Jouer de la musique électronique live – Comment préparer votre Live Set ? (Partie 6, Fin)
J’ai récemment joué un set live au StereoBar à Montréal pour le lancement de mon album Returning Home et il était très intéressant de créer un set live à partir de zéro, en suivant les conseils de cette série sur la musique électronique en live. J’aimerais partager avec vous comment ça s’est passé, ainsi que quelques notes personnelles pour les performances futures.
NOTES SUR LA PRÉPARATION DE MON SET
Returning Home a beaucoup de pistes et je n’étais pas sûr de la façon dont je les approcherais dans un contexte live étant donné qu’elles sont toutes assez complexes, pleines de détails et pratiquement impossibles à exécuter en tant que version(s) enregistrée(s). J’ai décidé de passer en revue toutes les chansons et d’exporter les stems pour chaque groupe de sons — en plus de m’assurer que le kick et la basse seraient isolés — afin de pouvoir contrôler la manière de les faire intervenir dans le set.
L’exportation des stems m’a pris du temps. J’ai aussi exporté des stems de certaines chansons qui n’étaient pas incluses dans l’album, mais que je voulais jouer. J’avais un bon 17 tracks prêtes, avec environ 8 pistes exportées par track. J’ai tout importé dans mon nouveau live set, et j’ai tout ajusté dans les bonnes colonnes et avec les couleurs dont j’avais besoin. J’ai aussi commencé à découper les stems en sections pour pouvoir lancer certaines parties spontanément.
Après quelques jours passés en ermite, j’ai commencé à jouer les morceaux pour évaluer le flow et voir si les transitions se déroulaient bien. J’ai joué avec les effets, en essayant de pimenter les idées principales pour surprendre les gens. Comme je répétais et essayais de voir comment jouer les chansons, je me suis retrouvé très ennuyé par ce que j’entendais. Quand on passe des mois à faire un album, on arrive à un point où on ne peut plus écouter sa propre musique — et j’ai trouvé un peu trop facile de le jouer tel quel.
J’ai tout mis à la poubelle. Je me souviens même d’avoir douté de toute cette série d’articles, mais j’ai réalisé après qu’elle avait encore beaucoup de valeur. Le truc, c’est que j’avais mal préparé les choses. Je me suis souvenu comment j’aimais jouer en live, il y a 15 ans et j’ai eu un flash-back qui m’a excité : l’improvisation pure. J’ai réalisé que l’utilisation des stems ne laissait pas assez de place à l’improvisation et que ma musique est en elle-même, un pur chaos.
Je suis retourné à ma banque de sons que je n’avais pas sélectionnés à l’origine et j’ai commencé à découper les sons, à déconstruire les stems et à réexporter de nouvelles parties. Puis j’ai commencé à créer un espace où je pouvais remixer tout l’album sur le coup, en plus d’ajouter des sons inattendus et inutilisés. Fondamentalement, il s’agissait de combiner la basse de la piste 2 avec la mélodie de la piste 7, puis la percussion de la piste 4… du remix pur. J’ai trouvé une idée centrale pour chaque moment de mon set, et j’ai laissé beaucoup d’espace pour la réinterprétation. Ça a marché et je me suis beaucoup amusé!
MON SET-UP POUR CE LIVE
J’ai utilisé le Ableton Push et deux Novation Launch XLs comme mixeurs pour toutes les pistes (j’ai fini par en utiliser 10). Pour une raison ou une autre, chaque fois que j’ai essayé d’utiliser le PUSH en live, cela n’a jamais vraiment aidé. Pourtant j’ai senti cette fois qu’il fallait que je l’utilise. J’adore les Novations donc en utiliser deux a été vraiment incroyable.
Limitations : Mon MacBook pro n’a que 2 ports USB, donc j’avais besoin d’un hub USB pour connecter le tout.
SOUNDCHECK
En arrivant sur place, je me sentais vraiment confiant, peut-être trop confiant. Le soundcheck s’est tellement bien déroulé que — d’après mon expérience — lorsque cela se produit, on a l’impression que quelque chose va mal tourner plus tard.
J’avais passé du temps en studio à ajuster soigneusement chaque piste avec des égaliseurs pour m’assurer que le son n’était pas trop agressif ou perçant. J’ai également décidé d’utiliser une compression Manley de l’UAD sur le master, ce qui a rendu le tout vraiment smooth. Il était important d’utiliser une piste de référence comme courbe d’égalisation. Cela a vraiment payé pendant le soundcheck, donc je n’ai pas eu à faire grand-chose : tout s’est très bien passé.
ASTUCE : Écoutez votre piste de référence avant le soundcheck, puis jouez-la pour régler un égaliseur sur le master.
LE SHOW/PERFORMANCE
Après un bon départ, tout a commencé à déraper. Pendant la lecture d’une piste, j’ai remarqué que mon mixeur ne répondait pas et j’ai réalisé qu’il avait redémarré. En redémarrant, il a fait planter la deuxième table de mixage et le PUSH. Je n’étais même pas à 5 minutes et le sablier de la mort tournait déjà sur mon Mac. J’ai attendu patiemment et heureusement, tout est redevenu normal. Mais après cette erreur, j’ai déconnecté l’une des Novations pour la brancher directement sur mon ordinateur au lieu du Hub USB que j’avais acheté le jour même (les connecteurs bon marché sont toujours une grosse erreur !). Le PUSH était gelé et ne faisait rien, je devais activer les clips avec ma souris. Heureusement, grâce à mon expérience sur scène pendant tant d’années, j’ai pu le faire sans que les gens s’en aperçoivent. Les Novations continuaient à crash l’une après l’autre. Chaque fois je devais les débrancher patiemment pour les redémarrer, puis le sablier s’éteignait sur mon ordinateur. Pour une raison ou une autre, ils fonctionnaient pendant une bonne vingtaine de minutes, puis crashaient à nouveau.
Heureusement, personne n’a rien remarqué ! J’aurais vraiment pu jouer un super show ce soir-là si tout avait fonctionné correctement parce que le Stereobar a la configuration parfaite pour moi. C’était un peu décevant, mais j’ai quand même reçu beaucoup de bons retours.
APRÈS LE SHOW
Malgré les problèmes techniques, c’était néanmoins une superbe gig.
Pour résumer, voici quelques conseils basés sur cette expérience de live :
- N’achetez pas d’équipement le même jour sans l’avoir testé. Les soundchecks ne sont jamais à 100 % de ce que sera le show et ne peuvent jamais être un véritable test.
- Désactivez la fonction de mise à jour automatique d’Ableton Live. En fait, il a été mis à jour la veille avec un bug — un assez gros bug. J’ai dû réinstaller le logiciel et c’était stressant. Merci pour la réponse rapide de l’assistance technique d’Ableton à ce sujet.
- Ne paniquez jamais lorsque des problèmes surviennent. La plupart du temps, les gens ne le remarquent pas.
- Essayez d’éviter les hubs USB de m**** ! Je cherche encore une meilleure alternative.
J’espère que cette série a été utile !
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !