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Configuration hybride Ableton-matériel

Les producteurs se sentent souvent à l’aise avec leur ordinateur et ont l’impression de ne pas en avoir assez, alors ils décident d’investir dans du matériel (ou hardware).

Une fois que vous maîtrisez quelque chose, il est tout à fait naturel de vouloir passer au niveau supérieur. Vous pouvez avoir le sentiment que vous n’en tirez pas assez, ou que le support est limité d’une certaine manière. Pour mes étudiants, ce sentiment se traduit souvent par le passage d’un DAW comme Ableton à une configuration basée sur le matériel.

Ils pensent souvent qu’en faisant cela, ils vont débloquer un son plus riche, et une interface plus intuitive et instrumentale. Ils pensent qu’ils seront libérés, qu’ils pourront simplement improviser des compositions sans avoir à se fier à un clic de souris « artificiel » ou à un mapping MIDI dans un DAW.

La vérité est qu’une fois qu’ils ont fait ce saut, et qu’ils ont abandonné Ableton pour un Electron Octatrak et un modulaire, ils se retrouvent souvent encore plus limités par l’interface utilisateur étrangère et le fait que le modulaire n’ait pas de bouton « annuler », ou de sauvegarde de patch.

C’est pourquoi je leur recommande toujours d’utiliser une configuration hybride Ableton-matériel qui incorpore le meilleur des deux mondes, où la nature tactile et plug and play du matériel rencontre la commodité de pouvoir facilement sauvegarder et revenir aux réglages de l’ordinateur.

Au fil des ans, je pense avoir acquis une philosophie assez complète sur la manière d’aborder cette intégration, que je souhaite partager avec vous dans cet article.

Cependant, parlons d’abord du matériel, afin que vous puissiez comprendre ses forces et ses faiblesses.

A photo of a simple example of an Ableton-hardware hybrid setup.

 

Mythes sur le matériel

Le son est automatiquement meilleur

Ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un matériel que le son sera miraculeusement meilleur. Dans certains cas, la somme analogique peut résoudre certains problèmes et améliorer certaines choses, mais elle peut aussi avoir un son différent de celui du numérique et, comme nos oreilles sont habituées au numérique, cela peut être trompeur. Nous ne sommes plus en 2005 ; les instruments virtuels ont progressé à pas de géant au fil des ans. Même pour une oreille aguerrie, il est difficile de faire la différence entre une TB303 émulée et la version Roland Cloud. L’analogique a du charme et une texture spécifique, mais c’est différent du numérique. Certaines personnes s’embrouillent une fois devant certaines machines.

Cependant, il y a des choses qui se produisent avec le son dans le matériel (hardware) qui est difficile à émuler dans le logiciel (software). Par exemple, le « fantôme dans le son » — cette main presque invisible qui crée des accidents aléatoires et heureux hasards dus au fait que vous travaillez avec du courant électrique pur, plutôt qu’avec une représentation binaire de celui-ci.

Cette « main » donne souvent lieu à des sons impossibles à reproduire, qui n’existent que le temps de leur projection par les haut-parleurs. Pour moi, c’est la magie du matériel — cette imprévisibilité qui existe pendant un instant fugace, jusqu’à ce qu’elle disparaisse, pour ne plus jamais être entendue, à moins que vous ne la capturiez.

En d’autres termes, l’analogique a un son que le numérique n’a pas et c’est une esthétique qui plaît à beaucoup de gens. Croyez-le ou non, certaines personnes préfèrent vraiment le son numérique, principalement parce que nos oreilles s’y sont habituées.

Cependant, que vaut cette capacité, si vous ne pouvez pas la capturer correctement? C’est pourquoi il est impératif, lorsque vous achetez du matériel, d’acheter également une interface audio solide pour pouvoir enregistrer le son avec la plus haute fidélité. En effet, au bout du compte, le son de votre matériel sera aussi bon que le maillon le plus faible de la chaîne.

C’est plus intuitif

C’est une autre idée reçue. En fait, le matériel analogique peut créer une nouvelle série de problèmes, le principal étant qu’il est impossible de charger un réglage ou un patch. Il n’est pas non plus possible de revenir à un réglage antérieur si quelque chose se dérègle.

Au lieu de cela, vous devez travailler à rebours afin de comprendre où cela a mal tourné. Et s’il s’agit d’un système analogique, il y a de fortes chances qu’en raison du « fantôme dans la machine », vous ne puissiez pas revenir à votre point de départ. Il en résulte des heures interminables de bricolage infructueux.

Cela pose également des problèmes pour les performances en live. Je me souviens lorsque je me produisais à MUTEK avec une installation modulaire. J’étais au milieu du soundcheck, en train de jammer sur mon modulaire, me perdant dans les fréquences. Puis, à la fin de la balance, j’ai réalisé que je devais tout remettre au point de départ pour le début du set. C’était frustrant, c’est le moins qu’on puisse dire. Sur un ordinateur, j’aurais pu simplement recharger le projet.

Si vous êtes allergique à la souris et à l’écran, le matériel pourrait peut-être répondre à vos besoins, mais cela ne veut pas dire que ce sera plus facile.

Ce n’est pas un DAW

Qu’est-ce qu’une MPC, Octotrak, Deluge si ce n’est une station de travail audio numérique (Digital Audio Workstation, DAW)? Ils sont numériques, traitent l’audio, et sont un environnement de travail. En fait, vous ne faites que substituer une interface intuitive qui ressemble à un ordinateur portable à une interface compliquée qui ressemble à une boîte avec des boutons (attendez, n’est-ce pas ce qu’est un ordinateur portable, une boîte avec des boutons?)

Si vous ne supportez pas l’esthétique d’un ordinateur portable et que vous voulez quelque chose de plus épuré, c’est votre droit en tant que créatif. Sachez simplement qu’il est beaucoup plus difficile de déposer un échantillon de batterie dans un MPC que dans Ableton assisté d’un Push ou Maschine. Si vous détestez l’aspect d’un ordinateur portable sur scène, dissimulez-le dans un étui.

 

Comment tirer le meilleur parti de votre matériel?

Apprenez un élément à la fois

Les gens achètent souvent beaucoup de matériel d’un seul coup sans comprendre leurs besoins. À moins que vous ne copiiez exactement la configuration de quelqu’un à partir d’une vidéo YouTube, et que vous ne souhaitiez obtenir exactement le même son, il y a de fortes chances que les gens veuillent que leur propre matériel corresponde à leur vision artistique.

Ainsi, les gens se diront souvent « ok, j’ai besoin d’un synthé, d’une drum machine, d’un ensemble d’effets et d’un “cerveau” dans lequel je peux diriger le tout ». Ensuite, ils installent tout cela et se rendent compte qu’ils sont totalement dépassés et qu’ils n’ont aucune idée de la façon de l’utiliser, parce qu’il n’y a pas de recette pour cela.

C’est pourquoi je recommande de commencer par une seule pièce de matériel et de devenir vraiment bon avec celle-ci. Une fois que vous savez comment elle fonctionne, vous pouvez commencer à penser à la partie suivante de la chaîne.

Disons que vous commencez avec un synthé analogique. Tout d’abord, vous devez comprendre où se trouvent tous les filtres et ce qu’ils font. Comprenez comment sonnent les oscillateurs et comment vous pouvez les router. Ensuite, vous pouvez envisager votre prochain ajout.

Donc, si vous avez un synthé, la prochaine chose que vous allez probablement vouloir est un moyen de le séquencer. C’est souvent une boîte à rythmes avec un VC gate qui peut signaler au synthétiseur de jouer (ou non) certains paramètres. Je recommande le Beatstep Pro (Arturia) ou le Pioneer DJ Toraiz Squid. Bien sûr, il y en a beaucoup que vous pourriez ajouter, mais ces deux-là sont très polyvalents et se prennent en main rapidement.

Une fois que vous avez compris cela, peut-être que vous voudrez un effet afin d’obtenir plus de caractère du synthé. Assurez-vous que les effets que vous achetez sont exactement ce que vous voulez en les testant sur le synthétiseur séquencé. S’ils ne créent pas exactement ce que vous voulez, alors achetez-en de nouveaux. Il n’est pas nécessaire de passer à autre chose avant d’avoir trouvé la solution.

Si vous passez à autre chose trop tôt, vous risquez de vous empêtrer dans votre nouvelle configuration et de ne pas savoir comment l’utiliser. Vous vous retrouvez alors avec un mal de tête à 5 000 $, et vous n’êtes ni plus ni moins créatif.

Cependant, si vous comprenez bien vos pièces avant d’étendre la chaîne, vous rencontrerez moins d’obstacles.

Enregistrez tout

Rappelez-vous, souvent avec du matériel analogique, ce que vous avez fait n’existera qu’à ce moment-là. Il se peut que vous ne puissiez plus jamais l’enregistrer. Par conséquent, assurez-vous que vous disposez de beaucoup d’espace sur le périphérique sur lequel vous enregistrez, car vous devriez enregistrer presque tout.

Cela fonctionne particulièrement bien si votre processus créatif consiste à créer un tas de boucles, puis à assembler ces boucles pour en faire un morceau.

À vrai dire, le matériel ne nécessite pas de mappings MIDI sans fin ni de clics, et est plus instrumental, à bien des égards. Les boutons sont bien adaptés aux circuits et les touches sont pondérées pour interagir avec le synthétiseur d’une manière qui n’est pas forcément celle d’un contrôleur MIDI standard. Par conséquent, les boucles que vous créez peuvent très bien être plus intéressantes que tout ce que vous auriez pu faire avec un synthé logiciel.

Assurez-vous que votre enregistrement est propre

Comme je l’ai déjà mentionné, vous avez besoin d’une bonne interface audio. Je recommande la Focusrite Scarlett ou la SSL2. Elles enregistrent à une fréquence d’échantillonnage élevée et captureront la représentation la plus pure de ce qui sort de votre installation.

En outre, vous devez enregistrer correctement. Par conséquent, le signal doit être aussi proche que possible de 0 dB, car le plancher sonore sera toujours le même sur le matériel. Ainsi, si vous enregistrez à -6 dB comme vous le feriez avec des instruments numériques, lorsque votre enregistrement matériel est chargé dans votre « cerveau », il ne semblera pas assez fort dans de nombreux cas.

C’est parce que -6 dB dans le monde physique est silencieux. Donc, naturellement, vous allez augmenter le volume. Cependant, lorsque vous montez le son, vous ajoutez 6 dB de bruit à l’enregistrement. Vous voulez peut-être ce bruit, mais il ne sera pas parfaitement fidèle à la réalité de votre enregistrement original. Par conséquent, assurez-vous toujours, lors de l’enregistrement, qu’il est aussi proche de 0 dB que possible.  

Avoir conscience que vous serez à nouveau un noob

Ce n’est pas parce que vous étiez un utilisateur compétent d’Ableton que vous serez un utilisateur compétent de matériel. Vous devrez reprendre le manuel de l’utilisateur et regarder de nombreuses vidéos YouTube pour vous remettre à niveau.

Vos premiers trucs auront probablement un son horrible. Cela peut être décourageant, mais c’est la réalité que vous devrez accepter. Ce n’est pas parce que vous avez fait de la musique électronique « dans la boîte » que vous serez capable de la faire « hors de la boîte ».

another photo of an Ableton-hardware hybrid setup

Comment tirer le meilleur parti d’une configuration hybride Ableton-matériel

 

Dans le cadre de cet article, nous allons supposer que vous maîtrisez votre DAW; nous utiliserons Ableton comme principal exemple.

Jouer sur les forces de l’autre

L’objectif d’une configuration hybride est d’acheter ce que l’ordinateur ne peut pas vous donner, et/ou de compléter ce que vous faites sur l’ordinateur avec du matériel.

Comme vous le savez, le processus dans Ableton est assez intuitif et n’est pas de nature destructive. Si vous faites une erreur, vous pouvez toujours annuler ou revenir à une version précédente du projet.

Il est également beaucoup plus facile de visualiser l’arrangement d’un morceau sur Ableton que sur une MPC.

Cependant, vous préférez peut-être la jouabilité de la MPC. Eh bien, il existe une solution à ce problème — elle s’appelle Ableton Push. Je l’utilise pour pratiquement tout, c’est incroyable. Il ajoute cette instrumentation tactile qui manque lorsqu’on utilise une souris. De plus, tous ses mappings MIDI sont conçus pour être standardisés et intuitifs avec Ableton.

Utiliser Ableton comme membre d’un groupe

Une bonne façon d’utiliser Ableton en conjonction avec votre matériel est de l’utiliser comme un musicien de session/membre de groupe. Écrivez la structure de base d’un morceau sur Ableton, synchronisez-la en MIDI avec votre matériel, puis acheminez votre matériel dans des canaux et commencez à improviser. À l’intérieur d’Ableton, vous pouvez également créer des chaînes d’effets complexes qui peuvent moduler le matériel de manière inattendue, vous donnant ainsi quelque chose d’entièrement nouveau.

Utiliser Ableton pour préserver les sons

Une autre façon d’utiliser Ableton pour compléter votre matériel dans une configuration hybride Ableton-matériel est de pouvoir disposer de plusieurs versions d’un même projet contenant toutes les boucles que vous avez enregistré avec votre matériel. Étant donné que l’environnement d’Ableton ne détruit pas les formes d’onde comme le ferait une MPC en raison de son espace disque limité, vous pouvez modifier les formes d’onde sans avoir à créer plusieurs fichiers volumineux. Au lieu de cela, vous avez simplement des projets individuels pour différentes versions de l’enregistrement.

Divisez votre temps en sessions techniques et créatives

Cela fonctionne que vous soyez purement matériel, ou que vous utilisiez une configuration hybride Ableton-matériel. Le fait est qu’à chaque fois que vous intégrez du matériel analogique, il y a un processus de configuration. Vous ne pouvez pas simplement charger des paramètres. Vous devez donc configurer tous vos patches, vos effets et les bypasser correctement, faire fonctionner votre séquenceur et mettre de l’ordre dans vos patterns. Vous devez ensuite vous assurer que tout est reproduit près de 0 dB pour éviter le bruit tant redouté.

Cela va consommer une bonne quantité de matière grise.

Par conséquent, une fois que tout est prêt, assurez-vous de faire une pause. Allez boire une bière, méditez, faites de l’exercice ou faites ce que vous voulez pour vous remettre les idées en place.

Puis revenez et commencez à jouer et à être créatif avec votre configuration hybride Ableton-matériel.

Les contrôleurs MIDI sont vos amis

Le mapping MIDI est vraiment facile sur Ableton. Bien sûr, cela prend un peu de temps à mettre en place, mais ce n’est souvent rien comparé au temps que vous passerez à régler le matériel pour obtenir un résultat similaire. Par conséquent, procurez-vous des faders et des boutons MIDI pour contrôler certains processus internes d’Ableton.

Le MIDI créera cette sensation tactile que procure le matériel. Le Push est, une fois encore, un excellent moyen d’y parvenir, car il est intuitif avec Ableton. Cependant, certaines personnes ne veulent pas dépenser autant d’argent pour un contrôleur MIDI. Dans ce cas, il existe des dizaines d’excellents contrôleurs qui vous permettent de créer vos propres instruments à la volée.

Quelques suggestions : AKAI midimix, Novation Launch Control

Ces mappings affecteront également votre matériel, puisque vous pouvez les mapper sur différents faders internes qui modifient le son du matériel, comme le volume du canal ou les paramètres d’EQ chirurgicaux.

En fin de compte, faites ce qui fonctionne le mieux pour votre processus créatif. Il ne s’agit là que de recommandations tirées de mon expérience de l’utilisation exclusive des deux systèmes, puis de leur intégration. N’oubliez pas qu’il y a une courbe d’apprentissage pour tout, et que les choses qui étaient vraies pour l’un ne le seront pas pour l’autre. Il n’y a pas de solution miracle lorsqu’il s’agit de faire de la musique. Le matériel ne vous rendra pas incroyable, le logiciel ne vous rendra pas incroyable. Seuls le talent et le dévouement le feront.

Certains liens contiennent des offres d’affiliation.

Ma méthodologie de production musicale : le vaisseau mère (Pt. II)

Je ne sais pas si vous êtes fan de films de science-fiction, mais je le suis. Une chose que j’aime beaucoup dans ce genre de films, ce sont les invasions d’extraterrestres, où ils tombent du ciel après avoir sauté d’un énorme vaisseau spatial ; où tous les méchants sont rassemblés et ensuite déployés. Dans la création musicale, j’applique un concept similaire à mes propres méthodes de production musicale et à ma méthodologie globale. Depuis que j’ai transmis cette idée aux gens que j’entraîne, je les vois faire des choses vraiment cool en utilisant le concept du « vaisseau mère ». Ils adaptent cette méthode à leur propre façon de faire de la musique, et quand ils me la montrent, j’apprends une chose ou deux sur la façon d’améliorer mes méthodes de production musicale.

Cet article porte sur le concept de vaisseau mère, et je partagerai un template Ableton Live vide que vous pouvez réutiliser pour votre propre travail. Je couvrirai également quelques fonctionnalités d’Ableton qui peuvent vous aider à concrétiser vos idées.

LE VAISSEAU MÈRE : PAR OÙ COMMENCER ?


Connaissez d’abord votre musique. Quels que soient les genres que vous écoutez, apprenez connaitre leurs éléments et ce dont vous avez besoin. Si vous lisez régulièrement ce blog, vous savez que j’insiste toujours sur connaître et utiliser des références. Eh bien, la méthode du vaisseau mère commence aussi par l’utilisation de références. Il y a quelques questions essentielles que vous devez vous poser lorsque vous écoutez vos références :

  • Quels sont les sons prédominants ? Par exemple, en techno, le kick, les hats et la snare sont presque toujours là et pendant la majeure partie de la chanson. Il y a souvent des percussions et des effets, mais ce ne sont pas les acteurs principaux.
  • En quoi consiste la mélodie ? La mélodie a-t-elle un seul son (ex. synthétiseur) ou deux ou trois sons différents qui se parlent entre eux ?
  • Y a-t-il autre chose ? Parfois, nous pouvons nous perdre un peu dans une piste de référence, car il semble y avoir beaucoup de choses qui se passent, peut-être de petits sons en arrière-plan ou des tourbillons de grooves. C’est ce que j’appelle des distractions. Si vous voulez vraiment analyser une chanson, faites une boucle de 2 mesures juste au milieu ou quand la chanson est la plus complète, puis commencez à compter chaque son et donnez un sens à ce que vous entendez.

Une fois que votre chanson a été analysée, vous êtes prêt à construire un template.

LA CONSTRUCTION D’UN VAISSEAU MÈRE VIDE

Si vous avez envie de voir à quoi pourrait ressembler un template Ableton Live « Vaisseau mère vide », vous pouvez le télécharger ici :

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Il ne répond peut-être pas à vos besoins en tout temps, mais c’est quand même une excellente entrée en matière.

Ce modèle vide a été créé par ROOM323 que j’entraîne depuis presque 2 ans. Son modèle de départ est vraiment génial — peut-être même meilleur que le mien — alors je vais expliquer pourquoi je pense qu’il peut être vraiment utile.

  • Chaque son a sa propre piste.
  • Il y a juste assez de pistes pour tout couvrir et s’y limiter vous permet de rester concentré.
  • Les pistes d’arrière-plan et d’effets sont un bon rappel. Parfois nous oublions qu’un aspect de la chanson a été surutilisé, surtout pour des détails en arrière-plan. C’est aussi un rappel pour ne pas en faire trop.
  • Le stockage de vos boucles vous donne une vue extérieure de tout le potentiel que vous avez.
  • Il n’y a rien de mieux pour vous aider à prendre des décisions concernant vos différentes chansons.
  • Il peut être transformé en performance live !

COMMENT UTILISER LE TEMPLATE

La toute première partie de l’utilisation de ce template est de commencer par la collecte des « ingrédients principaux » (voir première partie de cette série). . Cela peut se faire en fouillant sur YouTube, en jammant avec un nouveau synthé VST de démo ou en traînant avec des amis tout en les enregistrant jouer au hasard avec des instruments. Tout peut être potentiellement bon, c’est la façon dont vous l’utilisez qui fera la différence.

« Ce n’est pas la note que vous jouez qui mauvaise — c’est la note que vous jouez après qui la rend bonne ou mauvaise » — Miles Davis

  1. Mettez chaque idée différente dans la piste appropriée du vaisseau mère.
  2. Vous aurez peut-être 5 idées fortes. Vous pouvez maintenant remplir les pistes qui manquent de contenu. Si vous avez une belle mélodie de guitare, alors vous aurez besoin de percussions, de kick, etc.
  3. Pour chaque idée, essayez d’avoir des variations différentes. Peut-être que votre première boucle était bonne, mais si vous retravaillez certains éléments, vous trouverez peut-être une autre option qui est assez cool également. Ces variations peuvent aussi être des scènes différentes de la première boucle.
  4. Il ne reste qu’à jammer !

C’est à peu près tout !

Quand je travaille avec ROOM323, j’aurai 20 idées différentes de lui, alors je pourrai sélectionner les 5 meilleures. De là, je vais choisir une rangée et la déposer dans la section d’arrangement pour commencer à construire une chanson. En termes de productivité, cette méthode est beaucoup plus efficace que de se limiter à une idée par projet qui est ensuite transformé en chanson. Une chose importante à garder à l’esprit, c’est que si pendant votre chanson, vous n’avez plus d’idées, alors vous pouvez simplement revenir dans vos 20 boucles originales pour choisir quelque chose de complémentaire.

Une chose étonnante à propos d’Ableton 10 est que vous pouvez déposer une chanson/sample depuis le navigateur et le déposer dans votre chanson. Il importera votre idée telle que vous l’avez laissée. Cela signifie que vous pouvez construire votre vaisseau mère dès aujourd’hui en ajoutant toutes vos boucles inachevées !

 

VOIR AUSSI :

MA MÉTHODOLOGIE DE PRODUCTION MUSICALE : PROFONDEUR ET ASTUCES DE MISE EN FORME SPATIALE (Pt. III)

Ma méthodologie de production de musique électronique (Pt. I)

J’ai réfléchi récemment à la façon de consolider les nombreuses valeurs, observations et principes que je partage régulièrement sur ce blog dans un résumé de méthodes et méthodologie de production musicale. Je donne régulièrement de la rétroaction dans notre groupe Facebook et je trouve que je me répète souvent en ce qui concerne certains détails et points qui me semblent fondamentaux. Il n’y a pas si longtemps, j’ai écrit un post avec une check-list pour voir si tout avait été couvert afin de savoir si votre chanson est terminée, mais que diriez-vous d’une liste de choses à faire pour commencer ? Et quels sont les points majeurs à considérer en amont pour ne pas se perdre ?

Laissez-moi vous décrire mon propre état d’esprit avant de commencer à travailler sur la musique ; cela m’aide beaucoup et je pense que je pourrais aussi vous donner un coup de pouce en termes de productivité.

L’INTENTION

Avez-vous déjà eu des séances magiques ou d’autres au cours desquelles vous avez eu l’impression d’avoir fait les mêmes choses, d’avoir commencé à douter de ce que vous faisiez ? Faire de la musique semble être aussi simple que de pratiquer un sport, mais on ne peut pas le prévoir ou le contrôler, ce qui peut être frustrant. J’ai commencé à noter un dénominateur commun dans toutes mes bonnes sessions : elles ont toutes été commencées avec une intention précise. Ce que j’entends par là, c’est qu’avant — avant même d’ouvrir la session de travail — je passais du temps à développer une idée précise de ce que je voulais faire dans cette session. Il peut s’agir d’une simple conception sonore, d’un mixage, d’un arrangement ou d’un travail sur la session d’un client.

Je résumais en me disant : « Aujourd’hui, à la fin de la journée, je devrais avoir fait X. » Le X étant une sorte d’objectif que je peux facilement quantifier, comme par exemple la finition d’une piste.

Cette habitude importante me met de bonne humeur, m’aide à me concentrer et me prépare à relever de plus grands défis.

Le mood board

Le terme « mood board » est souvent utilisé dans le design visuel. C’est essentiellement un tableau d’affichage avec toutes sortes d’images : l’ambiance, l’esthétique, les concepts. Parfois il peut s’agir d’une texture ou d’un dessin, mais il peut aussi s’agir de quelques images : cela devient une référence pour tous les membres de l’équipe.

Un exemple de mood board graphique (image utilisée avec l’aimable autorisation de https://www.sophierobinson.co.uk)

C’est à peu près la même chose en audio. J’ai un énorme dossier avec de la musique que j’aime pour servir de référence. J’ai aussi des playlists sur YouTube de chaque référence par client. J’en ai une autre sur Soundcloud pour trouver des idées, de l’inspiration et des arrangements. La qualité audio de Soundcloud n’étant pas si bonne, je l’utilise plus pour des idées que pour n’importe quel mix/mastering. Parfois c’est des chansons, parfois c’est juste des atmosphères simples ou un air bizarre juste pour sa réverbération (que je peux utiliser en convolution). Il y a de nouvelles chansons incroyables que je vois dans mon flux tous les jours et je veux vraiment marquer celles que je vois. Honnêtement, j’ai même un mood board sur Instagram/Pinterest. Certaines images m’aident aussi à générer des idées sonores. Ouais, je suis bizarre comme ça.

L’INGRÉDIENT PRINCIPAL

Dans le risotto par exemple, le riz est l’ingrédient principal mais ce plat peut être modifié de différentes manières. L’audio fonctionne de manière similaire.

Cet ingrédient principal est au cœur de votre prochain projet. Je compare souvent faire de la musique avec préparer un repas : je trouve que le fait de compter sur un premier ingrédient important aide à développer un thème pour une chanson. Plus vous travaillez sur quelque chose, plus vous voudrez en ajouter. Rappelez-vous que les chansons sont divisées en sections et ma règle est d’avoir soit un changement majeur, soit un son ajouté par section. Les chansons ont, en général, 3-4 sections. Certaines n’en ont que 2 !

Ainsi, cela signifie que votre ingrédient principal pourrait — en théorie — avoir des changements majeurs 2-3 fois maximum dans une chanson pour rester compréhensible. Bien sûr, c’est ma règle personnelle. Vous avez peut-être d’autres points de vue, et ce n’est pas grave. L’ingrédient principal aura aussi des frères et sœurs. Je forme généralement une famille de 3 sons par chanson. Les ingrédients principaux auront 1 frère et 1 sœur. Le frère sera semblable à l’ingrédient principal comme un moyen de le compléter. Par exemple, une note plus aiguë. Le son de la sœur sera en opposition avec l’ingrédient principal. Par exemple, si l’ingrédient principal a une attaque rapide, la sœur aura une attaque lente.

La mise en place de ces idées m’aide vraiment à voir rapidement ce dont j’ai besoin. Mais connaître cette méthode n’aide pas à trouver les sons réellement. Les sons me viennent à l’esprit de bien des façons : sampler quelque chose que vous aimez, utiliser les jams que vous avez faits sur une machine et enregistrés, recycler des idées plus anciennes, parcourir les possibilités infinies de YouTube, aller dans un magasin local et acheter le disque le plus bizarre que vous pouvez trouver, apprendre une nouvelle façon de concevoir un son à partir d’un tutoriel que vous avez vu, etc. L’idée est d’avoir du matériel à manipuler.

NOTE : Quand je rencontre un obstacle, je fais généralement un remix pour quelqu’un que je connais, pour le plaisir. Remixer est facile et amusant. Vous essayez de jongler avec les éléments et de garder certains d’entre eux fidèles à l’original pour rendre le remix reconnaissable d’une certaine manière. Dans les remixes, on vous donne déjà l’ingrédient principal, puis c’est à la créativité de faire le reste.

LES FONDATIONS DE LA MAISON

Je vous invite à voir votre chanson comme un plat, mais maintenant imaginons-la aussi comme une maison. Pour en construire une, vous avez besoin d’une base solide. Le solide, ce n’est pas pour la rendre forte ou grande. Il s’agit d’être clair. En termes musicaux, nous appelons la fondation sa note fondamentale, la partie la plus basse. Par conséquent, je trouve que mettre quelques notes dans la basse/sub donnera des idées, du support pour la mélodie à venir dans les médiums. Mais si c’est muddy dans les basses fréquences, toute la chanson en pâtira.

ASTICE : Essayez de garder seulement 1 ou 2 éléments en dessous de 80hz.

UNE ACCROCHE (HOOK)

Votre chanson sera mémorable pour les autres s’ils peuvent la chanter à quelqu’un qui ne l’a jamais entendue. Demandez à un ami pour voir si c’est possible. Sinon, votre chanson sera classée dans la catégorie « musique intentionnelle » (dans la même veine que la musique percussive africaine) où vous ne pouvez pas la chanter. Dans la techno, tout le mouvement de la musique roumaine est en partie construit autour d’une combinaison de chansons avec et sans accroches. Ce qui rend cela addictif, c’est qu’on a le sentiment de pouvoir chanter en retour, mais finalement non, et puis quand on mixe, l’interaction de 2 chansons révèle quelque chose à laquelle on ne s’attendait pas.

Avez-vous besoin d’une accroche ? Non. Mais si vous n’utilisez jamais d’accroches dans votre musique, essayez d’en faire une. Ou si vous ne faites de la musique qu’avec des accroches, essayez d’en faire une qui semble… vide. C’est un défi assez difficile de sortir de votre zone de confort, mais cela peut aussi vous faire découvrir des choses que vous ne pensiez pas pouvoir faire.

David Lynch a dit : « Les idées sont comme les poissons. Si vous voulez attraper de petits poissons, vous pouvez rester dans les eaux peu profondes. Mais si vous voulez attraper de gros poissons, vous devez aller plus loin. »

C’est tout pour la première partie sur les méthodes et la méthodologie de production musicale — je vous en dirai plus la semaine prochaine.

 

Voir aussi :

Ma méthodologie de production de musique électronique (Pt. II)

Conseils de base pour les arrangements

Étant donné le volume horaire de mixage que je fais régulièrement, je travaille sur de nombreux projets d’une grande variété de clients. Je dois aussi faire beaucoup de « nettoyage » avant de travailler sur le mix d’une chanson. Je voulais partager avec vous des conseils de base pour les arrangements, ce qui accélérera la construction de la chanson et aidera à l’améliorer à la fin.

NETTOYER UN PROJET POUR PLUS DE CLARTÉ

Le « nettoyage » est quelque chose que beaucoup de gens négligent, mais cela vous aidera à mieux comprendre ce qui se passe dans une chanson. J’encourage fortement les gens à travailler sur plusieurs projets à la fois avec ma technique de production non linéaire; un projet propre vous aidera à comprendre où vous en étiez lors de votre dernière session.

Voici quelques conseils pour obtenir un projet plus propre et plus clair :

  • Nommez vos pistes/samples avec quelque chose de simple. Par exemple, renommez cette boucle « rolling_AD252 » en « percussion ». Gardez les choses simples et claires et ayez votre propre vocabulaire.
  • Colorez chaque piste en fonction du contenu. Par exemple, rouge pour le kick, marron pour la basse, bleu pour la mélodie, etc. Sur Live 10, vous pouvez ensuite appliquer cette couleur aux clips.
  • Créez une timeline logique dans votre arrangement. C’est là que 90 % échouent ! Les premiers sons de votre chanson devraient être déplacés vers l’avant et vers le haut, et au fur et à mesure que les sons arrivent, ils devraient être déposés en dessous. Puisque l’arrangeur se déplace de gauche à droite, vous verrez apparaître les sons dans l’ordre d’apparition, comme ils le font pour les films.
  • Mettre des marqueurs pour voir les points clés. Les marqueurs sur la timeline vous aident à voir comment les choses se répètent dans une certaine logique et aussi à voir où faire les transitions.
  • Consolidez les blocs de sons, changez de couleur s’il y a des changements. Consolidez tous les petits blocs pour pouvoir les dupliquer facilement et voir vos arrangements plus clairement.
  • L’arrangement n’est pas le mix. N’ajoutez pas encore tous vos effets et compressions, concentrez-vous sur la timeline, puis vous pouvez facilement grouper et faire votre mix si tout a été étiqueté et coloré correctement.

Avant consolidation

Clips consolidés

Et dupliqués

PENSEZ À L’ÉQUILIBRE

Quand vous faites une chanson, vous devez penser à quelques points clés pour garder les gens intéressés :

  • Gardez les choses en mouvement pour éviter la redondance.
  • Avoir un développement logique.
  • Apportez des surprises.
  • Avoir des transitions solides.

Tout cela peut être vu visuellement si votre projet est propre et clair. Voici comment :

L’image ci-dessus est un bon départ. Vous pouvez voir que ces blocs sont assez simples et répétitifs. Habituellement, quand j’entends une chanson comme ça, je visualise automatiquement les blocs qui entrent et sortent ; j’appelle ce type d’arrangement « blocky ». Il ne se passe pas grand-chose, rien de très excitant, et l’équilibre des chansons « blocky » est extrêmement rigide, ennuyeux.

Cependant, le fait d’avoir une chanson « blocky » peut être facilement corrigé.

  • Un son peut sonner à nouveau si vous le « réinitialisez ». Vous pouvez « réinitialiser » un son en l’enlevant, puis en le ramenant à un point clé. C’est une bonne façon pour l’auditeur d’apprécier différentes combinaisons de sons. Si vous laissez tous vos clips jouer tout le temps, vous ne pouvez pas apprécier si X joue avec Y seul. C’est pourquoi je trouve qu’une chanson avec 3 hats et/ou 3 pistes de percussion vous donne une très large gamme de combinaisons, mais vous aurez besoin d’être créatif pour toutes les explorer dans une chanson. Cela peut être fait en coupant occasionnellement certains sons.
  • Transitions, transitions, transitions. L’ai-je assez dit ? Vous pouvez faire de jolies transitions avec un effet, un silence, un son qui roule ou qui se répète, un échange de sons, une automation de volume, etc. Explorez !
  • Automation, fondu (fade in). Si tous vos sons arrivent en même temps, essayez d’avoir des fondus de temps en temps.
  • Créez des variations. Si les sons ont été programmés d’une manière spécifique dans une section, faites-les varier dans la section suivante.
  • Longueur variable des patterns. Si vous avez plusieurs patterns qui font une mesure, essayez d’en avoir certains qui en font deux, d’autres quatre, et d’autres encore d’une demie mesure. La richesse des combinaisons où les sons se mélangent au fil du temps sera captivante pour les oreilles !
  • Ne mettez pas tous vos atouts musicaux dès le début. Essayez de faire apparaître de nouveaux sons par section.

Cette dernière image montre ce à quoi ressemble un projet en ayant ajouté quelques trous, ce qui donnera beaucoup plus de dynamisme et de surprise à votre chanson. Prenez votre temps ! Vous pouvez faire confiance à l’auditeur en laissant les choses aller et évoluer. Si vous n’aimez pas les chansons en constante évolution et que vous préférez les arrangements dénudés, c’est à peu près la même chose : prenez votre temps pour faire entrer les choses et utilisez des automations.

J’espère que cela vous aidera !

Jouer de la musique électronique live – Comment préparer votre Live Set ? (Partie 6, Fin)

J’ai récemment joué un set live au StereoBar à Montréal pour le lancement de mon album Returning Home et il était très intéressant de créer un set live à partir de zéro, en suivant les conseils de cette série sur la musique électronique en live. J’aimerais partager avec vous comment ça s’est passé, ainsi que quelques notes personnelles pour les performances futures.

NOTES SUR LA PRÉPARATION DE MON SET

Returning Home a beaucoup de pistes et je n’étais pas sûr de la façon dont je les approcherais dans un contexte live étant donné qu’elles sont toutes assez complexes, pleines de détails et pratiquement impossibles à exécuter en tant que version(s) enregistrée(s). J’ai décidé de passer en revue toutes les chansons et d’exporter les stems pour chaque groupe de sons — en plus de m’assurer que le kick et la basse seraient isolés — afin de pouvoir contrôler la manière de les faire intervenir dans le set.

L’exportation des stems m’a pris du temps. J’ai aussi exporté des stems de certaines chansons qui n’étaient pas incluses dans l’album, mais que je voulais jouer. J’avais un bon 17 tracks prêtes, avec environ 8 pistes exportées par track. J’ai tout importé dans mon nouveau live set, et j’ai tout ajusté dans les bonnes colonnes et avec les couleurs dont j’avais besoin. J’ai aussi commencé à découper les stems en sections pour pouvoir lancer certaines parties spontanément.

Après quelques jours passés en ermite, j’ai commencé à jouer les morceaux pour évaluer le flow et voir si les transitions se déroulaient bien. J’ai joué avec les effets, en essayant de pimenter les idées principales pour surprendre les gens. Comme je répétais et essayais de voir comment jouer les chansons, je me suis retrouvé très ennuyé par ce que j’entendais. Quand on passe des mois à faire un album, on arrive à un point où on ne peut plus écouter sa propre musique — et j’ai trouvé un peu trop facile de le jouer tel quel.

Live à MUTEK Chili 2006

Live à Zurich 2005

J’ai tout mis à la poubelle. Je me souviens même d’avoir douté de toute cette série d’articles, mais j’ai réalisé après qu’elle avait encore beaucoup de valeur. Le truc, c’est que j’avais mal préparé les choses. Je me suis souvenu comment j’aimais jouer en live, il y a 15 ans et j’ai eu un flash-back qui m’a excité : l’improvisation pure. J’ai réalisé que l’utilisation des stems ne laissait pas assez de place à l’improvisation et que ma musique est en elle-même, un pur chaos.

Je suis retourné à ma banque de sons que je n’avais pas sélectionnés à l’origine et j’ai commencé à découper les sons, à déconstruire les stems et à réexporter de nouvelles parties. Puis j’ai commencé à créer un espace où je pouvais remixer tout l’album sur le coup, en plus d’ajouter des sons inattendus et inutilisés. Fondamentalement, il s’agissait de combiner la basse de la piste 2 avec la mélodie de la piste 7, puis la percussion de la piste 4… du remix pur. J’ai trouvé une idée centrale pour chaque moment de mon set, et j’ai laissé beaucoup d’espace pour la réinterprétation. Ça a marché et je me suis beaucoup amusé!

MON SET-UP POUR CE LIVE

J’ai utilisé le Ableton Push et deux Novation Launch XLs comme mixeurs pour toutes les pistes (j’ai fini par en utiliser 10). Pour une raison ou une autre, chaque fois que j’ai essayé d’utiliser le PUSH en live, cela n’a jamais vraiment aidé. Pourtant j’ai senti cette fois qu’il fallait que je l’utilise. J’adore les Novations donc en utiliser deux a été vraiment incroyable.

Limitations : Mon MacBook pro n’a que 2 ports USB, donc j’avais besoin d’un hub USB pour connecter le tout.

Soundcheck au Stereobar

SOUNDCHECK

En arrivant sur place, je me sentais vraiment confiant, peut-être trop confiant. Le soundcheck s’est tellement bien déroulé que — d’après mon expérience — lorsque cela se produit, on a l’impression que quelque chose va mal tourner plus tard.

J’avais passé du temps en studio à ajuster soigneusement chaque piste avec des égaliseurs pour m’assurer que le son n’était pas trop agressif ou perçant. J’ai également décidé d’utiliser une compression Manley de l’UAD sur le master, ce qui a rendu le tout vraiment smooth. Il était important d’utiliser une piste de référence comme courbe d’égalisation. Cela a vraiment payé pendant le soundcheck, donc je n’ai pas eu à faire grand-chose : tout s’est très bien passé.

ASTUCE : Écoutez votre piste de référence avant le soundcheck, puis jouez-la pour régler un égaliseur sur le master.

LE SHOW/PERFORMANCE

Après un bon départ, tout a commencé à déraper. Pendant la lecture d’une piste, j’ai remarqué que mon mixeur ne répondait pas et j’ai réalisé qu’il avait redémarré. En redémarrant, il a fait planter la deuxième table de mixage et le PUSH. Je n’étais même pas à 5 minutes et le sablier de la mort tournait déjà sur mon Mac. J’ai attendu patiemment et heureusement, tout est redevenu normal. Mais après cette erreur, j’ai déconnecté l’une des Novations pour la brancher directement sur mon ordinateur au lieu du Hub USB que j’avais acheté le jour même (les connecteurs bon marché sont toujours une grosse erreur !). Le PUSH était gelé et ne faisait rien, je devais activer les clips avec ma souris. Heureusement, grâce à mon expérience sur scène pendant tant d’années, j’ai pu le faire sans que les gens s’en aperçoivent. Les Novations continuaient à crash l’une après l’autre. Chaque fois je devais les débrancher patiemment pour les redémarrer, puis le sablier s’éteignait sur mon ordinateur. Pour une raison ou une autre, ils fonctionnaient pendant une bonne vingtaine de minutes, puis crashaient à nouveau.

Heureusement, personne n’a rien remarqué ! J’aurais vraiment pu jouer un super show ce soir-là si tout avait fonctionné correctement parce que le Stereobar a la configuration parfaite pour moi. C’était un peu décevant, mais j’ai quand même reçu beaucoup de bons retours.

MUTEK Montreal 2006

Live à Londres 2005

APRÈS LE SHOW

Malgré les problèmes techniques, c’était néanmoins une superbe gig.

Pour résumer, voici quelques conseils basés sur cette expérience de live :

  • N’achetez pas d’équipement le même jour sans l’avoir testé. Les soundchecks ne sont jamais à 100 % de ce que sera le show et ne peuvent jamais être un véritable test.
  • Désactivez la fonction de mise à jour automatique d’Ableton Live. En fait, il a été mis à jour la veille avec un bug — un assez gros bug. J’ai dû réinstaller le logiciel et c’était stressant. Merci pour la réponse rapide de l’assistance technique d’Ableton à ce sujet.
  • Ne paniquez jamais lorsque des problèmes surviennent. La plupart du temps, les gens ne le remarquent pas.
  • Essayez d’éviter les hubs USB de m**** ! Je cherche encore une meilleure alternative.

J’espère que cette série a été utile !

Voir les templates comme des graines.

En tant que producteur, vous essayez probablement d’équilibrer plusieurs tâches à la fois en travaillant sur votre musique. Si vous prenez du temps à passer en revue quatre ou cinq réverbérations à la recherche du son parfait, à configurer des bus et des groupes pour pré-mixer vos morceaux pendant que vous les arrangez, ou si vous vous sentez juste figé en regardant un écran de projet vierge et en ayant du mal à démarrer, il n’est pas étonnant que vous ne soyez pas aussi productif que vous aimeriez l’être.

Bonne nouvelle, ce post a pour but de vous préparer à partir gagnant avant même de démarrer. Commencez à voir vos templates comme des graines.

De nombreux DAWs peuvent être configurées pour charger un template (modèle) comme point de départ initial. Reason vous proposera un environnement prédéfini, et Studio One vous demandera si vous souhaitez mettre en place un projet de mix pour accélérer le démarrage. Ableton Live n’a pas cette fonctionnalité par défaut, mais vous pouvez facilement changer cela pour ouvrir un projet de démarrage personnalisé.
Même si la plupart des DAW ont cette fonction, ce n’était pas suffisant pour moi, j’avais l’impression que je pouvais faire mieux.

D’une certaine manière, il s’agit d’un article de suivi de la Technique du Bonsaï. Il a été très bien reçu, et beaucoup de gens ont commenté sur la façon dont cela les a aidés à développer des tracks à partir de petites idées. Maintenant, j’aimerais poursuivre avec cette idée, car je me suis rendu compte que beaucoup de gens passent à côté du plaisir d’utiliser un template pour démarrer leurs projets. De plus, il y a quelques choses que nous pouvons ajouter et qui seront également précieuses pour vos prochaines productions. Jetons un coup d’œil aux techniques qui permettent de gagner du temps.

JE VAIS SUGGÉRER QUELQUE CHOSE DE SIMPLE EN SOI, MAIS DE TRÈS EFFICACE POUR QUE LES NOUVEAUX PROJETS SONNENT BIEN DÈS LE DÉBUT.

Commencez votre prochain projet en utilisant la dernière chanson utilisée. J’ai entendu parler de cette technique dans le manifeste de Matthew Herbert, et cela m’a inspiré. Herbert reprenait la table de mixage là où il l’avait laissée lors de la dernière session. Pourquoi est-ce une bonne idée ?
Partir du dernier mix permettrait un workflow plus rapide, mais aussi, les EQs aléatoires, la compression, les effets, seraient réglés sur quelque chose qu’il n’aurait jamais mis en place auparavant. J’ai trouvé ce concept brillant et j’ai commencé à le faire moi-même. Très souvent, je commençais avec le dernier projet chargé, mais je faisais la chanson suivante juste après la fin de la précédente. La même configuration et les mêmes réglages pour le kick, les percussions, etc.. étaient les mêmes, ce qui m’a souvent conduit dans des directions auxquelles je ne m’attendais pas du tout. C’est un gros avantage.

Envisagez de garder les effets sur chaque piste tels quels, mais déposez vos nouveaux clips dans les pistes existantes au hasard. Dans certaines situations, je copiais aussi l’arrangement d’une chanson et je le collais dans la vue d’arrangement d’une autre chanson. Des résultats très étranges se produisaient, conduisant souvent à des résultats de conception sonore inattendus, mais très utilisables. J’ai souvent un projet « mère » qui sera pour moi un lieu sûr pour développer et faire grandir ces idées. Ensuite, je copierai quelques boucles dans la vue d’arrangement d’un autre projet, et parfois je déplacerai les clips d’un canal à l’autre pour voir lequel convient le mieux. J’ai même fait l’exercice de drop un arrangement complet dans un autre projet en le gardant aussi intact que possible. De là, je ne l’écouterais même pas avant de l’exporter. Je l’écoutais des semaines plus tard et j’étais incroyablement surpris. J’ai fait une poignée de morceaux de mes albums Intra et White Raven de cette façon.
Ensuite, mettez-vous au défi de garder vos routing de bus et de groupes intacts. C’est génial d’avoir des pistes ou des bus que vous pouvez réutiliser rapidement. Bien sûr, un moyen facile serait d’assembler une macro de la chaîne d’effets que vous avez utilisée, mais j’aime l’idée d’ouvrir un template où je n’ai aucune idée des effets qui m’attendent. Je vais parfois échanger mes effets les plus utilisés avec d’autres que j’ai récemment acquis ou que j’ai oubliés. Il est souvent agréable de déterrer les anciens plug-ins qui peuvent apporter un grain particulier à votre son.

Enlevez les clips de votre projet abouti et enregistrez-le comme template.

Un exercice que vous pouvez commencer à appliquer dès aujourd’hui serait :

  1. Créez un dossier pour vos templates.
  2. Chaque fois que vous terminez une chanson, vous faites un « enregistrer sous… » dans ce dossier. Vous nettoierez ensuite les clips dans la vue arrangement. Je laisserai souvent ce que j’appelle des sons « non utilisés » dans le projet. Je vais mettre ces clips en vue de session dans une piste nommée « leftovers » (restes). Cela vous permet de réorienter ces sons, ce qui peut s’intégrer parfaitement dans votre nouveau projet.
  3. Les clips midi pourraient être laissés aussi parce qu’il est généralement intéressant d’avoir en main du matériel midi sur lequel vous pouvez rapidement lancer de nouveaux sons et voir à quoi cela ressemble.

Maintenant, une astuce supplémentaire est de faire un template pour la conception d’un EP/LP. Comme vous le savez, c’est toujours génial d’avoir un sentiment commun pour une release complète, et l’une des choses que je recommanderais serait la façon dont vous appliquez vos effets.

  • Reverb. Soit vous choisissez une réverbération d’une compagnie spécifique (ex. Altiverb) et utilisez quelques presets pour commencer, soit vous essayez de rester dans la même famille comme « plates » par exemple.
  • Delay. En utilisant le même plug-in, mais en changeant la vitesse du délai.
  • Saturation. Essayez de choisir un type et de vous y tenir. Je recommande de l’appliquer à travers un send où vous avez plus de contrôle sur la façon dont chaque son est coloré.
  • Compression/EQ. Certains appliquent une couleur distincte et sont plus ou moins transparents. Il peut être une bonne idée de garder le même type de combinaison à travers vos pistes.

Comme toujours, je veux entendre vos commentaires sur tout ce qui est mentionné dans cet article. N’hésitez pas à partager ce message ou à laisser un commentaire ci-dessous et à me dire comment ces techniques créatives fonctionnent pour vous.  

 

 

VOIR AUSSI : Conseils pour définir votre son

Arrière-plan vs premier plan pour créer de la dimension.

Presque chaque semaine, j’ai une conversation similaire avec mes clients. En toute bonne foi, et pour faire gagner du temps à mes clients et à moi-même, j’écris cet article pour aider à répondre aux questions que beaucoup de producteurs continuent de se poser. La question de l’arrière-plan par rapport au premier plan pour créer de la dimension.

Mes clients m’envoient souvent des projets avec beaucoup de sons, ce qui, si vous me connaissez assez bien, est quelque chose dont je suis vraiment fan. Cela dit, il y a une façon de travailler avec une chanson faite de beaucoup de sons sans que les choses deviennent un peu trop lourdes.

Pendant la production de votre chanson, combien de fois l’avez-vous écoutée jusqu’au bout ? Vingt, trente fois ? Plus ? En tant qu’auteurs-compositeurs, nous devons tenir compte du point de vue de notre auditoire, qui n’entendra probablement jamais toutes les nuances et tous les détails que nous faisons. Peut-être que s’ils sont de grands fans, ils écouteront notre morceau dix fois. Avec ce nombre d’écoutes, l’impression que vous obtenez d’une chanson très chargée est similaire à celle d’une image très détaillée — vous découvrirez des idées différentes à chaque fois, mais l’image entière sera prise pour ce qu’elle est. Ce qui vous semblera être une erreur sera probablement perçu autrement par l’auditeur occasionnel.

Lorsque nous utilisons plusieurs sons différents ensemble dans un arrangement, il est impossible de les entendre tous de la même façon. En tant que producteurs, nous prenons soin du travail que nous avons mis dans notre sound design et nous commettons souvent l’erreur (moi y compris) d’essayer de donner à chaque son (grand et petit) la même importance dans l’espoir de ne rien manquer.

MÊME PENDANT L’ÉCOUTE ACTIVE D’UNE MUSIQUE SIMPLE OU COMPLEXE, IL Y A SOUVENT DES DÉTAILS SUBTILS QUE NOUS N’ENTENDONS PAS AU DÉBUT.

Ce qu’il est important de comprendre, c’est que de nombreux sons travaillant ensemble forment et créent une expérience. Certains sons ne fonctionnent que lorsqu’ils sont combinés avec d’autres pour former une couche unique, beaucoup plus forte que la somme de ses parties.

La conception sonore est une science complexe qui demande souvent des années avant d’être pleinement comprise. Pour beaucoup de producteurs, ce moment « Eurêka » vient de la compréhension que beaucoup de sons ne sont pas massifs par eux-mêmes, mais plutôt une combinaison de plusieurs sons soigneusement superposés.

Par exemple, un kick percutant peut avoir trois couches (basse, mid, hi-mid pour la mise en forme des transients). Un pad chaud et riche peut avoir des harmoniques créées à partir d’une couche d’oscillation plus forte dans les hi-mids (à l’aide d’un oscillateur carré). C’est la partie technique, mais pour quelqu’un qui n’est pas intéressé par la conception sonore et qui est purement un auditeur, il/elle expérimentera ces sons dans une langue complètement différente, mais le comprendra tout de même.

À ESSAYER : lorsque vous écoutez de la musique, forcez-vous à identifier les différentes couches de sons.

Avec la crainte que certains sons ne soient pas entendus de la même manière au repos, nous pouvons commencer à examiner comment créer des détails avec dimension et subtilité.
Ces détails sont aussi importants que chacun des sons en relief et sont nécessaires pour soutenir le ou les éléments principaux de la chanson elle-même. Voyons comment aborder cette question :

  1. Décidez de ce qu’est le noyau ou le squelette de votre chanson. Si quelqu’un doit chanter votre chanson à quelqu’un d’autre ou tenter d’expliquer de quoi il s’agit, que dirait cette personne ? En d’autres termes, la partie la plus mémorable de votre chanson est l’idée principale. Si vous enlevez cela, la chanson n’est pas vraiment là puisque la plupart des sons sont là pour soutenir cette idée principale.
  2. Dans les percussions, identifiez quels sont les principaux éléments qui soutiennent le groove et l’idée principale. D’habitude, il y a le kick, une snare/clap et un hat. Certains morceaux ont des claps multiples ou des percussions supplémentaires ici et là, mais il est important de décider quels sont les principaux sons de percussions.
  3. Les autres sons seront égalisés pour créer une dimension. Seule l’utilisation de l’EQ combinée à des changements de volume sera suffisante dans ce cas.

À ESSAYER : la prochaine fois que vous écouterez une chanson, essayez d’accorder de l’attention à tout ce qui est mixé bas dans le mix.

 

La technique de distanciation, à un niveau très simple, consiste à appliquer un filtre passe-bas/EQ sur le son. Plus votre filtre est élevé, plus le son sera fin et plus il sera repoussé. Il n’y a pas de bien ou de mal ici, mais vous devrez ajuster le volume selon vos goûts et vos sensations. Je suggérerais de compresser vos sons si vous souhaitez les rapprocher un peu.

Il s’agit d’une coupe régulière qui enlève habituellement beaucoup de mud (littéralement boue).

 

Cette coupe déplace les sons un peu plus loin que n’importe lequel des sons en avant.

 

Ce cut rend le son lointain.

 

Pour un positionnement subtil.

 

L’autre astuce serait d’utiliser la reverb mais celle-ci est à utiliser avec beaucoup de soin. Selon l’unité de réverbération, cette technique peut introduire du mud, ce que le filtre ne fera pas. Comme toujours, expérimentez et trouvez ce que vous aimez dans le processus. Vous pouvez également combiner l’astuce de l’égaliseur avec l’utilisation de la réverbération pour une meilleure sensation.

Tenez-moi au courant !

 

Voir aussi : Design et superposition dynamique du son

Raconter une histoire à travers les arrangements.

Quand il s’agit de mix et de mastering, mon travail consiste à écouter beaucoup, beaucoup de chansons. Certaines sont géniales, tandis que d’autres ont besoin de plus d’amour, mais d’après les nombreuses chansons que j’entends chaque jour, je peux identifier une chose importante qui fait qu’une chanson se démarque le plus : les arrangements. Je crois que vos arrangements et vos techniques d’arrangement de chansons sont ce qui montre vraiment votre maturité en tant qu’artiste.

Votre morceau peut avoir des sons étonnants, un kick de fou, et un très beau mix, mais si vous n’avez rien à dire, votre chanson ne sera pas mémorable. Bien que, paradoxalement, certaines chansons soient aussi mémorables parce qu’elles n’ont pas du tout d’arrangements ; aucun arrangement peut aussi être une forme de récit.

Dans ce post, j’aborderai les arrangements de deux manières : « technique » et « total », un point de vue philosophique. Alors que tant de gens ont des opinions différentes sur les arrangements, il y a une chose qu’il me semble important de souligner : vous inviter à sortir de la case de tout ce qui sonne « commercial ». Tant d’articles en ce moment soulignent comment chaque chanson sonne de la même façon et je vais aussi expliquer pourquoi.

Gardez à l’esprit : il n’y a pas de recette magique ou de solution toute faite pour les arrangements.

Alors, fondamentalement, comment expliquer la narration dans la musique électronique ? Il y a deux points critiques à garder à l’esprit :

  1. Les arrangements commencent avec une idée simple qui évolue. Plus l’idée est claire, plus elle devient compréhensible pour l’auditeur. Plus c’est accrocheur, plus c’est mémorable. L’attrait vient de la capacité de faire quelque chose avec lequel les gens peuvent avoir un lien émotionnel. On sait aussi que, si l’on examine les 50 dernières années de musique pop, il y a toujours des tendances de chansons à travers le temps. Ce qui fait d’une chanson « un succès », c’est généralement quand quelqu’un comprend la tendance actuelle (qui est « en demande ») et y ajoute sa touche personnelle pour lui donner un sentiment de « déjà vu, mais différent ».
  2. Les arrangements techniques visent à créer de la musique pour les DJs. L’une des choses les plus excitantes est d’être capable d’architecturer une musique qui trouvera un endroit logique pour se mixer dans une autre chanson, ou pour créer une nouvelle chanson (comme dans 1 +1=3, piste 1, piste 2 et le mélange des deux).

Ces deux types d’arrangements sont différents, mais peuvent aussi être combinés. Ils ont des objectifs différents. La raison pour laquelle je trouve important d’en parler, c’est qu’en tant qu’auditeur, vous ne les écoutez pas de la même façon. Le premier type, c’est ce qui fait qu’un titre est une chanson. En termes de vocabulaire, une track est une musique plus orientée pour les DJs, que l’on peut superposer tandis qu’une chanson est davantage une musique qui peut être écoutée seule et avoir sa propre histoire. Trop souvent, je trouve que les gens qui écoutent des tracks vont dire qu’il « manque quelque chose », mais en théorie, si cette musique est faite pour être superposée, c’est parce qu’il y a de la place pour qu’une autre chanson soit superposée. J’aime à dire que la track fait partie d’une histoire qui sera créée par d’autres et qu’il est important de laisser tomber l’ajout de plus en plus de couches. Si vous ne laissez pas d’espace, comment un autre DJ peut-il l’utiliser ?

Parlons donc des arrangements pour les tracks et de ce qui est utile à faire/utiliser.

  • Utilisez un motif : Pour tout, utilisez toujours un motif qui peut être quelques notes ou une boucle. Parfois, les idées les plus simples sont les meilleures. Si par exemple, votre motif est une simple mélodie à deux notes qui se répète (note : le motif puissant de Batman n’était que deux notes simples !), alors gardez à l’esprit que ces deux notes sont simplement le noyau, puis ajoutez des variantes ou des notes de soutien, des idées.
  • Définissez votre logique et suivez-la : Habituellement, le premier tiers de votre chanson définira la logique du reste de votre chanson. Par exemple, si vous coupez le son après 4 mesures, gardez cette logique pour toute la chanson. Donc, quoi que vous définissiez en termes d’inhibition, ou d’ajout, tenez-vous-en à cela jusqu’à la fin de la chanson.
  • Divisez votre chanson en trois tiers (le premier tiers est l’intro, le deuxième est le noyau, le troisième est l’outro) : Gardez à l’esprit que chaque section a un but et exige un équilibre. Il devrait avoir une surprise, une certaine cohérence, un punch et une transition.
  • Laissez de l’espace : Miles Davis aimait le silence entre les notes et disait souvent que c’était ce qui donnait le vrai sens à n’importe quelle phrase. Si vous trouvez votre hook entier pour la partie centrale de votre chanson, assurez-vous d’avoir des variantes de cette idée, avec des espaces/silence.

L’importance de définir votre propre langue dans votre musique est importante pour créer votre personnalité. Nous savons tous que la musique est une forme de communication et, par conséquent, certains codes peuvent être utilisés pour créer des phrases dans votre musique. Tout le monde a un point de vue différent, mais j’aimerais partager mon lexique personnel. Mais considérons ceci : la techno est de la musique 4/4, ce qui signifie qu’un « cycle » est fondamentalement de 4 mesures ; c’est aussi là où les DJs essaient de mixer in/out. Chacune de vos chansons basées sur cette prémisse aura une meilleure cohérence si vous vous en tenez à une logique similaire, et la musique sera comprise plus rapidement par les DJs.

  • Une phrase est fondamentalement longue d’une mesure (4 temps). Un paragraphe a une longueur de 4 ou 8 mesures.
  • Faire répéter les sons, c’est un point (« . »). Vous voulez généralement le faire à la fin d’une mesure si vous faites une longue phrase, mais vous pouvez aussi avoir un point pour souligner un son qui a besoin d’exprimer quelque chose. Les sons qui roulent aident à passer à la mesure suivante, car ils créent de l’énergie.
  • Couper le kick ou plusieurs sons à la fois est une virgule («, »), cela peut également marquer la fin de la partie et préparer pour un autre. Le silence crée une mini tension et crée de l’anticipation.

Ce sont les bases avec lesquelles on peut jouer.

  • Vous pouvez découper toute votre structure de chanson pour voir clairement toutes vos 4 mesures dans des blocs distinctifs. Cette action cruciale aide vraiment à voir les grandes lignes de votre chanson et à voir l’organisation.
  • Je travaille généralement son par son (piste par piste) et décide que certains sons auront un changement à un moment donné, disons X nombre de mesures. Par exemple : les hats ont un changement minuscule (un point) toutes les 4 mesures, les toms en auront un toutes les 2 et les claps, toutes les mesures. Ensuite, vous découpez toutes les mesures en mesures plus courtes pour pouvoir éditer les détails.
  • Ajouter de la décoration si nécessaire dans la même logique. Si vous avez commencé à couper et à créer de l’espace ici et là, ces zones peuvent être de bons espaces pour insérer des effets comme de petits flous subtils.
  • Soyez très conscient de l’endroit où votre chanson a ses éléments principaux, et s’il respecte la logique que vous avez définie dans le premier tiers de votre chanson.

Une chanson qui a de l’équilibre et des événements répétitifs ne sonnera jamais vide, ennuyeuse ou inutile parce que les gens comprendront consciemment (ou non) le langage derrière elle.

Maintenant, regardez comment il se répète et essayez de garder des séquences de blocs qui se répètent. Par exemple, si j’ai 4 blocs qui se répètent et qu’il y a un silence de 2 mesures, je le répéterai à travers la chanson.

C’est un bon exemple de ce que j’appelle la logique d’arrangement. Vous décidez de la façon dont les choses se déroulent, puis vous suivez cette logique jusqu’au bout.

CONSEIL : Toujours varier la façon dont le son entre et sort. Vous avez 2 choix : le son commence à jouer ou apparait en fondu. Essayez d’avoir des variations entre les sons et dans la manière dont ils entrent et sortent.

Le plus important — et je terminerai avec ceci — est de garder à l’esprit que vous devriez toujours avoir une surprise pour l’auditeur, et si vous le surprenez, il/elle voudra réécouter votre chanson ; alors, soyez audacieux et parfois, imprévisible. J’aime la méthode 1-2 punch : faire quelque chose, le répéter pour que l’auditeur fasse « ah oui » puis quand l’auditeur l’attend à nouveau, lui donner un coup de poing avec quelque chose qu’il n’a pas vu venir.

J’espère que cela vous aidera !

Jouer de la musique électronique live – Comment préparer votre Live Set ? (Partie 5)

Dans les quatre articles précédents sur jouer de la musique électronique live, j’ai parlé de tout ce que vous devez faire avant de jouer. Vient maintenant le moment de vérité, où vous êtes fondamentalement prêt. Ce post couvrira le dernier kilomètre de préparatifs, y compris la façon de faire une vérification du son (ce qui est essentiel pour jouer un set de qualité) et quelques conseils bonus sur les derniers trucs à faire avant d’appuyer sur le bouton play.

RÉGLAGES DU SON

Voici quelques conseils pour la préparation finale de vos sons :

  • Les clips n’ont pas besoin d’être parfaits ou masterisés.
  • Laissez tout avec beaucoup de headroom (marge de volume), nous parlons de -12 dB.
  • Le gain provient principalement de ce que vous avez sur le master (bus).
  • Les 5 premières minutes de votre live seront consacrées à la mise au point de votre son.
POURQUOI LES CLIPS N’ONT-ILS PAS BESOIN D’ÊTRE PARFAITS?

C’est un peu difficile à expliquer, mais je vais rester simple. Un traitement excessif de votre son peut s’avérer horriblement mauvais dans une salle de concert, et si c’est le cas, il n’y aura pas de retour en arrière. Je préfère avoir quelque chose d’imparfait et l’ajuster pendant la balance (sound check) jusqu’à ce que ça soit propre. Si vous faites plusieurs concerts, cela vous permet également d’avoir différentes options pour différentes salles. Jouer sur un très petit système de son par rapport à un festival en plein air aura une sensation totalement différente et vous devrez peut-être utiliser votre compression/égalisation différemment.

DES CLIPS AVEC DU HEADROOM FERONT L’AFFAIRE.

Une des choses que les gens ne remarquent pas, c’est que pour certains sons, les pistes peuvent ne pas sonner comme en studio et donc, dans un contexte live, vous aurez besoin d’augmenter le gain sur certains éléments auxquels vous ne vous attendiez pas. Honnêtement, il est plus important d’avoir un son correct par rapport à un son fort, ce qui signifie que vous devez être précis dans tous vos ajustements sonores et trouver un équilibre. Cela signifie également que si un son doit être encore plus fort que les autres, en laissant du headroom, vous aurez de l’espace pour pousser votre fader vers le haut. Si tout est au maximum, vous n’aurez que peu d’espace pour travailler, ce qui n’est pas pratique. N’hésitez pas à regarder les indicateurs de chaque piste pour vous assurer qu’ils sont à niveau. Même si ce n’est pas la meilleure façon de l’expliquer, ce sera toujours utile et si vous êtes stressé, vous apprécierez ce conseil rapide concernant le gain. Il y a aussi deux choses que vous pouvez faire :

  • Un compresseur dans un bus Send pour toutes les pistes ayant besoin d’un boost. Faire en sorte que le compresseur soit agressif avec un ratio élevé, mais une attaque lente. Envoyez selon les besoins de chaque piste.
  • Rooter les pistes vers un « bus groupé ». Au lieu d’envoyer une piste dans le Master, faites-la passer sur une autre piste qui agira comme un bus. J’aime en avoir 3 : basse, mediums, aigus. Chaque piste de groupe ayant une compression et un égaliseur supplémentaires. De plus, vous pouvez rapidement ajuster la tonalité de votre set avec ces faders. Tous ces bus vont ensuite dans le Master.
LE BUS MASTER FERA LE TRAVAIL

Sur le dernier bus, j’aime avoir un limiteur qui boostera suffisamment le signal entrant pour voir pomper avec une réduction de gain d’environ -2 dB. Il se peut donc que vous deviez ajouter +6 dB au gain par exemple. De cette façon, vos faders de piste pourraient, au début, n’être qu’à 3/4 ou à la moitié, mais vous aurez aussi assez d’espace pour booster jusqu’à zéro. N’utilisez pas Ozone ou d’autres aides « rapides » au mastering à moins que vous ne sachiez vraiment ce que vous faites. Je vous encourage à utiliser un EQ shelf juste avant le limiteur. L’égaliseur 3 bandes d’Ableton fera l’affaire, mais il y en a d’autres que vous pouvez utiliser. L’idée d’un égaliseur shelf est d’ajuster rapidement les différentes zones de fréquence.

CONSEIL : Comment savoir ce qu’il faut ajuster ? Disons que vous sentez qu’il n’y a pas assez de basses (Kick/Bass), réduisez les médiums, puis augmentez le gain du Limiter. N’augmentez pas les basses !!

RÉGLAGE DE VOTRE SON AU COURS DES 5 PREMIÈRES MINUTES

Je trouve que la meilleure façon de trouver mes niveaux est de prendre mon temps dans l’intro de mon set et de rentrer lentement en fondu des éléments tels que le kick, la mélodie, etc. Vous pouvez les amener à un niveau qui ressemble à ce que vous connaissez bien. Il est important de passer du temps dans le booth ou sur la scène avant de jouer pour connaître les niveaux des différents éléments de la salle. J’aime aussi aller dans la zone de foule pendant cinq minutes pour voir comment ça sonne, puis retourner dans le booth pour voir comment les niveaux se traduisent. Parfois, sur la piste de danse, vous avez les aigus perçant alors que ce n’est pas le cas sur la scène ou vice versa. C’est une leçon super importante sur la façon dont vous mixez à la maison et comment cela se traduit en dehors.

SOUND-CHECK

OK, alors maintenant que vous êtes sur place, on vous a donné l’occasion de faire une vérification du son. Parfois, vous n’aurez pas ce luxe, alors soyez reconnaissant si vous le pouvez. Pour tirer le meilleur parti de cette expérience, concentrez-vous sur le branchement de votre interface audio pour qu’elle soit prête à fonctionner et ne vous préoccupez pas tant d’avoir tout votre setup installé. Cela peut arriver de devoir débrancher ou déplacer certaines choses par manque de place. J’ai appris que laisser traîner du matériel peut aussi être une mauvaise idée, car j’ai vu des gens renverser des boissons ou même du matériel volé. Quoi qu’il en soit, voici les principaux points de la phase un de votre sound-check :

  1. Au préalable, sauvegardez votre set de façon à ce que, lorsque vous appuyez sur play, le moment le plus intense de votre set soit joué. Très probablement, le technicien son demandera cela pour commencer et j’aime être prêt à envoyer quand j’arrive et que je suis branché. Son premier intérêt sera de voir comment il a besoin d’ajuster le limiteur du sound system pour votre son et il pourrait aussi faire une courbe d’égalisation rapide.
  2. Si vous êtes branché à une table de mixage DJ sur la scène, votre première chose sera de vous assurer que votre piste est réglée sur « Line in », puis d’augmenter le gain de celle-ci pour atteindre zéro et éviter de voir une indication de crête rouge (clip) à la fois sur la piste et sur le master.
  3. Assurez-vous de pouvoir contrôler le son du booth ou de la scène et mettez-le à un niveau confortable. Pendant votre set, il est important de le couper plusieurs fois pour voir ce qui se passe dans la foule.

Si votre son arrive jusqu’au système de son et que tout va bien, alors la première phase de votre test sonore est terminée. Le gain est généralement géré par le technicien et vous pouvez contrôler le gain supplémentaire si nécessaire.

Maintenant, phase deux de votre contrôle de son : les ajustements de tonalité.

« Comment puis-je savoir si mon son est correct ? »

Lorsque vous êtes à la maison, essayez de trouver une chanson dont vous savez qu’elle ressemble à ce que vous faites, et dont les niveaux sont équilibrés (par exemple, kick vs mids vs highs) et chargez-la dans une piste de votre set. La sortie de cette piste doit être réglée sur « External out » et non sur Master.

  1. Jouez la chanson de référence dans la salle et voyez comment elle sonne à la fois dans la cabine et sur la piste de danse. Prenez des notes mentales.
  2. Comparez votre sortie Master à cette référence d’abord dans le booth, puis sur la piste de danse.
    1. Le volume est-il plus ou moins le même ? Ajustez le limiteur, la compression.
    2. Certaines fréquences sont-elles nocives ? Ajustez l’égaliseur.
  3. Allez-y une chose après l’autre, jusqu’au cœur de chaque moment/chanson de votre set pour voir s’il n’y a pas de conflits de fréquences. Ma façon rapide de le faire est de toujours commencer par le kick pour m’assurer que tous les kicks sont au même niveau, puis la basse, la mélodie et les percussions. Vous voulez que tous les kicks soient très proches afin de ne pas avoir de mauvaises surprises lorsque vous passez d’une chanson à l’autre. Idem pour les autres éléments.

Vous êtes maintenant prêt à jouer. Donc, si le temps vous le permet, essayez de jouer rapidement entre chaque morceau. Voyez si quelque chose doit être ajusté.

ASTUCE : Vous pourriez par exemple voir que toutes vos percussions ont besoin d’une correction d’EQ. Vous pouvez ajouter un égaliseur sur la piste ou vous pouvez plus simplement geler et écraser cette piste avec l’EQ.

Et s’il n’y a pas de soundcheck ?

Si cela se produit et que cela signifie que la première phase n’est pas disponible. Le lieu peut vous demander de faire un « line-check », ce qui signifie que vous envoyez votre audio à la table de mixage et que le technicien s’en chargera. Il se peut que vous n’ayez pas de technicien et que vous deviez le faire vous-même sur la table de mixage. Assurez-vous que votre signal est à peu près le même que celui de la personne qui vous précède et… bonne chance !

CONSEILS DE DERNIÈRE MINUTE DE LA PART D’UN INTERPRÈTE EXPÉRIMENTÉ…..

Ce sont les choses que je fais toujours et qui m’ont pris du temps à comprendre, alors pensez à les utiliser pour plus de confort :

  • Soyez mentalement prêt à jouer une heure avant de jouer. Soyez autour du booth, assurez-vous que votre équipement est installé, testé et qu’il fonctionne correctement. À de nombreuses reprises, j’ai dû changer la cartographie de mes contrôleurs — Dieu sait pourquoi — donc il est bon d’avoir un peu de temps au cas où.
  • Passez un moment sans parler à personne au moins 15 minutes avant de jouer. Restez concentré.
  • Évitez les boissons à proximité de votre équipement. Vous savez pourquoi.
  • Avoir un ami pour filtrer et aider. J’aime avoir quelqu’un pour repousser les gens qui veulent vous parler pendant que vous jouez.
  • Apportez des câbles supplémentaires de tout : USB, des câbles audio et même un câble pour jouer à partir de votre carte son interne.
  • Si Ableton plante, ayez quelque chose de prêt à jouer dans iTunes pendant que vous redémarrez le programme.
  • Utilisez des protections auditives si vous le pouvez.

Faites-moi savoir si vous avez des questions et peut-être que j’écrirai une sixième partie sur les lives !

Techniques de production musicale : la production non-linéaire

Cela fait longtemps que j’ai promis un post traitant d’une des nombreuses techniques de production musicale que j’utilise : la production non linéaire. Le tout premier album que j’ai fait en utilisant cette technique assidument était Intra. Et puis je m’y suis récemment plongé en profondeur pour produire de multiples EPs, réalisés entre fin décembre 2017 et mars 2018. Alors qu’Intra était un album de 23 chansons fait sur neuf mois, ma dernière expérience a produit 19 titres en trois mois. Je pense que je m’améliore, surtout parce que c’est de plus en plus clair dans mon esprit.

Sur les 19 titres récents, j’en ai gardé 8 pour l’album Returning Home, que vous pouvez écouter ci-dessus. C’est une déclaration sur le fait que la maison est un état d’esprit et non pas nécessairement un lieu physique. Je fais de la musique techno/dance depuis 1998, et après avoir expérimenté des paysages sonores plus électroniques et de la musique ambient, ça me fait du bien de revenir à mes racines. Chose amusante, j’ai essayé de travailler avec d’autres labels, car je voulais garder le mien, Archipel, pour des trucs plus downtempo, mais j’ai rencontré de nombreux refus ou des compromis compliqués. Je suis trop têtu pour changer les choses et comme cet album a été fait sur la base d’un concept très solide, je ne voulais pas revenir en arrière et changer ce que je trouvais bien.

Mais revenons à la technique de production non linéaire. Je couvrirai le déroulement du processus, du point de départ jusqu’à la fin.

J’entends souvent des gens dire, « mais je n’ai pas besoin d’une technique quand je fais de la musique ». Bien sûr, ce n’est pas pour vous alors. Mais cette technique peut être bénéfique si vous cherchez à accroître votre production. Cela a certainement contribué à me rendre plus prolifique à travers le temps.

LA PRODUCTION MUSICALE NON LINÉAIRE — UN CONCEPT

Ce concept (qui existe depuis des décennies selon les recherches que j’ai faites) encourage le producteur à explorer la possibilité de travailler sur plusieurs chansons à la fois, de manière non linéaire.

Cela signifie que :

  1. Vous ne travaillez pas sur une chanson du début à la fin, avant d’en commencer une nouvelle.
  2. Chaque piste est abordée individuellement pour ses besoins mais vous travaillez aussi globalement. Gardez à l’esprit que ce que vous avez fait dans la piste précédente devrait différer sur la suivante.
  3. La technique consiste à répéter les mêmes cycles/phases jusqu’à l’obtention d’un noyau solide. Ensuite, il y a la finalisation pour se préparer au mix.

On l’appelle « non linéaire » parce que c’est une série de phases, sur plusieurs pistes, toutes en même temps.

Note : Une règle implicite implique également que le travail sur une piste doit se faire sur de courtes périodes de 20 à 30 minutes à la fois par chanson, puis de s’arrêter, sauvegarder et passer à autre chose. Pourquoi ? Cela permet de garder des idées fraîches.

Pour beaucoup de gens à qui j’ai expliqué cela au début, cela a semblé troublant et déroutant. Il y a une sorte de croyance ancrée chez les gens que lorsque vous allez faire de la musique, vous devriez trouver votre idée, vous y tenir absolument, l’intégrer dans une chanson, en commençant par le début et en finissant par la fin. Je vois souvent des projets de gens qui ont quelques blocs au tout début de la piste et puis ils se perdent.

J’entends aussi : « Je peux faire une super boucle, mais je ne sais pas ce qui va suivre. »

J’ai écrit un article à ce sujet dans le passé. Cependant, la technique non linéaire vise vraiment à dépasser la question de la boucle, parce qu’il s’agit de transformer de petites idées en concepts plus grands.

Mais par où commencer ?

Avant de nous pencher sur la production, permettez-moi d’expliquer la technique de production musicale non linéaire, car c’est de cela qu’il s’agit :

  1. Création de contenu, génération d’idées.
  2. Filtrer les idées dans un concept.
  3. Construire une boucle comme noyau.
  4. Structure du template.
  5. Arrangements.

Lorsque vous décidez de créer votre projet, la première chose à faire est de choisir votre type de projet. S’agit-il d’un EP (3-4 chansons) ou d’un LP (5-10 pistes) ? Peut-être que vous voulez juste faire quelques morceaux ; je crois personnellement que nous ne devrions jamais faire un seul morceau à la fois. Si vous n’avez pas de projet précis en tête, inventez-en un comme « Je vais faire 5 titres pour le plaisir et je veux qu’ils soient principalement techno ». Une fois cette décision prise, vous êtes prêt pour la création de contenu. Je consacre habituellement beaucoup de temps à la création de contenu et à la génération d’idées.

Vous pouvez également partir de pistes inachevées sur lesquelles vous voulez appliquer l’idée. L’important est de travailler sur plusieurs projets en parallèle. Habituellement, cela marche mieux si vous en avez au moins cinq, mais il n’y a pas de limite bien sûr. Pour les nouveaux, commencez petit pour voir si cette façon de travailler fonctionne pour vous. La technique est sur le point de faire passer votre morceau d’une idée simple à une chanson finalisée mais non mixée. Le mix n’en fait pas partie. Je trouve que le mixdown fonctionne mieux si vous le faites tard. N’hésitez pas à créer un dossier de référence où vous mettez des chansons qui vous inspirent.

CRÉATION DE CONTENU, GÉNÉRATION D’IDÉES

De toutes ces années d’écoute de musique, de gestion de labels, de mastering et de DJing, je suis arrivé à une théorie : une chanson solide est — en général — une idée unique et solide, soutenue par deux autres. L’idée principale peut être une boucle, un motif ou même un son. Je me souviens qu’Hans Zimmer décrit un motif en disant qu’il doit avoir un impact émotionnel sur vous, qu’il doit réapparaître dans votre esprit plus tard. Il dit que le thème de Batman est composé de deux notes, mais très puissantes. En les jouant, vous pensez automatiquement à Batman. Les deux autres idées sont nécessaires parce qu’une chanson a généralement besoin d’un développement et d’une « surprise ». Cela dit, dans cette technique de production, il faut créer des idées nouvelles. Beaucoup.

J’ai fait un long post sur la manière de trouver de nouvelles idées mais je vais résumer comment ça fonctionne pour moi :

  • Recycler d’anciennes idées : J’ai d’innombrables samples que j’ai utilisés ou que je n’ai jamais touchés. J’aime les transformer en nouveaux sons.
  • Enregistrement de la radio ou d’autres atmosphères à l’aide d’un microphone : Quand je suis d’humeur créative, je passe beaucoup de temps à enregistrer les sons de cette période de ma vie. Je vais laisser l’enregistreur quelque part pendant une heure pour voir ce qui se passe.
  • Essayez des démos : J’adore les démos et j’essaie de voir ce que je peux en tirer en les samplant. Certains ont un temps limité et d’autres durent quelques jours. Cela vous oblige à resampler le travail et à en tirer quelque chose. Parfois, je finis par l’acheter, bien sûr.
  • Design sonore pur : La superposition de sons provenant de différentes prises est un excellent moyen de générer des sons riches. Je le fais souvent, mais cela prend beaucoup de temps.
  • Jammer avec les sons : Quand j’en ai beaucoup, je vais généralement mettre les sons dans un sampler et jammer avec un contrôleur midi ou un PUSH. Je vais enregistrer tout ce que je fais dans un projet.

Un projet qui a beaucoup d’idées sera enregistré avec la date du jour du jam. Il se peut que j’aie quelques heures de matériel, ce qui signifie qu’il y a hypothétiquement 3-4 idées là-dedans.

Cette phase est terminée quand vous avez un projet avec 3-4 idées prêtes à partir. Je fais habituellement une session par piste nécessaire pour le projet.

TRANSFORMER LES IDÉES EN CONCEPT

Cette phase est une phase que vous devez faire en dehors du jam. Pourquoi ? Parce que lorsque vous jammez, vous êtes dans votre état créatif (cerveau droit) et vous avez des tonnes d’idées, mais votre jugement n’est pas bon. Vous ne pouvez pas être juge alors. Vous devez vous sentir libre et explorer sans limites. Dans cette deuxième phase, il s’agit de passer à un côté plus analytique où vous allez travailler votre récolte.

  1. Passez en revue tous les enregistrements que vous avez faites une boucle avec une partie. La question est, pouvez-vous écouter une boucle et vous sentir inspiré ? Si oui, vous avez quelque chose à quoi vous pouvez vous accrocher.
  2. Utilisez des boucles de différentes tailles comme 1, 2, 4 mesures. Compiler différentes idées.
  3. Utilisez la vue de session pour créer des scènes de boucles que vous aimez.
  4. Essayez de voir si certaines boucles, une fois superposées, créent des motifs inattendus.
  5. (Optionnel) Ajoutez un kick et des hihat pour vous donner une idée du groove et ajuster le timing de la boucle.

Cette phase est terminée quand vous avez quelques scènes solides dans votre vue de session.

Notez que vous pouvez revenir en arrière pour créer plus d’idées (Phase 1) pour compléter ce que vous avez. Vous pouvez également créer un fichier pour toutes les idées de toutes les sessions et créer ainsi de nouvelles. Il n’y a pas de règles, seulement des possibilités.

LA CONSTRUCTION D’UNE BOUCLE CENTRALE

À ce stade, vous devriez avoir un nombre X de projets (basé sur la définition du projet que vous avez défini au début, c’est-à-dire EP, LP, peu importe), chacun avec du matériel qui a été organisé en 2-3 idées. Le moment est venu d’assembler le tout.

La boucle que vous allez construire ici est la partie centrale de votre chanson, donc il devrait y avoir tous les éléments.

  1. Ajoutez une fondation. La partie fondamentale de votre chanson est la partie low end et la basse. À partir de l’idée principale, ajoutez une basse qui soutient ou répond à l’idée. Ajustez-la pour qu’elle soit dans la tonalité.
  2. Ajoutez des percussions. Complémentaire à la basse, vous pouvez ajouter un kick, des percussions, ou tout ce qui est complémentaire et créera le groove. Je commence généralement tout de suite par décider quel modèle de groove je vais utiliser sur cette partie centrale.
  3. Ajoutez des touches mélodiques si nécessaire. Décidez de la durée de votre mélodie et de sa progression (si c’est le cas).
  4. Créez un fond sonore et un espace si vous le souhaitez. Il s’agit généralement de la réverbération et de textures. Mais cela peut aussi se faire plus tard.

Cette phase est terminée lorsque vous avez une boucle principale que vous pouvez placer dans la fenêtre d’arrangement, en plein cœur de votre chanson (ce qui signifie que vous devez savoir approximativement combien de temps elle doit durer). Une bonne boucle est une boucle centrée autour de votre thème où si vous jouez cette partie en solo, ce serait ce dont quelqu’un parlerait pour décrire votre chanson.

Dans le processus de travail à travers la boucle de base, vous pourriez avoir besoin de revenir en arrière pour créer plus de contenu ou vous pouvez en importer à partir d’autres sessions.

STRUCTURE DU TEMPLATE

Maintenant que vous avez la partie centrale de la chanson, il est plus facile de construire la structure restante. Dans la vue d’arrangement, créez trois sections : un début, un milieu et une fin. Vous allez maintenant présenter votre structure pour avoir une idée de ce que vous pouvez faire avec votre idée centrale.

  1. Copiez les éléments du début à la fin qui seront présents tout au long de la piste.
  2. Travaillez à l’envers en déconstruisant la ligne du temps de ce qui arrive en premier et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous arriviez à la partie centrale.
  3. Effectuez le même processus jusqu’à la fin. Vous pouvez répéter certains éléments.

Cette phase est terminée quand vous avez une structure temporaire du début à la fin. Cela pourrait vous prendre un certain temps, je vous encourage à faire des sprints de 30 minutes à la fois. Le problème quand on travaille trop longtemps sur cette phase, c’est qu’on perd de vue la force de la chanson. Je veux habituellement faire ressortir une structure de cette phase, mais je peux aller et venir avec les autres phases jusqu’à ce que je sois satisfait.

ARRANGEMENTS

C’est la phase finale. Vous aurez peut-être besoin d’y revenir, car chaque personne a des besoins différents qui surgiront au cours de ce processus. Arranger — en termes simples — c’est créer la ligne d’histoire de votre chanson, mais aussi entre les chansons de votre projet ! Comment vos morceaux sont-ils liés les uns aux autres ? J’ai des chansons qui ont des frères et sœurs, alors que d’autres viennent d’une famille complètement différente.

C’est la phase finale. Vous aurez peut-être besoin d’y revenir, car chaque personne a des besoins différents qui surgiront au cours de ce processus. Arranger — en termes simples — c’est créer la ligne d’histoire de votre chanson, mais aussi entre les chansons de votre projet ! Comment vos morceaux sont-ils liés les uns aux autres ? J’ai des chansons qui ont des frères et sœurs, alors que d’autres viennent d’une famille complètement différente.

L’arrangement est un sujet massif que je détaillerai dans un article futur et qui est impliqué dans la plupart des techniques de production musicale — mais cette explication est une conceptualisation complète de la façon dont je travaille. J’espère que cela vous aidera d’une manière ou d’une autre !

Rendre les sons vivants : le mouvement dans la musique électronique

CRÉER DU MOUVEMENT DANS LA MUSIQUE ÉLECTRONIQUE

L’un des concepts les plus méconnus de la musique électronique est le mouvement. Par mouvement, je fais référence à la façon dont chaque son évolue constamment tout au long d’une chanson. Je discutais une fois avec un passionné de synthétiseurs modulaires et il disait ne pas supporter les sons enregistrés comme les samples parce que, selon lui, ces sons sont « morts ». Avec les synthés modulaires, un son peut être répété pendant des minutes et il ne sera jamais exactement le même parce que les composants matériels donnent constamment de légères variations au son. Un son enregistré est figé comme une image. Puisque nous n’avons pas tous le luxe de posséder un synthé modulaire, permettez-moi d’expliquer comment nous pouvons utiliser des outils logiciels pour rendre les sons « vivants » et développer du mouvement dans notre propre musique électronique.

Tout d’abord, convenons que le mouvement dans la musique électronique provient de certains éléments qui « bougent ». Il existe différentes façons de créer cette sensation :

1. CHANGEMENTS DE VOLUME (AMPLITUDE)

Le changement de volume des percussions est souvent associé au groove et au swing. Les deux peuvent modifier le volume des sons. Cela dit, vous pouvez appliquer un modèle de groove non seulement aux percussions, mais aussi aux mélodies et aux lignes de basse. Si cela ne suffit pas, vous pouvez aussi utiliser l’effet midi velocity qui peut non seulement altérer la vélocité de chaque note, mais dans Ableton Live il y a aussi un randomizer qui peut être utilisé pour créer un effet plus humain. Une autre façon d’ajouter de la dynamique est d’utiliser un effet de trémolo sur un son et de le garder synchronisé ou non. L’effet trémolo affecte également le volume, et c’est une autre façon de créer des grooves sur mesure. Personnellement, j’aime aussi créer des changements d’arrangement très subtils sur l’enveloppe ou le gain de volume, ce qui maintient le son toujours en mouvement.

En général, les LFOs — comme ceux présents dans le patch Max for Live — peuvent être utilisés pour moduler n’importe quoi, et ils créeront automatiquement du mouvement. Associé à chaque LFO, j’utilise souvent un autre LFO pour moduler sa vitesse afin d’obtenir une véritable sensation de non-redondance.

Astuce : Combinez LFOs et modifications manuelles, puis copiez les séquences jusqu’à la fin de la chanson. Je vous suggère d’essayer de sortir de la structure 4/4 et des blocs réguliers pour sortir d’un « template feel ».

2. FILTRE

Une autre excellente façon de créer du mouvement est de faire en sorte que le son change toujours de tonalité. L’utilisation d’un filtre en mode parallèle est un moyen très efficace de créer de la couleur. L’important est de s’assurer que la fréquence et la résonance sont constamment en mouvement en utilisant des LFOs ou des enveloppes. En étant en parallèle, le son semble toujours être le même, mais il y aura un peu plus de corps à cause du filtre. Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c’est qu’il y a différents types de filtres, donc vous pouvez essayer différents types de filtres dans différents Sends et votre chanson sera plus en mouvement. Alors que les filtres sont parfaits pour les changements subtils, vous pouvez aussi faire la même chose avec un égaliseur, mais toujours en parallèle. L’ajout d’une enveloppe sur le filtre pour qu’il détecte le signal entrant et change la fréquence est aussi une très belle façon de garder le son organique.

Astuce : Essayez de comparer comment un filtre Moog peut différer d’un filtre ordinaire.

3. TEXTURES

Les textures ou le bruit de fond sont une autre excellente façon d’émuler les appareils analogiques. Il y a plusieurs façons de le faire, mais celle que je recommande est d’obtenir un microphone pour votre iPhone et d’enregistrer un moment de votre prochaine visite au café ou au restaurant, ou même dans votre maison où nous ne nous rendons pas compte qu’il y a encore un très faible niveau de bruit. L’ajout de cet enregistrement à faible volume dans votre chanson ajoute automatiquement un layer de chaque son en évolution. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi convertir certains bruits en patterns de groove qui créent une forme de randomisation sur vos sons. Certains effets de haute qualité tels que la saturation utilisée sur certains sons ajouteront une forme de texture qui empêche vos samples de sonner creux.

Astuce : La modulation FM sur un filtre ou une oscillation peut créer des textures granuleuses.

4. STÉRÉO ET PANORAMIQUE

Pour ce point, il y a différents effets qui jouent avec l’image stéréo et — bien que vous devriez être prudent — il est bon d’avoir au moins un ou deux sons qui ont ce genre d’effets. Parmi ces effets le phaser, le chorus, le flanger, le delay, la reverb et l’auto-pan. Ils peuvent tous donner du mouvement aux sons si la modulation n’est pas synchronisée et si le dry/wet est constamment modifié légèrement.

Astuce : Faites attention aux effets que vous utilisez, car une utilisation excessive peut créer des problèmes de déphasage.

5. TIMING

Un point que les gens négligent souvent : la position d’un son dans un pattern peut changer légèrement tout au long d’une chanson pour créer un sentiment de mouvement. Cet effet est plus facile à créer si vous convertissez tous vos clips audio en midi. En mode midi, vous pouvez utiliser le plug-in Humanizer (Max) pour modifier constamment le timing de chaque note. Vous pouvez aussi le faire manuellement si vous êtes un peu plus dans l’édition de détails, mais à la fin, un Humanizer peut faire la même chose tout en créant des idées inattendues qui pourraient être intéressantes. Une autre astuce est d’utiliser un effet de glitch en mode parallèle pour ajouter quelques courbes dans le timing d’un son de temps en temps.

Astuce : Désactivez le verrouillage de la grille (grid lock) dans la section arrangement pour être intentionnellement imprécis.

Jouer de la musique électronique live – Comment préparer votre Live Set ? (Partie 4)

Pour faire suite à l’article précédent de cette série, je vais vous présenter les derniers ajustements et les réglages avancés des clips pour votre set live. Il y a beaucoup à couvrir ici, mais je vais essayer de me limiter à l’essentiel.

DERNIERS RÉGLAGES

Comme votre set est probablement en train de prendre forme, vous devriez avoir des chansons différentes organisées en scènes. Vous pouvez penser que c’est le minimum dont vous aurez besoin pour jouer en live, mais si vous voulez le meilleur résultat, il y a encore des choses à régler. Personnellement, quand j’écoute un set live, je veux vraiment qu’il sonne vivant ; l’artiste peut interagir avec l’énergie de la pièce et construire en fonction. Il faut éviter de jouer chaque scène l’une après l’autre, sans surprises. Encore une fois, c’est mon opinion et vous pourriez penser autrement, mais ce que j’aimerais expliquer, c’est comment ajouter un peu de « vie » dans les derniers réglages de votre set.

1 — RÉPÉTER ET ENREGISTRER.

C’est à peu près le test ultime pour voir si votre live fonctionne correctement. Vous aurez besoin de répéter, de jouer avec votre session, de déplacer des choses et de faire des tests, encore et encore.

Ne pensez jamais que ce que vous avez est prêt pour le grand show sans répétition, car croyez-moi, vous apprendrez à vos dépens que si vous attendez d’être en club pour tester votre set, cela vous fera mal. Cela dit, appuyez sur le bouton d’enregistrement, puis commencez à jouer les clips, essayez de prendre le temps de créer une bonne intro, puis voyez comment ça se passe quand vous lancez les scènes, enchaînez certains sons et ajoutez des effets. La partie la plus importante de la répétition de votre set est l’enregistrement de ce que vous faites.

Vous pouvez ensuite écouter pour voir ce que vous avez enregistré et si vous aimez une partie d’un moment, vous pouvez ensuite la faire glisser dans votre set.

 

 

 

 

 

Puisque vous n’avez que deux mains, mais que vous voulez que chacun de vos clips ait une sensation de « live », vous pouvez préenregistrer certains détails subtils que vous voulez voir jouer pendant que vous ajustez d’autres boutons. Vous n’êtes pas totalement en train de tout lire tel quel, vous interagissez avec d’autres éléments joués que vous avez enregistrés. Cela peut être particulièrement utile pour créer des moments uniques et complexes ou des breakdowns à couper le souffle.

Vous pouvez également utiliser +J (ctrl+J sur Windows) pour consolider les moments que vous aimez.

2 — AJOUTER DES VARIATIONS.

Dans mes sets, j’ai rarement une scène qui se répète sans en avoir des variations. Les variations peuvent être utilisées pour beaucoup de choses, comme avoir une variation plus énergique de la même scène, une qui a une petite pause, ou de l’espace pour insérer d’autres éléments. Voici quelques conseils rapides que vous pouvez utiliser pour faciliter la création de variations :
Legato : c’est probablement la chose la plus utile à activer pour faire varier les clips. Fondamentalement, l’option Legato laissera le clip sélectionné prendre le relais de celui qui a été joué précédemment, en fonction de la quantification que vous avez définie. Par exemple, disons que vous jouez un clip de hi-hats, puis appuyez sur le premier clip de la variation. Il arrêtera le clip activé et passera immédiatement à l’autre clip que vous venez de démarrer. Sur l’image, je l’ai réglé à 1/16, ce qui signifie qu’elle sera jouée au 1/16ème suivant, en gardant le tempo. Gardez à l’esprit que les variations de clips sont « synchronisées » avec celui qui joue pour qu’il continue à la même position dans le clip. Si le legato n’était pas activé, il commencerait au début du clip.

Follow Action (Action Suivante) : une fois joué, que voulez-vous que le clip fasse ? Vous pourriez simplement jouer ce clip, mais il pourrait revenir au premier clip ou même jouer quelque chose d’autre au hasard. Je vous suggère d’expérimenter avec cela et de vous laisser surprendre. N’oubliez pas de vous enregistrer en les jouant, car vous pouvez retourner à la section arrangement pour saisir la meilleure partie et même créer de nouvelles idées.

Variation d’intensité : Si vous voulez passer rapidement d’une hi-hat ouverte à une fermée, l’un des moyens les plus rapides est de jouer avec la section « Preserve » (préserver) et de la régler comme dans cette image. Jouer avec le pourcentage vous permettra d’ajuster la quantité de la fin de chaque son qui peut être préservée. L’avoir à 100 % est totalement ouvert et disons que 25 % est plus fermé, ce qui augmente la tension. Ainsi, une variation peut d’abord être réglée à un niveau bas, puis les autres peuvent être plus ouvertes. Si vous voyez besoin d’augmenter l’énergie rapidement, vous pouvez lancer l’une des variations.

Reverse (Inversion) : celui-ci peut être amusant, mais dans un contexte live, si vous le faites au mauvais moment, c’est terriblement gênant ; peut-être que l’introduire dans une variation serait une idée plus sûre.

Transpose (Transposition) : cela peut être agréable pour les mélodies et les basses. Vous pouvez les faire se déplacer en hauteur dans une variation.

Enveloppes : Super utile pour les variations pour créer des automations à très petite échelle ou à plus grande échelle. Beaucoup d’artistes l’utiliseront sur l’EQ pour créer un clip et s’assurer qu’il sonne « vivant ». L’important est de s’assurer que l’enveloppe n’est pas liée et ensuite vous pouvez décider de la longueur de l’automatisation, sur un attribut.

Astuce : assurez-vous de sélectionner « Clip » dans le premier menu déroulant pour vous assurer que les changements sont faits dans le clip lui-même.

À essayer : utiliser ceci avec un filtre pour créer des swooshes amusants.

Essayez aussi : utilisez cette technique pour créer des mélodies et des textures à partir d’un pad.

 

 

3 — LES TRANSITIONS.

Cette partie est la préparation finale nécessaire pour jouer en live, mais c’est aussi la plus délicate. Principalement parce que cette tâche impliquera une certaine pratique. Mon approche et mes conseils ne fonctionneront peut-être pas totalement pour vous parce que votre musique est différente de la mienne. En d’autres termes, faire des transitions est quelque chose de personnel et chaque musicien a tendance à développer sa propre façon de le faire en se basant sur ce qui semble être le meilleur flux possible.

Comment fonctionnent les transitions ?

En théorie, une transition d’une chanson à une autre est exactement comme un DJ qui mixe une piste dans une autre. Le casse-tête avec les transitions en live est que vous avez plusieurs pistes à mixer les unes aux autres, alors que le DJ n’a qu’un seul fader et EQ pour le faire.

Chaque fois que j’enseigne aux gens comment jouer en live (oui, je fais une formation Ableton Live), un premier exercice que je leur donne est de créer une playlist avec quelques sets de DJ qu’ils aiment et de leur dire d’étudier les transitions des pistes. Certaines personnes aiment les transitions très rapides et abruptes (Jeff Mills par exemple), tandis que d’autres préfèrent quelque chose de plus subtil, brouillant les frontières de début et de fin d’une chanson.

L’autre chose à savoir à l’avance, c’est si vous voulez que le timeline de votre set soit fixe et fluide, ou si vous allez découper en morceaux les pistes à lire au fur et à mesure. Cela peut aussi être un facteur important dans la façon dont vous préparez vos transitions. Personnellement, je veux avoir toute la flexibilité pour pouvoir jouer la piste X comme intro puis passer à la piste Z. Aucun ordre ne sera établi jusqu’à la dernière minute quand j’appuie sur le bouton play pour démarrer mon set live.

Une fois que c’est clair, vous serez en mesure de décider comment faire le pont entre les chansons. La première rangée de chaque chanson est votre pont d’intro et la dernière probablement votre outro, mais vous pouvez aussi commencer à mixer le morceau suivant à tout moment si vous le souhaitez. Voici quelques règles qui me sont propres pour les transitions :

  • Un kick à la fois. Pendant un moment, j’ai mixé le kick de la première piste et de l’autre ensemble, mais les résultats n’étaient pas si bons. J’ai décidé de m’en tenir à une seule piste pour le kick et j’ai décidé de changer quand c’était approprié.
  • Une seule basse à moins que ce soit un appel/réponse. Comme pour le kick, jouer deux basses est souvent un désastre, donc je jouerais l’une ou l’autre. Certaines basses n’ont que quelques notes, surtout dans la techno dub, donc ça pourrait marcher si j’ai la basse d’une piste qui dialogue avec une autre.
  • Le pont est habituellement atonal. J’essaye de m’en tenir aux éléments rythmiques, mais si j’utilise un élément mélodique, je veux qu’il soit délicat, car autrement il pourrait entrer en conflit avec la basse ou d’autres éléments.
  • Le pont peut être une chanson en soi. Celui-ci est intéressant, mais pas une nécessité. Si vous jouez correctement avec vos variations, vous pouvez créer une nouvelle chanson à partir de deux chansons. C’est fondamentalement l’approche techno de 1+1=3 (l’auditeur entend les pistes A et B, mais aussi une troisième piste qui est la rencontre des deux). J’enregistre souvent mes sets et parfois j’ai remarqué que les moments forts étaient ceux où j’ai fait le pont entre deux chansons.

En raison du nombre de pistes que vous avez dans Ableton, vous pourriez être coincé avec le fait qu’un seul instrument à la fois peut jouer. Ce problème m’a amené à organiser les ponts différemment à l’occasion. Par exemple, si je veux deux couches de hats, je devrais « tricher » et avoir une couche de hats dans la piste de clap. Très souvent, je me suis retrouvé à organiser ça en jouant, et ce n’est pas le mieux parce qu’on peut se perdre facilement dans l’arrangement. Je préfère avoir quelques options dans l’intro avec des layers supplémentaires de claps, hats, percussions. Parfois même certains doublons dans différentes pistes.

Dans le prochain post, nous parlerons de la vérification du son et de la performance, ce qui conclura aussi la série !

Jouer de la musique électronique live – Comment préparer votre Live Set ? (Partie 3)

Après les deux premiers articles sur jouer de la musique électronique live, nous arrivons à notre dernier sujet : l’arrangement des clips, l’organisation des chansons et la préparation du son.

PRÉPARATION DES CLIPS

J’espère que vous avez fait vos devoirs de la deuxième partie où je vous ai demandé de prendre vos arrangements et de les transformer en une session Ableton Live. Si vous avez fait cela, vous verrez que cette tâche est assez exigeante et peut être déroutante, parce que vous pourriez avoir l’impression que vos chansons ne sont plus les mêmes, ou peut-être qu’elles n’ont plus de sens. Mais croyez-moi, même si vous pensez que vous avez échoué dans l’organisation de vos séances, cela commencera à avoir plus de sens à mesure que nous continuerons. Ce qui importe vraiment, c’est que vous avez maintenant du matériel chargé dans la vue session.

« Et si mon titre est si simple que je n’ai que quelques clips en vue session ? »

Ce n’est pas un problème, l’idée est d’avoir quelque chose. Une partie de la beauté d’un set live est qu’une fois que vous avez tous vos morceaux dans la session, vous les façonnez en un set plus long. Un live set n’est pas comme un DJ set, où l’on se concentre sur les transitions et les sélections de pistes ; il est beaucoup plus flexible et implique une mise en forme constante pour créer un ensemble plus grand.

1ère CHOSE À FAIRE : IMPORTEZ TOUTES VOS PISTES DANS UN SEUL GRAND PROJET

Pour le bien de cet exercice, veuillez commencer par créer un nouveau live set que vous nommerez « My Live Set » où vous aurez 12 pistes pour commencer.

Ensuite, nous allons importer toutes les chansons dans ce projet. Il y a deux façons de le faire et c’est à vous de décider ce qui est le mieux pour vous. J’aime personnellement ouvrir un projet, récupérer tous les clips de la session, copier (Cmd + C), puis ouvrir le projet « My Live Set » et coller. Vous pouvez également copier à travers le navigateur et si vous êtes plus à l’aise avec cette méthode, faites-le de cette façon.

Une des grandes nouveautés d’Ableton 10 est que les groupes apparaissent maintenant dans le navigateur, ce qui pourrait être une bonne façon d’organiser votre travail pour réimporter plus tard.

Vous devriez également penser à copier les restes d’audio de chaque piste. Ces pièces inutilisées sont plus précieuses que vous ne le pensez dans un contexte live. Un reste, c’est tout ce qui a été créé dans votre piste, mais qui n’a pas passé la dernière sélection. Il pourrait s’agir d’une variante, d’un peu de FX bizarre, de voix, peu importe — en gros, n’importe quoi fera l’affaire. L’idée derrière les restes est de créer du matériel pour votre version live afin qu’elle diffère de la chanson originale : cela ajoutera une dimension.

Une fois toutes vos pistes importées, vous avez une meilleure idée de l’ensemble de votre session.

« De combien de morceaux ai-je besoin pour un set d’une heure ? »

La réponse ici est difficile à trouver tant que vous n’avez pas répété et déterminé votre flow naturel. Après des années de pratique et d’enregistrement, je me suis dit que chacune de mes pistes durait en moyenne 6 à 8 minutes dans un contexte live. Cela inclut également les transitions (c’est-à-dire deux chansons qui se chevauchent pendant 1-2 minutes, pour rendre les choses assez fluides comme dans un DJ set).

Le temps total des pistes n’est pas forcément important à déterminer. Si vous êtes créatif, vous pouvez même jouer les morceaux dans un ordre aléatoire.

2e CHOSE À FAIRE : NOMMEZ ET COLOREZ TOUS LES CLIPS CORRECTEMENT

Les gens oublient souvent cette partie, mais faites-moi confiance, meilleure est l’organisation, moins vous aurez de stress en live. N’écoutez pas quand votre esprit vous dit : « oh, je me souviendrai bien de ce clip. » C’est pourquoi les noms sont importants, mais aussi la couleur du clip. Tous les kicks devraient être de la même couleur, les basses et ainsi de suite. Mes couleurs de codage personnelles ont été :

Kicks : rouge (attire mon attention).

Basses fréquences, basse : marron.

Percussions : jaune.

Claps/snare : orange.

Hihats : gris.

Éléments mélodiques : Bleu, en différents tons, car certains sont différents.

Une chose pratique avec les couleurs est que si vous jouez une piste pendant une transition, vous pouvez voir la couleur de l’autre clip alors que vous ne pouvez pas le voir à l’écran.

Veuillez noter que je ne recommande pas nécessairement de mettre tous les mêmes sons dans les mêmes pistes. Vous pouvez mélanger, par exemple, les hihats de la piste A avec ceux de la piste B. Si les hihats des deux tracks sont dans la même piste, vous ne pourrez pas les mixer ensemble, mais l’un après l’autre (un seul clip peut être joué dans une piste à la fois).

ORGANISATION DES SCÈNES

L’organisation de vos scènes prend beaucoup de temps, et ce sera aussi ce que vous retravaillerez le plus. Cela vous permettra de donner à vos chansons une sensation plus vivante. Pour cette section, je vais utiliser un exemple d’un de mes derniers live sets pour expliquer ce que j’ai fait, et pourquoi.

Cette chanson commence à la deuxième ligne (scène).

En-têtes des pistes : Comme vous pouvez le voir, les couleurs d’en-tête ne sont pas si importantes pour moi, mais il y a une section tout en blanc. C’est parce que j’utilise deux contrôleurs MIDI pour contrôler les volumes et la deuxième section est dédiée au second contrôleur. C’est aussi pourquoi ils sont numérotés pour que je sache à quel curseur ils se réfèrent sur le contrôleur lui-même.

3e CHOSE À FAIRE : MAPPEZ VOS PISTES AUX ÉLÉMENTS APPROPRIÉS DE VOS CONTRÔLEURS

Pensez à la façon dont vous voulez contrôler votre set sur un niveau de base, qui correspond aux pistes dans la plupart des cas. C’est la partie la plus importante à déterminer, car lorsque vous préparez votre set, vous devrez contrôler les faders de volume. Affectez vos pistes aux éléments appropriés de vos contrôleurs. Si votre contrôleur a des boutons, je les mapperais aussi aux boutons mute. Les mutes sont très importantes.

Lignes de séparation : Comme vous pouvez le voir, les lignes avant et après chaque ligne remplies ont des scènes de clips vides. Vous pouvez aussi voir qu’ils disposent de la case « stop ». Je crée des « lignes de séparation » pour deux raisons : aider à savoir où la chanson commence, mais ils servent aussi de moyen rapide pour faire arrêter de jouer un clip si nécessaire.

4e CHOSE À FAIRE : AJOUTER 1-3 LIGNES DE SÉPARATION ENTRE CHAQUE MORCEAU

La première scène/ligne de chaque piste : La première rangée, pour moi, est la plus importante. Au fil des ans, j’ai opté pour une version super minimaliste de mon live où je joue surtout de la musique en boucle avec des variations qui renforcent vraiment l’importance de la première ligne du set.

La première ligne a différents rôles :

  • C’est l’introduction de votre chanson : elle sera utilisée dans la transition du morceau précédent.
  • C’est l’idée de base de votre chanson : tous les sons qui sont joués du début à la fin de votre chanson devraient être placés ici, avec rien en dessous. Dans mon cas, le kick sera le même du début à la fin. La longueur du kick sera de 4 mesures et inclura des variations. Certaines personnes aiment ajouter plusieurs clips en dessous comme variations à déclencher, c’est donc toujours une autre option, mais pensez que tout ce qui reste inchangé tout au long devrait être là..
  • Relâcher la tension : créez un breakdown improvisé ou commencez à enlever les sons. Vous pouvez utiliser le côté droit pour déclencher tous les sons en même temps pour revenir à l’intensité et à l’idée principale de la chanson. Ce point est très important si vous pensez explorer et improviser, car vous aurez besoin d’une ancre.

5e CHOSE À FAIRE : CRÉER UN NOYAU SOLIDE

Scènes supplémentaires/suivantes : Il y a plusieurs façons d’utiliser les scènes qui suivent votre introduction initiale. Pour « jouer en toute sécurité », vous pouvez simplement faire jouer chaque scène au fur et à mesure que la piste évolue. L’avantage de cette approche est qu’en ayant toutes les scènes à portée de main, vous pouvez déconstruire la ligne du temps de votre chanson en les jouant dans différents ordres. Ma façon préférée de le faire est d’avoir des variations d’une scène, comme une ligne avec des hihats, une sans, une avec deux hats et un clap, etc. et de même pour les mélodies. De cette façon, je peux jouer des variations, mais je peux aussi lancer une ligne entière et en avoir une nouvelle « prête à l’emploi ». Si vous regardez ma capture d’écran live set ci-dessus, vous verrez aussi que sous un échantillon « Tommydrum », j’ai le même clip trois fois en utilisant des variations de timing ou des réglages selon les versions. Je peux basculer entre eux quand j’en ai besoin.

DERNIÈRE CHOSE À FAIRE : PLANIFIEZ VOS LIGNES/SCÈNES SUIVANTES ET DÉCIDEZ CE QUE VOUS UTILISEZ.

Dans le prochain article, nous parlerons de la répétition, de l’étalonnage du son et des réglages avancés des clips !

Jouer de la musique électronique live – Comment préparer votre Live Set ? (Partie 2)

Après avoir décidé de la direction que prendra votre set live, nous allons maintenant discuter de la façon de préparer un set électronique live en termes d’approche de chaque chanson individuelle, ou des moments comme je les appelle. Cet article fait suite à Jouer de la musique électronique live — Comment préparer votre Live Set ? (Partie 1)

Avant de continuer, assurez-vous d’avoir lu l’article ci-dessus, après quoi vous devriez avoir une meilleure idée du style que vous aimeriez jouer en live. Puisque la plupart des musiciens électroniques sont des utilisateurs de logiciels, nous allons commencer par cette approche qui est plus facile et permet de jouer à la fois à la maison pour le plaisir ou dans un club. Une erreur courante que je constate chez les nouveaux artistes qui veulent jouer live est de rendre les choses trop ambitieuses et trop compliquées. Les préparatifs deviennent trop exigeants et le fait même de jouer le set perd son côté amusant.

Première idée pour préparer votre set : transformer vos morceaux, finis ou non, en moments à jouer en live.

Dans un article précédent, j’ai dit que faire beaucoup de boucles est quelque chose qui finit par payer. Quand vous voulez jouer en live, il est toujours préférable d’avoir beaucoup d’options à portée de main que vous pouvez explorer, pour voir ce qui fonctionne ensemble et ensuite transformer ces boucles peut-être inachevées en nouvelles chansons.

Pendant des années, j’ai toujours eu un fichier de projet principal pour jouer live dans lequel je testais toutes les nouvelles idées sur lesquelles j’allais travailler pendant une période de temps donnée. Ce live est comme un laboratoire d’expérimentation ; c’est là que de nouvelles idées surgissent, où les boucles deviennent des pistes terminées, et où certains sons sont remplacés ou remixés dans une autre piste. En d’autres termes, je recommande de transformer vos boucles d’arrangement inutilisées en une scène dans Live, de les jouer et d’enregistrer la sortie. Rincer, répéter.

Mais par où et comment commencer ?

Prenons par exemple cet arrangement simple et voyons ce que nous pouvons en tirer. Disons que vous avez une piste en cours ou terminée, partiellement configurée dans une vue d’arrangement (note : n’importe quel DAW en mode arrangement, pas seulement Ableton). Tout d’abord, vous aurez besoin de savoir comment la piste est structurée.

Figure 1 — Mode arrangement avec marqueurs

 

Voulez-vous jouer le morceau comme vous l’avez arrangé ou voulez-vous avoir les parties pour improviser avec les différentes sections ?

Comme vous pouvez le voir dans la capture d’écran ci-dessus, j’ai inséré des marqueurs dans mon agencement qui représentent les principaux changements entre les sections ; tout est principalement organisé en blocs. Vous aurez besoin de découper ces blocs pour les déclencher, et aussi ce qui deviendra primordial est la façon dont vous décidez de les jouer. Si certaines parties sont fortement découpées, je vous recommanderais soit de transformer cette section en un bloc entier, soit si vous voulez jammer avec ces sons, vous pouvez les ajouter à un Drum Rack. Cela dépend si vous voulez jammer dans votre set ou pas. Le but ici est d’avoir une meilleure vue de la façon dont vos blocs existent afin que lorsque vous êtes dans la vue de session, les parties soient faciles à voir.

1re CHOSE À FAIRE :

  • Étirez les petits blocs qui se répètent pour créer des blocs plus grands qui couvrent la zone où ils doivent être répétés (note : assurez-vous que le clip est en mode boucle).
  • Utilisez Cmd + J pour consolider les blocs découpés en blocs plus grands. Si certains blocs ont des variations, regroupez-les tels quels.
  • Utilisez les couleurs pour clarifier où les blocs ont des changements. Supposons qu’un bloc se répète jusqu’à un moment donné, mais change ensuite de hauteur ; vous pouvez changer la couleur de celui où la hauteur est changée pour symboliser ce changement.

Figure 2 — Blocs consolidés vs blocs non consolidés

Dans la figure 2, la partie gauche a été consolidée et la partie droite ne l’a pas été. Vous pouvez dupliquer la partie gauche à droite après avoir consolidé de cette façon.

Cela peut sembler prendre du temps, mais ce n’est pas beaucoup de travail supplémentaire et cela sera payant une fois que vous déplacerez le tout en mode session.

Lorsque vous avez terminé, vous devez apporter les nouveaux blocs dans la vue de session.

Si vous avez des groupes, je suggère de les détacher. La raison en est qu’il est non seulement peu pratique d’utiliser les groupes en vue de session, mais aussi qu’il y a des chances que vos groupes diffèrent d’une chanson à l’autre, et qu’en fin de compte cela soit plus confus qu’utile. Si vous avez regroupé vos FX, je vous suggère d’exporter le canal entier comme une stem et de décider plus tard comment l’utiliser dans un contexte en live. Vous pourriez peut-être décider d’utiliser des effets pendant le live et donc, de ne pas exporter le canal. C’est dur pour moi de vous dire quoi faire ici.

2e CHOSE À FAIRE :

  • Attrapez tous les clips à l’aide de Cmd + A, cliquez pour saisir, appuyez sur Tab puis déposez-les dans la vue de session.

    Cmd + A, cliquez pour saisir, appuyez sur Tab puis déposez-les dans la vue de la session.

  • Vous pourriez avoir un très grand nombre de clips. Après avoir tout déplacé dans la vue de session, vous verrez que certaines « scènes » sont constituées des mêmes clips. Vous devrez supprimer toutes les scènes qui sont identiques : vous n’en avez pas besoin. Au final, vous pouvez passer de 60 scènes possibles à environ 5 (!). En situation live, vous voulez que tout soit devant vous, et plus les choses sont simples, plus vite vous serez en mesure d’aller où vous voulez. Vous pouvez également passer de la Scène A à la Scène B, de C à D dans n’importe quel ordre, ce qui vous donne la possibilité de remixer votre musique à la volée.
  • Certaines personnes peuvent avoir un grand nombre de pistes groupées en 5-8 groupes. Les groupes rendent les choses difficiles à jouer en live, car ils ajoutent beaucoup de complexité. Je vous suggère peut-être d’exporter les stems de la piste pour les groupes, puis de les découper en sections comme je l’ai expliqué plus haut. Cela pourrait aussi vous inviter à reconsidérer la façon dont vous utilisez les pistes — j’ai souvent l’impression que les gens en utilisent trop. Je n’utilise jamais une seule piste pour un hit qui arrive une fois dans une chanson. J’aurai une piste réservée où je mettrai tous les sons one-shot d’un coup. Cela peut changer la donne pour vous si vous utilisez beaucoup de petits projets plus faciles à comprendre et vous vous sentirez plus concentré (et utiliserez moins de CPU !).

 

En ce qui concerne le nombre de canaux à utiliser, vous devrez faire des tests sur votre propre configuration avant de décider. Dans le post précédent sur ce sujet, on m’a conseillé de faire attention au nombre de canaux/pistes utilisés. Idéalement, vous voulez en avoir un maximum de 12. Pour réduire le nombre de pistes que vous utilisez si vous en utilisez davantage, vous devrez en regrouper quelques-unes qui sont similaires ou combiner des pistes qui n’ont pas beaucoup de choses dessus. Par exemple, j’aurais un canal qui serait une boucle plus longue qui combinerait tous les FXs et les hits aléatoires. Le fait de le jouer en boucle plus longue plutôt qu’en boucle courte crée une sensation de live qui n’est pas aussi « folle ».

Répétez votre session en appuyant sur certains clips ou en déclenchant une scène pour voir ce qui se passe. Une fois que vous aurez supprimé les scènes redondantes et réduit le nombre de pistes, vous commencerez à avoir un premier aperçu de ce à quoi ressemble votre chanson en termes de live.

Bien sûr, vous allez vous poser de la question existentielle de savoir si vous voulez jouer le morceau « tel quel » ou si vous voulez avoir une version spéciale juste pour un contexte live.

Personnellement, je pense que c’est un peu ennuyeux de ne pas offrir quelque chose de différent dans un set live. Il y a deux façons pour changer les choses : le rythme et le jam. Le jam sera abordé plus en détail dans la partie 3, car c’est une partie très importante de la préparation et peut aussi être quelque chose qui peut changer à jamais votre approche de la musique.

Le rythme sera la dernière partie de la préparation de votre set live. Je vais couvrir la majeure partie de la phase de préparation du rythme ci-dessous, et l’article suivant sera davantage concerné par la façon de jouer votre live set.

Je pense que mes meilleurs lives étaient surtout bons parce qu’ils avaient un noyau autour duquel il y avait une certaine préparation, mais ils avaient aussi beaucoup de place pour improviser, dépendamment de la façon dont l’événement se déroulait. Ces sets étaient polyvalents ; je pouvais ouvrir une soirée avec eux ou jouer au peak time, surtout à cause de leur flexibilité. Ces sets étaient plus ou moins composés des mêmes morceaux, mais les variations seraient si faciles à interpréter à la volée que je pourrais vraiment suivre ce que je sens bien dans le moment. Je n’ai jamais vraiment compris l’intérêt d’avoir un set trop bien préparé. J’ai déjà essayé l’approche préparée auparavant et cela a rendu toute l’expérience ennuyeuse, parce qu’il n’y aurait pas eu de prise de risque. Elle semblait aussi déconnecter le public de l’écoute. Par exemple, imaginez que votre piste a été construite pour avoir une drop, un breakdown à un point précis et un moment de tension après, mais si la piste de danse commence juste à s’échauffer au drop, vous risquez de perdre l’attention des gens ou cela pourrait sembler déplacé.

Un set bien préparé a des moments pour construire la tension, d’autres pour la relâcher, des variations, et du matériel pour augmenter l’intensité si nécessaire, sans qu’il s’agisse d’un groupe fixe de pièces qui ne sont pas facilement déplaçables. Chaque chanson a besoin d’une intro et d’une outro pour que vous puissiez passer d’une chanson à l’autre de façon fluide, comme le ferait un DJ.

DERNIÈRE CHOSE À FAIRE (3) :

  • Essayez de décider de la première scène de vos chansons. Elle ne devrait pas être trop remplie, mais d’habitude, vous voulez un groove solide et des teasers de la mélodie à venir. Il est toujours important d’établir le groove pour obtenir la confiance des gens — ce que j’appelle la confiance du dance floor. Cette confiance vient généralement du Kick et des fréquences basses qui sont clairs et précis, ce à quoi les gens peuvent s’identifier, peu importe ce qui se passe dans d’autres parties du spectre de fréquences.
  • Votre intro doit être ouverte et avoir de la place. Si vous avez une mélodie, essayez d’en couper une partie. Cela permettra de mélanger une partie de la mélodie d’une autre chanson avec la chanson actuelle ; elles se répondront en écho. Cela se produit lorsque les premières notes d’une mélodie répondent aux dernières notes d’une autre mélodie. Les DJs adorent ça dans une chanson et en jouant live, vous verrez pourquoi ; vous découvrirez des « dialogues » entre vos morceaux qui pourraient même révéler les bons et les mauvais arrangements de vos morceaux.
  • Définissez l’accroche. L’accroche principale de votre chanson suivra l’intro. Cela ne veut pas dire que vous allez dropper tout de suite, car vous pouvez construire dans cette direction.
  • Prévoyez deux variations de l’accroche avec des percussions complémentaires. Si vous écoutez un DJ set, surtout de la musique techno ou basée sur des loops, vous verrez que c’est surtout une boucle avec des variations. Essayez d’avoir des variations dans vos percussions, mélodies ou basses. De cette façon, vous pouvez basculer entre l’accroche et cette partie. Je vous encourage vraiment à écouter des DJ sets pour avoir des idées.
  • Créez un moment de tension. Cela peut être un breakdown ou un moment où quelque chose se produit. J’ai toujours aimé définir ce moment comme une scène où les effets et l’atmosphère changent pour créer quelque chose d’excitant.
  • Relâchez la tension. Cette scène est essentiellement ce qui serait joué après le drop et c’est généralement l’accroche avec un peu plus d’intensité et de variations. Cette scène devrait être la plus importante.
  • Outro. Elle est similaire à l’intro, mais devrait être légèrement différent.

Dans le prochain article, nous reviendrons plus en détail sur les clips et comment créer le petit « laboratoire » parfait pour vous. Je vous proposerai des façons de jammer qui vous ouvriront les portes pour enfin jouer en live et avoir tout le plaisir que ça procure.

Mes tracks ont toujours la même structure

(Photo de couverture par Luca Bravo)

Une des choses que je remarque souvent et qui me dérange, c’est que j’ai l’impression que mes chansons sont toujours arrangées de la même façon : ma structure est souvent la même. Bien qu’il n’y ait rien de mal à suivre une structure de chanson régulière, j’ai souvent l’impression que j’ai besoin d’avoir plus de variations d’arrangements dans mon travail et de nouvelles façons de présenter ma musique.

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Alors, qu’y a-t-il de mal à répéter des structures de chansons que vous connaissez déjà ?

Il y a plusieurs façons d’obtenir constamment de bons résultats en arrangements qui, pour la plupart, fonctionneront toujours. Quand j’étais DJ Hard Techno ou Drum and Bass à la fin des années 90, j’ai fini par m’ennuyer de tous les morceaux qui avaient exactement la même structure. Oui, c’était extrêmement facile de mixer les morceaux une fois que l’on avait compris les « trucs », mais en même temps, c’était aussi décevant pour les auditeurs et les DJs avec un esprit créatif qui préféraient une musique et un mix plus pointu.

Il est important de ne pas tomber dans des habitudes et des schémas répétitifs ! Vous pourriez trouver de nouvelles astuces d’arrangement tout en explorant et expérimentant de nouvelles structures de chansons.

Avant de passer en mode découpage de vos arrangements, passons en revue quelques règles qui seront très utiles avant de commencer l’édition :

  1. Exportez un fichier .wav de la dernière piste travaillée (n’importe quel projet !), finie ou inachevée. Surtout si vous travaillez avec ma méthode de production de musique parallèlen; cette technique sera très utile. Prenez l’habitude de non seulement enregistrer votre projet à la fin de votre session, mais aussi d’exporter un fichier .wav de ce que vous avez.
  2. Importez votre fichier dans le projet sur lequel vous allez travailler. . Pour importer, déposez votre fichier dans une piste dédiée de la section arrangement.
  3. Utilisez des marqueurs sur les arrangements pour les moments clés, les changements, la transition. Avec ces références, vous pouvez voir si votre projet actuel a des points similaires à ceux de votre fichier .wav précédent, puis vous pouvez le modifier si c’est le cas.
  4. Voyez si les deux projets peuvent être facilement mixés par un DJ. . C’est un bon test pour voir si votre piste est trop chargée, ou si les choses seront agréables à mixer. J’ai dit d’innombrables fois auparavant que si votre musique est intéressante à mixer, les DJs jouerons vos tracks dans tous leurs sets.

Découpez la structure de votre chanson

Avec vos nouvelles habitudes en place, passez maintenant en mode de découpage. Comme je l’ai déjà dit dans un article précédent, How to Turn a Loop Into a Song, vous devrez décider du bpm, de la longueur de votre piste et construire à partir de là. Je vous invite à consulter cet article si vous avez besoin du tutoriel complet à ce sujet.

Disons que vous avez enfin une structure qui vous convient. Voici les principaux éléments clés que j’utilise pour éviter la redondance :

  1. Trouvez les sections principales de votre chanson, et coupez le début et la fin. Une « section » d’une chanson est une partie qui est différente des autres par son contenu. Dans la musique pop, ces sections sont appelées ponts, breakdowns, chœurs, etc. Dans la musique électronique, ces genres de sections sont peut-être un peu plus subtiles ou non traditionnelles, mais elles sont toujours là.
  2. Une fois vos sections isolées, déterminez si la perspective est équilibrée. . Par « perspective », j’entends ici le terme comme on l’utilise en photographie ; voyez si votre titre a un ratio équilibré.
  3. Insérez des tranches vides au milieu des parties ainsi que quelques points aléatoires dans la chanson. Ajoutez quelques « clins d’œil » à partir de la piste de référence importée à l’origine. Les « clins d’œil » sont les moments où une chanson peut « répondre » à une autre si elle est mixée correctement.
  4. Déplacez vos blocs/sections découpés. Tentez de faire des échanges farfelus et des mises en perspective. Soyez créatif. Contrairement au conseil souvent utile de « utilisez vos oreilles et non vos yeux », dans ce cas-ci, je suggère fortement de travailler votre structure visuellement, sans aucun son, de sorte que vous ne soyez pas biaisé ou retenu dans votre expérimentation d’arrangement. Si l’idée vous est nouvelle, assurez-vous de faire d’abord une copie de sauvegarde de votre projet. Personnellement, je passe beaucoup de temps à faire quelque chose de visuellement attrayant avec mes blocs avant même d’écouter.
  5. Laissez des erreurs intentionnellement. Avez-vous déplacé quelque chose hors de la grille ? Avez-vous collé une section au mauvais endroit ? Essayez de garder cette structure jusqu’à ce que vous y reveniez.

Essayez de jouer avec la structure de vos tracks et dites-moi comment ça se passe !

Design et superposition dynamique du son

Le sound layering (superposition du son) peut être une technique à la fois simple et très complexe dans la création et la production musicale selon vos objectifs. Dans un article précédent, j’ai donné quelques conseils de base en matière de sound design. J’ai beaucoup de lecteurs qui ne font que commencer avec le mix et la production, alors c’était logique de commencer par quelque chose de moins intense. Ce second article sur le sound design, cependant, se concentrera sur quelque chose d’un peu plus avancé, mais toujours très simple : la superposition de sons. C’est en fait surprenant pour moi de voir tant de gens ignorer les techniques qui leur permettent de tirer le meilleur parti des superpositions, alors j’ai pensé que je pourrais en parler.

Tout d’abord, je voudrais parler des groupes d’Ableton. Beaucoup de gens les utilisent comme l’équivalent des bus, où tous les sons regroupés seront traités de façon spécifique et oui, cette approche fonctionne vraiment bien. Cependant, je préfère utiliser une piste seule comme bus et utiliser des groupes pour le sound design ou la classification. Un bon exemple est pour les kicks ou les claps, qui sont généralement une combinaison de jusqu’à 3 samples ou sources sonores différentes (ex. 2 samples, 1 synthé, etc.)
Fondamentalement, puisque chaque son est une collection de samples multiples, je pourrais dire qu’ils fonctionneront mieux en tant que groupe.

Visuellement, c’est plus esthétique et plus facile à gérer, et en outre, vous pouvez également mettre des effets sur le groupe pour coller tous les sons ensemble — généralement, vous aurez besoin d’un compresseur et d’un ou deux égaliseurs pour un groupe relativement uniforme. Une fois que j’ai fait cela, j’ai l’habitude d’avoir un bus supplémentaire pour tous les sons (par exemple les groupes) qui collera tout le reste ensemble.

Un deuxième point à garder à l’esprit, c’est qu’il y a toujours plusieurs façons de faire du design sonore. Gardez à l’esprit que ce que je vous montre ici est simplement comment je le fais, mais il y a d’autres personnes qui utilisent différentes techniques. J’essaie de garder les choses simples. Deux méthodes que j’aime bien avec Ableton sont l’arrangement et le drum rack.

Si vous travaillez en mode arrangement, vous déposez des sons dans la piste et c’est un moyen facile de voir les layers. J’aime bien désactiver la grille pour faire cela, pour avoir un côté plus naturel.

Vous pouvez régler le volume de chaque couche et ajuster l’égaliseur pour obtenir une partie du spectre d’un son et la partie complémentaire d’un autre.

Vous pouvez faire de même avec l’attaque et le release, il y a tellement d’options. Je recommande vraiment d’utiliser les faders aussi pour plus de contrôle. Donc en gros, volume et EQ sont vos meilleurs amis ici. Brainworx a un filtre surprenant que je recommande, il est super pour la conception sonore.

Si vous préférez, vous pouvez aussi utiliser le Drum Rack pour faire la même chose. Chargez les mêmes samples dans les pads de l’instrument et séquencez-les en MIDI au lieu de les mettre dans l’arrangement. Certaines personnes n’aiment pas travailler de cette façon parce qu’elles ne peuvent pas facilement voir la forme du spectre de fréquence du fichier audio. Mais l’avantage de cette approche est que vous avez accès à plus d’options pour manipuler vos sons, comme les contrôles supplémentaires de la fenêtre Sampler d’Ableton.

Ce qu’il vaut mieux en fin de compte, c’est de combiner l’arrangement des sons avec une piste supplémentaire de Sampler pour que vous puissiez travailler sur des mouvements constants. La principale chose que vous attendez de votre sound design, c’est un sentiment de vie et d’émotion. Le Sampler a des LFOs que vous pouvez assigner aux filtres, au panning ou au volume, une touche subtile qui crée un beau layer de mouvement et de vie. De la même façon, j’ajouterais même un synthé de votre choix pour donner de la richesse au son avec des oscillateurs travaillant à renforcer les fondamentales avec un timbre discret : des superpositions sonores plus complexes.

Enfin, sur le groupe de son lui-même, je n’ajouterais rien d’autre qu’un égaliseur et un compresseur pour « coller » le tout ensemble, mais vous pourriez aussi utiliser la réverbération pour élargir votre image stéréo. Ces techniques devraient vous aider à améliorer vos compétences en sound design !

Jouer de la musique électronique live – Comment préparer votre Live Set ? (Partie 1)

Jouer de la musique électronique live est un sujet très vaste et je pourrais y consacrer un blogue entier. C’est le premier d’une série de posts qui donnent quelques conseils pour aider les musiciens électroniques et assistés par ordinateur à interpréter un live set. Mon but ici est de couvrir tout ce que vous devez savoir pour jouer en live.

Avant d’écrire ce post, je me suis entretenu avec Alain Mongeau, directeur du MUTEK Festival, sur la façon dont le festival s’est attaché à prioriser les prestations live. Je lui ai demandé si les live acts étaient encore populaires par rapport aux débuts du festival en 2000. Il a dit que même s’il est important pour eux de promouvoir l’expression live de la musique, il y a toujours de la confusion sur ce que cela implique vraiment.

Premièrement, nous devons répondre à la question essentielle qui est débattue depuis des lustres :

QU’EST-CE QU’UN « LIVE SET » ET POURQUOI LE FAIRE ?

Je ne vais pas vous expliquer cela en détail, mais précisons une chose, personne n’a le droit de dire ce qu’est un live « correct ». Vous devriez avoir votre opinion personnelle sur ce que signifie un « live set » dans la musique électronique, qui sera à son tour le fondement de votre propre approche pour créer un live set.

Avant de répondre à cette question, permettez-moi de vous faire part de mon interprétation personnelle de l’expression « live set » qui a défini mes propres sets depuis le tout premier que j’ai interprété en 1999.

Pour moi, un live de musique électronique ou assisté par ordinateur :

  • Implique de jouer votre propre musique.
  • Ne joue pas les chansons telles quelles. Rien de préenregistré à moins de faire des réglages en live.
  • Implique une certaine improvisation, des expériences et une prise de risque.
  • Signifie qu’il y a des interactions possibles avec le public ; par conséquent, la chronologie des chansons jouées ne devrait pas être planifiée (comme c’est souvent le cas dans un DJ set).
  • Devrait être unique à chaque fois que vous le jouez. Mais je comprends que ce soit difficile et/ou pas important pour tout le monde.

Même si j’ai toujours pensé que ces règles devraient être les « règles » de base des sets live, j’ai rencontré tellement d’artistes bien établis qui ne suivent aucun de ces points et diraient que les « live sets » sont quelque chose de différent. Comme je l’ai dit plus tôt, ce n’est pas à moi de décider comment les « live sets » devraient être. Imaginez votre propre interprétation d’un bon « live set » pour que vous puissiez construire votre session en conséquence.

Cette série de posts abordera certaines façons de préparer un live dans Ableton Live, principalement de mon propre point de vue, mais je vais également couvrir d’autres points.

Pourquoi voulez-vous jouer en live ? C’est un facteur tout aussi important à prendre en considération. Je pense que les sets de musique électronique sont très importants et significatifs pour l’artiste et le public. C’est un moment rare pour un artiste de partager, de se connecter, d’explorer et d’être creatif avec beaucoup d’autres personnes. Je ne crois pas qu’il prenne ses sets à la légère à moins que, eh bien, sa musique soit légère ! Mais même à ce moment-là, je pense que consacrer du temps et de l’amour à votre set peut faire de grandes choses.

PRÉPARATIONS POUR UN LIVE SET

J’aimerais vous présenter trois principaux types de sets live pour vous aider à décider de la direction que vous voulez prendre pour vos propres sets.

LIVE SET TYPE #1 — JOUER DES REPRODUCTIONS PROCHES DE VOS PROPRES MORCEAUX

Ce genre de set est ce que j’ai fait le plus souvent quand je joue en live, mais je m’assure vraiment que peu importe la manière dont je prépare mon set, il a de la place pour l’improvisation. Je me souviens d’une tournée où une personne a vu/entendu mon set trois nuits d’affilée et m’a dit des années plus tard que chaque nuit était très différente, et que chacun ressentait un voyage différent — ce qui m’a vraiment fait plaisir !

  • La logique de ce type de set : Vous avez des morceaux qui sont faits ou à mi-chemin et vous les divisez en scènes et groupes dans Ableton (note : la nouvelle version d’Ableton donne à cette approche un potentiel fou). Je n’aime pas l’idée qu’un artiste joue une seule scène à la fois, l’une après l’autre, jusqu’à ce qu’il arrive à la fin. Je trouve qu’il n’y a pas de prise de risque ici, mais je comprends que certains genres se limitent à cette approche.
  • Quelle quantité de base dois-je utiliser ? Je dirais qu’une chanson moyenne devrait avoir environ 3 à 10 scènes et groupes, et les pistes audio sont plus efficaces si vous vous limitez entre 6 à 12. Pensez aussi au CPU car vous ne voulez pas qu’il freeze au milieu de votre set. Un contrôleur MIDI est souvent limité à 8 faders donc si vous avez plus de canaux, cela devient un peu compliqué, mais des arrangements plus complexes sont toujours faisables.

mutek 2008

LIVE SET TYPE #2 — JOUER PRINCIPALEMENT DES IMPROVISATIONS AVEC PEU OU PAS DE PRÉPARATION

Dans les premières années de mes sets live, c’est ainsi que j’ai abordé les sets live, mais je suis revenu à la première méthode, car je trouve que pour moi le Type #1 est le plus gratifiant. Cependant, cette méthode donnera certainement lieu à des versions complètement nouvelles de votre musique chaque fois que vous jouez.

  • La logique de ce type de set : Dans mes premiers live sets (vers 1998-2002), je préparais le cœur de chaque moment important du set à la maison : je traitais ces moments comme des chansons. Je savais ce que serait la mélodie, un peu de programmation de drums, des effets, etc. À cette époque, je n’avais que du matériel analogique et je gardais la mélodie dans le matériel que j’utilisais. Le récit du set serait que je passerais d’une chanson à l’autre, sans ordre précis, un peu comme vous pouvez le faire maintenant dans Ableton Live. Vous pouvez garder ça simple et passer d’une scène à l’autre sans ordre particulier, ce qui ouvre aussi des portes pour improviser ou ajouter de nouvelles idées à la volée. J’appelle cette approche le live set élastique.
  • Quelle quantité de base dois-je utiliser ? Dans Ableton, contrairement à l’approche que j’ai décrite dans le type #1, en utilisant ce type (#2) je n’ai qu’une seule scène, mais composée de 12 à 15 pistes. Dans un set live de ce type, je jam autour d’une scène en utilisant les clips que j’ai déjà sauvegardés, allant d’une scène à l’autre sans ordre particulier. Dans le passé, je devais m’assurer que tout mon matériel soit réglé sur les paramètres appropriés.

LIVE SET TYPE #3 – JOUER EN ANALOGIQUE OU HYBRIDE AVEC UN ORDINATEUR PORTABLE

Ce genre de live set est amusant et a de l’allure sur scène, mais il est aussi très délicat, surtout à cause des problèmes de synchronisation que vous pourriez avoir entre les machines et l’ordinateur portable. Mais si ça marche, ça peut être épique.

  • La logique de ce type de set : Il n’y a pas de formule magique ici comme pour les approches de type #1 ou de type #2, simplement complétées par une pièce d’équipement telle qu’un synthétiseur, une drum machine ou des éléments modulaires. Vous pouvez utiliser l’ordinateur pour des séquences ou en tant qu’assistant potentiel pour gérer des choses que vous ne pouvez pas faire seul. Bitwig est en fait vraiment très puissant si vous utilisez le modulaire du fait de la façon dont il est construit. J’envisagerais de lancer Ableton Live et Bitwig, synchronisé avec Link. Je trouve que Bitwig est un peu plus précis sur la synchronisation et Ableton est plus facile pour jouer des séquences.
  • Quelle quantité de base dois-je utiliser ? L’erreur que vous pourriez rencontrer avec ce genre de live est de vouloir en faire trop, de couvrir trop d’aspects de votre musique et de ne jamais pouvoir tout faire en live. Je trouve que moins vous aurez à faire en termes de synchronisation et de paramétrage, plus vous serez concentré, ce qui signifie que vous suivrez le flux de vos improvisations et de votre musique plus facilement.

 

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D’AUTRES QUESTIONS QUE VOUS VOUDREZ VOUS POSER SUR LES LIVES

  • Partez-vous pour une seule représentation de votre musique ou prévoyez-vous de la jouer plusieurs fois ?
  • Est-il important pour vous de pouvoir répéter le même set exactement ou voulez-vous qu’il évolue ?

Ces deux questions peuvent également influencer le type de live que vous décidez de construire et de jouer.

RÉFLEXIONS FINALES SUR LES TYPES DE SET LIVE

Pensez à l’avance : pensez à la direction que pourrait prendre votre set live. Par exemple, si vous voulez jouer vos propres morceaux, pensez à ceux que vous voudriez utiliser, et essayez de les avoir tous dans un dossier (utilisez la fonction « tout réunir et sauvegarder » d’Ableton pour vous assurer que vous avez tout sous la main). En ce qui concerne l’improvisation et les sets hybrides, pensez au type de configuration que vous aimeriez avoir et sentez-vous à l’aise avec. Enfin, le public devant lequel vous jouez est important. Vous ne devriez jamais jouer le même set dans un club que lors d’un festival en plein air.

Stay tuned pour la deuxième partie de cette série d’articles sur la musique électronique en live.