saturation multibande. C’est pourquoi le fait de couper ou d’apprivoiser les sons par rapport à ceux que vous voulez plus clairs contribuera à l’accentuation.
  3. Épaisseur : Si vous prenez plusieurs échantillons, percussifs par exemple, et que vous en compressez certains en parallèle (par exemple 50 % wet) de manière très agressive avec un ratio de 8:1, vous verrez certainement une différence.
  4. Dynamique : En utilisant une enveloppe, mappez-la à certains paramètres de vos plug-ins pour qu’ils interagissent avec le signal entrant.

Cependant, toutes ces techniques dépendent d’une chose : ce sur quoi vous mettez l’accent doit avoir un « avantage » par rapport aux autres sons. En ambient ou en techno avec plusieurs sons, vous devrez vous assurer de mettre en place le routage dans votre production avant même de mixer votre chanson. J’aime regrouper tous les éléments qui sont décoratifs pour qu’ils soient traités comme s’ils étaient un peu plus distants. Par exemple, pour ce groupe, vous pourriez commencer par couper la plupart des aigus à environ 10 k avec une courbe de filtre douce, puis contrôler les transitoires avec un transient shaper en les rendant moins agressifs et enfin avoir une réverbération qui se concentre sur une réponse tardive, ce qui créera une distance. Vous pouvez ensuite diminuer le gain de l’ensemble du groupe à tester pour obtenir une plus grande sensation d’arrière-plan de tous ces sons. Quelque chose comme Trackspacer pourrait aussi être très utile ici pour créer un espace entre l’idée principale et vos autres sons.

Pour soutenir l’accent, il faut de la proportion. En matière de conception sonore, j’aime penser que la proportion est un élément de conception plus qu’une chose pragmatique. Si vous pensez à une batterie, tous les coups sont vraiment à des niveaux de volume différents — vous ne voyez jamais un batteur frapper tout au même niveau de volume ; ils ne le feraient probablement pas même s’ils le pouvaient parce que ça ne sonne pas bien. C’est une version de la proportion qui peut être appliquée à n’importe laquelle de vos séquences, percussions et autres idées — c’est souvent lié à la vélocité.

Je vois aussi la proportion dans le bouton dry/wet des effets. Quelle quantité voulez-vous ajouter ou enlever?

Pour que l’auditeur comprenne l’importance et l’accent d’un effet, vous devrez le contrebalancer par quelque chose de proportionnellement inférieur. Si vous voulez que l’auditeur entende la puissance d’un son, essayez d’en utiliser un autre qui est très faible ; le contraste l’amplifiera.

La proportion provient de différents aspects. Les dispositions prennent le relais du mix de manière dynamique. Ainsi, si vous considérez que votre chanson comporte une introduction, un milieu et une fin, la proportion peut également être abordée dans les arrangements sous l’angle du temps. Bien qu’il n’y ait rien de mal aux arrangements linéaires, qui sont parmi les outils de DJ les plus conviviaux possible, ils ne sont peut-être pas l’exemple le plus probant de proportion en musique.

Voici quelques exemples de la façon dont vous pouvez aborder la proportion dans vos productions avec quelques petits ajustements simples :

  • Lorsque vous mixez vos éléments, regardez la mesure du volume sur le Master. Vous voulez que votre élément principal vienne le plus fort pour ensuite mixer les autres éléments. Vous pouvez regrouper tous vos autres éléments en plus de l’élément principal et les faire légèrement diminuer avec un compresseur. J’ai vraiment apprécié le Smart Compressor de Sonimus. Il fait un excellent travail d’atténuation des fréquences, un peu comme le Track Spacer mais en plus propre puisqu’il fournit un assistant interne.
  • Si vous avez manqué les articles précédents, une technique que j’ai décrite est la technique 75-50-25, comme je l’ai nommée. Une fois que vous avez votre élément principal en place, vous voudrez que les autres canaux soient soit un peu plus bas (75 %), soit la moitié de l’élément principal (50 %), soit à l’arrière (25 %). Cela donnera forme à un mix spatial pour donner vraiment de l’espace et des proportions à l’élément principal.
  • Je trouve que si vous voulez mettre l’accent, il n’y a rien de mieux que d’y apporter un peu de vie et je vous recommande d’utiliser un outil comme Shaperbox 2. J’automatiserais le volume sur 4 mesures. Je trouve que le 4 mesures est la cible principale de la musique électronique, surtout pour l’organisation et la variation dont elle a besoin pour garder l’auditeur engagé. Si elle change toutes les 2 mesures, l’auditeur le remarquera, mais toutes les 4 mesures, avec une progression, cela créera l’idée qu’il y a toujours une variation. De plus, j’aime créer des fondus dans différents plateaux d’automatisation. Vous pouvez avoir une inclinaison entre les mesures 1 et 2, puis passer à un niveau différent sur 3 et un mouvement lent sur 4. C’est très excitant pour l’oreille. Associez cela à l’automatisation du filtre, et vous aurez une véritable action. L’accentuation fonctionnera bien si ce type d’automatisation se produit sur votre élément principal, mais c’est difficile à faire sur toutes les pistes, car cela devient distrayant.
  • Les éléments de soutien peuvent partager des réverbérations ou des effets similaires avec l’idée principale pour créer une cohésion.
  • La dynamique est utile pour l’articulation et l’accentuation. Le nouveau Saturn 2 est assez incroyable pour cela — il peut modifier la saturation en fonction d’un signal entrant.

Pouvez-vous faire confiance à votre jugement sur votre propre musique?

C’est un sujet très populaire ces derniers temps — je pense qu’en raison de la pandémie et de l’isolement qui l’accompagne, les gens comptent beaucoup sur les contacts en ligne pour obtenir un retour sur leur musique. L’absence de tests musicaux en personne et le fait de ne pas pouvoir aller dans les clubs ont changé la façon dont nous pouvons analyser notre propre musique.

J’ai récemment participé à un streaming en direct organisé pour soutenir un ami du nom de Denis Kaznacheev, qui a été emprisonné pour quelque chose que nous pensons tous être impossible (mais c’est un autre sujet). Être dans une pièce avec 4 personnes, jouer en live et recevoir des commentaires après des mois d’isolement a été une expérience étrange. La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est que ma musique était nulle. Oui, j’ai aussi vécu ça de temps en temps, et j’avais oublié comment le fait de jouer de la musique pour et devant des gens change la dynamique d’une chanson. En studio, ça sonne d’une manière spécifique, mais ajoutez un auditeur et tout d’un coup, c’est différent.

Une chanson, un contexte différent, une ambiance complètement différente. Y avait-il quelque chose que je pouvais faire pour prédire cela?

Techniquement, il n’y avait absolument rien de mal dans ce que j’ai fait. Les gens qui ont écouté l’émission ont adoré. Le problème, c’était l’ambiance, la sensation du morceau, par rapport à ce que j’avais en tête. Dans des articles précédents, j’ai parlé de l’importance d’un morceau de référence, et cela aurait pu m’aider dans cette situation particulière, et aurait pu aussi aider à mieux classer ma musique. Mais comme vous le savez, il n’y a pas de plug-in qui puisse empêcher cela. C’est pourquoi beaucoup de gens ont du mal à juger leur propre musique.

Validation technique

En ce qui concerne les éléments techniques, vous pouvez vous autoévaluer à l’aide de quelques outils pratiques.

Pour voir si votre morceau, comparé à une référence, a le même ton et est équilibré, je vous recommande d’utiliser Reference. Cet outil est mon plug-in de prédilection lorsqu’un client insiste pour que la piste sur laquelle je travaille ressemble à une chanson particulière. Je charge le morceau de référence et, après avoir fait correspondre le volume, je peux voir si les basses, les médiums et les aigus sont réglés de la même manière que mon mixage. Cela vous montre également si vous avez, par groupe, le même niveau de compression ou de largeur. Il ne ment pas et vous pouvez le faire correspondre pour avoir quelque chose de similaire. Mais comment élever une bande pour qu’elle corresponde à la référence?

J’utilise un compresseur multibande pour compresser et/ou un EQ. Un égaliseur à trois bandes peut être utile pour ajuster, mais un compresseur multibande peut vraiment donner le ton. Vous réglerez les cross-overs de chaque bande pour qu’ils correspondent à la référence et en les ajustant, vous verrez qu’ils réagissent à votre gain ou réduction. Bien que vous puissiez utiliser n’importe quel compresseur multibande, je vous recommande vivement le Fabfilter MB.

La même société qui fabrique Reference a également créé un plug-in appelé Mixroom qui, avec la même idée que Reference, se concentre sur les moyennes et hautes fréquences. C’est un peu délicat à utiliser au début, mais une fois que j’ai trouvé des chansons de référence qui ont été analysées correctement, cela m’a donné des indications intéressantes sur ce qu’il faut pousser ou enlever. J’ai trouvé qu’il était assez intéressant de faire de la rétro-ingénierie pour certains mixages compliqués.

Souvent, les gens me disent qu’ils n’aiment pas se comparer à qui que ce soit ou qu’ils optent pour leur propre style, mais c’est comme essayer de dessiner votre grand-mère à partir d’un simple souvenir. Certaines personnes peuvent faire mieux que d’autres, mais l’audio est abstrait et vous devez vous comparer à quelqu’un d’autre pour savoir ce qui manque ou ce qui déborde. Je veux dire que même dans un mixage, je compare mes pistes pour voir leurs pics, leurs densités et leurs panoramiques pour m’assurer que l’un ne croise pas l’autre, à moins de créer quelque chose comme un tout.

Les gens ont du mal à avec l’intensité sonore (loudness), mais c’est un peu plus facile à gérer. Vous aurez besoin d’un outil de mesure tel que le IKmultimedia TR5 Metering ou le charmant Hawkeye from Plugin Alliance. Ils sont coûteux, mais indispensables. Pour un mixage, vous devez garder à l’esprit quelques détails : le pic le plus fort doit être de -6 dB, le RMS (plus ou moins la densité) entre -13 et -20 dB. En LUFS, je suggère d’être autour de -15 dB et de conserver une gamme dynamique au-dessus de 10. Un plug-in tel que Reference indique également l’intensité sonore, ce qui peut être très utile pour voir si vous êtes dans la même fourchette.

Veuillez considérer que ce sont des chiffres auxquels j’ai affaire souvent, et que pour certains genres, cela peut être complètement différent.

Si vous avez du mal avec les basses, les gars de Mastering The Mix ont un outil de validation/amélioration des basses fréquences avec l’excellent plug-in Bassroom. Là encore, vous aurez besoin d’une référence de qualité pour faire l’affaire, mais une fois chargée et avec un peu de pratique, les basses fréquences faibles et muddy appartiendront au passé.

Ce sont les meilleurs outils de validation technique que j’ai utilisés ces dernières années. Ils sont efficaces, abordables et très utiles dans tout ce que je fais.

Faire le mixage et le mastering soi-même

Quiconque fait de la musique depuis un certain temps ou a étudié l’ingénierie du son conviendra que faire le mixage ou le mastering soi-même n’est pas le vrai problème. C’est faisable, comprenez-moi bien, mais vous ne gagnez pas. Avec la liste précédente de tous les outils techniques que j’ai partagés, vous pouvez faire des mixages vraiment efficaces, mais peut-être que parfois ce n’est pas suffisant.

En tant qu’ingénieur, la principale chose que je dirai est que quelqu’un d’autre pourrait repérer des choses qui sont dans vos angles morts, en plus cette personne est également émotionnellement détachée de la musique elle-même, donc prendre des décisions semble moins risqué en soi. Si vous avez lu ce blogue régulièrement, vous savez que je fais souvent référence à notre dualité en tant qu’êtres humains pour y voir un côté analytique et un côté créatif. Lorsque je travaille avec des musiciens, je les invite à voir cette dualité comme un muscle. Votre côté créatif a besoin d’être exercé, il doit être constamment nourri parce que c’est une éponge. Vous voulez trouver la routine parfaite et être efficace, puis la briser en morceaux pour réinventer votre nouvelle façon de faire de la musique en les recombinant pour une nouvelle version de vous-même.

Pour moi, faire de la musique, ce n’est pas essayer d’être en pleine possession de son potentiel, mais plutôt se mettre toujours dans un état d’instabilité et de risque, pour que de nouvelles idées créatives émergent. Vous allez relier les points du passé pour créer un chemin dans le présent.

Cet état d’esprit n’est pas toujours technique, et il est brut. Je vous invite à ne pas l’apprivoiser, mais à créer des idées spontanées et des projets bruts.

Cette approche est en fait l’exact opposé de celle qui consiste à s’asseoir devant son ordinateur pour concevoir et régler une snare. Il n’y a rien de mal à cela si vous le souhaitez, mais comme je le dis aux gens, les artistes devraient devenir des experts du flux, pas de la perfection. Ils veulent être des artistes, pas des artisans. Mais je ne vous empêcherai pas d’être les deux — j’ai juste souvent l’impression que la production technique ne vieillit pas aussi bien que les idées créatives solides. La seule chose qui résiste à l’épreuve du temps est la simplicité, qui s’accompagne d’une maîtrise à la fois du flux et de l’expertise technique.

Si vous voulez être un maître en tout, vous serez également très moyen en tout pendant un certain temps, voire pour toujours.

Alors, imaginez que vous avez une idée géniale, mais que vous êtes très moyen dans le mixage et nouveau dans le mastering — vous serez probablement en train de massacrer votre idée quand vous essaierez de faire l’un ou l’autre. Oui, vous économisez de l’argent et vous apprenez en le faisant vous-même, mais je pense que si vous aspirez à sortir quelque chose sur un bon label, à attirer l’attention, il serait bon que quelqu’un, même un ami, regarde votre mix. Mais si vous voulez vraiment tout faire vous-même, procurez-vous des outils solides pour vous assurer d’en tirer le meilleur parti.

Si vous voulez vous entraîner au mixage, je vous suggère d’essayer de trouver ce que j’appelle, un compagnon d’échange qui peut vous envoyer ses mixes et vice-versa. Vous apprendrez tous les deux en vous mettant au point mutuellement, et retourner ensuite à votre propre musique vous semblera plus facile, et plus clair aussi.

Validation psychologique

Aujourd’hui, la psychologie est un domaine où il n’y a pas d’outils d’aide disponibles. C’est cet entre-deux où vous avez peut-être fait quelques mixes différents et ne savez pas lequel est le meilleur. Vous savez que techniquement tout est là et en ordre, mais dans la dernière partie, vous essayez d’étiqueter votre chanson dans un de ces paniers : Bon, Pas bon, Encore à travailler, Prêt pour le mastering… etc.

Les producteurs avancés, expérimentés et vétérans sont-ils exemptés de cet état d’esprit? Pas du tout. Après des décennies de production musicale, je n’ai toujours aucune idée si ma musique est « bonne » ou non, même si elle est entrée dans le top 10 de Beatport ou si mes amis l’aiment tous. Au fond de moi, parfois, je doute de moi-même. Cependant, j’ai établi quelques règles personnelles pour m’aider à juger si je pense que mon propre travail est décent ou non.

Traitez d’abord les points techniques : c’est pourquoi j’ai commencé cet article avec les points techniques. Je vois dans notre groupe Facebook, des gens qui donnent leur avis, et mon observation est qu’il est souvent biaisé par leur humeur ou leur situation d’écoute. Ce qui est devenu clair pour moi, c’est que pour donner un feedback, il faut une référence commune. Je peux vous dire que votre kick est trop fort, mais par rapport à quoi? J’ai des clients qui se plaignent parfois que la basse est trop forte, mais lors de la même session de mastering ce jour-là, j’ai eu un autre client qui aimait les kicks très, très forts. La différence était risible et les deux avaient un feedback exactement opposé : l’un avait des graves faibles, mais il trouvait que c’était trop alors que l’opposé était une orgie de basses, mais il en voulait plus. Serait-ce seulement ce qu’ils entendent? Oui, probablement, et c’est pourquoi vous devez pouvoir utiliser un FFT pour vérifier, mais aussi, écouter votre musique au milieu d’une playlist qui a d’autres chansons du même genre pour savoir si elle sonne bien.

Un client me disait : « Ça sonne bien en studio, mal dans la voiture et à la maison, c’est une autre chanson… quelle est la bonne impression? »

Celle qui est correcte doit être votre version studio, mais elle doit être techniquement validée par rapport à d’autres chansons. Si elle ne sonne pas bien chez vous, trouvez une chanson qui y sonne bien et étudiez-la en studio pour voir ce que cette chanson a de plus que la vôtre.

Sachez que vous n’aurez jamais vraiment une opinion permanente sur votre musique. Chaque jour, votre humeur peut changer et affecter la façon dont vous appréciez votre musique. En cours de route, vous apprendrez de nouvelles techniques et vous entendrez des erreurs dans votre chanson, vous entendrez une meilleure chanson que la vôtre… tous ces points vous feront douter de vous-même. Vous aurez toujours envie d’aller réparer quelque chose. Comme vous savez que vous n’en serez jamais vraiment satisfait, alors vous pouvez accepter d’aller plus vite. Il suffit de commencer une autre chanson, d’appliquer ce que vous avez appris, d’utiliser vos nouvelles influences et d’essayer quelque chose de nouveau.

Rien d’extérieur ne validera votre musique. Peu importe ce que vous pensez ou faites avec votre chanson, vous pouvez en douter. Cela signifie que vous n’avez pas besoin du dernier synthétiseur ou d’être sur ce label spécifique. «…et puis je serai heureux » est une illusion. Sachant cela, cela vous recentre sur le fait de compter sur une poignée d’amis pour vous donner un avis.

Laissez les choses vieillir. Rien de mieux que de prendre quelques semaines avant d’écouter à nouveau pour savoir ce que vous en pensez.

Ce qui est intéressant, c’est que chaque fois que je reçois des critiques, je commence à voir une perspective que je n’ai pas suffisamment étudiée — super importante. La production musicale et l’ingénierie du son sont souvent décourageantes et c’est la réalité de l’art. Cela dit, je pense qu’il n’y a pas un jour où je fais de la musique où je n’apprends pas quelque chose de nouveau. Acceptez que tout soit un travail en cours. C’est pourquoi les chansons qui prennent trop de temps à terminer sont souvent dues à mon côté perfectionniste qui a pris le dessus, et ce n’est pas là que je peux faire de la magie — c’est souvent l’inverse.

Série « Conception sonore et Arrangements » Part. 3 : Répétition

Cet article fait partie d’une série : Part 1 | Part 2 | Part 3

Cet article met l’accent sur la façon dont j’aborde la répétition dans ma musique, ainsi que sur la façon dont je la perçois lorsque je travaille sur la musique de mes clients. Bien que ce soit un sujet très évident dans la musique électronique orientée vers la danse, où les motifs se répètent, je comprends qu’en tant qu’artiste, cela peut être un sujet très personnel. Chaque genre a une façon d’aborder la répétition, et si vous avez parcouru ce blogue, vous reconnaîtrez certains concepts déjà abordés que je vous encourage à approfondir. J’aimerais aborder la répétition en musique en examinant votre flux de travail pour éviter de perdre du temps sur des choses qui peuvent être automatisées.

Tempo

L’utilisation du tempo pour délivrer un message est un sujet très délicat. Souvent, avant de jouer en live dans une salle, je passais un peu de temps sur la piste de danse pour analyser l’ambiance et les besoins des danseurs. Je vérifiais la vitesse du set d’un DJ, la vitesse de transition et la réaction de la foule. J’ai toujours été surpris de voir à quel point le fait de jouer à 122 BPM contre 123 BPM peut changer l’ambiance ; je ne peux vraiment pas expliquer pourquoi. Mais quand je faisais une chanson, je gardais à l’esprit que les DJ puissent l’accélérer ou la ralentir — un facteur important qui affecte l’énergie. Je trouve que des incréments de 5 BPM font un énorme changement dans la densité du son dans le club. Si vous ralentissez des motifs très complexes, les sons ont de l’espace entre eux, ce qui permet aux auditeurs de percevoir le son différemment.

Quel que soit le tempo que vous utiliserez, je vous recommande vivement d’envisager l’utilisation d’un Gate pour vos percussions courtes ou d’utiliser un outil de création d’enveloppes comme Shaperbox 2 pour vraiment modeler l’espace entre vos sons et avoir un « espace blanc » entre chacun d’eux. Si vous optez pour une atmosphère dense, je vous recommande d’utiliser une compression avec un release très rapide et de recourir également à une compression parallèle pour vous assurer de ne pas trop encombrer votre chanson.

Répétition des sons

Une fois que nous avons trouvé quelque chose que nous aimons, nous avons tendance à vouloir le répéter pendant toute la durée d’une chanson. C’est, bien sûr, un peu trop pour quelqu’un qui l’écoute. Les gens s’attendent au changement, car les sons ont des variantes et sont aspirés par quelque chose d’inattendu. John Cage n’est pas d’accord et suggère de répéter une idée pendant dix minutes, ce qui plairait à l’auditeur, mais honnêtement, je n’ai pas entendu beaucoup de chansons (par expérience ou travail) qui m’ont intéressé aussi longtemps.

La question est de savoir à quelle fréquence une idée peut être répétée.

Cela dépend de nombreux facteurs, et bien que je ne prétende pas connaître la vérité, il y a des techniques à garder à l’esprit. J’aimerais vous enseigner la meilleure façon d’apprendre pour votre musique. Laissez-moi vous expliquer certaines de mes règles personnelles — mon « état des lieux » pour valider une chanson et les questions relatives à la répétition.

La première impression est toujours la bonne : c’est vraiment important. 99 % des gens avec qui je travaille commencent à perdre toute perspective et confiance dans le potentiel de leur chanson en faisant des séances prolongées de production. Cela signifie que lorsque vous ouvrez pour la première fois un projet sur lequel vous avez travaillé, ce qui vous frappe au début est ce que vous devez corriger dans cette session. Une fois que c’est fait, il faut l’enregistrer sous un autre nom et le fermer ensuite. Si vous pouvez espacer vos sessions de quelques jours ou semaines (meilleure option), vous pouvez alors vérifier à nouveau votre première impression de la chanson et voir si quelque chose de nouveau s’y oppose.

La chasse aux problèmes vous rattrapera : il y a toujours quelque chose à régler dans votre chanson. Même quand vous pensez que c’est fait, il y aura toujours quelque chose. À un moment donné, il faut se laisser aller et accepter l’imperfection. Beaucoup de gens tombent dans l’état d’esprit de la recherche de problèmes parce qu’ils pensent avoir manqué quelque chose. Il y a de fortes chances qu’ils réparent des choses inutiles. Ce que vous pensez réellement avoir manqué, ce sont des détails qui sont techniquement hors de votre connaissance actuelle. Habituellement, je fais ce que j’appelle une « vérification bête » de ma musique, qui consiste à vérifier les niveaux, les problèmes de phase, les coupures et les résonances. Le reste consiste à peaufiner les détails, ce que je fais en une seule session. Après cela, je la passe à un ami pour avoir son impression. En général, ça fait l’affaire.

Écoutez les yeux fermés : êtes-vous capable d’écouter toute votre chanson les yeux fermés dès la première écoute? Si oui, votre répétition fonctionne, sinon, corrigez, puis passez à autre chose.

Génération de contenu de soutien et variations

En mode production musicale, si vous voulez être efficace et créatif, vous devez disposer d’un grand nombre d’options différentes. Disons que votre motif/accroche est un synthé que vous avez écrit, ce que je suggère, c’est d’avoir de multiples variations de celui-ci.

Dans cette vidéo, Tom présente une façon de travailler qui est vraiment semblable à la mienne (et à celle de beaucoup d’autres personnes). C’est quelque chose qui est un peu long à faire, mais une fois que vous passez en mode création, cela devient vraiment amusant et efficace. La seule chose, c’est que je trouve personnellement qu’il n’utilise pas assez la répétition, et bien que ce soit super utile pour faire des chansons courtes et lentes qui ont une dynamique pop comme dans la vidéo, ce n’est pas génial pour créer de la tension. Trop de changement est divertissant, mais il faut vraiment faire travailler ses muscles créatifs pour que cela reste engageant. Je préférerais qu’une boucle soit jouée au point que l’auditeur passe de « ça devrait changer maintenant » à « je veux que ça change maintenant ». Il y aura peut-être un changement après 3 ou 4 mesures dans votre boucle. C’est à vous d’explorer cette possibilité.

Comment créer des variations?

Il n’y a pas de manière rapide ni de raccourci, créer de bonnes variations demande du temps et de la patience. Il faut aussi quelques séances de conception sonore pour obtenir des résultats intéressants. Pour ce faire, jouer avec le caractère aléatoire des effets est probablement le meilleur point de départ, puis il faut régler en fonction des goûts.

  1. Outils MIDI —La meilleure façon de commencer à éditer est de commencer par régler votre signal MIDI avec différentes options. Les outils MIDI inclus dans Ableton sont vraiment utiles. Aligner un arpège, le changement de la longueur d’une note, ou encore les notes et accords aléatoires sont assez incroyables pour transformer une simple mélodie de deux notes en quelque chose de substantiel. Un plug-in qui est sorti récemment et qui m’a beaucoup impressionné est Scaler 2. J’aime la profondeur qu’il donne avec toutes les différentes gammes, les presets d’artiste (utiles pour un musicien non académique comme moi) et toutes les différentes façons de prendre des mélodies et d’avoir des modèles prêts à être modifiés pour votre chanson. Une façon de s’engager dans ce que vous avez est de tout resampler comme Tom l’a fait dans sa vidéo. Au final, j’aime bien supprimer le canal MIDI parce que sinon, je continue à avoir de nouvelles idées et elles ne seront probablement jamais utilisées. Si vous resamplez tout, vous avez votre son figé dans le temps, vous pouvez le découper et l’arranger pour qu’il s’intègre dans la chanson au moment où il convient le mieux.
  2. Jouer avec l’audio —Une fois que votre idée MIDI est exportée, il est temps de jouer avec pour avoir encore plus d’idées. Il existe deux types d’idées que vous pouvez utiliser pour aborder votre mouvement : les réglages rapides ou les réglages lents. Lorsqu’il s’agit d’un événement rapide, comme un balayage de filtre ou un send de réverbération, j’avais l’habitude de tout faire à la main ; cela prenait des années. Le moyen le plus rapide est de prendre un plug-in muti-effet et de tout randomiser, tout en le resamplant. Celui que j’ai trouvé le plus utile pour cela est Looperator de Sugar Bytes. En interne, vous pouvez générer des idées aléatoires, faire des réglages rapides, contrôler le dry/wet et passer facilement de réglages intenses à doux. Il est possible d’effectuer des réglages rapides (communs à l’EDM ou au dubstep), mais aussi plus lents. Combinez cela avec le plug-in Texture pour ajouter des couches de contenu à n’importe quoi. Par exemple, au lieu d’avoir simplement un bruit de fond, vous le fondez dans une certaine omniprésence dans la chanson afin qu’il puisse y réagir, rendant votre bruit constant vivant et réactif. L’arrière-plan est un bon moyen de rendre tout ce qui est répétitif un peu moins répétitif parce que les oreilles le détectent comme quelque chose de changeant, mais il déplace constamment son centre d’intérêt du premier plan à l’arrière-plan.
  3. Édition —C’est l’étape la plus douloureuse pour moi, mais heureusement, j’ai trouvé un moyen de la rendre plus intéressante grâce au Serato Sampler. Cet outil étonnant permet, comme l’échantillonneur Ableton, de découper, de cartographier et de réorganiser. Vous pouvez le combiner avec un séquenceur comme Riffer or Rozzler (patch Max4Live gratuit) pour créer de nouvelles combinaisons. Pourquoi Serato plutôt que le plug-in de base? Eh bien, c’est tout simplement facile — je veux juste « claquer des doigts », si vous voyez ce que je veux dire, et cela ne demande aucun ajustement.

L’édition est vraiment le domaine où l’on peut différencier les producteurs chevronnés des producteurs débutants. Je propose aux nouveaux venus une simple liste d’idées différentes.

  • Décider des règles internes : certaines personnes aiment avoir des règles précises qui sont fixées au début de la chanson et qui seront ensuite respectées tout au long de la chanson. Je le fais parce que cela m’aide à comprendre l’idée de la chanson. Si vous changez trop, cela peut tomber dans le domaine de l’« expérimentation » et ce n’est peut-être pas ce que vous aviez à l’esprit. De temps en temps, lorsque je suis sollicité pour la finalisation de track, les gens ont un problème avec le dernier tiers ou le dernier quart de leur chanson. Ils perdent leur concentration et essaient d’extrapoler ou de créer de nouvelles idées. Si vous créez suffisamment de matériel au début, vous allez faciliter la dernière partie. Mais quand les gens sont perdus, j’écoute généralement la première minute de la chanson et je leur dis, « voyons ce que vous aviez en tête au début » pour les ramener à cette logique. On peut créer des règles de base en décidant d’un schéma et d’une série d’effets qui se produisent, plus ou moins, en même temps, ou d’une séquence d’éléments ou de sections. La pop a des règles très précises pour les sections, tandis que les « règles » de la techno sont plus liées à la sélection des sons et aux motifs créés.
  • Processus, processus, processus : Si j’ai une piste de claps ou un son différent, je veux en avoir des variations, du subtil à l’extrême. Pourquoi? Parce que même les plus simples vont faire la différence. C’est ce qui rend un vrai batteur humain captivant (s’il est bon!), parce que son jeu change légèrement à chaque fois, même en jouant une boucle. Looperator est un bon outil, mais vous pouvez aussi utiliser les plug-ins de base et vous contenter d’utiliser les presets pour commencer et resampler, jouer avec les boutons au fur et à mesure et vous pouvez déjà obtenir de beaux effets.
  • Dupliquez tout : chaque piste doit avoir des doublons où vous pouvez déposer toutes vos prises wet. Vous pouvez les mettre toutes en sourdine et les activer pour voir comment ça se passe.
  • Le contrôleur MIDI est un plus : Mappez tout ce que vous voulez régler et enregistrez les mouvements de votre jeu. En général, cela vous donnera une impression humaine par rapport à ce qui est créé par un clic de souris. Vous voulez rompre cette habitude.
  • Utilisez vos yeux : je trouve que travailler visuellement avec les clips et créer des motifs est un bon moyen de voir si vous utilisez vos règles internes et de voir si vous utilisez trop de sons.

Après tout cela, comment savoir si la répétition d’une chanson est suffisante, et comment savoir si elle est linéaire?

Valider avec une référence est un moyen rapide de vérifier cela, mais si vous prenez des pauses et espacez vos séances, cela serait également efficace. Mais ce sont les règles internes qui, à mon avis, font que cela fonctionne correctement. Je pense que le plus grand défi auquel les gens sont confrontés est qu’en passant trop de temps sur une piste, ils s’ennuient et veulent pousser les choses, ajouter des couches, changer les règles et ce qui leur semblait peut-être frais au départ sera changé au point où vous n’utilisez pas le principe de répétition à son plein potentiel. Le meilleur exemple d’un maître de la répétition est celui de Steve Reich et de son chef-d’œuvre Music for 18 Musicians. Il n’y a rien de plus captivant que de voir comment on peut créer autant en jouant avec la répétition.

Certains effets ici seraient reproduits avec des delays, des phasers, le delay de la piste et autres. Vous pouvez également utiliser le patch humanize pour ajouter un peu de delay au hasard. Je vous encourage vivement à écouter ceci quelques fois pour vous donner de l’inspiration!

Série « Conception sonore et Arrangements » Part. 2 : Équilibre

Cet article fait partie d’une série : Partie 1 | Partie 2

L’équilibre dans le mixage — et dans la musique en général — est l’un des principaux aspects d’une musique saine, surtout parce qu’elle est le reflet de l’espace, et peut-être aussi de notre vie. Bien que cet article traite principalement de ma philosophie de travail, je vais quand même discuter de quelques conseils techniques qui peuvent être appliqués à votre stratégie de mixage et à votre travail d’arrangement.

Définissons ce que signifie l’équilibre dans la conception visuelle et voyons comment cela se traduit en musique :

L’équilibre est la répartition du poids visuel des objets, des couleurs, de la texture et de l’espace. Si le dessin était une échelle, ces éléments devraient être équilibrés pour que le dessin semble stable. Dans un équilibre symétrique, les éléments utilisés d’un côté du dessin sont similaires à ceux de l’autre côté ; dans un équilibre asymétrique, les côtés sont différents, mais semblent toujours équilibrés.

Source: Getty Edu

Bien que cela provienne de la conception visuelle, vous devriez déjà voir comment cela s’applique au monde des sons. Quand j’ai lu cette définition pour la première fois, j’ai pu comprendre comment je l’appliquais déjà au mixage de la musique, car je suis très conscient de l’espace et de la distribution des fréquences. Un de mes outils préférés en ce moment est Neutron, que j’utilise sur tous mes groupes et parfois, sur toutes les pistes, afin de pouvoir tout contrôler visuellement. Je peux également appliquer le flipping EQ, où si vous augmentez la fréquence d’une piste, vous obtiendrez la coupe inverse sur une autre piste qui peine à être entendue. En utilisant l’outil de mixage visuel, vous pouvez ensuite placer chaque son dans l’espace. Pour les personnes qui ont du mal à faire des panoramiques, c’est un outil précieux qui vous aidera également à voir si vous avez bien réparti vos sons.

L’un des aspects les plus incompris du mixage est la différence de volume entre les éléments. Penser que tout devrait être fort est non seulement une idée fausse, mais cela crée un déséquilibre. La différence de volume représente l’utilisation de l’espace et vous avez besoin de certains éléments qui sont plus éloignés, sinon les plus forts ne seront pas importants, ils seront perdus.

Il en va de même pour les textures. Tous vos sons ne peuvent pas être texturés simultanément, sinon vous ne pourrez pas remarquer leurs différences. Cependant, ils peuvent tous être texturés à des moments différents. J’aime diviser la ligne de temps des arrangements en trois parties et laisser les sons avoir leur moment dans chacune d’entre elles ; cela permet de faire évoluer l’histoire.

En ce qui concerne le spectre stéréo, nous le comparons souvent à un panoramique gauche et droite, mais un aspect important que beaucoup de nouveaux venus dans le monde du mixage ne voient pas est l’importance de la section mono. Si vous voulez que votre chanson ait une colonne vertébrale, vous avez besoin que cette partie soit solide. Une astuce que j’aime bien est d’avoir un compresseur dans une piste de retour et d’y ajouter un Utility en mono. J’enverrai beaucoup de mes groupes sur ce canal qui renforcera le signal mono du morceau.

En ce qui concerne la répartition des fréquences, je constate que l’ensemble de votre spectre peut être divisé en 5 sections : lows, mid-lows, mids, high-mids, highs. Vous pouvez techniquement les avoir tous forts, mais ce n’est pas vraiment un bon équilibre, et votre mixage aura probablement l’air agressif si vous ne contrôlez pas correctement les résonances et les transitoires. Je pense que le fait d’avoir 2 de ces 5 gammes de fréquences légèrement plus basses que les autres donnera de la place et votre mixage respirera davantage. Lorsque les gens me confient un mastering, ils peuvent choisir un master coloré ou transparent, et s’ils demandent un master coloré, c’est ce que je ferai. Le réajustement de deux des bandes donnera un nouveau ton au morceau et la plupart du temps, les mixages que je reçois sont déjà déséquilibrés, car il y a souvent une bande qui est beaucoup trop forte (la plupart du temps, les basses). Si les basses sont trop fortes, alors je les baisse.

Maintenant, quand il s’agit d’arrangements, c’est là que ça devient amusant.

Je trouve qu’il y a beaucoup à dire sur la signification des arrangements. Les arrangements se présentent sous de nombreuses formes : récits, expérimentations éditées, improvisations live, etc., mais je trouve que ces trois types d’arrangements sont un bon point de départ. Une chanson pop peut être un récit, et un morceau de musique techno minimaliste peut aussi en être un, mais avec un objectif différent. La raison pour laquelle nous appliquons une certaine méthodologie aux arrangements est de maximiser le potentiel des sons, ainsi que des motifs. Dans l’article précédent de cette série, nous avons parlé du contraste et de la façon dont il peut être utilisé dans un son spécifique. L’équilibre sonore, d’autre part, peut exister à plusieurs niveaux.

Comment puis-je savoir si un arrangement est bien équilibré?

L’idée d’utiliser l’équilibre pour exploiter la créativité n’est pas une règle, mais une idée et une approche. Il existe d’innombrables pièces qui n’ont pas d’équilibre et cela fonctionne parfaitement. Je trouve que l’équilibre dans les arrangements est une méthode de régulation, mais ce n’est pas quelque chose sur lequel je me concentrerais uniquement comme approche principale.

Imaginez l’équilibre comme une sauce tomate. Elle peut être une base vraiment excellente pour de nombreux plats et oui, elle peut être utilisée telle quelle, mais elle est plus efficace lorsqu’elle est combinée à d’autres ingrédients. C’est pourquoi elle convient parfaitement à une pizza, à des pâtes, etc.

Cela dépend donc de ce que vous écoutez et bien sûr, certaines grandes chansons sont totalement déséquilibrées et c’est ce qui les rend spéciales. J’aime à dire que les règles sont faites pour être enfreintes, mais il faut d’abord les connaître. Une chanson équilibrée a plus de chances de créer une qualité que nous recherchons tous dans la musique : l’intemporalité. Dans les arts visuels, le minimalisme a bien vieilli. Le logo de Mercedes est resté essentiellement le même, comparé à la marque de Google, qui était une catastrophe au départ. Même chose pour la musique, en général. Ce que je vois, c’est une musique qui est équilibrée, qui a un certain nombre de sons joués en même temps et qui a une organisation et des règles internes qui sont établies pour garder une clarté et une compréhension facile.

Je trouve que les arrangements équilibrés sont généralement plus faciles à comprendre et ne sont pas trop déstabilisants. Mais si vous allez dans la direction opposée volontairement, cela peut être un bon moyen de créer un contraste.

Une chanson avec un mixage équilibré a une pleine présence et n’a généralement pas un élément qui se démarque. Ainsi, pour les percussions, j’aime avoir un équilibre entre de nombreux sons, mais vous pouvez alors en avoir un qui ressort, par contraste (voir Part. 1).

Pour ce qui est d’avoir des arrangements équilibrés, je recommande ce qui suit :

Fixez les règles de votre chanson à la 1re minute (ou première partie). Cela peut être le tempo, la signature temporelle, la densité, l’aperçu du motif, etc. Le reste de la chanson est un équilibre de contraste fonctionnant selon les règles que vous avez fixées. Par équilibre, on peut convenir qu’il s’agit de ne pas placer tous vos atouts dans la même partie.

Répartissez vos idées de manière égale sur votre chanson. Je parle du motif par exemple, qui pourrait révéler une variante de plus par section. Trouvez un équilibre entre le prévisible et l’imprévisible en faisant entrer et sortir vos sons à des moments auxquels l’auditeur s’est habitué.

Utilisez la répétition pour créer des schémas qui se soutiennent mutuellement. La célèbre technique d’appel et de réponse en est un bon exemple.

La meilleure façon de laisser des annotations dans vos arrangements est d’ajouter une piste MIDI vide et de créer des blocs que vous pouvez étirer sur des sections de votre morceau et laisser des notes en conséquence. Cela peut être très utile si vous avez du mal à voir comment les sons sont distribués une fois qu’une piste est à plat.

J’aime avoir des couleurs pour chaque genre de sons. Cela me dit généralement s’il y a trop de blocs de percussion par rapport à un autre groupe, par exemple.

Les sons en arrière-plan sont souvent un bon moyen d’aider à coller le tout ensemble. Les chansons qui donnent l’impression d’être pleines ont un fond, un plancher sonore. Il peut s’agir d’une réverbération, d’un bruit ou d’un enregistrement sur le terrain. Les gens me demandent souvent où trouver des sons de ce genre. Archive.org, Freesounds.org, Loopcloud, and Soundly sont tous très utiles pour trouver ces sons ainsi que des idées bizarres et hors du commun.

Cet article fait partie d’une série : Partie 1 | Partie 2

Série « Conception sonore et Arrangements » Part. 1 : Contraste

J’ai décidé de faire une série d’articles sur les arrangements parce que je suis passionné par cet aspect de la production musicale, mais aussi parce que j’ai remarqué que beaucoup de gens avec qui je travaille ont des difficultés à ce niveau. Il y a tellement d’approches et de techniques différentes pour faire des arrangements – chacun a la sienne, et c’est un peu le l’objectif que j’aimerais atteindre dans cette série. Je vous invite à prendre un nouveau départ en développant une signature personnelle, une esthétique, un vocabulaire et une personnalité.

Cet article n’est pas destiné aux personnes qui commencent tout juste leurs premiers arrangements, mais si c’est le cas, il contient tout de même des informations qui pourraient être intéressantes à considérer plus tard.

Qu’est-ce que j’entends par « contraste » dans le contexte des arrangements?

Dans la conception visuelle, le contraste fait référence aux éléments (deux ou plus) qui présentent certaines différences, celles-ci étant utilisées pour attirer l’attention ou pour évoquer une émotion. Lorsque j’enseigne le contraste à mes étudiants, l’exemple le plus simple pour comprendre et résumer ce concept est une différence d’amplitude (volume). Dans les films, pour créer une surprise, une excitation ou une tension, l’amplitude sera faible, puis augmentera soit rapidement soit lentement, soutenant les images dans l’émotion qui est présente.

Dans de nombreuses chansons de musique électronique, nous avons entendu (trop souvent) du bruit utilisé comme élément ascendant pour créer une tension. Les constructions sonores sont devenues à un moment donné une caricature d’elles-mêmes étant donné leur surutilisation — mais c’est un bon exemple, néanmoins.

Comment le contraste est-il utilisé dans la conception sonore?

Je passe mes journées à travailler avec des musiciens — le contraste intervient dans différentes circonstances.

Dans un même son, il peut y avoir des changements rapides ou lents d’un extrême à l’autre. J’aime visualiser cela en analysant un son à travers différents axes pour m’aider à comprendre ce qui peut lui être fait.

  • Attaque : Commence-t-il brusquement ou lentement?
  • Decay/Amplitude : Devient-il vraiment fort ou est-ce plus subtil?
  • Fréquence/Ton : Est-elle élevée, moyenne, basse?
  • Release/Longueur : Court —Moyen —Long —Constant?
  • Positionnement : Est-il loin ou proche? En bas ou en haut devant moi?

Un bon contraste, en général, consiste à avoir deux extrêmes dans certains de ces domaines. Pensez à un clap avec une longue réverbération, comme exemple de la façon dont une attaque super rapide avec un long release peut créer quelque chose d’irréel, et donc, attirer l’attention. Un son qui change de tonalité est une autre forme de contraste, lorsque nous passons d’un état à un autre.

Une autre façon de penser au contraste consiste à se dire que presque tous les sons complexes sont la combinaison de plusieurs sons superposés. Lorsqu’ils sont bien faits, ils semblent ne faire qu’un, et lorsqu’ils sont contrastés, la couche de contraste ajoute un mouvement, une texture ou quelque chose de dynamique qui ravive le son initial. Bien sûr, les sons courts sont plus difficiles à contraster, mais si vous pensez au gazouillis d’un oiseau, qui est en fait l’équivalent d’une onde sinusoïdale avec une enveloppe d’attaque rapide sur la hauteur, ses sons sont courts, mais se déplacent aussi incroyablement vite.

Si vous pensez à utiliser le contraste dans un son particulier, la façon la plus rapide d’y parvenir est d’utiliser un échantillonneur et de vraiment tirer parti de l’utilisation des enveloppes, de l’affectation du mod wheel et, bien sûr, des LFO, mais c’est vraiment grâce à l’utilisation des enveloppes que vous pourrez produire une réaction à ce qui se passe, de façon sonore.

Comme je l’ai mentionné, la façon la plus simple de produire un contraste est d’utiliser deux sons qui ont des caractéristiques différentes, par exemple, court contre long, clair contre sombre, triste contre heureux, loin contre proche, etc. Lorsque vous utilisez deux sons, vous donnez à l’auditeur la possibilité d’avoir des éléments à comparer, et l’oreille peut facilement percevoir la différence.

Lorsque vous sélectionnez des sons pour exprimer votre idée principale, pensez aux caractéristiques de chaque son que vous utilisez. Moi-même, je choisis généralement mes sons par paires, puis par lots de quatre. Je commence par en trouver un, et le suivant sera lié au premier. Je garderai à l’esprit l’axe des deux sons lorsque je les sélectionnerai et je commence généralement par des échantillons plus longs, parce que je sais que je peux les tronquer.

Le matin, je travaille généralement sur le mastering, et l’après-midi, je travaille sur le mixage. La raison en est que lorsque l’on travaille sur le mastering, on travaille sur toutes sortes de mixages ; ils ont des problèmes que je dois régler pour que le master soit prêt à être distribué. En prêtant attention au mixage, j’ai souvent affaire à des fréquences difficiles et je passe mon temps à contrôler les résonances qui transparaissent une fois que la chanson est boostée.

Lorsque je mixe, j’ai souvent affaire à une sélection de sons qui ont été choisis au départ par le producteur avec lequel je travaille. Plus les échantillons sont bons, plus le mixage sera facile et, au final, plus la chanson sera agréable à écouter. Ce qui fait qu’un son est excellent vient de différentes choses :

  • Qualité de l’échantillon : clarté, faibles résonances, non compressé mais dense, bien équilibré et sonorité claire, ouvert.
  • Haute résolution : 24 ou 32 bits, avec une certaine marge (headroom).
  • Pas d’utilisation inutile d’effets de faible qualité : pas de réverb bon marché, pas d’égalisation exagérée qui exposerait les défauts du filtre, pas de manipulations M/S bizarres.
  • Transitoires contrôlés : rien qui ne blesse les oreilles de quelque façon que ce soit.

Vous voulez traquer des échantillons pas trop courts, parce que vous voulez pouvoir en choisir la longueur. Vous n’aurez pas besoin d’un échantillon qui couvre toutes les fréquences — vous voudrez vous sentir invité à superposer plusieurs sons sans aucun conflit ou sans avoir une plage de fréquences saturée de façon excessive.

Quand j’écoute beaucoup de mixages, la première chose que je cherche est le contraste général entre les sons. S’ils manquent de contraste, ils seront le plus souvent mélangés et plus difficiles à comprendre.

En théorie, une chanson est une grande expérimentation de conception sonore, assemblée par le biais du mixage. Si tout est sur un seul axe, par exemple si tous vos éléments sont forts, vous perdez le contraste et votre chanson devient unidimensionnelle.

Comment le contraste est-il utilisé dans les arrangements?

Si le contraste dans la conception sonore est à l’intérieur d’un seul son, c’est à travers toute la chanson (ou section) que nous pouvons aborder le contraste dans les arrangements. Une chanson peut avoir différentes sections : dans la pop, pensez au « refrain », « couplet », etc., qui sont des sections très distinctes et peuvent être utilisées dans n’importe quel contexte comme des moments de la chanson. Vous pouvez passer de l’une à l’autre, et plus il y a de distinction entre les sections, plus votre récit sera contrasté.

Ce type de contraste est-il essentiel? Non, mais il peut engager l’auditeur. C’est pourquoi, pour beaucoup de gens, le breakdown et le drop en musique électronique sont très excitants, parce qu’il y a un fossé et une différence et que l’expérience de passer de l’un à l’autre est intense et amusante (surtout sur un gros système son).

En techno, la linéarité fait partie du genre, car les chansons font généralement partie d’un DJ set et sont faites pour être assemblées et superposées avec d’autres morceaux, pour créer quelque chose de nouveau. Les grandes variations de contraste peuvent être gênantes, c’est pourquoi certaines pistes émettent un contraste très lentement et subtilement, au lieu d’un changement radical et soudain.

Donc, ce qui rend une chanson intéressante, pour moi ou pour n’importe qui, c’est le contenu de l’idée principale, basé sur les besoins de l’auditeur. Qu’est-ce que je veux dire exactement?

  • Un DJ peut être à la recherche d’une chanson d’un genre spécifique et vouloir que son accroche corresponde à une autre chanson qu’il possède.
  • Certaines personnes veulent avoir une chanson qui exprime une émotion pour pouvoir s’y connecter (par exemple, les vibes nostalgiques).
  • D’autres peuvent vouloir une musique similaire à celle qu’ils aiment, mais légèrement différente, tandis que d’autres encore veulent être exposés à des idées complètement nouvelles.

Lorsque j’écoute les chansons sur lesquelles je travaille, ma première tâche est de comprendre rapidement ce que le compositeur essaie de dire/faire. Si la personne essaie de faire une chanson orientée vers la danse et le peak time, je travaillerai sur la dynamique pour pouvoir faire correspondre des musiques du même genre et m’assurer que tous les éléments rythmiques fonctionnent ensemble.

La précision dans la conception sonore est tout à fait essentielle pour transmettre un message, quel qu’il soit. Parfois, j’entends une mélodie et, en raison de l’échantillon utilisé, cela me fait froncer les sourcils – une bonne mélodie, mais une sélection bizarre de sons donne un message gênant.

C’est comme si vous essayiez d’impressionner un premier rendez-vous avec un compliment/cadeau qui n’a pas de sens — vous ne diriez pas à quelqu’un que son nez est vraiment gros…?!

La combinaison d’une bonne conception sonore et du soutien de votre idée est exécutée par les arrangements. C’est la combinaison de plusieurs sons par le biais d’un mixage qui crée une pièce.

Quelques exemples d’utilisation de contrastes dans le cadre d’arrangements pourraient être :

  • Intensité différente entre les sections, soit en volume, soit en densité.
  • Différents tons, différentes émotions.
  • Changements dans la signature rythmique ou le rythme.
  • Changements dans la façon dont les sons se déplacent, apparaissent ou évoluent.
  • Alternance du motif, de la séquence ou de l’accroche, ajout d’éléments supplémentaires pour combler les manques, les trous ou les silences.

L’une des plus grandes différences entre la musique électronique d’il y a 30 ans et celle d’aujourd’hui, c’est qu’à l’époque, on faisait de la musique avec ce qu’on pouvait trouver. Aujourd’hui, nous avons accès à tout, alors comment décider de ce qu’il faut faire quand il n’y a pas de limites?

Je trouve que lorsque vous supprimez toutes les limitations techniques comme la sélection des sons de votre session, vous pouvez vous concentrer sur la conception et le récit. Il en va de même si vous avez l’impression d’avoir réussi à comprendre vos exigences techniques et que vous voulez maintenant creuser plus profondément — alors vous pouvez commencer par le contraste.

Pour résumer, il s’agit d’utiliser le contraste à l’intérieur d’un son pour lui donner vie, soit par des mouvements lents, soit par des mouvements rapides. Créez du contraste dans vos arrangements en faisant varier les sections de votre morceau en effectuant des changements macro ou micro.

Bloqué(e) sur une chanson? Conseils pour vous aider à surmonter les pensées négatives

L’une des meilleures choses que j’ai faites est un défi que j’ai relevé au début de l’année 2020 : faire une chanson par semaine pendant toute l’année. C’était un peu comme un vœu pieux à l’époque, sachant à quel point je suis occupé ; je ne pensais pas pouvoir y arriver, mais il s’est avéré que c’est l’un des meilleurs exercices que j’ai jamais faits. La leçon la plus importante pour moi a été d’apprendre que le blocage de l’écrivain va-et-vient, mais être bloqué sur une chanson particulière semble arriver plus fréquemment. Plus on fait de la musique, plus on développe des stratégies personnelles pour surmonter rapidement ce problème. Mon expérience de la production d’une chanson par semaine a été extrêmement utile lorsque je travaille avec de jeunes artistes, car je repère rapidement où ils sont bloqués et je peux les aider à voir les options qu’ils ne voient pas.

Je me suis fait une liste de règles et d’astuces à laquelle je peux me référer lorsque je suis bloqué sur une chanson et j’ai remarqué qu’elles provenaient généralement de deux catégories : les problèmes techniques et l’état d’esprit. Repenser son état d’esprit aide à recadrer le problème, exactement, mais c’est généralement la partie la plus difficile pour surmonter les problèmes en fin de chanson.

L’astuce, en tant qu’artiste, consiste à repérer rapidement dans laquelle de ces deux catégories de problèmes vous êtes confronté, puis à trouver une solution. Examinons quelques-uns des problèmes les plus courants qui font que les gens restent bloqués sur une chanson :

« Je ne sais pas par où commencer. »

Catégorie : Question technique et état d’esprit.

Ce schéma de pensée peut également être reformulé comme suit : je manque de matériel à utiliser, j’ai des difficultés à traduire mes idées en logiciels, ou je manque de motivation.

C’est une question fondamentale que, même avec l’expérience, de nombreux artistes se posent encore. L’idée de commencer quelque chose de nouveau peut être écrasante. Entrer dans une nouvelle session avec des tonnes de motivation et d’idées ne permet pas de surmonter le tout premier obstacle auquel vous êtes confronté lorsque vous commencez un nouveau projet : comment le réaliser et, bien sûr, comment démarrer.

Ma première recommandation est d’adopter l’approche Kaizen (une méthodologie japonaise de gestion de projet) et de réfléchir d’abord à ce que vous voulez faire, puis de commencer avec la première chose que vous savez à ce sujet. Par exemple, si vous faites une track de House, vous savez peut-être que vous voudrez un kick 4/4 en boucle, alors commencez par cela, puis ajoutez quelques autres éléments. Peut-être que ce ne sera pas exactement le bon son, mais commencez avec ça. Vous ne pouvez pas faire une boucle? Procurez-vous des boucles prédéfinies, coupez-les et réorganisez-les à votre goût, et prenez cela comme point de départ.

Par souci de productivité, utilisez les sons que vous trouvez, ne poursuivez pas quelque chose que vous avez à l’esprit. Trouvez-en un qui vous plaît et jouez avec pour voir ce que vous pouvez en tirer. Décomposez votre projet en éléments que vous savez pouvoir faire, car cela vous donnera confiance en vous avant de vous attaquer à des tâches difficiles à réaliser.

Y a-t-il une bonne façon de commencer une chanson? Non. Chaque chanson peut être commencée de plusieurs façons. Mais se perdre en train de jammer avec des boucles et des sons, c’est être « dans l’instant », et c’est bien là l’essence même de la musique.

Si vous êtes submergés par le manque de ressources, je vous encourage à investir dans Loopcloud. C’est une solution rapide qui consiste à rassembler des samples en fonction de vos besoins, au lieu d’acheter des packs. C’est aussi une option incroyable pour trouver le chaînon manquant, car vous pouvez l’ouvrir dans votre projet, le synchroniser avec votre DAW et jouer les échantillons dans leur contexte pour voir comment les choses se passent. L’utilisation d’échantillons est, pour moi, une approche inspirée du hip-hop qui fonctionne toujours. C’est aussi une façon de superposer différents sons pour créer quelque chose de nouveau. Quand je suis perdu, je retourne à l’échantillonnage.

« Je manque de motivation pour faire de la musique. »

Catégorie : État d’esprit.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : je ne vois pas pourquoi je fais cela, ou je n’ai pas la moindre idée de ce qui va se passer.

L’une des raisons pour lesquelles les gens sont obsédés par la sortie de leur musique vient du fait que leurs efforts sont désormais validés. Beaucoup d’artistes sont orientés vers un objectif, d’autres sont plus intéressés par le voyage. Au fur et à mesure que la vie avance, vous pouvez vous rendre compte que vous êtes plus l’un ou l’autre. Si vous manquez de motivation, il est possible que vous ayez perdu de vue vos priorités. Peut-être avez-vous besoin d’avoir un objectif en tête? Ou peut-être avez-vous besoin d’explorer une nouvelle technique?

En connaissant vos besoins, vous pouvez réorganiser vos séances de musique en conséquence. Si c’est parce que vous n’avez pas de labels auxquels envoyer votre musique, vous pouvez peut-être vous concentrer sur les podcasts ou les DJ. Si vous avez besoin de nouvelles idées, je vous suggère de consulter YouTube et de chercher une technique, nouvelle ou autre.

Je crois fermement que j’obtiens de meilleurs résultats en considérant chaque chanson comme une leçon, une expérience, quelque chose à apprendre… au lieu de la voir comme quelque chose à contrôler ou à perfectionner.

Chaque fois que je me trouve face à quelqu’un qui manque de motivation, j’essaie de le ramener à ce qui le rend heureux et de l’encourager à revenir à ce qui fonctionne, ce qui lui apporte de la joie. Faites cela pendant un certain temps et préparez du matériel pour quand l’inspiration reviendra.

« Mes sons (ou tout ce que j’utilise) ne sont pas aussi solides ou aussi cool que mes références »

Catégorie : État d’esprit.

Ce schéma de pensée peut également être reformulé comme suit : je n’ai pas les connaissances techniques nécessaires pour réaliser quelque chose de semblable aux artistes que j’aime.

Se comparer n’a rien de nouveau ni d’inhabituel ; nous le faisons tous. Là où cela échoue, c’est lorsque vous vous comparez à des personnes qui ne sont pas de votre niveau. C’est comme si vous jouiez au football et que vous vous plaigniez de ne pas pouvoir jouer comme Ronaldo ou d’autres pros. Vos amis se mettraient à rire, n’est-ce pas?

En quoi est-ce différent de se comparer à des artistes qui ont beaucoup plus d’expérience? Vous voyez une chanson, mais vous ne voyez pas les 30 autres chansons qu’ils ont faites avant de réussir celle-là. Faut-il être un pro pour apprécier un sport? Non. Il devrait en être de même pour la musique.

Si vous gardez à l’esprit que chaque chanson que vous faites est une leçon, alors faire 20 à 30 chansons vous apprendra beaucoup. À la 50e, vous aurez un vocabulaire et une fluidité qui vous permettront de vous exprimer avec beaucoup plus d’aisance. Après cela, vous pourrez lentement vous tourner vers les autres pour trouver des astuces, des inspirations ou des idées.

« Au bout d’un certain temps, je me désintéresse de ce que je fais. »

Catégorie : Question technique.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : écouter ma chanson pendant trop longtemps m’ennuie.

Bienvenue dans la production musicale! Si vous ne travaillez que sur une seule chanson, vous en aurez vite marre. L’idée de travailler sur une chanson est que vous voulez la terminer rapidement pour ne pas perdre de vue votre idée initiale, mais que vous voulez prendre votre temps pour régler les problèmes. D’habitude, je termine une chanson et j’y reviens par sprints de 30 minutes à une heure (maximum) pour régler autant de problèmes que possible, mais ensuite je la termine et je fais autre chose. Je ne m’ennuie jamais et la distance que je prends entre les sessions me permet de garder mon jugement frais. Comme vous l’avez peut-être déjà lu, j’ai encouragé les musiciens à faire plusieurs chansons en même temps pour ne pas s’ennuyer dans ce blogue.

J’ai de plus en plus de clients qui viennent me voir frustrés par leur première chanson. En général, c’est normal. Une grande partie de mes chansons ne me semblent pas correctes, mais j’ai besoin de passer à autre chose. Aller de l’avant est une habitude importante à apprendre, je trouve.

« Ma chanson est ennuyeuse parce qu’elle devient trop technique. »

Catégorie : Question technique.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : j’ai tendance à suranalyser ce que je fais au point de me perdre.

Les ajustements techniques tuent souvent la beauté de la créativité spontanée — j’essaie de trouver un équilibre entre les deux. Parfois, je demande à des amis de s’occuper de la partie technique de certaines chansons dont je ne veux pas gâcher la crudité. Ce qui rend la chose ennuyeuse, c’est que vous l’avez trop entendue. Penser que quelqu’un puisse écouter autant que vous, ou que quelqu’un puisse analyser votre chanson autant que vous le faites après 100 écoutes est très trompeur. Encore une fois, cela revient à faire beaucoup de pauses et à travailler sur plusieurs chansons à la fois.

« Au milieu de la chanson, je ne sais pas quoi faire ensuite. »

Catégorie : Question technique.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : je lutte pour faire évoluer l’histoire du morceau correctement.

Avoir une boucle est une chose, mais la garder intéressante en est une autre. Beaucoup de gens font l’erreur de commencer une chanson par le début, en pensant que leur boucle est le point de départ, mais j’aime penser à mettre la boucle principale sur laquelle vous avez travaillé, en plein milieu de la chanson. Ensuite, je la déconstruis en la simplifiant dès le début. Vous pouvez ensuite ajouter des éléments pour créer la dernière partie de votre chanson.

Habituellement, lorsque vous êtes à mi-parcours, la majeure partie du travail de la chanson a été effectuée et vous pouvez traiter vos éléments pour créer des idées « enfants » que vous pouvez utiliser comme éléments de soutien, ce qui aidera une chanson à se poursuivre jusqu’à la fin.

Je commence généralement à travailler sur la partie principale de la chanson ainsi que sur ce qui suit pour avoir une meilleure idée du cœur de la chanson. La création de l’intro et de la conclusion finit par être du gâteau. Cela résout généralement le problème de savoir maintenant ce qu’il faut faire au milieu.

Maintenant, l’autre technique consiste également à donner une variation à votre idée principale. La façon la plus rapide de le faire est de le découper en tranches et d’en changer l’ordre, soit au hasard, soit à la main, selon votre style.

« Je manque d’idées sur ce qu’il faut ajouter à ma chanson, est-ce suffisant? »

Catégorie : Question technique.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : ma chanson a besoin d’être validée.

J’aime toujours partir du principe que ma chanson est suffisante et que si quelque chose semble manquer, c’est peut-être simplement parce que je n’exploite pas assez ce que j’ai déjà. Moins, c’est plus, c’est l’école dont je viens, et j’ai fait des morceaux avec trois sons seulement, ce qui était probablement l’exercice le plus utile qui soit, ainsi qu’un moyen d’ouvrir les yeux sur l’utilisation créative de ce que j’avais déjà. Si quelqu’un qui joue de la batterie peut en faire une chanson ou si un pianiste peut écrire un album, vous pouvez faire une chanson avec ce que vous avez déjà.

Maintenant, si vous dites qu’il manque quelque chose par rapport à… c’est une autre histoire. La meilleure façon de valider votre travail est de charger la référence et de comparer A/B. La première question est de savoir s’ils ont la même quantité de sons utilisés. Prenez le temps de les compter, vous seriez parfois surpris d’avoir plus que vos références. Parfois, ce qui manque, c’est juste un bon mixage, une réverbération ou des modulations.

« Je ne sais pas comment créer une nouvelle idée que je n’ai jamais faite auparavant. »

Catégorie : Question technique.

Si vous avez fait 20 chansons, il se peut qu’à un moment donné, vous soyez à court d’idées. Si c’est le cas, il y a quelques trucs rapides que vous pouvez faire pour retrouver votre inspiration. Je ne parle pas ici d’un blocage de l’écrivain.

La première chose que j’encourage les gens à faire pour trouver de nouvelles idées est la méthode « parler tout haut, décrire ce que vous entendez ». Je ne sais pas si j’ai déjà partagé cette idée auparavant, mais c’est assez simple. Je l’utilise pour vérifier une chanson au hasard, soit dans mon flux Soundcloud, soit dans Spotify, ou tout ce que vous utilisez pour être exposé à de la musique que vous n’avez jamais entendue auparavant. Jouez-la, puis, à l’aide de votre smartphone, enregistrez quelques notes vocales de vous décrivant au mieux ce que vous entendez. Essayez de le faire pendant toute la durée de la chanson et lorsque vous avez terminé, arrêtez l’annotation. J’aime avoir un tas de pistes décrites comme ça et avoir des notes vocales sans aucune référence à ce que j’ai écouté. Lorsque vous finirez par écouter vos notes, vous aurez des idées très abstraites de chansons que vous pourrez écouter. Vous pouvez aussi faire cela tout au long de la journée — certaines personnes pensent à faire de la musique toute la journée et ne savent pas comment se défouler, alors je leur suggère d’enregistrer toutes les idées qu’elles ont, vocalement.

Cette méthode m’est venue au moment où je me réveillais la nuit avec des idées et où j’enregistrais une description de mon rêve. Plus tard, je les écoutais et j’avais beaucoup de concepts.

L’autre façon d’obtenir beaucoup d’idées est d’utiliser des chansons ou des échantillons et de les découper en idées aléatoires. Cela permet parfois de générer une idée que vous pouvez extrapoler en en tirant le meilleur.

« Je ne suis pas satisfait de mes mixes. »

Catégorie : État d’esprit.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : je me sens techniquement inadéquat.

Celui-ci est un peu compliqué. Avant tout, l’idée d’un mix parfait est contre-productive parce qu’une telle chose n’existe pas, ou du moins, pour la personne qui le mixe, elle n’existe pas. Il y a toujours quelque chose à réparer et à un moment donné, il faut l’emballer et dire que c’est fait, même avec des imperfections. Ce qui n’est pas fait, à moins qu’il ne s’agisse d’un gros problème (qu’il est généralement difficile de rater), sera souvent considéré comme faisant partie de la chanson. Les personnes qui recherchent les défauts de votre chanson sont rares. En général, quelqu’un l’aimera ou ne l’aimera pas. C’est pourquoi très peu de gens se soucient des détails. Les gens ont une faible capacité d’attention, et ceux qui voient vraiment les problèmes, ne sont pas les personnes pour qui vous faites de la musique.

L’idée que chaque chanson est une leçon s’applique également au mixage. Vous amenez votre chanson au maximum de ce que vous pouvez lui apporter. J’aime avoir mes séances de mixage en trois temps : la première, je supprime tous les problèmes. Le deuxième, je travaille sur les embellissements. Troisièmement, je fais les derniers réglages et je fixe le ton.

On ne peut pas tout réparer efficacement en une seule séance, il est donc toujours bon de se ressourcer après une nuit de repos.

« Je ne sais pas comment finir une chanson. »

Catégorie : Question technique.

Finir la musique est un sujet brûlant. C’est une bonne chose à savoir, mais ce n’est pas une condition préalable pour prendre plaisir à faire de la musique. Certaines personnes s’amusent beaucoup à improviser ou à lancer des boucles et c’est tout. L’idée que vous devez finir une chanson et éventuellement la sortir est, ce que j’appelle, une idée romantique, et comme toute romance, ce n’est pas une nécessité. Certaines belles relations existent sans romance. Je trouve qu’il est bien plus important de rassembler des idées, de créer des croquis et de faire des boucles en grande quantité. Finalement, quand vous arriverez à la fin des chansons, si vous avez toutes ces idées et ces boucles prêtes, vous aurez l’impression d’avoir une mine d’or.

Apprendre à finir des chansons est une compétence qui vient avec l’utilisation de références, comme je l’ai expliqué à plusieurs reprises dans ce blogue. Vous utilisez une chanson, vous vérifiez comment elle est faite, puis vous appliquez une partie du modèle à une boucle que vous avez. C’est comme ça que ça marche. Vraiment, c’est simple, ça donne l’impression de tricher.

J’espère que cela vous a été utile dans votre lutte quotidienne!

Travailler avec Loopcloud

Pour faire de la musique au début des années 90, il fallait travailler avec des échantillonneurs (samplers), un ordinateur Atari très basique pour faire tourner Cubase, et sampler des sons de cassettes ici et là. Nous ajoutions des lignes de synthétiseur par-dessus ce que nous avions, mais nous étions vraiment limités dans nos possibilités. Vous n’avez pas idée à quel point il était épuisant de faire une simple boucle — cela prenait parfois toute un après-midi. De plus, nous devions tout laisser tourner pour continuer plus tard sans rien perdre. 10 ans plus tard, c’était déjà beaucoup plus facile, mais pour trouver les échantillons (samples) dont vous aviez besoin ou que vous ne pouviez pas faire vous-même, vous achetiez des échantillons sur CD ou cherchiez dans votre bibliothèque de musique — ce n’était pas toujours facile.

Quand j’ai décidé de commencer à travailler avec d’autres sur leur musique en tant que producteur, il y a une chose qui est devenue essentielle, l’organisation de mes fichiers : des échantillons avec des étiquettes pour que je puisse les retrouver facilement. Quand je travaille sur un album complet tout en travaillant sur 2 ou 3 autres projets pour des clients, si je ne suis pas organisé, je perds mon inspiration.

Et puis j’ai découvert Loopcloud. Depuis, je ne suis plus le même, sans blague.

Qu’est-ce que Loopcloud et comment cela fonctionne?

Avant tout, Loopcloud est une application de bureau qui se synchronise avec votre DAW. C’est aussi un organisateur d’échantillons et un magasin en ligne pour tous les samples qui pourraient vous manquer. Ainsi, l’application contient vos échantillons ainsi que la bibliothèque sur le nuage (cloud) — c’est une porte d’accès à une bibliothèque où vous pouvez trouver pratiquement tous les sons dont vous avez besoin. La meilleure façon de l’utiliser est d’ouvrir le VST Loopcloud dans votre DAW et d’aller ensuite sur l’application pour commencer votre recherche de sons. Si vous faites cela avec un morceau sur lequel vous travaillez, il synchronisera votre BPM et vous pourrez alors lui dire dans quelle clé se trouve votre morceau (le cas échéant). Si vous trouvez des boucles qui ne sont pas dans la bonne tonalité, vous pouvez également forcer l’application à l’accorder sur la tonalité de votre chanson. Il vous suffit alors de faire glisser l’échantillon que vous avez trouvé dans Loopcloud et de le déposer directement dans votre DAW — c’est assez magique.

Les différentes façons dont j’utilise Loopcloud

  1. Trouver un son manquant précis pour une chanson. Vous pouvez passer 30 à 40 minutes à essayer de trouver un roulement de tambour correct, à régler un synthé pour qu’il sonne exactement comme certains leads deep house que vous aimez, etc. Avec Loopcloud, je trouve parfois 2 ou 3 échantillons qui sont similaires à ce que j’imagine et je les superpose pour créer quelque chose de nouveau.
  2. Explorer des genres qui vous font habituellement peur. Si vous avez collecté et acheté des échantillons basés sur un genre, il est parfois très intéressant de s’aventurer dans d’autres genres que vous ne connaissez pas et de trouver des sons différents de ceux que vous utilisez d’habitude. Il est normal d’être pointilleux dans la recherche de sons, et il se peut que vous ne soyez pas intéressé par l’achat d’un pack complet d’un genre que vous n’utiliserez peut-être jamais. Vous pouvez maintenant vous procurer un seul échantillon — une voix ou un instrument de world music — pour créer des paysages sonores inédits. En utilisant des sons organiques, des percussions acoustiques sur vos sons numériques peuvent ajouter une belle touche supplémentaire.
  3. Tester un son dans son contexte. Comme la sortie audio de Loopcloud est connectée à votre DAW, vous pouvez y ajouter des effets pour voir, par exemple, comment une accroche sonnera une fois compressée ou avec un delay. Normalement, il est difficile de savoir exactement comment les samples que vous allez acheter vont s’y insérer, mais avec une piste Loopcloud, cela ouvre de nombreuses possibilités. Cependant, les sons sont filigranés pour lutter contre le piratage, alors ne vous attendez pas à les enregistrer à partir de là!
  4. Générer des idées aléatoires. Avec des échantillons aléatoires, vous pouvez essayer beaucoup de choses différentes dans votre travail et sortir de votre zone de confort — avec Loopcloud, vous pouvez les tester et voir ce qui se passe. Il y a ici un aspect découverte qui me fait souvent sourire.
  5. Tester de multiples options dans les arrangements. Parfois, dans un moment où vous savez qu’il manque quelque chose, vous n’êtes pas sûr que ceci ou cela fasse la différence. Vous pouvez essayer des boucles qui pourraient vous donner une meilleure perspective de ce que vous pouvez faire.
  6. Utiliser l’éditeur de samples de Loopcloud pour affiner une boucle. Bien qu’il y ait beaucoup de boucles dans Loopcloud, vous pouvez réarranger les sons dans l’éditeur et ajouter quelques effets intégrés pour peaufiner l’échantillon parfait. La fonction multicouche vous permet de jouer jusqu’à 8 boucles. C’est vraiment une valeur ajoutée à votre bibliothèque, qui vous offre de nombreuses options pour modifier le matériel original, peut-être même un contenu très simple.
  7. Tester un échantillon seul dans un contexte. Vous pouvez choisir un échantillon et avec le séquenceur interne de Loopcloud, créer un motif pour voir comment cela sonnerait. C’est plutôt génial, car il vous manque parfois cette seule petite chose. C’est, de loin, beaucoup plus rapide et pratique que le navigateur d’Ableton. Avec tous vos échantillons personnels et ceux de la bibliothèque Loopcloud, il n’y a absolument aucun moyen d’échouer dans la recherche de bons sons. Peut-être qu’avoir trop de sons pourrait même devenir un problème!

Si vous ne l’avez pas déjà lu sur ce blogue, pour 2020, je fais une chanson par semaine dans le cadre d’un défi personnel que je relève sur WeeklyBeats, et cela a été une expérience transformatrice. La musique est l’une des parties centrales de ma vie, à la fois mon style de vie et ma vie professionnelle, mais mettre ma propre musique en premier était un peu un défi parce que je consacre beaucoup de mon temps aux clients — cela a aussi porté ses fruits à bien des égards. L’avantage principal de faire une pause dans ma propre musique a été de revoir en détail la façon dont je commence une nouvelle chanson.

Loopcloud est un outil très utile pour démarrer de nouvelles chansons à partir de zéro. En gros, avec ma façon de travailler, j’ai d’abord besoin d’un groove de base pour pouvoir improviser de nouvelles idées. Le groove peut être générique ou très simple, mais j’ai besoin de quelque chose de différent à chaque fois. Faire quelque chose de nouveau et de rafraîchissant est difficile si je suis coincé avec un certain ensemble de sons, de synthés et d’habitudes. Avoir accès à des banques aléatoires de nouveaux grooves est époustouflant, car il suffit d’ouvrir l’application pour voir quelle sera la saveur du jour. Peut-être des rythmes ethniques, world beats, sur fond de funk et de bass house? Cela ne tient qu’à moi de faire fonctionner tout cela ensemble, et si je laisse mon cerveau me dire « non », alors je sais que je passe à côté de quelque chose.

Pour démarrer un morceau et commencer une ébauche, voici comment Loopcloud peut vous aider :

  • Essayez un BPM de base avec la note clé de la chanson. Cela peut bien sûr être modifié, mais si vous commencez avec cela, vous pouvez déjà trouver des samples avec lesquels travailler.
  • Pensez à un genre sur lequel vous voulez travailler. C’est juste pour éliminer beaucoup de distractions potentielles. Si vous pensez à la techno, cela vous évitera de vous perdre dans de nombreuses décisions.
  • Choisissez un sous-genre ou une influence. Si vous êtes un puriste, cela pourrait être pour vous. Je vous suggère de choisir un deuxième genre pour aller chercher des sons transgenres. Ex. Des mélodies arabes avec de la house.
  • Décidez de votre signature rythmique, comme le 4/4, breakbeats ou autre. Construisez une boucle de base. Loopcloud vous permet également d’en choisir une.
  • Rassemblez un groupe de sons pour votre chanson. Il doit s’agir de la basse, de la mélodie principale, des idées de soutien, des effets, des hits de percussion, des éléments de transition et de l’arrière-plan. Je m’assure généralement d’avoir 3-4 sons pour chacun d’entre eux, idéalement en accord avec la chanson.

Loopcloud rend la production musicale plus « facile », est-ce un piège pour les producteurs?

Je ne pense pas que ce soit le cas. Je trouve que plus il y a de gens qui font de la musique, plus on invente des idées rafraîchissantes. Cela commence par rendre la musique de plus en plus accessible, ce que fait Loopcloud. Dans les mains de producteurs expérimentés, les outils donnent plus de temps pour nous concentrer sur les détails importants et les choses que nous aimons le plus. Dans mon cas, j’ai remarqué que j’ai gagné en vitesse en commençant de nouvelles idées ou en ajustant les besoins de mon client. J’ai plus de contrôle et je peux aussi partager des idées avec mes clients avant de leur envoyer un projet, ce qui nous permet d’être sur la même longueur d’onde.

Le fait d’avoir accès à autant de sons limite-t-il la créativité?

Non, bien au contraire. Si j’ai plus de matériel à travailler, je trouve qu’il y a moins d’obstacles à la création de chansons plus riches. L’une des choses que j’explique aux nouveaux producteurs de musique est que le fait de travailler avec des échantillons de qualité forme l’oreille sur la façon de choisir du matériel de qualité, ce qui vous donne des résultats de premier ordre. Par exemple, une fois que vous avez compris que les bons hi-hats ont un certain « air » dans les aigus, vous combinez les transitoires (transients) de certains hats de votre collection avec d’autres. Vous pourrez bientôt créer votre propre combinaison percussive de sons de 3-4 couches pour obtenir une conception sonore très originale. Même chose pour les mélodies. Mais il est très difficile de commencer à apprendre le sound design par soi-même si vous ne savez pas ce qui fonctionne vraiment. Une fois que vous en êtes conscients, vous pouvez alors travailler à la rétro-ingénierie des sons qui fonctionnent le mieux. Mais pour ce faire, rien de tel que d’avoir accès à une immense bibliothèque, comme celle qu’offre Loopcloud.

En fin de compte, la musique ne se résume qu’à peu de chose : reproduire les mélodies/atmosphères/expériences que vous voulez, avec le meilleur flux possible. Cela demande de l’expérience, de la patience et l’utilisation de matériel de qualité.

Conseils pour garder une boucle intéressante sur toute une chanson

Pour qu’une chanson construite principalement autour d’une simple boucle demeure intéressante, nous devons discuter de la façon dont vous travaillez et de vos perceptions. Je ne peux pas me contenter de recommander des trucs techniques qui résoudront tout. Vous devez réfléchir à la façon dont vous voyez votre musique, et à partir de là, il y a certaines choses qui, à mon avis, peuvent faire une différence pour aider à garder un auditeur engagé, même si votre chanson est construite autour d’une simple boucle.

Il y a deux éléments principaux dont vous devez tenir compte en ce qui concerne l’engagement de l’auditeur lorsque vous faites une chanson :

  1. La manière dont quelqu’un écoute une chanson.
  2. La manière dont votre chanson engage l’auditeur dans son expérience.

Répondre aux attentes de vos auditeurs

Si vous lisez ce blogue, vous saurez que ce sujet a été abordé dans d’autres articles. Je n’y reviendrai donc pas en détail, mais j’aimerais vous rappeler quelques éléments clés. Le point le plus important ici est de comprendre ce que vous voulez faire en premier lieu. D’après les nombreux entretiens que j’ai eus avec des clients, c’est là que beaucoup de gens se perdent. Pour savoir ce que vous voulez faire avec une chanson, votre intention doit être claire dès le départ.

Un plan pour une chanson est-il quelque chose de fixe qui ne peut être changé par la suite?

Bien sûr, vous pouvez changer d’avis, mais cela peut ouvrir une boîte de Pandore, car la direction et la vision de ce que vous voulez faire deviennent moins claires. La musique consiste à communiquer une sorte d’intention.

Quand, dans le processus de création musicale, devez-vous fixer votre intention?

Vous n’êtes pas obligé de le faire explicitement, bien sûr, mais cela vous aide si vous manquez d’orientation ou si vous sentez que vous ne pouvez pas atteindre vos objectifs. Je trouve qu’il y a deux moments clés où le fait de fixer une intention peut apporter des avantages significatifs. Le premier est lorsque vous commencez un projet. Lorsque vous commencez une chanson, vous pouvez penser à quelque chose d’un peu général, comme « une chanson ambient » ou « une track dance floor » ; mais plus vous êtes précis, plus vous fixez des limites aux divagations de votre esprit. Beaucoup de gens n’ont pas besoin de cette approche et peuvent sauter cet aspect de l’écriture musicale, mais pour d’autres, elle peut être un levier pour maximiser vos efforts dans ce que vous faites.

Par exemple, je fais souvent des chansons sans but précis parce que j’aime juste laisser les choses se faire et voir comment le processus de création affecte le produit final. Mais lorsqu’on me demande de faire un EP, je dois concentrer les résultats.

Par exemple, pour répondre aux attentes de mes clients, je dois savoir ce qu’ils veulent. Il est utile que le client travaille dans un genre spécifique ou qu’il puisse faire référence à un artiste qu’il aime, afin que je puisse l’aider à produire une musique qui plaira à des personnes ayant des goûts similaires. Lorsque l’on travaille avec une intention claire, il faut étudier comment la musique est faite, plus ou moins, en matière de variations, de transitions, de nombre de sons, de durée, de tonalités, etc.

L’objection que je reçois toujours à cette recommandation est « oui, mais je veux avoir mon propre style ». J’estime que cette affirmation est un peu erronée. Nous sommes toujours influencés par d’autres artistes et si vous ne l’êtes pas, vous pourriez avoir un problème entre les mains : pour qui faites-vous de la musique?

Je connais des gens qui font de la musique pour eux-mêmes, ce qui est formidable. Mais quand ils ont essayé de la vendre ou de la promouvoir, il n’y avait aucun moyen de savoir à qui elle était destinée parce que nous n’avions pas de modèle de référence. Pouvez-vous être original et être écouté? Oui, mais je pense qu’un certain pourcentage de vos chansons doivent posséder une sorte d’influence d’un genre auquel les gens peuvent s’identifier. Par exemple, une version très personnelle du Drum and Bass, ou de la House — alors votre musique aura une certaine étiquette.

Répondre à vos attentes et à celles de vos auditeurs en même temps

Le problème numéro un que j’entends est que le producteur s’ennuie de sa propre musique, et qu’il craint que l’auditeur s’ennuie, ce qui est tout à fait normal, compte tenu du temps que l’on peut passer à faire de la musique. Personnellement, je fais mes chansons avec une approche méticuleuse :

  • 1 idée, 2 éléments de soutien.
  • Percussion, limitée à 5 éléments maximum.
  • Basse.
  • Effets, textures et arrière-plan.

C’est tout.

L’idée principale évolue rarement plus de 2 ou 3 fois dans une chanson. Si elle change plus fréquemment que cela, vous pouvez souhaiter qu’elle évolue sur un intervalle régulier et précis, par exemple en changeant toute les 2 mesures.

Lorsque vous écrivez de la musique, comment garder une seule idée intéressante?

J’utilise les principes de design utilisés dans le contenu visuel et je les applique à ma musique. Si vous apprenez ces principes pour faire de la musique, vous développerez une toute nouvelle façon d’écouter de la musique. En recherchant ces principes, vous tomberez sur une certaine variété, mais ce sont ceux qui reviennent le plus souvent :

Équilibre : Ce principe est ce qui relie l’harmonie à l’art. En traduisant cela en musique, je dirais que, par rapport au mix, cela pourrait signifier comment vous gérez l’aspect tonal de votre chanson. Si l’on pense à la conception sonore, cela pourrait être le nombre de sons de percussion par rapport aux sons doux, ou le contraste entre les éléments clairs et sombres. Je trouve que les arrangements équilibrés se réalisent lorsqu’il y a un bon rapport entre les surprises et les idées attendues.

Contraste : Utiliser des sources différentes, ou avoir un élément qui provient d’une source totalement différente des autres. Cela peut être analogique ou numérique, acoustique ou électronique, ou bien tous vos sons proviennent de synthés modulaires sauf un qui provient d’une source organique. Si tout vient de la même source, il n’y a pas de contraste.

Mettre l’accent : Faites ressortir un élément de la chanson — il y a tant de façons de le faire! Vous pouvez ajouter quelque chose de plus fort, ou vous pouvez faire passer un élément dans un effet tel que la distorsion, etc. L’accentuation en musique est souvent liée à l’amplitude, à la gamme dynamique et aux variations de volume. Dans un mix fortement compressé, il sera difficile de faire ressortir un élément.

Motif : Il s’agit de l’idée centrale que vous voulez répéter dans votre chanson. Il peut également être lié à la signature rythmique ou à un arpège. Il peut s’agir de la partie que vous répétez dans un ordre précis ou chaotique.

Rythme : C’est la base de beaucoup de musique à bien des égards, et cela, pour moi, peut faire directement référence à la signature rythmique ou à la séquence de percussion. Vous pouvez aussi avoir plusieurs formes de rythme, du staccato, chaotique, robotique, lent-rapide… c’est vraiment l’une de mes choses préférées à explorer.

Diversité : Il s’agit du nombre de sons similaires par rapport au nombre de sons différents. C’est un peu plus subtil à appliquer en musique par rapport à la conception visuelle, mais je pense que c’est la façon dont vous vous répétez ou non dans votre arrangement. Si vous faites évoluer une chanson sans diversité, vous risquez de perdre l’attention de l’auditeur… même chose si vous avez trop de diversité dans vos sons.

L’unité : C’est ce qui colle une chanson dans son ensemble. Pour moi, la colle est faite à partir du mixage, mais il y a des choses qui peuvent vous faciliter la tâche, comme utiliser une réverbération globale, une certaine compression, un mixage propre, des préamplis identiques (colorés) ou une distorsion/saturation globale.

Pour conclure, je ne saurais trop vous recommander d’espacer vos séances de musique, de vous fixer une intention et de prêter attention à vos arrangements. Si vous savez ce que vous voulez réaliser avec votre chanson, vous pouvez vous appuyer sur une référence spécifique, puis construire vos idées en utilisant certains des principes de conception dont j’ai parlé dans cet article. Bonne chance!

Conseils de base pour les arrangements

Étant donné le volume horaire de mixage que je fais régulièrement, je travaille sur de nombreux projets d’une grande variété de clients. Je dois aussi faire beaucoup de « nettoyage » avant de travailler sur le mix d’une chanson. Je voulais partager avec vous des conseils de base pour les arrangements, ce qui accélérera la construction de la chanson et aidera à l’améliorer à la fin.

NETTOYER UN PROJET POUR PLUS DE CLARTÉ

Le « nettoyage » est quelque chose que beaucoup de gens négligent, mais cela vous aidera à mieux comprendre ce qui se passe dans une chanson. J’encourage fortement les gens à travailler sur plusieurs projets à la fois avec ma technique de production non linéaire; un projet propre vous aidera à comprendre où vous en étiez lors de votre dernière session.

Voici quelques conseils pour obtenir un projet plus propre et plus clair :

  • Nommez vos pistes/samples avec quelque chose de simple. Par exemple, renommez cette boucle « rolling_AD252 » en « percussion ». Gardez les choses simples et claires et ayez votre propre vocabulaire.
  • Colorez chaque piste en fonction du contenu. Par exemple, rouge pour le kick, marron pour la basse, bleu pour la mélodie, etc. Sur Live 10, vous pouvez ensuite appliquer cette couleur aux clips.
  • Créez une timeline logique dans votre arrangement. C’est là que 90 % échouent ! Les premiers sons de votre chanson devraient être déplacés vers l’avant et vers le haut, et au fur et à mesure que les sons arrivent, ils devraient être déposés en dessous. Puisque l’arrangeur se déplace de gauche à droite, vous verrez apparaître les sons dans l’ordre d’apparition, comme ils le font pour les films.
  • Mettre des marqueurs pour voir les points clés. Les marqueurs sur la timeline vous aident à voir comment les choses se répètent dans une certaine logique et aussi à voir où faire les transitions.
  • Consolidez les blocs de sons, changez de couleur s’il y a des changements. Consolidez tous les petits blocs pour pouvoir les dupliquer facilement et voir vos arrangements plus clairement.
  • L’arrangement n’est pas le mix. N’ajoutez pas encore tous vos effets et compressions, concentrez-vous sur la timeline, puis vous pouvez facilement grouper et faire votre mix si tout a été étiqueté et coloré correctement.

Avant consolidation

Clips consolidés

Et dupliqués

PENSEZ À L’ÉQUILIBRE

Quand vous faites une chanson, vous devez penser à quelques points clés pour garder les gens intéressés :

  • Gardez les choses en mouvement pour éviter la redondance.
  • Avoir un développement logique.
  • Apportez des surprises.
  • Avoir des transitions solides.

Tout cela peut être vu visuellement si votre projet est propre et clair. Voici comment :

L’image ci-dessus est un bon départ. Vous pouvez voir que ces blocs sont assez simples et répétitifs. Habituellement, quand j’entends une chanson comme ça, je visualise automatiquement les blocs qui entrent et sortent ; j’appelle ce type d’arrangement « blocky ». Il ne se passe pas grand-chose, rien de très excitant, et l’équilibre des chansons « blocky » est extrêmement rigide, ennuyeux.

Cependant, le fait d’avoir une chanson « blocky » peut être facilement corrigé.

  • Un son peut sonner à nouveau si vous le « réinitialisez ». Vous pouvez « réinitialiser » un son en l’enlevant, puis en le ramenant à un point clé. C’est une bonne façon pour l’auditeur d’apprécier différentes combinaisons de sons. Si vous laissez tous vos clips jouer tout le temps, vous ne pouvez pas apprécier si X joue avec Y seul. C’est pourquoi je trouve qu’une chanson avec 3 hats et/ou 3 pistes de percussion vous donne une très large gamme de combinaisons, mais vous aurez besoin d’être créatif pour toutes les explorer dans une chanson. Cela peut être fait en coupant occasionnellement certains sons.
  • Transitions, transitions, transitions. L’ai-je assez dit ? Vous pouvez faire de jolies transitions avec un effet, un silence, un son qui roule ou qui se répète, un échange de sons, une automation de volume, etc. Explorez !
  • Automation, fondu (fade in). Si tous vos sons arrivent en même temps, essayez d’avoir des fondus de temps en temps.
  • Créez des variations. Si les sons ont été programmés d’une manière spécifique dans une section, faites-les varier dans la section suivante.
  • Longueur variable des patterns. Si vous avez plusieurs patterns qui font une mesure, essayez d’en avoir certains qui en font deux, d’autres quatre, et d’autres encore d’une demie mesure. La richesse des combinaisons où les sons se mélangent au fil du temps sera captivante pour les oreilles !
  • Ne mettez pas tous vos atouts musicaux dès le début. Essayez de faire apparaître de nouveaux sons par section.

Cette dernière image montre ce à quoi ressemble un projet en ayant ajouté quelques trous, ce qui donnera beaucoup plus de dynamisme et de surprise à votre chanson. Prenez votre temps ! Vous pouvez faire confiance à l’auditeur en laissant les choses aller et évoluer. Si vous n’aimez pas les chansons en constante évolution et que vous préférez les arrangements dénudés, c’est à peu près la même chose : prenez votre temps pour faire entrer les choses et utilisez des automations.

J’espère que cela vous aidera !

Raconter une histoire à travers les arrangements.

Quand il s’agit de mix et de mastering, mon travail consiste à écouter beaucoup, beaucoup de chansons. Certaines sont géniales, tandis que d’autres ont besoin de plus d’amour, mais d’après les nombreuses chansons que j’entends chaque jour, je peux identifier une chose importante qui fait qu’une chanson se démarque le plus : les arrangements. Je crois que vos arrangements et vos techniques d’arrangement de chansons sont ce qui montre vraiment votre maturité en tant qu’artiste.

Votre morceau peut avoir des sons étonnants, un kick de fou, et un très beau mix, mais si vous n’avez rien à dire, votre chanson ne sera pas mémorable. Bien que, paradoxalement, certaines chansons soient aussi mémorables parce qu’elles n’ont pas du tout d’arrangements ; aucun arrangement peut aussi être une forme de récit.

Dans ce post, j’aborderai les arrangements de deux manières : « technique » et « total », un point de vue philosophique. Alors que tant de gens ont des opinions différentes sur les arrangements, il y a une chose qu’il me semble important de souligner : vous inviter à sortir de la case de tout ce qui sonne « commercial ». Tant d’articles en ce moment soulignent comment chaque chanson sonne de la même façon et je vais aussi expliquer pourquoi.

Gardez à l’esprit : il n’y a pas de recette magique ou de solution toute faite pour les arrangements.

Alors, fondamentalement, comment expliquer la narration dans la musique électronique ? Il y a deux points critiques à garder à l’esprit :

  1. Les arrangements commencent avec une idée simple qui évolue. Plus l’idée est claire, plus elle devient compréhensible pour l’auditeur. Plus c’est accrocheur, plus c’est mémorable. L’attrait vient de la capacité de faire quelque chose avec lequel les gens peuvent avoir un lien émotionnel. On sait aussi que, si l’on examine les 50 dernières années de musique pop, il y a toujours des tendances de chansons à travers le temps. Ce qui fait d’une chanson « un succès », c’est généralement quand quelqu’un comprend la tendance actuelle (qui est « en demande ») et y ajoute sa touche personnelle pour lui donner un sentiment de « déjà vu, mais différent ».
  2. Les arrangements techniques visent à créer de la musique pour les DJs. L’une des choses les plus excitantes est d’être capable d’architecturer une musique qui trouvera un endroit logique pour se mixer dans une autre chanson, ou pour créer une nouvelle chanson (comme dans 1 +1=3, piste 1, piste 2 et le mélange des deux).

Ces deux types d’arrangements sont différents, mais peuvent aussi être combinés. Ils ont des objectifs différents. La raison pour laquelle je trouve important d’en parler, c’est qu’en tant qu’auditeur, vous ne les écoutez pas de la même façon. Le premier type, c’est ce qui fait qu’un titre est une chanson. En termes de vocabulaire, une track est une musique plus orientée pour les DJs, que l’on peut superposer tandis qu’une chanson est davantage une musique qui peut être écoutée seule et avoir sa propre histoire. Trop souvent, je trouve que les gens qui écoutent des tracks vont dire qu’il « manque quelque chose », mais en théorie, si cette musique est faite pour être superposée, c’est parce qu’il y a de la place pour qu’une autre chanson soit superposée. J’aime à dire que la track fait partie d’une histoire qui sera créée par d’autres et qu’il est important de laisser tomber l’ajout de plus en plus de couches. Si vous ne laissez pas d’espace, comment un autre DJ peut-il l’utiliser ?

Parlons donc des arrangements pour les tracks et de ce qui est utile à faire/utiliser.

  • Utilisez un motif : Pour tout, utilisez toujours un motif qui peut être quelques notes ou une boucle. Parfois, les idées les plus simples sont les meilleures. Si par exemple, votre motif est une simple mélodie à deux notes qui se répète (note : le motif puissant de Batman n’était que deux notes simples !), alors gardez à l’esprit que ces deux notes sont simplement le noyau, puis ajoutez des variantes ou des notes de soutien, des idées.
  • Définissez votre logique et suivez-la : Habituellement, le premier tiers de votre chanson définira la logique du reste de votre chanson. Par exemple, si vous coupez le son après 4 mesures, gardez cette logique pour toute la chanson. Donc, quoi que vous définissiez en termes d’inhibition, ou d’ajout, tenez-vous-en à cela jusqu’à la fin de la chanson.
  • Divisez votre chanson en trois tiers (le premier tiers est l’intro, le deuxième est le noyau, le troisième est l’outro) : Gardez à l’esprit que chaque section a un but et exige un équilibre. Il devrait avoir une surprise, une certaine cohérence, un punch et une transition.
  • Laissez de l’espace : Miles Davis aimait le silence entre les notes et disait souvent que c’était ce qui donnait le vrai sens à n’importe quelle phrase. Si vous trouvez votre hook entier pour la partie centrale de votre chanson, assurez-vous d’avoir des variantes de cette idée, avec des espaces/silence.

L’importance de définir votre propre langue dans votre musique est importante pour créer votre personnalité. Nous savons tous que la musique est une forme de communication et, par conséquent, certains codes peuvent être utilisés pour créer des phrases dans votre musique. Tout le monde a un point de vue différent, mais j’aimerais partager mon lexique personnel. Mais considérons ceci : la techno est de la musique 4/4, ce qui signifie qu’un « cycle » est fondamentalement de 4 mesures ; c’est aussi là où les DJs essaient de mixer in/out. Chacune de vos chansons basées sur cette prémisse aura une meilleure cohérence si vous vous en tenez à une logique similaire, et la musique sera comprise plus rapidement par les DJs.

  • Une phrase est fondamentalement longue d’une mesure (4 temps). Un paragraphe a une longueur de 4 ou 8 mesures.
  • Faire répéter les sons, c’est un point (« . »). Vous voulez généralement le faire à la fin d’une mesure si vous faites une longue phrase, mais vous pouvez aussi avoir un point pour souligner un son qui a besoin d’exprimer quelque chose. Les sons qui roulent aident à passer à la mesure suivante, car ils créent de l’énergie.
  • Couper le kick ou plusieurs sons à la fois est une virgule («, »), cela peut également marquer la fin de la partie et préparer pour un autre. Le silence crée une mini tension et crée de l’anticipation.

Ce sont les bases avec lesquelles on peut jouer.

  • Vous pouvez découper toute votre structure de chanson pour voir clairement toutes vos 4 mesures dans des blocs distinctifs. Cette action cruciale aide vraiment à voir les grandes lignes de votre chanson et à voir l’organisation.
  • Je travaille généralement son par son (piste par piste) et décide que certains sons auront un changement à un moment donné, disons X nombre de mesures. Par exemple : les hats ont un changement minuscule (un point) toutes les 4 mesures, les toms en auront un toutes les 2 et les claps, toutes les mesures. Ensuite, vous découpez toutes les mesures en mesures plus courtes pour pouvoir éditer les détails.
  • Ajouter de la décoration si nécessaire dans la même logique. Si vous avez commencé à couper et à créer de l’espace ici et là, ces zones peuvent être de bons espaces pour insérer des effets comme de petits flous subtils.
  • Soyez très conscient de l’endroit où votre chanson a ses éléments principaux, et s’il respecte la logique que vous avez définie dans le premier tiers de votre chanson.

Une chanson qui a de l’équilibre et des événements répétitifs ne sonnera jamais vide, ennuyeuse ou inutile parce que les gens comprendront consciemment (ou non) le langage derrière elle.

Maintenant, regardez comment il se répète et essayez de garder des séquences de blocs qui se répètent. Par exemple, si j’ai 4 blocs qui se répètent et qu’il y a un silence de 2 mesures, je le répéterai à travers la chanson.

C’est un bon exemple de ce que j’appelle la logique d’arrangement. Vous décidez de la façon dont les choses se déroulent, puis vous suivez cette logique jusqu’au bout.

CONSEIL : Toujours varier la façon dont le son entre et sort. Vous avez 2 choix : le son commence à jouer ou apparait en fondu. Essayez d’avoir des variations entre les sons et dans la manière dont ils entrent et sortent.

Le plus important — et je terminerai avec ceci — est de garder à l’esprit que vous devriez toujours avoir une surprise pour l’auditeur, et si vous le surprenez, il/elle voudra réécouter votre chanson ; alors, soyez audacieux et parfois, imprévisible. J’aime la méthode 1-2 punch : faire quelque chose, le répéter pour que l’auditeur fasse « ah oui » puis quand l’auditeur l’attend à nouveau, lui donner un coup de poing avec quelque chose qu’il n’a pas vu venir.

J’espère que cela vous aidera !

Supprimer toutes vos tracks et vendre votre matériel.

Depuis le tout début, je me souviens de nombreuses fois où j’ai remis en question mes capacités en tant que producteur de musique. Me sentir coincé sur un projet ou faire face aux retours négatifs d’un titre dont j’étais fier m’a fait me demander si je n’étais pas dans une impasse musicale. Parfois, il ne faut pas grand-chose pour envisager de tout débrancher et tout ranger pour de bon. Plusieurs de mes collègues ont des histoires similaires, et j’ai vu plus d’une fois des gens se demander s’ils allaient supprimer toutes leurs tracks et vendre tout leur matériel.

Des hauts et des bas. Il existe une multitude de recherches qui confirment le fait que faire de la musique peut produire une dose massive de satisfaction, un high similaire à l’effet des drogues ou au rush d’un entraînement intense. Le frisson après avoir terminé une piste est énorme, mais en revanche, lorsque les choses ne fonctionnent pas, cela peut être déprimant. Parfois, on a l’impression de vivre dans un état de misère constante. Notre point de vue régit souvent nos humeurs et, avec un petit quelque chose, il peut passer très rapidement de maussade à positif.

J’ai passé beaucoup de temps à lire les commentaires de groupes Facebook de gens qui flirtent avec l’idée de vendre leur matériel et de tout arrêter. Du côté numérique, j’entends parler d’effacer des disques durs entiers remplis de pistes raw, et je pense au travail acharné et au temps qu’ils ont investi dans des projets qui ne seront jamais achevés. Ils estiment que le travail n’en vaut tout simplement pas la peine. Si souvent, le sentiment d’excitation et d’énergie de l’écoute de notre prochaine meilleure track peut être remplacé par la frustration et le doute de soi lorsqu’on la stocke avec toutes les autres inachevées. Une autre idée géniale qui va rester telle quelle, une idée incomplète, jamais entendue. Retour à la case départ. Encore une fois.

UNE DE MES RÈGLES PERSONNELLES EST DE NE JAMAIS EFFACER UN PROJET OU UN SAMPLE. JE NE LE FERAI PAS, C’EST TOUT. 0% DE CHANCE.

Je crois que les principaux ennemis qui modifient notre jugement sont la surexposition et les réactions adverses. Si je travaille sur un projet qui ne se réalise tout simplement pas, je me rappelle qu’il faut simplement le ranger et y revenir après un certain temps. Une fois rouvert et écouté avec une nouvelle perspective, vous trouverez probablement quelque chose qui vous inspire ou, à tout le moins, quelque chose dont vous pouvez vous débarrasser immédiatement. En tant qu’artistes, nous changeons sans cesse. L’artiste que vous serez dans un an pourrait aimer ou non ce que vous produisez en ce moment. En gardant vos projets inachevés en lieu sûr, vous investissez dans votre temps et vos talents pour demain plutôt que de jeter ce qui vous frustre aujourd’hui.

Conseil : Cela peut sembler idiot, mais si vous ne vous sentez pas à l’aise avec la musique, essayez simplement de dire : « Pour le moment, je n’ai pas envie de faire de la musique. » Insistez sur « pour le moment », car cela enlève l’idée que votre état d’esprit est permanent.

Dans des articles précédents, j’ai longuement parlé de l’avantage de planter des graines, de créer un projet principal où toutes vos idées peuvent être récupérées et utilisées comme tremplin vers quelque chose de grand avec un effort minimum. L’avantage d’avoir une bibliothèque de sons et d’outils sur mesure, prêts à tout moment, est énorme parce que l’impulsion du moment est essentielle pour compléter vos pistes.

Une chose courante est la recherche d’un vieux matériel pour obtenir un son particulier. À un moment donné, il est naturel d’avoir l’impression d’avoir dépassé les limites de votre équipement et d’être sûr que l’achat d’équipement neuf résoudra le problème. Nous sommes constamment tentés par de nouveaux produits et outils qui promettent de résoudre nos problèmes et de rendre tout cela plus facile. Même après avoir acheté du nouveau matériel, nous ne prenons pas toujours le temps de vraiment les examiner. Combien de fois nous demandons-nous ce que nous devons vraiment réparer ? Est-ce que l’équipement peut résoudre ce problème ? Il est certain que les médias et le marketing se posent la question ! Mais la prochaine fois que nous échouerons, il y aura encore un autre outil indispensable, parce que cet outil…. mec il va vraiment faire la différence.

Conseil : Certains équipements peuvent être loués. Si vous pouvez tester ce que vous voulez, cela peut être vraiment utile.

PRENEZ UNE MINUTE POUR RÉFLÉCHIR À VOS OBJECTIFS AVANT DE FAIRE UN AUTRE INVESTISSEMENT.

Pour vraiment passer à autre chose en tant que producteur, le meilleur investissement personnel auquel je puisse penser est de simplement finir quelque chose, n’importe quoi. Je crois que la suppression de vos pistes renforce votre incapacité à terminer ce que vous avez commencé, et n’apporte rien de bon. Vous n’avez certainement pas plus d’avance en tant que producteur, et vous n’aurez jamais rien à montrer sans avoir terminé vos projets.

Prenez un moment pour examiner vos progrès ou votre manque de progrès. Où est-ce que vous êtes coincé ? Jusqu’où progressez-vous dans la track ? Êtes-vous limités par votre conception sonore ou est-ce que vous bloquez dans l’arrangement ? Trouvez votre faiblesse et tracez un cercle autour de celle-ci avec un grand stylo rouge. C’est votre problème. C’est la partie difficile pour vous. Rien de ce que vous pourrez acheter ne résoudra ce problème. Ce qui est bien, c’est que maintenant que vous savez où vous bloquez, vous pouvez travailler sur comment l’améliorer.

YouTube. Hallelujah. Peu importe ce que vous cherchez, je vous promets qu’il y aura une vidéo pour vous aider à surmonter votre problème. Ne restez pas bloqué indéfiniment en regardant des vidéos qui, quelques heures plus tard, glissent vers sujet totalement différent (ça arrive souvent). Aussi, pour conclure, voici un conseil de production que j’adore faire : à la fin d’une session, exportez tout ce que vous avez, puis stockez ceci dans le dossier de la production. Faites systématiquement « réunir et sauvegarder », il peut s’agir d’une boucle de 30 secondes, les arrangements que vous avez en cours, ou même exporter toutes les stems de votre session. Ceci est extrêmement utile pour d’anciens projets, mais aussi pour ouvrir un projet vierge, puis importer plusieurs bounces et les utiliser immédiatement. Cette astuce a été si réellement utile pour mes albums précédents !

 

Voir aussi : Terminer vos projets.

Rendre les sons vivants : le mouvement dans la musique électronique

CRÉER DU MOUVEMENT DANS LA MUSIQUE ÉLECTRONIQUE

L’un des concepts les plus méconnus de la musique électronique est le mouvement. Par mouvement, je fais référence à la façon dont chaque son évolue constamment tout au long d’une chanson. Je discutais une fois avec un passionné de synthétiseurs modulaires et il disait ne pas supporter les sons enregistrés comme les samples parce que, selon lui, ces sons sont « morts ». Avec les synthés modulaires, un son peut être répété pendant des minutes et il ne sera jamais exactement le même parce que les composants matériels donnent constamment de légères variations au son. Un son enregistré est figé comme une image. Puisque nous n’avons pas tous le luxe de posséder un synthé modulaire, permettez-moi d’expliquer comment nous pouvons utiliser des outils logiciels pour rendre les sons « vivants » et développer du mouvement dans notre propre musique électronique.

Tout d’abord, convenons que le mouvement dans la musique électronique provient de certains éléments qui « bougent ». Il existe différentes façons de créer cette sensation :

1. CHANGEMENTS DE VOLUME (AMPLITUDE)

Le changement de volume des percussions est souvent associé au groove et au swing. Les deux peuvent modifier le volume des sons. Cela dit, vous pouvez appliquer un modèle de groove non seulement aux percussions, mais aussi aux mélodies et aux lignes de basse. Si cela ne suffit pas, vous pouvez aussi utiliser l’effet midi velocity qui peut non seulement altérer la vélocité de chaque note, mais dans Ableton Live il y a aussi un randomizer qui peut être utilisé pour créer un effet plus humain. Une autre façon d’ajouter de la dynamique est d’utiliser un effet de trémolo sur un son et de le garder synchronisé ou non. L’effet trémolo affecte également le volume, et c’est une autre façon de créer des grooves sur mesure. Personnellement, j’aime aussi créer des changements d’arrangement très subtils sur l’enveloppe ou le gain de volume, ce qui maintient le son toujours en mouvement.

En général, les LFOs — comme ceux présents dans le patch Max for Live — peuvent être utilisés pour moduler n’importe quoi, et ils créeront automatiquement du mouvement. Associé à chaque LFO, j’utilise souvent un autre LFO pour moduler sa vitesse afin d’obtenir une véritable sensation de non-redondance.

Astuce : Combinez LFOs et modifications manuelles, puis copiez les séquences jusqu’à la fin de la chanson. Je vous suggère d’essayer de sortir de la structure 4/4 et des blocs réguliers pour sortir d’un « template feel ».

2. FILTRE

Une autre excellente façon de créer du mouvement est de faire en sorte que le son change toujours de tonalité. L’utilisation d’un filtre en mode parallèle est un moyen très efficace de créer de la couleur. L’important est de s’assurer que la fréquence et la résonance sont constamment en mouvement en utilisant des LFOs ou des enveloppes. En étant en parallèle, le son semble toujours être le même, mais il y aura un peu plus de corps à cause du filtre. Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c’est qu’il y a différents types de filtres, donc vous pouvez essayer différents types de filtres dans différents Sends et votre chanson sera plus en mouvement. Alors que les filtres sont parfaits pour les changements subtils, vous pouvez aussi faire la même chose avec un égaliseur, mais toujours en parallèle. L’ajout d’une enveloppe sur le filtre pour qu’il détecte le signal entrant et change la fréquence est aussi une très belle façon de garder le son organique.

Astuce : Essayez de comparer comment un filtre Moog peut différer d’un filtre ordinaire.

3. TEXTURES

Les textures ou le bruit de fond sont une autre excellente façon d’émuler les appareils analogiques. Il y a plusieurs façons de le faire, mais celle que je recommande est d’obtenir un microphone pour votre iPhone et d’enregistrer un moment de votre prochaine visite au café ou au restaurant, ou même dans votre maison où nous ne nous rendons pas compte qu’il y a encore un très faible niveau de bruit. L’ajout de cet enregistrement à faible volume dans votre chanson ajoute automatiquement un layer de chaque son en évolution. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi convertir certains bruits en patterns de groove qui créent une forme de randomisation sur vos sons. Certains effets de haute qualité tels que la saturation utilisée sur certains sons ajouteront une forme de texture qui empêche vos samples de sonner creux.

Astuce : La modulation FM sur un filtre ou une oscillation peut créer des textures granuleuses.

4. STÉRÉO ET PANORAMIQUE

Pour ce point, il y a différents effets qui jouent avec l’image stéréo et — bien que vous devriez être prudent — il est bon d’avoir au moins un ou deux sons qui ont ce genre d’effets. Parmi ces effets le phaser, le chorus, le flanger, le delay, la reverb et l’auto-pan. Ils peuvent tous donner du mouvement aux sons si la modulation n’est pas synchronisée et si le dry/wet est constamment modifié légèrement.

Astuce : Faites attention aux effets que vous utilisez, car une utilisation excessive peut créer des problèmes de déphasage.

5. TIMING

Un point que les gens négligent souvent : la position d’un son dans un pattern peut changer légèrement tout au long d’une chanson pour créer un sentiment de mouvement. Cet effet est plus facile à créer si vous convertissez tous vos clips audio en midi. En mode midi, vous pouvez utiliser le plug-in Humanizer (Max) pour modifier constamment le timing de chaque note. Vous pouvez aussi le faire manuellement si vous êtes un peu plus dans l’édition de détails, mais à la fin, un Humanizer peut faire la même chose tout en créant des idées inattendues qui pourraient être intéressantes. Une autre astuce est d’utiliser un effet de glitch en mode parallèle pour ajouter quelques courbes dans le timing d’un son de temps en temps.

Astuce : Désactivez le verrouillage de la grille (grid lock) dans la section arrangement pour être intentionnellement imprécis.

La méthode de preview Soundcloud de 2 minutes

La méthode de preview Soundcloud de 2 minutes, comme je l’appelle, consiste à créer des prévisualisations de pistes d’une durée de 2 minutes. Pourquoi cette longueur ?

Si vous regardez la plupart des previews de tracks que les labels et les artistes partagent en ligne, ils durent environ 2 minutes. Ce standard non officiel est devenu populaire pendant les premiers jours de Soundcloud quand on a découvert un petit problème impliquant la possibilité de télécharger des pistes complètes à partir du site : pas le fichier de résolution complète, mais la version streaming, qui est de très mauvaise qualité. Beaucoup de morceaux ont circulé de cette façon et c’est fou de penser que certaines personnes ont utilisé ces versions pour les jouer dans des podcasts ou même en clubs !

Alors, pourquoi poster des morceaux de 2 minutes ?

Beaucoup de labels recherchent les artistes en naviguant sur leur page Soundcloud et ce n’est pas bon signe si la page est vide. En conséquence, certains artistes ont commencé à créer de « fausses » chansons, comme des morceaux de 2 minutes, souvent avec des artworks créés à partir d’une application en ligne. Le résultat fou de ce comportement a été que certaines personnes/labels ont commencé à demander aux artistes de sortir certains de ces morceaux de deux minutes, ce qui a forcé les artistes à les terminer.

L’avantage de l’upload de mini-pistes de 2 minutes est que si quelqu’un vous contacte au sujet d’une piste, vous saurez ce qui fonctionne le mieux à partir de toutes les pistes que vous avez en ligne. Ceci est particulièrement utile si vous avez un grand nombre d’esquisses et que vous vous demandez lesquelles ont le plus de potentiel. L’inconvénient de cette approche, si elle est mal faite, c’est qu’elle peut vraiment se retourner contre vous et vous faire paraître (très) peu professionnel.

Cela dit, si votre but est d’obtenir une certaine attraction en ligne, cette méthode peut vraiment être efficace. Certaines personnes ont aussi besoin de motivation et d’orientation pour faire avancer les choses, alors cette approche pourrait être bonne si vous êtes l’un de ces artistes. Voici quelques conseils sur la façon d’aborder cette question de manière efficace, afin d’en tirer le meilleur parti :

Utilisez les pistes en cours pour éviter d’être pris par des demandes inattendues. Plus vous êtes avancé dans les arrangements, mieux c’est. Vous pouvez utiliser une base complexe de 2 minutes comme moyen de trouver les idées finales de votre piste. Télécharger une boucle très simple n’est pas une bonne idée, car elle peut sembler complètement vide.

Assurez-vous qu’il est bien mixé. C’est peut-être la partie la plus difficile, mais assurez-vous que le mix est solide. Utiliser une certaine compression et avoir un limiteur sur le master pour coller le tout ensemble.

Assurez-vous que l’idée principale de la piste est exposée dans l’aperçu. Ce que je veux dire ici, c’est que si quelqu’un écoute votre preview, il aura une idée de la chanson. Si vous avez besoin d’un meilleur exemple, allez sur decks.de et écoutez des extraits de disques pour voir ce que je veux dire.

Avoir quelque chose de fort à dire. Assurez-vous que votre boucle est excitante, qu’elle contient quelque chose de spécial et qu’elle comporte un élément mémorable qui pourrait donner envie d’en entendre davantage. C’est l’aspect le plus critique de votre piste de 2 minutes.

Essayez d’avoir des idées de chansons très différentes les unes des autres. Si vous avez trop d’avant-premières qui sonnent toutes exactement pareil, c’est un peu comme avoir une palette de couleurs avec une multitude de variations beiges ; avoir des couleurs différentes, mais garder une esthétique qui est en accord avec votre style.

S’assurer que le mixdown est solide, puis normaliser. Si vous n’utilisez pas de limiteur, exportez le tout normalisé, cela créera une version plus forte.

Limitez le nombre total de pistes sur votre page Soundcloud. Essayez de ne pas dépasser un nombre entre 10 et 15 tracks. Pourquoi ? Parce que vous ne voulez pas être cet artiste qui a des millions de pistes non signées non plus. Enlever les plus anciens et enlever ceux qui n’ont pas de commentaires ou pas de likes. Ce n’est pas bon pour l’élan (voir mon article précédent).

Indiquez si la piste n’est pas signée. Faites savoir aux gens que le morceau n’est pas signé ou masterisé ; cela aide à clarifier les choses pour ceux qui l’écoutent.

Alors, quand terminer un de ces morceaux de 2 minutes ? Vous devriez décider de la finir lorsqu’il génère une sorte de buzz. Si un DJ vous demande une copie d’un titre pour un podcast, cela peut être aussi important que si un label voulait le signer. Si quelqu’un s’intéresse à votre piste, ne dormez pas dessus ! Faites-moi part de vos résultats !

S’imposer des règles pour l’arrangement

Lorsqu’on se heurte à un mur, il peut être pénible d’avancer et de passer au-dessus. C’est un jeu mental de volonté et de force contre l’effort créatif. Ce qu’il faut savoir : attendre un bref moment d’inspiration et de créativité perdra toujours le bénéfice d’un travail acharné et constant. Ça doit être aussi dur que ça tout le temps ? Y a-t-il un moyen de surpasser les tâches plus difficiles et plus longues ? Je suis la voix que vous entendez dire oui. Et c’est plus facile que vous ne le pensez.

Au fil des ans, en tant que producteur, je n’ai jamais cessé d’apprendre des autres et de trouver des moyens d’améliorer mes compétences et ma technique dans tous les domaines de la production musicale. Je vais partager avec vous une chose que j’aurais aimé avoir apprise plus tôt : créer et s’imposer des règles pour les arrangements. Des règles ? Quoi ? Je vais vous expliquer.

Pour beaucoup de producteurs, le moment où vous arrangez vos morceaux semble être quelque chose que vous n’attendez pas avec impatience. Je comprends, je suis passé par là. J’entends toujours dire que la vibe et l’âme du morceau semblent changer de manière moins excitante quand vous vous asseyez et que vous commencez à l’étaler. On m’a souvent dit : quand j’arrive à ce coin de rue, la fête est finie. Mais n’arrêtez pas la musique tout de suite.

JE RÉUSSIS ET JE SUIS PROLIFIQUE EN TANT QU’ARTISTE PARCE QUE J’ACCOMPLIS LES TÂCHES DIFFICILES. JE NE ME CACHE PAS DES TÂCHES QUE J’ÉVITAIS DE FAIRE. J’Y VAIS TOUT DE SUITE ET JE COMMENCE PAR LES TRAVAUX LES PLUS DIFFICILES. JE LES AI AFFRONTÉS D’UNE MANIÈRE QUI N’EST PLUS DOULOUREUSE OU ENNUYEUSE. L’UTILISATION DES RÈGLES N’EST PAS COMME VOLER EN PILOTE AUTOMATIQUE, BEAUCOUP DE DÉCISIONS DIFFICILES SONT PRÉ-DÉCIDÉES POUR MOI.

 

Cela peut sembler trop facile, ou de pur brio, mais les gens du monde entier utilisent ce processus pour décharger le dur labeur mental de prendre des décisions pour arriver à la ligne d’arrivée plus rapidement. Si vous voulez obtenir des résultats plus cohérents et plus impressionnants, lisez la suite.

(vous savez qu’il s’agit d’une priorité clé dans tout mon blogue, trouver des moyens de maximiser votre créativité et votre efficacité, en organisant notre flux de travail pour passer moins de temps sur le quotidien prenant, et plus de temps sur les parties enrichissantes et excitantes de notre travail)

Parlons de vous imposer des règles internes. Ma définition des règles serait la suivante : utiliser certaines techniques pour créer une structure de chanson engageante. Et n’oubliez pas — les règles peuvent être enfreintes plus tard, mais vous trouverez qu’il est beaucoup plus utile de commencer rapidement et de faire des progrès rapides plutôt que de commencer lentement à partir de zéro.


Il y a plusieurs raisons pour lesquelles un auditeur peut être attiré par votre chanson — la qualité du mix, une superbe loop, l’accroche du hook, etc. La plupart des gens admettront qu’ils sont attirés par une chanson (ou avoir une chanson dans la tête) par la structure narrative de l’arrangement. La création d’un arrangement serré et bien séquencé est l’un des domaines où de nombreuses personnes ont du mal à réussir. Leurs chansons manquent de corrélation, c’est-à-dire la combinaison de la répétition contre le changement. C’est un domaine de l’écriture de chansons où les règles peuvent aider énormément en prédéfinissant comment chaque son peut être utilisé.

Voici quelques exemples de règles que j’utiliserai :

  1. Direction : ce projet est-il pour le club, pour le casque, pour un projet de cinéma ? Sachant cela, chaque choix qui s’ensuivra sera dicté.
  2. Définition des sections : c’est une partie cruciale, que je vais définir comme une partie de la piste où une idée est utilisée d’une certaine manière, et vous passerez d’une section à l’autre, en entendant une différence claire et perceptible. Selon le genre, certains arrangements sont serrés, couplet, refrain, couplet, refrain, refrain, pont, couplet, etc. Beaucoup d’arrangements s’en tiennent à une formule répétitive, ce qui dans ce cas-ci est une bonne chose, car nous écoutons et savons rapidement à quoi nous attendre. C’est ici que vous pouvez ajouter et créer des variations aux sons qui peuvent augmenter l’intensité de manière puissante pour l’auditeur.
  3. La séquence de percussions : Cette séquence est-elle la même sur 8 ou 16 mesures ? Comme précédemment, vous voulez créer un motif stable qui se répète et qui peut supporter les autres éléments de votre piste. L’avantage d’utiliser des structures répétitives est qu’il suffit d’un petit changement pour introduire un grand changement, qui saura captiver l’oreille de l’auditeur tout de suite, et créer une anticipation pour la partie suivante. Des hats ou des claps sont souvent utilisés pour créer cette variation.
  4. Séquence de blocs et couleur : S’il y a une variation dans la même piste pour un son, je recommande fortement de changer les couleurs des blocs pour indiquer cette différence. C’est amusant et efficace de placer vos blocs dans un motif visuel, bleu-rouge-bleu-rouge-rouge-rouge-bleu-orange.
  5. Blocs superposés : C’est le prolongement naturel de la règle précédente. Imaginez que vous avez deux pistes, chacune ayant ses propres séquences de couleurs, votre motif visuel peut être créé en combinant les deux. C’est très utile lorsque vous voulez que deux sons différents s’appellent ou se répondent l’un l’autre. Vous les verrez l’un au-dessus de l’autre, comme une paire.
  6. Taille des blocs : J’aime faire une séquence pour mes kicks et ensuite les consolider (Cmd + J). Cela va créer un bloc plus grand que je vais dupliquer jusqu’à la fin. Maintenant, je peux exiger que ces blocs ne changent pas du tout, ce qui me permet de concentrer mon énergie sur la création de variations pour mes blocs de percussion plus courts. Imposer des tailles de blocs est l’un des moyens les plus libérateurs pour accélérer le processus d’arrangement !
  7. Blocks statiques vs blocks lives : Vous constaterez que chaque piste que j’ai inclura des éléments individuels qui sont un enregistrement audio de quelques manipulations live. Pour moi, ces blocs sont « Live » (vivants) tandis que ceux qui n’ont pas de manipulation sont « sleepy » (statiques). Vous pouvez décider d’avoir un certain rapport entre les vivants et les statiques.
  8. Rapport de perspective : Peut-être mon préféré. Alors qu’un ratio en tiers est habituel (ex. intro, milieu, fin), vous pouvez aussi en avoir plus, mais chaque ratio doit être de la même longueur plus ou moins. Le nombre de sections qui convient dépend vraiment de vous.
  9. Pourcentage de surprises : simple n’est-ce pas ? Combien de surprises donnerez-vous à l’auditeur ? Un trop grand nombre diminuera l’impact alors qu’un trop petit nombre pourrait ne pas engager suffisamment et ils trouveront votre morceau ennuyeux.
  10. Silences : élément très important. Les silences dans la musique peuvent donner une grande puissance aux notes jouées. Vous aurez besoin d’au moins un petit moment où vous donnerez de l’air à votre mix en ajoutant des silences à une pièce. Pensez de façon créative à la manière dont vous voulez créer de l’espace dans votre séquence.

 

Comme vous pouvez le voir, les règles que vous pouvez créer et appliquer à votre piste peuvent être tout ce que vous souhaitez. La meilleure partie sur l’utilisation des règles dans votre flow de travail est que vous allez considérablement accélérer les choses en déchargeant une grande partie du travail de devinette mentale à un processus qui a déjà été prédécidé. Tout cela signifie plus de plaisir en studio, plus de musique finie, ce qui est une situation gagnant-gagnant sous tous les angles.

VOIR ÉGALEMENT : The Science Behind Tracky Music

Checklist pour savoir si ma track est terminée

Alors que je travaillais activement sur mon live, je me suis rendu compte que j’utilisais une checklist personnelle pour savoir si ma track était terminée. Des petits détails aux gros morceaux, il est parfois facile d’oublier certaines choses. De la même manière que pour partir en voyage, vous voulez vous assurer d’avoir tout préparé avant de sortir du projet.

Cette liste de contrôle est ce que j’utilise personnellement avant de passer au mixdown. Vous verrez qu’il y a encore des points que j’aborde comme étant du pré-mixing, mais je ne passerai pas trop de temps là-dessus. Dans un article précédent, j’ai expliqué l’importance d’exporter les stems hors de votre projet une fois la production terminée. Cela libère l’utilisation du CPU, donne une sensation de légèreté, donne la possibilité de sauvegarder ou de collaborer et éventuellement de faire un peu de mix dans un autre DAW pour obtenir des textures différentes. Mais surtout, c’est une façon de se dire : « Ok, il est temps de passer à autre chose. »

Avez-vous besoin de tout contre-vérifier pour déclarer que c’est fini ? Non, pas du tout. Il ne s’agit que d’une aide pour vous aider à mieux voir tout ce qui pourrait être couvert (et je suis sûr qu’il me manque encore une ou deux choses là-dedans !)

Catégories de la checklist, par ordre d’importance :

1. L’accroche (idée principale, Hook)

C’est ici que tout commence et se termine. Commençons donc par nous poser ces simples questions :

  • Quel est le hook principal de votre chanson ? Rappelez-vous, l’accroche est ce que quelqu’un chanterait à quelqu’un d’autre pour expliquer de quoi à l’air la chanson. Votre chanson n’en a peut-être pas (et c’est très bien aussi), mais l’accroche est l’un des principaux facteurs pour rendre une chanson mémorable et intemporelle.
  • Quels éléments soutiennent le hook ? Une bonne accroche n’est souvent pas suffisante. Il est utile de la soutenir avec des sons en écho ou des petites bribes de mélodies secondaires.
  • Est-ce que vous visez une structure pop ou un mantra répétitif ? Il peut aussi y avoir une zone grise qui combine les deux. Mais quel que soit votre choix, assurez-vous d’avoir une réponse claire.

2. Design sonore (Sound design)

C’est la section la plus importante pour moi et c’est habituellement là que je passe le plus de temps. J’ai ici des sous-catégories que je vais aborder.

  • Quels sont la direction et le but de cette chanson ? Est-ce surtout pour destiné à être mixé (DJ) ou plus pour l’écoute ? Vinyle ou Spotify ? Chill, dancefloor ou expérimental ? C’est quelque chose qui peut parfois être bon de garder à l’esprit jusqu’à la toute fin où vous pourrez alors supprimer ou ajouter des détails qui changeront le tout.
  • Quelle chanson ou quel artiste serait une référence ? Cela peut être ajouté directement dans une piste. Voir mon article précédent sur comment utiliser une piste de référence.
  • Quel est le rapport entre éléments organiques et éléments synthétiques ? C’est un point auquel je pense en général au début, mais je serai également disposé à le réviser à la fin.
  • Quelle est la tonalité principale de ma chanson ? Pas toujours indispensable si vous faites de la musique inharmonique. Mais il peut être intéressant de décider de la note fondamentale de la basse, du kick et des mélodies.
  • Kick : le kick est-il en accord avec la mélodie ? Est-il compressé en sidechain avec d’autres sons qui rentrent en conflit ? Personnellement, j’essaye aussi d’avoir un kick différent de celui de ma track précédente. Le kick est le dernier élément à concevoir, car il est là pour soutenir et compléter l’ensemble du projet.
  • Snare/clap : souvent aussi important que le kick, j’utilise habituellement un clap si ma dernière track avait un snare, pour alterner. Je vais aussi essayer de les superposer (layering). D’une chanson à l’autre, le son des percussions qui se produira sur les 2e et 4e temps devra varier selon mes goûts. Je veux essayer d’offrir différentes options pour quand je joue mes chansons en live ou en DJ set.
  • Bass : est-elle en tonalité ? Est-elle en sidechain ?
  • Melodie : c’est un peu difficile mais comme expliqué dans ma technique de production non linéaire, j’aime aller et venir dans la track pour voir si la mélodie a un impact, et si celui-ci est positif dans la durée. Trouver une mélodie est déjà assez difficile, mais la rendre agréable au fil du temps est un art en soi.
  • Atmosphère : y a-t-il un arrière-plan dans ce titre ? Qu’y a-t-il en arrière-plan par rapport au premier plan ? J’aime utiliser des bus pour ça.
  • Enregistrement : est-ce que j’utilise des enregistrements de terrain pour cela ?
  • Textures : les textures sont-elles claires et audibles ? Ou est-ce plus subtil ?
  • Quel est le rapport entre les sons répétitifs et les sons changeants ? Certaines personnes aiment toujours avoir le même clap à travers la chanson tandis que dans le Hip Hop, ils aiment souvent en changer. Y a-t-il une règle que vous voulez suivre ? Si oui, à propos de quoi ?

 

3. Le groove

C’est une section un peu moins condensée mais très importante si la chanson est plus percussive et pour le dancefloor.

  • Le groove est-il emprunté à une chanson ou à un template de groove ? Est-il personnalisé ?
  • Quelle est la signature du morceau ? Est-elle globale ou différente selon les parties ?
  • Est-ce qu’il y a un groove global appliqué ou est-ce que ce morceau utilise plusieurs grooves selon les parties ?
  • Exportez toutes les boucles de percussions en MIDI pour ajuster le groove.
  • Qu’est-ce qui est répétitif et ce qui ne l’est pas ? Trouvez un équilibre sain entre les sons répétés à travers la chanson et d’autres sons qui changent sur 1-2-3-4 mesures.
  • Y a-t-il un sidechain entre les pistes pour créer un effet de pompe subtil ou au contraire très présent ? Cela peut faire une différence.
  • Quels sont les sons modulés ? C’est une des choses les plus importantes à faire si vous voulez que votre chanson soit plus organique que synthétique. C’est une chose de sélectionner les bons samples organiques, mais la façon dont vous les programmez sera cruciale pour l’impression générale. Souvent, l’oreille humaine est très sensible au mouvement, même si la musique est jouée en arrière-plan. Vous seriez surpris de ce que les gens remarquent et de ce qu’ils ne remarquent pas.

 

4. FX/RETOURS

L’utilisation des retours (sends) est cruciale pour donner une impression d’unité à la piste. L’une des erreurs les plus fréquentes que je vois de la part des nouveaux producteurs est d’utiliser plusieurs reverbs partout dans le projet au lieu d’en utiliser une seule comme send. J’utilise habituellement des sends multiples pour créer des effets 3D élaborés et sophistiqués pour les percussions et les mélodies. L’un des points les plus importants est de les utiliser avec soin, jusqu’à la fin.

  • Cette chanson est-elle sèche ou plus chaleureuse ? Quelle place attribuer au reverb ?
  • Quel type de réverbération est-ce que je veux pour cette piste ? Petite ou grande ? Les options sont le hall, room, plates, convolution et quelques autres.
  • Qu’est-ce qui va avoir un effet 3D ? Vous ne voudrez peut-être pas mettre toute la chanson en 3D, car cela va à l’encontre de l’idée. Ce qui rend la chanson 3D, c’est la quantité de sons que vous mettez en plein dans la figure, par rapport à ceux que vous mettez en arrière-plan. Une combinaison saine des deux aura un meilleur effet.
  • Un seul delay pour le projet ! Sur quelle signature ?

 

5. Structure/arrangements

J’ai fait référence à la structure comme des Legos dans un article précédent. Ils ont souvent la même façon d’être construits pour plusieurs raisons. C’est pourquoi une track de référence peut nous aider à briser nos idées narratives. Je recommande toujours de déposer des marqueurs dans les arrangements de cette façon : un au début, un à la fin et un au milieu. Cela établira ce que j’appelle des perspectives et vous aidera à voir si votre narration générale est équilibrée et si les choses sont bien organisées.

À partir du milieu, je poserais encore une fois un marqueur entre le début et le milieu, puis un dans la dernière partie. Votre chanson doit comporter 4 parties distinctes. Les sections 1-2 sont intro et outro. La partie du milieu est l’endroit où votre chanson se développe et existe.

  • Est-ce que votre chanson a une intro/outro ? Commencez-vous immédiatement dans l’action ou développez-vous ?
  • Combien d’espace avez-vous pour que le mix DJ ?
  • Vos éléments mélodiques évoluent-ils correctement à travers chaque section ?
  • Votre chanson a-t-elle au moins un développement, centre d’intérêt par section ?
  • Est-ce que la chanson a une surprise importante environ aux 2/3 de sa longueur ? Je recommande toujours d’y réfléchir.

 

J’ai donc abordé les principaux points que je couvre habituellement. Je pourrais aller plus loin, mais c’est ce que vous verrez dans la production. Au-delà, nous tomberions dans le mix et c’est un tout nouvel article à venir.