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Problèmes de mixage et solutions

En tant qu’ingénieur de mastering, je suis confronté quotidiennement à des mixages et, comme nous le savons, la qualité des masters est directement liée aux points forts des mixages. Au stade du mastering, je travaille avec un fichier stéréo, ce qui signifie que je peux faire des ajustements mais que j’ai aussi des limites. Si tous les problèmes du fichier mixé sont résolus, je peux me concentrer sur la mise en valeur du meilleur de la chanson. D’un autre côté, s’il y a des problèmes, je devrai peut-être les résoudre du mieux que je peux, mais cela brouillera également les meilleures parties de la chanson.

Demander au client de résoudre certains problèmes fait partie de mon travail. Que diriez-vous d’un article de blogue pour couvrir les problèmes les plus courants auxquels je suis confronté?

Avant de commencer, j’aimerais dire que le mixage est un art qui demande des années et des années pour en tirer le meilleur parti. Bien qu’il soit possible de suivre de nombreux cours, la meilleure façon d’apprendre est de pratiquer et de s’exposer à de nombreux autres problèmes. En me les envoyant pour que je les masterise, cela permet de vous former sur comment les tests spécifiques aboutissent.

 

Certains clients m’envoient chaque semaine de la musique à masteriser. Non pas parce qu’ils veulent sortir la chanson, mais parce qu’ils veulent voir à quoi elle ressemblera. Ils s’entraînent constamment, peaufinent leurs chansons, en commencent de nouvelles, et ce sont eux qui apprennent à mixer rapidement.

 

Mais comme me l’a demandé récemment un client, « Devrai-je toujours dépendre de quelqu’un pour apprendre à mixer ? »

Je lui ai répondu : « Non, mais tu dois d’abord apprendre les bases et ensuite le reste sera beaucoup plus facile ».

Avant de lire ce billet, je vous encourage à regarder cette vidéo que j’ai enregistrée pour des clients.

 

 

Les problèmes de mixage les plus courants auxquels je suis confronté lors du mastering

 

En tant que lecteur, vous vous attendez probablement à ce que l’on vous indique facilement ce qui ne va pas dans votre session de mixage, mais certains des problèmes proviennent de facteurs externes. Si ces facteurs ne sont pas pris en compte, vous rencontrerez les mêmes problèmes, quelle que soit l’utilisation que vous ferez de votre logiciel ou de vos plugins. C’est pourquoi, bien souvent, après avoir écouté les 20 premières secondes d’une chanson, je sais déjà dans quel contexte le producteur travaille.

Cela nous amène à la première question la plus problématique à laquelle je suis confronté chaque jour.

 

Manque d’expérience en matière de traduction du mixage

 

Qu’est-ce que la traduction du mixage?

On développe cette compétence lorsqu’on sait comment son son sera projeté dans le monde extérieur au studio. La traduction du mixage nécessite de passer du temps dans le monde extérieur, d’écouter différents types de musique, puis de retourner au studio et d’écouter les mêmes chansons pour voir comment elles sonnent. Vos oreilles finissent par comprendre que si vos basses sont à un certain niveau en studio, elles auront un impact particulier dans un club ou une voiture. Certaines personnes se fient à leur voiture pour savoir si le morceau sonne bien, ce qui est, d’une certaine manière, une forme de traduction du mixage.

Mais il y a une particularité à cela. Si votre studio ne dispose pas de paramètres correctement ajustés, votre monitoring vous induira en erreur. Pire encore, il risque de masquer certains problèmes ou de mettre en valeur des parties qui ne se traduisent pas bien.

 

Cela signifie-t-il que vous avez besoin d’un studio doté d’une gamme complète de traitements acoustiques et d’une correction de la pièce par Sonar Works?

 

La réponse est non.

 

Je ne dirais pas que j’aime le plugin de Sonar Works parce que je préfère m’habituer à un signal imparfait plutôt que d’avoir à gérer un son plat induit par le plugin. Certains l’aiment, et c’est tant mieux pour eux, mais honnêtement, ce n’est pas quelque chose dont vous avez besoin. Vous avez besoin d’un sub ou d’un Subpac pour comprendre vos basses fréquences si vous faites de la musique où les basses fréquences sont essentielles. Procurez-vous une paire d’écouteurs que vous aimez, mais qui ne sont pas de qualité grand public, et apprenez à bien les connaître.

 

Un client me demandait sans cesse de renforcer le sub, et j’ai fini par découvrir qu’il n’avait pas de sub. Il a eu une mauvaise surprise lorsqu’il a joué le morceau dans un club local.

 

Beaucoup de clients ont des mixes avec trop d’une certaine gamme (ex. basses exagérées) ce qui aura pour répercussion de sonner mal dans certains clubs et obligera les DJs à réajuster leur EQ sur la table de mixage pour s’adapter aux autres morceaux qu’ils mixent.

 

Lorsque les clients reçoivent le master de leur morceau, ils l’écoutent dans leur studio et ont parfois l’impression qu’il n’est pas bon. C’est parce qu’ils ont mixé leur morceau pour qu’il corresponde aux défauts du studio, et une fois que ceux-ci sont corrigés, quelque chose ne va pas. La bonne façon d’écouter un master est de le comparer à un morceau d’un tiers dont on sait qu’il sonne bien. Vous pouvez également l’écouter au casque, sans perturbation acoustique extérieure.

 

Solution(s) :

La solution la plus simple consiste à se procurer un large éventail de pistes de référence. Certaines personnes n’aiment pas travailler avec, mais le fait de les utiliser et de les connaître correctement permet de résoudre de nombreux problèmes concernant la présence, l’impact, l’intensité, le ton et l’impression générale. Lorsque je travaille avec un client, je propose généralement un master qui est, selon moi, la meilleure présentation possible. Toutefois, si l’esthétique m’échappe, une référence sera d’une aide précieuse. Elle va au-delà des mots et des explications d’un client, car elle est une démonstration concrète du résultat souhaité.

 

Cette référence ne peut pas être la piste d’un client. Elle doit provenir d’un tiers avec lequel nous sommes d’accord pour dire qu’elle est excellente. Les pistes du client sonneront bien dans son studio parce qu’elles y ont été réalisées.

 

Comme nous l’avons mentionné, la connaissance de votre environnement et les sorties vous aideront à comprendre la traduction des mixes.

 

Si vous réglez ce premier point, de nombreux problèmes seront résolus. Mais je rencontre d’autres problèmes, peu importe si vous respectez ce point, alors continuons.

 

Clarté des basses fréquences

 

Une bonne compréhension des basses fréquences est la clé de nombreuses musiques électroniques liées à la danse. La façon dont le sub, la basse et le kick se comportent dans un club ou un festival anime la foule et maintient l’énergie. J’ai récemment emmené mon fils à un festival local où il a écouté de la musique électronique à plein volume. Il a été tellement impressionné par la sensation des basses qu’il a compris pourquoi j’aime ce genre musical et pourquoi les gens se mettent à danser.

À l’inverse, si les basses fréquences manquent de clarté, elles auront un effet léthargique sur les auditeurs, principalement parce qu’elles perdront de leur puissance et de leur punch.

 

Qu’est-ce que la clarté des basses fréquences?

Les basses fréquences se rapportent à la gamme de fréquences d’environ 150 Hz et en dessous. Cela couvre le kick, une partie de la basse et le sub. Les basses peuvent commencer à environ 250 Hz et descendre jusqu’à 30 Hz. Le kick peut commencer très haut, autour de 1,5 kHz (pour le transitoire) jusqu’à 20 Hz. Mais son punch se situera entre 200Hz et 20Hz, en fonction des genres, qui ont tous une recette différente pour gérer le kick. Le sub est plutôt en dessous de 30hz.

Compte tenu de la façon dont ces trois sons principaux couvrent et partagent la présence dans cette gamme, ils peuvent facilement se chevaucher, ce qui entraîne une certaine confusion. Une fois qu’un son est masterisé, il peut facilement être perturbé si l’un d’entre eux en masque un autre.

 

Solutions :

On peut faire plusieurs choses, mais la première solution est de s’en occuper dès le début, au moment de l’arrangement et du sound design.

  • Ajustez la longueur de vos sons afin qu’ils ne se chevauchent pas. C’est dans l’ADSR, où vous pouvez couper la fin d’un son pour qu’il n’en heurte pas un autre.
  • La modulation d’amplitude est une autre option si vous avez des difficultés avec la longueur. Cela signifie que vous pouvez utiliser la compression side-chaining ou un outil comme Trackspacer pour faire en sorte qu’un son soit le leader et force les autres à se baisser lorsqu’il est joué. Bien que Trackspacer soit le plus facile à utiliser, il est également possible de le faire avec Pro-Q, Fuser, Shaperbox, mais ces derniers nécessitent un peu plus de réglages pour obtenir un résultat satisfaisant.
  • Vous pouvez également clarifier vos basses fréquences en apprenant à utiliser un Gate. Le gate permet de créer de l’espace, en coupant tout ce qui se trouve en dessous d’un certain seuil. Cela signifie qu’il fait taire la fin de certains sons. Mon Gate préféré est inclus dans la suite Neutron.
  • Compte tenu de l’espace limité du bas du spectre, envisagez d’avoir un kick plus court si vous avez une basse plus longue ou vice versa.
  • Couper les fréquences inutiles pour chaque son peut également aider, mais il faut d’abord s’attaquer à l’amplitude.

 

Étalonnage du gain (Gain Staging)

 

Pour beaucoup, cet aspect de la production et du mixage de la musique reste un peu ésotérique. Même pour moi, cela a été déroutant pendant des années, principalement parce que personne ne me l’expliquait correctement. J’ai fini par le comprendre par moi-même, ce qui est une bonne chose car je peux maintenant le décrire facilement à n’importe qui.

 

Qu’est-ce que le gain staging?

Résumons cela à l’essentiel : il s’agit de donner suffisamment de volume sonore pendant la phase de mixage pour qu’une fois le mastering effectué, je n’aie pas à le compenser et à l’amplifier trop fortement. Cela ne concerne pas seulement le volume général de la piste, mais aussi les sections de fréquence, telles que les graves ou les médiums.

 

Pourquoi est-ce un problème?

Une fois que je l’ai masterisé, il ne me reste que quelques options pour compenser l’intensité sonore du mixage afin d’atteindre les niveaux commerciaux dont le marché a besoin. Si le mixage donné a une sonorité de -19 LUFS, je dois compenser en ajoutant 9 à 10 LUFS, ce qui est beaucoup. Cela signifie que les différences de niveau entre les sons et la profondeur, le bruit de fond et la relation entre tous les sons seront radicalement modifiés, ce qui causera un choc à mon client.

Il arrive aussi que le volume sonore soit presque parfait, mais que les basses n’aient pas la densité requise. Je dois me concentrer sur cette seule zone, ce qui peut modifier l’orientation de la piste.

 

Solutions :

Le gain staging est une série d’actions différentes que l’on peut effectuer dès le début, une fois que les échantillons sont sélectionnés. Lorsque vous chargez un son, il est essentiel de le normaliser pour qu’il atteigne l’unité zéro, puis de vérifier son niveau RMS pour voir quelle est sa puissance. Il y a une différence entre le niveau sonore maximal et le niveau efficace. Le dernier point concerne la densité. Vous pouvez stimuler la densité avec de la distorsion sous l’une de ses nombreuses formes : compression, distorsion, saturation.

Cela signifie que les plugins tels que les préamplis, les émulations de matériel, l’overdrive et le waveshaping, pour n’en citer que quelques-uns, peuvent aider un son à ressortir du mixage parce qu’il est plus épais. C’est comme si vous mettiez le son en gras, où il est dense et épais par rapport à une police standard.

Une erreur que je constate souvent dans les mixages de mes clients est d’appliquer une compression en fin de chaîne, soit sur les bus, soit sur le master. Bien que cela puisse être utile pour coller plusieurs sons simultanément, cela réduit également de manière significative votre plage dynamique, tuant le punch si ce n’est pas utilisé correctement.

 

Rugosité (Harshness), résonances et transitoires

 

Ce point couvre trois questions à la fois parce qu’elles sont liées entre elles. Le chapeau qui les couvre tous en même temps s’appellerait la rugosité (harshness en anglais).

Nous savons tous quand une chanson a une sonorité désagréable, mais quelle en est la cause?

 

D’une manière générale, la rugosité signifie que lorsque vous écoutez la chanson, elle vous met mal à l’aise ou, pire encore, qu’elle vous fait légèrement mal aux oreilles. C’est une évidence dans 99 % des contextes, car on veut que les gens écoutent une expérience agréable. Le dernier 1% concerne la musique noise, punk et lofi, où la sensation d’inconfort est appréciée parce qu’elle crée une tension. Mais même dans ces genres, il y a un seuil à ne pas dépasser pour les oreilles humaines.

 

La rugosité d’un morceau est liée à l’une ou l’autre ou à la combinaison de différentes caractéristiques. L’une d’entre elles est une mauvaise gestion des transitoires, qui donnent l’impression d’un coup de poignard dans le tympan. Les transitoires proviennent de l’ADSR d’un son dont l’attaque peut être trop vive, associée à des fréquences gênantes. Certaines personnes pensent, de facto, que 3 kHz est automatiquement inconfortable, mais parfois, cette fréquence peut être agréable à l’oreille si elle est amplifiée. L’enveloppe du son est nette, et la concentration/densité à un endroit spécifique peut être affectée. C’est comme mettre en gras quelque chose de laid.

 

Dans le domaine de la conception sonore, différentes sources sonores permettent de reproduire des instruments réels. Par exemple, le bruit ou le contenu inharmonique peut reproduire un hihat ou une caisse claire. Un bruit mal géré, tel que le bruit blanc, qui couvre une gamme complète, peut être aigu. Le choix d’un filtre et l’application d’une enveloppe ADSR peuvent aider à gérer cela.

D’autres sources, telles que l’effet Larsen, qui peut être utile pour la conception de sons non linéaires, peuvent être magnifiques mais peuvent créer des résonances. Ce type de son, s’il est géré correctement, peut ajouter une sensation organique à votre son, mais si vous l’exagérez, il sera inconfortable. C’est pourquoi la résonance d’un filtre peut être agréable à l’oreille à un certain niveau, et il en va de même pour le filtre de l’égaliseur.

 

Lorsque je travaille sur un master, je me considère comme l’avocat de l’oreille générale. Je suis le mur entre le grand public et la chanson du client. J’ai ajusté la chanson pour qu’elle convienne au commun des mortels. Il est parfois choquant pour un client d’entendre sa chanson corrigée, où j’ai supprimé tous les points gênants.

 

Solution :

 

Très souvent, les clients ou les personnes que je coache me demandent quel formateur d’oreille en ligne ils devraient essayer pour être en mesure de repérer les problèmes dans leur musique. Ma réponse vous déroute car je vous suggère de n’en utiliser aucun puisque, à mon humble avis, ils ne vous formeront pas pour cela. Le vrai problème est que de nombreux clients ne comprennent pas la rugosité pour de multiples raisons.

  • Vous perdrez votre capacité critique si votre équipement de monitoring masque la rugosité de votre chanson. C’est pourquoi les casques grand public ou, parfois, la hi-fi donnent un son parfait.
  • Vos oreilles finissent par s’adapter aux imperfections si vous les surexposez à quelque chose. En d’autres termes, si vous écoutez une chanson moche en boucle, votre cerveau vous trompera. C’est bien parce que c’est la seule option pour ne pas devenir fou en écoutant cette boucle.
  • La comparaison de votre musique avec une musique bien ajustée est un système de validation croisée qui révèle les imperfections. Si vous faites une comparaison AB avec votre musique, vous pouvez sentir que quelque chose ne va pas avec vos sons. Que faire alors?

 

Aucun outil ne vous enseigne directement ce qu’est la résonance, mais certains vous donnent des indices. Un plugin comme Soothe est un bon révélateur car il vous montre les résonances potentielles et les contrôle de manière dynamique. D’autres alternatives sont moins chères. Mais honnêtement, une bonne façon de vous éduquer sur la rugosité et les mixages approximatifs est de faire confiance à votre intuition que quelque chose ne va pas et de suivre cette routine :

  • À l’aide d’un EQ à 3 bandes, isolez l’une des trois bandes primaires (basses, moyennes, hautes) afin de localiser approximativement le problème.
  • Pendant que vous déterminez la bande, prêtez attention aux sons qui sont joués.
  • Mettez en sourdine certaines pistes pour trouver celle qui est à l’origine du problème. Une fois que vous avez coupé le son d’une piste qui semble avoir un impact sur le confort de l’oreille, vous savez que vous avez trouvé le problème.
  • Parfois, le problème vient de la combinaison de plusieurs sons jouant simultanément. Si vous jouez le son en solo, vous n’aurez pas de problème, mais le fait de jouer avec d’autres sons crée une concentration de fréquences qui fait mal aux oreilles. Vous pouvez regrouper ces canaux et appliquer une coupure d’égalisation à la fréquence qui vous fait mal. La méthodologie est la même : appliquez une baisse d’égalisation de 6 dB pour commencer, puis examinez la zone pour voir si une position la rend plus confortable. Une fois que vous l’avez trouvée, réglez-la à -3 dB pour voir si cela fonctionne. Ajustez ensuite en fonction de vos goûts.

 

Envisagez de supprimer un échantillon si vous devez égaliser 3-4 points à 3-5 dB. Cela signifie généralement que l’échantillon n’a aucune valeur (pour votre morceau).

Vous pouvez également gérer les transitoires avec un transient shaper ou utiliser un compresseur avec une attaque courte pour contrôler l’enveloppe problématique de certains sons.

 

Largeur et profondeur stéréo

 

Les mixages larges sont impressionnants – je le comprends – mais cela peut aussi être un problème dans certains contextes d’écoute. Ces problèmes se traduisent par une perte de punch et de puissance ; certains sons deviennent des fantômes en disparaissant ou en perdant beaucoup d’intensité. Dans un signal stéréo, il y a la gauche et la droite (LR), mais il y a aussi le signal mono et les côtés (MS).

Le signal mono est distribué dans les deux enceintes. Si vous vous approchez d’un haut-parleur et que vous n’entendez que celui-ci, vous devriez entendre distinctement le signal mono et le signal panoramique. Lorsque les deux enceintes sont positionnées, le signal mono apparaît juste devant vous (au centre), de sorte que vos oreilles perçoivent une représentation stéréo. Avec un casque, le signal mono est perçu au niveau de votre nez ou au milieu de votre tête.

Les signaux droit et gauche sont codés dans le signal spécifique, qui est le même pour les écouteurs.

Le signal Side, une fois isolé, sera perçu sur chaque signal, mais le signal mono sera coupé. Il est difficile à décrire. Au casque, on peut avoir l’impression d’entendre l’ambiance d’un espace seul, en trompant presque ses oreilles sur le fait qu’on peut écouter derrière et autour de sa tête.

 

Il existe de nombreux élargisseurs qui jouent avec la psycho-acoustique pour tromper vos oreilles. Le signal est plus large, mais cela peut brouiller vos sons au point de les mettre en phase. Ce que nous appelons les problèmes de phase, c’est que le son s’annule lui-même parce qu’il ne peut pas être correctement représenté dans l’image stéréo. Je pourrais aller plus loin dans la description, mais il faut que vous le sachiez.

L’un des problèmes que je rencontre souvent est que le signal mono est trop faible par rapport aux signaux latéraux. Parfois, le signal latéral, mais seulement une fréquence spécifique, est plus fort que le signal mono. Dans le cas contraire, les côtés sont trop faibles et j’essaie de les ouvrir pour leur donner un peu de présence. Si je fais cela, je ne l’exagérerai jamais.

 

Solution :

Il s’agit d’un point délicat. Le mieux est d’utiliser un outil qui montre l’équilibre MS de votre mixage. Vous pouvez également apprendre à repérer si les sons sont en phase avec un spectromètre. Je vous encourage à vous procurer le logiciel gratuit Span de Voxengo.

 

Recommandations générales pour améliorer vos mixes

 

Certaines habitudes saines que vous pouvez prendre lorsque vous faites de la musique auront un impact direct sur la qualité de votre mix. Je vais en partager quelques-unes ici en tant que contenu bonus. Ces conseils ne répondent pas nécessairement à un problème spécifique, mais ils vous aideront à obtenir une cohérence et de meilleurs résultats après le mastering.

 

Mixage plat/Utilisation d’un FFT

Le fait de garder un lecteur FFT sur votre bus master, tel que SPAN, vous donnera une idée de l’inclinaison ou de l’aplatissement de la tonalité de votre chanson. Pour le mastering, il est plus facile de traiter un mixage plat qu’un mixage incliné (sombre ou brillant). Le fait d’avoir un mixage plat me permet de proposer au client une direction spécifique qui conviendra le mieux à la chanson en question. Si la chanson a un ton exagéré et que je dois corriger le ton, le client croira automatiquement que j’ai gâché la chanson.

 

Tester en Mono

 

Je vous encourage à tester votre chanson en mono pendant la phase de mixage. De nombreux plugins, dont le plugin Utility d’Ableton, peuvent convertir une stéréo en mono. Lorsque votre chanson est en mono, essayez de voir comment certains sons sont entendus par rapport à la stéréo. Si les sons en signal mono s’atténuent drastiquement, vous devez accentuer leur présence pour solidifier leur niveau. Vous avez peut-être abusé de certains plugins induisant une phase, et il serait bon d’adoucir cela.

 

Faire une comparaison A/B

Déposez quelques chansons directement dans votre section d’arrangement pour les utiliser comme référence. Vous pouvez ensuite comparer votre chanson avec celle-ci et comparer la tonalité, les niveaux et la largeur. Vous pouvez également vérifier les arrangements, qui révèlent parfois des faiblesses dans le vôtre.

 

Apprendre à DJ et à utiliser Rekordbox

Cela peut sembler étrange si vous ne faites que de la production, mais si vous apprenez à DJ, cela vous aidera à préparer vos morceaux. Lorsque vous jouez de la musique que vous aimez en tant que DJ et que vous jouez la vôtre, cela vous semble-t-il correct ? Y a-t-il un décalage ? Le DJing n’est pas seulement un passe-temps amusant, c’est aussi une activité qui vous aidera considérablement dans votre travail de mixage et d’arrangement. Je considère que c’est essentiel si vous aspirez à faire de la musique de danse. C’est une façon de se mettre dans la peau d’un DJ.

 

Photo par Tobias Tullius sur Unsplash

 

Mixage d’un morceau pendant l’arrangement



L’une des questions que l’on me pose souvent lorsque j’enseigne la production est la suivante : « Dois-je commencer à mixer en même temps que je travaille sur la piste? Il n’y a pas de réponse précise à cette question, car chaque chanson est différente. Je dirai cependant que je commence à travailler sur le mixage dès le début, mais pas nécessairement de la manière dont les gens pourraient le penser.

 

Il y a trois choses auxquelles je fais attention pour m’assurer que mon mixage est correct, dès le départ.

 

  1. Gain staging (niveaux des gains). C’est un sujet que j’aborde dans les tutoriels et les ateliers sur le mixage, mais il s’agit surtout de normaliser. Vous voulez que votre entrée (échantillon, synthétiseurs) soit proche de 0 dB. Ensuite, vous ajusterez le fader au niveau désiré (ex. -10 dB).
  2. Hiérarchie des amplitudes. Quel est le son qui domine? C’est celui qui sera le plus fort de votre mixage pendant la majeure partie de la chanson. Les autres sons seront ajustés par rapport au son dominant.
  3. Séquençage et espace négatif. C’est ici que se joue l’essentiel. De nombreuses personnes ont des difficultés avec le mixage effectué à la fin de la production d’une chanson en raison de tous les chevauchements dans l’amplitude (volume) et le timing. Par exemple, si vous devez utiliser un side-chain entre le kick et la basse, c’est parce que vous n’avez pas préparé d’espace négatif pour le kick. Ensuite, il vous faudra sculpter à la fois le partage des fréquences et l’amplitude.

 

Un bon séquençage signifie un bon mixage

 

Ma devise est que si votre séquençage est fait correctement, vous n’aurez pas beaucoup à jongler avec une fois que vous serez à l’étape du mixage. En fait, vous ne voulez pas que les sons se chevauchent trop pour éviter les problèmes de masquage.

 

Lorsque je reçois un morceau pour le mastering, l’une des principales tâches que je dois accomplir est d’ajuster le niveau sonore. Si les niveaux de gain sont médiocres, je dois les augmenter considérablement pour atteindre le niveau sonore standard. Si je dois augmenter le volume, cela signifie que tout son qui se chevauche sera écrasé et fusionné avec d’autres, ce qui annihilera toute la précision d’un mixage aéré et créera un mastering muddy et sans vie.

 

Ainsi, certains sons peuvent partager la même position dans le séquençage, comme c’est le cas dans la musique techno ou house, où les kicks, les claps et les hats se mélangent. Mais comme vous le savez, ils ne se trouvent pas dans les mêmes zones de fréquence. Les kicks seront dans les basses, les claps dans les mids et les hats dans les hautes fréquences. Il y a donc de l’espace dans le spectre pour que tous les sons puissent cohabiter. Les transitoires des claps peuvent également accentuer les kicks, en leur donnant plus de punch.

 

(H2 Tag – Make sure to adjust this on WordPress) Attention à la gamme dynamique

Cela dit, ces sons auront plus de punch si vous contrôlez leur longueur. La gamme dynamique accentue le punch et la précision. Ce que nous appelons la gamme dynamique est la différence entre le pic le plus fort et la partie la plus basse. Si vous insérez un espace négatif (silence), vos sons seront théoriquement plus percutants.

 

Cela signifie que la réverbération, les delays et les bruits de fond peuvent nuire à la gamme dynamique, car ils enlèvent de l’espace au plancher sonore. Si vous en ajoutez trop, le morceau sera brouillon et muddy.

 

Avec cette idée en tête, vous commencerez par sélectionner des sons et par ajuster leur longueur, puis vous les normaliserez (par exemple, en les rapprochant de 0 dB).

 

Être stratégique avec la voix

 

Lorsqu’il s’agit de créer l’idée principale d’une chanson, nous appellerons les sons des « voix ». Vous vous faciliterez la vie en vous limitant à 4 maximum.

 

Une voix peut être un synthétiseur ou un instrument. Si vous y ajoutez des couches, il s’agit toujours d’une seule voix. Mais si vous ajoutez un deuxième instrument qui joue des notes différentes à des moments différents, il s’agira d’une deuxième voix. Avec quatre voix, le tout devient chargé.

 

Espace dans le mixage

 

En termes d’amplitude, nous savons que les niveaux doivent être différents, mais le panoramique et le positionnement stéréo peuvent également faire la différence. Vous devez garder à l’esprit que vous essayerez d’éviter les chevauchements stéréo, mais en termes d’amplitude, si deux sons s’affrontent, vous pouvez leur donner un panoramique différent afin d’obtenir de l’espace et de la clarté.

 

Là encore, en ce qui concerne l’amplitude, vous pouvez réduire certaines fréquences de manière à ce que le bas ou le milieu de gamme n’interfère pas. C’est pourquoi les égaliseurs passifs, tels que les Pultecs ou les égaliseurs à 3-4 bandes, sont très utiles. Ils vous permettent d’ajuster une gamme de fréquences sans modifier l’ensemble du spectre.

 

En fin de compte, je vous invite à réfléchir à la manière dont vous séquencez votre musique avec soin et je pense que votre mixage sera beaucoup plus facile.

Le compresseur multibande : astuces de compression (Pt. II)

Afin de poursuivre avec d’autres conseils sur la compression, j’aimerais vous parler de mon outil préféré, pour un peu tout et n’importe quoi : le compresseur multibande. Pour beaucoup, cette bête est un peu difficile à apprivoiser, mais j’aimerais la décomposer pour que vous puissiez l’inclure à votre routine selon vos besoins. Avant de continuer, j’espère que vous avez lu le premier article sur la compression, et les deux articles sur l’utilisation des EQs.

Lignes directrices en matière de compression

Cas d’utilisation courante de la compression

Maîtriser le « harshness » (les sons agressifs). En utilisant un compresseur, vous pouvez régler l’attaque pour qu’elle soit rapide et la release pour qu’elle soit aussi assez rapide. L’ensemble de l’action du compresseur est ainsi rapide, ce qui permet de contrôler les sons agressifs et de les apprivoiser. Si l’attaque est trop rapide, cependant, elle peut saturer, vous devez donc jongler avec les réglages pour trouver votre sweet spot.

Pour ajouter du punch. Ici c’est le contraire, vous voudrez que l’attaque soit lente et que la release soit rapide. Le compresseur ne sautera pas immédiatement sur le transient, mais créera plutôt une certaine vivacité (snap). Le rapport devrait être d’environs 5:1, voire plus, pour obtenir cet effet dans la plupart des situations.

Pour ajouter de l’épaisseur (thickness). En utilisant votre compresseur en mode parallèle, vous pouvez le régler à environ 50 % du dry/wet, puis le compresser avec une attaque moyenne et une release moyenne-rapide. Je ferais en sorte que le ratio soit aussi élevé que possible. Si votre compresseur n’a pas d’option parallèle, vous pouvez utiliser le compresseur dans un bus AUX/Send.

Pour coller ensemble les éléments d’un mix (glue). Très similaire à l’épaisseur et au punch, vous voudrez l’ajouter à plusieurs pistes et bus à la fois. Encore une fois, compression parallèle, attaque lente, ratio élevé. Ça devrait fonctionner. Expérimentez avec des effets exagérés, puis baissez-le.

En résumé, une attaque rapide fait réagir rapidement le compresseur, ce qui signifie qu’il est là pour contrôler quelque chose. Une attaque lente permet d’améliorer le début du son. Le ratio est la part de cet effet que vous voulez en action, et la release, pour combien de temps.

Action multibande

Le compresseur multibande fonctionne exactement comme les cas d’utilisation expliqués ci-dessus, mais avec celui-ci, nous pouvons régler une gamme de fréquences à affecter. Par conséquent, vous pouvez régler l’épaisseur dans les médiums, contrôler l’agressivité des médiums hauts et améliorer les transients des aigus avec un seul compresseur, mais avec des réglages différents pour chaque section.

Le compresseur multibande possède une caractéristique supplémentaire : l’utilisation de crossovers qui fixent les points de début et de fin de chaque section. Un crossover est simplement une fréquence que vous réglez. Par exemple, le multibande à 3 bandes d’Ableton aura 2 fréquences de crossover. Vous réglez le crossover inférieur qui déterminera l’endroit où l’extrémité basse se termine dans les médiums (ex. 200 Hz) et l’autre sera l’endroit où les médiums se terminent et les aigus commencent (ex. 6 kHz).

Mon point de vue sur les compresseurs multibandes est que je les utilise comme un shelving EQ où je contrôle l’esthétique de chaque section d’une manière différente. Vous pouvez ensuite façonner le ton d’un son ou d’un mix, ou en extraire les moindres détails. Idéale pour les finitions, la compression multibande peut également être utilisée pour mettre en avant des parties de vos sons de la manière la plus efficace.

Voici quelques situations où les effets de la compression multibande peuvent être utiles :

  • Percussion molle : Si votre percussion a besoin de présence, d’épaisseur et de puissance, réglez vos crossovers pour pouvoir contrôler ce qui se passe entre 200hz et 800 Hz, puis jusqu’à 3khz. Renforcez la première section avec une attaque lente et un ratio élevé et essayez d’y ajouter du punch (reportez-vous aux notes ci-dessus sur la façon de procéder).
  • Pad pâle : Encore une fois, disons qu’un pad faible a besoin de présence, un boost entre 250 Hz et 600 Hz. Je compresserais également entre 4 kHz et 8 kHz pour ajouter un peu de brillance, ce qui fonctionne comme pour ajouter de l’épaisseur. Vous pourriez même abaisser votre section pour descendre jusqu’à 90 Hz afin d’obtenir une sensation analogique.
  • Swirl fou : Parfois, les effets de transition sont excellents, mais ne conviennent pas à votre chanson. J’aime contrôler les aigus de plus de 7 kHz d’une manière où ils ne frappent pas agressivement, mais font entrer les médiums de plus de 1 kHz en douceur. C’est une façon de contrôler l’agressivité et la présence; souvent très utile pour créer un mouvement oscillant et caoutchouteux (rubbery).
  • Mix terne : Un mix terne a généralement besoin de brillance qui peut être créée en excitant les aigus et les médiums. Il peut s’agir d’une combinaison de l’ajout d’épaisseur ou de la stimulation des transients. Je dirais d’essayer des sections pointues autour de 4khz à 8khz, puis une autre jusqu’à 11khz et même de compresser au-dessus avec une 3e section pour créer ce que l’on appelle la pixie dust (poussière de lutin).
  • Réverbération stellaire : Un multibande avec une réverbération, c’est beaucoup de plaisir pour moi ! J’aime renforcer les médiums au-dessus de 300 Hz et aussi créer de l’épaisseur entre 2 kHz et 6kHz. Vous pouvez ensuite contrôler les niveaux pour décider du ton de l’espace que vous créez pour votre chanson.
  • Création d’un kick profond : Compressez une section sous 50 Hz, puis une autre jusqu’à 120 Hz, plus une dernière qui va jusqu’à 500 Hz. Je peux vous garantir que si vous avez le ronronnement du sub, alors vous pouvez aussi ajouter un peu de punch autour des médiums pour avoir un kick super profond, mais percutant.

En ce qui concerne mes compresseurs multibandes préférés, en voici quelques-uns :

Neutron 2 (Izotope)

Outil général de mixage qui fait de lui le meilleur assistant pour résoudre de nombreux problèmes. Le transient shaper, les excitateurs, le gate, les compresseurs et tous les autres sont en mode multibande. On ne peut pas faire mieux que ça.

Drawmer 1973 (Softubes)

Le compresseur Drawmer est incroyable pour créer de l’ambient, alors imaginez si vous pouvez le régler en mode multibande, vous obtiendrez alors des moments éblouissants.

Fabfilter Pro-MB (Fabfilter)

Élégant, précis et transparent serait la meilleure façon de décrire celui-ci. Très utile pour la touche finale de votre mix.

VOIR AUSSI : Le combo égaliseur-compression (Pt. III)

Les meilleurs plug-ins d’EQ et diverses astuces sur leur utilisation (Pt. II)

Dans mon article précédent concernant les meilleurs plug-ins d’égaliseur, j’ai couvert certains de mes égaliseurs préférés et certaines de leurs utilisations. Après avoir reçu de nombreux compliments à propos de ce post, j’ai décidé de continuer avec une deuxième partie. Dans le post suivant, je vais partager avec vous quelques astuces que vous pouvez facilement réaliser vous-même face à certaines situations de mix, et je vous décrirai également brièvement la compression.

Filtres

Au cas où vous ne le saviez pas déjà, les EQs sont des filtres, des mathématiques vraiment complexes que chaque développeur a codé dans des formules plus ou moins différentes. Cela explique pourquoi certains EQs sont très chers : à cause du temps investi dans le perfectionnement des courbes. Beaucoup de gens ne s’en rendent pas compte, mais les égaliseurs ont un son différent les uns des autres et vous pouvez le remarquer sur un système son de haute qualité.

« La plupart des gens n’ont pas un système de haute qualité, alors à quoi bon… », vous dites.

Eh bien, si vous utilisez des outils de haute qualité, en fin de compte, vos sons réguliers seront « améliorés » en qualité aussi, ce qui fera finalement une différence où que vous les jouiez.

Le conseil numéro un pour un meilleur mixage est d’utiliser des filtres ; cela seul peut apporter des améliorations spectaculaires.

Par exemple, vos kicks peuvent sembler muddy si vous n’enlevez pas les fréquences qui se trouvent sous la note fondamentale. Si cela semble compliqué, permettez-moi de l’expliquer en termes très simples :

  1. Sur votre égaliseur, le premier point à gauche doit être mis sur filtre, puis sur coupe-bas (low cut).
  2. La pente doit être réglée sur 24 dB/octave.
  3. Positionnez-vous ensuite à 20 Hz pour commencer, puis montez les fréquences jusqu’à ce que vous entendiez votre kick perdre de la puissance. Si cela se produit, vous filtrez maintenant trop haut et vous devez reculer un peu.
  4. Ma règle générale est de couper les kicks à 20 Hz par défaut.

Ce conseil ne s’appliquait qu’aux kicks, mais vous devriez appliquer cette idée à pratiquement tout ce qui se trouve dans votre mix. Cependant, à part le kick, je n’utiliserais pas une pente de 24 dB/octave sur quoi que ce soit d’autre à moins qu’il y ait de gros problèmes. C’est à vous d’expérimenter, mais si vous voulez tester quelque chose d’intéressant, essayez avec 18 ou 12 pour couper d’autres sons et vous verrez que cela laisse une sensation moins numérique, donnant à vos sons clarté et chaleur.

Je réduirais aussi les aigus là où ils ne sont pas nécessaires, mais pas trop non plus.

Les percussions, les mélodies et les sons aigus tels que les hi-hats bénéficieraient d’un filtre coupe-haut (high cut) de 6 dB/octave; cela lisse les choses d’une belle façon.

Certains de mes filtres préférés pour ce genre d’utilisation sont :

EVE-AT1 de Kuassa

SliceEQ par Kilohertz

PSP MasterQ2: Smooth!

Coupes nettes

Les coupes chirurgicales, nettes et statiques sont très utiles pour traiter une résonance. Beaucoup de gens se demandent comment les repérer et comment savoir si c’est vraiment quelque chose à couper ou si cela a quelque chose à voir avec l’acoustique de la pièce. Il n’y a pas d’autre moyen de le savoir que de comparer souvent à des pistes de référence pour valider.

Si souvent, j’ai des clients qui m’envoient un projet Ableton et je vois des coupes vraiment bizarres. Est-ce que c’est mauvais ?

Oui et non.

Tout d’abord, si vous utilisez l’égaliseur natif d’Ableton, passez-le immédiatement en mode suréchantillonnage (oversampling) pour une meilleure qualité.

Deuxièmement, le découpage peut changer quelque chose dans votre environnement, mais vous couperez aussi de façon permanente des fréquences qui ne doivent pas nécessairement être modifiées, ce qui pourrait également provoquer des problèmes de phase (c’est-à-dire pendant toute la durée de la chanson).

*Remarque — n’utilisez pas trop d’égaliseurs sur une même chaîne, car cela provoquera sûrement un déphasage !

Alors, comment repérer une fréquence rebelle ?

Parfois, je me contente d’utiliser un spectromètre pour obtenir des indices si je n’arrive pas à localiser l’endroit où elle se trouve. Essayez toujours d’utiliser un spectrum meter sur votre master pour avoir une indication globale de votre mixage. Si vous voyez des sons qui commencent à dépasser 0 dB, cela *pourrait* être un problème; pas toujours, mais cela pourrait arriver. Ce que vous recherchez, c’est une pointe fine de +3-6 dB. Cela sera certainement un problème.

Mon instinct serait d’essayer de baisser le volume du son lui-même si c’est possible. Parfois, ce n’est pas le cas, et c’est pourquoi on utilise un égaliseur.

  1. Isoler le son dans la piste appropriée.
  2. Insérez l’égaliseur de votre choix (voir ci-dessous pour des suggestions).
  3. Choisissez un point d’égalisation, réglez-le sur la fréquence que vous avez repérée, puis réglez le Q sur 3-4. Coupez 4 dB pour commencer, puis plus si nécessaire.
  4. Sur l’égaliseur, il devrait y avoir un gain de sortie. Si vous avez réduit cette fréquence, ce serait bien d’augmenter le gain d’environ la moitié de ce que vous avez réduit. Idéalement, j’aime compresser, mais nous y reviendrons plus tard.

CONSEIL : Évitez les coupures brusques dans les basses fréquences. Cela peut causer des problèmes comme un déphasage, ou du mud. Si vous devez vraiment le faire, assurez-vous d’utiliser un utility mono par la suite.

J’ai révélé certains de mes plug-ins d’égalisation préférés dans le premier post de cette série, mais je vais en ajouter d’autres :

Cambridge EQ par Universal Audio: Fonctionne à merveille sur les synthés et les mélodies.

AE600 de McDSP.

Voxengo CurveEQ: Solide sur un contenu percussif.

Coupes larges, renforcements et shelving

Pour renforcer certaines fréquences, de nombreuses lectures sur le sujet de l’EQing recommanderont d’y aller avec modération et d’essayer d’avoir un Q très bas pour ainsi avoir une courbe ouverte. Cependant, il n’y a pas vraiment de règles sur ce que vous devriez ou ne devriez pas faire. Explorez, échouez et soyez audacieux, parce que parfois de grandes choses en ressortent.

Mon seul drapeau rouge concerne les courbes d’égalisation de plusieurs points vraiment compliquées que vous pouvez faire dans Fabfilter ProQ2. Cela induit parfois des résonances bizarres lorsque vous exportez, ce qui n’est pas bon pour le mastering à moins de vouloir ennuyer les oreilles des gens.

Aussi, pensez différemment. Si vous allez utiliser 3-5 points qui renforcent tous des fréquences, alors pourquoi ne pas commencer par augmenter le gain sur la sortie de votre EQ et réduire ce que vous ne voulez pas.

Mais pour booster, j’aime avoir un Q inférieur à 1. Ça donne des résultats vraiment intéressants !

  • Par exemple, essayez de booster 2-3 dB à 500 Hz pour donner instantanément présence et corps à une chanson.
  • Essayez à 8 kHz pour ajouter une présence brillante et lumineuse aux percussions métalliques.
  • Boostez à 1 kHz sur votre snare pour les faire sortir de votre mix.

Expérimentez comme ceci. Au début, cela semblera subtil, mais avec de la pratique, de grands résultats seront obtenus.

Mes préférés du moment :

Sie-Q de SoundToys pour son superbe shelving.

MEqualizer de MeldaProduction.

 

VOIR AUSSI :

Compression : Astuces et recommandations (Pt. 1)

Comment atteindre un équilibre tonal dans le mix?

L’un des plus grands défis dans la finition d’une chanson est d’ajuster correctement l’équilibre tonal. Il n’y a aucun doute que cette partie est déroutante. Beaucoup de gens — même des producteurs expérimentés — vont encore avoir des problèmes avec l’équilibre tonal certains jours. Il existe des outils et des méthodes pour corriger l’équilibre tonal, mais c’est toujours un défi. Je pense qu’il est important de partager quelques conseils sur la façon dont vous pouvez faciliter le réglage de l’équilibre tonal.

QU’EST-CE QUE L’ÉQUILIBRE TONAL ?

Je vais faire simple : l’équilibre tonal, de mon point de vue, consiste à diviser votre chanson en trois sections de fréquence et à trouver comment les ajuster. Par exemple, dans certains genres, vous voulez que le son soit totalement équilibré, alors que pour la musique électronique orientée vers la danse, vous voudriez que les graves soient plus forts dans le mix. Bien que cela semble extrêmement simple à réaliser, en réalité, cela peut être un cauchemar.

Le plus gros problème avec l’équilibre tonal est que si votre tonalité est fausse, votre travail, lorsqu’il est joué dans un contexte spécifique (ex. dans un club), sonnera complètement faux par rapport à des chansons similaires du même genre.

Les problèmes courants d’équilibre tonal sont les suivants :

Manque dans les basses fréquences : La chanson sonnera faible, avec moins d’énergie et creuse.

Basses fréquences trop fortes : La chanson sera muddy et manquera de corps.

Médiums manquants : La chanson sera vide, sans punch ni corps, et de loin.

Trop de médiums : La chanson devient inutilement agressive et désagréable.

Manque dans les aigus : La chanson manque de définition et de précision dans les sons.

Les aigus sont trop forts : La chanson est fatigante et rêche.

UTILISER LES BONS OUTILS POUR AJUSTER L’ÉQUILIBRE TONAL

Le monitoring est bien sûr crucial pour ajuster l’équilibre tonal d’une chanson. Je dirais que 75 % du temps je reçois un fichier à masteriser et que l’équilibre tonal est complètement déséquilibré, principalement à cause de l’environnement sonore de l’artiste. Bien que nous n’ayons pas tous le budget ou l’espace nécessaire pour avoir un studio entièrement traité, il y a certaines choses que vous pouvez encore faire :

  • Validation croisée. Avec mes haut-parleurs, je vérifierai toujours périodiquement un mixage avec un casque d’écoute pendant que je travaille. J’aime avoir une perspective différente et je trouve que le son que j’ai entre les deux révèle souvent une perspective qui me manquait.
  • Mixer à faible volume. Vous serez surpris d’entendre automatiquement ce qui ne va pas. Réduisez de moitié le niveau de volume avec lequel vous travaillez et écoutez comment le kick sonne, puis la mélodie par rapport à lui, puis la partie haute fréquence, etc. Contre-valider avec une piste de référence.
  • Utilisation d’un subwoofer. Beaucoup de gens vous diront que vous n’avez pas besoin d’un subwoofer pour faire un bon mixage, mais ça aide certainement d’avoir une idée de ce qui se passe là en bas. Beaucoup d’entre nous auront des problèmes avec les voisins alors je vous suggère de n’utiliser qu’avec parcimonie juste pour vérifier votre mix. Une bonne alternative est d’obtenir un Subpac.
  • Il y a aussi des outils que vous pouvez utiliser dans vos productions pour vous aider. J’en utilise beaucoup, mais voici quelques-uns de mes préférés :

    Reference

    Ce plug-in m’a sauvé la vie plusieurs fois. Vous chargez votre piste de référence, ajustez le volume pour qu’il corresponde à celui de la piste de référence, puis vous pouvez basculer entre votre mix et la référence. Il y a même des graphiques dynamiques pour vous montrer quelle partie de votre mix est trop forte ou manquante par rapport à la piste de référence.

    Si la piste est déjà masterisée, vous ne pourrez pas compter sur le vumètre de compression, mais les niveaux seront utilisés de la même manière. Pour 60 $, c’est certainement un élément essentiel à avoir dans sa collection.

    Shelving/EQ à bande

    Quand j’ai commencé à faire de la musique, je n’aimais vraiment pas mettre les EQ en shelf car je sentais qu’ils n’étaient pas utiles, mais une fois que j’ai commencé à les étudier, je dois dire que c’est presque devenu une de ces obsessions qu’on peut avoir pour un plug-in. Il y en a beaucoup, alors je vais en nommer quelques-unes et vous expliquer comment en tirer le meilleur parti.

    • Tonelux (Softubes): L’un des outils les plus reconnus et les plus acclamés sur le marché. Il permet de faire les choses rapidement. Souvent en solde aussi.
    • Solid EQ (Native Instruments): J’adore celui-ci parce que vous avez une certaine précision sur ce que vous faites et c’est un bon mélange entre un égaliseur musical et un égaliseur transparent.
    • Maag Audio EQ4: Celui-ci est parfait pour les aigus. C’est l’un des plus utilisés dans l’industrie du mastering pour obtenir un son « aérien » approprié.
    • Hammer DSP (Kush Audio): Très musical, chaleureux et remarquable en tout temps. Souvent, il suffit de jouer avec dans le bus principal pour révéler toutes les différentes ambiances qu’une chanson peut avoir.
    • Sie-Q (Sound Toys): Un peu comme Hammer. Musical, et assez magique dans la façon dont il gère les médiums.
    • ValvEQ (Kazrog): Une bonne alternative au coûteux Bax EQ de Dangerous. Il gère également votre tonalité en mode MS.

    UTILISER LES BONNES TECHNIQUES D’ÉQUILIBRE TONAL

    Si l’égalisation, la validation croisée et d’autres outils ne semblent pas fonctionner pour vous, je vous recommanderais une technique très simple pour vous aider.

    Fondamentalement, nous limiterons notre équilibre tonal à trois sections, mais vous pouvez en dégager quatre ou cinq si vous voulez. Cependant, plus le nombre est bas, plus cela sera facile par la suite. Sachant cela, je vous encourage à utiliser Ableton Live 10 pour l’utilisation de la fonction de groupe dans les groupes. Vous pouvez créer des groupes alternatifs où vous passez toutes les pistes en utilisant les basses fréquences dans un groupe, puis les médiums, en terminant par les aigus.

    Si vous n’avez que trois groupes ou bus, vous limitez vraiment vos options à ces 3 faders à contrôler. Moins vous en avez devant vous, plus vous serez concentré.

    Comme je le fais d’habitude, je vais commencer par le spectre principal et le mettre le plus fort, puis mixer les 2 autres en conséquence. J’ai souvent l’impression que le fait de connaître d’abord le niveau de basses fréquences m’aidera grandement à régler le reste.