Blogue de Pheek dédié à l’univers du son. Mixdown, mastering, sound design, matériel, conseils, etc.

Série « Conception sonore et Arrangements » Part. 1 : Contraste

J’ai décidé de faire une série d’articles sur les arrangements parce que je suis passionné par cet aspect de la production musicale, mais aussi parce que j’ai remarqué que beaucoup de gens avec qui je travaille ont des difficultés à ce niveau. Il y a tellement d’approches et de techniques différentes pour faire des arrangements – chacun a la sienne, et c’est un peu le l’objectif que j’aimerais atteindre dans cette série. Je vous invite à prendre un nouveau départ en développant une signature personnelle, une esthétique, un vocabulaire et une personnalité.

Cet article n’est pas destiné aux personnes qui commencent tout juste leurs premiers arrangements, mais si c’est le cas, il contient tout de même des informations qui pourraient être intéressantes à considérer plus tard.

Qu’est-ce que j’entends par « contraste » dans le contexte des arrangements?

Dans la conception visuelle, le contraste fait référence aux éléments (deux ou plus) qui présentent certaines différences, celles-ci étant utilisées pour attirer l’attention ou pour évoquer une émotion. Lorsque j’enseigne le contraste à mes étudiants, l’exemple le plus simple pour comprendre et résumer ce concept est une différence d’amplitude (volume). Dans les films, pour créer une surprise, une excitation ou une tension, l’amplitude sera faible, puis augmentera soit rapidement soit lentement, soutenant les images dans l’émotion qui est présente.

Dans de nombreuses chansons de musique électronique, nous avons entendu (trop souvent) du bruit utilisé comme élément ascendant pour créer une tension. Les constructions sonores sont devenues à un moment donné une caricature d’elles-mêmes étant donné leur surutilisation — mais c’est un bon exemple, néanmoins.

Comment le contraste est-il utilisé dans la conception sonore?

Je passe mes journées à travailler avec des musiciens — le contraste intervient dans différentes circonstances.

Dans un même son, il peut y avoir des changements rapides ou lents d’un extrême à l’autre. J’aime visualiser cela en analysant un son à travers différents axes pour m’aider à comprendre ce qui peut lui être fait.

  • Attaque : Commence-t-il brusquement ou lentement?
  • Decay/Amplitude : Devient-il vraiment fort ou est-ce plus subtil?
  • Fréquence/Ton : Est-elle élevée, moyenne, basse?
  • Release/Longueur : Court —Moyen —Long —Constant?
  • Positionnement : Est-il loin ou proche? En bas ou en haut devant moi?

Un bon contraste, en général, consiste à avoir deux extrêmes dans certains de ces domaines. Pensez à un clap avec une longue réverbération, comme exemple de la façon dont une attaque super rapide avec un long release peut créer quelque chose d’irréel, et donc, attirer l’attention. Un son qui change de tonalité est une autre forme de contraste, lorsque nous passons d’un état à un autre.

Une autre façon de penser au contraste consiste à se dire que presque tous les sons complexes sont la combinaison de plusieurs sons superposés. Lorsqu’ils sont bien faits, ils semblent ne faire qu’un, et lorsqu’ils sont contrastés, la couche de contraste ajoute un mouvement, une texture ou quelque chose de dynamique qui ravive le son initial. Bien sûr, les sons courts sont plus difficiles à contraster, mais si vous pensez au gazouillis d’un oiseau, qui est en fait l’équivalent d’une onde sinusoïdale avec une enveloppe d’attaque rapide sur la hauteur, ses sons sont courts, mais se déplacent aussi incroyablement vite.

Si vous pensez à utiliser le contraste dans un son particulier, la façon la plus rapide d’y parvenir est d’utiliser un échantillonneur et de vraiment tirer parti de l’utilisation des enveloppes, de l’affectation du mod wheel et, bien sûr, des LFO, mais c’est vraiment grâce à l’utilisation des enveloppes que vous pourrez produire une réaction à ce qui se passe, de façon sonore.

Comme je l’ai mentionné, la façon la plus simple de produire un contraste est d’utiliser deux sons qui ont des caractéristiques différentes, par exemple, court contre long, clair contre sombre, triste contre heureux, loin contre proche, etc. Lorsque vous utilisez deux sons, vous donnez à l’auditeur la possibilité d’avoir des éléments à comparer, et l’oreille peut facilement percevoir la différence.

Lorsque vous sélectionnez des sons pour exprimer votre idée principale, pensez aux caractéristiques de chaque son que vous utilisez. Moi-même, je choisis généralement mes sons par paires, puis par lots de quatre. Je commence par en trouver un, et le suivant sera lié au premier. Je garderai à l’esprit l’axe des deux sons lorsque je les sélectionnerai et je commence généralement par des échantillons plus longs, parce que je sais que je peux les tronquer.

Le matin, je travaille généralement sur le mastering, et l’après-midi, je travaille sur le mixage. La raison en est que lorsque l’on travaille sur le mastering, on travaille sur toutes sortes de mixages ; ils ont des problèmes que je dois régler pour que le master soit prêt à être distribué. En prêtant attention au mixage, j’ai souvent affaire à des fréquences difficiles et je passe mon temps à contrôler les résonances qui transparaissent une fois que la chanson est boostée.

Lorsque je mixe, j’ai souvent affaire à une sélection de sons qui ont été choisis au départ par le producteur avec lequel je travaille. Plus les échantillons sont bons, plus le mixage sera facile et, au final, plus la chanson sera agréable à écouter. Ce qui fait qu’un son est excellent vient de différentes choses :

  • Qualité de l’échantillon : clarté, faibles résonances, non compressé mais dense, bien équilibré et sonorité claire, ouvert.
  • Haute résolution : 24 ou 32 bits, avec une certaine marge (headroom).
  • Pas d’utilisation inutile d’effets de faible qualité : pas de réverb bon marché, pas d’égalisation exagérée qui exposerait les défauts du filtre, pas de manipulations M/S bizarres.
  • Transitoires contrôlés : rien qui ne blesse les oreilles de quelque façon que ce soit.

Vous voulez traquer des échantillons pas trop courts, parce que vous voulez pouvoir en choisir la longueur. Vous n’aurez pas besoin d’un échantillon qui couvre toutes les fréquences — vous voudrez vous sentir invité à superposer plusieurs sons sans aucun conflit ou sans avoir une plage de fréquences saturée de façon excessive.

Quand j’écoute beaucoup de mixages, la première chose que je cherche est le contraste général entre les sons. S’ils manquent de contraste, ils seront le plus souvent mélangés et plus difficiles à comprendre.

En théorie, une chanson est une grande expérimentation de conception sonore, assemblée par le biais du mixage. Si tout est sur un seul axe, par exemple si tous vos éléments sont forts, vous perdez le contraste et votre chanson devient unidimensionnelle.

Comment le contraste est-il utilisé dans les arrangements?

Si le contraste dans la conception sonore est à l’intérieur d’un seul son, c’est à travers toute la chanson (ou section) que nous pouvons aborder le contraste dans les arrangements. Une chanson peut avoir différentes sections : dans la pop, pensez au « refrain », « couplet », etc., qui sont des sections très distinctes et peuvent être utilisées dans n’importe quel contexte comme des moments de la chanson. Vous pouvez passer de l’une à l’autre, et plus il y a de distinction entre les sections, plus votre récit sera contrasté.

Ce type de contraste est-il essentiel? Non, mais il peut engager l’auditeur. C’est pourquoi, pour beaucoup de gens, le breakdown et le drop en musique électronique sont très excitants, parce qu’il y a un fossé et une différence et que l’expérience de passer de l’un à l’autre est intense et amusante (surtout sur un gros système son).

En techno, la linéarité fait partie du genre, car les chansons font généralement partie d’un DJ set et sont faites pour être assemblées et superposées avec d’autres morceaux, pour créer quelque chose de nouveau. Les grandes variations de contraste peuvent être gênantes, c’est pourquoi certaines pistes émettent un contraste très lentement et subtilement, au lieu d’un changement radical et soudain.

Donc, ce qui rend une chanson intéressante, pour moi ou pour n’importe qui, c’est le contenu de l’idée principale, basé sur les besoins de l’auditeur. Qu’est-ce que je veux dire exactement?

  • Un DJ peut être à la recherche d’une chanson d’un genre spécifique et vouloir que son accroche corresponde à une autre chanson qu’il possède.
  • Certaines personnes veulent avoir une chanson qui exprime une émotion pour pouvoir s’y connecter (par exemple, les vibes nostalgiques).
  • D’autres peuvent vouloir une musique similaire à celle qu’ils aiment, mais légèrement différente, tandis que d’autres encore veulent être exposés à des idées complètement nouvelles.

Lorsque j’écoute les chansons sur lesquelles je travaille, ma première tâche est de comprendre rapidement ce que le compositeur essaie de dire/faire. Si la personne essaie de faire une chanson orientée vers la danse et le peak time, je travaillerai sur la dynamique pour pouvoir faire correspondre des musiques du même genre et m’assurer que tous les éléments rythmiques fonctionnent ensemble.

La précision dans la conception sonore est tout à fait essentielle pour transmettre un message, quel qu’il soit. Parfois, j’entends une mélodie et, en raison de l’échantillon utilisé, cela me fait froncer les sourcils – une bonne mélodie, mais une sélection bizarre de sons donne un message gênant.

C’est comme si vous essayiez d’impressionner un premier rendez-vous avec un compliment/cadeau qui n’a pas de sens — vous ne diriez pas à quelqu’un que son nez est vraiment gros…?!

La combinaison d’une bonne conception sonore et du soutien de votre idée est exécutée par les arrangements. C’est la combinaison de plusieurs sons par le biais d’un mixage qui crée une pièce.

Quelques exemples d’utilisation de contrastes dans le cadre d’arrangements pourraient être :

  • Intensité différente entre les sections, soit en volume, soit en densité.
  • Différents tons, différentes émotions.
  • Changements dans la signature rythmique ou le rythme.
  • Changements dans la façon dont les sons se déplacent, apparaissent ou évoluent.
  • Alternance du motif, de la séquence ou de l’accroche, ajout d’éléments supplémentaires pour combler les manques, les trous ou les silences.

L’une des plus grandes différences entre la musique électronique d’il y a 30 ans et celle d’aujourd’hui, c’est qu’à l’époque, on faisait de la musique avec ce qu’on pouvait trouver. Aujourd’hui, nous avons accès à tout, alors comment décider de ce qu’il faut faire quand il n’y a pas de limites?

Je trouve que lorsque vous supprimez toutes les limitations techniques comme la sélection des sons de votre session, vous pouvez vous concentrer sur la conception et le récit. Il en va de même si vous avez l’impression d’avoir réussi à comprendre vos exigences techniques et que vous voulez maintenant creuser plus profondément — alors vous pouvez commencer par le contraste.

Pour résumer, il s’agit d’utiliser le contraste à l’intérieur d’un son pour lui donner vie, soit par des mouvements lents, soit par des mouvements rapides. Créez du contraste dans vos arrangements en faisant varier les sections de votre morceau en effectuant des changements macro ou micro.

Bloqué(e) sur une chanson? Conseils pour vous aider à surmonter les pensées négatives

L’une des meilleures choses que j’ai faites est un défi que j’ai relevé au début de l’année 2020 : faire une chanson par semaine pendant toute l’année. C’était un peu comme un vœu pieux à l’époque, sachant à quel point je suis occupé ; je ne pensais pas pouvoir y arriver, mais il s’est avéré que c’est l’un des meilleurs exercices que j’ai jamais faits. La leçon la plus importante pour moi a été d’apprendre que le blocage de l’écrivain va-et-vient, mais être bloqué sur une chanson particulière semble arriver plus fréquemment. Plus on fait de la musique, plus on développe des stratégies personnelles pour surmonter rapidement ce problème. Mon expérience de la production d’une chanson par semaine a été extrêmement utile lorsque je travaille avec de jeunes artistes, car je repère rapidement où ils sont bloqués et je peux les aider à voir les options qu’ils ne voient pas.

Je me suis fait une liste de règles et d’astuces à laquelle je peux me référer lorsque je suis bloqué sur une chanson et j’ai remarqué qu’elles provenaient généralement de deux catégories : les problèmes techniques et l’état d’esprit. Repenser son état d’esprit aide à recadrer le problème, exactement, mais c’est généralement la partie la plus difficile pour surmonter les problèmes en fin de chanson.

L’astuce, en tant qu’artiste, consiste à repérer rapidement dans laquelle de ces deux catégories de problèmes vous êtes confronté, puis à trouver une solution. Examinons quelques-uns des problèmes les plus courants qui font que les gens restent bloqués sur une chanson :

« Je ne sais pas par où commencer. »

Catégorie : Question technique et état d’esprit.

Ce schéma de pensée peut également être reformulé comme suit : je manque de matériel à utiliser, j’ai des difficultés à traduire mes idées en logiciels, ou je manque de motivation.

C’est une question fondamentale que, même avec l’expérience, de nombreux artistes se posent encore. L’idée de commencer quelque chose de nouveau peut être écrasante. Entrer dans une nouvelle session avec des tonnes de motivation et d’idées ne permet pas de surmonter le tout premier obstacle auquel vous êtes confronté lorsque vous commencez un nouveau projet : comment le réaliser et, bien sûr, comment démarrer.

Ma première recommandation est d’adopter l’approche Kaizen (une méthodologie japonaise de gestion de projet) et de réfléchir d’abord à ce que vous voulez faire, puis de commencer avec la première chose que vous savez à ce sujet. Par exemple, si vous faites une track de House, vous savez peut-être que vous voudrez un kick 4/4 en boucle, alors commencez par cela, puis ajoutez quelques autres éléments. Peut-être que ce ne sera pas exactement le bon son, mais commencez avec ça. Vous ne pouvez pas faire une boucle? Procurez-vous des boucles prédéfinies, coupez-les et réorganisez-les à votre goût, et prenez cela comme point de départ.

Par souci de productivité, utilisez les sons que vous trouvez, ne poursuivez pas quelque chose que vous avez à l’esprit. Trouvez-en un qui vous plaît et jouez avec pour voir ce que vous pouvez en tirer. Décomposez votre projet en éléments que vous savez pouvoir faire, car cela vous donnera confiance en vous avant de vous attaquer à des tâches difficiles à réaliser.

Y a-t-il une bonne façon de commencer une chanson? Non. Chaque chanson peut être commencée de plusieurs façons. Mais se perdre en train de jammer avec des boucles et des sons, c’est être « dans l’instant », et c’est bien là l’essence même de la musique.

Si vous êtes submergés par le manque de ressources, je vous encourage à investir dans Loopcloud. C’est une solution rapide qui consiste à rassembler des samples en fonction de vos besoins, au lieu d’acheter des packs. C’est aussi une option incroyable pour trouver le chaînon manquant, car vous pouvez l’ouvrir dans votre projet, le synchroniser avec votre DAW et jouer les échantillons dans leur contexte pour voir comment les choses se passent. L’utilisation d’échantillons est, pour moi, une approche inspirée du hip-hop qui fonctionne toujours. C’est aussi une façon de superposer différents sons pour créer quelque chose de nouveau. Quand je suis perdu, je retourne à l’échantillonnage.

« Je manque de motivation pour faire de la musique. »

Catégorie : État d’esprit.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : je ne vois pas pourquoi je fais cela, ou je n’ai pas la moindre idée de ce qui va se passer.

L’une des raisons pour lesquelles les gens sont obsédés par la sortie de leur musique vient du fait que leurs efforts sont désormais validés. Beaucoup d’artistes sont orientés vers un objectif, d’autres sont plus intéressés par le voyage. Au fur et à mesure que la vie avance, vous pouvez vous rendre compte que vous êtes plus l’un ou l’autre. Si vous manquez de motivation, il est possible que vous ayez perdu de vue vos priorités. Peut-être avez-vous besoin d’avoir un objectif en tête? Ou peut-être avez-vous besoin d’explorer une nouvelle technique?

En connaissant vos besoins, vous pouvez réorganiser vos séances de musique en conséquence. Si c’est parce que vous n’avez pas de labels auxquels envoyer votre musique, vous pouvez peut-être vous concentrer sur les podcasts ou les DJ. Si vous avez besoin de nouvelles idées, je vous suggère de consulter YouTube et de chercher une technique, nouvelle ou autre.

Je crois fermement que j’obtiens de meilleurs résultats en considérant chaque chanson comme une leçon, une expérience, quelque chose à apprendre… au lieu de la voir comme quelque chose à contrôler ou à perfectionner.

Chaque fois que je me trouve face à quelqu’un qui manque de motivation, j’essaie de le ramener à ce qui le rend heureux et de l’encourager à revenir à ce qui fonctionne, ce qui lui apporte de la joie. Faites cela pendant un certain temps et préparez du matériel pour quand l’inspiration reviendra.

« Mes sons (ou tout ce que j’utilise) ne sont pas aussi solides ou aussi cool que mes références »

Catégorie : État d’esprit.

Ce schéma de pensée peut également être reformulé comme suit : je n’ai pas les connaissances techniques nécessaires pour réaliser quelque chose de semblable aux artistes que j’aime.

Se comparer n’a rien de nouveau ni d’inhabituel ; nous le faisons tous. Là où cela échoue, c’est lorsque vous vous comparez à des personnes qui ne sont pas de votre niveau. C’est comme si vous jouiez au football et que vous vous plaigniez de ne pas pouvoir jouer comme Ronaldo ou d’autres pros. Vos amis se mettraient à rire, n’est-ce pas?

En quoi est-ce différent de se comparer à des artistes qui ont beaucoup plus d’expérience? Vous voyez une chanson, mais vous ne voyez pas les 30 autres chansons qu’ils ont faites avant de réussir celle-là. Faut-il être un pro pour apprécier un sport? Non. Il devrait en être de même pour la musique.

Si vous gardez à l’esprit que chaque chanson que vous faites est une leçon, alors faire 20 à 30 chansons vous apprendra beaucoup. À la 50e, vous aurez un vocabulaire et une fluidité qui vous permettront de vous exprimer avec beaucoup plus d’aisance. Après cela, vous pourrez lentement vous tourner vers les autres pour trouver des astuces, des inspirations ou des idées.

« Au bout d’un certain temps, je me désintéresse de ce que je fais. »

Catégorie : Question technique.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : écouter ma chanson pendant trop longtemps m’ennuie.

Bienvenue dans la production musicale! Si vous ne travaillez que sur une seule chanson, vous en aurez vite marre. L’idée de travailler sur une chanson est que vous voulez la terminer rapidement pour ne pas perdre de vue votre idée initiale, mais que vous voulez prendre votre temps pour régler les problèmes. D’habitude, je termine une chanson et j’y reviens par sprints de 30 minutes à une heure (maximum) pour régler autant de problèmes que possible, mais ensuite je la termine et je fais autre chose. Je ne m’ennuie jamais et la distance que je prends entre les sessions me permet de garder mon jugement frais. Comme vous l’avez peut-être déjà lu, j’ai encouragé les musiciens à faire plusieurs chansons en même temps pour ne pas s’ennuyer dans ce blogue.

J’ai de plus en plus de clients qui viennent me voir frustrés par leur première chanson. En général, c’est normal. Une grande partie de mes chansons ne me semblent pas correctes, mais j’ai besoin de passer à autre chose. Aller de l’avant est une habitude importante à apprendre, je trouve.

« Ma chanson est ennuyeuse parce qu’elle devient trop technique. »

Catégorie : Question technique.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : j’ai tendance à suranalyser ce que je fais au point de me perdre.

Les ajustements techniques tuent souvent la beauté de la créativité spontanée — j’essaie de trouver un équilibre entre les deux. Parfois, je demande à des amis de s’occuper de la partie technique de certaines chansons dont je ne veux pas gâcher la crudité. Ce qui rend la chose ennuyeuse, c’est que vous l’avez trop entendue. Penser que quelqu’un puisse écouter autant que vous, ou que quelqu’un puisse analyser votre chanson autant que vous le faites après 100 écoutes est très trompeur. Encore une fois, cela revient à faire beaucoup de pauses et à travailler sur plusieurs chansons à la fois.

« Au milieu de la chanson, je ne sais pas quoi faire ensuite. »

Catégorie : Question technique.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : je lutte pour faire évoluer l’histoire du morceau correctement.

Avoir une boucle est une chose, mais la garder intéressante en est une autre. Beaucoup de gens font l’erreur de commencer une chanson par le début, en pensant que leur boucle est le point de départ, mais j’aime penser à mettre la boucle principale sur laquelle vous avez travaillé, en plein milieu de la chanson. Ensuite, je la déconstruis en la simplifiant dès le début. Vous pouvez ensuite ajouter des éléments pour créer la dernière partie de votre chanson.

Habituellement, lorsque vous êtes à mi-parcours, la majeure partie du travail de la chanson a été effectuée et vous pouvez traiter vos éléments pour créer des idées « enfants » que vous pouvez utiliser comme éléments de soutien, ce qui aidera une chanson à se poursuivre jusqu’à la fin.

Je commence généralement à travailler sur la partie principale de la chanson ainsi que sur ce qui suit pour avoir une meilleure idée du cœur de la chanson. La création de l’intro et de la conclusion finit par être du gâteau. Cela résout généralement le problème de savoir maintenant ce qu’il faut faire au milieu.

Maintenant, l’autre technique consiste également à donner une variation à votre idée principale. La façon la plus rapide de le faire est de le découper en tranches et d’en changer l’ordre, soit au hasard, soit à la main, selon votre style.

« Je manque d’idées sur ce qu’il faut ajouter à ma chanson, est-ce suffisant? »

Catégorie : Question technique.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : ma chanson a besoin d’être validée.

J’aime toujours partir du principe que ma chanson est suffisante et que si quelque chose semble manquer, c’est peut-être simplement parce que je n’exploite pas assez ce que j’ai déjà. Moins, c’est plus, c’est l’école dont je viens, et j’ai fait des morceaux avec trois sons seulement, ce qui était probablement l’exercice le plus utile qui soit, ainsi qu’un moyen d’ouvrir les yeux sur l’utilisation créative de ce que j’avais déjà. Si quelqu’un qui joue de la batterie peut en faire une chanson ou si un pianiste peut écrire un album, vous pouvez faire une chanson avec ce que vous avez déjà.

Maintenant, si vous dites qu’il manque quelque chose par rapport à… c’est une autre histoire. La meilleure façon de valider votre travail est de charger la référence et de comparer A/B. La première question est de savoir s’ils ont la même quantité de sons utilisés. Prenez le temps de les compter, vous seriez parfois surpris d’avoir plus que vos références. Parfois, ce qui manque, c’est juste un bon mixage, une réverbération ou des modulations.

« Je ne sais pas comment créer une nouvelle idée que je n’ai jamais faite auparavant. »

Catégorie : Question technique.

Si vous avez fait 20 chansons, il se peut qu’à un moment donné, vous soyez à court d’idées. Si c’est le cas, il y a quelques trucs rapides que vous pouvez faire pour retrouver votre inspiration. Je ne parle pas ici d’un blocage de l’écrivain.

La première chose que j’encourage les gens à faire pour trouver de nouvelles idées est la méthode « parler tout haut, décrire ce que vous entendez ». Je ne sais pas si j’ai déjà partagé cette idée auparavant, mais c’est assez simple. Je l’utilise pour vérifier une chanson au hasard, soit dans mon flux Soundcloud, soit dans Spotify, ou tout ce que vous utilisez pour être exposé à de la musique que vous n’avez jamais entendue auparavant. Jouez-la, puis, à l’aide de votre smartphone, enregistrez quelques notes vocales de vous décrivant au mieux ce que vous entendez. Essayez de le faire pendant toute la durée de la chanson et lorsque vous avez terminé, arrêtez l’annotation. J’aime avoir un tas de pistes décrites comme ça et avoir des notes vocales sans aucune référence à ce que j’ai écouté. Lorsque vous finirez par écouter vos notes, vous aurez des idées très abstraites de chansons que vous pourrez écouter. Vous pouvez aussi faire cela tout au long de la journée — certaines personnes pensent à faire de la musique toute la journée et ne savent pas comment se défouler, alors je leur suggère d’enregistrer toutes les idées qu’elles ont, vocalement.

Cette méthode m’est venue au moment où je me réveillais la nuit avec des idées et où j’enregistrais une description de mon rêve. Plus tard, je les écoutais et j’avais beaucoup de concepts.

L’autre façon d’obtenir beaucoup d’idées est d’utiliser des chansons ou des échantillons et de les découper en idées aléatoires. Cela permet parfois de générer une idée que vous pouvez extrapoler en en tirant le meilleur.

« Je ne suis pas satisfait de mes mixes. »

Catégorie : État d’esprit.

Ce schéma de pensée peut également être redéfini comme : je me sens techniquement inadéquat.

Celui-ci est un peu compliqué. Avant tout, l’idée d’un mix parfait est contre-productive parce qu’une telle chose n’existe pas, ou du moins, pour la personne qui le mixe, elle n’existe pas. Il y a toujours quelque chose à réparer et à un moment donné, il faut l’emballer et dire que c’est fait, même avec des imperfections. Ce qui n’est pas fait, à moins qu’il ne s’agisse d’un gros problème (qu’il est généralement difficile de rater), sera souvent considéré comme faisant partie de la chanson. Les personnes qui recherchent les défauts de votre chanson sont rares. En général, quelqu’un l’aimera ou ne l’aimera pas. C’est pourquoi très peu de gens se soucient des détails. Les gens ont une faible capacité d’attention, et ceux qui voient vraiment les problèmes, ne sont pas les personnes pour qui vous faites de la musique.

L’idée que chaque chanson est une leçon s’applique également au mixage. Vous amenez votre chanson au maximum de ce que vous pouvez lui apporter. J’aime avoir mes séances de mixage en trois temps : la première, je supprime tous les problèmes. Le deuxième, je travaille sur les embellissements. Troisièmement, je fais les derniers réglages et je fixe le ton.

On ne peut pas tout réparer efficacement en une seule séance, il est donc toujours bon de se ressourcer après une nuit de repos.

« Je ne sais pas comment finir une chanson. »

Catégorie : Question technique.

Finir la musique est un sujet brûlant. C’est une bonne chose à savoir, mais ce n’est pas une condition préalable pour prendre plaisir à faire de la musique. Certaines personnes s’amusent beaucoup à improviser ou à lancer des boucles et c’est tout. L’idée que vous devez finir une chanson et éventuellement la sortir est, ce que j’appelle, une idée romantique, et comme toute romance, ce n’est pas une nécessité. Certaines belles relations existent sans romance. Je trouve qu’il est bien plus important de rassembler des idées, de créer des croquis et de faire des boucles en grande quantité. Finalement, quand vous arriverez à la fin des chansons, si vous avez toutes ces idées et ces boucles prêtes, vous aurez l’impression d’avoir une mine d’or.

Apprendre à finir des chansons est une compétence qui vient avec l’utilisation de références, comme je l’ai expliqué à plusieurs reprises dans ce blogue. Vous utilisez une chanson, vous vérifiez comment elle est faite, puis vous appliquez une partie du modèle à une boucle que vous avez. C’est comme ça que ça marche. Vraiment, c’est simple, ça donne l’impression de tricher.

J’espère que cela vous a été utile dans votre lutte quotidienne!

Faire de la musique plus vite : s’imposer des limites pour développer la créativité

« Je pense qu’il faut revenir en arrière maintenant ». Voilà ce que j’ai dit à un ami qui me demandait ce qui m’attendait pour l’année. Cela en me référant à une opinion que j’avais il y a des années, à savoir qu’il faut reconnaître quand il est temps de suivre le courant, et quand il est temps de l’inverser ou de le dévier pour aller dans une autre direction. Je repensais à la révolution mp3 de 2001 ; les geeks téléchargeaient toute la musique qu’ils voulaient grâce à Napster ou à d’autres logiciels. Il y avait un débat permanent sur la copie et le partage de la musique. À l’époque, c’était surtout la musique pop et commerciale qui remportait le plus de succès grâce au partage de fichiers. Dans la culture underground, les Netlabels sont devenus un mouvement mystérieux, partageant de la musique gratuitement. Aujourd’hui, la musique gratuite est courante, mais à l’époque, elle était vraiment considérée comme une approche absurde pour un label, voire comme une « pensée rétrograde », et souvent décriée et ridiculisée.

À l’époque, Dennis De Santis (qui travaille maintenant pour Ableton) et moi-même avons été contactés pour faire partie d’une compilation pour un netlabel allemand appelé Thinner (qui est finalement devenu un netlabel assez connu). Pourquoi l’ai-je fait? Deux facteurs principaux ont contribué à cette décision :

  • Je ne signais pas de musique à l’époque et je disais « oui » à tout ce qui pouvait m’arriver.
  • Il y avait un nouveau flux de personnes qui voulaient de la musique gratuitement… alors, pourquoi ne pas la leur donner?

J’ai décidé de suivre le mouvement. En faisant cela, vous êtes poussé dans une direction et vous acceptez que vous ne puissiez pas contrôler où vous finirez. Dans mon cas, je dirais que cela ne m’a conduit qu’à de grandes choses — rencontrer des gens, obtenir des bookings et beaucoup d’attention.

Il n’est pas surprenant que lorsque j’ai lancé mon propre label, Archipel, en 2004, je l’ai également lancé en tant que netlabel. Mais en 2006, j’ai décidé d’aller à contre-courant et de faire ce que beaucoup n’approuvaient pas vraiment, c’est-à-dire vendre de la musique sur Beatport. C’était le début de la vente de musique numérique et beaucoup de gens pensaient que ça ne marcherait pas, mais ça a vraiment bien tourné.

Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des moments où il est logique de continuer à aller dans une certaine direction, et d’autres où il est plus judicieux de changer de direction. En gardant cela à l’esprit, être flexible est quelque chose qui peut s’appliquer à de nombreux domaines, comme l’esthétique musicale, ou même une chanson.

Comme je l’ai mentionné, j’ai récemment rejoint Weeklybeats — un défi consistant à créer une chanson par semaine, pendant toute l’année, et j’ai éprouvé un grand sentiment de liberté. Normalement, je m’impose un flux de travail très rigoureux lorsque je fais de la musique, et souvent il me faut des mois pour terminer une chanson. Le fait de passer à un rythme plus rapide m’a obligé à moins réfléchir. Oui, il y a un risque de diminution de la qualité avec l’augmentation de la vitesse, mais en même temps, avec l’expérience que j’ai acquise au fil du temps, je sais que je peux au moins assurer que ma production est solide.

J’ai aussi compris que ma principale distraction est que je suis constamment bombardé de nouveaux outils musicaux promettant des tonnes de nouvelles fonctionnalités et que je passe un temps fou à les parcourir et à attendre une promotion pour les acheter, sans jamais vraiment pousser au maximum les choses que je possède déjà. Avec ce défi hebdomadaire à l’esprit, maintenant que je me suis imposé des limites, j’ai l’impression d’avoir fait une énorme percée.

Le temps

Les échéances vous rendent créatifs et productifs. Un ami qui est père de deux enfants m’a dit récemment qu’il créait ses meilleures idées lors de courtes sessions de musique, sachant qu’il serait limité à peut-être 10 minutes. Ainsi, disons qu’il devait se rendre à l’épicerie ; pendant que sa famille se préparait, il ouvrait Ableton et testait une nouvelle macro qu’il avait créée, ou essayait des arrangements temporaires. La contrainte de temps le rendait plus efficace que lorsqu’il avait une soirée entière pour faire de la musique, ce qui n’aboutissait souvent à rien d’intéressant.

Ma théorie est qu’avec trop de temps, on peut gâcher ce qu’on fait. C’est pourquoi je pense que 5 heures de studio passées sur une chanson n’est pas la meilleure idée — une pensée qui s’est avérée juste pour moi en participant à ce défi hebdomadaire. Maintenant, je prends quelques heures pour créer une idée, la sauvegarder et la développer plus tard — le lendemain, j’ajoute une couche, etc. Je suis limité dans le temps et je fais plusieurs choses à la fois, mais je trouve 20 minutes par-ci, 40 minutes par-là, puis 10 minutes avant d’aller me coucher.

Essayez ce patch Max 4 Live qui vous permettra de chronométrer votre travail et vous donnera une idée du temps que vous avez passé sur les choses.

Conseil : donnez-vous une date limite pour terminer une chanson et accepter qu’elle est ce qu’elle est. Il est plus important de passer à autre chose que d’essayer d’atteindre une perfection illusoire. Utilisez l’alarme de votre agenda comme un rappel.

Je décide de la durée de ma chanson avant d’essayer d’accélérer les choses. C’est un conseil dont on parle souvent dans le blogue, mais j’insiste sur le fait qu’il s’agit d’une limitation importante qui clarifie beaucoup de choses.

Les outils

Si vous êtes un lecteur de ce blogue, vous vous souviendrez que pour une chanson, je vous encourage à vous concentrer sur une idée principale soutenue par deux idées mineures. Il est très facile de se perdre en essayant de trouver une idée pour commencer. Mon approche est d’essayer d’utiliser ce qui vient rapidement.

Synths : Connaître ce dont vous disposez — faites le tour des synthés fournis avec votre DAW, et des autres. J’encourage les gens à se procurer au moins un synthé qui est une émulation analogique d’un modèle classique (Arturia fait un excellent travail dans ce domaine) et un autre axé sur un large éventail d’options de conception sonore (je suis un grand fan de Rob Papen et je vous encourage à tester ses produits).

Samplers (échantillonneurs) : Honnêtement, le Sampler d’Ableton Live fait l’affaire pour moi. Il existe d’autres alternatives, mais au final, ils font tous le même travail, à l’exception de certains qui ont plus d’options. Je reviens toujours au sampler de base parce qu’il est simple et extrêmement polyvalent.

Une fois que vous avez décidé si vous allez générer un son ou utiliser un échantillon, il est temps de jouer avec. Le mappage d’un contrôleur MIDI est très utile pour jouer différentes notes. Parfois, je vois des gens devant leur clavier et ils ne savent pas trop quoi faire. Cela peut sembler évident, mais quand je jam, je teste :

  • différentes hauteurs en jouant des notes plus hautes et plus basses.
  • des notes plus ou moins fortes pour voir comment la vélocité influence les choses.
  • le son à un volume différent. Parfois, un son à très faible volume est beaucoup plus intéressant qu’un son fort.
  • l’alternance entre des notes courtes et longues. En fonction de votre preset, il peut être joué différemment.
  • en jouant des notes rapides et lentes pour voir le ressenti.

N’oubliez pas que vous pouvez faire une chanson à partir de n’importe quel son si vous savez comment l’utiliser. La raison pour laquelle nous rejetons les sons est que nous cherchons à faire autre chose. Nous ne prêtons pas attention au son et à son potentiel. En se limitant à un seul outil par chanson, on élimine beaucoup de temps d’exploration. Cela vous oblige également à faire quelque chose avec ce que vous avez.

Il en va de même pour la reverb, la compression et l’EQ. Je n’en utiliserai qu’un ou deux, au maximum. Quand je suis en mode mix, j’explore généralement différents compresseurs.

La composition

Si vous utilisez du modulaire ou du matériel physique, vous avez votre équipement devant vous et vous commencerez à travailler avec ce que vous avez. Cette limitation vous oblige à être créatif. Mais sur un ordinateur, vous aurez de nombreuses façons de faire de la musique.

Modèles (ou Templates). Pour accélérer mon travail, j’ai créé un modèle principal que j’utilise pour créer des macros et des techniques, tout en enregistrant le tout. Je fais surtout du jam et je ne passe pas trop de temps à entrer dans les détails — volontairement brut. Lorsque j’ai quelque chose de potentiellement intéressant, je crée une piste appelée « idées » et j’y mets mes clips. Plus tard, quand je commence à travailler sur une chanson, à partir du navigateur de gauche, je peux ouvrir le modèle et importer la piste « idées » dans ma nouvelle chanson. Vous pouvez importer vos sons dans plusieurs modèles. Dans un autre modèle, créez des modificateurs de son. Par exemple, j’ai un template dub rempli de modulateurs de reverb et de delays. Je peux y faire passer n’importe quoi et quelque chose de dub en sortira.

Jam. J’essaie d’inciter les gens à jammer autant que possible. Chaque fois que j’ai une boucle comme idée principale, je commence automatiquement à enregistrer et je la mets en sourdine, je la joue, je change le volume et j’essaie différentes combinaisons. Cela me permet d’explorer des idées que je ne pourrais pas découvrir si je me contentais d’éditer à la souris les clips dans les arrangements.

Le son

Pendant très longtemps, nous avons voulu avoir accès à un maximum d’échantillons, mais maintenant que nous les avons, nous sommes complètement perdus. Essayez de décider quel snare ou quel clap vous voulez. Échanger un son n’est pas très facile, mais j’ai trouvé cet incroyable step sequencer qui a réglé ce problème. Il est fabriqué par XLN et appelé XO.

Si vous voulez faire de la musique rapidement, vous devez trouver vos sons préférés et créer des drum kits. Importez-les chaque fois que vous commencez une nouvelle chanson. À l’époque, on avait un 909 ou un 808 pour les drums, point final. Créez donc un bon drum kit principal, puis ajoutez-y quelques sons différents, et le tour est joué.

Et pour l’amour de Dieu, arrêtez de penser que vous devez tout faire à partir de rien, tout le temps! Oui, c’est cool, mais ça vous ralentit beaucoup.

J’ai mentionné que je « reviendrais en arrière » cette année. Ce que je voulais dire par là, c’est que toutes mes habitudes doivent être améliorées ou modifiées. Les habitudes me permettent de me sentir en sécurité et à l’aise, tandis que le sentiment de malaise me force à être créatif et à penser différemment. Rejoignez-moi dans cette démarche ; je suis sûr qu’il y a de la magie qui vous attend aussi!

VOIR ÉGALEMENT : Reverb Tips to Boost Your Creativity

Le cas d’un mixage trop propre.

Si vous y réfléchissez bien, il est assez impressionnant de constater le nombre d’outils qui existent pour rendre notre musique plus professionnelle. Depuis les années 90, lorsque le DAW est devenu plus abordable et facilement accessible pour le producteur dans sa chambre, la technologie s’est efforcée de nous fournir des outils de résolution de problèmes pour nous débarrasser des bruits indésirables et autres tâches difficiles. Nous sommes maintenant confrontés à un point où il existe tellement d’outils que, lorsque vous êtes confronté à un problème, la question n’est pas de savoir comment vous allez le résoudre, mais quel outil vous allez choisir. Certains plug-ins ne se contentent pas de résoudre un problème particulier, mais vont même jusqu’à vous proposer des solutions pour des choses dont vous ne soupçonniez pas l’existence.

La quantité et la qualité des outils modernes disponibles sur le marché m’ont amené, ainsi que d’autres personnes avec qui j’ai discuté de ce sujet, à faire quelques observations sur l’état actuel de la musique. Beaucoup de musique semble maintenant « parfaite » et polie à un point tel qu’elle pourrait être trop propre. Tout comme les effets dans les films, l’apprentissage profond et les mannequins photoshoppés, on a l’impression de manquer d’un peu de chaleur humaine. En plus des outils, les ingénieurs (comme moi) sont de plus en plus nombreux et abordables, ce qui permet aux gens de s’occuper plus facilement des derniers détails de leur travail. Pour beaucoup, la musique qui semble « trop propre » n’est pas un problème, mais pour d’autres, principalement ceux qui aiment la musique lofi, expérimentale et de la vieille école, la propreté numérique peut sembler un peu de trop.

Si vous y réfléchissez bien, nous avons même des options de mastering assisté par l’IA, mais des plug-ins de mastering sont également disponibles pour votre DAW (Elements by Izotope fait un bon travail), ainsi que des EQs interactifs ou des consoles pour vous aider dans votre mixage (Neutron, FabFilter Pro-Q3), et des suppresseurs de bruit (denoiser) et des plugins de restauration audio (RX Suite by Izotope). Nous nous sommes efforcés d’obtenir un son aussi propre que possible, aussi parfait que peut l’être une machine, et avec une accessibilité accrue, la technologie nous donne la possibilité de faire en sorte que les choses sonnent parfaitement.

Alors, où faut-il s’arrêter?

Monitoring

La perfection du son dépend de ce que l’on entend. Si votre monitoring n’est pas parfait, vous ne pourrez peut-être pas obtenir un mixage parfait. Je connais des personnes qui travaillent intentionnellement avec un monitoring moins précis — il peut s’agir d’écouteurs ou d’airpods (pas la version Pro), de haut-parleurs d’ordinateur portable, de casques d’écoute bon marché ou de simples haut-parleurs d’ordinateur. Les ingénieurs testent généralement leur mixage final sur des systèmes de qualité inférieure pour s’assurer qu’il se traduira bien dans des environnements non idéaux. Si vous faites de la musique sur un système de monitoring de niveau inférieur ou de niveau consommateur, vous manquerez de retour, ce qui peut s’avérer positif pour votre son.

Cependant, lorsque vous produisez sur des haut-parleurs de qualité inférieure, cela signifie également que vous pourriez ne pas affiner les éléments qui ont réellement besoin d’être corrigés. L’une des zones de fréquences qui nécessite toujours une attention particulière est le grave — ne pas accorder une attention particulière au mixage peut être problématique dans certains contextes, comme les clubs. En d’autres termes, il est risqué de faire de la musique riche en basses sans valider les basses fréquences, car par rapport à d’autres chansons du même genre qui ont un son « parfait », votre mixage peut présenter d’énormes différences, ce qui peut donner une impression de décalage. À mon avis, si vous voulez un son « brut », vous devez quand même accorder aux basses fréquences l’attention qu’elles méritent si elles constituent une partie importante de votre chanson.

Cependant, le fait de s’imposer des limites, par exemple en matière de monitoring, est un bon moyen d’ajouter une bonne dose de négligences à votre mix.

Compréhension technique

Plus on apprend, plus on se rend compte qu’on ne sait pas grand-chose. Il est parfaitement normal de ne pas tout savoir. Chaque chanson est une représentation de l’endroit où vous vous trouvez en ce moment avec votre production musicale. Je n’essaie jamais d’accomplir un « chef-d’œuvre ». Plus je mets de temps et d’énergie dans une chanson pour qu’elle sonne « parfaite », plus je me rends compte que j’ai en quelque sorte bousillé l’idée principale que j’avais au départ. Une musique produite rapidement n’est jamais parfaite, mais les gens s’identifient généralement à sa spontanéité. Je vois sur Facebook des gens émerveillés par de la musique que je considérerais techniquement ennuyeuse du point de vue de la production, mais l’émotion que ces œuvres suscitent frappe davantage les gens que la perfection d’un mix.

Chaque fois que je cherche quelque chose en rapport avec la musique, j’apprends quelque chose de nouveau. Il y a aussi des choses que je n’ai pas l’habitude de faire « de la bonne manière ». Je ne pense pas que ma musique devrait être une vitrine de mes compétences, mais plutôt le reflet des émotions que j’éprouve à ce moment-là.

Je vois souvent des gens qui utilisent trop de filtres passe-haut dans leurs mixages, ce qui donne à leur musique une impression de minceur ou de froideur, ou qui utilisent des EQs côte à côte qui pourraient introduire des problèmes de phase… mais est-ce que réparer ces choses-là est vraiment important? J’ai fait de la musique vraiment brute sans aucun EQ (Tones of Void a été enregistré en live sans aucun polissage), qui sonnait vraiment brut et qui a été mon travail le plus complimenté au cours des 10 dernières années de production.

De même, beaucoup de producteurs connaissent très peu la théorie musicale — quelle est son importance? Je n’ai jamais fait d’études musicales et ce n’est que récemment que j’ai commencé à vouloir en savoir plus. Les clients me posent souvent des questions comme « est-ce que j’ai le droit de faire ça? » Auxquelles je réponds qu’il n’y a pas de bien ou de mal. Si vous suivez les règles, vous risquez en fait de paraître trop générique, si vous êtes influencé par la technique.

La résurgence de la bande dans la production et la montée de l’amour pour le lofi est une grande chose pour la musique. Certains achètent de plus en plus de vieux magnétophones, quatre pistes, et y enregistrent des albums entiers. Une chose que j’aime, c’est la chaleur que cela apporte ainsi que le sifflement (hiss) (remarque : je suis triste quand les clients me demandent d’enlever le sifflement). Certains ont même un shelving-EQ qui peut créer un son agréable. L’utilisation d’un mixer externe pour vos mixages peut également créer une très belle couleur, même sur les moins chers. Peut-être ne devriez-vous pas chercher le meilleur équipement pour améliorer votre son!

Références

Si vos références habituelles sont une musique qui sonne vraiment propre, vous serez influencé pour qu’elle sonne de la même façon. J’aime le fait qu’en ce moment, je vois de jeunes producteurs qui s’intéressent à la musique non compressée, et qui aiment avoir une gamme dynamique aussi large que possible dans leur travail ; c’est le contraire du début des années 2000, quand les gens pensaient que l’intensité sonore était la voie à suivre — une tendance qui faisait que beaucoup de belles musiques avaient un son horrible. Aujourd’hui, certains des meilleurs producteurs ont transmis leur amour de la dynamique ouverte aux personnes qui les suivent, ce qui ouvre un très large spectre pour l’exploration de l’art subtil du mixage.

Lorsque la musique est trop propre et sécuritaire, elle devient aussi trop stérile au goût de beaucoup de gens. Si vos références ne sont que les sons les plus propres possible, peut-être devriez-vous explorer le monde du dub techno, du lofi et de la musique expérimentale sur Bandcamp — vous commencerez à comprendre comment la musique peut exister d’autres façons.

VOIR ÉGALEMENT : How to balance a mix

Conseils pour une meilleure clarté dans votre mix

La clarté d’un mix n’est pas quelque chose que les gens comprennent ou perçoivent bien lorsqu’ils débutent, mais il s’agit d’une composante magique d’une chanson qui distingue souvent les mixages professionnels des mixages amateurs. Les mixes au son clair attirent instantanément votre attention parce qu’ils sont précis, ouverts, aérés et faciles à comprendre. Si la clarté d’un mix peut sembler facile à créer, elle est en fait très difficile à atteindre.

Je peux dire que je commence moi-même à mieux comprendre la clarté. Si vous connaissez bien ma musique, vous savez que j’aime la musique chargée et que mes chansons sont généralement assez pleines, avec de multiples couches de sons. C’est un défi pour moi d’obtenir un mixage clair à cause du nombre de sons que j’utilise, mais c’est aussi la meilleure façon de m’entraîner à mixer clairement, car c’est plus difficile que si je n’utilisais qu’un petit nombre de sons.

Voici quelques points que j’ai appris en créant de la clarté dans mes propres mix.

« Less is more », moins il y en a, plus c’est clair

Moins vous en avez, plus votre chanson sera claire. Rien ne rentre en confrontation et il y a moins à essayer de trouver un endroit approprié pour chaque élément. Lors du mixage, vous devez trouver un endroit approprié pour chaque son que vous utilisez. Si vous avez 5 hi-hats, 3 claps et 5 mélodies, cela peut devenir un véritable défi.

Comment nettoyer un mix et le rendre plus clair?

Je vois beaucoup de clients qui ont du mal à nettoyer leurs mix. La plupart des artistes souffrent d’un étrange processus de pensée qui se résume à quelque chose comme « J’ai peur que l’auditeur s’ennuie, donc je vais remplir mon mix avec autant de choses que possible pour qu’il ne soit jamais déçu ». À cela, je répondrais qu’il y a un remède dans votre DAW… le bouton « mute »! Laissez-moi vous expliquer :

1 – Mettez en boucle une section de votre chanson, la partie où elle est la plus chargée.

2 – Mettez tout en « mute », puis commencez par remettre vos sons essentiels. Quel est le plus petit nombre de sons pouvant communiquer clairement l’idée de votre chanson? Le fait de mettre en sourdine certaines parties d’une chanson crée parfois des perspectives intéressantes et peut révéler des choses dont vous n’aviez pas conscience dans vos arrangements — il faut souvent moins de sons pour créer un mix clair. Cela peut vouloir dire pas de remplissage, pas de décorations, pas d’arrière-plan, juste l’essentiel.

3 – Vos sons essentiels partagent-ils un espace commun dans le spectre des fréquences?

Techniquement, si vous en avez moins, les sons sont susceptibles d’occuper moins d’espace et de se heurter moins fréquemment les uns aux autres. En général, il y a quelques zones où vos sons peuvent entrer en conflit :

  • Fréquence : Si vous divisez le spectre en 4 ou 5 bandes, vous voulez que chaque bande ait le même nombre de sons. Les basses fréquences seraient inférieures à 100 Hz, puis 100 à 1 K pour les moyennes, 1 K à 3 K pour les moyennes hautes, 3 K à 10 K pour les hautes, puis 10 K+ pour les sons aériens et les transitoires. Si vous avez du mal à couper vos sons, vous pouvez également isoler certains sons dans différentes bandes.
  • Amplitude : Aussi appelée volume, l’amplitude est souvent mal comprise. Les gens veulent que tout soit TRÈS fort et ont peur que les sons secondaires ne soient pas entendus. Tout se fait entendre dans un mix et parfois, les choses qui sont moins fortes sont bien meilleures. Certains sons doivent être les plus forts, puis les autres doivent être mixés par rapport à ceux-ci. Plus la distance d’amplitude entre vos sons est grande, plus ils auront l’impression de respirer. C’est votre gamme dynamique, un concept qui est souvent mal compris. Je vous recommande de jouer avec des niveaux ici et là. Avoir une modulation sur l’amplitude d’un son est un bon moyen de créer une bouffée d’air frais dans un mix. Vous pouvez utiliser un outil comme MTremolo pour vous donner un coup de main à cet égard.
  • Longueur du sample : C’est quelque chose que beaucoup négligent, mais qui est très important lorsqu’il s’agit d’échantillons. Dans de nombreux cas, les échantillons que les gens utilisent sont trop longs (trop de decay) et cela peut causer beaucoup de bruit, surtout une fois compressé. Prenez les kicks, par exemple ; les gens adorent les gros kicks, mais ne réalisent pas à quel point un long kick est problématique dans les basses fréquences, surtout en mastering. Il coule dans les basses et tout devient mou. J’utilise souvent Transient Shaper (by Softubes) pour raccourcir kicks ou d’autres éléments de percussion. Vous pouvez pousser l’attaque si vous voulez et réduire le decay. Vous pouvez également réduire le decay d’un sample dans Ableton si vous allez dans « Preserve » pour le faire passer en « Trans », vous assurer que c’est à sens unique, et jouer avec le pourcentage pour supprimer le decay.
  • Espace stéréo : Je l’ai déjà expliqué et je m’abstiendrai de me répéter, mais la clarté stéréo est cruciale. Si vos sons sont diffusés de façon incontrôlée, vous risquez d’avoir des problèmes de phase, ce qui signifie que vous vous retrouverez avec des trous et des sons fantômes alors qu’ils devraient être entendus. Je sais que la découverte des problèmes de phase peut être un mystère pour beaucoup de nouveaux producteurs, mais avec un bon système de mesure, vous pouvez les voir. Vous pouvez aussi écouter une partie de votre chanson en mono pour voir si tout se passe bien.

Les erreurs de mix qui provoquent le chaos

Il existe un certain nombre d’outils et d’habitudes qui peuvent créer le chaos dans un mix — je les rencontre souvent, et en voici quelques exemples pour lesquels je peux donner des conseils :

1- Utilisation de boucles de samples : Il n’y a rien de mal à utiliser une boucle préfabriquée ou à échantillonner quelque chose à partir d’une source, mais vous ne pourrez pas accéder aux sons de la boucle individuellement, et vous risquez de vous faire piéger en traitant des problèmes qui existent déjà dans la boucle ou l’échantillon. Si vous utilisez une boucle, placez-la au centre de votre chanson et assurez-vous que les autres samples s’y rattachent. Conseil : L’utilisation de boucles chargées peut être un peu problématique, mais vous pouvez utiliser un compresseur multibande pour les contrôler, ou les mettre en mono et utiliser un outil stéréo multibande comme la the Shaperbox 2 pour décider de la position de chaque son.

2- Cauchemars d’autopan : Faire bouger les choses peut sembler passionnant, mais cela n’aide pas à mixer avec clarté si vous en faites trop. Utiliser plusieurs effets d’autopan sur les sons peut être cool, mais l’oreille humaine ne peut gérer qu’un certain nombre de choses complexes. Si à la première écoute, on ne peut pas comprendre le mouvement clairement, il y a des chances que la modulation n’aide pas. Conseil : n’utilisez qu’un seul effet d’autopan par morceau, au maximum.

3- Delays et reverbs : Les reverbs et delays multiplient ou allongent les sons, les chansons sont plus chargées et donc potentiellement plus confuses. La réverbération peut être utile, mais un type comme Hall peut rendre les choses un peu difficiles. Je vous recommande de régler votre réverbération sur une courte durée et sur un faible niveau de wet/dry. Une réverbération plus sombre peut également aider à préserver les aigus de votre chanson. Conseil : L’utilisation de la réverbération avec une Chamber/Room au début peut vous aider à comprendre combien vous devez en utiliser. De plus, si vous pouvez utiliser un delay au lieu d’une réverbération pour créer des sons plus larges, utilisez un égaliseur pour apprivoiser les fréquences qui entrent en conflit.

4- Compression intense : La compression colle et ajoute du corps aux sons, mais un compresseur avec une release lente et un ratio élevé peut aussi gâcher la précision d’un son. Garder certains transitoires intacts peut vraiment aider un son à sortir d’un mixage. Si vous compressez, utilisez peut-être le rapport magique de 1:1.5 avec une attaque lente pour aider les transitoires à ressortir. Conseil : La compression parallèle est toujours utile pour la clarté.

Mon dernier conseil général est de toujours vérifier votre mix en mono… ça aide vraiment!

J’espère que cela a été utile.

Commentaires sur votre musique : Quand prendre l’opinion des autres au sérieux et quand ne pas s’en soucier

Si vous faites de la musique, vous comprendrez ce que j’essaie d’expliquer ici — l’état d’esprit où vous êtes pleinement conscient qu’il est important de faire de la musique uniquement pour vous, mais où vous voulez vraiment la partager avec d’autres personnes qui pourraient potentiellement l’apprécier. Si vous aimez ce que vous faites, peut-être que quelqu’un d’autre l’aime aussi?

Où faut-il tracer la limite entre faire de la musique pour les autres et la faire pour soi?

Honnêtement, c’est une question difficile. La voix de la raison, chez la plupart des gens, y répondra par quelque chose de moraliste :

Il faut faire de la musique pour soi. Partager c’est bien, mais ne faites pas tout un plat de ce que les gens disent.

Si vous êtes un artiste, à moins que vous ne maîtrisiez vraiment vos émotions, vous aurez, à un moment donné, envie de partager votre travail. Si vous partagez votre travail avec des personnes « aléatoires », en particulier des amis proches ou de la famille, vous obtiendrez le plus souvent des réactions aléatoires qui peuvent être déroutantes et difficiles à analyser de manière constructive. Partager votre travail consiste, à son niveau le plus fondamental, à rechercher une validation. Même les vieux producteurs comme moi, qui ont plus de 20 albums et ont fait des tournées, ont encore besoin de validation. La différence que je vois entre moi et les jeunes artistes, c’est que je choisis avec soin les personnes avec lesquelles je partage ma musique — une façon de savoir si vous êtes toujours pertinent pour les gens en qui vous avez confiance. Dans un précédent article, j’ai expliqué comment établir un réseau de contacts et comment construire un cercle de contacts solides.

Je constate souvent que les artistes ont des sessions très productives et que le morceau qui en résulte est très puissant sur le plan émotionnel. La validation intervient lorsqu’ils cherchent à déterminer si les émotions de la session sont valables ou s’ils ont été hypnotisés par quelque chose de faux.

Ce genre de schéma entraîne un processus de pensée « ils ont raison, j’ai tort » qui provoque une dissonance cognitive. Examinons ce schéma d’un point de vue technique :

  1. Vous faites de la musique uniquement pour vous, mais c’est de la masturbation artistique ; il est normal de vouloir se connecter avec les autres pour valider ces sentiments.
  2. Le contraire est de faire de la musique pour un label, un autre artiste, un public, un club ou un festival, où l’artiste recherche les opinions des autres et n’a pas de contrôle sur son propre travail — il finit généralement par être frustré.

Si vous demandez à quelqu’un un conseil en matière de musique, les gens se mettent parfois dans la position problématique de « J’ai raison, tu as tort ». Ils vous diront ce qu’ils pensent être bon ou pas, en fonction de leur point de vue. Parfois, les gens ne sont pas totalement disposés à donner un véritable retour d’information et seront partiaux. Lorsque la plupart des gens ont la possibilité de critiquer, ils trouvent que quelque chose ne va pas. Ce n’est pas toujours utile, mais parfois, dans le domaine de la musique, notamment en ce qui concerne les aspects techniques de la production, il est utile de recevoir un bon retour d’information.

Quand faut-il prendre les commentaires de quelqu’un au sérieux?

C’est à vous de décider, mais cela dépend fortement de votre capacité et de la précision avec laquelle vous évaluez votre propre travail au préalable. Voici quelques conseils pour évaluer votre propre travail avant de solliciter un retour d’information externe :

1. Si votre piste crée une émotion en vous, n’en doutez jamais, même si elle n’atteint jamais personne. Tous les morceaux n’ont pas besoin d’être publiés, entendus publiquement ou partagés. Vous pouvez faire une chanson pour vous-même et peut-être pour quelques amis : c’est une façon tout à fait valable de faire de la musique. Le « besoin » de diffuser toute votre musique est en réalité une idée fausse selon laquelle vous avez le droit d’être entendu parce que vous avez fait une chanson. Honnêtement, ce n’est pas le cas.

2. Écoutez votre chanson dans différents contextes pour voir ce que vous ressentez. Par exemple, écoutez-la pendant vos déplacements, dans votre salon, dans votre voiture, devant un ami (en personne!) ou au milieu de votre playlist préférée. Cela peut révéler des défauts dans votre travail. Si quelque chose ne va pas et que vous êtes limité techniquement, alors vous savez que demander à quelqu’un un retour d’information avec une demande précise devrait donner de la valeur à votre travail.

3. Utilisez un outil de référence tel que Reference de Plugin Boutique qui, si vous comparez votre travail avec une chanson que vous aimez, vous permet facilement de voir ce qui manque (ton ou volume). Régler les problèmes peut être un obstacle pour certains artistes, et c’est une autre raison pour laquelle il peut être utile d’obtenir une rétroaction.

Une fois que vous avez fait ces trois choses, je mettrais un extrait sur Soundcloud pour obtenir une réaction ou je le partagerais en privé avec quelques amis. Je ne posterais jamais de musique dans des forums sans savoir d’abord comment sont les utilisateurs réguliers. Je ne partage pas non plus avec des amis proches ; ils ne comprennent jamais et parfois cela peut rendre l’amitié gênante. Je préfère avoir deux cercles d’amis : ceux qui sont liés à la musique et ceux qui ne le sont pas.

N’oubliez jamais qu’il est important de faire vieillir une chanson pendant quelques semaines ou quelques mois, tout comme un vin, puis d’y revenir par la suite — cette astuce révèle des détails incroyables que vous ne pouvez pas voir ou entendre au départ.

Quand la rétroaction est-elle inutile et ne vaut pas la peine d’être prise au sérieux?

  • Lorsque quelqu’un implique que vous devez changer quelque chose dans l’arrangement ou la conception sonore en fonction de ses goûts.
  • Lorsque quelqu’un discute de certaines « règles non écrites » sur la façon dont la musique « devrait » être faite (par exemple, vous devez faire tous vos sons à partir de zéro, vous ne pouvez pas utiliser d’échantillons, etc.)
  • Lorsque leur avis technique est douteux. Par exemple, certaines personnes peuvent commenter la basse sans avoir accès à un sub.
  • Quand quelqu’un qui manque d’empathie ne peut pas comprendre la vision du morceau et essaie plutôt de le voir de son propre point de vue. Par exemple, mon ex n’a jamais compris que la musique que je faisais à la maison se traduirait différemment dans un club.
  • Quand quelqu’un étiquette votre musique avec des mots à la mode. Parfois, les gens écoutent une chanson et disent « oh, c’est relax », mais ne comprenaient pas que sur un grand système, elle pouvait groover.
  • Lorsque vous recevez des commentaires tels que « X est bon » ou « X est mauvais ». Comme si la personne avait la compréhension universelle de certains éléments permanents de la musique — ces commentaires ne veulent rien dire du tout. Nous savons tous que si la personne X trouve que c’est mauvais, la personne Y pourrait penser que c’est du génie.

J’espère que cela vous aidera à comprendre quel type de rétroaction mérite d’être prise au sérieux!

VOIR AUSSI : Common mindsets of musicians who have writer’s block and how to solve them

Travailler avec Loopcloud

Pour faire de la musique au début des années 90, il fallait travailler avec des échantillonneurs (samplers), un ordinateur Atari très basique pour faire tourner Cubase, et sampler des sons de cassettes ici et là. Nous ajoutions des lignes de synthétiseur par-dessus ce que nous avions, mais nous étions vraiment limités dans nos possibilités. Vous n’avez pas idée à quel point il était épuisant de faire une simple boucle — cela prenait parfois toute un après-midi. De plus, nous devions tout laisser tourner pour continuer plus tard sans rien perdre. 10 ans plus tard, c’était déjà beaucoup plus facile, mais pour trouver les échantillons (samples) dont vous aviez besoin ou que vous ne pouviez pas faire vous-même, vous achetiez des échantillons sur CD ou cherchiez dans votre bibliothèque de musique — ce n’était pas toujours facile.

Quand j’ai décidé de commencer à travailler avec d’autres sur leur musique en tant que producteur, il y a une chose qui est devenue essentielle, l’organisation de mes fichiers : des échantillons avec des étiquettes pour que je puisse les retrouver facilement. Quand je travaille sur un album complet tout en travaillant sur 2 ou 3 autres projets pour des clients, si je ne suis pas organisé, je perds mon inspiration.

Et puis j’ai découvert Loopcloud. Depuis, je ne suis plus le même, sans blague.

Qu’est-ce que Loopcloud et comment cela fonctionne?

Avant tout, Loopcloud est une application de bureau qui se synchronise avec votre DAW. C’est aussi un organisateur d’échantillons et un magasin en ligne pour tous les samples qui pourraient vous manquer. Ainsi, l’application contient vos échantillons ainsi que la bibliothèque sur le nuage (cloud) — c’est une porte d’accès à une bibliothèque où vous pouvez trouver pratiquement tous les sons dont vous avez besoin. La meilleure façon de l’utiliser est d’ouvrir le VST Loopcloud dans votre DAW et d’aller ensuite sur l’application pour commencer votre recherche de sons. Si vous faites cela avec un morceau sur lequel vous travaillez, il synchronisera votre BPM et vous pourrez alors lui dire dans quelle clé se trouve votre morceau (le cas échéant). Si vous trouvez des boucles qui ne sont pas dans la bonne tonalité, vous pouvez également forcer l’application à l’accorder sur la tonalité de votre chanson. Il vous suffit alors de faire glisser l’échantillon que vous avez trouvé dans Loopcloud et de le déposer directement dans votre DAW — c’est assez magique.

Les différentes façons dont j’utilise Loopcloud

  1. Trouver un son manquant précis pour une chanson. Vous pouvez passer 30 à 40 minutes à essayer de trouver un roulement de tambour correct, à régler un synthé pour qu’il sonne exactement comme certains leads deep house que vous aimez, etc. Avec Loopcloud, je trouve parfois 2 ou 3 échantillons qui sont similaires à ce que j’imagine et je les superpose pour créer quelque chose de nouveau.
  2. Explorer des genres qui vous font habituellement peur. Si vous avez collecté et acheté des échantillons basés sur un genre, il est parfois très intéressant de s’aventurer dans d’autres genres que vous ne connaissez pas et de trouver des sons différents de ceux que vous utilisez d’habitude. Il est normal d’être pointilleux dans la recherche de sons, et il se peut que vous ne soyez pas intéressé par l’achat d’un pack complet d’un genre que vous n’utiliserez peut-être jamais. Vous pouvez maintenant vous procurer un seul échantillon — une voix ou un instrument de world music — pour créer des paysages sonores inédits. En utilisant des sons organiques, des percussions acoustiques sur vos sons numériques peuvent ajouter une belle touche supplémentaire.
  3. Tester un son dans son contexte. Comme la sortie audio de Loopcloud est connectée à votre DAW, vous pouvez y ajouter des effets pour voir, par exemple, comment une accroche sonnera une fois compressée ou avec un delay. Normalement, il est difficile de savoir exactement comment les samples que vous allez acheter vont s’y insérer, mais avec une piste Loopcloud, cela ouvre de nombreuses possibilités. Cependant, les sons sont filigranés pour lutter contre le piratage, alors ne vous attendez pas à les enregistrer à partir de là!
  4. Générer des idées aléatoires. Avec des échantillons aléatoires, vous pouvez essayer beaucoup de choses différentes dans votre travail et sortir de votre zone de confort — avec Loopcloud, vous pouvez les tester et voir ce qui se passe. Il y a ici un aspect découverte qui me fait souvent sourire.
  5. Tester de multiples options dans les arrangements. Parfois, dans un moment où vous savez qu’il manque quelque chose, vous n’êtes pas sûr que ceci ou cela fasse la différence. Vous pouvez essayer des boucles qui pourraient vous donner une meilleure perspective de ce que vous pouvez faire.
  6. Utiliser l’éditeur de samples de Loopcloud pour affiner une boucle. Bien qu’il y ait beaucoup de boucles dans Loopcloud, vous pouvez réarranger les sons dans l’éditeur et ajouter quelques effets intégrés pour peaufiner l’échantillon parfait. La fonction multicouche vous permet de jouer jusqu’à 8 boucles. C’est vraiment une valeur ajoutée à votre bibliothèque, qui vous offre de nombreuses options pour modifier le matériel original, peut-être même un contenu très simple.
  7. Tester un échantillon seul dans un contexte. Vous pouvez choisir un échantillon et avec le séquenceur interne de Loopcloud, créer un motif pour voir comment cela sonnerait. C’est plutôt génial, car il vous manque parfois cette seule petite chose. C’est, de loin, beaucoup plus rapide et pratique que le navigateur d’Ableton. Avec tous vos échantillons personnels et ceux de la bibliothèque Loopcloud, il n’y a absolument aucun moyen d’échouer dans la recherche de bons sons. Peut-être qu’avoir trop de sons pourrait même devenir un problème!

Si vous ne l’avez pas déjà lu sur ce blogue, pour 2020, je fais une chanson par semaine dans le cadre d’un défi personnel que je relève sur WeeklyBeats, et cela a été une expérience transformatrice. La musique est l’une des parties centrales de ma vie, à la fois mon style de vie et ma vie professionnelle, mais mettre ma propre musique en premier était un peu un défi parce que je consacre beaucoup de mon temps aux clients — cela a aussi porté ses fruits à bien des égards. L’avantage principal de faire une pause dans ma propre musique a été de revoir en détail la façon dont je commence une nouvelle chanson.

Loopcloud est un outil très utile pour démarrer de nouvelles chansons à partir de zéro. En gros, avec ma façon de travailler, j’ai d’abord besoin d’un groove de base pour pouvoir improviser de nouvelles idées. Le groove peut être générique ou très simple, mais j’ai besoin de quelque chose de différent à chaque fois. Faire quelque chose de nouveau et de rafraîchissant est difficile si je suis coincé avec un certain ensemble de sons, de synthés et d’habitudes. Avoir accès à des banques aléatoires de nouveaux grooves est époustouflant, car il suffit d’ouvrir l’application pour voir quelle sera la saveur du jour. Peut-être des rythmes ethniques, world beats, sur fond de funk et de bass house? Cela ne tient qu’à moi de faire fonctionner tout cela ensemble, et si je laisse mon cerveau me dire « non », alors je sais que je passe à côté de quelque chose.

Pour démarrer un morceau et commencer une ébauche, voici comment Loopcloud peut vous aider :

  • Essayez un BPM de base avec la note clé de la chanson. Cela peut bien sûr être modifié, mais si vous commencez avec cela, vous pouvez déjà trouver des samples avec lesquels travailler.
  • Pensez à un genre sur lequel vous voulez travailler. C’est juste pour éliminer beaucoup de distractions potentielles. Si vous pensez à la techno, cela vous évitera de vous perdre dans de nombreuses décisions.
  • Choisissez un sous-genre ou une influence. Si vous êtes un puriste, cela pourrait être pour vous. Je vous suggère de choisir un deuxième genre pour aller chercher des sons transgenres. Ex. Des mélodies arabes avec de la house.
  • Décidez de votre signature rythmique, comme le 4/4, breakbeats ou autre. Construisez une boucle de base. Loopcloud vous permet également d’en choisir une.
  • Rassemblez un groupe de sons pour votre chanson. Il doit s’agir de la basse, de la mélodie principale, des idées de soutien, des effets, des hits de percussion, des éléments de transition et de l’arrière-plan. Je m’assure généralement d’avoir 3-4 sons pour chacun d’entre eux, idéalement en accord avec la chanson.

Loopcloud rend la production musicale plus « facile », est-ce un piège pour les producteurs?

Je ne pense pas que ce soit le cas. Je trouve que plus il y a de gens qui font de la musique, plus on invente des idées rafraîchissantes. Cela commence par rendre la musique de plus en plus accessible, ce que fait Loopcloud. Dans les mains de producteurs expérimentés, les outils donnent plus de temps pour nous concentrer sur les détails importants et les choses que nous aimons le plus. Dans mon cas, j’ai remarqué que j’ai gagné en vitesse en commençant de nouvelles idées ou en ajustant les besoins de mon client. J’ai plus de contrôle et je peux aussi partager des idées avec mes clients avant de leur envoyer un projet, ce qui nous permet d’être sur la même longueur d’onde.

Le fait d’avoir accès à autant de sons limite-t-il la créativité?

Non, bien au contraire. Si j’ai plus de matériel à travailler, je trouve qu’il y a moins d’obstacles à la création de chansons plus riches. L’une des choses que j’explique aux nouveaux producteurs de musique est que le fait de travailler avec des échantillons de qualité forme l’oreille sur la façon de choisir du matériel de qualité, ce qui vous donne des résultats de premier ordre. Par exemple, une fois que vous avez compris que les bons hi-hats ont un certain « air » dans les aigus, vous combinez les transitoires (transients) de certains hats de votre collection avec d’autres. Vous pourrez bientôt créer votre propre combinaison percussive de sons de 3-4 couches pour obtenir une conception sonore très originale. Même chose pour les mélodies. Mais il est très difficile de commencer à apprendre le sound design par soi-même si vous ne savez pas ce qui fonctionne vraiment. Une fois que vous en êtes conscients, vous pouvez alors travailler à la rétro-ingénierie des sons qui fonctionnent le mieux. Mais pour ce faire, rien de tel que d’avoir accès à une immense bibliothèque, comme celle qu’offre Loopcloud.

En fin de compte, la musique ne se résume qu’à peu de chose : reproduire les mélodies/atmosphères/expériences que vous voulez, avec le meilleur flux possible. Cela demande de l’expérience, de la patience et l’utilisation de matériel de qualité.

Conseils de mix pour la ligne de basse et les basses fréquences

Le mixage des basses fréquences (ou low-end en anglais) est un sujet souvent demandé dans notre communauté et notre groupe Facebook. Il est important de gérer efficacement les basses fréquences dans la musique électronique pour lui apporter la gloire qu’elle mérite, car c’est l’une des parties les plus importantes du genre. Dans cet article, je vais vous donner des conseils sur la façon de traiter les basses fréquences de plusieurs points de vue, non seulement du point de vue des logiciels, mais aussi du point de vue du monitoring. Comme j’écris ceci pendant la quarantaine pandémique COVID-19, je proposerai également quelques conseils sur la façon de manipuler les basses fréquences à la maison.

La théorie

Je n’entrerai pas ici dans une théorie d’ingénierie ennuyeuse, car ce n’est pas le style de mon blogue. J’aime garder les choses simples et directes. Alors pour rendre le concept de basses fréquences facile à comprendre, abordons quelques points importants :

  • Pour les besoins de cet article, « basses fréquences » signifie 20 Hz à 300 Hz.
  • Les basses fréquences correspondent en fait à la partie fondamentale de votre chanson. Si cette plage de fréquence est trop encombrée (muddy), votre morceau n’est pas fluide.
  • Le low-end est la partie la plus puissante de votre chanson en matière de volume sonore. Si votre chanson comporte beaucoup de graves et peu de médiums, elle sera moins forte en théorie tout en étant très forte en réalité d’un point de vue technique.
  • Des basses trop puissantes donnent une impression muddy et de vide dans un contexte de club bruyant.
  • L’absence de graves rend la chanson molle.

Quand il s’agit de mixer, je commence généralement par tout couper à 20 Hz avec un filtre ou un EQ passe-haut d’une inclinaison de 24 dB/octave. Cela permet de réduire le grondement inutile (rumble) que la plupart des systèmes de sonorisation ne peuvent pas reproduire. Si vous alimentez les moniteurs avec des fréquences indésirables, cela enlève de la précision aux « bonnes » fréquences. Je coupe donc tout sur le bus master/mix, mais j’utilise aussi un filtre/EQ passe-haut sur chaque piste en supprimant toutes les fréquences inutiles. Lors du mixage des claps, par exemple, j’enlève tout ce qui est en dessous de 300 Hz.

Bandes de basses fréquences

  • 20-30 Hz : Il s’agit de la zone du sub. Pas toujours présente dans tous les systèmes de sonorisation, mais quand c’est le cas, cela crée vraiment une chaleur remarquable.
  • 30-50 Hz : Je trouve que cette section est l’endroit où une chanson gagne en puissance. La plupart des clubs coupent à 30 Hz, de même pour les disques vinyle — cette zone est cruciale.
  • 50-80 Hz : La zone qui crée beaucoup de punch.
  • 80-100 Hz : Punch, présence et précision.
  • 100-320 Hz : C’est le corps de la chanson et donne beaucoup de poids.

J’ai l’habitude de tout mettre en mono en dessous de 150 Hz. Cela solidifie vraiment les basses fréquences et évite les problèmes de phase souvent présents, ce qui permet de gagner en clarté. Le vinyle nécessite des basses fréquences en mono, sinon le découpage fera sauter le disque. J’ai vu des producteurs qui apprécient l’effet bizarre des basses fréquences stéréo, mais c’est surtout pour l’écoute à domicile, et ils savent qu’il peut y avoir des problèmes.

Les fréquences sont partagées par de nombreux sons, et plus vous laissez de l’espace pour que votre contenu basses fréquences puisse respirer, plus il sera performant. Je sais que cela prend du temps, mais il n’y a rien de tel que de faire les choses de cette façon par rapport à l’utilisation d’un outil de side-chaining. Cette phase de mix est essentielle pour la clarté. Plus vous apportez de soin à chaque piste, meilleurs seront les résultats en fin de compte.

Comme les basses fréquences comportent les notes fondamentales, dans la musique électronique et la musique orientée vers la danse, il est généralement important de choisir une note clé pour votre chanson et de ne pas trop la changer. Vous pouvez la changer autant que vous voulez, bien sûr, mais si vous le faites, vous allez avoir quelques maux de tête.

Les défis du mixage des basses fréquences

La gestion des basses fréquences présente de nombreux défis, mais avec le temps, j’espère que certaines de mes suggestions ici vous aideront à les relever plus efficacement.

Monitoring

En général, les personnes qui ne peuvent pas entendre ou traiter correctement les basses fréquences ne sont pas équipées adéquatement. Utiliser un sub est un plus, mais il n’aura jamais la précision d’un outil comme le Subpac. Le Subpac est un appareil portable qui reproduit les basses fréquences de manière plus physique, ce qui permet de mieux comprendre ce qui se passe — vous sentez directement les basses fréquences dans votre dos. Les écouteurs, en revanche, peuvent vous induire en erreur, car vous ne pouvez pas entendre ces plages de fréquences correctement.

Après avoir déterminé les options de monitoring pour votre installation, vous devez comparer votre mix (A/B) avec un autre morceau pour voir où se situent vos basses fréquences par rapport à lui. Il y a deux plug-ins que je recommande vivement pour les tâches de comparaison A/B : Bassroom et REFERENCE. Les deux vous permettent de choisir une chanson que vous aimez, puis mesurent votre travail en référence à cette chanson pour vous montrer comment manipuler votre chanson pour obtenir le résultat souhaité. Faire cela sans ces plug-ins est très difficile, à moins d’être un ingénieur chevronné.

La tâche de comparaison A/B nécessite quelque chose de très important que beaucoup de gens ont du mal à comprendre : vous devez trouver une chanson de qualité avec des basses fréquences bien mixées pour comparer votre travail.

Vous ne pouvez pas faire de la musique de qualité si vous n’y avez jamais été exposé au préalable.

Les approches de mix des basses fréquences varient également beaucoup en matière de genres et de producteurs. Je vous recommande de choisir une chanson en A/B dont vous aimez le feeling et le son, puis d’essayer de l’émuler avec ces plug-ins. Par exemple, certains producteurs techno préfèrent que la basse soit présente jusqu’à 20 Hz et le kick jusqu’à 80 Hz, alors que dans d’autres genres, ce sera l’inverse. L’un n’est pas meilleur que l’autre — ce ne sont que des styles — mais les deux créeront une certaine sensation sur une piste de danse.

Gammes de fréquences partagées

En parlant de kick, je devrais aussi mentionner les pads, les toms et les synthés, car ils partagent tous l’espace dans le grave avec les éléments de basse. Cela peut rapidement devenir désordonné en bas, et plus l’espace est partagé, plus c’est muddy. Si vous regardez les différents groupes que j’ai mentionnés, j’essaie de faire en sorte qu’un son par section occupe chaque groupe. C’est pourquoi la compression side-chain peut s’avérer utile — lorsque le kick frappe, vous pouvez appliquer un ducking (effet de pompe) à tous les autres signaux qui pourraient être présents dans cette plage également. Vous pouvez également mettre en side-chain la basse avec des percussions ou un synthétiseur pour qu’ils disposent tous d’un moment, mais pas en même temps. Pour une compression side-chain de qualité, je vous recommande vivement de regarder le plugin Shaperbox 2 plugin. C’est un « couteau » qui permet de pomper, de filtrer et d’appliquer de la mono à votre basse avec une extrême précision — c’est dingue.

L’espace n’est pas seulement partagé en fréquences, mais aussi en temps. Nous aimons tous les basses fréquences et je vois des gens qui sont un peu trop excités et qui ont beaucoup trop de decay sur tous leurs sons graves, ce qui signifie que beaucoup de choses doivent être supprimées. Plus les sons sont courts, plus le low-end est clair. Vous pouvez travailler cela avec Shaperbox 2, mais aussi avec le très utile mTransientMB qui peut vous aider à produire des sons vraiment percutants.

Cela signifie que le choix de votre enveloppe peut être une tâche délicate. Si votre low-end a trop d’attaque, il va concurrencer le kick et rendre les choses muddy. S’il manque d’attaque, il sonnera lent et sans vie. Pour façonner vos sons, je dirais que Shaperbox est le meilleur outil, mais le mieux reste que vous cherchiez à comprendre l’enveloppe attack/decay/sustain/release de vos outils, et peut-être que vous trouviez un bon envelope follower. Certains patchs max 4 live peuvent être très utiles pour cela aussi.

Densité

Ce n’est pas parce que votre low-end est fort qu’il est dense. Si vos basses fréquences sont fortes, il peut y avoir besoin d’une compression pour obtenir plus de densité. Je pense que la meilleure façon d’obtenir cela est d’avoir une compression côte à côte (par exemple, en insérant 2 compresseurs), les deux en mode parallèle (dry/wet à 50 %) qui condensera le signal et le rendra épais, chaud et gras — à peu près ce que nous aimons dans les basses fréquences. Vous pouvez également ajouter des harmoniques en utilisant une certaine saturation. Personnellement, je trouve que la saturation la plus intéressante pour le low-end est la bande ; elle fonctionne tout simplement très bien. Mon préféré est le plugin Voxengo CRTIV Tape Bus, c’est une merveille.

Pratiquer le mixage des basses fréquences

S’entraîner au mixage et à la conception du low-end de votre chanson demande du temps, un bon suivi et une bonne compréhension de chacun des défis qui s’y rattachent. Une fois que vous commencez à travailler dessus et que vous sentez que quelque chose ne va pas, vérifiez à quel défi vous êtes confronté. Essayez d’être méthodique à ce sujet.

Voici comment je l’aborde, étape par étape.

  1. Choisissez la tonalité de base de votre chanson ; Sol (G), par exemple.
  2. Trouvez l’accroche, le motif et l’idée principale de votre chanson, puis accordez-les avec la tonalité. Habituellement, l’idée principale, qui peut être un arpège, se situe autour de G5.
  3. Utilisez la même idée, accordée à G1-2 pour définir votre grave. Il peut y avoir une ou deux octaves de différence. Il soutiendra votre idée principale dans la même tonalité, en s’assurant que votre chanson est unifiée.
  4. Mettez en mono — tous vos éléments sous 150 Hz doivent être en mono.
  5. Ajoutez vos percussions. Vous pouvez accorder chaque élément à la tonalité de base. Accorder le kick peut vraiment donner une sensation différente.
  6. Traitez toutes les pistes avec un high-pass pour éliminer les fréquences inutiles.
  7. Supprimez le decay. Ajustez le decay de tous les sons pour qu’il n’y ait pas de débordement et qu’ils aient plus de dynamique.
  8. Appliquez un side-chain aux éléments qui se masquent les uns les autres.
  9. Ajoutez ou contrôlez l’attaque de chaque son pour plus de précision.

Si vous suivez cette liste, vous obtiendrez déjà de bien meilleurs résultats. Le reste viendra avec le temps.

Écrire des lignes de basse

Cette astuce s’appuie sur mon précédent article sur les progressions d’accords et la theorie musicale. Je viens du monde de la techno dub où nous avions des lignes de basse d’une note et d’une seule mesure qui nous semblaient assez satisfaisantes. Donc quand les gens me demandent si une ligne de basse peut être monotone, je réponds parfois que plus le grave est simple, plus il est efficace. Quelquefois, rendre les choses compliquées ne veut pas dire qu’elles soient bonnes. Cela dit, avoir une ligne de basse sur deux mesures au lieu d’une est souvent assez agréable pour la variation.

Je trouve aussi que les basses puissantes sont celles qui répondent à l’idée principale. La basse en soutien est efficace, mais fera en sorte que votre ligne de basse manque d’interaction et la rendra moins engageante.

Une bonne façon de faire dialoguer la basse est de mettre un LFO carré modulant le volume et de l’utiliser ensuite pour couper certaines parties de votre basse. Si vous modifiez la vitesse du LFO, vous ferez sortir des parties et vous trouverez peut-être une bonne combinaison ou une variation. Dans le hip-hop, on utilise souvent un son sinusoïdal pur et on pompe avec un LFO ou un kick. Cela rend la partie basse très pleine et épaisse.

Oscillateurs

Si vous choisissez de concevoir la basse avec un synthétiseur, il peut être judicieux d’envisager l’utilisation de certaines formes d’ondes. Par exemple, une onde sinusoïdale est chaude et pure, mais il peut avoir des résonances difficiles à éliminer avec un égaliseur à cloche (bell EQ) à cause de la phase. Vous voulez contrôler votre grave uniquement à l’aide de filtres (passe-haut) ou d’un égaliseur à cloche. L’inclinaison d’un filtre vous aidera à contrôler un grondement (rumble). Vous pouvez le mettre à 30 Hz et ensuite changer l’inclinaison de 6 dB/oct. à 12, 18, 24 et voir comment les basses fréquences changent. Ils ont tous un effet très différent, du contrôle à l’atténuation. J’aime utiliser un oscillateur carré, mais je ne suis pas fan des harmoniques qu’il crée, donc je vais en filtrer certaines. Je fais très attention aux résonances dans les graves, mais elles peuvent aussi lui apporter une certaine chaleur. Par exemple, vous pouvez utiliser la résonance comme un oscillateur sinusoïdal supplémentaire, qui apporte de la plénitude au low-end.

J’espère que cela couvre suffisamment les basses fréquences pour vous. N’hésitez pas à partager vos propres découvertes, techniques ou questions supplémentaires!

Conseils pour garder une boucle intéressante sur toute une chanson

Pour qu’une chanson construite principalement autour d’une simple boucle demeure intéressante, nous devons discuter de la façon dont vous travaillez et de vos perceptions. Je ne peux pas me contenter de recommander des trucs techniques qui résoudront tout. Vous devez réfléchir à la façon dont vous voyez votre musique, et à partir de là, il y a certaines choses qui, à mon avis, peuvent faire une différence pour aider à garder un auditeur engagé, même si votre chanson est construite autour d’une simple boucle.

Il y a deux éléments principaux dont vous devez tenir compte en ce qui concerne l’engagement de l’auditeur lorsque vous faites une chanson :

  1. La manière dont quelqu’un écoute une chanson.
  2. La manière dont votre chanson engage l’auditeur dans son expérience.

Répondre aux attentes de vos auditeurs

Si vous lisez ce blogue, vous saurez que ce sujet a été abordé dans d’autres articles. Je n’y reviendrai donc pas en détail, mais j’aimerais vous rappeler quelques éléments clés. Le point le plus important ici est de comprendre ce que vous voulez faire en premier lieu. D’après les nombreux entretiens que j’ai eus avec des clients, c’est là que beaucoup de gens se perdent. Pour savoir ce que vous voulez faire avec une chanson, votre intention doit être claire dès le départ.

Un plan pour une chanson est-il quelque chose de fixe qui ne peut être changé par la suite?

Bien sûr, vous pouvez changer d’avis, mais cela peut ouvrir une boîte de Pandore, car la direction et la vision de ce que vous voulez faire deviennent moins claires. La musique consiste à communiquer une sorte d’intention.

Quand, dans le processus de création musicale, devez-vous fixer votre intention?

Vous n’êtes pas obligé de le faire explicitement, bien sûr, mais cela vous aide si vous manquez d’orientation ou si vous sentez que vous ne pouvez pas atteindre vos objectifs. Je trouve qu’il y a deux moments clés où le fait de fixer une intention peut apporter des avantages significatifs. Le premier est lorsque vous commencez un projet. Lorsque vous commencez une chanson, vous pouvez penser à quelque chose d’un peu général, comme « une chanson ambient » ou « une track dance floor » ; mais plus vous êtes précis, plus vous fixez des limites aux divagations de votre esprit. Beaucoup de gens n’ont pas besoin de cette approche et peuvent sauter cet aspect de l’écriture musicale, mais pour d’autres, elle peut être un levier pour maximiser vos efforts dans ce que vous faites.

Par exemple, je fais souvent des chansons sans but précis parce que j’aime juste laisser les choses se faire et voir comment le processus de création affecte le produit final. Mais lorsqu’on me demande de faire un EP, je dois concentrer les résultats.

Par exemple, pour répondre aux attentes de mes clients, je dois savoir ce qu’ils veulent. Il est utile que le client travaille dans un genre spécifique ou qu’il puisse faire référence à un artiste qu’il aime, afin que je puisse l’aider à produire une musique qui plaira à des personnes ayant des goûts similaires. Lorsque l’on travaille avec une intention claire, il faut étudier comment la musique est faite, plus ou moins, en matière de variations, de transitions, de nombre de sons, de durée, de tonalités, etc.

L’objection que je reçois toujours à cette recommandation est « oui, mais je veux avoir mon propre style ». J’estime que cette affirmation est un peu erronée. Nous sommes toujours influencés par d’autres artistes et si vous ne l’êtes pas, vous pourriez avoir un problème entre les mains : pour qui faites-vous de la musique?

Je connais des gens qui font de la musique pour eux-mêmes, ce qui est formidable. Mais quand ils ont essayé de la vendre ou de la promouvoir, il n’y avait aucun moyen de savoir à qui elle était destinée parce que nous n’avions pas de modèle de référence. Pouvez-vous être original et être écouté? Oui, mais je pense qu’un certain pourcentage de vos chansons doivent posséder une sorte d’influence d’un genre auquel les gens peuvent s’identifier. Par exemple, une version très personnelle du Drum and Bass, ou de la House — alors votre musique aura une certaine étiquette.

Répondre à vos attentes et à celles de vos auditeurs en même temps

Le problème numéro un que j’entends est que le producteur s’ennuie de sa propre musique, et qu’il craint que l’auditeur s’ennuie, ce qui est tout à fait normal, compte tenu du temps que l’on peut passer à faire de la musique. Personnellement, je fais mes chansons avec une approche méticuleuse :

  • 1 idée, 2 éléments de soutien.
  • Percussion, limitée à 5 éléments maximum.
  • Basse.
  • Effets, textures et arrière-plan.

C’est tout.

L’idée principale évolue rarement plus de 2 ou 3 fois dans une chanson. Si elle change plus fréquemment que cela, vous pouvez souhaiter qu’elle évolue sur un intervalle régulier et précis, par exemple en changeant toute les 2 mesures.

Lorsque vous écrivez de la musique, comment garder une seule idée intéressante?

J’utilise les principes de design utilisés dans le contenu visuel et je les applique à ma musique. Si vous apprenez ces principes pour faire de la musique, vous développerez une toute nouvelle façon d’écouter de la musique. En recherchant ces principes, vous tomberez sur une certaine variété, mais ce sont ceux qui reviennent le plus souvent :

Équilibre : Ce principe est ce qui relie l’harmonie à l’art. En traduisant cela en musique, je dirais que, par rapport au mix, cela pourrait signifier comment vous gérez l’aspect tonal de votre chanson. Si l’on pense à la conception sonore, cela pourrait être le nombre de sons de percussion par rapport aux sons doux, ou le contraste entre les éléments clairs et sombres. Je trouve que les arrangements équilibrés se réalisent lorsqu’il y a un bon rapport entre les surprises et les idées attendues.

Contraste : Utiliser des sources différentes, ou avoir un élément qui provient d’une source totalement différente des autres. Cela peut être analogique ou numérique, acoustique ou électronique, ou bien tous vos sons proviennent de synthés modulaires sauf un qui provient d’une source organique. Si tout vient de la même source, il n’y a pas de contraste.

Mettre l’accent : Faites ressortir un élément de la chanson — il y a tant de façons de le faire! Vous pouvez ajouter quelque chose de plus fort, ou vous pouvez faire passer un élément dans un effet tel que la distorsion, etc. L’accentuation en musique est souvent liée à l’amplitude, à la gamme dynamique et aux variations de volume. Dans un mix fortement compressé, il sera difficile de faire ressortir un élément.

Motif : Il s’agit de l’idée centrale que vous voulez répéter dans votre chanson. Il peut également être lié à la signature rythmique ou à un arpège. Il peut s’agir de la partie que vous répétez dans un ordre précis ou chaotique.

Rythme : C’est la base de beaucoup de musique à bien des égards, et cela, pour moi, peut faire directement référence à la signature rythmique ou à la séquence de percussion. Vous pouvez aussi avoir plusieurs formes de rythme, du staccato, chaotique, robotique, lent-rapide… c’est vraiment l’une de mes choses préférées à explorer.

Diversité : Il s’agit du nombre de sons similaires par rapport au nombre de sons différents. C’est un peu plus subtil à appliquer en musique par rapport à la conception visuelle, mais je pense que c’est la façon dont vous vous répétez ou non dans votre arrangement. Si vous faites évoluer une chanson sans diversité, vous risquez de perdre l’attention de l’auditeur… même chose si vous avez trop de diversité dans vos sons.

L’unité : C’est ce qui colle une chanson dans son ensemble. Pour moi, la colle est faite à partir du mixage, mais il y a des choses qui peuvent vous faciliter la tâche, comme utiliser une réverbération globale, une certaine compression, un mixage propre, des préamplis identiques (colorés) ou une distorsion/saturation globale.

Pour conclure, je ne saurais trop vous recommander d’espacer vos séances de musique, de vous fixer une intention et de prêter attention à vos arrangements. Si vous savez ce que vous voulez réaliser avec votre chanson, vous pouvez vous appuyer sur une référence spécifique, puis construire vos idées en utilisant certains des principes de conception dont j’ai parlé dans cet article. Bonne chance!

Changer de genre musical : passer à la musique électronique

Depuis que l’intérêt pour la musique électronique s’est réellement épanoui en matière de popularité, des musiciens de différentes sphères ont essayé d’en tirer profit. Il y a 20 ans, de grands musiciens de rock, de pop, s’en sont emparés. Nous avons vu Madonna et quelques autres grands noms s’aventurer dans les sons électroniques, mais ils avaient surtout l’air de touristes en visite dans un pays étranger. Prenons la récente victoire de Billy Eillish aux Grammy’s pour son album, non seulement celui-ci est essentiellement électronique, mais il a également été enregistré dans leur modeste maison (précisément, dans une chambre) à Los Angeles. Étant actuellement dans quelques groupes d’ingénieurs de mix sur Facebook, beaucoup riaient de l’album, mais certaines personnes s’y sont vraiment intéressées : parfois, on peut arriver à de meilleurs résultats avec moins de matériel ; on n’a pas besoin des derniers gadgets pour arriver à quelque chose d’intéressant.

Cependant, la plupart des nouveaux venus sur la scène n’ont pas la compréhension de la culture musicale électronique, ni la connaissance de ce qu’est ou de ce à quoi ressemble la musique électronique. Pour les gens comme moi qui écoutent ce genre depuis des décennies, quand j’entends quelqu’un avec un passé rock prendre des synthés et essayer de faire de la techno, il y a toujours quelque chose qui sonne un peu faux : cela ne ressemble pas à ce qu’est l’électronique en général, ou cela sonne comme quelque chose de rock, mais pas de la bonne manière. Dans les années 50, certains ont essayé de faire de la musique classique au synthétiseur — la plupart du temps, c’était tout simplement horrible. Il en va de même pour les premières tentatives de synthétiseurs imitant des instruments très colorés comme la trompette. Les presets de « Trompette » font grimacer les musiciens de jazz, et pour cause.

Un musicien expérimenté doit-il se retenir de s’aventurer dans un nouveau genre? Bien sûr que non. Mais connaître quelques astuces pour préparer la transition est probablement pertinent.

Références et découverte de ce qui marche

La plus grande erreur de ceux qui débarquent dans la musique électronique d’une autre scène, c’est de ne pas comprendre pour qui ils font de la musique. Je ne peux pas parler de la façon dont cela fonctionne dans l’industrie du rock, mais je pense qu’il y a moins de domaines fragmentés que dans la musique électronique. La musique électronique a des DJ, des admirateurs, des labels, des médias, Internet, etc. qui ont tous des sous-scènes différentes. La connaissance de votre public cible peut influencer la façon dont vous faites votre propre musique. Pour les « musiciens », c’est une chose que beaucoup ont du mal à comprendre. Par exemple, si votre morceau est destiné aux DJ, vous ne l’aborderez pas de la même manière que si vous faites de la musique pour vous-même ou pour le grand public.

« Pourquoi ferais-je de la musique pour les DJ? », m’a demandé un jour un rocker.

Eh bien, ils exposent votre musique à un public qui pourrait souhaiter l’écouter dans un contexte spécifique. Votre but n’est pas le même que si vous faites de la musique pour, disons, la maison ou même, les after-parties.

« Oh, il y a différents types de DJ? », a-t-il répondu.

Oui, ai-je dit, et c’est un autre niveau de complexité dans la musique électronique. Vous ne faites pas de musique pour les ouvertures ou les after-parties, comme vous le feriez pour le peak time (apogée de la soirée) — et même dans ce cas, chaque genre a ses propres normes de ce qui constitue la « peak music ». La house, l’EDM (musique de Vegas), la minimale, la techno, etc. ont tous des styles différents. Même l’ambient et le drone ont leur propre version de la musique « peak time », ce qui peut paraître bizarre si vous ne connaissez pas ces genres. Mais allez faire un tour dans un festival d’ambient ou de drone et vous comprendrez ce que je veux dire.

« Mais je veux juste faire de la musique cool », dit-il alors.

Oui, je sais, moi aussi. Mais encore une fois, si c’est pour toi et tes amis, tu sais alors pour qui tu la fais et c’est très cool. En revanche, si vous visez un marché plus large et que vous voulez commercialiser votre musique, cette approche ne fonctionnera probablement pas très bien. La musique électronique est un genre où vous êtes libre de faire ce que vous voulez et où vous disposez de ressources illimitées pour concrétiser de nombreuses idées de rêve, mais tout l’aspect de la commercialisation est vraiment désordonné, compliqué, frustrant, paradoxal et parfois contre-productif. Je suis conscient que c’est aussi le cas dans d’autres genres, mais le marché « à succès » axé sur la musique dance est assez délicat.

Alors quel est le vrai problème si vous ne suivez pas une certaine esthétique?

Eh bien, le scénario le plus courant est celui de gens enthousiastes qui suivent leurs goûts actuels (souvent basés sur une musique qui était cool il y a 5-10 ans) et sans aucune autocritique ou rétroaction ; ils sortent de la musique et, des années plus tard, ils se sentent gênés par leur manque de goût ou par le vieillissement des morceaux. Ce n’est pas un gros problème, mais il est facile de ne pas tomber dans ce piège.

Si vous connaissez un peu ce blogue, je discute fréquemment de l’importance des références.

  • Une chose qui pourrait vous surprendre est que je recommande souvent Spotify comme outil d’exploration. Disons que vous aimez les Chemical Brothers… Spotify peut vous proposer des artistes au son similaire. Vous pouvez également voir les dernières sorties d’un artiste et son évolution. Personnellement, j’adore ça.
  • Autre chose que je vous suggère est de passer du temps à écouter beaucoup d’artistes différents. Cela inclut également de consulter des magazines en ligne (j’adore XLR8R), de se familiariser avec les DJ charts, de voir quels festivals les engagent, et de prendre connaissance des autres artistes qui y jouent.
  • Il est également important d’aller à des événements. Écouter de la musique dans son contexte donne vraiment un énorme aperçu à un musicien. En tant qu’ingénieur et coach, je me rends de temps en temps à des événements locaux pour voir ce qui se passe.

Collaboration, mentorat et réseautage

Je pense qu’une autre chose primordiale quand on s’aventure dans d’autres genres est de trouver rapidement quelqu’un de référence ou de réputation à qui l’on peut faire confiance. Développez une relation sans filtre sur vos discussions ou vos commentaires — cela peut prendre beaucoup de temps à trouver ou à bâtir.

Travailler avec des amis qui ont bon goût ou engager des professionnels vous permet aussi, pour la plupart, d’exercer un certain contrôle de qualité.

  • Essayez de vous renseigner sur les plug-ins utilisés quotidiennement par les professionnels.
  • Ayez une idée des endroits où vous pouvez acheter des presets de qualité pour des synthétiseurs virtuels afin d’apprendre comment certains sons sont créés.
  • Ayez une bonne idée des artistes influents à l’origine des tendances actuelles. Pour chaque grande tendance commerciale, il y a un artiste moins connu qui a lancé un mouvement, une idée ou une direction musicale qui « inspire » souvent de grands noms qui la commercialisent.
  • Familiarisez-vous avec les festivals qui sont amusants et qui pourraient être de bonnes plaques tournantes pour la création de réseaux.
  • Construisez un réseau avec les médias, les promoteurs et les DJ. Ce type de réseau peut apporter de nombreux avantages et opportunités.

Cependant, la collaboration consiste à faire de la musique, et à apprendre les trucs et astuces tout en travaillant en réseau. Ce sont, en mon humble avis, parmi les meilleures choses à savoir si vous aspirez à faire votre chemin dans un nouveau genre!

À lire également : Making and breaking genres in your music (Traduction à venir)

Quand la vie est dure, faites plus de musique

Si vous suivez l’actualité depuis le début de l’année 2020 — le COVID-19 bien évidemment, ce qui s’est passé en Australie (les incendies et la situation politique), en Iran et aux États-Unis, etc. — il est clair que nos vies sont toutes affectées par des choses sur lesquelles nous avons l’impression d’avoir très peu de contrôle. Pour beaucoup, les événements et les nouvelles mondiales peuvent accroître les sentiments d’impuissance, d’anxiété ou de frustration.

Cette impression de manque de contrôle n’est pas étrangère aux musiciens, qui doivent constamment faire face au sentiment de ne pas pouvoir contrôler leur chemin ou leur destination. Les situations notables sont, par exemple, ne pas savoir si un label a aimé votre démo, ne pas connaître les chiffres de vente d’une sortie, attendre des nouvelles d’un promoteur qui vous a booké, ne pas savoir si les gens apprécient vraiment votre musique, ne pas savoir comment obtenir le mix que vous voulez, etc.

« Ne pas savoir » devient une incertitude à laquelle les musiciens sont confrontés quotidiennement, et qui peut hanter leurs pensées. Certaines personnes ont également l’impression que le monde devient incontrôlable, alors que pouvons-nous faire exactement pour y remédier?

Pour ceux d’entre vous qui sont musiciens et qui traversent une période difficile, le meilleur conseil que je puisse donner est de faire plus de musique. Aux personnes qui se plaignent de ne pas avoir le temps, je dis : trouvez et prenez du temps pour cela, comme si votre vie en dépendait. Je sais que cela semble exagéré, mais j’aimerais vous expliquer pourquoi, dans mon cas, cela m’a vraiment, vraiment aidé, et je n’exagérerais pas en disant que cela m’a presque sauvé la vie. En tant que musicien ou créateur, il est incroyablement important de prendre le temps de faire de la musique.

Le deuil

En l’espace de 3 ans, j’ai perdu mes deux parents. Mon père nous a quittés le premier en 2016 — un choc énorme, car il était en très bonne santé. J’ai été complètement déstabilisé et j’ai ressenti un vide profond dont je ne voyais pas la fin. La seule chose qui m’a vraiment aidé était d’écouter de la musique ambient quand j’étais à la maison. J’écoutais la musique de William Basinski, qui est très lofi et bizarre, mais également très réconfortant d’une certaine manière. En 1998, juste avant que je décide de faire de la musique en tant que Pheek, j’ai eu une séparation brutale avec ma petite amie à l’époque et j’étais pratiquement invalide, à la maison, ne faisant rien d’autre qu’écouter le même CD encore et encore. La musique était la seule chose qui avait un sens à ce moment-là, et qui faisait que mon chemin dans la vie semblait moins négatif. Écouter de la musique familière était un besoin pour moi, et mon cerveau exigeait que j’écoute un son spécifique. Aujourd’hui, avec la puissance et la portée de ce que Spotify peut faire (ou même YouTube), vous pouvez obtenir des suggestions en fonction de ce que vous écoutez, et tout en étant apaisé, vous découvrez également des musiques similaires. Il y a une quantité infinie de musique, et en tant que musicien, vous avez le pouvoir d’en rajouter ou de vous en inspirer.

Cette rupture et ces journées d’écoute intense m’ont donné envie de faire ma propre musique, une musique de guérison. La musique de Plastikman a conduit à la création de mon surnom Pheek. La perte de mon père m’a amené à faire de la musique ambient pendant 8 mois, en créant surtout des boucles apaisantes que j’écoutais pendant mes déplacements ou à la maison. À quoi sert de faire de la musique si on ne la fait pas d’abord pour soi-même?

Je trouve que c’est quelque chose qui semble parfois manquer aux personnes avec lesquelles je travaille. Cela est devenu superflu — on se concentre sur l’endroit où la chanson va finir au lieu de faire de la musique pour soi-même. Je ne veux pas porter de jugement, mais c’est quelque chose que je vois souvent.

Maintenant, quand il s’agit de s’immerger dans la création musicale et d’y consacrer du temps, cela donne à votre cerveau quelque chose sur quoi se concentrer. Pour combattre mes propres craintes concernant l’incertitude climatique, j’ai décidé de m’inscrire sur ce site web appelé Weeklybeats, où les artistes sont invités à faire une chanson par semaine, pendant toute l’année. J’ai le sentiment que je dois me pousser à faire plus de musique pour moi. Je suis au service des autres depuis un an, mais récemment, j’ai eu le sentiment que ma musique n’était pas une priorité dans ma vie et que mes compétences de producteur en avaient souffert.

Lorsque le cerveau est en mission, il se concentre sur la résolution des problèmes, la créativité dans les nouvelles idées et la recherche de l’inspiration partout. Si vous pouvez remplacer le désespoir par un flux créatif, même s’il n’apporte aucune solution aux problèmes du monde, au moins vous n’êtes pas vous-même un problème : vous faites de la musique et la musique rapproche les gens.

Prendre le temps de faire de la musique

« Je n’ai pas le temps » est l’excuse numéro un que j’entends lorsque je parle de faire plus de musique. Je la sors moi-même régulièrement, et je souffre aussi de l’excuse « je ne sais pas comment trouver plus de temps ». On a une meilleure idée du temps libre quand on devient parent. Lorsque vous avez un enfant, tout votre temps et toute votre énergie sont consacrés à la famille et vous oubliez vos propres besoins. Un moment de 5 minutes de temps libre peut vous sembler de l’or. J’ai senti un changement dans ma production musicale lorsque j’ai eu mon fils en 2010. Je ne pouvais plus me contenter de me réveiller et de faire de la musique, il y avait d’autres responsabilités à gérer, et tout me semblait hors de contrôle. J’ai réussi à utiliser chaque minute que je pouvais trouver pour travailler sur des projets musicaux.

Comment ai-je fait tout en élevant un enfant? Je n’en suis pas totalement sûr, mais je peux vous recommander quelques astuces pour consacrer plus de temps à la musique dans votre propre vie :

  1. Installez une configuration « plus légère » de votre studio dans votre routine. Cette question peut être difficile à résoudre, mais 100 % des personnes que j’ai incitées dans cette démarche m’ont fait part de leurs réactions positives. La plupart du temps, les gens ont leur studio dans un endroit éloigné de leur quotidien. Cela signifie que leur studio est situé soit en dehors de leur appartement, soit dans une pièce isolée. Il est légèrement déconnecté physiquement de vous et il n’aura pas de place dans votre vie, sauf celle d’une image dans votre esprit. J’encourage souvent les gens à rapprocher un studio plus simple dans le salon, la cuisine ou l’endroit où ils se trouvent le plus souvent. Je suggère également de laisser votre ordinateur ou votre matériel allumé pour que vous puissiez, sans attendre, passer et jouer avec la musique. Vous pouvez laisser une boucle tourner pendant que vous cuisinez ou que vous faites le ménage. Le fait d’avoir la musique physiquement proche de votre vie est une grande révélation pour les nouvelles méthodes de production.
  2. Soyez mobile. Cela peut sembler bizarre, mais faire un peu de musique en déplacement est assez amusant. N’oubliez pas que beaucoup de gens utilisent des Airpods pour écouter de la musique chez eux ou en déplacement. Je ne dis pas que vous créerez un chef-d’œuvre de cette façon, mais si vous pouvez trouver quelques idées sur le chemin de l’école ou du travail, alors vous avez quelque chose qui vous tient occupé et créatif. Je vous recommande également d’enregistrer certains moments de votre vie. Nous voyons beaucoup d’images sur les réseaux sociaux, mais pas assez de son ; enregistrer des moments et les écouter plus tard est une expérience irréelle, et vous pouvez aussi en utiliser des parties pour des chansons. Il n’y a rien de plus surprenant que d’ajouter un peu de conversation aléatoire dans un morceau.
  3. N’attendez pas des conditions parfaites pour travailler. L’excuse numéro un de la procrastination invoquée par beaucoup de gens est qu’ils ont besoin de certaines conditions « acceptables » pour faire de la musique. Il peut s’agir de l’installation dont ils disposent, d’un équipement manquant, d’un logiciel manquant ou du moment de la journée. Certaines personnes pensent qu’elles ne peuvent faire de la musique qu’à un moment précis de la journée. Si vous donnez du pouvoir à ces conditions, vous ne contrôlez pas votre créativité et vous croyez que des forces extérieures vous influencent. Je suis désolé sans l’être, c’est faux. Vous, et vous seuls pouvez faire en sorte que cela se produise, et cela commence en s’asseyant et en le faisant simplement. Si vous vous sentez dépassé, alors lancez-vous dans 5 minutes de musique et voyez où cela vous mène.
  4. Engagez-vous. C’est pourquoi j’ai décidé de relever le défi de faire une piste par semaine pour 2020. Au lieu de faire un album cette année, je vais faire des tonnes de musique, de façon régulière. Vous pouvez vous engager de bien d’autres façons. Vous pouvez vous associer avec des amis pour échanger de la musique, faire de la musique pour les DJs locaux ou pour votre Bandcamp.
  5. Laissez-vous aller et laissez votre démarche être libre. Le plus grand ennemi de la créativité est un moule ou une formule, et si vous suivez toujours les mêmes schémas, vous oublierez que la musique peut même être une simple répétition de quelques notes. Essayez d’écouter de la musique néo-classique et minimaliste des années 60 et 70 pour redéfinir la façon dont vous percevez ce que vous faites. Laissez vous aller à explorer des idées aléatoires. Une chanson peut être une idée simple et vous n’avez pas toujours besoin de faire un template ou une piste. Il peut s’agir de quelque chose d’imparfait, enregistré à l’improviste. Il n’y a pas de règles, soyez libre!

LIRE ÉGALEMENT : Faire de la musique, c’est résoudre des problèmes

La peur de passer à côté

Si vous examinez le parcours d’un artiste, vous constaterez souvent que ses premières sorties sont assez différentes de celles qu’il réalise plus tard dans sa carrière. Dans de nombreux cas, c’est l’effet de la maturité, mais parfois c’est le résultat de la volonté de l’artiste de maintenir un public en ajustant la musique qu’il fait pour qu’elle ressemble davantage à ce qui se vend. De nombreux artistes essaient de centrer leur production musicale sur ce qui a « fonctionné » et d’autres tentent d’attirer l’attention en sautant d’un train à l’autre. Il n’est donc pas surprenant que les nouveaux venus dans le monde de la musique essaient de copier les artistes qu’ils aiment, en essayant d’attirer l’attention sur leur propre travail.

Quelle que soit la durée de votre vie musicale, vous vivrez à un moment ou à un autre une crise existentielle qui vous amènera à vous demander pourquoi vous faites de la musique et pour qui vous devriez en faire. Quand les artistes ressentent cela, je vois un certain nombre d’habitudes qui commencent à émerger dans leur travail :

  • Imiter le cheminement d’un autre artiste
  • Changer de genre ou de style
  • Viser à figurer dans les charts
  • Faire de la musique dans le but d’obtenir plus d’écoutes

Y a-t-il quelque chose de mal à faire l’une de ces choses? Non, pas du tout. Mais si vous essayez de faire quelque chose et que vous vous attendez à en contrôler le résultat, alors vous pourriez vous sentir frustré et éventuellement développer une relation amère avec votre musique. C’est un schéma que je vois souvent dans le coaching et il est assez difficile de l’inverser.

Fondamentalement, beaucoup d’artistes ont peur de passer à côté (en anglais, Fear of Missing Out) — ils commencent à assimiler certaines choses dans leur création musicale au « succès », ce qui peut signifier qu’ils craignent de passer à côté, à cause de choses comme :

  • Ne pas faire de la musique qui soit assez « bonne ». Croyance : « Ma musique doit sonner d’une manière spécifique pour être bonne. »
  • Ne pas être signé par un label. Croyance : « Si je suis signé sur le label X, alors je vais avoir du succès parce que les gens vont m’entendre/me voir. »
  • Ne pas avoir assez d’écoutes sur les morceaux publiés. Croyance : « Si les gens n’écoutent pas ma musique, c’est parce que je ne fais pas les choses correctement ».
  • Ne pas avoir la chance d’être entendu en jouant dans un club. Croyance : « Ma musique ne me permet pas de faire des concerts. »
  • Ne pas sortir sur un vinyle. Croyance : « Le vinyle est une consécration. »

« L’artiste X est arrivé là où j’espère être. Par conséquent, je vais essayer de suivre ses pas parce qu’il semble que cela ait fonctionné ».

Si l’une de ces choses n’arrive pas, ou pas assez vite, certains artistes ont l’impression que tout ce sur quoi ils ont travaillé va s’effacer et qu’ils n’obtiendront jamais aucune reconnaissance. Honnêtement, j’en sais quelque chose parce que je suis passé par là, mais surtout après avoir été très sollicité. La plupart du temps, je vois cela davantage chez les gens avant leur percée. Mais dans les deux cas, c’est le même flux de pensée qui se déroule dans ce processus de recherche d’attention. Ce carrousel demande sans cesse à un artiste de se pencher sur une question importante : quelle part de ce que vous faites est juste pour vous, et qu’est-ce qui devrait être publié?

Pour répondre à cette question, il faut avoir envie d’être entendu ou vu, et réussir. Si vous persistez, il y a des chances de réussite, mais vous devez d’abord investir beaucoup de travail dans votre création.

Chaque titre doit-il être signé sur un label?

Non, évidemment. Allons un peu plus loin — chaque chanson doit-elle être peaufinée? Parfaite? Bien? Encore une fois, non. Mais pour beaucoup, répondre « non » à ces questions n’est pas discutable, car ils mettent toute leur énergie à polir et à finir les chansons pour s’assurer qu’elles sont prêtes à être envoyées comme démo à un label.

Pour moi, 2020 a vu l’apparition d’un nouveau style de travail où je fais une chanson par semaine. J’essaie d’aller le plus loin possible ; j’essaie de faire de la musique tous les jours. Cela a complètement changé ma perspective sur la façon d’aborder ma musique. Il y a des jours où mon inspiration est absente et d’autres où mon énergie n’est pas là — il n’est pas facile de tout voir s’aligner et d’avoir ce moment parfait. Mais plus important encore, cette approche m’a appris que m’asseoir devant mon ordinateur pour faire de la musique doit s’accompagner d’une intention très claire quant à ce que je veux faire de mon temps et de l’émotion que je vais canaliser dans la musique. Tout change lorsque l’intention est claire.

Si vous avez du mal à rouvrir un ancien projet et à vous y mettre, c’est surtout parce que votre intention derrière ce que vous faites n’est probablement pas claire, et que votre esprit est ailleurs. C’est pourquoi l’idée de copier ou d’imiter d’autres artistes ou chansons devient un peu problématique, car on ne peut pas vraiment reproduire une intention émotionnelle nouvelle.

Devriez-vous essayer de copier ou d’imiter une chanson ou un artiste?

Si vous copiez avec l’intention d’apprendre un processus, oui. Mais si vous copiez pour essayer de tirer parti de l’attention du public en espérant être apprécié, signé, considéré comme cool… ou tout ce qui a trait à l’attention, ne le faites pas.

Si je ne signe rien, ne serai-je pas oublié(e)?

Pas vraiment. Certains artistes ont eu du succès sans avoir beaucoup publié. La qualité des sorties est évidemment très importante, et pour moi personnellement, les sorties m’ont souvent donné un certain élan et une certaine attention. Mais en plus de toute la musique que je fais aujourd’hui, beaucoup de gens se souviennent encore de moi pour la musique que j’ai faite il y a dix ans.

En conclusion, si vous faites de la musique en réagissant, vous vous identifiez peut-être dans cette peur de passer à côté. Je vous invite à créer maintenant plus que jamais, car tout le monde traverse cet épisode de quarantaine et a plus que jamais besoin d’art. Vous ne serez pas oubliés, vous serez appréciés.

Intégrité artistique et théorie musicale

La semaine dernière, lors d’une de nos séances de coaching en ligne, nous avons discuté de l’importance de la théorie musicale. En décrivant mes propres opinions sur son importance, j’aimerais souligner les différentes étapes de découverte de la musique que j’ai traversées au cours de ma vie. Dans cet article, je développerai également certaines de mes réflexions sur l’état actuel de la musique.

Il est difficile d’identifier la première fois où j’ai entendu de la musique électronique, mais c’était probablement dans les années 70 et, évidemment, j’en suis tombé amoureux. Il y avait toute une tendance de science-fiction à l’époque, et tout ce qui touchait à la science-fiction était caractérisé par de la musique électronique. À l’époque, dans un océan de pop et de rock, la musique électronique était la plus étrange, elle n’avait pas son pareil. Elle avait ses propres règles, et alors que certaines personnes faisaient des reprises électroniques de chansons connues (que j’ai toujours détestées profondément), j’avais un intérêt prononcé pour la musique originale.

Au début des années 80, j’étais vraiment dans le breakdance et les débuts du hip-hop électronique ou de l’électro, qui faisaient fureur. L’utilisation des 808 était courante, et pour moi, ça a également été le coup de foudre. Ce que j’ai découvert plus tard, c’est le lien étroit entre les débuts du hip-hop et le jazz. Récemment, j’ai regardé un documentaire de Blue Note qui retrace les racines du hip-hop et du jazz, ce qui était très rafraîchissant.

Ce qui est inspirant dans ce documentaire, c’est la façon dont ce label, à ses débuts, essayait vraiment de donner aux artistes une chance de partager une vision très personnelle de la musique, sans se soucier des tendances ou des ventes. Ce qui est surprenant dans ce film, c’est que, pour la plupart, les artistes et les propriétaires de label parlent de ce qu’ils font en se plaçant sur le même plan que les musiciens électroniques à propos de leurs propres créations.

Ce type de vision a toujours fait écho en moi ; ce qui rend un artiste sain, c’est de s’efforcer d’être personnel avant tout. Si cela vous paraît évident, je suis sûr que vous savez aussi que ce n’est pas le cas pour beaucoup d’autres qui pourraient lire ce billet. C’est pourquoi je suis devenu un ami proche de Bryan, avec qui je fais du jazz. Il joue du saxophone depuis plus de 45 ans dans toutes sortes de contextes. Quand il s’agit d’apprendre la musique, de connaître les règles de progression des accords et des choses comme le cercle de quintes, il est probablement la meilleure personne avec qui discuter.

Nous avons eu une discussion sur ces soi-disant « règles » une fois. Son point de vue était très clair : le fait de connaître moins de règles pourrait en fait vous permettre d’être plus ouvert à l’innovation plutôt que de penser que certaines choses ne devraient pas être faites. Je peux comprendre cela, car lorsque j’entends parler de « règles d’ingénierie », j’ai souvent l’impression de m’empêcher de faire certaines choses en y adhérant. Bryan ne souhaite pas me guider en ce qui concerne les mélodies. « Il faut casser les schémas, mec! », dira-t-il, en parlant parfois de la façon dont ça marche dans le free jazz.

« Les règles de la musique ont pris des proportions démesurées dans les années 80, lorsque les musiciens ont compris qu’ils pouvaient gagner beaucoup d’argent s’ils connaissaient les ficelles du métier. À l’époque, tout le monde était plus intéressé par la répétition de recettes connues que par la création de quelque chose de personnel », dit-il. Nous avons discuté de la manière dont les élitistes de la musique ont élaboré des règles sérieuses pour limiter la pratique de la musique aux personnes riches qui pouvaient se permettre de suivre des cours de musique, ce qui a eu pour effet de la rendre moins accessible aux pauvres. Le dialogue autour de la théorie musicale a traditionnellement été à la baisse, des classes supérieures vers les classes inférieures — une communication à sens unique.

Le jazz a rendu la musique plus ouverte et plus accessible. Les débuts de l’époque des raves avaient une éthique similaire (vers 1987-1992), où la musique et la scène étaient vraiment axées sur l’inclusion et sur un grand F-you à l’industrie de la musique. Il y avait alors beaucoup de tension entre la musique électronique et les autres genres. La musique électronique était souvent mal comprise, raillée et dénigrée, probablement parce qu’elle était tout le contraire en termes de valeurs et de modes de vie.

Du début des années 90 jusqu’à environ 2010, l’une des valeurs les plus importantes dans la plupart des branches de la musique électronique était le sens de la nouveauté. À l’époque de mes premières raves, nous nous attendions à être défiés musicalement. Nous voulions entendre de la musique que nous n’avions jamais entendue auparavant, et nous voulions même être désorientés. Les DJ faisaient un énorme mélange de différents styles, et le beat-matching n’était pas aussi important qu’il semble l’être aujourd’hui. C’est devenu de plus en plus organisé et les DJ les plus populaires sont devenus les plus structurés, et finalement les DJ ont commencé à jouer des sets d’un seul genre. Un genre émergeait, restait pendant un certain temps, puis devenait « mauvais » jusqu’à ce qu’un autre l’usurpe en s’effaçant dans le passé. Cette progression a fait de nombreuses victimes : Trance, Techno, House, Drum and Bass, etc. C’était assez différent d’aujourd’hui où il y a de la place pour tout et où ce sont les artistes qui vont et viennent à la place des genres. Peut-être qu’ils ne « vont » jamais vraiment, mais l’attention des médias se déplace souvent vers d’autres artistes du même genre qui sont légèrement « différent ».

Mais revenons à la théorie musicale et aux progressions d’accords académiques.

Souvent, les gens font des mélodies basées sur un concept ou une règle qu’ils ont en tête, ou sur quelque chose qu’ils ont déjà entendu. Une chose que les gens me disent souvent, c’est que lorsqu’ils lisent sur la théorie musicale et qu’ils essaient ensuite de l’appliquer dans leur propre travail, ils ont l’air ringards ou trop pop. La question est donc de savoir s’il existe un moyen de connaître les règles concernant les mélodies et de faire quelque chose qui sonne bien.

C’est une question à laquelle il est un peu difficile de répondre.

Soit vous comprenez d’abord les tonalités associées à un genre et vous essayez ensuite de les réinterpréter à votre manière, soit vous ne le faites pas. Mais pour moi, cela soulève des questions concernant l’intégrité artistique — peut-être voulez-vous travailler dans un genre tout en créant un fort sentiment d’originalité. Est-ce possible?

Eh bien, si vous choisissez un genre qui vous parle vraiment et dans lequel vous voulez travailler fortement, c’est une certaine décision que vous prenez sur qui vous êtes en tant qu’artiste. Mais à mon avis, la qualité du vocabulaire que l’on peut développer dans la musique électronique vient d’abord et avant tout de la compréhension du sound design.

Cela dit, la compréhension de la théorie musicale est d’une grande aide pour comprendre comment jouer une note particulière. Il existe de nombreux outils pour vous aider à améliorer vos connaissances tonales et théoriques. En voici quelques-uns :

  • Instascale: Je ne connais pas encore celui-ci, mais j’ai entendu de bonnes choses.
  • Scaler: Pour vous aider à comprendre les progressions d’accords en vous proposant ce qui pourrait suivre votre mélodie, en fonction d’un genre.
  • Melodyne: un des plug-ins les plus utilisés pour la correction de hauteur.
  • Captain Plugins: La suite complète vous donne accès à des outils qui facilitent la création de mélodies, la détection de la hauteur, la création de basses et peuvent faire une énorme différence dans la création de structures musicales.

Une chose que je fais souvent, c’est travailler avec mes pistes de référence en utilisant un plug-in de détection de pitch (Mixed in Key, studio edition) et je m’en sers comme point de départ. Ensuite, si vous voulez générer un point de départ différent, j’utiliserais Rozzer (patch Max for Live gratuit) qui génère un motif aléatoire. Cela m’aide généralement à trouver un motif pour une chanson. Andrew a également quelques bonnes suggestions :

Une chose qui m’aide beaucoup pour faire des mélodies est de travailler avec ce qui est proposé au lieu d’essayer de trop contrôler la production. Si vous commencez à travailler avec une mélodie attendue dans votre tête, vous risquez de passer des heures à essayer de la recréer et elle finira par sonner mal. Vous devez en quelque sorte trouver la bonne mélodie pour le bon son. C’est là qu’il est facile de descendre dans le terrier du lapin blanc.

C’est pourquoi, si vous travaillez avec ce que vous avez et que vous essayez d’en tirer le meilleur parti, vous risquez de vous retrouver avec quelque chose de plus original. J’enregistre beaucoup d’idées en MIDI et j’y reviens généralement en essayant une grande série de presets jusqu’à ce que je trouve ce qui me semble correspondre parfaitement, puis je modifie les sons (c’est là que les connaissances en matière de conception sonore sont utiles).

Dans ce blogue, je parle souvent de rester aussi ouvert d’esprit que possible et de lâcher prise sur le contrôle. La notion de contrôle sur ce que l’on fait vient avec la pratique. Il en va de même pour la compréhension de la théorie musicale. Vous devez faire beaucoup de projets et de chansons pour devenir plus fluide et plus compréhensif dans ce que vous faites. Mais pour y parvenir, il faut d’abord vraiment lâcher prise!

Il est grand temps que les musiciens soient inclusifs

Toute personne qui fait de la musique passe régulièrement par des phases de sagesse. Parfois, on a l’impression que l’industrie de la musique est un jeu vidéo dans lequel, avec un peu de chance et de réseau, on peut « monter en grade » jusqu’à la gloire. Faire de la musique avec cet état d’esprit, ce que semblent faire de nombreux artistes, produit certains comportements peu attrayants :

  • Une réticence à partager ses connaissances et ses contacts
  • Adopter une approche compétitive de la musique
  • Snobisme et arrogance envers les autres personnes et les artistes

Les nouveaux producteurs sont souvent déstabilisés par l’attitude des artistes établis. Les artistes établis filtrent les gens pour d’autres raisons, car s’ils restent ouverts à tout le monde, cela peut devenir épuisant, surtout si beaucoup essaient de les « utiliser » (c’est-à-dire pour attirer l’attention, avoir un retour sur la musique, etc.) Certains artistes sont également très mauvais pour communiquer ou sont simplement timides, ce qui les pousse à adopter une personnalité fermée pour se cacher. Cela dit, la frontière entre snobisme et filtrage demeure ténue.

D’où provient l’arrogance des artistes?

Si les gens travaillent dur pour apprendre quelque chose, partager « gratuitement » à quelqu’un d’autre ce qu’ils ont dépensé en temps et en argent pour comprendre peut sembler injuste, non? Les gens peuvent aussi penser que s’ils ont atteint un certain statut, peut-être que d’autres personnes qui se trouvent derrière eux pourraient les évincer de leur position.

Partager le savoir ne vous fait pas le perdre.

Parfois, les gens ont aussi l’impression que s’ouvrir à quelqu’un pour partager des informations précieuses et obtenir quelque chose en retour peut être très frustrant, car cela ressemble à un gaspillage d’énergie. Ou pire, on craint parfois une sorte de trahison si le destinataire va « plus loin » avec l’information partagée que l’artiste original ne l’a fait lui-même. Il n’est pas vraiment surprenant que de nombreux artistes soient extrêmement protecteurs, car ils ont constamment l’impression qu’ils risquent d’être « dépassés ».

Voir quelqu’un réussir ne signifie pas que vous avez échoué.

En réalité, une carrière musicale n’est qu’une série de hauts et de bas, avec quelques pics et quelques plateaux. Vous ne pouvez pas y échapper, cela fait partie du jeu. Elle n’est jamais liée au succès des autres, c’est purement organique. Une carrière musicale est absolument bipolaire et extrêmement volatile. Ces conditions sont propices à des sentiments d’hypervigilance, d’anxiété et de dépression. Certaines personnes parviennent à atteindre un flux où les choses fonctionnent plus longtemps que d’autres — c’est relié à une bonne combinaison de réseaux solides, de talent naturel et d’une bonne dose de charisme. Parfois, le fait d’aider d’autres artistes peut en fait contribuer à améliorer la carrière d’un artiste.

Quels sont les avantages d’être inclusif et d’aider d’autres artistes?

Si pour beaucoup, cela peut sembler évident, vous seriez surpris de constater que pour beaucoup d’autres, l’idée de travailler avec d’autres personnes semble être une mauvaise idée ou une idée compromettante. Je ne suis pas du genre à juger l’opinion de qui que ce soit, car il y a en effet un grand risque auquel nous sommes d’abord confrontés : le vol et l’abus de connaissances. De nombreux artistes sont exploités par des maisons de disque, des promoteurs de clubs, Spotify ou d’autres géants du secteur de la musique, et même par d’autres artistes qui copient ou « volent » des contenus/idées. Le fait d’être inclusif risque-t-il d’accroître ce type de situations?

Être inclusif, ce n’est pas être naïf. C’est d’abord et avant tout essayer d’aider les autres, comme vous aimeriez être aidé lorsque vous en avez besoin.

En écrivant ce billet, la plupart d’entre nous sont en quarantaine et n’ont aucune idée de ce que seront les choses dans un avenir proche. Il est intéressant de noter que depuis 20 ans, je me suis habitué à être dans mon studio, isolé et à travailler à distance. J’ai fait d’innombrables collaborations en ligne et j’ai aussi dirigé des maisons de disque. Mais aujourd’hui, ce mode de vie est imposé à beaucoup de gens qui n’y sont pas habitués. Tout le monde ne peut pas se sentir à l’aise dans cette position, même les musiciens. Ces deux dernières semaines, j’ai encadré quelques groupes en ligne par l’intermédiaire de Zoom pour soutenir ma communauté. Des séances de trois heures avec plus de 30 participants m’ont fait comprendre que nous voulons tous tendre la main aux autres, et que notre vie est loin d’être un film dystopique dépeignant les révoltes et la violence. Je vois beaucoup plus de collaboration créative, de performances en ligne, des tonnes de divertissements, de cours et de personnes qui passent leur temps à aider des inconnus. Je veux que cela se produise également avec les musiciens.

Au cours d’une période d’inactivité prolongée comme celle que nous vivons actuellement, de nombreux institutions, clubs, festivals et artistes subiront des pertes. Je vois des gens qui organisent des campagnes de financement participatif, mais elles ne semblent pas avoir beaucoup de succès. L’argent n’est qu’un aspect du problème — ce n’est pas la véritable solution à cette situation. Là où nous aurons vraiment besoin d’aide, c’est dans l’entraide, le soutien aux musiciens et aux entreprises locales, et la suppression de cette activité qui consiste à agir comme une « diva de la musique » : nous devrions repenser notre façon de travailler.

J’aimerais vous présenter quelques façons d’agir envers les autres qui ont été mon mode de vie. Je ne me considère pas comme parfait, mais j’essaie de vivre selon ces maximes. Être inclusif est quelque chose d’essentiel dans ma vie quotidienne.

  1. Une chose que je fais souvent, car bien sûr je n’ai pas toujours le temps d’aider, c’est que j’apprends aux gens à résoudre leurs problèmes, à trouver des réponses par des recherches efficaces. Par exemple, YouTube a la solution à de nombreux problèmes et beaucoup de gens l’ignorent.
  2. Je donne à chacun une chance jusqu’à ce qu’il me prouve le contraire. Tout comme dans la vie, si quelqu’un vient me voir, semble amical et veut discuter, je prends généralement le temps de répondre. Je suis toujours intéressé par la possibilité de faire connaissance avec les autres avec le temps dont je dispose. La plupart du temps, les gens sont très amicaux. Ce qui est bien avec une présence en ligne, c’est que vous pouvez facilement prendre de la distance si les choses ne se passent pas bien. Mais j’aime donner une chance aux gens et ne serais jamais snob si je ne suis pas en présence d’un fort conflit de valeurs de vie (par exemple un comportement agressif, une incapacité à écouter, une consommation excessive de drogue ou tout ce qui peut mettre ma santé en danger).
  3. J’aime être un « yes-man ». Dans la plupart des cas, quoi que l’on me demande, je ferai de mon mieux pour dire oui et répondre. On m’a dit que je suis trop gentil et que les gens profitent de moi, mais il y a beaucoup de gens qui sont comme ça et c’est souvent plus énergisant que fatigant. Cependant, je trouve qu’il est essentiel d’avoir des limites solides.
  4. J’investis dans ceux qui investissent en moi. J’ai souvent couru après des gens que je trouvais cool, mais dont je ne recevais pas d’attention en retour. J’ai continué à essayer et j’ai fini par éprouver du ressentiment. Ce comportement appartient maintenant au passé pour moi, et je ne m’investis que dans les personnes qui me rendent de l’attention. Si j’envoie un courriel et qu’il n’y a pas de suivi, il se peut que j’en envoie un deuxième, mais je n’ai généralement pas d’attentes. Cela a permis de dissiper beaucoup de frustration envers les maisons de disque qui ne répondent pas ou envers d’autres artistes avec lesquels je voulais travailler et qui ne répondraient jamais. Je me concentre maintenant sur les personnes qui viennent me voir en premier lieu. Il y a beaucoup plus d’énergie.
  5. Écouter ce que les gens ont à dire m’apprend des choses chaque jour. Lorsque je fais du coaching en ligne, je passe du temps à écouter ce que les gens ont à dire. Il y a autant d’espace pour apprendre que pour enseigner. Je crois que tout le monde peut m’apprendre quelque chose parce que le monde de la musique est trop vaste pour prétendre tout connaître.
  6. Je crois que même si je suis confronté à ce qui semble être un échec, il y a quelque chose qui m’attend et qui me sera bénéfique. Parfois, j’ai eu l’impression que certains malheurs aient été vraiment durs pour moi personnellement ou pour ma carrière musicale. Il est vraiment impossible de prévoir ce qui nous attend, mais curieusement, quand il s’agit de l’avenir, personne n’a le contrôle ; la magie peut se produire dans le futur, d’une manière qu’il était impossible d’imaginer. Les histoires de vols manqués, d’événements annulés, d’albums piratés, etc. sont des choses que j’ai vécues et dont je pourrais parler, mais il y a toujours eu quelque chose de positif qui est ressorti de ces expériences. Je ne suis pas quelqu’un qui croit que la « pensée positive » peut tout régler dans des situations négatives, donc je préfère me recentrer et avoir confiance qu’il y a quelque chose à venir qui sera meilleur pour moi ou pour les autres.
  7. Le fait de toujours mettre les gens en contact et de partager des connexions crée du pouvoir. Je n’ai jamais gardé de contacts pour moi, mais c’est quelque chose que je vois souvent les gens faire. Je ne vois pas l’intérêt de séparer les gens. Si vous pouvez mettre les gens en contact et que quelque chose en découle, vous venez de créer un canal dont beaucoup de gens profiteront.
  8. Ne prenez jamais rien personnellement — tout est dit.
  9. Vous ne savez jamais qui vous aidera à l’avenir. Tant de fois, j’ai parlé avec des gens au hasard et des années plus tard, ces gens sont revenus vers moi avec quelque chose. Récemment, quelqu’un a réservé mes services pour un mix et m’a dit que je lui avais donné un CD en 2004!
  10. Être gentil est souvent plus payant à long terme. Je ne crois pas qu’être difficile paie d’une quelconque manière, et à long terme, les gens vous éviteront si vous êtes désagréable.
  11. Expliquer, c’est apprendre. C’est ma devise. Si vous pouvez apprendre un tour à quelqu’un, vous devez le connaître suffisamment pour l’expliquer. C’est pourquoi vous vous apprenez à le refaire vous-même. Souvent, si quelqu’un ne comprend pas, vous devez trouver d’autres moyens de l’expliquer, ce qui tend à vous aider à découvrir de nouvelles possibilités dans votre travail.

La compression : Conseils et recommandations (Pt. I)

Après deux articles importants sur les égaliseurs, il est temps de commencer à discuter de l’utilisation de la compression, car ces deux-là fonctionnent vraiment bien ensemble ! Je vous proposerai mes propres recommandations sur certains des meilleurs plug-ins VST de compression. Votre propre sélection de VST devrait toujours commencer par quelques-unes de ces deux catégories :
Pour les EQ :

  1. Un égaliseur paramétrique pour les besoins chirurgicaux.
  2. Un EQ Shelving pour la tonalité.
  3. Un égaliseur analogique pour la coloration.

Pour la compression, il y a aussi plusieurs choix et il est facile de se perdre, donc l’une des choses que je trouve importante pour commencer est d’expliquer les différentes familles de compresseurs (plus approprié pour les relier à des modèles).

FET

Ce type de compresseur est l’un des plus populaires sur le marché. Il est connu pour son agressivité et pour sa capacité à ajouter un max de punch aux sons, mixes, avec beaucoup d’attitude. Le compresseur FET, qui signifie Field Effect Transistor, est apparu plus tard dans l’histoire des compresseurs, lorsqu’ils ont remplacé les tubes par un modèle qui rendait les sons plus chauds et plus riches : il est immédiatement devenu un favori dans les studios. Le 1176 est un des plus populaires d’entre eux.

Utilisation : Punch incroyable sur les percussions et ajoute de la vie aux textures, ainsi qu’aux pads.

Plug-ins recommandés :

FET Compressor (Softube)

FETpressor (PSP)

Black Limiting 76 (IkMultimedia)

Opto

Ce type est à peu près l’opposé du FET (bien qu’il y ait des gens qui argumenteraient à ce sujet). Le modèle Opto est lisse et super chaud. Pas idéal pour les percussions, mais je l’utilise en parallèle (voir les techniques ci-dessous), ce qui peut donner du corps au kick, par exemple. Le fonctionnement de ce modèle est très intéressant. Il s’agit essentiellement d’une lampe qui réagit au son entrant et s’allume en fonction du signal entrant. Je ne suis pas le meilleur pour expliquer cela, mais cela résume bien la situation, et cela fait que le compresseur Opto n’est pas le plus agressif, car il offre de la douceur.

Utilisation : Idéal pour les pads, les synthés, les textures. Je vous recommande de l’expérimenter avec des percussions, mais en mode parallèle.

Suggestions de VST :

Bx_Opto (Brainworx)

Opto compressor (IKMultimedia)

Le Renaissance Compressor de Waves offre également un mode Opto.

VariMu

Le VariMu est comme le prince des compresseurs de par sa finesse et son élégance. Manley a popularisé le VariMu avec leur célèbre version. C’est un cousin de l’Opto dans la façon dont il fonctionne, et il est aussi très doux. Souvent utilisé en mastering, il fonctionne comme un charme pour gérer les problèmes de punch ou pour garder de la cohérence dans un mix qui a besoin de glue général. Ce n’est pas la meilleure façon de créer du punch, mais lorsqu’il est utilisé en combinaison avec un autre compresseur, il peut vraiment créer de beaux résultats.

Utilisation : Sur votre mix ou sur un groupe. Il collera le tout de la manière la plus délicieuse qui soit.

Suggestions de plug-ins :

The Manley Compressor par UAD

MJUC de Klanghelm

DynaMU par IKMultimedia

VCA

Ce type de compresseur est également très populaire tout comme le FET. Je dirais que la plupart des compresseurs génériques sont souvent basés sur ce modèle. Comme il est basé sur le contrôle de tension, ce compresseur est un outil de type chirurgical. Il est vraiment efficace pour faire ressortir les percussions, mais il peut aussi être utilisé pour contrôler les transitoires (transients) violents.

Utilisation : Boostez vos kicks avec et contrôlez les transients des hats avec un autre réglage.

Mes préférés :

TDR Kotelnikov

U-He Presswerk

API 2500 (il y a quelques imitations de UAD et Waves, alors regardez par là).

Techniques

Vous avez peut-être les meilleurs plug-ins, mais si vous ne savez pas comment les utiliser, vous allez rater le plein potentiel de ces outils incroyables. Je dirais que si ce n’est pas le cas, sachez qu’un grand nombre de producteurs, même ceux qui ont de l’expérience, ont de la difficulté à les comprendre pleinement. Comme vous trouverez une multitude de tutoriels sur le Web, j’aimerais vous expliquer ma vision de manière simple.

Mais d’abord, laissez-moi vous expliquer ce que fait la compression. Il prend le son entrant et surveille la crête la plus forte (peak) et vérifie si elle est plus forte qu’un certain point : le seuil (threshold). Si c’est le cas, il poussera le signal situé au-dessus du seuil vers le bas. J’aime l’imaginer comme quand on rentre dans un bain, où l’eau monte en s’y asseyant. La façon dont un compresseur « pousse vers le bas » l’audio sera contrôlée par l’attaque (à quelle vitesse il réagit), le relâchement (pour combien de temps) et le rapport (de combien).

J’aimerais comparer le compresseur à un four, et la musique entrante à la pâte. Le compresseur ne fonctionne pas comme, disons, une réverbération où si vous le mettez sur un son, vous entendrez automatiquement ce qui est en train d’être modifié. Le fonctionnement des compresseurs VST est vraiment, pour moi, comme un four. Tu dois enfourner le son, le faire cuire, puis le sortir.

Utilisez donc ces paramètres lorsque vous utilisez la compression :

  1. Signal entrant. Vous devrez augmenter le volume du signal entrant pour vous assurer qu’il atteint ou dépasse le seuil. Si le signal est trop faible, il ne sera pas traité.
  2. Seuil. Abaissez-le si nécessaire. Vous verrez que la plupart des compresseurs ont un « GR » pour la mesure de réduction de gain (gain reduction). Cela commencera à pomper lorsque le signal atteindra le seuil. Si rien ne se passe, abaissez le seuil et/ou augmentez le signal entrant.
  3. Attack/release. Une attaque rapide fera réagir rapidement le départ de pompage tandis qu’une attaque lente sera moins agressive. Vous pouvez ensuite ajuster le déblocage pour contrôler la durée du pompage.
  4. Ratio. C’est la quantité qui sera réduite. Par exemple, un rapport de 2:1 signifie que pour 2 dB au-dessus du seuil, il sera réduit de 1 dB au-dessus du seuil. Par exemple, 8:1 donne un résultat plus agressif.
  5. Make-up gain/Output. Votre signal de sortie sera réduit au cours du processus afin que vous puissiez utiliser le make-up gain pour ajuster le signal traité afin qu’il corresponde ou soit plus fort que le signal entrant.

Donc oui, ça sonne bizarre sur le papier, mais la compression consiste à baisser le volume pour rendre les choses plus fortes.

En ce qui concerne mon analogie avec le pain, vous devez vous assurer qu’il soit cuit (se compresse) avant de le sortir.

Maintenant, les techniques pour lesquelles vous pouvez utiliser la compression :

  1. Limiter. C’est l’utilisation la plus connue d’un compresseur. C’est un moyen de s’assurer que le son ne dépasse jamais un certain niveau. Idéal sur un bus master pour éviter de clipper. Vous pouvez l’utiliser dans une certaine mesure sur les bus pour maximiser le volume. Mais assurez-vous que ce n’est pas trop, car cela peut distordre dans le mastering.
  2. Side-chain, ducking. Populaire dans la musique électronique, cela fait que la compression fonctionne sur la base d’un signal entrant. J’y reviendrai dans un prochain article.
  3. Compression parallèle. Pour ce faire, vous devez mettre la compression dans un bus AUX/Send, puis lui envoyer tout ce qui a besoin de compression. Ceci assure que le signal original est mélangé avec le signal compressé, ce qui ajoute de la puissance, du volume et de la précision.
  4. Compression en série. À utiliser avec précaution, mais donne des résultats très puissants. Il s’agit de mettre deux compresseurs (ou plus) dos à dos. Un peut être en parallèle (grâce au dry/sewet) et le second, non. Cela donne des sons très puissants, percutants, lourds. Idéal pour les sons faibles et pâles..

C’est tout pour les bases de la compression ! Je parlerai ensuite de l’art de la conception sonore à l’aide de la compression et des égaliseurs.

VOIR AUSSI : Astuce de compression : Le compresseur Multi-bande (Pt.II)

Les meilleurs plug-ins d’EQ et diverses astuces sur leur utilisation (Pt. II)

Dans mon article précédent concernant les meilleurs plug-ins d’égaliseur, j’ai couvert certains de mes égaliseurs préférés et certaines de leurs utilisations. Après avoir reçu de nombreux compliments à propos de ce post, j’ai décidé de continuer avec une deuxième partie. Dans le post suivant, je vais partager avec vous quelques astuces que vous pouvez facilement réaliser vous-même face à certaines situations de mix, et je vous décrirai également brièvement la compression.

Filtres

Au cas où vous ne le saviez pas déjà, les EQs sont des filtres, des mathématiques vraiment complexes que chaque développeur a codé dans des formules plus ou moins différentes. Cela explique pourquoi certains EQs sont très chers : à cause du temps investi dans le perfectionnement des courbes. Beaucoup de gens ne s’en rendent pas compte, mais les égaliseurs ont un son différent les uns des autres et vous pouvez le remarquer sur un système son de haute qualité.

« La plupart des gens n’ont pas un système de haute qualité, alors à quoi bon… », vous dites.

Eh bien, si vous utilisez des outils de haute qualité, en fin de compte, vos sons réguliers seront « améliorés » en qualité aussi, ce qui fera finalement une différence où que vous les jouiez.

Le conseil numéro un pour un meilleur mixage est d’utiliser des filtres ; cela seul peut apporter des améliorations spectaculaires.

Par exemple, vos kicks peuvent sembler muddy si vous n’enlevez pas les fréquences qui se trouvent sous la note fondamentale. Si cela semble compliqué, permettez-moi de l’expliquer en termes très simples :

  1. Sur votre égaliseur, le premier point à gauche doit être mis sur filtre, puis sur coupe-bas (low cut).
  2. La pente doit être réglée sur 24 dB/octave.
  3. Positionnez-vous ensuite à 20 Hz pour commencer, puis montez les fréquences jusqu’à ce que vous entendiez votre kick perdre de la puissance. Si cela se produit, vous filtrez maintenant trop haut et vous devez reculer un peu.
  4. Ma règle générale est de couper les kicks à 20 Hz par défaut.

Ce conseil ne s’appliquait qu’aux kicks, mais vous devriez appliquer cette idée à pratiquement tout ce qui se trouve dans votre mix. Cependant, à part le kick, je n’utiliserais pas une pente de 24 dB/octave sur quoi que ce soit d’autre à moins qu’il y ait de gros problèmes. C’est à vous d’expérimenter, mais si vous voulez tester quelque chose d’intéressant, essayez avec 18 ou 12 pour couper d’autres sons et vous verrez que cela laisse une sensation moins numérique, donnant à vos sons clarté et chaleur.

Je réduirais aussi les aigus là où ils ne sont pas nécessaires, mais pas trop non plus.

Les percussions, les mélodies et les sons aigus tels que les hi-hats bénéficieraient d’un filtre coupe-haut (high cut) de 6 dB/octave; cela lisse les choses d’une belle façon.

Certains de mes filtres préférés pour ce genre d’utilisation sont :

EVE-AT1 de Kuassa

SliceEQ par Kilohertz

PSP MasterQ2: Smooth!

Coupes nettes

Les coupes chirurgicales, nettes et statiques sont très utiles pour traiter une résonance. Beaucoup de gens se demandent comment les repérer et comment savoir si c’est vraiment quelque chose à couper ou si cela a quelque chose à voir avec l’acoustique de la pièce. Il n’y a pas d’autre moyen de le savoir que de comparer souvent à des pistes de référence pour valider.

Si souvent, j’ai des clients qui m’envoient un projet Ableton et je vois des coupes vraiment bizarres. Est-ce que c’est mauvais ?

Oui et non.

Tout d’abord, si vous utilisez l’égaliseur natif d’Ableton, passez-le immédiatement en mode suréchantillonnage (oversampling) pour une meilleure qualité.

Deuxièmement, le découpage peut changer quelque chose dans votre environnement, mais vous couperez aussi de façon permanente des fréquences qui ne doivent pas nécessairement être modifiées, ce qui pourrait également provoquer des problèmes de phase (c’est-à-dire pendant toute la durée de la chanson).

*Remarque — n’utilisez pas trop d’égaliseurs sur une même chaîne, car cela provoquera sûrement un déphasage !

Alors, comment repérer une fréquence rebelle ?

Parfois, je me contente d’utiliser un spectromètre pour obtenir des indices si je n’arrive pas à localiser l’endroit où elle se trouve. Essayez toujours d’utiliser un spectrum meter sur votre master pour avoir une indication globale de votre mixage. Si vous voyez des sons qui commencent à dépasser 0 dB, cela *pourrait* être un problème; pas toujours, mais cela pourrait arriver. Ce que vous recherchez, c’est une pointe fine de +3-6 dB. Cela sera certainement un problème.

Mon instinct serait d’essayer de baisser le volume du son lui-même si c’est possible. Parfois, ce n’est pas le cas, et c’est pourquoi on utilise un égaliseur.

  1. Isoler le son dans la piste appropriée.
  2. Insérez l’égaliseur de votre choix (voir ci-dessous pour des suggestions).
  3. Choisissez un point d’égalisation, réglez-le sur la fréquence que vous avez repérée, puis réglez le Q sur 3-4. Coupez 4 dB pour commencer, puis plus si nécessaire.
  4. Sur l’égaliseur, il devrait y avoir un gain de sortie. Si vous avez réduit cette fréquence, ce serait bien d’augmenter le gain d’environ la moitié de ce que vous avez réduit. Idéalement, j’aime compresser, mais nous y reviendrons plus tard.

CONSEIL : Évitez les coupures brusques dans les basses fréquences. Cela peut causer des problèmes comme un déphasage, ou du mud. Si vous devez vraiment le faire, assurez-vous d’utiliser un utility mono par la suite.

J’ai révélé certains de mes plug-ins d’égalisation préférés dans le premier post de cette série, mais je vais en ajouter d’autres :

Cambridge EQ par Universal Audio: Fonctionne à merveille sur les synthés et les mélodies.

AE600 de McDSP.

Voxengo CurveEQ: Solide sur un contenu percussif.

Coupes larges, renforcements et shelving

Pour renforcer certaines fréquences, de nombreuses lectures sur le sujet de l’EQing recommanderont d’y aller avec modération et d’essayer d’avoir un Q très bas pour ainsi avoir une courbe ouverte. Cependant, il n’y a pas vraiment de règles sur ce que vous devriez ou ne devriez pas faire. Explorez, échouez et soyez audacieux, parce que parfois de grandes choses en ressortent.

Mon seul drapeau rouge concerne les courbes d’égalisation de plusieurs points vraiment compliquées que vous pouvez faire dans Fabfilter ProQ2. Cela induit parfois des résonances bizarres lorsque vous exportez, ce qui n’est pas bon pour le mastering à moins de vouloir ennuyer les oreilles des gens.

Aussi, pensez différemment. Si vous allez utiliser 3-5 points qui renforcent tous des fréquences, alors pourquoi ne pas commencer par augmenter le gain sur la sortie de votre EQ et réduire ce que vous ne voulez pas.

Mais pour booster, j’aime avoir un Q inférieur à 1. Ça donne des résultats vraiment intéressants !

  • Par exemple, essayez de booster 2-3 dB à 500 Hz pour donner instantanément présence et corps à une chanson.
  • Essayez à 8 kHz pour ajouter une présence brillante et lumineuse aux percussions métalliques.
  • Boostez à 1 kHz sur votre snare pour les faire sortir de votre mix.

Expérimentez comme ceci. Au début, cela semblera subtil, mais avec de la pratique, de grands résultats seront obtenus.

Mes préférés du moment :

Sie-Q de SoundToys pour son superbe shelving.

MEqualizer de MeldaProduction.

 

VOIR AUSSI :

Compression : Astuces et recommandations (Pt. 1)

Ma méthodologie de production musicale : Profondeur et astuces de mise en forme spatiale (Pt. III)

Cet article sur les méthodes de production musicale est un article important. Dans le groupe avec lequel je travaille sur Facebook, je donne de la rétroaction aux gens et je dirais que, même si pour beaucoup d’entre eux, la partie avec laquelle ils ont le plus de difficulté est de trouver un mixage approprié, il y en a une majorité qui a des problèmes avec le champ stéréo. J’ai un tas de trucs qui peuvent aider à transformer un motif 2D en un royaume 3D à en perdre la tête. Commençons par discuter de quelques points concernant la création de musique en 2D, puis de la façon dont vous pouvez lentement la façonner.

Une chose essentielle pour que la musique soit claire, forte et puissante dans un club est d’avoir la majorité de vos sons « en mono », ou en termes techniques, d’avoir vos médiums solides. C’est pourquoi beaucoup de gens diront que faire un mono test sur votre mix pour voir si tout est audible est un bon moyen de savoir. Pourquoi ? Parce que si les sons sont déplacés de façon aléatoire, ils peuvent se mettre en phase avec d’autres, ce qui finira par les annuler une fois en mono.

Bien que cela puisse ressembler à de la magie vaudou si vous faites de la musique comme passe-temps, vous pouvez déposer un outil dans votre DAW pour rendre le signal mono afin que vous puissiez vérifier. (Astuce : dans Ableton Live, c’est l’effet Utility qui vous permettra de le faire).

L’outil Utility d’Ableton Live

C’est pourquoi vous voulez que vos basses fréquences (moins de 100hz) soient en mono. Pour vous assurer qu’il n’y a pas de conflits et que la basse sera épaisse et puissante. Encore une fois, dans Ableton Live 10, vous pouvez activer l’option « Mono Bass » sur l’outil Utility.

Pourquoi dis-je que c’est clair et simple : la profondeur est une chose amusante à avoir dans votre musique, mais si vous devenez trop intense avec elle, cela peut devenir un problème. Donc, tout d’abord, lorsque vous programmez vos motifs et votre musique, essayez de commencer en mono. Assurez-vous que tout est entendu et clair.

Une fois que vous avez créé les arrangements et que vous avez à peu près terminé, mais avant de commencer à mixer, commencez à répandre vos sons pour occuper l’espace en face de vous. Vous ne voulez pas tout avoir au milieu, ça va vous sembler étroit et sans vie. Il y a plusieurs façons d’y arriver et cela va un peu plus loin que le simple panning qui peut être un peu ennuyeux. (Note : beaucoup de mixes que je reçois ont tout en mono !)

CONSEILS POUR DONNER PLUS D’ESPACE À VOTRE MIX

Le Mid/Side est un excellent moyen d’utiliser l’espace dans un mix, mais il est souvent mal compris.

Voici quelques conseils pour donner de l’espace et de la vie, et si vous recherchez ce sujet sur Google, vous en trouverez bien d’autres :

  • Si le son/sample est en mono : essayez de le doubler en dupliquant le canal plusieurs fois, puis faites un panning et expérimentez. En pop, soul, R & B, les producteurs le font souvent et ont jusqu’à 4 duplicatas, répartis sur plusieurs tonalités pour donner des textures sonores. Vous pouvez utiliser un doubleur VST pour faire la même chose, mais il y a quelque chose d’excitant à le faire manuellement. Gardez à l’esprit qu’un clap est en fait 4 couches et ainsi de suite pour vos percussions. Essayez de créer quelque chose de sauvage.
  • Le panning autour de vos sons peut faire l’affaire, mais le rendu sera un peu fade si vous ne l’associez pas à une reverb de qualité. Même à des niveaux très bas, une réverbération créera de l’espace autour du son panoramique. C’est pourquoi je regroupe les percussions en familles (ex. tout organique, tout métal, tout bois, etc.) puis j’ai une réverbération par famille, pas par son.
  • Utilisez des effets stéréo : ceux-ci seront super utiles et par exemple un autopan aidera à donner de la vie et du mouvement. Il s’agit notamment du chorus, du delay, du phaser, du flanger et des wideners (bien sûr). Ceux-ci devraient être appliqués à un son, pas à une famille. Un seul de ces effets par chanson pour éviter les problèmes.
  • Réverbération de qualité : comme décrit ci-dessus, une réverbération de qualité change la donne. Les plug-ins de base ne sont jamais aussi bons qu’une équipe entière qui travaille à faire quelque chose de spécial. Par exemple, tous les plug-ins de Valhalla sont maintenant reconnus comme étant parmi les meilleurs de l’industrie et pour une raison, ils sonnent aussi bien que certaines unités matérielles. Tip Top qui fabrique des synthés modulaires a licencié leur réverbération pour leur z-Dsp 2. Si vous le pouvez, optez toujours pour la réverbération convolution pour votre musique et utilisez-en une seule, dans un AUX/Send. Donc, si vous êtes vraiment dans un morceau en 3D, gardez à l’esprit qu’une réverbération fera 80 % du travail. Le reste consiste à réduire le volume de certains sons pour donner l’impression qu’ils sont plus éloignés. De plus, filtrer les basses fréquences peut donner cette impression. Mélangé à une réverbération de qualité, vous aurez un bel espace.
  • Mid/Side : c’est l’un des aspects les plus mal compris du mixage parce qu’il est vraiment difficile à maitriser. Gardez les choses simples, ce terme fait référence à la façon dont votre espace a la forme de ce que vous avez devant vous. Mid correspond au milieu et les Sides sont situées où se trouvent les haut-parleurs/moniteurs. Si vous abusez trop des Sides, cela provoquera des problèmes de phase (vous l’entendrez dans le mono-check). Mais c’est vraiment intéressant de jouer avec le Mid/Side (aka MS) de vos groupes pour les « ouvrir » un peu.

Dernier conseil : Les basses doivent toujours être en mono et je m’assure habituellement qu’une partie de la mélodie l’est aussi, alors qu’elle peut être partiellement répartie. Le hat principal et les percussions doivent également être forts au milieu, mais vous pouvez alors faire en sorte que le son de soutien de la même famille soit réparti pour donner de la place.