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Conseils pour une meilleure clarté dans votre mix

La clarté d’un mix n’est pas quelque chose que les gens comprennent ou perçoivent bien lorsqu’ils débutent, mais il s’agit d’une composante magique d’une chanson qui distingue souvent les mixages professionnels des mixages amateurs. Les mixes au son clair attirent instantanément votre attention parce qu’ils sont précis, ouverts, aérés et faciles à comprendre. Si la clarté d’un mix peut sembler facile à créer, elle est en fait très difficile à atteindre.

Je peux dire que je commence moi-même à mieux comprendre la clarté. Si vous connaissez bien ma musique, vous savez que j’aime la musique chargée et que mes chansons sont généralement assez pleines, avec de multiples couches de sons. C’est un défi pour moi d’obtenir un mixage clair à cause du nombre de sons que j’utilise, mais c’est aussi la meilleure façon de m’entraîner à mixer clairement, car c’est plus difficile que si je n’utilisais qu’un petit nombre de sons.

Voici quelques points que j’ai appris en créant de la clarté dans mes propres mix.

« Less is more », moins il y en a, plus c’est clair

Moins vous en avez, plus votre chanson sera claire. Rien ne rentre en confrontation et il y a moins à essayer de trouver un endroit approprié pour chaque élément. Lors du mixage, vous devez trouver un endroit approprié pour chaque son que vous utilisez. Si vous avez 5 hi-hats, 3 claps et 5 mélodies, cela peut devenir un véritable défi.

Comment nettoyer un mix et le rendre plus clair?

Je vois beaucoup de clients qui ont du mal à nettoyer leurs mix. La plupart des artistes souffrent d’un étrange processus de pensée qui se résume à quelque chose comme « J’ai peur que l’auditeur s’ennuie, donc je vais remplir mon mix avec autant de choses que possible pour qu’il ne soit jamais déçu ». À cela, je répondrais qu’il y a un remède dans votre DAW… le bouton « mute »! Laissez-moi vous expliquer :

1 – Mettez en boucle une section de votre chanson, la partie où elle est la plus chargée.

2 – Mettez tout en « mute », puis commencez par remettre vos sons essentiels. Quel est le plus petit nombre de sons pouvant communiquer clairement l’idée de votre chanson? Le fait de mettre en sourdine certaines parties d’une chanson crée parfois des perspectives intéressantes et peut révéler des choses dont vous n’aviez pas conscience dans vos arrangements — il faut souvent moins de sons pour créer un mix clair. Cela peut vouloir dire pas de remplissage, pas de décorations, pas d’arrière-plan, juste l’essentiel.

3 – Vos sons essentiels partagent-ils un espace commun dans le spectre des fréquences?

Techniquement, si vous en avez moins, les sons sont susceptibles d’occuper moins d’espace et de se heurter moins fréquemment les uns aux autres. En général, il y a quelques zones où vos sons peuvent entrer en conflit :

  • Fréquence : Si vous divisez le spectre en 4 ou 5 bandes, vous voulez que chaque bande ait le même nombre de sons. Les basses fréquences seraient inférieures à 100 Hz, puis 100 à 1 K pour les moyennes, 1 K à 3 K pour les moyennes hautes, 3 K à 10 K pour les hautes, puis 10 K+ pour les sons aériens et les transitoires. Si vous avez du mal à couper vos sons, vous pouvez également isoler certains sons dans différentes bandes.
  • Amplitude : Aussi appelée volume, l’amplitude est souvent mal comprise. Les gens veulent que tout soit TRÈS fort et ont peur que les sons secondaires ne soient pas entendus. Tout se fait entendre dans un mix et parfois, les choses qui sont moins fortes sont bien meilleures. Certains sons doivent être les plus forts, puis les autres doivent être mixés par rapport à ceux-ci. Plus la distance d’amplitude entre vos sons est grande, plus ils auront l’impression de respirer. C’est votre gamme dynamique, un concept qui est souvent mal compris. Je vous recommande de jouer avec des niveaux ici et là. Avoir une modulation sur l’amplitude d’un son est un bon moyen de créer une bouffée d’air frais dans un mix. Vous pouvez utiliser un outil comme MTremolo pour vous donner un coup de main à cet égard.
  • Longueur du sample : C’est quelque chose que beaucoup négligent, mais qui est très important lorsqu’il s’agit d’échantillons. Dans de nombreux cas, les échantillons que les gens utilisent sont trop longs (trop de decay) et cela peut causer beaucoup de bruit, surtout une fois compressé. Prenez les kicks, par exemple ; les gens adorent les gros kicks, mais ne réalisent pas à quel point un long kick est problématique dans les basses fréquences, surtout en mastering. Il coule dans les basses et tout devient mou. J’utilise souvent Transient Shaper (by Softubes) pour raccourcir kicks ou d’autres éléments de percussion. Vous pouvez pousser l’attaque si vous voulez et réduire le decay. Vous pouvez également réduire le decay d’un sample dans Ableton si vous allez dans « Preserve » pour le faire passer en « Trans », vous assurer que c’est à sens unique, et jouer avec le pourcentage pour supprimer le decay.
  • Espace stéréo : Je l’ai déjà expliqué et je m’abstiendrai de me répéter, mais la clarté stéréo est cruciale. Si vos sons sont diffusés de façon incontrôlée, vous risquez d’avoir des problèmes de phase, ce qui signifie que vous vous retrouverez avec des trous et des sons fantômes alors qu’ils devraient être entendus. Je sais que la découverte des problèmes de phase peut être un mystère pour beaucoup de nouveaux producteurs, mais avec un bon système de mesure, vous pouvez les voir. Vous pouvez aussi écouter une partie de votre chanson en mono pour voir si tout se passe bien.

Les erreurs de mix qui provoquent le chaos

Il existe un certain nombre d’outils et d’habitudes qui peuvent créer le chaos dans un mix — je les rencontre souvent, et en voici quelques exemples pour lesquels je peux donner des conseils :

1- Utilisation de boucles de samples : Il n’y a rien de mal à utiliser une boucle préfabriquée ou à échantillonner quelque chose à partir d’une source, mais vous ne pourrez pas accéder aux sons de la boucle individuellement, et vous risquez de vous faire piéger en traitant des problèmes qui existent déjà dans la boucle ou l’échantillon. Si vous utilisez une boucle, placez-la au centre de votre chanson et assurez-vous que les autres samples s’y rattachent. Conseil : L’utilisation de boucles chargées peut être un peu problématique, mais vous pouvez utiliser un compresseur multibande pour les contrôler, ou les mettre en mono et utiliser un outil stéréo multibande comme la the Shaperbox 2 pour décider de la position de chaque son.

2- Cauchemars d’autopan : Faire bouger les choses peut sembler passionnant, mais cela n’aide pas à mixer avec clarté si vous en faites trop. Utiliser plusieurs effets d’autopan sur les sons peut être cool, mais l’oreille humaine ne peut gérer qu’un certain nombre de choses complexes. Si à la première écoute, on ne peut pas comprendre le mouvement clairement, il y a des chances que la modulation n’aide pas. Conseil : n’utilisez qu’un seul effet d’autopan par morceau, au maximum.

3- Delays et reverbs : Les reverbs et delays multiplient ou allongent les sons, les chansons sont plus chargées et donc potentiellement plus confuses. La réverbération peut être utile, mais un type comme Hall peut rendre les choses un peu difficiles. Je vous recommande de régler votre réverbération sur une courte durée et sur un faible niveau de wet/dry. Une réverbération plus sombre peut également aider à préserver les aigus de votre chanson. Conseil : L’utilisation de la réverbération avec une Chamber/Room au début peut vous aider à comprendre combien vous devez en utiliser. De plus, si vous pouvez utiliser un delay au lieu d’une réverbération pour créer des sons plus larges, utilisez un égaliseur pour apprivoiser les fréquences qui entrent en conflit.

4- Compression intense : La compression colle et ajoute du corps aux sons, mais un compresseur avec une release lente et un ratio élevé peut aussi gâcher la précision d’un son. Garder certains transitoires intacts peut vraiment aider un son à sortir d’un mixage. Si vous compressez, utilisez peut-être le rapport magique de 1:1.5 avec une attaque lente pour aider les transitoires à ressortir. Conseil : La compression parallèle est toujours utile pour la clarté.

Mon dernier conseil général est de toujours vérifier votre mix en mono… ça aide vraiment!

J’espère que cela a été utile.

Travailler avec Loopcloud

Pour faire de la musique au début des années 90, il fallait travailler avec des échantillonneurs (samplers), un ordinateur Atari très basique pour faire tourner Cubase, et sampler des sons de cassettes ici et là. Nous ajoutions des lignes de synthétiseur par-dessus ce que nous avions, mais nous étions vraiment limités dans nos possibilités. Vous n’avez pas idée à quel point il était épuisant de faire une simple boucle — cela prenait parfois toute un après-midi. De plus, nous devions tout laisser tourner pour continuer plus tard sans rien perdre. 10 ans plus tard, c’était déjà beaucoup plus facile, mais pour trouver les échantillons (samples) dont vous aviez besoin ou que vous ne pouviez pas faire vous-même, vous achetiez des échantillons sur CD ou cherchiez dans votre bibliothèque de musique — ce n’était pas toujours facile.

Quand j’ai décidé de commencer à travailler avec d’autres sur leur musique en tant que producteur, il y a une chose qui est devenue essentielle, l’organisation de mes fichiers : des échantillons avec des étiquettes pour que je puisse les retrouver facilement. Quand je travaille sur un album complet tout en travaillant sur 2 ou 3 autres projets pour des clients, si je ne suis pas organisé, je perds mon inspiration.

Et puis j’ai découvert Loopcloud. Depuis, je ne suis plus le même, sans blague.

Qu’est-ce que Loopcloud et comment cela fonctionne?

Avant tout, Loopcloud est une application de bureau qui se synchronise avec votre DAW. C’est aussi un organisateur d’échantillons et un magasin en ligne pour tous les samples qui pourraient vous manquer. Ainsi, l’application contient vos échantillons ainsi que la bibliothèque sur le nuage (cloud) — c’est une porte d’accès à une bibliothèque où vous pouvez trouver pratiquement tous les sons dont vous avez besoin. La meilleure façon de l’utiliser est d’ouvrir le VST Loopcloud dans votre DAW et d’aller ensuite sur l’application pour commencer votre recherche de sons. Si vous faites cela avec un morceau sur lequel vous travaillez, il synchronisera votre BPM et vous pourrez alors lui dire dans quelle clé se trouve votre morceau (le cas échéant). Si vous trouvez des boucles qui ne sont pas dans la bonne tonalité, vous pouvez également forcer l’application à l’accorder sur la tonalité de votre chanson. Il vous suffit alors de faire glisser l’échantillon que vous avez trouvé dans Loopcloud et de le déposer directement dans votre DAW — c’est assez magique.

Les différentes façons dont j’utilise Loopcloud

  1. Trouver un son manquant précis pour une chanson. Vous pouvez passer 30 à 40 minutes à essayer de trouver un roulement de tambour correct, à régler un synthé pour qu’il sonne exactement comme certains leads deep house que vous aimez, etc. Avec Loopcloud, je trouve parfois 2 ou 3 échantillons qui sont similaires à ce que j’imagine et je les superpose pour créer quelque chose de nouveau.
  2. Explorer des genres qui vous font habituellement peur. Si vous avez collecté et acheté des échantillons basés sur un genre, il est parfois très intéressant de s’aventurer dans d’autres genres que vous ne connaissez pas et de trouver des sons différents de ceux que vous utilisez d’habitude. Il est normal d’être pointilleux dans la recherche de sons, et il se peut que vous ne soyez pas intéressé par l’achat d’un pack complet d’un genre que vous n’utiliserez peut-être jamais. Vous pouvez maintenant vous procurer un seul échantillon — une voix ou un instrument de world music — pour créer des paysages sonores inédits. En utilisant des sons organiques, des percussions acoustiques sur vos sons numériques peuvent ajouter une belle touche supplémentaire.
  3. Tester un son dans son contexte. Comme la sortie audio de Loopcloud est connectée à votre DAW, vous pouvez y ajouter des effets pour voir, par exemple, comment une accroche sonnera une fois compressée ou avec un delay. Normalement, il est difficile de savoir exactement comment les samples que vous allez acheter vont s’y insérer, mais avec une piste Loopcloud, cela ouvre de nombreuses possibilités. Cependant, les sons sont filigranés pour lutter contre le piratage, alors ne vous attendez pas à les enregistrer à partir de là!
  4. Générer des idées aléatoires. Avec des échantillons aléatoires, vous pouvez essayer beaucoup de choses différentes dans votre travail et sortir de votre zone de confort — avec Loopcloud, vous pouvez les tester et voir ce qui se passe. Il y a ici un aspect découverte qui me fait souvent sourire.
  5. Tester de multiples options dans les arrangements. Parfois, dans un moment où vous savez qu’il manque quelque chose, vous n’êtes pas sûr que ceci ou cela fasse la différence. Vous pouvez essayer des boucles qui pourraient vous donner une meilleure perspective de ce que vous pouvez faire.
  6. Utiliser l’éditeur de samples de Loopcloud pour affiner une boucle. Bien qu’il y ait beaucoup de boucles dans Loopcloud, vous pouvez réarranger les sons dans l’éditeur et ajouter quelques effets intégrés pour peaufiner l’échantillon parfait. La fonction multicouche vous permet de jouer jusqu’à 8 boucles. C’est vraiment une valeur ajoutée à votre bibliothèque, qui vous offre de nombreuses options pour modifier le matériel original, peut-être même un contenu très simple.
  7. Tester un échantillon seul dans un contexte. Vous pouvez choisir un échantillon et avec le séquenceur interne de Loopcloud, créer un motif pour voir comment cela sonnerait. C’est plutôt génial, car il vous manque parfois cette seule petite chose. C’est, de loin, beaucoup plus rapide et pratique que le navigateur d’Ableton. Avec tous vos échantillons personnels et ceux de la bibliothèque Loopcloud, il n’y a absolument aucun moyen d’échouer dans la recherche de bons sons. Peut-être qu’avoir trop de sons pourrait même devenir un problème!

Si vous ne l’avez pas déjà lu sur ce blogue, pour 2020, je fais une chanson par semaine dans le cadre d’un défi personnel que je relève sur WeeklyBeats, et cela a été une expérience transformatrice. La musique est l’une des parties centrales de ma vie, à la fois mon style de vie et ma vie professionnelle, mais mettre ma propre musique en premier était un peu un défi parce que je consacre beaucoup de mon temps aux clients — cela a aussi porté ses fruits à bien des égards. L’avantage principal de faire une pause dans ma propre musique a été de revoir en détail la façon dont je commence une nouvelle chanson.

Loopcloud est un outil très utile pour démarrer de nouvelles chansons à partir de zéro. En gros, avec ma façon de travailler, j’ai d’abord besoin d’un groove de base pour pouvoir improviser de nouvelles idées. Le groove peut être générique ou très simple, mais j’ai besoin de quelque chose de différent à chaque fois. Faire quelque chose de nouveau et de rafraîchissant est difficile si je suis coincé avec un certain ensemble de sons, de synthés et d’habitudes. Avoir accès à des banques aléatoires de nouveaux grooves est époustouflant, car il suffit d’ouvrir l’application pour voir quelle sera la saveur du jour. Peut-être des rythmes ethniques, world beats, sur fond de funk et de bass house? Cela ne tient qu’à moi de faire fonctionner tout cela ensemble, et si je laisse mon cerveau me dire « non », alors je sais que je passe à côté de quelque chose.

Pour démarrer un morceau et commencer une ébauche, voici comment Loopcloud peut vous aider :

  • Essayez un BPM de base avec la note clé de la chanson. Cela peut bien sûr être modifié, mais si vous commencez avec cela, vous pouvez déjà trouver des samples avec lesquels travailler.
  • Pensez à un genre sur lequel vous voulez travailler. C’est juste pour éliminer beaucoup de distractions potentielles. Si vous pensez à la techno, cela vous évitera de vous perdre dans de nombreuses décisions.
  • Choisissez un sous-genre ou une influence. Si vous êtes un puriste, cela pourrait être pour vous. Je vous suggère de choisir un deuxième genre pour aller chercher des sons transgenres. Ex. Des mélodies arabes avec de la house.
  • Décidez de votre signature rythmique, comme le 4/4, breakbeats ou autre. Construisez une boucle de base. Loopcloud vous permet également d’en choisir une.
  • Rassemblez un groupe de sons pour votre chanson. Il doit s’agir de la basse, de la mélodie principale, des idées de soutien, des effets, des hits de percussion, des éléments de transition et de l’arrière-plan. Je m’assure généralement d’avoir 3-4 sons pour chacun d’entre eux, idéalement en accord avec la chanson.

Loopcloud rend la production musicale plus « facile », est-ce un piège pour les producteurs?

Je ne pense pas que ce soit le cas. Je trouve que plus il y a de gens qui font de la musique, plus on invente des idées rafraîchissantes. Cela commence par rendre la musique de plus en plus accessible, ce que fait Loopcloud. Dans les mains de producteurs expérimentés, les outils donnent plus de temps pour nous concentrer sur les détails importants et les choses que nous aimons le plus. Dans mon cas, j’ai remarqué que j’ai gagné en vitesse en commençant de nouvelles idées ou en ajustant les besoins de mon client. J’ai plus de contrôle et je peux aussi partager des idées avec mes clients avant de leur envoyer un projet, ce qui nous permet d’être sur la même longueur d’onde.

Le fait d’avoir accès à autant de sons limite-t-il la créativité?

Non, bien au contraire. Si j’ai plus de matériel à travailler, je trouve qu’il y a moins d’obstacles à la création de chansons plus riches. L’une des choses que j’explique aux nouveaux producteurs de musique est que le fait de travailler avec des échantillons de qualité forme l’oreille sur la façon de choisir du matériel de qualité, ce qui vous donne des résultats de premier ordre. Par exemple, une fois que vous avez compris que les bons hi-hats ont un certain « air » dans les aigus, vous combinez les transitoires (transients) de certains hats de votre collection avec d’autres. Vous pourrez bientôt créer votre propre combinaison percussive de sons de 3-4 couches pour obtenir une conception sonore très originale. Même chose pour les mélodies. Mais il est très difficile de commencer à apprendre le sound design par soi-même si vous ne savez pas ce qui fonctionne vraiment. Une fois que vous en êtes conscients, vous pouvez alors travailler à la rétro-ingénierie des sons qui fonctionnent le mieux. Mais pour ce faire, rien de tel que d’avoir accès à une immense bibliothèque, comme celle qu’offre Loopcloud.

En fin de compte, la musique ne se résume qu’à peu de chose : reproduire les mélodies/atmosphères/expériences que vous voulez, avec le meilleur flux possible. Cela demande de l’expérience, de la patience et l’utilisation de matériel de qualité.

Conseils pour garder une boucle intéressante sur toute une chanson

Pour qu’une chanson construite principalement autour d’une simple boucle demeure intéressante, nous devons discuter de la façon dont vous travaillez et de vos perceptions. Je ne peux pas me contenter de recommander des trucs techniques qui résoudront tout. Vous devez réfléchir à la façon dont vous voyez votre musique, et à partir de là, il y a certaines choses qui, à mon avis, peuvent faire une différence pour aider à garder un auditeur engagé, même si votre chanson est construite autour d’une simple boucle.

Il y a deux éléments principaux dont vous devez tenir compte en ce qui concerne l’engagement de l’auditeur lorsque vous faites une chanson :

  1. La manière dont quelqu’un écoute une chanson.
  2. La manière dont votre chanson engage l’auditeur dans son expérience.

Répondre aux attentes de vos auditeurs

Si vous lisez ce blogue, vous saurez que ce sujet a été abordé dans d’autres articles. Je n’y reviendrai donc pas en détail, mais j’aimerais vous rappeler quelques éléments clés. Le point le plus important ici est de comprendre ce que vous voulez faire en premier lieu. D’après les nombreux entretiens que j’ai eus avec des clients, c’est là que beaucoup de gens se perdent. Pour savoir ce que vous voulez faire avec une chanson, votre intention doit être claire dès le départ.

Un plan pour une chanson est-il quelque chose de fixe qui ne peut être changé par la suite?

Bien sûr, vous pouvez changer d’avis, mais cela peut ouvrir une boîte de Pandore, car la direction et la vision de ce que vous voulez faire deviennent moins claires. La musique consiste à communiquer une sorte d’intention.

Quand, dans le processus de création musicale, devez-vous fixer votre intention?

Vous n’êtes pas obligé de le faire explicitement, bien sûr, mais cela vous aide si vous manquez d’orientation ou si vous sentez que vous ne pouvez pas atteindre vos objectifs. Je trouve qu’il y a deux moments clés où le fait de fixer une intention peut apporter des avantages significatifs. Le premier est lorsque vous commencez un projet. Lorsque vous commencez une chanson, vous pouvez penser à quelque chose d’un peu général, comme « une chanson ambient » ou « une track dance floor » ; mais plus vous êtes précis, plus vous fixez des limites aux divagations de votre esprit. Beaucoup de gens n’ont pas besoin de cette approche et peuvent sauter cet aspect de l’écriture musicale, mais pour d’autres, elle peut être un levier pour maximiser vos efforts dans ce que vous faites.

Par exemple, je fais souvent des chansons sans but précis parce que j’aime juste laisser les choses se faire et voir comment le processus de création affecte le produit final. Mais lorsqu’on me demande de faire un EP, je dois concentrer les résultats.

Par exemple, pour répondre aux attentes de mes clients, je dois savoir ce qu’ils veulent. Il est utile que le client travaille dans un genre spécifique ou qu’il puisse faire référence à un artiste qu’il aime, afin que je puisse l’aider à produire une musique qui plaira à des personnes ayant des goûts similaires. Lorsque l’on travaille avec une intention claire, il faut étudier comment la musique est faite, plus ou moins, en matière de variations, de transitions, de nombre de sons, de durée, de tonalités, etc.

L’objection que je reçois toujours à cette recommandation est « oui, mais je veux avoir mon propre style ». J’estime que cette affirmation est un peu erronée. Nous sommes toujours influencés par d’autres artistes et si vous ne l’êtes pas, vous pourriez avoir un problème entre les mains : pour qui faites-vous de la musique?

Je connais des gens qui font de la musique pour eux-mêmes, ce qui est formidable. Mais quand ils ont essayé de la vendre ou de la promouvoir, il n’y avait aucun moyen de savoir à qui elle était destinée parce que nous n’avions pas de modèle de référence. Pouvez-vous être original et être écouté? Oui, mais je pense qu’un certain pourcentage de vos chansons doivent posséder une sorte d’influence d’un genre auquel les gens peuvent s’identifier. Par exemple, une version très personnelle du Drum and Bass, ou de la House — alors votre musique aura une certaine étiquette.

Répondre à vos attentes et à celles de vos auditeurs en même temps

Le problème numéro un que j’entends est que le producteur s’ennuie de sa propre musique, et qu’il craint que l’auditeur s’ennuie, ce qui est tout à fait normal, compte tenu du temps que l’on peut passer à faire de la musique. Personnellement, je fais mes chansons avec une approche méticuleuse :

  • 1 idée, 2 éléments de soutien.
  • Percussion, limitée à 5 éléments maximum.
  • Basse.
  • Effets, textures et arrière-plan.

C’est tout.

L’idée principale évolue rarement plus de 2 ou 3 fois dans une chanson. Si elle change plus fréquemment que cela, vous pouvez souhaiter qu’elle évolue sur un intervalle régulier et précis, par exemple en changeant toute les 2 mesures.

Lorsque vous écrivez de la musique, comment garder une seule idée intéressante?

J’utilise les principes de design utilisés dans le contenu visuel et je les applique à ma musique. Si vous apprenez ces principes pour faire de la musique, vous développerez une toute nouvelle façon d’écouter de la musique. En recherchant ces principes, vous tomberez sur une certaine variété, mais ce sont ceux qui reviennent le plus souvent :

Équilibre : Ce principe est ce qui relie l’harmonie à l’art. En traduisant cela en musique, je dirais que, par rapport au mix, cela pourrait signifier comment vous gérez l’aspect tonal de votre chanson. Si l’on pense à la conception sonore, cela pourrait être le nombre de sons de percussion par rapport aux sons doux, ou le contraste entre les éléments clairs et sombres. Je trouve que les arrangements équilibrés se réalisent lorsqu’il y a un bon rapport entre les surprises et les idées attendues.

Contraste : Utiliser des sources différentes, ou avoir un élément qui provient d’une source totalement différente des autres. Cela peut être analogique ou numérique, acoustique ou électronique, ou bien tous vos sons proviennent de synthés modulaires sauf un qui provient d’une source organique. Si tout vient de la même source, il n’y a pas de contraste.

Mettre l’accent : Faites ressortir un élément de la chanson — il y a tant de façons de le faire! Vous pouvez ajouter quelque chose de plus fort, ou vous pouvez faire passer un élément dans un effet tel que la distorsion, etc. L’accentuation en musique est souvent liée à l’amplitude, à la gamme dynamique et aux variations de volume. Dans un mix fortement compressé, il sera difficile de faire ressortir un élément.

Motif : Il s’agit de l’idée centrale que vous voulez répéter dans votre chanson. Il peut également être lié à la signature rythmique ou à un arpège. Il peut s’agir de la partie que vous répétez dans un ordre précis ou chaotique.

Rythme : C’est la base de beaucoup de musique à bien des égards, et cela, pour moi, peut faire directement référence à la signature rythmique ou à la séquence de percussion. Vous pouvez aussi avoir plusieurs formes de rythme, du staccato, chaotique, robotique, lent-rapide… c’est vraiment l’une de mes choses préférées à explorer.

Diversité : Il s’agit du nombre de sons similaires par rapport au nombre de sons différents. C’est un peu plus subtil à appliquer en musique par rapport à la conception visuelle, mais je pense que c’est la façon dont vous vous répétez ou non dans votre arrangement. Si vous faites évoluer une chanson sans diversité, vous risquez de perdre l’attention de l’auditeur… même chose si vous avez trop de diversité dans vos sons.

L’unité : C’est ce qui colle une chanson dans son ensemble. Pour moi, la colle est faite à partir du mixage, mais il y a des choses qui peuvent vous faciliter la tâche, comme utiliser une réverbération globale, une certaine compression, un mixage propre, des préamplis identiques (colorés) ou une distorsion/saturation globale.

Pour conclure, je ne saurais trop vous recommander d’espacer vos séances de musique, de vous fixer une intention et de prêter attention à vos arrangements. Si vous savez ce que vous voulez réaliser avec votre chanson, vous pouvez vous appuyer sur une référence spécifique, puis construire vos idées en utilisant certains des principes de conception dont j’ai parlé dans cet article. Bonne chance!

Mise en forme des transients

Dans ce blogue, j’ai déjà discuté de nombreuses façons de jouer avec une piste pour créer de nouvelles textures et variations et comment garder vos sons captivants. J’aimerais discuter d’une autre façon de colorer votre musique : la mise en forme des transients (ou crêtes transitoires). Cela peut radicalement changer la façon dont une piste sonne, selon la manière dont vous façonnez vos sons.

Pour expérimenter les transients, nous aurons besoin de jouer avec certaines fonctionnalités d’Ableton Live qui peuvent être très puissantes. Par ailleurs, vous pouvez aussi investir dans un plug-in de la catégorie « Transient Shapers », il y en a beaucoup, mais mes favoris sont MTransientMTransient de Melda Production et Transient Shaper de Softubes. Les deux offrent des résultats de qualité à un prix décent.

Tout d’abord, si vous n’êtes pas familier avec les transients, il s’agit généralement du début d’un son/sample. Si vous êtes familier avec l’enveloppe Attack-Decay-Sustain-Release (ADSR) des synthétiseurs, l’attaque manipule généralement le transient. Il peut-être rapide et percutant, d’autres fois lent et doux. Pour un kick avec beaucoup de punch, vous voulez qu’il soit prononcé et vif. Si vous recherchez cette texture spécifique, alors la mise en forme du transient sera vraiment intéressante pour vous. Un plug-in vous permettra de rendre le transient plus apparent ou plus silencieux, et en général, vous pourrez également contrôler le sustain du transient. Parfois, vous voulez que votre transient claque, mais que le reste du kick soit plus silencieux ; un plug-in de mise en forme transitoire pourra le faire avec 2 boutons. J’ai plusieurs versions de ces outils et je les utilise quotidiennement — c’est assez captivant ce que l’on peut faire si l’on exagère l’attaque de sons qui n’ont pas de transients du tout.
Dans Ableton Live, vous pouvez également vous amuser avec une fonction intégrée dans la vue détaillée du sample. Voyons comment vous pouvez le manipuler et comment vous pouvez jouer avec.

Tout d’abord, prenez un sample de loop et dupliquez-le dans une autre piste.

Ensuite, sur la boucle dupliquée, assurez-vous de configurer les détails comme suit. Baissez maintenant le pourcentage du transient.

Vous remarquerez qu’en descendant cette valeur, il ne restera que les transients et le reste des sons disparaîtra. Vous ajustez chaque son pour n’en garder que le début, qui correspond au transient. La nouvelle piste peut être remontée en volume et superposé à l’autre : vous remarquerez que le transient est plus fort et que vous aurez maintenant un certain punch en plus s’il n’y en avait pas assez à l’origine.

Si vous consolidez, vous obtiendrez une nouvelle visualisation :

Vous voyez la différence et ce qu’on a enlevé ? En superposant le début, vous donnez plus de punch.

Astuce : essayez ça avec une boucle de kick ou une boucle de hats.

Maintenant, le fun ne fait que commencer !

Voici quelques suggestions pour essayer de pousser votre conception sonore encore plus loin :

  1. Contrôler/abaisser les transients de la boucle d’origine avec un compresseur. Si vous réglez un compresseur avec une attaque rapide, il contrôlera les transients. Jouez avec la release pour vraiment l’apprivoiser.
  2. Ajoutez une réverb ou tout autre effet sur la piste de transients seul. C’est vraiment cool parce que l’effet peut affecter le début ou la fin des sons. J’aime mettre la réverbération uniquement sur le sustain en laissant le transient sec, ce qui donne plus de précision à vos percussions au lieu de les perdre dans une marée de réverb.
  3. Mettre un EQ sur les transients et ne garder que les hautes fréquences pour la précision ou seulement les médiums pour plus de puissance.
  4. Side-chain le transient avec le son d’origine. Expérimentez avec celui-ci et vous obtiendrez des résultats amusants !
  5. Compressez les deux pistes en les groupant.

N’hésitez pas à partager vos réflexions sur la mise en forme des transients !

Techniques de production musicale : la production non-linéaire

Cela fait longtemps que j’ai promis un post traitant d’une des nombreuses techniques de production musicale que j’utilise : la production non linéaire. Le tout premier album que j’ai fait en utilisant cette technique assidument était Intra. Et puis je m’y suis récemment plongé en profondeur pour produire de multiples EPs, réalisés entre fin décembre 2017 et mars 2018. Alors qu’Intra était un album de 23 chansons fait sur neuf mois, ma dernière expérience a produit 19 titres en trois mois. Je pense que je m’améliore, surtout parce que c’est de plus en plus clair dans mon esprit.

Sur les 19 titres récents, j’en ai gardé 8 pour l’album Returning Home, que vous pouvez écouter ci-dessus. C’est une déclaration sur le fait que la maison est un état d’esprit et non pas nécessairement un lieu physique. Je fais de la musique techno/dance depuis 1998, et après avoir expérimenté des paysages sonores plus électroniques et de la musique ambient, ça me fait du bien de revenir à mes racines. Chose amusante, j’ai essayé de travailler avec d’autres labels, car je voulais garder le mien, Archipel, pour des trucs plus downtempo, mais j’ai rencontré de nombreux refus ou des compromis compliqués. Je suis trop têtu pour changer les choses et comme cet album a été fait sur la base d’un concept très solide, je ne voulais pas revenir en arrière et changer ce que je trouvais bien.

Mais revenons à la technique de production non linéaire. Je couvrirai le déroulement du processus, du point de départ jusqu’à la fin.

J’entends souvent des gens dire, « mais je n’ai pas besoin d’une technique quand je fais de la musique ». Bien sûr, ce n’est pas pour vous alors. Mais cette technique peut être bénéfique si vous cherchez à accroître votre production. Cela a certainement contribué à me rendre plus prolifique à travers le temps.

LA PRODUCTION MUSICALE NON LINÉAIRE — UN CONCEPT

Ce concept (qui existe depuis des décennies selon les recherches que j’ai faites) encourage le producteur à explorer la possibilité de travailler sur plusieurs chansons à la fois, de manière non linéaire.

Cela signifie que :

  1. Vous ne travaillez pas sur une chanson du début à la fin, avant d’en commencer une nouvelle.
  2. Chaque piste est abordée individuellement pour ses besoins mais vous travaillez aussi globalement. Gardez à l’esprit que ce que vous avez fait dans la piste précédente devrait différer sur la suivante.
  3. La technique consiste à répéter les mêmes cycles/phases jusqu’à l’obtention d’un noyau solide. Ensuite, il y a la finalisation pour se préparer au mix.

On l’appelle « non linéaire » parce que c’est une série de phases, sur plusieurs pistes, toutes en même temps.

Note : Une règle implicite implique également que le travail sur une piste doit se faire sur de courtes périodes de 20 à 30 minutes à la fois par chanson, puis de s’arrêter, sauvegarder et passer à autre chose. Pourquoi ? Cela permet de garder des idées fraîches.

Pour beaucoup de gens à qui j’ai expliqué cela au début, cela a semblé troublant et déroutant. Il y a une sorte de croyance ancrée chez les gens que lorsque vous allez faire de la musique, vous devriez trouver votre idée, vous y tenir absolument, l’intégrer dans une chanson, en commençant par le début et en finissant par la fin. Je vois souvent des projets de gens qui ont quelques blocs au tout début de la piste et puis ils se perdent.

J’entends aussi : « Je peux faire une super boucle, mais je ne sais pas ce qui va suivre. »

J’ai écrit un article à ce sujet dans le passé. Cependant, la technique non linéaire vise vraiment à dépasser la question de la boucle, parce qu’il s’agit de transformer de petites idées en concepts plus grands.

Mais par où commencer ?

Avant de nous pencher sur la production, permettez-moi d’expliquer la technique de production musicale non linéaire, car c’est de cela qu’il s’agit :

  1. Création de contenu, génération d’idées.
  2. Filtrer les idées dans un concept.
  3. Construire une boucle comme noyau.
  4. Structure du template.
  5. Arrangements.

Lorsque vous décidez de créer votre projet, la première chose à faire est de choisir votre type de projet. S’agit-il d’un EP (3-4 chansons) ou d’un LP (5-10 pistes) ? Peut-être que vous voulez juste faire quelques morceaux ; je crois personnellement que nous ne devrions jamais faire un seul morceau à la fois. Si vous n’avez pas de projet précis en tête, inventez-en un comme « Je vais faire 5 titres pour le plaisir et je veux qu’ils soient principalement techno ». Une fois cette décision prise, vous êtes prêt pour la création de contenu. Je consacre habituellement beaucoup de temps à la création de contenu et à la génération d’idées.

Vous pouvez également partir de pistes inachevées sur lesquelles vous voulez appliquer l’idée. L’important est de travailler sur plusieurs projets en parallèle. Habituellement, cela marche mieux si vous en avez au moins cinq, mais il n’y a pas de limite bien sûr. Pour les nouveaux, commencez petit pour voir si cette façon de travailler fonctionne pour vous. La technique est sur le point de faire passer votre morceau d’une idée simple à une chanson finalisée mais non mixée. Le mix n’en fait pas partie. Je trouve que le mixdown fonctionne mieux si vous le faites tard. N’hésitez pas à créer un dossier de référence où vous mettez des chansons qui vous inspirent.

CRÉATION DE CONTENU, GÉNÉRATION D’IDÉES

De toutes ces années d’écoute de musique, de gestion de labels, de mastering et de DJing, je suis arrivé à une théorie : une chanson solide est — en général — une idée unique et solide, soutenue par deux autres. L’idée principale peut être une boucle, un motif ou même un son. Je me souviens qu’Hans Zimmer décrit un motif en disant qu’il doit avoir un impact émotionnel sur vous, qu’il doit réapparaître dans votre esprit plus tard. Il dit que le thème de Batman est composé de deux notes, mais très puissantes. En les jouant, vous pensez automatiquement à Batman. Les deux autres idées sont nécessaires parce qu’une chanson a généralement besoin d’un développement et d’une « surprise ». Cela dit, dans cette technique de production, il faut créer des idées nouvelles. Beaucoup.

J’ai fait un long post sur la manière de trouver de nouvelles idées mais je vais résumer comment ça fonctionne pour moi :

  • Recycler d’anciennes idées : J’ai d’innombrables samples que j’ai utilisés ou que je n’ai jamais touchés. J’aime les transformer en nouveaux sons.
  • Enregistrement de la radio ou d’autres atmosphères à l’aide d’un microphone : Quand je suis d’humeur créative, je passe beaucoup de temps à enregistrer les sons de cette période de ma vie. Je vais laisser l’enregistreur quelque part pendant une heure pour voir ce qui se passe.
  • Essayez des démos : J’adore les démos et j’essaie de voir ce que je peux en tirer en les samplant. Certains ont un temps limité et d’autres durent quelques jours. Cela vous oblige à resampler le travail et à en tirer quelque chose. Parfois, je finis par l’acheter, bien sûr.
  • Design sonore pur : La superposition de sons provenant de différentes prises est un excellent moyen de générer des sons riches. Je le fais souvent, mais cela prend beaucoup de temps.
  • Jammer avec les sons : Quand j’en ai beaucoup, je vais généralement mettre les sons dans un sampler et jammer avec un contrôleur midi ou un PUSH. Je vais enregistrer tout ce que je fais dans un projet.

Un projet qui a beaucoup d’idées sera enregistré avec la date du jour du jam. Il se peut que j’aie quelques heures de matériel, ce qui signifie qu’il y a hypothétiquement 3-4 idées là-dedans.

Cette phase est terminée quand vous avez un projet avec 3-4 idées prêtes à partir. Je fais habituellement une session par piste nécessaire pour le projet.

TRANSFORMER LES IDÉES EN CONCEPT

Cette phase est une phase que vous devez faire en dehors du jam. Pourquoi ? Parce que lorsque vous jammez, vous êtes dans votre état créatif (cerveau droit) et vous avez des tonnes d’idées, mais votre jugement n’est pas bon. Vous ne pouvez pas être juge alors. Vous devez vous sentir libre et explorer sans limites. Dans cette deuxième phase, il s’agit de passer à un côté plus analytique où vous allez travailler votre récolte.

  1. Passez en revue tous les enregistrements que vous avez faites une boucle avec une partie. La question est, pouvez-vous écouter une boucle et vous sentir inspiré ? Si oui, vous avez quelque chose à quoi vous pouvez vous accrocher.
  2. Utilisez des boucles de différentes tailles comme 1, 2, 4 mesures. Compiler différentes idées.
  3. Utilisez la vue de session pour créer des scènes de boucles que vous aimez.
  4. Essayez de voir si certaines boucles, une fois superposées, créent des motifs inattendus.
  5. (Optionnel) Ajoutez un kick et des hihat pour vous donner une idée du groove et ajuster le timing de la boucle.

Cette phase est terminée quand vous avez quelques scènes solides dans votre vue de session.

Notez que vous pouvez revenir en arrière pour créer plus d’idées (Phase 1) pour compléter ce que vous avez. Vous pouvez également créer un fichier pour toutes les idées de toutes les sessions et créer ainsi de nouvelles. Il n’y a pas de règles, seulement des possibilités.

LA CONSTRUCTION D’UNE BOUCLE CENTRALE

À ce stade, vous devriez avoir un nombre X de projets (basé sur la définition du projet que vous avez défini au début, c’est-à-dire EP, LP, peu importe), chacun avec du matériel qui a été organisé en 2-3 idées. Le moment est venu d’assembler le tout.

La boucle que vous allez construire ici est la partie centrale de votre chanson, donc il devrait y avoir tous les éléments.

  1. Ajoutez une fondation. La partie fondamentale de votre chanson est la partie low end et la basse. À partir de l’idée principale, ajoutez une basse qui soutient ou répond à l’idée. Ajustez-la pour qu’elle soit dans la tonalité.
  2. Ajoutez des percussions. Complémentaire à la basse, vous pouvez ajouter un kick, des percussions, ou tout ce qui est complémentaire et créera le groove. Je commence généralement tout de suite par décider quel modèle de groove je vais utiliser sur cette partie centrale.
  3. Ajoutez des touches mélodiques si nécessaire. Décidez de la durée de votre mélodie et de sa progression (si c’est le cas).
  4. Créez un fond sonore et un espace si vous le souhaitez. Il s’agit généralement de la réverbération et de textures. Mais cela peut aussi se faire plus tard.

Cette phase est terminée lorsque vous avez une boucle principale que vous pouvez placer dans la fenêtre d’arrangement, en plein cœur de votre chanson (ce qui signifie que vous devez savoir approximativement combien de temps elle doit durer). Une bonne boucle est une boucle centrée autour de votre thème où si vous jouez cette partie en solo, ce serait ce dont quelqu’un parlerait pour décrire votre chanson.

Dans le processus de travail à travers la boucle de base, vous pourriez avoir besoin de revenir en arrière pour créer plus de contenu ou vous pouvez en importer à partir d’autres sessions.

STRUCTURE DU TEMPLATE

Maintenant que vous avez la partie centrale de la chanson, il est plus facile de construire la structure restante. Dans la vue d’arrangement, créez trois sections : un début, un milieu et une fin. Vous allez maintenant présenter votre structure pour avoir une idée de ce que vous pouvez faire avec votre idée centrale.

  1. Copiez les éléments du début à la fin qui seront présents tout au long de la piste.
  2. Travaillez à l’envers en déconstruisant la ligne du temps de ce qui arrive en premier et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous arriviez à la partie centrale.
  3. Effectuez le même processus jusqu’à la fin. Vous pouvez répéter certains éléments.

Cette phase est terminée quand vous avez une structure temporaire du début à la fin. Cela pourrait vous prendre un certain temps, je vous encourage à faire des sprints de 30 minutes à la fois. Le problème quand on travaille trop longtemps sur cette phase, c’est qu’on perd de vue la force de la chanson. Je veux habituellement faire ressortir une structure de cette phase, mais je peux aller et venir avec les autres phases jusqu’à ce que je sois satisfait.

ARRANGEMENTS

C’est la phase finale. Vous aurez peut-être besoin d’y revenir, car chaque personne a des besoins différents qui surgiront au cours de ce processus. Arranger — en termes simples — c’est créer la ligne d’histoire de votre chanson, mais aussi entre les chansons de votre projet ! Comment vos morceaux sont-ils liés les uns aux autres ? J’ai des chansons qui ont des frères et sœurs, alors que d’autres viennent d’une famille complètement différente.

C’est la phase finale. Vous aurez peut-être besoin d’y revenir, car chaque personne a des besoins différents qui surgiront au cours de ce processus. Arranger — en termes simples — c’est créer la ligne d’histoire de votre chanson, mais aussi entre les chansons de votre projet ! Comment vos morceaux sont-ils liés les uns aux autres ? J’ai des chansons qui ont des frères et sœurs, alors que d’autres viennent d’une famille complètement différente.

L’arrangement est un sujet massif que je détaillerai dans un article futur et qui est impliqué dans la plupart des techniques de production musicale — mais cette explication est une conceptualisation complète de la façon dont je travaille. J’espère que cela vous aidera d’une manière ou d’une autre !

Jouer de la musique électronique live – Comment préparer votre Live Set ? (Partie 4)

Pour faire suite à l’article précédent de cette série, je vais vous présenter les derniers ajustements et les réglages avancés des clips pour votre set live. Il y a beaucoup à couvrir ici, mais je vais essayer de me limiter à l’essentiel.

DERNIERS RÉGLAGES

Comme votre set est probablement en train de prendre forme, vous devriez avoir des chansons différentes organisées en scènes. Vous pouvez penser que c’est le minimum dont vous aurez besoin pour jouer en live, mais si vous voulez le meilleur résultat, il y a encore des choses à régler. Personnellement, quand j’écoute un set live, je veux vraiment qu’il sonne vivant ; l’artiste peut interagir avec l’énergie de la pièce et construire en fonction. Il faut éviter de jouer chaque scène l’une après l’autre, sans surprises. Encore une fois, c’est mon opinion et vous pourriez penser autrement, mais ce que j’aimerais expliquer, c’est comment ajouter un peu de « vie » dans les derniers réglages de votre set.

1 — RÉPÉTER ET ENREGISTRER.

C’est à peu près le test ultime pour voir si votre live fonctionne correctement. Vous aurez besoin de répéter, de jouer avec votre session, de déplacer des choses et de faire des tests, encore et encore.

Ne pensez jamais que ce que vous avez est prêt pour le grand show sans répétition, car croyez-moi, vous apprendrez à vos dépens que si vous attendez d’être en club pour tester votre set, cela vous fera mal. Cela dit, appuyez sur le bouton d’enregistrement, puis commencez à jouer les clips, essayez de prendre le temps de créer une bonne intro, puis voyez comment ça se passe quand vous lancez les scènes, enchaînez certains sons et ajoutez des effets. La partie la plus importante de la répétition de votre set est l’enregistrement de ce que vous faites.

Vous pouvez ensuite écouter pour voir ce que vous avez enregistré et si vous aimez une partie d’un moment, vous pouvez ensuite la faire glisser dans votre set.

 

 

 

 

 

Puisque vous n’avez que deux mains, mais que vous voulez que chacun de vos clips ait une sensation de « live », vous pouvez préenregistrer certains détails subtils que vous voulez voir jouer pendant que vous ajustez d’autres boutons. Vous n’êtes pas totalement en train de tout lire tel quel, vous interagissez avec d’autres éléments joués que vous avez enregistrés. Cela peut être particulièrement utile pour créer des moments uniques et complexes ou des breakdowns à couper le souffle.

Vous pouvez également utiliser +J (ctrl+J sur Windows) pour consolider les moments que vous aimez.

2 — AJOUTER DES VARIATIONS.

Dans mes sets, j’ai rarement une scène qui se répète sans en avoir des variations. Les variations peuvent être utilisées pour beaucoup de choses, comme avoir une variation plus énergique de la même scène, une qui a une petite pause, ou de l’espace pour insérer d’autres éléments. Voici quelques conseils rapides que vous pouvez utiliser pour faciliter la création de variations :
Legato : c’est probablement la chose la plus utile à activer pour faire varier les clips. Fondamentalement, l’option Legato laissera le clip sélectionné prendre le relais de celui qui a été joué précédemment, en fonction de la quantification que vous avez définie. Par exemple, disons que vous jouez un clip de hi-hats, puis appuyez sur le premier clip de la variation. Il arrêtera le clip activé et passera immédiatement à l’autre clip que vous venez de démarrer. Sur l’image, je l’ai réglé à 1/16, ce qui signifie qu’elle sera jouée au 1/16ème suivant, en gardant le tempo. Gardez à l’esprit que les variations de clips sont « synchronisées » avec celui qui joue pour qu’il continue à la même position dans le clip. Si le legato n’était pas activé, il commencerait au début du clip.

Follow Action (Action Suivante) : une fois joué, que voulez-vous que le clip fasse ? Vous pourriez simplement jouer ce clip, mais il pourrait revenir au premier clip ou même jouer quelque chose d’autre au hasard. Je vous suggère d’expérimenter avec cela et de vous laisser surprendre. N’oubliez pas de vous enregistrer en les jouant, car vous pouvez retourner à la section arrangement pour saisir la meilleure partie et même créer de nouvelles idées.

Variation d’intensité : Si vous voulez passer rapidement d’une hi-hat ouverte à une fermée, l’un des moyens les plus rapides est de jouer avec la section « Preserve » (préserver) et de la régler comme dans cette image. Jouer avec le pourcentage vous permettra d’ajuster la quantité de la fin de chaque son qui peut être préservée. L’avoir à 100 % est totalement ouvert et disons que 25 % est plus fermé, ce qui augmente la tension. Ainsi, une variation peut d’abord être réglée à un niveau bas, puis les autres peuvent être plus ouvertes. Si vous voyez besoin d’augmenter l’énergie rapidement, vous pouvez lancer l’une des variations.

Reverse (Inversion) : celui-ci peut être amusant, mais dans un contexte live, si vous le faites au mauvais moment, c’est terriblement gênant ; peut-être que l’introduire dans une variation serait une idée plus sûre.

Transpose (Transposition) : cela peut être agréable pour les mélodies et les basses. Vous pouvez les faire se déplacer en hauteur dans une variation.

Enveloppes : Super utile pour les variations pour créer des automations à très petite échelle ou à plus grande échelle. Beaucoup d’artistes l’utiliseront sur l’EQ pour créer un clip et s’assurer qu’il sonne « vivant ». L’important est de s’assurer que l’enveloppe n’est pas liée et ensuite vous pouvez décider de la longueur de l’automatisation, sur un attribut.

Astuce : assurez-vous de sélectionner « Clip » dans le premier menu déroulant pour vous assurer que les changements sont faits dans le clip lui-même.

À essayer : utiliser ceci avec un filtre pour créer des swooshes amusants.

Essayez aussi : utilisez cette technique pour créer des mélodies et des textures à partir d’un pad.

 

 

3 — LES TRANSITIONS.

Cette partie est la préparation finale nécessaire pour jouer en live, mais c’est aussi la plus délicate. Principalement parce que cette tâche impliquera une certaine pratique. Mon approche et mes conseils ne fonctionneront peut-être pas totalement pour vous parce que votre musique est différente de la mienne. En d’autres termes, faire des transitions est quelque chose de personnel et chaque musicien a tendance à développer sa propre façon de le faire en se basant sur ce qui semble être le meilleur flux possible.

Comment fonctionnent les transitions ?

En théorie, une transition d’une chanson à une autre est exactement comme un DJ qui mixe une piste dans une autre. Le casse-tête avec les transitions en live est que vous avez plusieurs pistes à mixer les unes aux autres, alors que le DJ n’a qu’un seul fader et EQ pour le faire.

Chaque fois que j’enseigne aux gens comment jouer en live (oui, je fais une formation Ableton Live), un premier exercice que je leur donne est de créer une playlist avec quelques sets de DJ qu’ils aiment et de leur dire d’étudier les transitions des pistes. Certaines personnes aiment les transitions très rapides et abruptes (Jeff Mills par exemple), tandis que d’autres préfèrent quelque chose de plus subtil, brouillant les frontières de début et de fin d’une chanson.

L’autre chose à savoir à l’avance, c’est si vous voulez que le timeline de votre set soit fixe et fluide, ou si vous allez découper en morceaux les pistes à lire au fur et à mesure. Cela peut aussi être un facteur important dans la façon dont vous préparez vos transitions. Personnellement, je veux avoir toute la flexibilité pour pouvoir jouer la piste X comme intro puis passer à la piste Z. Aucun ordre ne sera établi jusqu’à la dernière minute quand j’appuie sur le bouton play pour démarrer mon set live.

Une fois que c’est clair, vous serez en mesure de décider comment faire le pont entre les chansons. La première rangée de chaque chanson est votre pont d’intro et la dernière probablement votre outro, mais vous pouvez aussi commencer à mixer le morceau suivant à tout moment si vous le souhaitez. Voici quelques règles qui me sont propres pour les transitions :

  • Un kick à la fois. Pendant un moment, j’ai mixé le kick de la première piste et de l’autre ensemble, mais les résultats n’étaient pas si bons. J’ai décidé de m’en tenir à une seule piste pour le kick et j’ai décidé de changer quand c’était approprié.
  • Une seule basse à moins que ce soit un appel/réponse. Comme pour le kick, jouer deux basses est souvent un désastre, donc je jouerais l’une ou l’autre. Certaines basses n’ont que quelques notes, surtout dans la techno dub, donc ça pourrait marcher si j’ai la basse d’une piste qui dialogue avec une autre.
  • Le pont est habituellement atonal. J’essaye de m’en tenir aux éléments rythmiques, mais si j’utilise un élément mélodique, je veux qu’il soit délicat, car autrement il pourrait entrer en conflit avec la basse ou d’autres éléments.
  • Le pont peut être une chanson en soi. Celui-ci est intéressant, mais pas une nécessité. Si vous jouez correctement avec vos variations, vous pouvez créer une nouvelle chanson à partir de deux chansons. C’est fondamentalement l’approche techno de 1+1=3 (l’auditeur entend les pistes A et B, mais aussi une troisième piste qui est la rencontre des deux). J’enregistre souvent mes sets et parfois j’ai remarqué que les moments forts étaient ceux où j’ai fait le pont entre deux chansons.

En raison du nombre de pistes que vous avez dans Ableton, vous pourriez être coincé avec le fait qu’un seul instrument à la fois peut jouer. Ce problème m’a amené à organiser les ponts différemment à l’occasion. Par exemple, si je veux deux couches de hats, je devrais « tricher » et avoir une couche de hats dans la piste de clap. Très souvent, je me suis retrouvé à organiser ça en jouant, et ce n’est pas le mieux parce qu’on peut se perdre facilement dans l’arrangement. Je préfère avoir quelques options dans l’intro avec des layers supplémentaires de claps, hats, percussions. Parfois même certains doublons dans différentes pistes.

Dans le prochain post, nous parlerons de la vérification du son et de la performance, ce qui conclura aussi la série !

La méthode de preview Soundcloud de 2 minutes

La méthode de preview Soundcloud de 2 minutes, comme je l’appelle, consiste à créer des prévisualisations de pistes d’une durée de 2 minutes. Pourquoi cette longueur ?

Si vous regardez la plupart des previews de tracks que les labels et les artistes partagent en ligne, ils durent environ 2 minutes. Ce standard non officiel est devenu populaire pendant les premiers jours de Soundcloud quand on a découvert un petit problème impliquant la possibilité de télécharger des pistes complètes à partir du site : pas le fichier de résolution complète, mais la version streaming, qui est de très mauvaise qualité. Beaucoup de morceaux ont circulé de cette façon et c’est fou de penser que certaines personnes ont utilisé ces versions pour les jouer dans des podcasts ou même en clubs !

Alors, pourquoi poster des morceaux de 2 minutes ?

Beaucoup de labels recherchent les artistes en naviguant sur leur page Soundcloud et ce n’est pas bon signe si la page est vide. En conséquence, certains artistes ont commencé à créer de « fausses » chansons, comme des morceaux de 2 minutes, souvent avec des artworks créés à partir d’une application en ligne. Le résultat fou de ce comportement a été que certaines personnes/labels ont commencé à demander aux artistes de sortir certains de ces morceaux de deux minutes, ce qui a forcé les artistes à les terminer.

L’avantage de l’upload de mini-pistes de 2 minutes est que si quelqu’un vous contacte au sujet d’une piste, vous saurez ce qui fonctionne le mieux à partir de toutes les pistes que vous avez en ligne. Ceci est particulièrement utile si vous avez un grand nombre d’esquisses et que vous vous demandez lesquelles ont le plus de potentiel. L’inconvénient de cette approche, si elle est mal faite, c’est qu’elle peut vraiment se retourner contre vous et vous faire paraître (très) peu professionnel.

Cela dit, si votre but est d’obtenir une certaine attraction en ligne, cette méthode peut vraiment être efficace. Certaines personnes ont aussi besoin de motivation et d’orientation pour faire avancer les choses, alors cette approche pourrait être bonne si vous êtes l’un de ces artistes. Voici quelques conseils sur la façon d’aborder cette question de manière efficace, afin d’en tirer le meilleur parti :

Utilisez les pistes en cours pour éviter d’être pris par des demandes inattendues. Plus vous êtes avancé dans les arrangements, mieux c’est. Vous pouvez utiliser une base complexe de 2 minutes comme moyen de trouver les idées finales de votre piste. Télécharger une boucle très simple n’est pas une bonne idée, car elle peut sembler complètement vide.

Assurez-vous qu’il est bien mixé. C’est peut-être la partie la plus difficile, mais assurez-vous que le mix est solide. Utiliser une certaine compression et avoir un limiteur sur le master pour coller le tout ensemble.

Assurez-vous que l’idée principale de la piste est exposée dans l’aperçu. Ce que je veux dire ici, c’est que si quelqu’un écoute votre preview, il aura une idée de la chanson. Si vous avez besoin d’un meilleur exemple, allez sur decks.de et écoutez des extraits de disques pour voir ce que je veux dire.

Avoir quelque chose de fort à dire. Assurez-vous que votre boucle est excitante, qu’elle contient quelque chose de spécial et qu’elle comporte un élément mémorable qui pourrait donner envie d’en entendre davantage. C’est l’aspect le plus critique de votre piste de 2 minutes.

Essayez d’avoir des idées de chansons très différentes les unes des autres. Si vous avez trop d’avant-premières qui sonnent toutes exactement pareil, c’est un peu comme avoir une palette de couleurs avec une multitude de variations beiges ; avoir des couleurs différentes, mais garder une esthétique qui est en accord avec votre style.

S’assurer que le mixdown est solide, puis normaliser. Si vous n’utilisez pas de limiteur, exportez le tout normalisé, cela créera une version plus forte.

Limitez le nombre total de pistes sur votre page Soundcloud. Essayez de ne pas dépasser un nombre entre 10 et 15 tracks. Pourquoi ? Parce que vous ne voulez pas être cet artiste qui a des millions de pistes non signées non plus. Enlever les plus anciens et enlever ceux qui n’ont pas de commentaires ou pas de likes. Ce n’est pas bon pour l’élan (voir mon article précédent).

Indiquez si la piste n’est pas signée. Faites savoir aux gens que le morceau n’est pas signé ou masterisé ; cela aide à clarifier les choses pour ceux qui l’écoutent.

Alors, quand terminer un de ces morceaux de 2 minutes ? Vous devriez décider de la finir lorsqu’il génère une sorte de buzz. Si un DJ vous demande une copie d’un titre pour un podcast, cela peut être aussi important que si un label voulait le signer. Si quelqu’un s’intéresse à votre piste, ne dormez pas dessus ! Faites-moi part de vos résultats !

Checklist pour savoir si ma track est terminée

Alors que je travaillais activement sur mon live, je me suis rendu compte que j’utilisais une checklist personnelle pour savoir si ma track était terminée. Des petits détails aux gros morceaux, il est parfois facile d’oublier certaines choses. De la même manière que pour partir en voyage, vous voulez vous assurer d’avoir tout préparé avant de sortir du projet.

Cette liste de contrôle est ce que j’utilise personnellement avant de passer au mixdown. Vous verrez qu’il y a encore des points que j’aborde comme étant du pré-mixing, mais je ne passerai pas trop de temps là-dessus. Dans un article précédent, j’ai expliqué l’importance d’exporter les stems hors de votre projet une fois la production terminée. Cela libère l’utilisation du CPU, donne une sensation de légèreté, donne la possibilité de sauvegarder ou de collaborer et éventuellement de faire un peu de mix dans un autre DAW pour obtenir des textures différentes. Mais surtout, c’est une façon de se dire : « Ok, il est temps de passer à autre chose. »

Avez-vous besoin de tout contre-vérifier pour déclarer que c’est fini ? Non, pas du tout. Il ne s’agit que d’une aide pour vous aider à mieux voir tout ce qui pourrait être couvert (et je suis sûr qu’il me manque encore une ou deux choses là-dedans !)

Catégories de la checklist, par ordre d’importance :

1. L’accroche (idée principale, Hook)

C’est ici que tout commence et se termine. Commençons donc par nous poser ces simples questions :

  • Quel est le hook principal de votre chanson ? Rappelez-vous, l’accroche est ce que quelqu’un chanterait à quelqu’un d’autre pour expliquer de quoi à l’air la chanson. Votre chanson n’en a peut-être pas (et c’est très bien aussi), mais l’accroche est l’un des principaux facteurs pour rendre une chanson mémorable et intemporelle.
  • Quels éléments soutiennent le hook ? Une bonne accroche n’est souvent pas suffisante. Il est utile de la soutenir avec des sons en écho ou des petites bribes de mélodies secondaires.
  • Est-ce que vous visez une structure pop ou un mantra répétitif ? Il peut aussi y avoir une zone grise qui combine les deux. Mais quel que soit votre choix, assurez-vous d’avoir une réponse claire.

2. Design sonore (Sound design)

C’est la section la plus importante pour moi et c’est habituellement là que je passe le plus de temps. J’ai ici des sous-catégories que je vais aborder.

  • Quels sont la direction et le but de cette chanson ? Est-ce surtout pour destiné à être mixé (DJ) ou plus pour l’écoute ? Vinyle ou Spotify ? Chill, dancefloor ou expérimental ? C’est quelque chose qui peut parfois être bon de garder à l’esprit jusqu’à la toute fin où vous pourrez alors supprimer ou ajouter des détails qui changeront le tout.
  • Quelle chanson ou quel artiste serait une référence ? Cela peut être ajouté directement dans une piste. Voir mon article précédent sur comment utiliser une piste de référence.
  • Quel est le rapport entre éléments organiques et éléments synthétiques ? C’est un point auquel je pense en général au début, mais je serai également disposé à le réviser à la fin.
  • Quelle est la tonalité principale de ma chanson ? Pas toujours indispensable si vous faites de la musique inharmonique. Mais il peut être intéressant de décider de la note fondamentale de la basse, du kick et des mélodies.
  • Kick : le kick est-il en accord avec la mélodie ? Est-il compressé en sidechain avec d’autres sons qui rentrent en conflit ? Personnellement, j’essaye aussi d’avoir un kick différent de celui de ma track précédente. Le kick est le dernier élément à concevoir, car il est là pour soutenir et compléter l’ensemble du projet.
  • Snare/clap : souvent aussi important que le kick, j’utilise habituellement un clap si ma dernière track avait un snare, pour alterner. Je vais aussi essayer de les superposer (layering). D’une chanson à l’autre, le son des percussions qui se produira sur les 2e et 4e temps devra varier selon mes goûts. Je veux essayer d’offrir différentes options pour quand je joue mes chansons en live ou en DJ set.
  • Bass : est-elle en tonalité ? Est-elle en sidechain ?
  • Melodie : c’est un peu difficile mais comme expliqué dans ma technique de production non linéaire, j’aime aller et venir dans la track pour voir si la mélodie a un impact, et si celui-ci est positif dans la durée. Trouver une mélodie est déjà assez difficile, mais la rendre agréable au fil du temps est un art en soi.
  • Atmosphère : y a-t-il un arrière-plan dans ce titre ? Qu’y a-t-il en arrière-plan par rapport au premier plan ? J’aime utiliser des bus pour ça.
  • Enregistrement : est-ce que j’utilise des enregistrements de terrain pour cela ?
  • Textures : les textures sont-elles claires et audibles ? Ou est-ce plus subtil ?
  • Quel est le rapport entre les sons répétitifs et les sons changeants ? Certaines personnes aiment toujours avoir le même clap à travers la chanson tandis que dans le Hip Hop, ils aiment souvent en changer. Y a-t-il une règle que vous voulez suivre ? Si oui, à propos de quoi ?

 

3. Le groove

C’est une section un peu moins condensée mais très importante si la chanson est plus percussive et pour le dancefloor.

  • Le groove est-il emprunté à une chanson ou à un template de groove ? Est-il personnalisé ?
  • Quelle est la signature du morceau ? Est-elle globale ou différente selon les parties ?
  • Est-ce qu’il y a un groove global appliqué ou est-ce que ce morceau utilise plusieurs grooves selon les parties ?
  • Exportez toutes les boucles de percussions en MIDI pour ajuster le groove.
  • Qu’est-ce qui est répétitif et ce qui ne l’est pas ? Trouvez un équilibre sain entre les sons répétés à travers la chanson et d’autres sons qui changent sur 1-2-3-4 mesures.
  • Y a-t-il un sidechain entre les pistes pour créer un effet de pompe subtil ou au contraire très présent ? Cela peut faire une différence.
  • Quels sont les sons modulés ? C’est une des choses les plus importantes à faire si vous voulez que votre chanson soit plus organique que synthétique. C’est une chose de sélectionner les bons samples organiques, mais la façon dont vous les programmez sera cruciale pour l’impression générale. Souvent, l’oreille humaine est très sensible au mouvement, même si la musique est jouée en arrière-plan. Vous seriez surpris de ce que les gens remarquent et de ce qu’ils ne remarquent pas.

 

4. FX/RETOURS

L’utilisation des retours (sends) est cruciale pour donner une impression d’unité à la piste. L’une des erreurs les plus fréquentes que je vois de la part des nouveaux producteurs est d’utiliser plusieurs reverbs partout dans le projet au lieu d’en utiliser une seule comme send. J’utilise habituellement des sends multiples pour créer des effets 3D élaborés et sophistiqués pour les percussions et les mélodies. L’un des points les plus importants est de les utiliser avec soin, jusqu’à la fin.

  • Cette chanson est-elle sèche ou plus chaleureuse ? Quelle place attribuer au reverb ?
  • Quel type de réverbération est-ce que je veux pour cette piste ? Petite ou grande ? Les options sont le hall, room, plates, convolution et quelques autres.
  • Qu’est-ce qui va avoir un effet 3D ? Vous ne voudrez peut-être pas mettre toute la chanson en 3D, car cela va à l’encontre de l’idée. Ce qui rend la chanson 3D, c’est la quantité de sons que vous mettez en plein dans la figure, par rapport à ceux que vous mettez en arrière-plan. Une combinaison saine des deux aura un meilleur effet.
  • Un seul delay pour le projet ! Sur quelle signature ?

 

5. Structure/arrangements

J’ai fait référence à la structure comme des Legos dans un article précédent. Ils ont souvent la même façon d’être construits pour plusieurs raisons. C’est pourquoi une track de référence peut nous aider à briser nos idées narratives. Je recommande toujours de déposer des marqueurs dans les arrangements de cette façon : un au début, un à la fin et un au milieu. Cela établira ce que j’appelle des perspectives et vous aidera à voir si votre narration générale est équilibrée et si les choses sont bien organisées.

À partir du milieu, je poserais encore une fois un marqueur entre le début et le milieu, puis un dans la dernière partie. Votre chanson doit comporter 4 parties distinctes. Les sections 1-2 sont intro et outro. La partie du milieu est l’endroit où votre chanson se développe et existe.

  • Est-ce que votre chanson a une intro/outro ? Commencez-vous immédiatement dans l’action ou développez-vous ?
  • Combien d’espace avez-vous pour que le mix DJ ?
  • Vos éléments mélodiques évoluent-ils correctement à travers chaque section ?
  • Votre chanson a-t-elle au moins un développement, centre d’intérêt par section ?
  • Est-ce que la chanson a une surprise importante environ aux 2/3 de sa longueur ? Je recommande toujours d’y réfléchir.

 

J’ai donc abordé les principaux points que je couvre habituellement. Je pourrais aller plus loin, mais c’est ce que vous verrez dans la production. Au-delà, nous tomberions dans le mix et c’est un tout nouvel article à venir.

Conseils pour définir votre son

La majorité des artistes avec qui je travaille pour le mastering et la finalisation de track, parlent de leur désir de définir leur propre son. C’est important parce qu’en tant que mélomane, dès les premières secondes d’une chanson il vous arrive de dire : « C’est tel groupe, ou tel producteur ! ». Pour parvenir à cette « signature sonore », on retrouve généralement un style de production particulier ou une palette sonore qui sera utilisée de manière personnelle et immédiatement reconnaissable.
Il y a beaucoup de discussions et d’éloges sur l’album « Untrue » de Burial qui est maintenant considéré comme l’un des plus influents de la dernière décennie.

Pourquoi cet album est-il si bien reçu ?
Pour commencer, les ambiances spectrales, les bruitages et les enregistrements d’un Londres nocturne évoquent une atmosphère spatiale, sombre et sinistre. L’ambiance lourde et downtempo de la musique invite les auditeurs à aller dans leurs propres lieux d’ombres et à y réfléchir. Même les titres de ses morceaux, « Loner », « U Hurt Me », puisent dans un sentiment de dommage émotionnel, auquel beaucoup de gens peuvent réellement s’identifier. Bref, le son lourd et la personnalité derrière ce disque font instantanément penser à du Burial.

Prenant note des différents éléments que les artistes utilisent pour créer leur propre son, analysons certains de ces principes fondamentaux qui influenceront le vôtre.

  • La tonalité : point extrêmement important, car la plupart des artistes adoptent généralement une « vibe » ou une « humeur » dans leur musique, comme la joie, la colère ou la mélancolie. Travaillez-vous souvent avec une même gamme ou une tonalité semblable ? Vos mélodies sont-elles simples, ou écrivez-vous des progressions d’accords complexes ?
  • Le genre : le choix du genre est peut-être l’un des choix les plus évidents pour créer « votre » son et définir votre identité en tant qu’artiste. Êtes-vous en train d’adopter un genre existant ou allez-vous essayer de vous positionner entre-deux ? C’est à double tranchant, car l’originalité comporte un risque, mais la récompense peut être énorme.
  • Les samples: utilisez-vous des samples ? De synthés ? De modulaires ? Orb, par exemple, aimait utiliser des extraits de films spécifiques (des 80’s comme Flash) et Boards of Canada étaient célèbres pour enregistrer leurs parties synthés sur de vieilles cassettes pour les resampler dans une nouvelle session. Considérez les possibilités de votre source sonore.
  • Le rythmes : êtes-vous plus 4/4 ? Influencé par le Breakbeat ? Le Jazz ? Le Hip-hop ? Avec des racines latines ? Prenez note de là où vous vous sentez le plus à l’aise et de votre groove naturel.
  • Techniques : c’est ici que je peux vous aider le plus comme j’ai pu aider mes clients à créer « leur son ».
  • Les erreurs : allez-vous pour quelque chose de cru ou de très pointu et quantifié ? Essayez de voir ce que les erreurs peuvent apporter à votre musique : quelque chose de mal pourrait révéler des choses intéressantes. Comme point de départ de votre prochaine track, n’ayez pas peur d’essayer quelque chose que vous n’auriez peut-être jamais fait.

Les outils et effets que vous utilisez peuvent aussi avoir un impact majeur sur votre son. J’ai déjà abordé cette question, mais il est important de vous rafraîchir la mémoire lorsque vous examinez le choix des effets.

Reverb, Delay : vous pouvez vous choisir un plugin pour travailler avec tout le temps pour une cohérence. Reverb — peut-être que vous choisissez toujours une plate ou alors vous préférez utiliser de grands espaces et de longues tails. Allez-vous utiliser des dub delays ou plutôt un delay court pour obtenir un effet Haas ?

La Compression : voulez-vous que votre son soit compressé ou non ? C’est quelque chose à réfléchir. Trouvez un compresseur qui peut être comme votre couteau suisse en toutes circonstances et utilisez-le.

Le processus de définition de votre son est comparable à celui du designer qui développe les éléments de marque pour un client.

Bien que ce ne soit pas essentiel, mais très certainement utile, un designer vous indiquera quel ensemble de couleurs, polices de caractères, images et direction utiliser dans tout votre travail.

Ce que je fais habituellement avec mes clients pour créer un son plus caractéristique, c’est de prendre une collection de références et de sons avec lesquels ils s’identifient, puis de travailler sur un moyen de reproduire des sons et des idées similaires. Le pad d’ici, la percussion et le swing de là, les kicks faits comme ça, les hats toujours comme ça… et ainsi de suite. Vous choisissez tous vos sons préférés parmi différentes sources (ex. pourquoi ne pas opter pour un style qui vous est tout à fait étranger comme afrobeat si vous aimez la techno ? Et faire une collection. Je peux trouver quel synthétiseur est excellent pour créer ce son, et en jouant avec, vous découvrirez tant de nouveaux sons et serez attirés par un son original, frais et inspirant.

La vérité ? Essayer de définir votre son ne viendra pas du jour au lendemain. C’est un processus qui sera différent pour tout le monde, et vous ne pouvez vraiment pas accélérer les choses parce qu’il n’y a pas de voie rapide vers l’originalité.

Cela étant dit, en toute honnêteté, travailler avec quelqu’un qui a de l’expérience en production et en musique pour vous guider dans les domaines qui vous représentent le mieux est énorme et peut être un atout dans la définition de votre son.

Comme toujours, faites-moi savoir si vous avez des suggestions ou des questions à propos de ce post, laissez un commentaire ci-dessous et dites-moi sur quels projets vous travaillez en ce moment.

JP