Checklist pour savoir si ma track est terminée

Alors que je travaillais activement sur mon live, je me suis rendu compte que j’utilisais une checklist personnelle pour savoir si ma track était terminée. Des petits détails aux gros morceaux, il est parfois facile d’oublier certaines choses. De la même manière que pour partir en voyage, vous voulez vous assurer d’avoir tout préparé avant de sortir du projet.

Cette liste de contrôle est ce que j’utilise personnellement avant de passer au mixdown. Vous verrez qu’il y a encore des points que j’aborde comme étant du pré-mixing, mais je ne passerai pas trop de temps là-dessus. Dans un article précédent, j’ai expliqué l’importance d’exporter les stems hors de votre projet une fois la production terminée. Cela libère l’utilisation du CPU, donne une sensation de légèreté, donne la possibilité de sauvegarder ou de collaborer et éventuellement de faire un peu de mix dans un autre DAW pour obtenir des textures différentes. Mais surtout, c’est une façon de se dire : « Ok, il est temps de passer à autre chose. »

Avez-vous besoin de tout contre-vérifier pour déclarer que c’est fini ? Non, pas du tout. Il ne s’agit que d’une aide pour vous aider à mieux voir tout ce qui pourrait être couvert (et je suis sûr qu’il me manque encore une ou deux choses là-dedans !)

Catégories de la checklist, par ordre d’importance :

1. L’accroche (idée principale, Hook)

C’est ici que tout commence et se termine. Commençons donc par nous poser ces simples questions :

  • Quel est le hook principal de votre chanson ? Rappelez-vous, l’accroche est ce que quelqu’un chanterait à quelqu’un d’autre pour expliquer de quoi à l’air la chanson. Votre chanson n’en a peut-être pas (et c’est très bien aussi), mais l’accroche est l’un des principaux facteurs pour rendre une chanson mémorable et intemporelle.
  • Quels éléments soutiennent le hook ? Une bonne accroche n’est souvent pas suffisante. Il est utile de la soutenir avec des sons en écho ou des petites bribes de mélodies secondaires.
  • Est-ce que vous visez une structure pop ou un mantra répétitif ? Il peut aussi y avoir une zone grise qui combine les deux. Mais quel que soit votre choix, assurez-vous d’avoir une réponse claire.

2. Design sonore (Sound design)

C’est la section la plus importante pour moi et c’est habituellement là que je passe le plus de temps. J’ai ici des sous-catégories que je vais aborder.

  • Quels sont la direction et le but de cette chanson ? Est-ce surtout pour destiné à être mixé (DJ) ou plus pour l’écoute ? Vinyle ou Spotify ? Chill, dancefloor ou expérimental ? C’est quelque chose qui peut parfois être bon de garder à l’esprit jusqu’à la toute fin où vous pourrez alors supprimer ou ajouter des détails qui changeront le tout.
  • Quelle chanson ou quel artiste serait une référence ? Cela peut être ajouté directement dans une piste. Voir mon article précédent sur comment utiliser une piste de référence.
  • Quel est le rapport entre éléments organiques et éléments synthétiques ? C’est un point auquel je pense en général au début, mais je serai également disposé à le réviser à la fin.
  • Quelle est la tonalité principale de ma chanson ? Pas toujours indispensable si vous faites de la musique inharmonique. Mais il peut être intéressant de décider de la note fondamentale de la basse, du kick et des mélodies.
  • Kick : le kick est-il en accord avec la mélodie ? Est-il compressé en sidechain avec d’autres sons qui rentrent en conflit ? Personnellement, j’essaye aussi d’avoir un kick différent de celui de ma track précédente. Le kick est le dernier élément à concevoir, car il est là pour soutenir et compléter l’ensemble du projet.
  • Snare/clap : souvent aussi important que le kick, j’utilise habituellement un clap si ma dernière track avait un snare, pour alterner. Je vais aussi essayer de les superposer (layering). D’une chanson à l’autre, le son des percussions qui se produira sur les 2e et 4e temps devra varier selon mes goûts. Je veux essayer d’offrir différentes options pour quand je joue mes chansons en live ou en DJ set.
  • Bass : est-elle en tonalité ? Est-elle en sidechain ?
  • Melodie : c’est un peu difficile mais comme expliqué dans ma technique de production non linéaire, j’aime aller et venir dans la track pour voir si la mélodie a un impact, et si celui-ci est positif dans la durée. Trouver une mélodie est déjà assez difficile, mais la rendre agréable au fil du temps est un art en soi.
  • Atmosphère : y a-t-il un arrière-plan dans ce titre ? Qu’y a-t-il en arrière-plan par rapport au premier plan ? J’aime utiliser des bus pour ça.
  • Enregistrement : est-ce que j’utilise des enregistrements de terrain pour cela ?
  • Textures : les textures sont-elles claires et audibles ? Ou est-ce plus subtil ?
  • Quel est le rapport entre les sons répétitifs et les sons changeants ? Certaines personnes aiment toujours avoir le même clap à travers la chanson tandis que dans le Hip Hop, ils aiment souvent en changer. Y a-t-il une règle que vous voulez suivre ? Si oui, à propos de quoi ?

 

3. Le groove

C’est une section un peu moins condensée mais très importante si la chanson est plus percussive et pour le dancefloor.

  • Le groove est-il emprunté à une chanson ou à un template de groove ? Est-il personnalisé ?
  • Quelle est la signature du morceau ? Est-elle globale ou différente selon les parties ?
  • Est-ce qu’il y a un groove global appliqué ou est-ce que ce morceau utilise plusieurs grooves selon les parties ?
  • Exportez toutes les boucles de percussions en MIDI pour ajuster le groove.
  • Qu’est-ce qui est répétitif et ce qui ne l’est pas ? Trouvez un équilibre sain entre les sons répétés à travers la chanson et d’autres sons qui changent sur 1-2-3-4 mesures.
  • Y a-t-il un sidechain entre les pistes pour créer un effet de pompe subtil ou au contraire très présent ? Cela peut faire une différence.
  • Quels sont les sons modulés ? C’est une des choses les plus importantes à faire si vous voulez que votre chanson soit plus organique que synthétique. C’est une chose de sélectionner les bons samples organiques, mais la façon dont vous les programmez sera cruciale pour l’impression générale. Souvent, l’oreille humaine est très sensible au mouvement, même si la musique est jouée en arrière-plan. Vous seriez surpris de ce que les gens remarquent et de ce qu’ils ne remarquent pas.

 

4. FX/RETOURS

L’utilisation des retours (sends) est cruciale pour donner une impression d’unité à la piste. L’une des erreurs les plus fréquentes que je vois de la part des nouveaux producteurs est d’utiliser plusieurs reverbs partout dans le projet au lieu d’en utiliser une seule comme send. J’utilise habituellement des sends multiples pour créer des effets 3D élaborés et sophistiqués pour les percussions et les mélodies. L’un des points les plus importants est de les utiliser avec soin, jusqu’à la fin.

  • Cette chanson est-elle sèche ou plus chaleureuse ? Quelle place attribuer au reverb ?
  • Quel type de réverbération est-ce que je veux pour cette piste ? Petite ou grande ? Les options sont le hall, room, plates, convolution et quelques autres.
  • Qu’est-ce qui va avoir un effet 3D ? Vous ne voudrez peut-être pas mettre toute la chanson en 3D, car cela va à l’encontre de l’idée. Ce qui rend la chanson 3D, c’est la quantité de sons que vous mettez en plein dans la figure, par rapport à ceux que vous mettez en arrière-plan. Une combinaison saine des deux aura un meilleur effet.
  • Un seul delay pour le projet ! Sur quelle signature ?

 

5. Structure/arrangements

J’ai fait référence à la structure comme des Legos dans un article précédent. Ils ont souvent la même façon d’être construits pour plusieurs raisons. C’est pourquoi une track de référence peut nous aider à briser nos idées narratives. Je recommande toujours de déposer des marqueurs dans les arrangements de cette façon : un au début, un à la fin et un au milieu. Cela établira ce que j’appelle des perspectives et vous aidera à voir si votre narration générale est équilibrée et si les choses sont bien organisées.

À partir du milieu, je poserais encore une fois un marqueur entre le début et le milieu, puis un dans la dernière partie. Votre chanson doit comporter 4 parties distinctes. Les sections 1-2 sont intro et outro. La partie du milieu est l’endroit où votre chanson se développe et existe.

  • Est-ce que votre chanson a une intro/outro ? Commencez-vous immédiatement dans l’action ou développez-vous ?
  • Combien d’espace avez-vous pour que le mix DJ ?
  • Vos éléments mélodiques évoluent-ils correctement à travers chaque section ?
  • Votre chanson a-t-elle au moins un développement, centre d’intérêt par section ?
  • Est-ce que la chanson a une surprise importante environ aux 2/3 de sa longueur ? Je recommande toujours d’y réfléchir.

 

J’ai donc abordé les principaux points que je couvre habituellement. Je pourrais aller plus loin, mais c’est ce que vous verrez dans la production. Au-delà, nous tomberions dans le mix et c’est un tout nouvel article à venir.

Faire de la musique, c’est résoudre des problèmes

De temps à autre, l’excitation d’ouvrir une session, entièrement inspiré, pleinement motivé, littéralement gonflé à bloc me frappe, et c’est incroyable. Sérieusement, d’après mon expérience, il n’y a vraiment rien qui m’excite autant parce que quand tu sais que ton idée est bonne et que tout semble s’assembler parfaitement, tu sais que ça va être énorme. C’est différent cette fois-ci. Alors, vous commencez, vous ouvrez un drum rack, vous mappez le midi, vous ajustez la saturation… telleeeeeeeement bon… puis, votre Facebook bipe, le gars de l’assurance appelle, votre plug-in freeze, et avant que vous ne vous en rendiez compte, vous avez complètement perdu le groove, le rêve est terminé avant qu’il ne commence. Faire de la musique, c’est résoudre des problèmes à l’infini.

Pourquoi l’inspiration s’évanouit-elle si vite ? Pourquoi y a-t-il tant d’obstacles ? S’asseoir pour faire de la musique doit-il toujours être aussi difficile ? Si vous vous rappelez l’expérience que j’ai décrite ci-dessus, vous avez goûté à l’amertume du bouc émissaire en musique.

Il faudra toujours résoudre des problèmes et surmonter des obstacles, à la fois imprévus et prévisibles. Mais pour le meilleur ou pour le pire, ils font partie intégrante de la musique. Questions et distractions… Au lieu de les combattre, nous devons réduire au minimum leur effet sur nous et, dans la mesure du possible, réduire au minimum les risques de distractions.

EN REPENSANT À PRESQUE 100 % DES CONSULTATIONS ET AU COACHING QUE J’AI PU FAIRE, JE TROUVE QU’IL Y A QUATRE PRINCIPAUX « PROBLÈMES » QUI SEMBLENT TOURNER AUTOUR ET ACCAPARER NOTRE ATTENTION. BIEN QU’IL Y AURA TOUJOURS UNE CERTAINE FORME DE DISTRACTION, SI NOUS TRAVAILLONS À MINIMISER CES QUATRE PROBLÈMES, NOUS SERONS PLUS À MÊME DE RESTER SUR LA BONNE VOIE LORS DE NOTRE PROCHAINE SESSION.

Nous parlons de solutions créatives à des problèmes communs.

Problème numéro un : comment et où vous inspirez-vous ? Je crois qu’il y a une énergie spéciale qui vient à nous quand elle sait que nous sommes dévoués à elle. Quand je dis elle, je veux dire le travail. Les coureurs professionnels disent que la partie la plus difficile de courir un marathon, c’est simplement d’avoir la motivation de mettre ses chaussures et de quitter la maison. Boom. Il suffit de vous poser et de commencer — ouvrez votre DAW, et commencez à faire du bruit, vous allez bientôt devenir excité et vous orienter vers quelque chose de cool. L’une des approches les plus importantes et les plus simples de la production musicale, que je recommande toujours, est de faire de la musique quand on se sent bien. J’ai lu plusieurs articles sur l’importance des rituels — où vous concevez et réalisez un rituel qui vous rend heureux à l’intérieur et à l’extérieur, et dans cette zone, votre esprit entrera dans un espace très positif, ce qui est super important lorsque nous exigeons de la créativité et de l’imagination.

Problème numéro deux : comment puis-je savoir assez de choses sur la production musicale pour être un one-man band ?
C’est impossible de tout savoir, et vous n’en avez pas besoin. Ce que vous voulez vraiment connaître, ce sont les tenants et aboutissants de votre DAW, et les instruments que vous utilisez. Si vous avez acheté tous les derniers synthétiseurs et que chacun d’entre eux est différent, il vous faudra un certain temps pour les connaître tous à 100 %. Alors que si vous utilisez un ou deux instruments, lisez les manuels et apprenez tout ce que vous pouvez JUSTE sur ces deux synthétiseurs – vous serez beaucoup plus rapide pour produire et atteindre les sons que vous voulez en connaissant moins (moins d’instruments à apprendre), et en vous concentrant plus (maîtrisant ceux que vous utilisez).

Less is more (moins, c’est plus). J’ai regardé une interview vidéo d’un producteur qui a fait des tracks pour Kendrick Lamar ~ le mec a 18 ans, et enregistre tout dans Garage Band sur son iPhone. Il a une guitare et un téléphone. C’est tout, et il fait d’énormes avancées dans son travail, même avec l’équipement le plus rudimentaire.

Trouvez un moyen d’être absorbé. Demandez-vous quelle partie de la production musicale vous fait oublier le temps, la nourriture et tout le reste ? C’est un espace où vous êtes dans la zone, totalement absorbé, et où rien d’autre ne compte. Adoptez ce processus et soyez conscient du fait que lorsque cela se produit, il se peut que vous n’atteigniez pas ce niveau de concentration et de résultats lors d’autres étapes en cours de route. Pour certains, cet état ne viendra à eux qu’en mixant, et pour d’autres, il viendra tout en étant enfermé dans un mixdown, etc. sachez trouver votre flow.

Problème numéro trois : comment puis-je m’en tenir à une direction dans ma musique ?
Bien qu’il n’y ait pas de réponse claire à cette question, je vais simplifier les choses en disant que — vous avez de multiples options, et vous n’avez pas à vous engager dans une seule. Enregistrez les deux idées, et utilisez la fonction « enregistrer-sous », vous permettant d’enregistrer une deuxième version de la track et de décider plus tard dans quelle direction vous préférez vous engager.

Et enfin problème numéro quatre : quel sera le futur de ma chanson ?

Personne ne peut voir l’avenir, donc c’est impossible à savoir. Je ne crois pas que ce soit une utilisation productive de votre temps de rêver de ce qu’elle pourrait être un jour… sans l’avoir terminée, elle restera sur votre disque dur pour toujours, ce qui n’est pas ce que vous souhaitez. Ce qui importe maintenant, c’est de se concentrer sur les choses importantes :
Faire de la musique, terminer des projets, promouvoir votre travail, établir des contacts avec d’autres producteurs.

(Pour en savoir plus sur la façon de vous promouvoir en tant qu’artiste de manière personnelle, consultez cet article.)

Pour conclure, la résolution de problèmes peut être aussi compliquée ou aussi simple que vous le souhaitez. Alors qu’une étude a suggéré que devant l’anxiété, une des meilleures choses à faire est de prendre une pause de 2 jours, je vous encourage à prendre une semaine de congé pour commencer.

Photo par Oskar Wimmerman sur Unsplash

Dans un excellent article de psychologie, j’ai lu que lorsqu’on est confronté à un défi, il est essentiel de comprendre exactement avec quoi on est mis à l’épreuve — c’est-à-dire qu’il faut savoir quel est le vrai problème. Pour savoir et comprendre quel est le problème, vous devez être capable de l’expliquer à quelqu’un d’autre avec clarté, avec une description claire. Comprendre le problème et les options qui s’offrent à vous. J’ai lu que les négociateurs qui s’entretiennent avec des terroristes lors de prises d’otages élimineront de nombreuses options, jusqu’à ce qu’il en reste deux, afin de parvenir à une résolution rapide et satisfaisante. Réduisez vos options pour avancer rapidement. Prendre une décision à la hâte peut aussi avoir un effet négatif, alors ne vous sentez pas obligé de toujours prendre une décision tout de suite — donnez-vous du temps pour vous éloigner du problème et faites confiance à votre cerveau pour comprendre qu’en arrière-plan, sous la surface, une solution créative émergera à un moment donné, souvent quand on s’y attend le moins.

Au bout du compte, pour gagner plus, marquer plus de points, franchir la ligne d’arrivée plus souvent, il faut être autant créatif pour trouver des solutions aux problèmes que dans tous les autres domaines de vos productions. Mettez en place un système qui minimise les risques de distraction.

Conseil rapide — chaque Mac a une application appelée Automator, où vous pouvez assigner une chaîne de commandes pour tout ce que vous souhaitez faire. Regardez cette vidéo pour configurer une façon rapide de fermer tous les programmes, désactiver le wifi, lancer Live et démarrer votre session rapidement.

 

Cheers, JP.

 

 

Jouer de la musique électronique live – Comment préparer votre Live Set ? (Partie 2)

Après avoir décidé de la direction que prendra votre set live, nous allons maintenant discuter de la façon de préparer un set électronique live en termes d’approche de chaque chanson individuelle, ou des moments comme je les appelle. Cet article fait suite à Jouer de la musique électronique live — Comment préparer votre Live Set ? (Partie 1)

Avant de continuer, assurez-vous d’avoir lu l’article ci-dessus, après quoi vous devriez avoir une meilleure idée du style que vous aimeriez jouer en live. Puisque la plupart des musiciens électroniques sont des utilisateurs de logiciels, nous allons commencer par cette approche qui est plus facile et permet de jouer à la fois à la maison pour le plaisir ou dans un club. Une erreur courante que je constate chez les nouveaux artistes qui veulent jouer live est de rendre les choses trop ambitieuses et trop compliquées. Les préparatifs deviennent trop exigeants et le fait même de jouer le set perd son côté amusant.

Première idée pour préparer votre set : transformer vos morceaux, finis ou non, en moments à jouer en live.

Dans un article précédent, j’ai dit que faire beaucoup de boucles est quelque chose qui finit par payer. Quand vous voulez jouer en live, il est toujours préférable d’avoir beaucoup d’options à portée de main que vous pouvez explorer, pour voir ce qui fonctionne ensemble et ensuite transformer ces boucles peut-être inachevées en nouvelles chansons.

Pendant des années, j’ai toujours eu un fichier de projet principal pour jouer live dans lequel je testais toutes les nouvelles idées sur lesquelles j’allais travailler pendant une période de temps donnée. Ce live est comme un laboratoire d’expérimentation ; c’est là que de nouvelles idées surgissent, où les boucles deviennent des pistes terminées, et où certains sons sont remplacés ou remixés dans une autre piste. En d’autres termes, je recommande de transformer vos boucles d’arrangement inutilisées en une scène dans Live, de les jouer et d’enregistrer la sortie. Rincer, répéter.

Mais par où et comment commencer ?

Prenons par exemple cet arrangement simple et voyons ce que nous pouvons en tirer. Disons que vous avez une piste en cours ou terminée, partiellement configurée dans une vue d’arrangement (note : n’importe quel DAW en mode arrangement, pas seulement Ableton). Tout d’abord, vous aurez besoin de savoir comment la piste est structurée.

Figure 1 — Mode arrangement avec marqueurs

 

Voulez-vous jouer le morceau comme vous l’avez arrangé ou voulez-vous avoir les parties pour improviser avec les différentes sections ?

Comme vous pouvez le voir dans la capture d’écran ci-dessus, j’ai inséré des marqueurs dans mon agencement qui représentent les principaux changements entre les sections ; tout est principalement organisé en blocs. Vous aurez besoin de découper ces blocs pour les déclencher, et aussi ce qui deviendra primordial est la façon dont vous décidez de les jouer. Si certaines parties sont fortement découpées, je vous recommanderais soit de transformer cette section en un bloc entier, soit si vous voulez jammer avec ces sons, vous pouvez les ajouter à un Drum Rack. Cela dépend si vous voulez jammer dans votre set ou pas. Le but ici est d’avoir une meilleure vue de la façon dont vos blocs existent afin que lorsque vous êtes dans la vue de session, les parties soient faciles à voir.

1re CHOSE À FAIRE :

  • Étirez les petits blocs qui se répètent pour créer des blocs plus grands qui couvrent la zone où ils doivent être répétés (note : assurez-vous que le clip est en mode boucle).
  • Utilisez Cmd + J pour consolider les blocs découpés en blocs plus grands. Si certains blocs ont des variations, regroupez-les tels quels.
  • Utilisez les couleurs pour clarifier où les blocs ont des changements. Supposons qu’un bloc se répète jusqu’à un moment donné, mais change ensuite de hauteur ; vous pouvez changer la couleur de celui où la hauteur est changée pour symboliser ce changement.

Figure 2 — Blocs consolidés vs blocs non consolidés

Dans la figure 2, la partie gauche a été consolidée et la partie droite ne l’a pas été. Vous pouvez dupliquer la partie gauche à droite après avoir consolidé de cette façon.

Cela peut sembler prendre du temps, mais ce n’est pas beaucoup de travail supplémentaire et cela sera payant une fois que vous déplacerez le tout en mode session.

Lorsque vous avez terminé, vous devez apporter les nouveaux blocs dans la vue de session.

Si vous avez des groupes, je suggère de les détacher. La raison en est qu’il est non seulement peu pratique d’utiliser les groupes en vue de session, mais aussi qu’il y a des chances que vos groupes diffèrent d’une chanson à l’autre, et qu’en fin de compte cela soit plus confus qu’utile. Si vous avez regroupé vos FX, je vous suggère d’exporter le canal entier comme une stem et de décider plus tard comment l’utiliser dans un contexte en live. Vous pourriez peut-être décider d’utiliser des effets pendant le live et donc, de ne pas exporter le canal. C’est dur pour moi de vous dire quoi faire ici.

2e CHOSE À FAIRE :

  • Attrapez tous les clips à l’aide de Cmd + A, cliquez pour saisir, appuyez sur Tab puis déposez-les dans la vue de session.

    Cmd + A, cliquez pour saisir, appuyez sur Tab puis déposez-les dans la vue de la session.

  • Vous pourriez avoir un très grand nombre de clips. Après avoir tout déplacé dans la vue de session, vous verrez que certaines « scènes » sont constituées des mêmes clips. Vous devrez supprimer toutes les scènes qui sont identiques : vous n’en avez pas besoin. Au final, vous pouvez passer de 60 scènes possibles à environ 5 (!). En situation live, vous voulez que tout soit devant vous, et plus les choses sont simples, plus vite vous serez en mesure d’aller où vous voulez. Vous pouvez également passer de la Scène A à la Scène B, de C à D dans n’importe quel ordre, ce qui vous donne la possibilité de remixer votre musique à la volée.
  • Certaines personnes peuvent avoir un grand nombre de pistes groupées en 5-8 groupes. Les groupes rendent les choses difficiles à jouer en live, car ils ajoutent beaucoup de complexité. Je vous suggère peut-être d’exporter les stems de la piste pour les groupes, puis de les découper en sections comme je l’ai expliqué plus haut. Cela pourrait aussi vous inviter à reconsidérer la façon dont vous utilisez les pistes — j’ai souvent l’impression que les gens en utilisent trop. Je n’utilise jamais une seule piste pour un hit qui arrive une fois dans une chanson. J’aurai une piste réservée où je mettrai tous les sons one-shot d’un coup. Cela peut changer la donne pour vous si vous utilisez beaucoup de petits projets plus faciles à comprendre et vous vous sentirez plus concentré (et utiliserez moins de CPU !).

 

En ce qui concerne le nombre de canaux à utiliser, vous devrez faire des tests sur votre propre configuration avant de décider. Dans le post précédent sur ce sujet, on m’a conseillé de faire attention au nombre de canaux/pistes utilisés. Idéalement, vous voulez en avoir un maximum de 12. Pour réduire le nombre de pistes que vous utilisez si vous en utilisez davantage, vous devrez en regrouper quelques-unes qui sont similaires ou combiner des pistes qui n’ont pas beaucoup de choses dessus. Par exemple, j’aurais un canal qui serait une boucle plus longue qui combinerait tous les FXs et les hits aléatoires. Le fait de le jouer en boucle plus longue plutôt qu’en boucle courte crée une sensation de live qui n’est pas aussi « folle ».

Répétez votre session en appuyant sur certains clips ou en déclenchant une scène pour voir ce qui se passe. Une fois que vous aurez supprimé les scènes redondantes et réduit le nombre de pistes, vous commencerez à avoir un premier aperçu de ce à quoi ressemble votre chanson en termes de live.

Bien sûr, vous allez vous poser de la question existentielle de savoir si vous voulez jouer le morceau « tel quel » ou si vous voulez avoir une version spéciale juste pour un contexte live.

Personnellement, je pense que c’est un peu ennuyeux de ne pas offrir quelque chose de différent dans un set live. Il y a deux façons pour changer les choses : le rythme et le jam. Le jam sera abordé plus en détail dans la partie 3, car c’est une partie très importante de la préparation et peut aussi être quelque chose qui peut changer à jamais votre approche de la musique.

Le rythme sera la dernière partie de la préparation de votre set live. Je vais couvrir la majeure partie de la phase de préparation du rythme ci-dessous, et l’article suivant sera davantage concerné par la façon de jouer votre live set.

Je pense que mes meilleurs lives étaient surtout bons parce qu’ils avaient un noyau autour duquel il y avait une certaine préparation, mais ils avaient aussi beaucoup de place pour improviser, dépendamment de la façon dont l’événement se déroulait. Ces sets étaient polyvalents ; je pouvais ouvrir une soirée avec eux ou jouer au peak time, surtout à cause de leur flexibilité. Ces sets étaient plus ou moins composés des mêmes morceaux, mais les variations seraient si faciles à interpréter à la volée que je pourrais vraiment suivre ce que je sens bien dans le moment. Je n’ai jamais vraiment compris l’intérêt d’avoir un set trop bien préparé. J’ai déjà essayé l’approche préparée auparavant et cela a rendu toute l’expérience ennuyeuse, parce qu’il n’y aurait pas eu de prise de risque. Elle semblait aussi déconnecter le public de l’écoute. Par exemple, imaginez que votre piste a été construite pour avoir une drop, un breakdown à un point précis et un moment de tension après, mais si la piste de danse commence juste à s’échauffer au drop, vous risquez de perdre l’attention des gens ou cela pourrait sembler déplacé.

Un set bien préparé a des moments pour construire la tension, d’autres pour la relâcher, des variations, et du matériel pour augmenter l’intensité si nécessaire, sans qu’il s’agisse d’un groupe fixe de pièces qui ne sont pas facilement déplaçables. Chaque chanson a besoin d’une intro et d’une outro pour que vous puissiez passer d’une chanson à l’autre de façon fluide, comme le ferait un DJ.

DERNIÈRE CHOSE À FAIRE (3) :

  • Essayez de décider de la première scène de vos chansons. Elle ne devrait pas être trop remplie, mais d’habitude, vous voulez un groove solide et des teasers de la mélodie à venir. Il est toujours important d’établir le groove pour obtenir la confiance des gens — ce que j’appelle la confiance du dance floor. Cette confiance vient généralement du Kick et des fréquences basses qui sont clairs et précis, ce à quoi les gens peuvent s’identifier, peu importe ce qui se passe dans d’autres parties du spectre de fréquences.
  • Votre intro doit être ouverte et avoir de la place. Si vous avez une mélodie, essayez d’en couper une partie. Cela permettra de mélanger une partie de la mélodie d’une autre chanson avec la chanson actuelle ; elles se répondront en écho. Cela se produit lorsque les premières notes d’une mélodie répondent aux dernières notes d’une autre mélodie. Les DJs adorent ça dans une chanson et en jouant live, vous verrez pourquoi ; vous découvrirez des « dialogues » entre vos morceaux qui pourraient même révéler les bons et les mauvais arrangements de vos morceaux.
  • Définissez l’accroche. L’accroche principale de votre chanson suivra l’intro. Cela ne veut pas dire que vous allez dropper tout de suite, car vous pouvez construire dans cette direction.
  • Prévoyez deux variations de l’accroche avec des percussions complémentaires. Si vous écoutez un DJ set, surtout de la musique techno ou basée sur des loops, vous verrez que c’est surtout une boucle avec des variations. Essayez d’avoir des variations dans vos percussions, mélodies ou basses. De cette façon, vous pouvez basculer entre l’accroche et cette partie. Je vous encourage vraiment à écouter des DJ sets pour avoir des idées.
  • Créez un moment de tension. Cela peut être un breakdown ou un moment où quelque chose se produit. J’ai toujours aimé définir ce moment comme une scène où les effets et l’atmosphère changent pour créer quelque chose d’excitant.
  • Relâchez la tension. Cette scène est essentiellement ce qui serait joué après le drop et c’est généralement l’accroche avec un peu plus d’intensité et de variations. Cette scène devrait être la plus importante.
  • Outro. Elle est similaire à l’intro, mais devrait être légèrement différent.

Dans le prochain article, nous reviendrons plus en détail sur les clips et comment créer le petit « laboratoire » parfait pour vous. Je vous proposerai des façons de jammer qui vous ouvriront les portes pour enfin jouer en live et avoir tout le plaisir que ça procure.

Sound Design : créer les sons que vous avez dans la tête

Il se peut que vous ne soyez pas vraiment capable de reproduire à 100% les sons que vous imaginez dans votre esprit en utilisant le sound design, mais je peux vous donner quelques conseils pour bâtir un bon point de départ et vous en rapprocher le plus possible. Tout comme dans la peinture et le cinéma, notre imagination nous joue souvent des tours, vous pouvez avoir « la meilleure idée de tous les temps », mais une fois que vous vous êtes mis à y travailler, vous vous rendez vite compte qu’il y a un monde de différence entre votre imagination et le résultat final.

Alors, y a-t-il un moyen d’utiliser le sound design pour transposer ces idées en quelque chose de concret ?

Oui, absolument.

Les sons ont une structure, une forme et une couleur, et quand vous « entendez » quelque chose dans votre esprit, vous devez traduire cette idée en une description précise qui vous permettra de commencer à la créer réellement.

Pour bien démarrer dans le processus de conception sonore, posez-vous la question suivante :

Pouvez-vous expliquer votre idée verbalement ?

La première étape consiste à analyser les caractéristiques physiques du son. Gardez à l’esprit que le son a plusieurs axes et caractéristiques :

  • Temps : Un son peut être court, long ou entre les deux. L’aspect temporel correspond essentiellement à sa durée.
  • Enveloppe : Le truc avec l’enveloppe ADSR (Attack, Decay, Sustain et Release) est ce à quoi je fais référence ici. Par exemple, votre son démarre-t-il fort et disparaît ensuite en fade out, ou peut-être fait-il le contraire ?
  • Spectre de fréquence : La hauteur du son est-elle haute ou basse ?
  • Harmonique ou inharmonique : Votre son a-t-il une tonalité ou est-il basé sur un bruit ?
  • Position : Votre son est-il statique ou panoramique ? Bouge-t-il ?

Deuxièmement, vous devez identifier un matériau source pour votre son et décider comment il sera façonné :

  • Dans un article précédent, j’ai parlé de superposition des sons. Une bonne façon de commencer est d’essayer de trouver des sons déjà existants, et de les superposer de façon à obtenir quelque chose de proche de ce que vous avez à l’esprit. Par exemple, la superposition d’un tom, d’un clap et d’un snap — quand ils sont assemblés — forme un son arrondi qui s’étend jusqu’aux aigus. Lorsque vous combinez vos sons et layers, je vous recommande d’utiliser un bon compresseur de type Opto ou Vari-MU : ils sont musicaux et créent une belle dimension sonore. Découvrez le Vari Comp de Native Instrument ou encore le Novatron de chez KUSH, arrivé en force en 2017 comme l’un des meilleurs outils sur le marché à un prix raisonnable.
  • Si vous êtes plus dans la synthèse, vous pouvez expérimenter une approche soustractive en utilisant plusieurs oscillateurs avec un bon filtre. J’utilise habituellement l’opérateur d’Ableton mais cette année, le Repro 5 de U-He a été vraiment utile pour moi en termes de design sonore avec des sons subtils et ronds. J’aime avoir mes basses fréquences et mediums réglés en sinewave pour ensuite façonner les harmoniques en square ou triangle. Expérimentez sans fin !
  • Une autre option intéressante serait d’utiliser des enregistrements sur le terrain. Vous pourriez penser que cette approche est un peu étrange, mais vous pouvez même essayer de faire le son avec votre bouche, ou d’essayer de trouver des objets à frapper : vous finirez toujours avec un son intéressant. Vous serez également surpris par tout ce que vous pouvez faire avec l’enregistrement de votre propre voix. Pour un bon enregistreur de terrain abordable, consultez n’importe lequel des enregistreurs de terrain de chez Zoom, ils en font même un qui peut se brancher à votre iPhone, ce qui est très pratique.
Sound design - Native Instruments' Vari Comp

Native Instruments’ Vari Comp

 

Et enfin, une fois que vous avez établi votre source, vous pouvez vous plonger dans la sculpture de votre son :

Temps : il y a différentes choses que vous pouvez faire pour manipuler le temps et la durée de vos sons. Modifier le pitch (la hauteur) d’un élément pour le ralentir ou l’accélérer est amusant. La synthèse granulaire est aussi une option, avec par exemple le Mangle VST. J’aime aussi avoir une reverb sombre avec une tail pour étirer la longueur d’un son. N’importe quelle réverbération peut faire du bon travail ici, mais vous pourrez facilement expérimenter avec les gratuites trouvées sur KVR.

Sound design - The Mangle granular synthesizer

The Mangle granular synthesizer

Enveloppe : Si vous avez un gros son brut que vous voulez modeler, il y a encore plusieurs options. Si vous utilisez Ableton, le moyen le plus simple serait d’utiliser les enveloppes de volume ou de gain à l’intérieur du clip. Il y a aussi d’autres outils d’enveloppe de volume ; un que j’aime bien est le Volume Shaper de Cable Guys; vraiment puissant et fun.

  • ASTUCE : Si vous voulez un transient vraiment rapide sur votre enveloppe, essayez d’utiliser une transient shaper. Les transient shapers peuvent également aider pour le sustain.
  • ASTUCE 2 : Un compresseur VCA avec une attaque lente peut également vous donner d’excellents résultats.

Spectre de fréquence : Comme j’ai pu le mentionner, j’aime personnellement expérimenter avec un pitch shifter, mais aussi avec un égaliseur à 3 bandes et un compresseur ; surtout un FET, un peu plus agressif (je recommande d’en apprendre un peu plus sur les différents types de compresseurs si vous ne les connaissez pas tous). De cette façon, vous pouvez contrôler des parties spécifiques de votre son et manipuler ces parties pour les mettre en valeur. Ce n’est pas la seule manière, il y a tellement d’autres façons créatives d’utiliser un EQ seul (comme l’UAD Cambridge), mais j’aime combiner des effets multiples et jouer entre eux jusqu’à obtenir le son adéquat.

Harmoniques : Les harmoniques peuvent souvent être manipulés avec de la saturation et/ou distorsion. Si vous êtes à la recherche d’un bon outil de distorsion, vous pouvez consulter le Scream VST de Citonic qui offre des tonnes d’options. Sinon, le Saturation Knob de Softubes est un excellent outil pour des changements allant de subtils à drastiques. Je suggère de jouer avec les filtres aussi ; ils peuvent améliorer certaines parties de vos sons, surtout si vous les utilisez en parallèle (via une piste send/bus).
Position : Essayez n’importe quel panner. Il y a plusieurs plug-ins de panning sur le marché, mais il faut faire attention à ce que vous ne fassiez pas trop voyager votre son dans la phase de conception ; vous ne savez pas encore quelle sera la position de vos autres sons et vous risquez de tout défaire plus tard de toute façon. Boostez le son avec un chorus ou un doubler pour manipuler encore plus la position du son, mais comme déjà mentionné, essayez de ne pas faire de folies avec le panning lorsque vous créez un seul son.

Ce ne sont là que quelques trucs et idées de sound design pour vous aider à commencer à créer les sons que vous imaginez dans de votre tête. Amusez-vous bien !

 

Bonus : Une bonne façon de trouver des idées de sound design inattendues est d’utiliser la randomisation. Voici un excellent tutoriel de mon pote offthesky.

 

 

Design et superposition dynamique du son

Le sound layering (superposition du son) peut être une technique à la fois simple et très complexe dans la création et la production musicale selon vos objectifs. Dans un article précédent, j’ai donné quelques conseils de base en matière de sound design. J’ai beaucoup de lecteurs qui ne font que commencer avec le mix et la production, alors c’était logique de commencer par quelque chose de moins intense. Ce second article sur le sound design, cependant, se concentrera sur quelque chose d’un peu plus avancé, mais toujours très simple : la superposition de sons. C’est en fait surprenant pour moi de voir tant de gens ignorer les techniques qui leur permettent de tirer le meilleur parti des superpositions, alors j’ai pensé que je pourrais en parler.

Tout d’abord, je voudrais parler des groupes d’Ableton. Beaucoup de gens les utilisent comme l’équivalent des bus, où tous les sons regroupés seront traités de façon spécifique et oui, cette approche fonctionne vraiment bien. Cependant, je préfère utiliser une piste seule comme bus et utiliser des groupes pour le sound design ou la classification. Un bon exemple est pour les kicks ou les claps, qui sont généralement une combinaison de jusqu’à 3 samples ou sources sonores différentes (ex. 2 samples, 1 synthé, etc.)
Fondamentalement, puisque chaque son est une collection de samples multiples, je pourrais dire qu’ils fonctionneront mieux en tant que groupe.

Visuellement, c’est plus esthétique et plus facile à gérer, et en outre, vous pouvez également mettre des effets sur le groupe pour coller tous les sons ensemble — généralement, vous aurez besoin d’un compresseur et d’un ou deux égaliseurs pour un groupe relativement uniforme. Une fois que j’ai fait cela, j’ai l’habitude d’avoir un bus supplémentaire pour tous les sons (par exemple les groupes) qui collera tout le reste ensemble.

Un deuxième point à garder à l’esprit, c’est qu’il y a toujours plusieurs façons de faire du design sonore. Gardez à l’esprit que ce que je vous montre ici est simplement comment je le fais, mais il y a d’autres personnes qui utilisent différentes techniques. J’essaie de garder les choses simples. Deux méthodes que j’aime bien avec Ableton sont l’arrangement et le drum rack.

Si vous travaillez en mode arrangement, vous déposez des sons dans la piste et c’est un moyen facile de voir les layers. J’aime bien désactiver la grille pour faire cela, pour avoir un côté plus naturel.

Vous pouvez régler le volume de chaque couche et ajuster l’égaliseur pour obtenir une partie du spectre d’un son et la partie complémentaire d’un autre.

Vous pouvez faire de même avec l’attaque et le release, il y a tellement d’options. Je recommande vraiment d’utiliser les faders aussi pour plus de contrôle. Donc en gros, volume et EQ sont vos meilleurs amis ici. Brainworx a un filtre surprenant que je recommande, il est super pour la conception sonore.

Si vous préférez, vous pouvez aussi utiliser le Drum Rack pour faire la même chose. Chargez les mêmes samples dans les pads de l’instrument et séquencez-les en MIDI au lieu de les mettre dans l’arrangement. Certaines personnes n’aiment pas travailler de cette façon parce qu’elles ne peuvent pas facilement voir la forme du spectre de fréquence du fichier audio. Mais l’avantage de cette approche est que vous avez accès à plus d’options pour manipuler vos sons, comme les contrôles supplémentaires de la fenêtre Sampler d’Ableton.

Ce qu’il vaut mieux en fin de compte, c’est de combiner l’arrangement des sons avec une piste supplémentaire de Sampler pour que vous puissiez travailler sur des mouvements constants. La principale chose que vous attendez de votre sound design, c’est un sentiment de vie et d’émotion. Le Sampler a des LFOs que vous pouvez assigner aux filtres, au panning ou au volume, une touche subtile qui crée un beau layer de mouvement et de vie. De la même façon, j’ajouterais même un synthé de votre choix pour donner de la richesse au son avec des oscillateurs travaillant à renforcer les fondamentales avec un timbre discret : des superpositions sonores plus complexes.

Enfin, sur le groupe de son lui-même, je n’ajouterais rien d’autre qu’un égaliseur et un compresseur pour « coller » le tout ensemble, mais vous pourriez aussi utiliser la réverbération pour élargir votre image stéréo. Ces techniques devraient vous aider à améliorer vos compétences en sound design !

Les communautés en ligne remplacent-elles les labels ?

Je me suis récemment demandé quel sera l’avenir des labels. Les services de streaming remplacent-ils les labels ? Ou d’autres communautés ? Je dirige mon label Archipel depuis 2004 et je n’en ai jamais vraiment tiré de profit, sauf comme carte de visite pour des gigs et autres contacts. L’argent et le temps investis dans Archipel ont été considérables, il est donc difficile de dire si le retour sur investissement a été bon. Plus le monde de la musique numérique se développe, moins il est évident de deviner quels rôles les labels joueront pour les artistes. Les plateformes de streaming comme Spotify n’accordent que peu ou pas d’importance aux labels, et puisque n’importe qui peut en créer un, l’utiliser aujourd’hui n’a plus la même aura qu’autrefois.

Au cours de l’année 2016, j’ai offert un coaching gratuit à tous ceux qui se sont inscrits sur ma liste d’envoi, et bien que ce fut un succès auquel je ne m’attendais pas, j’ai dû le mettre en attente jusqu’à ce que je trouve quelqu’un pour m’aider à gérer le travail en question. Entre-temps, j’ai créé un groupe Facebook pour les personnes avec qui j’avais travaillé afin de leur fournir des commentaires et du soutien. Il y a beaucoup de groupes Facebook et de médias sociaux pour les producteurs et beaucoup ont des thèmes et des règles. Je fais partie de quelques-uns que j’aime bien ; je les ai utilisés pour apprendre des trucs et m’informer de certaines nouvelles liées à la musique. Pour moi, la création d’un groupe a donc été l’occasion de donner aux gens un endroit où ils se sentent libres de partager ce sur quoi ils travaillent, obtenir des commentaires et donner des mots d’encouragement à d’autres personnes.

Ce qui est formidable dans cette initiative, c’est que les gens ont commencé à vraiment participer et à interagir, encore plus que je ne le pensais. C’était assez incroyable de voir certaines personnes unir leurs forces et collaborer, et de voir d’autres aider en donnant des conseils sur l’endroit où envoyer de la musique pour se faire signer. Cette communauté est devenue autonome ; elle fait ce que je faisais auparavant, par courriel. J’en ai été ravi !
D’une certaine façon, quand je dirigeais mon label, j’espérais créer ce genre de synergie, mais pour une raison ou une autre, elle n’est jamais venue. Mon directeur de label et moi avons posté régulièrement sur Archipel, en essayant de trouver des idées, des propositions, des concepts… mais c’était toujours les mêmes qui étaient intéressés. C’était cool, mais ça m’a aussi déconcerté d’avoir un si grand nombre d’artistes (Archipel a presque 200 personnes qui ont collaboré pendant des années !), mais que seulement 5-6 personnes soient vraiment dedans.

Je crois fondamentalement que la plupart des gens veulent se joindre à un label en particulier pour faire partie de sa communauté et se rapprocher des artistes avec lesquels ils ont travaillé.

Bien sûr, l’exposition et le réseautage d’un label jouent aussi un rôle important dans la motivation d’un artiste à s’engager, mais la communauté est un autre élément important de cette motivation.

En l’état actuel des choses, je pense que ces types de groupes en ligne comme celui que j’ai décrit pourraient être aussi bénéfiques qu’un label, car :

  • Vous avez des personnes actives dans les groupes qui ont probablement les mêmes objectifs, motivations et goûts.
  • Il est beaucoup plus facile d’interagir avec des DJs qui peuvent jouer votre musique.
  • Les gens sont ouverts à la communication et aux feedbacks.

 

Votre musique a un impact. L’un des problèmes majeurs de l’industrie musicale actuelle est qu’il y a un énorme sentiment de désespoir dans l’air, qui peut puiser toute l’énergie que nous avons en tant qu’artistes et créateurs. La plupart des artistes ont l’énergie pour construire des projets ou de beaux produits, mais leur travail sera-t-il quelque chose qui restera caché sur les « étagères » de l’internet parce qu’il ne se vend pas ? Toutes les chansons valent-elles la peine d’être transformées en disques ? Y a-t-il une telle demande de continuer à travailler si fort pour créer ?

L’ego nous joue des tours. L’ego nous joue des tours. L’un des plus sournois est de croire que notre musique vaut plus d’attention qu’elle n’en vaut en réalité. Beaucoup d’artistes se sentent anxieux et déprimés à cause de ce constat. Nous voulons partager la musique, mais les petits succès nous dépriment. Cela dit, il est possible de s’attaquer à ce problème majeur en faisant partie d’une communauté : une de ces communautés qui semblent remplacer les labels.

Personnellement, après des années de sorties d’innombrables albums et EPs, je suis maintenant plus excité de savoir si mes cinq amis les plus proches et les plus fiables aiment ma nouvelle chanson. Je suis certain qu’ils l’écouteront et me feront part de leurs commentaires. J’ai décidé de partager mon travail avec un nombre sélectif de personnes qui peuvent faire écho à l’énergie que j’y ai mise. J’en ai marre de courir après les gens et de dire : « Écoute ma track bro ! Tu vas l’aimer ! Laisse-moi des commentaires ! »

Les labels ne seront pas remplacés tant que l’industrie musicale aura besoin de représentants pour les artistes. Tous les artistes rêvent de pouvoir vivre de la musique à plein temps, mais il devient clair que ce n’est pas les labels qui le feront..

Cette approche « spam » ne fait rien avancer pour les parties concernées. Mais le fait de partager votre musique avec cinq personnes qui s’en soucient vaut plus qu’à 1500 qui ne sont pas vraiment dedans. Je crois vraiment que cette approche m’a empêché d’avoir des idées noires…

L’intuition pour faire des choix en production

Dans un sens, l’intuition musicale se définit avec celui qui peut apporter de la magie créatrice dans sa musique, par rapport à celui qui s’en tient à une véritable application technique du logiciel. J’ai souvent eu l’occasion de voir des producteurs expérimentés faire de la musique, que ce soit en studio ou en plein jam. Par exemple, au début des années 2000, nous avons eu le fameux Narod Niki au MUTEK de Montréal où Zip, Villalobos, Dan Bell, Akufen, Cabanne, Dandy Jack, Monolake (même Cassy a chanté pendant quelques minutes) ont tous synchronisé leur ordinateur portable et leur équipement pour improviser un live pour nous. Notre festival local nous a donné de nombreuses occasions de regarder, ce que j’appellerais, des maîtres dans ce qu’ils font, jouer devant une foule pour montrer comment créer et jouer live. L’acte live lui-même, lorsqu’il est fait correctement, doit représenter ce que l’artiste fait dans son studio, mais de manière à faire voyager la foule.

Quand je parle d’un live fait correctement, je fais référence à quelque chose qui est en partie préparé et en partie improvisé : un set qui repose donc sur l’intuition musicale. L’intuition musicale est le combo parfait qui permet à des « accidents créatifs » de survenir et crée un sentiment de prise de risque. Il y a beaucoup de performances préenregistrées dont je ne comprends pas l’intérêt. Ce qui m’intéresse ici, c’est le sujet de l’intuition musicale. Depuis que j’ai commencé à enseigner, cette question est souvent soulevée :

Comment enseigner l’intuition musicale, ou l’intuition en général ?

Il y a 3 points sur l’intuition qu’il nous faut aborder. L’intuition peut être :

  1. Une appréhension ou une connaissance immédiate sans raisonnement ni déduction.
  2. Une connaissance ou conviction acquises uniquement par l’intuition.
  3. Le pouvoir ou la faculté d’acquérir une connaissance directe ou une cognition, sans pensée et déduction rationnelles évidentes.

Ce à quoi je fais référence en utilisant le mot intuition est un peu différent de ces trois points. Pour moi, l’intuition en musique, c’est la manière de faire quelque chose qui semble aléatoire, mais qui se fait de façon très efficace. Partiellement imprévisible, en partie guidé par l’expérience, mais entièrement guidé par une vision personnelle pour arriver à un résultat spécifique. C’est l’intuition musicale.

Un exemple notable serait celui d’un artiste, lors d’un set live, qui drop des sons ou une idée musicale inattendue, mais qui fonctionne avec ce qui se passe au moment présent. Un autre exemple pourrait être celui d’un musicien proposant une idée aléatoire et la faisant prendre tout son sens après 2-3 minutes de développement.

Peut-on apprendre ou développer l’intuition musicale dans la production ?

Je crois dur comme fer que c’est possible. Voici quelques façons d’y parvenir :

  • Écoutez beaucoup de genres musicaux, soyez divers dans la sélection. La meilleure façon d’obtenir de nouvelles idées pour une chanson et d’apporter un vent de fraîcheur qui vient d’ailleurs. Le nombre d’idées que je tire du free jazz ou de la musique indienne est faramineux, je trouve beaucoup de profondeur dans ces genres ; ils existent depuis si longtemps qu’ils ont développé une grande maturité. Essayez de creuser dans des domaines qui semblent obscurs ou passez du temps à écouter de la musique folklorique comme point de départ.
  • Connaître vos outils. C’est frustrant, car il y a toujours quelque chose à apprendre. Je dis souvent aux gens, ce que vous avez besoin de savoir sur votre DAW devrait se limiter à faire des clips et construire des pistes. Le reste s’apprend au fur et à mesure. Mais le principal est que vous devriez être à l’aise avec votre DAW, et son utilisation devrait être une seconde nature pour vous. Le déplacement des blocs, les copier-coller, et les arrangements de base doivent se faire rapidement pour ne pas perdre votre workflow. C’est quand vous commencez à chercher comment faire quelque chose de très simple que vous perdez votre idée initiale. Imaginez que vous ne puissiez pas expliquer à un ami comment se rendre à l’épicerie la plus proche parce qu’il y a trop de détails à expliquer ; ce serait déroutant pour lui et pour vous.
  • Soyez attentif à vos habitudes et aux choses que vous n’aimez pas. Nous sommes pris dans ce qui a déjà fonctionné, et nous avons tendance à le répéter ad nauseam. Bien que ce soit une partie de ce qui attire les gens vers notre musique, même un son en particulier, si nous sommes esclaves de nous-mêmes et des attentes des gens, nous ne pourrons pas grandir en tant qu’artistes. L’intuition musicale progresse avec votre engagement personnel à évoluer et à sortir de votre zone de confort. Plus il vous sera facile d’explorer, plus vous pourrez vous exprimer facilement. Le sens de la maîtrise de la musique vous permettra de devenir plus spontané et de trouver de nouvelles idées.
  • Développer votre curiosité technique. Passez votre temps à lire sur la musique, mais aussi sur des sujets qui ne sont pas reliés à la musique. Beaucoup d’idées me sont venues en lisant des romans de science-fiction, en regardant des danseurs, en lisant des livres d’architecture, en dessinant avec mon fils, en courant dans les bois, etc. Votre cerveau doit faire autre chose que de passer du temps en studio. Vous ne pouvez apprendre que dans une certaine mesure en studio, les nouvelles idées viennent en faisant d’autres choses.
  • Pratiquez seul et avec les autres. Si vous pouvez jouer seul pour vous mettre à l’aise dans votre art, c’est une chose importante. Mais quand vous pouvez jouer avec un ami, cela devient très intéressant, car le dialogue vous force à interagir, proposer, écouter, ajuster. Cela améliorera vos aptitudes de communication musicale considérablement.
  • Jouez pour des amis. J’avais l’habitude de faire des concerts intimes dans le salon où je jouais pour trois ou quatre amis, assis sur le sol, sirotant du thé, dessinant, dansant, bavardant, mais surtout, écoutant attentivement. C’est à ces moments-là que j’ai le plus appris et c’est souvent sous-estimé, car les gens pensent que jouer devant beaucoup de gens est le moment où on s’amuse ; cela peut être le cas, mais ce n’est pas la seule option. L’avantage de jouer pour une poignée d’invités est d’obtenir un feedback intime et instantané, ce qui peut être une expérience enrichissante.

Expérimentez ces idées et vous devriez lentement développer votre intuition musicale. Faites-moi savoir si vous avez des questions ou faites appel à mon service de coaching pour explorer votre musique plus en profondeur.

Conseils pour définir votre son

La majorité des artistes avec qui je travaille pour le mastering et la finalisation de track, parlent de leur désir de définir leur propre son. C’est important parce qu’en tant que mélomane, dès les premières secondes d’une chanson il vous arrive de dire : « C’est tel groupe, ou tel producteur ! ». Pour parvenir à cette « signature sonore », on retrouve généralement un style de production particulier ou une palette sonore qui sera utilisée de manière personnelle et immédiatement reconnaissable.
Il y a beaucoup de discussions et d’éloges sur l’album « Untrue » de Burial qui est maintenant considéré comme l’un des plus influents de la dernière décennie.

Pourquoi cet album est-il si bien reçu ?
Pour commencer, les ambiances spectrales, les bruitages et les enregistrements d’un Londres nocturne évoquent une atmosphère spatiale, sombre et sinistre. L’ambiance lourde et downtempo de la musique invite les auditeurs à aller dans leurs propres lieux d’ombres et à y réfléchir. Même les titres de ses morceaux, « Loner », « U Hurt Me », puisent dans un sentiment de dommage émotionnel, auquel beaucoup de gens peuvent réellement s’identifier. Bref, le son lourd et la personnalité derrière ce disque font instantanément penser à du Burial.

Prenant note des différents éléments que les artistes utilisent pour créer leur propre son, analysons certains de ces principes fondamentaux qui influenceront le vôtre.

  • La tonalité : point extrêmement important, car la plupart des artistes adoptent généralement une « vibe » ou une « humeur » dans leur musique, comme la joie, la colère ou la mélancolie. Travaillez-vous souvent avec une même gamme ou une tonalité semblable ? Vos mélodies sont-elles simples, ou écrivez-vous des progressions d’accords complexes ?
  • Le genre : le choix du genre est peut-être l’un des choix les plus évidents pour créer « votre » son et définir votre identité en tant qu’artiste. Êtes-vous en train d’adopter un genre existant ou allez-vous essayer de vous positionner entre-deux ? C’est à double tranchant, car l’originalité comporte un risque, mais la récompense peut être énorme.
  • Les samples: utilisez-vous des samples ? De synthés ? De modulaires ? Orb, par exemple, aimait utiliser des extraits de films spécifiques (des 80’s comme Flash) et Boards of Canada étaient célèbres pour enregistrer leurs parties synthés sur de vieilles cassettes pour les resampler dans une nouvelle session. Considérez les possibilités de votre source sonore.
  • Le rythmes : êtes-vous plus 4/4 ? Influencé par le Breakbeat ? Le Jazz ? Le Hip-hop ? Avec des racines latines ? Prenez note de là où vous vous sentez le plus à l’aise et de votre groove naturel.
  • Techniques : c’est ici que je peux vous aider le plus comme j’ai pu aider mes clients à créer « leur son ».
  • Les erreurs : allez-vous pour quelque chose de cru ou de très pointu et quantifié ? Essayez de voir ce que les erreurs peuvent apporter à votre musique : quelque chose de mal pourrait révéler des choses intéressantes. Comme point de départ de votre prochaine track, n’ayez pas peur d’essayer quelque chose que vous n’auriez peut-être jamais fait.

Les outils et effets que vous utilisez peuvent aussi avoir un impact majeur sur votre son. J’ai déjà abordé cette question, mais il est important de vous rafraîchir la mémoire lorsque vous examinez le choix des effets.

Reverb, Delay : vous pouvez vous choisir un plugin pour travailler avec tout le temps pour une cohérence. Reverb — peut-être que vous choisissez toujours une plate ou alors vous préférez utiliser de grands espaces et de longues tails. Allez-vous utiliser des dub delays ou plutôt un delay court pour obtenir un effet Haas ?

La Compression : voulez-vous que votre son soit compressé ou non ? C’est quelque chose à réfléchir. Trouvez un compresseur qui peut être comme votre couteau suisse en toutes circonstances et utilisez-le.

Le processus de définition de votre son est comparable à celui du designer qui développe les éléments de marque pour un client.

Bien que ce ne soit pas essentiel, mais très certainement utile, un designer vous indiquera quel ensemble de couleurs, polices de caractères, images et direction utiliser dans tout votre travail.

Ce que je fais habituellement avec mes clients pour créer un son plus caractéristique, c’est de prendre une collection de références et de sons avec lesquels ils s’identifient, puis de travailler sur un moyen de reproduire des sons et des idées similaires. Le pad d’ici, la percussion et le swing de là, les kicks faits comme ça, les hats toujours comme ça… et ainsi de suite. Vous choisissez tous vos sons préférés parmi différentes sources (ex. pourquoi ne pas opter pour un style qui vous est tout à fait étranger comme afrobeat si vous aimez la techno ? Et faire une collection. Je peux trouver quel synthétiseur est excellent pour créer ce son, et en jouant avec, vous découvrirez tant de nouveaux sons et serez attirés par un son original, frais et inspirant.

La vérité ? Essayer de définir votre son ne viendra pas du jour au lendemain. C’est un processus qui sera différent pour tout le monde, et vous ne pouvez vraiment pas accélérer les choses parce qu’il n’y a pas de voie rapide vers l’originalité.

Cela étant dit, en toute honnêteté, travailler avec quelqu’un qui a de l’expérience en production et en musique pour vous guider dans les domaines qui vous représentent le mieux est énorme et peut être un atout dans la définition de votre son.

Comme toujours, faites-moi savoir si vous avez des suggestions ou des questions à propos de ce post, laissez un commentaire ci-dessous et dites-moi sur quels projets vous travaillez en ce moment.

JP

Mes tracks ont toujours la même structure

(Photo de couverture par Luca Bravo)

Une des choses que je remarque souvent et qui me dérange, c’est que j’ai l’impression que mes chansons sont toujours arrangées de la même façon : ma structure est souvent la même. Bien qu’il n’y ait rien de mal à suivre une structure de chanson régulière, j’ai souvent l’impression que j’ai besoin d’avoir plus de variations d’arrangements dans mon travail et de nouvelles façons de présenter ma musique.

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Alors, qu’y a-t-il de mal à répéter des structures de chansons que vous connaissez déjà ?

Il y a plusieurs façons d’obtenir constamment de bons résultats en arrangements qui, pour la plupart, fonctionneront toujours. Quand j’étais DJ Hard Techno ou Drum and Bass à la fin des années 90, j’ai fini par m’ennuyer de tous les morceaux qui avaient exactement la même structure. Oui, c’était extrêmement facile de mixer les morceaux une fois que l’on avait compris les « trucs », mais en même temps, c’était aussi décevant pour les auditeurs et les DJs avec un esprit créatif qui préféraient une musique et un mix plus pointu.

Il est important de ne pas tomber dans des habitudes et des schémas répétitifs ! Vous pourriez trouver de nouvelles astuces d’arrangement tout en explorant et expérimentant de nouvelles structures de chansons.

Avant de passer en mode découpage de vos arrangements, passons en revue quelques règles qui seront très utiles avant de commencer l’édition :

  1. Exportez un fichier .wav de la dernière piste travaillée (n’importe quel projet !), finie ou inachevée. Surtout si vous travaillez avec ma méthode de production de musique parallèlen; cette technique sera très utile. Prenez l’habitude de non seulement enregistrer votre projet à la fin de votre session, mais aussi d’exporter un fichier .wav de ce que vous avez.
  2. Importez votre fichier dans le projet sur lequel vous allez travailler. . Pour importer, déposez votre fichier dans une piste dédiée de la section arrangement.
  3. Utilisez des marqueurs sur les arrangements pour les moments clés, les changements, la transition. Avec ces références, vous pouvez voir si votre projet actuel a des points similaires à ceux de votre fichier .wav précédent, puis vous pouvez le modifier si c’est le cas.
  4. Voyez si les deux projets peuvent être facilement mixés par un DJ. . C’est un bon test pour voir si votre piste est trop chargée, ou si les choses seront agréables à mixer. J’ai dit d’innombrables fois auparavant que si votre musique est intéressante à mixer, les DJs jouerons vos tracks dans tous leurs sets.

Découpez la structure de votre chanson

Avec vos nouvelles habitudes en place, passez maintenant en mode de découpage. Comme je l’ai déjà dit dans un article précédent, How to Turn a Loop Into a Song, vous devrez décider du bpm, de la longueur de votre piste et construire à partir de là. Je vous invite à consulter cet article si vous avez besoin du tutoriel complet à ce sujet.

Disons que vous avez enfin une structure qui vous convient. Voici les principaux éléments clés que j’utilise pour éviter la redondance :

  1. Trouvez les sections principales de votre chanson, et coupez le début et la fin. Une « section » d’une chanson est une partie qui est différente des autres par son contenu. Dans la musique pop, ces sections sont appelées ponts, breakdowns, chœurs, etc. Dans la musique électronique, ces genres de sections sont peut-être un peu plus subtiles ou non traditionnelles, mais elles sont toujours là.
  2. Une fois vos sections isolées, déterminez si la perspective est équilibrée. . Par « perspective », j’entends ici le terme comme on l’utilise en photographie ; voyez si votre titre a un ratio équilibré.
  3. Insérez des tranches vides au milieu des parties ainsi que quelques points aléatoires dans la chanson. Ajoutez quelques « clins d’œil » à partir de la piste de référence importée à l’origine. Les « clins d’œil » sont les moments où une chanson peut « répondre » à une autre si elle est mixée correctement.
  4. Déplacez vos blocs/sections découpés. Tentez de faire des échanges farfelus et des mises en perspective. Soyez créatif. Contrairement au conseil souvent utile de « utilisez vos oreilles et non vos yeux », dans ce cas-ci, je suggère fortement de travailler votre structure visuellement, sans aucun son, de sorte que vous ne soyez pas biaisé ou retenu dans votre expérimentation d’arrangement. Si l’idée vous est nouvelle, assurez-vous de faire d’abord une copie de sauvegarde de votre projet. Personnellement, je passe beaucoup de temps à faire quelque chose de visuellement attrayant avec mes blocs avant même d’écouter.
  5. Laissez des erreurs intentionnellement. Avez-vous déplacé quelque chose hors de la grille ? Avez-vous collé une section au mauvais endroit ? Essayez de garder cette structure jusqu’à ce que vous y reveniez.

Essayez de jouer avec la structure de vos tracks et dites-moi comment ça se passe !

Jouer de la musique électronique live – Comment préparer votre Live Set ? (Partie 1)

Jouer de la musique électronique live est un sujet très vaste et je pourrais y consacrer un blogue entier. C’est le premier d’une série de posts qui donnent quelques conseils pour aider les musiciens électroniques et assistés par ordinateur à interpréter un live set. Mon but ici est de couvrir tout ce que vous devez savoir pour jouer en live.

Avant d’écrire ce post, je me suis entretenu avec Alain Mongeau, directeur du MUTEK Festival, sur la façon dont le festival s’est attaché à prioriser les prestations live. Je lui ai demandé si les live acts étaient encore populaires par rapport aux débuts du festival en 2000. Il a dit que même s’il est important pour eux de promouvoir l’expression live de la musique, il y a toujours de la confusion sur ce que cela implique vraiment.

Premièrement, nous devons répondre à la question essentielle qui est débattue depuis des lustres :

QU’EST-CE QU’UN « LIVE SET » ET POURQUOI LE FAIRE ?

Je ne vais pas vous expliquer cela en détail, mais précisons une chose, personne n’a le droit de dire ce qu’est un live « correct ». Vous devriez avoir votre opinion personnelle sur ce que signifie un « live set » dans la musique électronique, qui sera à son tour le fondement de votre propre approche pour créer un live set.

Avant de répondre à cette question, permettez-moi de vous faire part de mon interprétation personnelle de l’expression « live set » qui a défini mes propres sets depuis le tout premier que j’ai interprété en 1999.

Pour moi, un live de musique électronique ou assisté par ordinateur :

  • Implique de jouer votre propre musique.
  • Ne joue pas les chansons telles quelles. Rien de préenregistré à moins de faire des réglages en live.
  • Implique une certaine improvisation, des expériences et une prise de risque.
  • Signifie qu’il y a des interactions possibles avec le public ; par conséquent, la chronologie des chansons jouées ne devrait pas être planifiée (comme c’est souvent le cas dans un DJ set).
  • Devrait être unique à chaque fois que vous le jouez. Mais je comprends que ce soit difficile et/ou pas important pour tout le monde.

Même si j’ai toujours pensé que ces règles devraient être les « règles » de base des sets live, j’ai rencontré tellement d’artistes bien établis qui ne suivent aucun de ces points et diraient que les « live sets » sont quelque chose de différent. Comme je l’ai dit plus tôt, ce n’est pas à moi de décider comment les « live sets » devraient être. Imaginez votre propre interprétation d’un bon « live set » pour que vous puissiez construire votre session en conséquence.

Cette série de posts abordera certaines façons de préparer un live dans Ableton Live, principalement de mon propre point de vue, mais je vais également couvrir d’autres points.

Pourquoi voulez-vous jouer en live ? C’est un facteur tout aussi important à prendre en considération. Je pense que les sets de musique électronique sont très importants et significatifs pour l’artiste et le public. C’est un moment rare pour un artiste de partager, de se connecter, d’explorer et d’être creatif avec beaucoup d’autres personnes. Je ne crois pas qu’il prenne ses sets à la légère à moins que, eh bien, sa musique soit légère ! Mais même à ce moment-là, je pense que consacrer du temps et de l’amour à votre set peut faire de grandes choses.

PRÉPARATIONS POUR UN LIVE SET

J’aimerais vous présenter trois principaux types de sets live pour vous aider à décider de la direction que vous voulez prendre pour vos propres sets.

LIVE SET TYPE #1 — JOUER DES REPRODUCTIONS PROCHES DE VOS PROPRES MORCEAUX

Ce genre de set est ce que j’ai fait le plus souvent quand je joue en live, mais je m’assure vraiment que peu importe la manière dont je prépare mon set, il a de la place pour l’improvisation. Je me souviens d’une tournée où une personne a vu/entendu mon set trois nuits d’affilée et m’a dit des années plus tard que chaque nuit était très différente, et que chacun ressentait un voyage différent — ce qui m’a vraiment fait plaisir !

  • La logique de ce type de set : Vous avez des morceaux qui sont faits ou à mi-chemin et vous les divisez en scènes et groupes dans Ableton (note : la nouvelle version d’Ableton donne à cette approche un potentiel fou). Je n’aime pas l’idée qu’un artiste joue une seule scène à la fois, l’une après l’autre, jusqu’à ce qu’il arrive à la fin. Je trouve qu’il n’y a pas de prise de risque ici, mais je comprends que certains genres se limitent à cette approche.
  • Quelle quantité de base dois-je utiliser ? Je dirais qu’une chanson moyenne devrait avoir environ 3 à 10 scènes et groupes, et les pistes audio sont plus efficaces si vous vous limitez entre 6 à 12. Pensez aussi au CPU car vous ne voulez pas qu’il freeze au milieu de votre set. Un contrôleur MIDI est souvent limité à 8 faders donc si vous avez plus de canaux, cela devient un peu compliqué, mais des arrangements plus complexes sont toujours faisables.

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LIVE SET TYPE #2 — JOUER PRINCIPALEMENT DES IMPROVISATIONS AVEC PEU OU PAS DE PRÉPARATION

Dans les premières années de mes sets live, c’est ainsi que j’ai abordé les sets live, mais je suis revenu à la première méthode, car je trouve que pour moi le Type #1 est le plus gratifiant. Cependant, cette méthode donnera certainement lieu à des versions complètement nouvelles de votre musique chaque fois que vous jouez.

  • La logique de ce type de set : Dans mes premiers live sets (vers 1998-2002), je préparais le cœur de chaque moment important du set à la maison : je traitais ces moments comme des chansons. Je savais ce que serait la mélodie, un peu de programmation de drums, des effets, etc. À cette époque, je n’avais que du matériel analogique et je gardais la mélodie dans le matériel que j’utilisais. Le récit du set serait que je passerais d’une chanson à l’autre, sans ordre précis, un peu comme vous pouvez le faire maintenant dans Ableton Live. Vous pouvez garder ça simple et passer d’une scène à l’autre sans ordre particulier, ce qui ouvre aussi des portes pour improviser ou ajouter de nouvelles idées à la volée. J’appelle cette approche le live set élastique.
  • Quelle quantité de base dois-je utiliser ? Dans Ableton, contrairement à l’approche que j’ai décrite dans le type #1, en utilisant ce type (#2) je n’ai qu’une seule scène, mais composée de 12 à 15 pistes. Dans un set live de ce type, je jam autour d’une scène en utilisant les clips que j’ai déjà sauvegardés, allant d’une scène à l’autre sans ordre particulier. Dans le passé, je devais m’assurer que tout mon matériel soit réglé sur les paramètres appropriés.

LIVE SET TYPE #3 – JOUER EN ANALOGIQUE OU HYBRIDE AVEC UN ORDINATEUR PORTABLE

Ce genre de live set est amusant et a de l’allure sur scène, mais il est aussi très délicat, surtout à cause des problèmes de synchronisation que vous pourriez avoir entre les machines et l’ordinateur portable. Mais si ça marche, ça peut être épique.

  • La logique de ce type de set : Il n’y a pas de formule magique ici comme pour les approches de type #1 ou de type #2, simplement complétées par une pièce d’équipement telle qu’un synthétiseur, une drum machine ou des éléments modulaires. Vous pouvez utiliser l’ordinateur pour des séquences ou en tant qu’assistant potentiel pour gérer des choses que vous ne pouvez pas faire seul. Bitwig est en fait vraiment très puissant si vous utilisez le modulaire du fait de la façon dont il est construit. J’envisagerais de lancer Ableton Live et Bitwig, synchronisé avec Link. Je trouve que Bitwig est un peu plus précis sur la synchronisation et Ableton est plus facile pour jouer des séquences.
  • Quelle quantité de base dois-je utiliser ? L’erreur que vous pourriez rencontrer avec ce genre de live est de vouloir en faire trop, de couvrir trop d’aspects de votre musique et de ne jamais pouvoir tout faire en live. Je trouve que moins vous aurez à faire en termes de synchronisation et de paramétrage, plus vous serez concentré, ce qui signifie que vous suivrez le flux de vos improvisations et de votre musique plus facilement.

 

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D’AUTRES QUESTIONS QUE VOUS VOUDREZ VOUS POSER SUR LES LIVES

  • Partez-vous pour une seule représentation de votre musique ou prévoyez-vous de la jouer plusieurs fois ?
  • Est-il important pour vous de pouvoir répéter le même set exactement ou voulez-vous qu’il évolue ?

Ces deux questions peuvent également influencer le type de live que vous décidez de construire et de jouer.

RÉFLEXIONS FINALES SUR LES TYPES DE SET LIVE

Pensez à l’avance : pensez à la direction que pourrait prendre votre set live. Par exemple, si vous voulez jouer vos propres morceaux, pensez à ceux que vous voudriez utiliser, et essayez de les avoir tous dans un dossier (utilisez la fonction « tout réunir et sauvegarder » d’Ableton pour vous assurer que vous avez tout sous la main). En ce qui concerne l’improvisation et les sets hybrides, pensez au type de configuration que vous aimeriez avoir et sentez-vous à l’aise avec. Enfin, le public devant lequel vous jouez est important. Vous ne devriez jamais jouer le même set dans un club que lors d’un festival en plein air.

Stay tuned pour la deuxième partie de cette série d’articles sur la musique électronique en live.

L’équipement nécessaire pour faire de la musique – Matériel vs. Expérience vs. Monitoring

Ce post est la suite logique d’un article que j’ai fait précédemment sur le minimum d’équipement nécessaire pour faire de la musique. En raison de la popularité de ce post et du nombre de questions que j’ai eu par la suite, je voulais plonger plus profondément dans ce sujet.

On me demande souvent ce qui compte le plus entre l’équipement, l’expérience, et le monitoring, je donne alors les conseils suivants :

Le rôle de l’expérience

Il n’y a absolument aucun doute que l’expérience de quelqu’un, plus que toute autre chose, aura le plus grand impact sur la qualité de sa musique. Un producteur avec des années d’expérience sait ce qui marche et ce qui ne marche pas. Même sans l’équipement approprié, il ou elle trouvera les moyens de maximiser les outils auxquels il ou elle est limité afin de tirer le meilleur parti de son équipement, et peut même parfois transformer quelque chose de très insignifiant en œuvre d’art. Ce qu’il faut aussi comprendre, c’est que l’expérience vous aide aussi à prendre des décisions stratégiques fondées sur vos expériences passées. Par exemple, quelqu’un qui a élaboré des produits de haute qualité sait qu’il est important et essentiel de communiquer avec d’autres personnes qui peuvent aider. De plus, si vous êtes confronté à des limites, Internet est rempli d’informations sur la façon de tirer le meilleur parti de votre situation. Vous manquez de samples ? Trouvez un sample pack et achetez-le. Vous manquez d’idées ou de technique ? Cherchez sur YouTube. Il y a une abondance d’informations gratuites ou bon marché. Investir dans de petites choses comme les relations personnelles n’est pas seulement une excellente façon d’obtenir du soutien parmi les gens qui peuvent vous aider plus tard, mais c’est aussi une façon de rester au fait des nouveaux outils qui sortent, des gens qui les développent et qui travaillent avec.

Les enceintes de monitoring

La plus grande erreur que je vois chez les gens qui commencent à peine, c’est d’investir dans des enceintes de monitoring bon marché en raison de leur budget limité. Je sais que c’est délicat, car beaucoup de gens ont de petits budgets. Mais les moniteurs sont quelque chose que vous voulez avoir pour les 10 prochaines années minimum, et vous voulez qu’ils soient la meilleure paire que vous puissiez vous permettre. Bien que l’expérience est la chose la plus importante à considérer, vous ne pouvez pas commencer sans, le monitoring est pour moi ce sur quoi vous devez vous concentrer immédiatement en deuxième position. Les enceintes de monitoring sont vos « yeux » dans la production musicale : si vous ne pouvez pas « voir » ce que vous faites, votre musique ne sera pas précise et le résultat final pourrait être difficile à apprécier une fois qu’elle aura quitté votre studio. Disposer de haut-parleurs adéquats, c’est comme avoir accès à des lunettes lorsque vous ne pouvez pas voir : tout d’un coup, tout est clair et vous saurez exactement ce qui ne fonctionne pas.

  • Budget serré ? Je trouve que si vous ne pouvez pas investir dans de bons moniteurs, cela vaut la peine d’attendre. Il y a plusieurs façons d’amasser de l’argent, par exemple en obtenant un prêt ou en demandant aux membres de la famille. Mais investir dans des haut-parleurs bon marché ne vous sera bénéfique qu’à court terme et constituera un problème majeur à long terme. En attendant, essayez d’obtenir de bons écouteurs qui sont agréables lorsque vous écoutez vos chansons préférées. Allez dans un magasin et passez du temps à comparer des modèles. Le confort est également important.
  • Et si la production musicale n’est pas pour vous ? Si vous voulez produire, c’est probablement parce que vous aimez la musique. Si vous abandonnez la production après avoir acheté des moniteurs (note : contactez-moi avant de le faire !), vous aurez toujours d’excellents haut-parleurs pour mixer ou simplement pour écouter.
  • Disposer d’un caisson de basses (subwoofer) change la donne. Pour moi, c’est un fait indiscutable : vous verrez ce que je veux dire si vous en obtenez un ou si vous tombez sur un setup qui en dispose d’un. Murs fins ? Les voisins en colère vous aimeront si vous achetez un Subpac à la place.

Ce qu’il faut retenir : l’équipement dans la musique est un outil précieux, mais demeure un luxe.

Un jour, un de mes amis est venu chez moi et m’a fait écouter un album époustouflant de son cru. Nous avons rapidement commencé à parler de production et il m’a expliqué qu’il utilisait Cool Edit (un éditeur de son très simple qui au début des années 2000 n’était même pas considéré comme un DAW !) etaucun équipement. Aucun. Tout a été fait à partir de rien et avec beaucoup de patience. Honnêtement, il a changé ma perspective sur l’équipement pour toujours. Chaque fois que quelqu’un me dit qu’il a « besoin de ci » ou « besoin de ça » pour commencer à travailler sur sa musique, j’hurle « n’importe quoi ! » parce que je le sais et que j’ai entendu le contraire.

Le rôle du gear supplémentaire

« Oui, mais j’adore jouer avec des knobs quand je produis ! »

Par où commencer pour explorer la dimension tactile de la production ? Si vous ressentez toujours le besoin d’acheter de l’équipement au-delà d’une bonne paire de moniteurs, je recommanderais ce qui suit :

  • Explorez pour savoir ce que vous aimez faire et investissez en fonction de ça. Ne tombez pas dans le classique « si j’ai juste le [insérer le nom du gear à la mode ici], alors ça ira. » Essayez d’abord de comprendre la musique sur votre ordinateur : jouez avec les synthés, faites des beats, voyez ce que vous aimez, et après quelques chansons, vous remarquerez peut-être que vous aimez les synthés qui sonnent comme un Moog. Apprenez à comprendre le genre de sons que vous aimez, tout comme la façon dont vous découvrez les labels avec lesquels un artiste sort. Plus vous en saurez, plus vous serez en mesure d’investir adéquatement.
  • Achetez d’occasion, louez si possible. Ou allez traîner avec quelqu’un qui a du gear pour l’essayer. Faites une chanson avec son équipement pour voir si ça fonctionne pour vous.
  • Les contrôleurs MIDI sont toujours un bon investissement quoi qu’il en soit, mais ils ne sont pas essentiels..

Honnêtement, il n’y a pas d’équipement minimum pour faire de la musique, mais les choses que j’ai décrites ici vous aideront à démarrer. J’espère que ce sera le cas !

Comment passer au niveau supérieur ?

Au cours d’une conférence à laquelle j’ai été invité récemment, je parlais avec un groupe de personnes du Collège du Vieux Montréal et on m’a posé une question à laquelle je ne pouvais pas répondre sur le coup. La question était de savoir ce que je considérais comme étant « next level » (ou de niveau supérieur), ce à quoi j’ai répondu en disant « vous allez être déçus par ma réponse ». Et à bien des égards, ce n’était pas la réponse qu’ils voulaient, et j’ai pu constater que certains étaient perplexes, espérant entendre parler de quelque chose de nouveau, d’excitant et de vraiment « next level ».

Maintenant que ce moment est derrière moi, le concept des genres, et ce qui représente le niveau supérieur a eu le temps de trotter dans mon esprit donc j’y ai réfléchi davantage.

Pouvez-vous vous souvenir d’une époque avant Soundcloud ? Avant les listes de lecture d’iTunes, un moment où vous fouilliez avidement les bacs de disques et où vous discutiez avec les disquaires de ce qui était nouveau ? Avez-vous acheté des disques sans même les avoir écoutés simplement parce que vous avez aimé l’artwork et saviez que c’était quelque chose que vous deviez avoir ? Que la musique soit innovante ou non, vous aviez le sentiment d’avoir découvert quelque chose de spécial.

À bien des égards, la quantité écrasante de contenu à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui peut nous faire perdre de vue ce qui se passe. Les musiciens peuvent afficher une track la seconde après l’avoir terminée, et le monde entier peut potentiellement l’entendre en quelques minutes. Pourtant, le raz-de-marée de musique autoproduite est si grand qu’il est aussi plus difficile que jamais de se faire remarquer. Si vous êtes attentif et curieux, vous pouvez remarquer les nouvelles idées des gens, mais la question est maintenant : comment peut-on réellement suivre ?

Voici un fait qu’il faut garder à l’esprit : quelqu’un sait qu’il/elle fait de la musique de niveau supérieur seulement a posteriori.

Si vous vous concentrez sur la musique qui sonne bien pour vous, vos compétences et votre confiance augmenteront naturellement. Si vous prenez du plaisir à faire de la musique, vous tomberez dans cet état d’esprit appelé la zone. Dans cet état d’esprit, vous pouvez atteindre le meilleur de vous-même avec peu d’effort. Ce concept n’est pas ésotérique ou religieux, c’est une expérience connue étudiée en psychologie et un état à la portée de tous. Mais ce n’est pas le sujet de ce post.

La plupart du temps, de nouveaux genres sont créés lorsqu’un artiste crée un pont qui relie différents styles musicaux — pensez à la jungle qui a apporté l’influence des MCs jamaïcaines et des effets sonores avec des beats plus rapides et des basses foudroyantes. Pensez aux mashups underground et à des artistes comme Girl Talk, qui ne peuvent pas être released légalement, mais qui peuvent emprunter de la musique de n’importe où tant qu’elle fonctionne mélodiquement. Pensez aux derniers genres de musique dance qui émergent avec une popularité significative — tropical house, future bass, etc. Pouvez-vous m’expliquer ce que ces genres représentent ?

Sur le plan de la conception sonore, je pense à Serum, un synthétiseur derrière la création des sons de basse electro et dubstep. Est-ce que le côté inédit des sons ou de la technique de production fait que cette musique est innovante ?

Qu’est-ce que le niveau supérieur exactement ?

Pour moi, cela vient du point de vue de chacun. Mon point de vue sur l’innovation a radicalement changé au cours des dix dernières années. Mon intérêt pour le son ne cesse de changer, et ce que je ressens aujourd’hui pourrait être différent la semaine prochaine. J’aime tantôt la musique crue, mais pleine d’originalité, tantôt j’aime la pop généraliste surproduite pour ses techniques délirantes en mix et tantôt je remonte dans le temps pour revisiter les classiques de Miles Davis afin de reconnaître la véritable maîtrise de son art.

Selon moi, la véritable question est de savoir ce que vous cherchez et pourquoi.

Il est rare que mes titres « next level » atteignent la liste de lecture que j’écoute dans ma voiture. La musique de niveau supérieur est souvent celle à laquelle je peux m’identifier sur le plan univers/mélodie/contenu. Je crois que c’est aussi ce à quoi la plupart des gens s’identifient quand ils choisissent de faire une liste de lecture qui les touche. Ce n’est pas toujours quelque chose de grand, de fort, ou de courant, mais c’est souvent un élément musical déjà connu, juste bien réalisé ou un peu différemment. Si l’arrangement d’une chanson est astucieux et précis, il arrive souvent que les tricks provenant du mix ne soient pas la première chose que l’auditeur entendra, il le sentira davantage comme un tout.

Pour résumer cet article, il est essentiel pour tout producteur de se concentrer sur la conception sonore. Vos sons sont vos mots et votre voix en tant qu’artiste et rappelez-vous que c’est ce qui peut attirer l’attention de vos auditeurs plus que votre technique ou vos tricks.

JP

Quand le DIY devient un obstacle

Je veux vous parler du DIY (bricolage), c’est-à-dire de l’approche do-it-yourself pour faire de la musique. Certaines personnes ont le désir de commencer des projets massifs où elles créent tout elles-mêmes, à partir de zéro. Ils sont à la recherche de samples, ils enregistrent des bouts de ceci et de cela, ils passent des jours à écrire et réécrire des mélodies. Ils font tout eux-mêmes, et cela prend une éternité s’ils ne se laissent pas submerger et ne finissent pas par abandonner le projet. C’est alors que le DIY devient un obstacle.

Cela me rappelle la vidéo qui a parcouru Internet à propos de ce gars qui décide de faire un sandwich à partir de zéro et de créer tous les éléments nécessaires tout seul. Il ramasse le sel de la mer, trait la vache lui-même, apprend à faire du pain, etc. Alerte spoiler — quand le gars mange enfin le sandwich (qui lui a coûté près de 1500 $ en dépenses) le résultat était quelque peu médiocre, et décevant.


Les gens qui se spécialisent font « leur truc » mieux, plus vite, avec de meilleurs éléments, des outils, de la finesse et de l’expérience qui font souvent la différence. Dans le studio, c’est la même chose. Je suis sûr qu’il y a des domaines de la production et de l’écriture musicale que vous n’appréciez pas plus que ça et d’autres que vous pourriez faire toute la journée. Si nous laissons les obstacles nous frustrer et détruire notre énergie mentale, l’effet peut être très néfaste.

Il ne faut pas écarter les obstacles de notre chemin. Les obstacles sont le chemin. (Proverbe bouddhiste)

Vous voyez peut-être où je veux en venir avec ça, car je suis un grand fan de la collaboration musicale et de la productivité en studio. C’est un grand sentiment que de pouvoir avancer rapidement dans vos productions lorsqu’une personne peut participer avec ses forces dans un domaine et vice versa, alors la question est : comment tirer le meilleur parti de vos compétences tout en profitant de l’aide ?

Trouvez ce que vous aimez faire. L’identification de vos forces fera une grande différence dans votre confiance et votre compréhension de vous-même en tant qu’artiste. C’est une tâche à laquelle beaucoup de gens que j’entraîne et avec qui je parle oublient. Est-ce que votre truc est la conception sonore, le mix, la recherche du set de samples parfait ? Les tâches axées sur la production où vous êtes le plus actif et le plus engagé sont là où vous trouverez votre force. D’un autre côté, il est important de comprendre les domaines dans lesquels vous êtes moins à l’aise et moins doué et de garder cela en tête lorsque vous collaborez avec les autres. Si vous pouvez vous spécialiser dans ce que vous faites le mieux, vous serez un atout précieux pour tous ceux qui ont de la difficulté dans ce domaine.

Investissez en vous-même. Quel que soit le domaine dans lequel vous êtes le plus à l’aise, envisagez d’acquérir le meilleur équipement et les meilleures connaissances de cette spécialité. Par exemple, si le mix est votre force, vous devriez absolument suivre Pensado sur YouTube pour en apprendre le plus possible sur le mixage, et vous renseigner sur les plug-ins kick-ass utilisés par les pros. Trouvez votre modèle dans ce domaine et étudiez ce qu’il/elle fait, quel équipement il/elle utilise, comment il/elle l’utilise et surpassez-le ! Découvrez qui sont ses mentors, et ainsi de suite. Si vous parvenez à savoir qui influence votre modèle, vous gagnez en influences critiques.

Surveillez votre ego. Vous êtes-vous déjà vu en train de dénigrer une technique ou un outil parce que vous pensez qu’il n’est pas fait pour vous ? Combien de fois avez-vous rejeté quelque chose sans même lui donner une chance ? Si vous le pouvez, pensez que si vous avez évité certains plug-ins comme les channel strips ou un compresseur spécifique, peut-être même un DAW sans aucun argument pour le faire. En outre, si quelque chose est considéré comme « mauvais », il est important de comprendre la différence avec ce qui est considéré comme bon et de faire votre propre opinion après avoir examiné les faits. J’ai été surpris de lire des choses que les gens ne devraient pas utiliser sur des outils comme la compression multibandes, qui est l’un de mes préférés pour le sound design en ce moment. Pour une raison ou une autre, les producteurs de rock semblent détester la compression multibandes, mais je ne comprends pas pourquoi quand vous voyez ce qu’il est possible de faire avec entre de bonnes mains.

Comme toujours, votre opinion est appréciée et la discussion reste ouverte.

JP

Ce qu’il manque à Ozone d’Izotope

Ce fut une grande surprise d’accueillir la nouvelle mise à jour Ozone et Neutron d’Izotope la semaine dernière. Comme j’utilise les deux produits, j’ai immédiatement commencé à regarder les nouveautés.

Il y aura sans aucun doute une tonne de tutoriels et nouvelles reviews sur YouTube, mais je veux aborder ce post autour de la façon dont j’utilise ces plug-ins, et aussi réfléchir à un problème que je trouve trop courant dans la production de logiciels, un problème qui selon moi n’est pas pris en compte par la série Ozone d’Izotope.

Mais tout d’abord, parlons de là où Izotope a vraiment réussi.

Le son : Je ne peux pas mettre exactement le doigt dessus, mais selon mes oreilles, il y a une amélioration notable de la qualité du son dans Ozone 8. C’est peut-être une question de suréchantillonnage ou quelque chose avec les filtres, mais le son est plus pointu, plus clair et plus précis par rapport aux versions précédentes.

Le workflow : Ozone 8 est livré avec plusieurs nouvelles fonctionnalités qui offrent un moyen plus rapide pour obtenir le son que je veux. Le maximizer inclut maintenant un Loudness Control ainsi que l’addition de référence pour comparer les versions via la commande de balance tonale.

Le Tonal Balance : Un outil fascinant qui vous permet de visualiser les niveaux de fréquence de votre piste, et vous permettra de faire correspondre les EQ cibles d’un genre de musique spécifique. Avoir un feedback visuel de l’endroit où se trouve votre balance tonale par fréquence, et un accès facile à ces niveaux d’égalisation est une façon rapide et efficace pour obtenir un son professionnel. J’ai fait quelques tests plus tôt aujourd’hui et j’ai trouvé le système de cible assez précis, mais à la fin, j’ai trouvé les plages de cible légèrement décalées pour les basses et hautes fréquences (voir plus bas).

Mixer visuel : C’est de la bombe dans Neutron 2, et pour cette seule fonctionnalité, j’achèterais toute la suite. Le mixer visuel vous permet de placer et de positionner vos pistes visuellement sur le spectre (volume, panning et width). C’est un bon processus, et la fenêtre d’édition est moderne et sci-fi. Si vous travaillez avec plusieurs pistes et que vous avez souvent des pistes mono, c’est tout simplement un ajout incroyable. Une des choses qui m’a époustouflée, c’est que vous pouvez automatiser le panning, ce qui ouvre les portes à de magnifiques options en matière de design sonore.

Amélioration de l’assistant de Mix. J’aime beaucoup l’assistant de mix. J’ai entendu beaucoup de gens s’en moquer, ou être réticents à l’idée qu’il est impossible pour l’IA de faire le travail d’un humain, mais honnêtement si l’assistant peut tirer tous les outils dont j’ai besoin et préparer le terrain pour que je puisse faire mes réglages plus rapidement, je ne m’en plaindrai pas.

Communication entre les plug-ins : Cette fonctionnalité est vraiment cool. Vous pouvez ajuster l’égaliseur à partir d’une fenêtre sur un autre channel entrant, qui se reflète dans d’autres instances du plug-in. C’est super utile quand vous voulez apprivoiser la relation entre kicks et bass car vous voulez les EQ côte à côte. Il est très fonctionnel.

En fin de compte, j’aime beaucoup la mise à jour d’Izotope et j’utiliserai de nombreuses fonctionnalités nouvelles et améliorées. Je voudrais cependant prendre une minute pour attirer votre attention sur une critique particulière à Izotope.

Généralisation de la clientèle : Il est malheureux de constater que de nombreuses grandes entreprises réduisent les clients potentiels à trois types simples : pop, edm et hip-hop. Je vois comment cela rend la commercialisation plus facile, mais qu’en est-il des producteurs comme moi qui créent et travaillent sur de la musique underground et expérimentale ? Je dis cela parce que beaucoup des nouveaux outils livrés avec Ozone et Neutron sont construits avec des presets comme points de départ pour mixer et maîtriser seulement trois types de musique. Selon moi, c’est assez réducteur, et le fait que l’on ne puisse se référer qu’à 3 types de formes tonales est, à mes yeux, un échec total. Cela me rappelle LANDR qui ne donne que 3 types de gammes sonores. C’est décevant parce que j’ai l’impression que ce logiciel s’attend à ce que vous soyez ceci ou cela, ce qui sort clairement de la conception des presets spécifiques au genre — comme s’il n’y avait pas d’autres types de musiciens dans le monde ?

Ce que la série Ozone d’Izotope ne prend pas en compte, c’est que des gens comme moi ou plusieurs de mes amis et collègues gagnons notre vie en créant de la musique qui ne rentre pas dans la catégorie pop, EDM ou hip-hop.

Gourmand pour le CPU : J’ai un MacBook récent, entièrement équipé pour la performance, et en exécutant plusieurs instances d’Ozone, mon écran entier a commencé à scintiller et à faire des glitchs étranges. Le support d’Izotope a prétendu que c’était probablement ma surcharge CPU, mais je n’utilisais que 5 instances Neutron et 1 Ozone 8, plus un mixer visuel. Si mon ordinateur sur mesure est durement touché par l’utilisation du CPU, imaginez comment l’utilisateur lambda va faire face à de telles demandes sur le processeur.

Cela va de pair avec le nouveau plug-in de mastering d’Eventide Elevate qui est si gourmand qu’il en est à peine utilisable. Assez drôle, quelques jours après la mise sur le marché d’Ozone 8, Eventide a baissé le prix de son plug-in de 50 %…

Pourtant, à mon avis, la suite Ozone mise à jour est un outil sérieux que je vous recommande. Il délivre un son d’une qualité impressionnante. Comme toujours, je veux savoir ce que vous pensez de ces outils et n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous pour partager votre opinion.

Cheers,

JP

 

Comment allier relations, rôle parental et musique ?

Je suis père de famille. On me demande souvent comment j’arrive encore à trouver le temps de faire de la musique avec l’agitation tous azimuts qui règne sur ma vie. Il n’y a pas d’équilibre parfait dans ce que la vie vous offre — l’équilibre entre la musique et le rôle parental est un défi — mais j’arrive à diriger une maison de disques, à faire des sets live et à sortir des productions originales, tout en étant parent. La vie d’une personne qui a la responsabilité de faire de la musique et d’être parent est très différente de celle d’une personne qui n’a besoin de se concentrer que sur elle-même et la musique. Prendre conscience ce fait et l’accepter a été pour moi le premier pas vers l’appréhension de mes propres frustrations.

Votre temps libre va devenir sacré.

En tant que parent, vous devez éliminer toutes les distractions possibles au moment où vous êtes prêts à faire de la musique, parce que votre temps est limité. « C’est évident », dira-t-on, mais en fin de compte, en tant que musicien et parent, c’est le point le plus important selon moi pour profiter au maximum de son temps.

  • Prévoyez du temps pour la création. Cela implique également l’aide de votre partenaire, car il/elle mérite aussi d’avoir son propre temps de créativité en retour.
  • Essayez de faire de la musique hors de chez vous. Si possible, partagez un studio avec quelqu’un ou essayez de trouver un endroit où personne ne peut vous interrompre.
  • Désactivez les notifications électroniques, les médias sociaux, votre téléphone, etc.

L’ennemi numéro un de la créativité est de se concentrer sur trop de choses à la fois. Essayez de prendre un peu de temps sur les choses moins productives comme jouer aux jeux vidéo ou regarder des films, pour faire des choses comme apprendre à utiliser certains plug-ins qui seront bénéfiques pour votre art.

Echo Beach et Dahlia (Photo par Katherine Hoos)

Travaillez plus vite et corrigez plus tard.

Une chose que j’ai remarquée depuis que je suis devenu père, c’est comment j’ai dû optimiser mon utilisation du peu de temps libre dont je dispose pour maximiser ma productivité. Par exemple, je vais programmer une loop de percussion dans une fenêtre de 5 minutes de temps libre. J’ai aussi développé des astuces pour transformer une loop en chanson complète en peu de temps. J’aborde aussi vite que possible les éléments qui n’ont pas besoin de pensée critique. Voici quelques conseils que vous pouvez utiliser pour faire de même :

  • Déterminez à l’avance comment vous allez utiliser votre temps. Cela exigera de la discipline, mais par exemple, je sais à l’avance que ma prochaine session doit se concentrer sur une tâche spécifique, comme un remix ou un mixdown. Cela m’aide, une fois en studio, à empêcher mon esprit d’errer vers des sujets ou des tâches sans rapport. Une des choses que j’ai comprises après être devenu parent, c’est que lorsque je me rendais au studio, j’étais tellement excité que je voulais faire trop de choses à la fois, et finalement je n’avançais sur rien du tout.
  • Planifiez comment sera telle ou telle track. Vous devrez vous y tenir dans la création. Y a-t-il quelque chose dont vous puissiez décider à l’avance qui libèrera votre esprit de la prise de décisions fastidieuses ? Par exemple, combien de temps durera la piste sur laquelle vous travaillez ? Plutôt ambient ou dancefloor ? Punchy ou subtil ? Les athlètes peuvent dépasser leurs limites en visualisant à l’avance ce qu’ils feront et cela s’applique également pour vous. Plus les choses sont claires à l’avance, plus vous serez efficace. Utilisez un carnet de notes si nécessaire.
  • Ne vous concentrez pas tout de suite sur les détails. Les détails sont une perte de temps, alors essayez de vous concentrer sur la vue d’ensemble et corrigez tous les petits détails lors d’une session future.
  • Considérez votre limite de temps comme un outil créatif et non comme une contrainte. J’ai beaucoup appris en travaillant conformément au manifeste musical de Matthew Herbert et une chose que j’ai apprise, c’est que laisser des erreurs dans vos morceaux n’est pas une grosse affaire. Cela peut même être une déclaration artistique si vous croyez à l’imperfection. Parfois, cela peut bien sonner… si vous acceptez de les laisser.

Ne pas faire de musique n’est pas une perte de temps.

Une des choses que j’ai dû gérer, c’est le rêve éveillé. Quand je ne fais pas de musique, j’ai parfois peur d’être en retrait ou de manquer une occasion. Cependant, certaines des meilleures idées musicales me sont venues alors que je ne faisais pas de musique du tout. Partager cela avec d’autres m’a fait réaliser que je ne suis pas seul dans ce phénomène. Il semble que le cerveau peut faire éclore de grandes idées quand il fait autre chose ; tout arrive en temps voulu. Dans un article précédent, j’ai expliqué comment repérer vos déclics créatifs ; cela peut être un avantage crucial si vous en êtes conscient.

Echo Beach et Dahlia (Photo par Katherine Hoos)

Echo Beach et Dahlia (Photo par Katherine Hoos)

N’attendez pas les conditions parfaites pour commencer à faire de la musique. Habituez-vous parfois à travailler avec des écouteurs, à des moments très étranges de la journée. Get things done.

Faites place à des habitudes saines

Pour une raison ou une autre, je vois beaucoup de gens qui sont réticents à l’idée de prendre certaines habitudes. Ils associent la musique à la débauche et à la fête. Oui, c’est possible, et si c’est ainsi que vous le voyez, pourquoi pas. Mais en même temps, si vous aspirez à devenir plus professionnel, organisé et à faire bouger les choses, vous devrez vous concentrer sur vos priorités. Une des choses les plus utiles à faire est de rendre votre art plus sain.

  • Faites plus de sport. Le sport aide à la concentration et aux idées. C’est factuel. Dans mon cas, je peux faire un meilleur travail créatif après mon jogging, et je suis généralement plus enthousiaste à propos des nouvelles idées après une séance de yoga.
  • N’ayez pas de dépendances. Je ne parle pas de « dépendances » comme dans le cas d’un partenaire ou d’enfants, mais si vous dépendez de substances ou de conditions étranges pour faire de la musique, il est temps de vous en séparer. Assurez-vous de pouvoir faire de la musique sans ou avec peu de préparation, c’est une des choses les plus libératrices. Si vous avez besoin de « faire la fête » pour faire de la musique, cela limitera grandement vos options.
  • Profitez au maximum de vos heures matinales. Si vous n’en avez pas déjà fait l’expérience, les matins sont en fait un excellent moment pour faire preuve de créativité. Certaines personnes croient qu’elles ne peuvent travailler que la nuit, mais — pour la plupart — c’est faux. Vous pouvez obtenir beaucoup de choses faites avec un esprit clair et des oreilles fraîches. Je fais toujours mes masterings le matin, car à cette heure-ci, mes oreilles sont à leur plein potentiel.
  • Méditez. En fait, cela a probablement été mon arme secrète pour rester productif pendant ma paternité. Une simple pratique de 5 à 10 minutes me vide l’esprit et m’aide à rester très créatif, tout en mettant de l’ordre dans mes problèmes.

Enfin, essayez d’impliquer votre enfant ou vos proches dans votre musique. Ce n’est pas quelque chose qui doit nécessairement fonctionner, mais cela peut les aider à comprendre ce que vous faites, comment vous le faites et ce que cela implique en termes de concentration.

 

J’espère que certains de ces points vous aideront à maximiser votre temps en tant que parent ou partenaire ! Rappelez-vous également que vous pouvez toujours demander de l’aide.

Le piège du modulaire

En ce moment, c’est la fièvre de la synthèse modulaire, et pour cause. Les sound designers et amateurs de synthés qui veulent porter leur conception sonore à un niveau supérieur ne manqueront pas de superbes modules à collectionner, et rien n’empêche qui que ce soit d’assembler le système de ses rêves. Cela dit, le chemin vers le modulaire n’est pas dépourvu d’embûches, et avant de vous précipiter et de commencer à construire votre propre rack, je voudrais partager quelques idées avec vous avant de tomber dans le piège du modulaire.

Intellijel Rubicon

Intellijel Rubicon

J’ai passé beaucoup de temps récemment à essayer mon propre modulaire. J’ai utilisé le Rubicon d’Intellijel, et je peux témoigner des choses qui enthousiasment les gens — tout le côté désordonné qui rend l’expérience modulaire si particulière, le son unique, lourd et riche, les nombreuses surprises amusantes qui surviennent dans cet environnement quelque peu imprévisible. Même avec des logiciels tels que Reaktor, Reason ou Softube Modular, les sons que vous pouvez générer ne sortiront jamais de la même manière sans de vrais câbles et des modules eurorack.

À mon avis, ce sont là quelques-uns des avantages de l’utilisation d’une configuration modulaire :
La qualité de son provenant du modulaire est sensiblement différente et pure. Le Rubicon Intellijel Rubicon que j’utilise semble avoir un son unique et pur, bien différent de celui des ondes sinusoïdales que j’ai pu entendre sur les synthétiseurs des logiciels. C’est difficile à décrire, mais je peux honnêtement le ressentir plus profondément — tout comme un mixdown analogique sera légèrement différent d’un mixdown numérique. Si comme moi, vous êtes vraiment fasciné par les sons, vous pouvez facilement vous laisser séduire.
Le matériel pratique plonge l’utilisateur dans un flow qui peut devenir addictif. Pour tirer quelque chose de votre setup modulaire, vous devez être activement impliqué dans chaque étape — le raccordement d’un module à un autre, encore et encore, de différentes façons, exige votre engagement total et toute votre attention — c’est très prenant. Le temps peut passer très vite lorsque vous créez de la musique de cette façon : être à ce point concentré sur le son est vraiment incroyable.
Communauté. Vous n’aurez pas besoin de chercher longtemps pour trouver des communautés en ligne utiles et attrayantes sur le modulaire. Vous apprendrez bientôt à utiliser vos modules de manières créatives que vous n’auriez pu soupçonner auparavant. Prenez le temps de rejoindre ces groupes, car les connaissances partagées dans les discussions vous seront précieuses si vous commencez à peine.
Connaissances. D’un point de vue pédagogique, je pense que travailler avec un système modulaire (peu importe sa taille) est l’une des meilleures façons d’apprendre comment le son peut être altéré et modifié. Avec des résultats automatiques, vous entraînerez vos oreilles à comprendre comment un module peut affecter significativement un autre module et comment la combinaison de plusieurs d’entre eux peut créer des sons vraiment étranges et trippants.

Jusqu’à présent, tout est beau et amusant, mais lorsque l’euphorie initiale se dissipe, vous serez probablement surpris par certaines choses que vous n’aviez pas anticipées plus tôt. Voici quelques inconvénients de la configuration modulaire :

Le coût peut être un frein. Construire votre propre rack modulaire vous coûtera cher. Juste le prix des câbles de patch nécessaires pour chaque module pourrait très bien vous faire transpirer, et vous aurez bien sûr besoin d’un boîtier, de sorties, d’entrées, de VCAs, de modules, d’oscillateurs, de LFOs, de filtres…, et ce n’est que le début.
Temps investi. Je ne me plaindrai pas si vous vous perdez pendant des heures dans la synthèse audio, mais c’est ce qui arrive avec un rack cool qui demande toute votre attention. Comme pour n’importe quel autre outil de votre arsenal, vous voudrez être utile et productif avec, ce qui veut dire créer les sons dont vous avez besoin rapidement, mais cela prendra du temps pour y parvenir.
Une marche à franchir. Pour beaucoup de producteurs habitués à créer du son uniquement dans un logiciel, il peut être un peu plus difficile de mettre les choses en route.
Options infinies. Avec des dizaines d’entreprises produisant des filtres, des effets et tout ce qui se trouve entre les deux pour Eurorack, vous pourriez avoir l’impression de ne jamais en avoir assez pour ce que vous voulez faire ou ce dont vous avez besoin.
Ceci étant dit, je recommande de saisir l’occasion pour mettre en pratique le modulaire. Mais avant de construire votre propre rack, faites-vous une faveur et demandez-vous ceci :

Qu’est-ce que vous recherchez exactement avec ça ?

Ce que je veux dire c’est, jouez-vous en live ? Êtes-vous un sound designer à la recherche de sons uniques et originaux pour vos projets et votre travail ? Vous créez un rack pour le plaisir pendant votre temps libre ? Ces questions sont importantes, car vous pouvez ensuite commencer à planifier à l’aide d’un site appelé Modular Grid — une ressource qui s’avérera incroyablement utile pour répondre aux questions de départ.

Une dernière remarque —J’ai l’impression qu’il y a beaucoup d’idées assez trompeuses, et pas vraies du tout sur la notion de « modulaire ». J’entends souvent dire

« combien il est facile de faire de la musique en utilisant des synthétiseurs modulaires, comme vous serez davantage pris au sérieux en tant qu’artiste, et combien d’autres opportunités viendront à vous si vous pouvez construire le rack ultime… »

Reaktor

Reaktor Blocks : Une excellente alternative.

Comme je l’ai souligné plus tôt, la mise en place d’un modulaire prend beaucoup de temps, beaucoup d’argent et un apprentissage abrupt que vous n’auriez pas anticipé au début. Regardez des logiciels tels que Reaktor où vous pouvez virtuellement mettre en place pratiquement tout ce que vous pouvez faire avec des composants modulaires. Reaktor n’est qu’à 199 USD et a besoin d’un ordinateur modeste, c’est tout. Beaucoup de gens adorent le look de leurs modulaires en constante évolution, mais ils sont beaucoup moins nombreux à devenir des musiciens respectés grâce à leur équipement modulaire. Il y a quelques exemples qui ont accompli beaucoup de choses avec leurs jouets analogiques, mais il y a beaucoup plus de gens qui ne crachent que des pets et des bips aléatoires, à mi-chemin entre la fascination et la frustration. Ce n’est pas grave si les bips sont votre truc, mais la vague de lettres de fans n’arrive probablement pas aussi vite que vous l’espériez. Enfin, la construction du rack ultime est à bien des égards une course sans fin. Dès l’arrivée de votre nouveau filtre ou VCA, vous avez déjà décidé que vous aviez besoin d’un autre composant pour le rendre encore meilleur, et vous n’êtes presque jamais satisfait de ce que vous avez.
Autres alternatives possibles : Softube Modular, Reason, Bitwig, VCF Rack (gratuit).

Le consensus est là – le modulaire est formidable, addictif et une excellente façon d’apprendre la synthèse. Il est également vrai que la construction d’un rack est extrêmement coûteuse et pas nécessairement plus productive. Puisque ce blog parle de productivité, de créativité et d’aborder tout ce qui nous empêche d’y arriver, j’espère que mes impressions sur le passage au modulaire contribueront à rendre votre expérience positive.

Parlez-moi de vos expériences, de vos idées, de vos impressions ou de quoi que ce soit d’autre en laissant un commentaire ci-dessous.

Cheers ~ JP